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13/07 St Anaclet (Clet), pape et martyr

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique  

La fête de st Anaclet a été supprimée par la réforme de Jean XXIII : Anaclet serait le même pape que celui qui est appelé Clet, successeur de Lin et prédécesseur de Clément.

Le catalogue Libérien, contenu dans le Chronographe de 354 est le seul document antique à admettre l’existence d’Anaclet à côté de celle de Clet. L’introduction de sa fête est tardive (XIe siècle), tandis qu’au contraire l’insertion du nom de Clet dans le Canon Romain semble primitive. La fête du 13 juillet semblant faire doublon avec celle du 26 avril (Sts Clet et Marcellin), elle a été supprimée.

Textes de la Messe

Après 1942

ante CR 1960
avant 1960
die 13 Iulii
le 13 juillet
SANCTI ANACLETI
SAINT ANACLET
Papæ et Mart.
Pape et Martyr
ante CR 1960 : semiduplex
avant 1960 : semidouble
Missa Si díligis,, de Communi unius aut plurium Summorum Pontificum.Messe Si díligis,, du Commun d’un ou de plusieurs Souverains Pontifes.

Avant 1942

die 13 Iulii
le 13 juillet
SANCTI ANACLETI
SAINT ANACLET
Papæ et Mart.
Pape et Martyr
semiduplex
avant 1960 : semidouble
Ant. ad Introitum. Dan. 3, 84 et 87.Introït
Sacerdótes Dei, benedícite Dóminum : sancti et húmiles corde, laudáte Deum.Prêtres du Seigneur, bénissez le Seigneur ; saints et humbles de cœur, louez Dieu.
Ibid., 57.
Benedícite, ómnia ópera Dómini, Dómino : laudáte et superexaltáte eum in sǽcula.Œuvres du Seigneur, louez toutes le Seigneur, louez-le, et exaltez-le à jamais.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Deus, qui nos beáti Anacléti Mártyris tui atque Pontíficis ánnua sollemnitáte lætíficas : concéde propítius ; ut, cuius natalítia cólimus, de eiúsdem étiam protectióne gaudeámus. Per Dóminum.Dieu, vous nous donnez chaque année un nouveau sujet de joie par la solennité de votre Martyr et Pontife, le bienheureux Anaclet, accordez-nous, dans votre miséricorde, de pouvoir ressentir les effets de la protection de celui dont nous célébrons la naissance.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios.Lecture de l’Épître de saint Paul aux Corinthiens.
2. Cor. 1, 3-7.
Fratres : Benedíctus Deus et Pater Dómini nostri Iesu Christi, Pater misericordiárum, et Deus totíus consolatiónis, qui consolátur nos in omni tribulatióne nostra : ut póssimus et ipsi consolári eos, qui in omni pressúra sunt, per exhortatiónem, qua exhortámur et ipsi a Deo. Quóniam sicut abúndant passiónes Christi in nobis : ita et per Christum abúndat consolátio nostra. Sive autem tribulámur pro vestra exhortatióne et salúte, sive consolámur pro vestra consolatióne, sive exhortámur pro vestra exhortatióne et salúte, quæ operátur tolerántiam earúndem passiónum, quas et nos pátimur : ut spes nostra firma sit pro vobis : sciéntes, quod, sicut sócii passiónum estis, sic éritis et consolatiónis : in Christo Iesu, Dómino nostro.Mes Frères : béni soit Dieu, qui est aussi le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos tribulations, afin que nous puissions, nous aussi, par l’encouragement que nous recevons nous-mêmes de Dieu, consoler ceux qui sont pressés par toutes sortes de maux ; car, de même que les souffrances du Christ abondent en nous, notre consolation abonde aussi par le Christ. Or, soit que nous soyons affligés, c’est pour votre encouragement et votre salut ; soit que nous soyons consolés, c’est pour votre consolation ; soit que nous soyons encouragés, c’est pour votre encouragement et votre salut, qui s’accomplit par le support des mêmes souffrances que nous souffrons aussi : ce qui nous donne une ferme espérance pour vous, sachant que si vous avez part aux souffrances, vous aurez part aussi à la consolation, en Jésus-Christ Notre-Seigneur.
Graduale. Ps. 8, 6-7.Graduel
Glória et honóre coronásti eum.Vous l’avez couronné de gloire et d’honneur.
V/. Et constituísti eum super ópera mánuum tuárum, Dómine.V/. Et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains, Seigneur.
Allelúia, allelúia. V/. Hic est Sacérdos, quem coronávit Dóminus. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. C’est le Prêtre que le Seigneur a couronné. Alléluia.
Post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, diciturAprès la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit :
Tractus. Ps. 111, 1-3.Trait
Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis.Heureux l’homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices dans ses commandements.
V/. Potens in terra erit semen eius : generátio rectórum benedicéturV/. Sa race sera puissante sur la terre ; la postérité des justes sera bénie.
V/. Glória et divítiæ in domo eius : et iustítia eius manet in sǽculum sǽculi.V/. La gloire et les richesses sont dans sa maison, et sa justice demeure dans tous les siècles.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.Suite du Saint Évangile selon saint Luc.
Luc. 14, 26-33.
In illo témpore : Dixit Iesus turbis : Si quis venit ad me, et non odit patrem suum, et matrem, et uxórem, et fílios, et fratres, et soróres, adhuc autem et ánimam suam, non potest meus esse discípulus. Et qui non báiulat crucem suam, et venit post me, non potest meus esse discípulus. Quis enim ex vobis volens turrim ædificáre, non prius sedens cómputat sumptus, qui necessárii sunt, si hábeat ad perficiéndum ; ne, posteáquam posúerit fundaméntum, et non potúerit perfícere, omnes, qui vident, incípiant illúdere ei, dicéntes : Quia hic homo cœpit ædificáre, et non pótuit consummáre ? Aut quis rex iturus commíttere bellum advérsus álium regem, non sedens prius cógitat, si possit cum decem mílibus occúrrere ei, qui cum vigínti mílibus venit ad se ? Alióquin, adhuc illo longe agénte, legatiónem mittens, rogat ea, quæ pacis sunt. Sic ergo omnis ex vobis, qui non renúntiat ómnibus, quæ póssidet, non potest meus esse discípulus.En ce temps-là : Jésus dit à la foule : Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et celui qui ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. Car quel est celui de vous qui, voulant bâtir une tour, ne s’assied d’abord, et ne suppute les dépenses qui sont nécessaires, afin de voir s’il aura de quoi l’achever ; de peur qu’après avoir posé les fondements, il ne puisse l’achever, et que tous ceux qui verront cela ne se mettent à se moquer de lui, en disant : Cet homme a commencé à bâtir, et il n’a pu achever ? Ou quel roi, sur le point de faire la guerre à un autre roi, ne s’assied d’abord, afin d’examiner s’il pourra, avec dix mille hommes, marcher contre celui qui s’avance sur lui avec vingt mille ? Autrement, tandis que l’autre roi est encore loin, il lui envoie une ambassade, et lui fait des propositions de paix. Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple.
Ant. ad Offertorium. Ps. 88, 21-22.Offertoire
Invéni David servum meum, oleo sancto meo unxi eum : manus enim mea auxiliábitur ei, et bráchium meum confortábit eum.J’ai trouvé David mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte ; car ma main l’assistera et mon bras le fortifiera.
Secreta.Secrète
Múnera tibi, Dómine, dicáta sanctífica : et, intercedénte beáto Anacléto Mártyre tuo atque Pontífice, per éadem nos placátus inténde. Per Dóminum.Sanctifiez, Seigneur, ces dons qui vous sont consacrés, grâce à eux et le bienheureux Anaclet, votre Martyr et Pontife, jetez sur nous un regard de paix et de bonté.
Ant. ad Communionem. Ps. 20, 4.Communion
Posuísti, Dómine, in cápite eius corónam de lápide pretióso.Vous avez mis sur sa tête, Seigneur, une couronne de pierres précieuses.
Postcommunio.Postcommunion
Hæc nos commúnio, Dómine, purget a crímine : et, intercedénte beáto Anacléto Mártyre tuo atque Pontífice, cæléstis remédii fáciat esse consórtes. Per Dóminum nostrum.Que cette communion, Seigneur, nous purifie de nos fautes, et, par l’intercession du bienheureux Anaclet, Martyr et Pontife, nous rende participants du céleste salut.

Office

Leçon des Matines avant 1960.

Quatrième leçon. Anaclet, d’Athènes, gouverna l’Église sous l’empereur Trajan. Il décréta que tout Évêque serait consacré par trois Évêques au moins ; que les Clercs seraient publiquement initiés aux saints ordres par leur Évêque propre, et qu’une fois la consécration achevée, ils communieraient tous à la Messe. Il décora le tombeau de saint Pierre, et assigna un lieu pour la sépulture des Pontifes. Il ordonna au mois de décembre, en deux ordinations, cinq Prêtres, trois Diacres, et sacra six Évêques. Après avoir occupé le Saint-Siège neuf ans, trois mois, dix jours, il reçut la couronne du martyre et fut enseveli au Vatican.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Le nom d’Anaclet nous apporte comme un dernier écho de la solennité du 29 juin. Linus, Clément, Cletus, successeurs immédiats de Pierre, avaient reçu de lui la consécration des Pontifes ; Anaclet eut cette gloire moindre, et cependant inestimable, d’être fait prêtre par le vicaire de l’Homme-Dieu. Tandis que les autres Pontifes martyrs qui viendront après lui ne verront pas généralement s’élever leurs fêtes au delà du rite simple, il doit le degré relativement supérieur de la sienne au privilège qui nous montre ainsi en lui le dernier des Papes honorés de l’imposition des mains du prince des Apôtres. Ce fut aussi durant le pontificat d’Anaclet que la Ville éternelle vit porter au comble ses illustrations par l’arrivée du disciple bien-aimé dans ses murs, où il venait dégager la promesse qu’il avait faite au Seigneur de prendre part un jour à son calice [1]. « Heureuse Église, s’écrie Tertullien, dans le sein de laquelle les Apôtres ont versé toute leur doctrine avec leur sang ; où Pierre a imité la Passion du Seigneur par la croix, où Paul a reçu comme Jean-Baptiste la couronne par le glaive, d’où Jean l’apôtre, sorti sain et sauf de l’huile bouillante, a été relégué dans une île » [2].

Par la vertu toute-puissante de l’Esprit de la Pentecôte, les progrès de la foi répondent dans Rome aux largesses du Seigneur. Peu à peu la Babylone ivre du sang des martyrs [3] va se trouver supplantée par la cité sainte. Déjà toutes les classes de la société comptent leurs représentants dans ce peuple né d’hier, qui a les promesses de l’avenir. Près de la chaudière embrasée où le prophète de Pathmos fait hommage du tribut de sa glorieuse confession à la nouvelle Jérusalem, deux consuls, deux représentants à la fois de l’ancien patriciat et de la noblesse plus récente issue des césars, Acilius Glabrio et Flavius Clemens se donnent la main sous le glaive du martyre. A l’exemple d’Anaclet ornant lui-même le tombeau du prince des Apôtres et pourvoyant à la sépulture des Pontifes, d’illustres familles ouvrent et développent sur toutes les voies aboutissant à la ville impériale les galeries des cimetières souterrains ; là déjà reposent nombreux les athlètes du Christ, victorieux dans leur sang ; et près d’eux, accompagnés de l’ancre du salut, dorment dans la paix les plus beaux noms de la terre.

Glorieux Pontife, votre mémoire se rattache de si près à celle de Pierre, qu’aux yeux de plusieurs vous seriez, sous un nom un peu différent, l’un des trois augustes personnages élevés par le prince des Apôtres au rang suprême de la hiérarchie. Pour vous distinguer de Clétus, qui parut en avril au Cycle sacré, il nous suffit pourtant et de cette autorité de la sainte Liturgie vous consacrant une fête spéciale, et du témoignage constant de Rome même qui sait mieux que personne à coup sûr les noms et l’histoire de ses Pontifes. Heureux êtes-vous de vous perdre ainsi dans les fondations sur lesquelles reposent jusqu’à nos temps et pour jamais la force et la beauté de l’Église ! Faites-nous aimer la place qui est nôtre dans l’édifice sacré. Recevez l’hommage reconnaissant de toutes les pierres vivantes appelées à composer le temple éternel, et qui s’appuieront sur vous dans les siècles sans fin.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Selon la liste papale qui nous a été rapportée par Irénée, Anenclet— Ἀνέγκλητος — ou Anaclet, serait le même pape que Clet, successeur de Lin et prédécesseur de Clément sur le Siège apostolique. Le Liber Pontificalis lui attribue la disposition définitive du tombeau de saint Pierre au Vatican, près duquel il fut, lui aussi, enseveli.

L’introduction de sa fête dans le calendrier est fort tardive, tandis qu’au contraire l’insertion du nom de Clet dans les diptyques de la messe semble primitive.

La messe est du Commun d’un Pontife Martyr (avant 1942), sauf la lecture évangélique, qui est commune à la fête de saint Timothée le 24 janvier.

Nous devons nourrir une vénération spéciale pour tous ces premiers papes et évêques, disciples et successeurs immédiats des Apôtres, qui fondèrent et affermirent l’Église par leurs sueurs et par leur sang.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

L’union des souffrances et des consolations.

1. Saint Anaclet. — Ce saint est peut-être le même pape que Clet, le successeur de Lin et le prédécesseur de Clément. Voici ce que le bréviaire raconte à son sujet : Il était originaire d’Athènes et fut pape sous l’empereur Trajan (98-117). Il décréta que la consécration épiscopale devrait être donnée par trois évêques et que les clercs devraient être publiquement ordonnés par leur propre évêque (règles qui sont encore aujourd’hui observées). Il prescrivit aussi que tous les assistants devaient communier à la messe après la consécration. Il fit orner le tombeau de saint Pierre et fixa le lieu de sépulture des papes au Vatican. « Il gouverna l’Église de Dieu et l’illustra par un glorieux martyre » (Martyr.). Il mourut en 112 et fut inhumé au Vatican. Pratique : Les décrets du saint pape nous font penser aux ordinations. Nous sommes actuellement dans la période d’été ; c’est au cours de ces mois que tant de clercs reçoivent les saints ordres. Pour nous, amis de la liturgie, ces ordinations, depuis le degré inférieur jusqu’à la consécration épiscopale qui donné la plénitude du sacerdoce, sont vraiment des motifs de franche joie et un appel à la fervente prière Que savons-nous des ordinations ? En quelle estime les tenons-nous ? Comment soutenons-nous les candidats au sacerdoce ? Que faisons-nous pour développer le respect dû aux ministres consacrés dans le monde actuel privé de prêtres ? — La messe est celle du commun des Souverains Pontifes.

2. La prière des Heures. — Les Matines (au 3ème nocturne, du Commun d’un Martyr) nous font lire un extrait de l’homélie que saint Grégoire 1er « prononça devant le peuple dans la basilique de Saint-Sébastien le jour de la fête de ce saint ». Il décrit au début les splendeurs du ciel : « Si nous considérons, bien chers frères, la nature et la grandeur de ce qui nous est promis au ciel, alors les choses de la terre perdent à nos yeux toute valeur. Les biens de ce monde, comparés à la vie éternelle, doivent se nommer mort plutôt que vie. Car cette défaillance de nos forces qui chaque jour nous consume, qu’est-ce sinon la mort qui s’avance ? Par contre, quelle langue est capable d’exprimer, quelle intelligence est capable de comprendre la grandeur des joies qui nous attendent là-haut dans la patrie : Faire partie des chœurs des Anges, se tenir avec les esprits bienheureux tout près de la gloire du Créateur, voir face à face le visage de Dieu, contempler la Lumière infinie, être dégagé de toute crainte de mort, se réjouir de posséder pour jamais l’immortalité ? Mais, à entendre cela, l’esprit s’enflamme et voudrait être de suite là où il espère pouvoir jouir sans fin. Toutefois à une grande récompense on ne peut parvenir que par un grand labeur ; c’est pourquoi saint Paul, le grand prédicateur, dit : « Celui-là seul sera couronné qui aura combattu selon la loi » [4]. Donc si la grandeur de la récompense peut remplir l’esprit de joie, les labeurs du combat ne sauraient l’effrayer ».

[1] Matth. XX, 22.

[2] De praescript. XXXVI.

[3] Apoc. XVII, 6.

[4] 2 Tim. II, 5.