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02/12 Ste Bibiane (Viviane), vierge et martyre

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Sommaire

  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  Lecons des Matines  
  La Messe  

Vénérée sur l’Esquilin depuis le pape Simplice (468-483), restes découverts en 1624. Fête au XIIème siècle.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Au temps de l’Avent, l’Église célèbre entre autres la mémoire de cinq illustres Vierges. La première, sainte Bibiane, que nous fêtons aujourd’hui, est romaine ; la seconde, sainte Barbe, est l’honneur des Églises de l’Orient ; la troisième, sainte Eulalie de Mérida, est l’une des principales gloires de l’Église d’Espagne [1] ; la quatrième, sainte Lucie, appartient à l’heureuse Sicile ; la cinquième enfin, sainte Odile, est réclamée parla France [2]. Ces cinq Vierges prudentes ont allumé leur lampe et ont veillé, attendant l’arrivée de l’Époux ; et si grande a été leur constance et leur fidélité, que quatre d’entre elles ont versé leur sang pour l’amour de Celui qu’elles attendaient. Fortifions-nous par un si grand exemple ; et puisque, comme parle l’Apôtre, nous n’avons pas encore résisté jusqu’au sang ; n’allons pas plaindre notre peine et nos fatigues durant les veilles du Seigneur, que nous poursuivons dans l’espoir de le voir bientôt.

O vierge très prudente, Bibiane ! Vous avez traversé sans faiblir la longue veille de cette vie ; et l’huile ne manquait pas à votre lampe, quand soudain l’Époux est arrivé. Vous voici maintenant, pour l’éternité, dans le séjour des noces éternelles, où le Bien-Aimé paît au milieu des lis. Du lieu de votre repos, souvenez-vous de ceux qui vivent encore dans l’attente de ce même Époux dont les embrassements éternels vous sont réservés pour les siècles des siècles. Nous attendons la Naissance du Sauveur du monde, qui doit être la fin du péché et le commencement de la justice ; nous attendons la venue de ce Sauveur dans nos âmes, afin qu’il les vivifie et qu’il se les unisse par son amour ; nous attendons enfin le Juge des vivants et des morts. Vierge très sage, fléchissez, par vos tendres prières, ce Sauveur, cet Époux, ce Juge ; afin que sa triple visite, opérée successivement en nous, soit pour nous le principe et la consommation de cette union divine à laquelle nous devons tous aspirer. Priez aussi, Vierge très fidèle, pour l’Église de la terre qui vous a enfantée à l’Église du ciel, et qui garde si religieusement vos précieuses dépouilles Obtenez-lui cette fidélité parfaite qui la rende toujours digne de Celui qui est son Époux aussi bien que le vôtre, et qui, l’ayant enrichie de ses dons les plus magnifiques et fortifiée des promesses les plus inviolables, veut cependant qu’elle demande et que nous demandions pour elle les grâces qui doivent la conduire au terme glorieux vers lequel elle aspire.

Considérons aujourd’hui l’état de la nature dans la saison de l’année où nous sommes arrivés. La terre s’est dépouillée de sa parure accoutumée, les fleurs ont péri, les fruits ne pendent plus aux arbres, le feuillage des forêts est dispersé par les vents, la froidure saisit toute âme vivante ; on dirait que la mort est à la porte. Si du moins le soleil conservait son éclat, et traçait encore dans les airs sa course radieuse ! Mais, de jour en jour, il rétrécit sa marche. Après une longue nuit, les hommes ne l’aperçoivent que pour le voir bientôt retomber au couchant, à l’heure même où naguère ses feux brillaient encore d’un vif éclat ; et chaque jour voit s’accélérer la rapide invasion des ténèbres. Le monde est-il destiné à voir s’éteindre pour jamais son flambeau ? Le genre humain est-il condamné à finir dans la nuit ? Les païens le craignirent ; et c’est pourquoi, comptant avec terreur les jours de cette lutte effrayante de la lumière et des ténèbres, ils consacrèrent au culte du Soleil le vingt-cinquième jour de Décembre, qui était le solstice d’hiver, jour après lequel cet astre, l’échappant des liens qui le retenaient, commence à remonter et reprend graduellement cette ligne triomphante par laquelle naguère il divisait le ciel en deux parts.

Nous chrétiens, illuminés des splendeurs de la foi, nous ne nous arrêterons point à ces terreurs humaines : nous cherchons un Soleil auprès duquel le soleil visible n’est que ténèbres. Avec lui, nous pourrions défier toutes les ombres matérielles ; sans lui, la lumière que nous croirions avoir ne peut que nous égarer et nous perdre. O Jésus ! lumière véritable qui éclairez tout homme venant en ce monde, vous avez choisi, pour naître au milieu de nous, l’instant où le soleil visible est près de s’éteindre, afin de nous faire comprendre, par cette figure si frappante, l’état où nous étions réduits quand vous vîntes nous sauver en nous éclairant. « La lumière du jour baissait, dit saint Bernard dans son premier Sermon de l’Avent ; le Soleil de justice avait presque disparu ; sur la terre, à peine restait-il une faible lueur et une chaleur mourante. Car la lumière de la divine connaissance était presque éteinte ; et par l’abondance de l’iniquité, la ferveur de la charité s’était refroidie. L’Ange n’apparaissait plus ; le Prophète ne se faisait plus entendre. L’un et l’autre étaient comme découragés par la dureté et l’obstination des hommes ; mais, dit le Fils de Dieu, c’est alors que j’ai dit : Me voici. ». Ô Christ ! Ô Soleil de justice ! Donnez-nous de bien sentir ce qu’est le monde sans vous ; ce que sont nos intelligences sans votre lumière, nos cœurs sans votre divine chaleur. Ouvrez les yeux de notre foi ; et pendant que ceux de notre corps seront témoins de la décroissance journalière de la lumière visible, nous songerons aux ténèbres de l’âme que vous seul pouvez éclairer. Alors notre cri, du fond de l’abîme, s’élèvera vers vous qui devez paraître au jour marqué, et dissiper les ombres les plus épaisses, par votre victorieuse splendeur.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Sainte Bibiane, vierge et martyre.
Station à sa basilique, près du Nymphée de Licinius.
la basilique de cette martyre fut érigée par le pape Simplice (467) près du nymphée de Licinius Gallien sur l’Esquilin, mais sa fête n’entra dans le calendrier romain que sous Urbain VIII, à l’époque où l’on découvrit son corps et qu’on en fit la reconnaissance canonique. Pourtant nous trouvons, dans le haut moyen âge, la mémoire de cette sainte en grande vénération, et nous savons en outre que Léon II transféra, du cimetière das extum Philippi à son église, les corps des martyrs, Simplice, Faustin et Viatrix, dans le but d’augmenter la dévotion envers ce sanctuaire. Un très ancien monastère de religieuses y était aussi annexé ; elles y restèrent jusqu’au XVème siècle. La messe est celle du Commun des Vierges martyres Me exspectavérunt. Le verset pour l’entrée du célébrant est tiré du psaume 118. Les pécheurs attendirent pour me perdre ; d’abord ils voulurent perdre mon âme, et ensuite mon corps. Moi cependant je me souvins de vos préceptes et ne cédai pas. La voie par laquelle ils me conduisirent à la mort put sembler étroite. Pourtant elle est bordée par vos commandements, et pour moi elle est devenue une région spacieuse, celle de la glorieuse éternité.

Sainte Bibiane fait partie du groupe auquel appartiennent les martyrs Jean et Paul, Gallican, etc. que l’on dit avoir été mis à mort sous Julien l’Apostat quoiqu’on ne puisse parler de persécution véritable à cette époque sinon en Orient. C’est l’un des nombreux points obscurs de l’histoire de l’Église, auxquels de nouveaux documents devront apporter de la lumière. Ce qui demeure toutefois hors de tout débat, c’est la personnalité de Bibiane, son culte très ancien et l’histoire de ses reliques, qui semblent avoir eu leur premier tombeau dans l’habitation même de la martyre, transformée par le pape Simplice en église : Et aliam basilicam intra urbem, iuxta palatium Licinianum, beatae martyris Bibianae, ubi corpus eius requiescit.

La collecte est propre et fut composée à l’époque d’Urbain VIII :

Prière. — « O Dieu, dispensateur de tous les biens, qui avez uni en votre servante Bibiane, la fleur de la virginité à la palme du martyre, daignez, par son intercession, vous unir nos âmes dans la charité, afin que, délivrés de tout péril, nous puissions obtenir les récompenses éternelles. »

La péricope de la lecture est tirée de la prière de Jésus, fils de Sirach, dans l’Ecclésiastique (51, 13-17). C’est la même que pour la station (natalis) dans la maison de sainte Cécile, mais il est douteux que dans l’intention du rédacteur de l’office de sainte Bibiane au XVIIe siècle, on ait pensé à cette circonstance qui rend si significatives les paroles du texte sacré : « Vous, ô Seigneur, vous avez glorifié sur la terre mon habitation, d’où j’ai élevé ma prière tandis que la mort me serrait de près. » La lecture continue, rendant grâces à Dieu qui a accueilli le vœu de la martyre, et qui, le jour où semblait devoir seulement triompher l’orgueil des persécuteurs, a préparé au contraire la victoire de l’âme fidèle.

Le répons-graduel est tiré du psaume 45 où est décrite la paix imperturbable de la cité de Dieu, même quand elle est extérieurement assaillie par les ennemis. Cette cité est Jérusalem qui toutefois symbolise ici l’Église et l’âme fidèle.

« Le Seigneur, par la splendeur de son visage, l’aidera et lui donnera l’énergie ; Dieu est au milieu d’elle, elle ne vacillera pas. Un fleuve et des ruisseaux réjouissent la cité du Seigneur, le Très-Haut sanctifie sa tente. » La lecture évangélique est tirée de saint Matthieu (13, 44-52) et, dans le Capitulaire de Würzbourg elle est déjà assignée aux fêtes de sainte Sabine, des saintes Lucie et Euphémie, etc. Le ciel est comme un riche trésor caché dans un champ. Celui qui le veut doit débourser le prix de ce champ, lequel varie pourtant selon l’état de fortune de chacun. Il suffit que celui qui a peu donne peu ; mais celui qui a davantage doit donner davantage ; tous doivent donner tout ce qu’ils ont, puisque seul ce dépouillement intégral peut nous donner droit au trésor convoité. On doit dire la même chose au sujet de la perle précieuse : celui qui veut l’acquérir doit l’échanger contre tous ses biens, et il fera une bonne affaire. Les martyrs ont bien compris le sens de cette leçon évangélique. Ils se sont donnés tout à Dieu, ils ont tout sacrifié pour Lui, et, en échange, ils l’ont atteint, Lui, qui surpasse tout bien.

Le verset pour l’offertoire est emprunté au psaume 44, qui célèbre les noces du divin Époux et de l’Église : « La grâce est toute répandue sur vos lèvres, c’est pourquoi Dieu vous a béni pour l’éternité. »

Dans la collecte avant l’anaphore consécratoire, on prie Dieu d’agréer le sacrifice qui lui est offert en mémoire de la martyre, par les mérites de laquelle nous implorons aussi le perpetuum subsidium, c’est-à-dire l’aide de la grâce, qui, dans l’éternité, se transforme dans la splendeur de la gloire et nous confirme dans le bien.

Le verset pour la communion du peuple vient du psaume 118 d’où est tiré l’introït : « O Seigneur, j’ai pratiqué votre loi et j’ai marché selon la justice. Que les impies ne me calomnient donc pas. J’ai dirigé mes pas conformément à tous vos commandements, et j’ai haï tous les sentiers de l’iniquité. » La vertu est si belle qu’elle s’impose aux impies, en sorte que même ceux-ci lui rendent indirectement hommage quand, en envoyant les martyrs à la mort, le plus souvent ils ne leur font pas un crime de la seule profession de leur religion, mais, pour dissimuler leur perversité, ils allèguent contre eux de vains prétextes et des calomnies. Ainsi firent précisément les Juifs vis-à-vis du Christ Lui-même, car il fut vraiment condamné à mort à cause de sa divinité, bien que, devant le tribunal du gouverneur romain, l’accusation ait revêtu le caractère politique de sédition contre Tibère. La collecte d’action de grâces après la communion invoque l’intercession de la martyre, pour que rien ne nous sépare jamais du Christ ni de la communion de son Corps et de son Esprit.

Combien petite nous apparaît notre vertu quand nous nous-comparons aux martyrs ! Nous ne savons pas tolérer une peine, nous trouvons mille bons prétextes pour nous dispenser de l’observance des lois de l’Église, trop lourdes pour notre paresse, alors que les martyrs, pleins de foi, abandonnèrent leurs aises, leur famille et la vie, affrontèrent, intrépides, l’effroyable bête féroce de l’idolâtrie romaine et, heureux, allèrent au Christ, après avoir tout sacrifié pour Lui. C’est donc sur la tombe des martyrs que nous devons aller retremper notre esprit et nous fortifier dans la foi.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Une famille de martyrs.

Sainte Bibiane : Jour de mort : le 2 décembre 363. Tombeau : à Rome. Sa basilique sur l’Esquilin fut construite en 467 par le pape Simplicius et restaurée sous Urbain VIII en 1625. Sous le maître-autel, se trouvent les reliques de toute sa famille. Image : Dans la basilique romaine se trouve une statue de la sainte (un des chefs-d’œuvre du Bernin). Les fresques de cette église représentent sa vie et sa mort. Vie : La sainte appartenait à une famille de martyrs : son père, sa mère, ses sœurs donnèrent leur sang pour le Christ. Bibiane fut confiée à une femme de mauvaise vie, Rufine, qui avait mission de la corrompre. Mais la jeune fille, élevée, dès l’enfance, dans la loi chrétienne, et qui avait gardé intacte la fleur de son innocence, fut plus forte que cette femme perdue, elle échappa à tous les pièges et déjoua les artifices du juge. Celui-ci la fit dépouiller par les licteurs et attacher, les mains liées, à une colonne ; puis il ordonna de la battre avec des fouets munis de balles de plomb jusqu’à ce qu’elle rendît l’âme. Son saint corps, jeté aux chiens sur le forum de Taurus, ne subit aucun outrage, grâce à la protection divine. Sainte Bibiane est la patronne de Séville (Espagne) et elle est invoquée contre les maux de tête et l’épilepsie.

Pratique : Malgré la violence et la tentation, la protection de Dieu garda la vierge forte, qui avait confiance en lui. Elle fut le plus beau fleuron d’une famille de martyrs. L’Église aujourd’hui encore a besoin de familles dévouées, animées de l’esprit du-martyre.

La messe (Me exspectavérunt). — Au Saint Sacrifice, la sainte sert de médiatrice entre le Christ et nous, elle nous fait entrer dans le Sacrifice du Christ. Avec Bibiane, nous offrons notre vie et notre mort, à l’Offertoire ; le Christ, Bibiane et nous, nous mourrons au moment de la consécration ; à la sainte communion, nous recevons quelque chose de la force de Sainte Bibiane dans la foi, une participation à sa couronne. — Aidons-nous maintenant du texte liturgique : nous entendons la martyre prier au milieu de ses souffrances : “Les pécheurs me tendent des embûches... mais je garde ta loi dans mon cœur” (Intr.). Dans sa vie, elle a réalisé cette parole (chez Rufine). Ne va-t-elle pas aussi se réaliser aujourd’hui pour moi ? (Remarquons que plusieurs messes commencent par “moi”, passent ensuite à “nous” et se terminent, à la Communion par “toi”. La leçon est l’action de grâces de notre sainte dans ses souffrances. Le psaume 45 convient aussi très bien à la vie de sainte Bibiane (Grad.). Dieu n’est pas ébranlé dans son âme. “Le flot impétueux” (du martyre) “n’est que joie pour cette cité de Dieu, Dieu a sanctifié son tabernacle.” Sainte Bibiane a trouvé le “trésor” sans prix, la “perle précieuse”, le royaume de Dieu, et pour le conquérir elle a donné tout bien terrestre, toute richesse, sa vie même (Ev.). Est-ce que je me sens capable de faire mon Offrande avec elle ?

Lecons des Matines

Leçons des Matines (avant 1960)

Quatrième leçon. Bibiane, vierge romaine, illustre par sa naissance, a été plus illustre encore par la foi chrétienne. Son père se nommait Flavien et avait été préfet ; sous Julien l’Apostat, tyran très impie, il se vit marquer de la flétrissure des esclaves et déporter aux Eaux Taurines, où il mourut martyr. Sa mère Dafrosa, qu’on avait d’abord enfermée dans sa maison avec ses filles, pour qu’elles y succombassent à la faim, fut bientôt reléguée hors de Rome et décapitée. Bibiane et sa sœur Démétria ayant été dépouillées de tous leurs biens après la mort de leurs pieux parents, Apronianus, préteur de la ville, homme avide d’argent, persécuta les deux sœurs ; mais celles-ci, entièrement destituées de tout secours humain, furent merveilleusement nourries par le Dieu qui donne à manger à ceux qui ont faim, et le persécuteur ne fut pas peu étonné, en les retrouvant plus fortes et plus florissantes de santé qu’auparavant.

Cinquième leçon. Apronianus voulut néanmoins les persuader d’honorer les dieux des Gentils, promettant de leur faire obtenir, avec les richesses qu’elles avaient perdues, la faveur impériale et d’illustres alliances. Il les menaçait, si elles agissaient autrement, de la prison, des fouets et de la hache. Mais, ni les flatteries ni les menaces ne les détournèrent de la vraie foi, et, prêtes à mourir plutôt que de se souiller par les superstitions païennes, elles repoussèrent constamment avec indignation les offres impies du préteur. C’est pourquoi Démétria, frappée soudain d’un coup mortel, sous les yeux de Bibiane, s’endormit dans le Seigneur ; Bibiane fut livrée à une femme très rusée nommée Rufine, qui s’efforça de la séduire. Mais la Sainte, qui avait appris dès l’enfance à garder la foi chrétienne et à conserver sans tache la fleur de la virginité, s’élevant au-dessus d’elle-même, triompha des embûches de cette femme et déjoua la perfidie du préteur.

Sixième leçon. Ainsi Rufine ne parvint à la détourner de sa sainte résolution, ni par des paroles artificieuses ni par les coups dont elle l’accablait tous les jours. Frustré dans son attente, et enflammé de colère par l’inutilité de ses efforts, le préteur ordonna aux licteurs d’ôter à Bibiane ses vêtements, de l’attacher, les mains liées à une colonne, et de la frapper ainsi à coups de fouets garnis de plomb, jusqu’à ce qu’elle rendît l’esprit. Son saint corps, jeté aux chiens, resta par terre durant deux jours sur la place du Taureau ; mais, divinement préservé, il demeura intact. Un prêtre, nommé Jean, l’ensevelit ensuite pendant la nuit, à côté du tombeau de sa sœur et de sa mère, près du palais de Licinius, où l’on voit encore à présent une église dédiée à Dieu sous le nom de sainte Bibiane. Les corps des saintes Bibiane, Démétria et Dafrosa y ayant été retrouvés, Urbain VIII restaura cette église, et plaça les saints corps sous le grand autel.

La Messe

die 2 decembris
le 2 décembre
SANCTÆ BIBIANÆ
SAINTE BIBIANE
Virg. et Mart.
Vierge et Martyre
III classis (ante CR 1960 : semiduplex)
IIIème classe (avant 1960 : semidouble)
Missa Me exspectavérunt de Communi Virginum II loco, præter orationem sequentem :Messe Me exspectavérunt du Commun des Vierges II, sauf l’oraison suivante :
Oratio.Collecte
Deus, ómnium largítor bonórum, qui in fámula tua Bibiána cum virginitátis flore martýrii palmam coniunxísti : mentes nostras eius intercessióne tibi caritáte coniúnge ; ut, amótis perículis, prǽmia consequámur ætérna. Per Dóminum.O Dieu, dispensateur de tous les biens, qui avez uni en votre servante Bibiane, la fleur de la virginité à la palme du martyre, daignez, par son intercession, vous unir nos âmes dans la charité, afin que, délivrés de tout péril, nous puissions obtenir les récompenses éternelles.
Et, in Adventu, fit Commemoratio Feriæ.Et en Avent, on fait mémoire de la Férie.
Præfatio communis. Préface Commune .
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu.Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent .

[1] Fête locale, au 10 décembre

[2] Fête locale, au 15 décembre