Morte le 15 octobre 1243, canonisée en 1627, fête en 1706 (déplacée en 1929 par l’ajoût de Ste Marguerite Marie au calendrier)
(Leçon des Matines (avant 1960)
Quatrième leçon. Hedwige, née de famille royale et plus illustre encore par l’innocence de sa vie, était fille de Berthold, duc de Moravie et d’Agnès, son épouse, ainsi que tante maternelle de sainte Elisabeth de Hongrie. Dès ses plus tendres années, elle se fit remarquer par sa sagesse et son éloignement pour les amusements de son âge. Donnée en mariage par ses parents, à l’âge de douze ans, à Henri, duc de Pologne, elle remplit saintement tous ses devoirs de fidèle épouse, et éleva ses enfants dans la crainte du Seigneur. Pour mieux s’appliquer au service de Dieu, elle amena son époux à consentir et à s’engager par vœu, comme elle, à garder la continence. Le duc étant mort, Hedwige, après d’instantes prières et sur l’inspiration divine, prit généreusement l’habit de l’Ordre de Cîteaux, dans le monastère de Trebnitz ; et là, s’appliquant à la contemplation et assistant avec assiduité, du lever du soleil jusqu’à midi, aux divins Offices et à la célébration des Messes, elle se montra courageuse à mépriser l’antique ennemi du genre humain.
Cinquième leçon. Elle ne voulut plus soit parler soit entendre parler des choses du siècle, à moins qu’elles ne se rapportassent à la gloire de Dieu ou au salut des âmes. La prudence brillait dans ses actions, en sorte qu’il ne s’y produisait ni excès quant à la mesure à garder, ni erreur pour l’ordre à suivre ; Hedwige était en outre affable et douce envers le prochain. Macérant son corps par des jeûnes, des veilles, ainsi que par la sévère rudesse de ses vêtements, elle remporta une grande victoire sur elle-même, et dès lors on vit fleurir en elle les plus sublimes vertus du christianisme, et elle devint un rare modèle de piété religieuse, par la gravité de ses conseils, la candeur et la sérénité de son âme. Se mettre volontiers au dessous de toutes ses sœurs, et les devancer toutes pour remplir avec joie les emplois les plus vils, servir les pauvres, même à genoux, laver et baiser les pieds des lépreux, tout cela lui était familier, car elle était assez maîtresse d’elle-même pour ne pas être arrêtée par le dégoût à la vue de la sanie découlant de leurs ulcères.
Sixième leçon. La pieuse duchesse se montra admirable de patience et de force d’âme, principalement à la mort de son fils Henri, duc de Silésie, tué dans une guerre contre les Tartares ; car, au lieu d’accorder des larmes à ce fils qu’elle aimait tendrement, elle rendit grâces à Dieu. Le don des miracles accrut encore sa gloire. Un enfant étant tombé à l’eau, engagé dans les roues d’un moulin et tout broyé, on eut recours à Hedwige, et elle le rendit à la vie. Elle accomplit d’autres prodiges encore, qui, dûment constatés, portèrent Clément IV à l’inscrire au nombre des Saints, et à concéder que la Pologne, qui l’honore comme sa patronne d’une vénération particulière, célébrât sa Fête le quinzième jour d’octobre. Plus tard, Innocent XI a rehaussé la solennité de cette Fête, en décidant qu’on la ferait dans toute l’Église [1].
Missa Cognóvi, de Communi non Virginum II loco, præter orationem sequentem : | Messe Cognóvi, du Commun des Stes Femmes II, sauf l’oraison suivante : |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui beátam Hedwígem a sǽculi pompa ad húmilem tuæ Crucis sequélam toto corde transíre docuísti : concéde ; ut eius méritis et exémplo discámus peritúras mundi calcáre delícias, et in ampléxu tuæ Crucis ómnia nobis adversántia superáre : Qui vivis. | O Dieu, de qui la bienheureuse Hedwige apprit à passer généreusement du sein des pompes du siècle en l’humble voie de votre croix ; faites que, par ses mérites et à son exemple, nous apprenions à fouler aux pieds les délices périssables du monde et à surmonter, en embrassant votre croix, tout ce qui nous est contraire. |
[1] mention supprimée en 1929 : le dix-sept du même mois.