Accueil - Missel - Sanctoral

25/04 Litanies Majeures

Version imprimable de cet article Version imprimable Partager


Sommaire

  LA PROCESSION  
  LA MESSE  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Abstinence conseillée.

Grégoire de Tours raconte que pendant l’automne 589, Rome fut affligée d’une inondation suivie d’une épidémie dont fut victime le pape Pélage II.

Pour conjurer la justice divine, Grégoire le Grand ordonna une procession solennelle accomplie d’une manière grandiose.

Tombant en temps pascal (et pouvant même être célébrée pendant l’Octave de Pâques, sauf le dimanche même de Pâques et le lundi), cette cérémonie pénitentielle garde un caractère festif (Alléluia à l’Introït, avant l’évangile et à la communion, préface pascale). C’est la raison pour laquelle, même si on faisait abstinence, on ne jeûne pas.

IN LITANIIS MAIORIBUS
LITANIES MAJEURES
AD PROCESSIONEM

LA PROCESSION

1. Clerus et populus, hora statuta mane in ecclesia congregati, omnes contrito et humili corde Deum flexis genibus paulisper precentur. Sacerdos amictu, alba, cingulo, stola et pluviali cum Ministris, vel saltem superpelliceo et stola violacei coloris sit indutus ; cujus coloris habitu in reliquis Processionibus semper utatur, præterquam in Processionibus Corporis Christi, et quæ fiunt solemnibus diebus, vel in gratiarum actionem ; quibus diebus utitur colore propria ; solemnitati congruente. Ceteri vero Sacerdotes et Clerici, superpelliceis induti, sequentem Antiphonam stantes concinant :1. Que clergé et le peuple, rassemblés à l’heure prévue le matin dans l’église, prient tous un moment à genoux Dieu d’un cœur contrit et d’un cœur humilié. Que Prêtre soit revêtu de l’amict, de l’aube, du cordon, de l’étole et de la chape avec les Ministres, ou au moins du surplis et de l’étole violette ; et que l’on use toujours de cette couleur de vêtement dans les autres Processions, sauf à la Procession de la Fête-Dieu, et celles qui se font les jours solennels, ou en action de grâce, auquel cas on utilise la couleur propre à ces jours selon la solennité. Les autres Prêtres et Clercs, revêtus du surplus, chantent debout l’antienne suivante : [1]
Ant. Ps. 43, 26.Exsúrge, Dómine, ádiuva nos : et líbera nos propter nomen tuum.Ant.Levez-vous, Seigneur, secourez-nous et délivrez-nous à cause de votre nom.
Ps. ibid., 26.Deus, áuribus nostris audívimus : patres nostri annuntiavérunt nobis.O Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, nos pères nous ont raconté.
V/.Glória Patri.V/.Gloire au Père.
Et repetiturEt on répète
Ant. Exsúrge, Dómine, ádiuva nos : et líbera nos propter nomen tuum.Levez-vous, Seigneur, secourez-nous et délivrez-nous à cause de votre nom.
2. Deinde genuflectant omnes : et duo Clerici ante Altare majus genuflexi, devote Litanias Sanctorum cantare incipiant.2. Ensuite tous se mettent à genoux : et deux Clercs, à genoux devant le maître Autel, commencent à chanter dévotement les Litanies des Saints [2]
Kýrie eléison.Seigneur ayez pitié.
Christe eléison.Christ ayez pitié.
Kýrie eléison.Seigneur ayez pitié.
Pater de cælis Deus, miserére nobis.Dieu le Père, du haut des cieux, ayez pitié de nous.
Fili Redémptor mundi Deus, miserére nobis.Dieu le Fils, Rédempteur du monde, ayez pitié de nous.
Spíritus Sancte Deus, miserére nobis.Dieu le Saint-Esprit, ayez pitié de nous.
Sancta Trínitas unus Deus, miserére nobis.Trinité sainte, un seul Dieu, ayez pitié de nous.
3. Cum autem cantatum erit :3. Après avoir chanté :
Sancta María, ora pro nobis.Sainte Marie, priez pour nous.
surgunt omnes, et ordinatim procedunt, egredientes, Litaniasque prosequentes, præcedente cruce et sequente Clero, ultimo loco Sacerdos paratus, ut supra dictum est, cum Ministris, prout res vel locus postulat, sacris vestibus indutis.tous se lèvent, et avancent par ordre, en sortant, et poursuivant les Litanies, précédés de la Croix et du Clergé qui suit, en dernier lieu le Prêtre paré, comme il a été dit plus haut, avec les Ministres selon que l’occasion ou le lieu le demande, revêtus des ornements sacrés.
4. Si Processio sit longior, vel repetantur Litaniae, vel Litaniis absolutis usque ad Preces exclusive, dicantur aliqui Psalmi ex Pœnitentialibus seu Gradualibus. Hymni vero, vel cantica lætitias in iis aut aliis pœnitentiæ causa institutis Processionibus, ne dicantur.4. Si la Procession est trop longue, ou bien on répète les Litanies, ou celles-ci finies jusqu’aux Prières exclusivement, qu’on dise quelques Psaumes parmi les Pénitentiels ou les Graduels. Cependant, qu’on ne dise pas d’Hymnes cependant, ou de Cantiques de liesse, pendant ces Processions ou celles qui sont instituées pour une raison de pénitence.
5. Si ad unam vel plures ecclesias in via sit divertendum, ingressis ecclesiam, intermissisque Litaniis vel Psalmis, cantatur Antiphona cum Versu et Oratione sancti Patroni illius ecclesiæ. Deinde egredientes, resumptis Litaniis vel Psalmis, eodem ordine procedunt usque ad ecclesiam, ubi cum Precibus et Orationibus omnibus, quae infra Litaniis adjunctæ sunt, terminatur.5. Si le long du chemin il faut passer devant une ou plusieurs églises, on y entre, et on interrompt les Litanies ou les Psaumes. On chante l’Antienne avec ses Versets et l’Oraison du saint Patron de cette église. Ensuite, en sortant, on reprend les Litanies ou les Psaumes, et on procède dans le même ordre jusqu’à l’église, là où on termine avec toutes les Prières et les Oraisons qui suivent les Litanies.
6. Si contingat transferri Festum S. Marci Erangelistæ, non tamen transfertur Processio, nisi quando prædictum Festum occurrat in die Paschæ : tunc enim in Feriam III sequentem transferatur.6. S’il arrive qu’on doive transférer la Fête de St Marc Évangéliste, on ne transfère pas la Procession, sauf si la dite Fête tombe le dimanche de Pâques : dans ce cas elle est transférée au Mardi suivant.
Sancta Dei Génitrix, ora pro nobis.Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.
Sancta Virgo vírginum, ora pro nobis.Sainte Vierge des Vierges, priez pour nous.
Sancte Míchaël, ora pro nobis.Saint Michel, priez pour nous.
Sancte Gábriel, ora pro nobis.Saint Gabriel, priez pour nous.
Sancte Ráphaël, ora pro nobis.Saint Raphaël, priez pour nous.
Omnes sancti Angeli et Archángeli, oráte pro nobis.Tous les saints Anges et Archanges, priez pour nous.
Omnes sancti beátorum Spirítuum órdines, oráte pro nobis.Tous les saints ordres des Esprits bienheureux, priez pour nous.
Sancte Ioánnes Baptísta, ora pro nobis.Saint Jean-Baptiste, priez pour nous.
Sancte Ioseph, ora pro nobis.Saint Joseph, priez pour nous.
Omnes sancti Patriárchæ et Prophétæ, oráte pro nobis.Tous les saints Patriarches et Prophètes, priez pour nous.
Sancte Petre, ora pro nobis.Saint Pierre, priez pour nous.
Sancte Paule, ora pro nobis.Saint Paul, priez pour nous.
Sancte Andrea, ora pro nobis.Saint André, priez pour nous.
Sancte Iacóbe, ora pro nobis.Saint Jacques, priez pour nous.
Sancte Ioánnes, ora pro nobis.Saint Jean, priez pour nous.
Sancte Thoma, ora pro nobis.Saint Thomas, priez pour nous.
Sancte Iacóbe, ora pro nobis.Saint Jacques, priez pour nous.
Sancte Phílippe, ora pro nobis.Saint Philippe, priez pour nous.
Sancte Bartholomǽe, ora pro nobis.Saint Barthélémy, priez pour nous.
Sancte Matthǽe, ora pro nobis.Saint Mathieu, priez pour nous.
Sancte Simon, ora pro nobis.Saint Simon, priez pour nous.
Sancte Thaddǽe, ora pro nobis.Saint Thaddée, priez pour nous.
Sancte Matthía, ora pro nobis.Saint Matthias, priez pour nous.
Sancte Bárnaba, ora pro nobis.Saint Barnabé, priez pour nous.
Sancte Luca, ora pro nobis.Saint Luc, priez pour nous.
Sancte Marce, ora pro nobis.Saint Marc, priez pour nous.
Omnes sancti Apóstoli et Evangelístæ, oráte pro nobis.Tous les saints Apôtres et Évangélistes, priez pour nous.
Omnes sancti Discípuli Dómini, oráte pro nobis.Tous les saints Disciples du Seigneur, priez pour nous.
Omnes sancti Innocéntes, oráte pro nobis.Tous les saints Innocents, priez pour nous.
Sancte Stéphane, ora pro nobis.Saint Etienne, priez pour nous.
Sancte Laurénti, ora pro nobis.Saint Laurent, priez pour nous.
Sancte Vincénti, ora pro nobis.Saint Vincent, priez pour nous.
Sancti Fabiáne et Sebastiáne, oráte pro nobis.Saint Fabien et saint Sébastien, priez pour nous.
Sancti Ioánnes et Paule, oráte pro nobis.Saint Jean et saint Paul, priez pour nous.
Sancti Cosma et Damiáne oráte pro nobis.Saint Côme et saint Damien, priez pour nous.
Sancti Gervási et Protási, oráte pro nobis.Saint Gervais et saint Protais, priez pour nous.
Omnes sancti Mártyres, oráte pro nobis.Tous les saints Martyrs, priez pour nous.
Sancte Silvéster, ora pro nobis.Saint Sylvestre, priez pour nous.
Sancte Gregóri, ora pro nobis.Saint Grégoire, priez pour nous.
Sancte Ambrósi, ora pro nobis.Saint Ambroise, priez pour nous.
Sancte Augustíne, ora pro nobis.Saint Augustin, priez pour nous.
Sancte Hierónyme, ora pro nobis.Saint Jérôme, priez pour nous.
Sancte Martíne, ora pro nobis.Saint Martin, priez pour nous.
Sancte Nicoláe, ora pro nobis.Saint Nicolas, priez pour nous.
Omnes sancti Pontífices et Confessóres, oráte pro nobis.Tous les saints Pontifes et Confesseurs, priez pour nous.
Omnes sancti Doctóres, oráte pro nobis.Tous les saints Docteurs, priez pour nous.
Sancte Antóni, ora pro nobis.Saint Antoine, priez pour nous.
Sancte Benedícte, ora pro nobis.Saint Benoît, priez pour nous.
Sancte Bernárde, ora pro nobis.Saint Bernard, priez pour nous.
Sancte Domínice, ora pro nobis.Saint Dominique, priez pour nous.
Sancte Francísce, ora pro nobis.Saint François, priez pour nous.
Omnes sancti Sacerdótes et Levítæ, oráte pro nobis.Tous les saints Prêtres et Lévites, priez pour nous.
Omnes sancti Mónachi et Eremítæ, oráte pro nobis.Tous les saints Moines et Ermites, priez pour nous.
Sancta María Magdaléna, ora pro nobis.Sainte Marie-Madeleine, priez pour nous.
Sancta Agatha, ora pro nobis.Sainte Agathe, priez pour nous.
Sancta Lúcia, ora pro nobis.Sainte Lucie, priez pour nous.
Sancta Agnes, ora pro nobis.Sainte Agnès, priez pour nous.
Sancta Cæcília, ora pro nobis.Sainte Cécile, priez pour nous.
Sancta Catharína, ora pro nobis.Sainte Catherine, priez pour nous.
Sancta Anastásia, ora pro nobis.Sainte Anastasie, priez pour nous.
Omnes sanctæ Vírgines et Víduæ, oráte pro nobis.Toutes les saintes Vierges et Veuves, priez pour nous.
Omnes Sancti et Sanctæ Dei, intercédite pro nobis.Tous les Saints et Saintes de Dieu, intercédez pour nous.
Propítius esto, parce nobis Dómine.Soyez-nous propice, pardonnez-nous, Seigneur.
Propítius esto, exáudi nos Dómine.Soyez-nous propice, exaucez-nous, Seigneur.
Ab omni malo, líbera nos Dómine.De tout mal, délivrez-nous, Seigneur.
Ab omni peccáto, líbera nos Dómine.De tout péché, délivrez-nous, Seigneur.
Ab ira tua, líbera nos Dómine.De votre colère, délivrez-nous, Seigneur.
A subitánea et improvísa morte, líbera nos Dómine.D’une mort subite et imprévue, délivrez-nous, Seigneur.
Ab insídiis diáboli, líbera nos Dómine.Des embûches du démon, délivrez-nous, Seigneur.
Ab ira, et ódio, et omni mala voluntáte, líbera nos Dómine.De la colère, de la haine, et de toute mauvaise volonté, délivrez-nous, Seigneur.
A spíritu fornicatiónis, líbera nos Dómine.De l’esprit de fornication, délivrez-nous, Seigneur.
A fúlgure et tempestáte, líbera nos Dómine.De la foudre et de la tempête, délivrez-nous, Seigneur.
A flagéllo terræmótus, líbera nos Dómine.Du fléau des tremblements de terre, délivrez-nous, Seigneur.
A peste, fame, et bello, líbera nos Dómine.De la peste, de la famine et de la guerre, délivrez-nous, Seigneur.
A morte perpétua, líbera nos Dómine.De la mort éternelle, délivrez-nous, Seigneur.
Per mystérium sanctæ incarnatiónis tuæ, líbera nos Dómine.Par le mystère de votre sainte incarnation, délivrez-nous, Seigneur.
Per advéntum tuum, líbera nos Dómine.Par votre avènement, délivrez-nous, Seigneur.
Per nativitátem tuam, líbera nos Dómine.Par votre nativité, délivrez-nous, Seigneur.
Per baptísmum et sanctum ieiúnium tuum, líbera nos Dómine.Par votre baptême et votre saint jeûne, délivrez-nous, Seigneur.
Per crucem et passiónem tuam, líbera nos Dómine.Par votre croix et votre passion, délivrez-nous, Seigneur.
Per mortem et sepultúram tuam, líbera nos Dómine.Par votre mort et votre sépulture, délivrez-nous, Seigneur.
Per sanctam resurrectiónem tuam, líbera nos Dómine.Par votre sainte résurrection, délivrez-nous, Seigneur.
Per admirábilem ascensiónem tuam, líbera nos Dómine.Par votre admirable ascension, délivrez-nous, Seigneur.
Per advéntum Spíritus Sancti Parácliti, líbera nos Dómine.Par la venue du Saint-Esprit Consolateur, délivrez-nous, Seigneur.
In die iudícii, líbera nos Dómine.Au jour du jugement, délivrez-nous, Seigneur.
Peccatóres, te rogámus audi nos.Pécheurs que nous sommes, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut nobis parcas, te rogámus audi nos.Daignez nous pardonner, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut nobis indúlgeas, te rogámus audi nos.Daignez nous faire grâce, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut ad veram pæniténtiam nos perdúcere dignéris, te rogámus audi nos.Daignez nous conduire à une véritable pénitence, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut Ecclésiam tuam sanctam * régere et conserváre dignéris, te rogámus audi nos.Daignez gouverner et conserver votre Église sainte, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut Domnum Apostólicum et omnes ecclesiásticos órdines * in sancta religióne conserváre dignéris, te rogámus audi nos.Daignez maintenir dans votre sainte religion le Souverain Pontife et tous les ordres de la hiérarchie ecclésiastique, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut inimícos sanctæ Ecclésiæ * humiliáre dignéris, te rogámus audi nos.Daignez abaisser les ennemis de la sainte Église, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut régibus et princípibus christiánis * pacem et veram concórdiam donáre dignéris, te rogámus audi nos.Daignez établir une paix et une concorde véritables entre les rois et les princes chrétiens, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut cuncto pópulo christiáno * pacem et unitátem largíri dignéris, te rogámus audi nos.Daignez accorder à tout le peuple chrétien la paix et l’unité, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut omnes errántes ad unitátem Ecclésiæ revocáre, * et infidéles univérsos ad Evangélii lumen perdúcere dignéris, te rogámus audi nos.Daignez rappeler à l’unité de l’Église tous ceux qui sont dans l’erreur et conduire à la lumière de l’Évangile tous les infidèles, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut nosmetípsos in tuo sancto servítio * confortáre et conserváre dignéris, te rogámus audi nos.Daignez nous conserver et nous fortifier dans votre saint service, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut mentes nostras * ad cæléstia desidéria érigas, te rogámus audi nos.Daignez élever notre esprit et les désirs de notre cœur vers les biens célestes, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut ómnibus benefactóribus nostris * sempitérna bona retríbuas, te rogámus audi nos.Daignez récompenser tous nos bienfaiteurs en leur donnant le bonheur éternel, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut ánimas nostras, * fratrum, propinquórum et benefactórum nostrórum * ab ætérna damnatióne erípias, te rogámus audi nos.Daignez délivrer de la damnation éternelle, nos âmes, et celles de nos frères, de nos parents et de nos bienfaiteurs, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut fructus terræ * dare et conserváre dignéris, te rogámus audi nos.Daignez nous donner les fruits de la terre et les conserver, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut ómnibus fidélibus defúnctis * réquiem ætérnam donáre dignéris, te rogámus audi nos.Daignez accorder à tous les fidèles défunts le repos éternel, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Ut nos exaudíre dignéris, te rogámus audi nos.Daignez exaucer nos vœux, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Fili Dei, te rogámus audi nos.Fils de Dieu, nous vous en supplions, écoutez-nous.
Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, parce nobis Dómine.Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, exáudi nos Dómine.Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, miserére nobis.Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du monde, ayez pitié de nous.
Christe, audi nos.Christ, écoutez-nous.
Christe, exáudi nos.Christ, exaucez-nous.
Kýrie eléison.Seigneur ayez pitié.
Christe eléison.Christ ayez pitié.
Kýrie eléison.Seigneur ayez pitié.
Pater noster.Notre Père
secreto usque aden silence jusqu’à
V/. Et ne nos indúcas in tentatiónem.V/. Et ne nous laissez pas succomber à la tentation.
R/. Sed líbera nos a malo.R/. Mais délivrez-nous du mal.
Psalmus 69Psaume 69
Deus, in adiutórium meum inténde : * Dómine, ad adiuvándum me festína.O Dieu, venez à mon aide ; Seigneur, hâtez-vous de me secourir.
Confundántur et revereántur, * qui quærunt ánimam meam.Qu’ils soient confondus, et couverts de honte, ceux qui cherchent mon âme.
Avertántur retrórsum, et erubéscant, * qui volunt mihi mala.Qu’ils soient rejetés en arrière et qu’ils rougissent, ceux qui me veulent des maux.
Avertántur statim erubescéntes, * qui dicunt mihi : Euge, euge.Qu’ils soient aussitôt repousses en rougissant, ceux qui me disent : Ah ! Ah !
Exsúltent et læténtur in te omnes qui quærunt te, * et dicant semper : Magnificétur Dóminus : qui díligunt salutáre tuum.Mais qu’ils soient dans l’allégresse et se réjouissent en vous tous ceux qui vous cherchent, et qu’ils disent sans cesse : Que le Seigneur soit glorifié, ceux qui aiment votre salut.
Ego vero egénus, et pauper sum : * Deus, ádiuva me.Pour moi je suis indigent et pauvre ; Dieu, aidez-moi.
Adiútor meus, et liberátor meus es tu : * Dómine, ne moréris.Vous êtes mon aide et mon libérateur ; Seigneur, ne tardez pas.
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.
V/. Salvos fac servos tuos.V/. Sauvez vos serviteurs.
R/. Deus meus sperántes in te.R/. Qui espèrent en vous, mon Dieu.
V/. Esto nobis Dómine turris fortitúdinis.V/. Seigneur, soyez pour nous une tour forte.
R/. A fácie inimíci.R/. A la face de l’ennemi.
V/. Nihil profíciat inimícus in nobis.V/. Que l’ennemi ne prévale en rien contre nous.
R/. Et fílius iniquitátis non appónat nocére nobis.R/. Et que le fils d’iniquité ne puisse nous nuire.
V/. Dómine non secúndum peccáta nostra fácias nobis.V/. Seigneur, ne nous traitez pas selon nos péchés.
R/. Neque secúndum iniquitátes nostras retríbuas nobis.R/. Et ne nous rétribuez pas selon nos iniquités.
V/. Orémus pro Pontífice nostro N.V/. Prions pour notre Pontife N...
R/. Dóminus consérvet eum, et vivíficet eum, + et beátum fáciat eum in terra, * et non tradat eum in ánimam inimicórum eius.R/. Que le Seigneur le garde, lui donne une longue vie, le rende heureux sur la terre et ne l’abandonne point à la puissance de ses ennemis.
V/. Orémus pro benefactóribus nostris.V/. Prions pour nos bienfaiteurs.
R/. Retribúere dignáre Dómine, + ómnibus nobis bona faciéntibus propter nomen tuum, * vitam ætérnam. Amen.R/. Daignez, Seigneur, pour la gloire de votre nom, accorder la vie éternelle à ceux qui nous font du bien. Ainsi soit-il.
V/. Orémus pro fidélibus defúnctis.V/. Prions pour les fidèles défunts.
R/. Réquiem ætérnam dona eis Dómine, * et lux perpétua lúceat eis.R/. Seigneur, donnez-leur le repos éternel, et que la lumière sans fin luise sur eux.
V/. Requiéscant in pace.V/. Qu’ils reposent en paix.
R/. Amen.R/. Ainsi soit-il.
V/. Pro frátribus nostris abséntibus.V/. Prions pour nos frères absents.
R/. Salvos fac servos tuos, * Deus meus, sperántes in te.R/. Mon Dieu, sauvez vos serviteurs qui espèrent en vous.
V/. Mitte eis Dómine auxílium de sancto.V/. Seigneur, envoyez-leur du secours du lieu saint.
R/. Et de Sion tuére eos.R/. Et de Sion, protégez-les.
V/. Dómine exáudi oratiónem meam.V/. Seigneur, exaucez ma prière.
R/. Et clamor meus ad te véniat.R/. Et que mes cris s’élèvent jusqu’à vous.
V/. Dóminus vobíscum.V/. Que le Seigneur soit avec vous.
R/. Et cum spiritu tuo.R/. Et avec votre esprit.
Orémus.Prions.
OratioPrière
Deus, cui próprium est miseréri semper et párcere : súscipe deprecatiónem nostram ; ut nos, et omnes fámulos tuos, quos delictórum caténa constríngit, miserátio tuæ pietátis cleménter absólvat.O Dieu, dont le propre est d’avoir toujours pitié et de pardonner, accueillez notre prière ; et que, par un effet de votre clémence et de votre bonté miséricordieuse, nous soyons délivrés des liens de nos péchés, nous et tous vos serviteurs.
Exáudi, quǽsumus Dómine, súpplicum preces : et confiténtium tibi parce peccátis ; ut páriter nobis indulgéntiam tríbuas benígnus et pacem.Nous vous demandons, Seigneur, d’exaucer nos suppliantes prières et de nous remettre nos péchés, dont nous vous faisons l’aveu ; en sorte que votre bonté nous accorde en même temps l’indulgence et la paix.
Ineffábilem nobis Dómine misericórdiam tuam cleménter osténde : ut simul nos et a peccátis ómnibus éxuas ; et a pœnis, quas pro his merémur, erípias.Seigneur, faites paraître sur nous, en toute clémence, votre ineffable miséricorde ; et, nous délivrant de tous nos péchés, délivrez-nous aussi des peines qu’ils nous ont méritées.
Deus, qui culpa offénderis, pæniténtia placáris : preces pópuli tui supplicántis propítius réspice ; et flagélla tuæ iracúndiæ quæ pro peccátis nostris merémur, avérte.O Dieu, que les péchés offensent, et que la pénitence apaise : recevez en pitié les humbles prières de votre peuple suppliant, et détournez de nous les fléaux de votre colère, que nous méritons à cause de nos péchés.
Omnípotens sempitérne Deus, miserére fámulo tuo Pontífici nostro N. : et dírige eum secúndum tuam cleméntiam in viam salútis ætérnæ ; ut, te donánte, tibi plácita cúpiat, et tota virtúte perfíciat.Dieu tout-puissant et éternel, ayez pitié de votre serviteur, notre Pontife N., et conduisez-le par votre bonté dans la voie du salut éternel, en lui faisant vouloir, par un don de votre grâce, tout ce qui vous est agréable, et le lui faisant accomplir de toutes ses forces.
Deus, a quo sancta desidéria, recta consília, et iusta sunt ópera : da servis tuis illam, quam mundus dare non potest, pacem ; ut et corda nostra mandátis tuis dédita, et hóstium subláta formídine, témpora sint tua protectióne tranquílla.O Dieu, qui êtes la source des saints désirs, des bons desseins, et des actions justes, accordez à vos serviteurs cette paix que le monde ne peut donner, afin que nos cœurs s’attachent à vos commandements, et que, délivrés de la crainte des ennemis, nous ayons des jours tranquilles sous votre protection.
Ure igne Sancti Spíritus renes nostros et cor nostrum Dómine : ut tibi casto córpore serviámus, et mundo corde placeámus.Seigneur, brûlez nos reins et nos cœurs du feu de l’Esprit-Saint, pour que nous vous servions dans un corps chaste et que nous vous soyons agréables par la pureté de nos âmes.
Fidélium Deus ómnium cónditor et redémptor, animábus famulórum famularúmque tuárum remissiónem cunctórum tríbue peccatórum : ut indulgéntiam, quam semper optavérunt, piis supplicatiónibus consequántur.Seigneur, qui êtes le Créateur et le Rédempteur de tous les fidèles, accordez aux âmes de vos serviteurs et servantes la rémission de tous leurs péchés ; afin qu’elles obtiennent, par nos pieuses supplications, le pardon qu’elles ont toujours désiré.
Actiónes nostras, quǽsumus Dómine, aspirándo prǽveni, et adiuvándo proséquere : ut cuncta nostra orátio et operátio a te semper incípiat, et per te cœpta finiátur.Nous vous prions, Seigneur, de prévenir toutes nos actions par votre inspiration, et de les conduire par votre grâce ; afin toutes nos prières et toutes nos œuvres aient en vous leur commencement et leur fin.
Omnípotens sempitérne Deus, qui vivórum domináris simul et mortuórum, omniúmque miseréris, quos tuos fide et ópere futúros esse prænóscis : te súpplices exorámus ; ut pro quibus effúndere preces decrévimus, quosque vel præsens sǽculum adhuc in carne rétinet, vel futúrum iam exútos córpore suscépit, intercedéntibus ómnibus Sanctis tuis, pietátis tuæ cleméntia, ómnium delictórum suórum véniam consequántur. Per Dóminum nostrum Iesum Christum Fílium tuum : qui tecum vivit et regnat in unitáte Spíritus Sancti Deus, per omnia sǽcula sæculórum.Dieu tout-puissant et éternel, souverain Seigneur des vivants et des morts, qui faites miséricorde à tous ceux que vous connaissez devoir être du nombre de vos élus par leur foi et leurs bonnes œuvres, nous vous demandons en toute humilité que ceux pour qui nous vous adressons des prières, qu’ils soient encore retenus en ce monde par les liens de la chair, ou, que, déjà dépouillés de leurs corps, ils soient passés dans l’autre monde, obtiennent de votre clémence et de votre bonté, par l’intercession de tous vos Saints, la rémission de tous leurs péchés.
R/. Amen.R/. Ainsi soit-il.
V/. Dominus vobiscum.V/. Que le Seigneur soit avec vous.
R/. Et cum spiritu tuo.R/. Et avec votre esprit.
V/. Exáudiat nos omnípotens et miséricors Dóminus.V/. Que le Seigneur tout-puissant et miséricordieux nous exauce.
R/. Amen.R/. Ainsi soit-il.
V/. Et fidélium ánimæ per misericórdiam Dei requiéscant in pace.V/. Et que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix.
R/. Amen.R/. Ainsi soit-il.
AD MISSAM

LA MESSE

STATIO AD S. PETRUM
Station à Saint-Pierre
Rubrique après 1960
In Missa, quae processionem vel alias supplicationes sequitur, omittuntur psalmus Iudica me, Deus cum sua antiphona, necnon confessio cum absolutione, versibus sequentibus atque orationibus Aufer a nobis et Oramus te, Dómine. Celebrans igitur, cum ad altare accesserit, statim illud ascendit et osculatur in medio.A la Messe qui suit la procession ou les autres supplications, on omet le psaume Iudica me, Deus avec son antienne, ainsi que la confession avec l’absolution, les versets qui suivent et les oraisons Aufer a nobis et Oramus te, Dómine. Donc le Célébrant, quand il parvient à l’autel, y monte aussitôt et l’embrasse au milieu.
Ant. ad Introitum. Ps. 17, 7.Introït
Exaudívit de templo sancto suo vocem meam, allelúia : et clamor meus in conspectu eius, introívit in aures eius, allelúia, allelúia.De son saint temple il a entendu ma voix, alléluia ; et mon cri a pénétré en sa présence jusqu’à ses oreilles, alléluia, alléluia.
Ps. ibid., 2-3.
Díligam te, Dómine, virtus mea : Dóminus firmaméntum meum et refúgium meum et liberátor meus.Je vous aimerai, seigneur, vous qui êtes ma force : le Seigneur est mon ferme appui, mon refuge et mon libérateur.
V/.Glória Patri.
In hac Missa non dicitur Glória in excélsis.A cette Messe, on ne dit pas le Glória in excélsis.
Oratio.Collecte
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui in afflictióne nostra de tua pietáte confídimus ; contra advérsa ómnia, tua semper protectióne muniámur. Per Dóminum nostrum.Faites, nous vous en supplions, ô Dieu tout-puissant : que, plein de confiance en votre bonté dans notre affliction ; nous soyons constamment fortifiés contre toutes les adversités.
Léctio Epístolæ beáti Iacóbi Apóstoli.Lecture de l’Épître de saint Jacques Apôtre.
Iac. 5, 16-20.
Caríssimi : Confitémini altérutrum peccáta vestra, et oráte pro ínvicem, ut salvémini : multum enim valet deprecátio iusti assídua. Elías homo erat símilis nobis passíbilis : et oratióne orávit, ut non plúeret super terram, et non pluit annos tres et menses sex. Et rursum orávit : et coelum dedit plúviam et terra dedit fructum suum. Fratres mei, si quis ex vobis erráverit a veritáte et convérterit quis eum : scire debet, quóniam, qui convérti fécerit peccatórem ab erróre viæ suæ, salvábit ánimam eius a morte, et opériet multitúdinem peccatórum.Mes très chers Frères : Confessez-vous donc réciproquement vos péchés, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris ; car la prière fervente du juste a beaucoup de puissance. Élie était un homme sujet aux mêmes faiblesses que nous ; et il pria avec instance pour qu’il ne plût pas sur la terre, et il ne plut pas durant trois ans et demi. Puis il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre donna son fruit. Mes frères, si quelqu’un d’entre vous s’égare loin de la vérité, et qu’un autre l’y ramène, qu’il sache que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s’égare, sauvera son âme de la mort, et couvrira une multitude de péchés.
Alléluia avant 1960
Allelúia. V/. Ps. 117, 1.Confitémini Dómino, quóniam bonus : quóniam in sǽculum misericórdia eius.Allelúia. V/. Célébrez le Seigneur, parce qu’il est bon : parce que sa miséricorde est éternelle.
Alléluia après 1960
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 78, 9-10. Propítius esto, Dómine, peccátis nostris : ne quando dicant gentes : Ubi est Deus eórum ?Allelúia, allelúia. V/. Seigneur, pardonnez-nous nos péchés : de peur qu’on ne dise parmi les nations : Où est leur Dieu ?
Allelúia. V/. Ps. 30, 8. Exsultábo et lætábor in misericórdia tua, quóniam respexísti humilitátem meam : salvásti de necessitátibus ánimam meam. Allelúia.Allelúia. V/. Je tressaillirai de joie et d’allégresse dans votre miséricorde, car vous avez regardé mon état humilié : vous avez sauvé mon âme des angoisses. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam.Lecture du Saint Evangile selon saint Luc.
Luc. 11, 5-13.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Quis vestrum habébit amícum, et íbit ad illum média nocte, et dicet illi : Amíce, cómmoda mihi tres panes, quóniam amícus meus venit de via ad me, et non hábeo quod ponam ante illum : et ille deíntus respóndens, dicat : Noli mihi moléstus esse, iam óstium clausum est, et púeri mei mecum sunt in cubíli, non possum súrgere et dare tibi. Et si ille perseveráverit pulsans : dico vobis, etsi non dabit illi surgens, eo quod amícus eius sit, propter improbitátem tamen eius surget et dabit illi, quotquot habet necessários. Et ego dico vobis : Pétite, et dábitur vobis : quǽrite, et inveniétis : pulsáte, et aperiétur vobis. Omnis enim, qui petit, áccipit : et qui quærit, invénit : et pulsánti aperiétur, Quis autem ex vobis patrem petit panem, numquid lápidem dabit illi ? Aut piscem : numquid pro pisce serpéntem dabit illi ? Aut si petíerit ovum : numquid pórriget illi scorpiónem ? Si ergo vos, cum sitis mali, nostis bona data dare fíliis vestris : quanto magis Pater vester de cælo dabit spíritum bonum peténtibus se ?En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Si l’un de vous a un ami, et qu’il aille le trouver au milieu de la nuit, pour lui dire : Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir, et si, de l’intérieur, l’autre répond : Ne m’importune pas ; la porte est déjà fermée, et mes enfants et moi nous sommes au lit ; je ne puis me lever pour t’en donner ; si cependant le premier continue de frapper, je vous le dis, quand même il ne se lèverait pas pour lui en donner parce qu’il est son ami, il se lèvera du moins à cause de son importunité, et il lui en donnera autant qu’il lui en faut. Et moi, je vous dis : Demandez, et on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez à la porte, et on vous ouvrira. Car quiconque demande, reçoit ; et qui cherche, trouve ; et à celui qui frappe à la porte, on ouvrira. Si l’un de vous demande du pain à son père, celui-ci lui donnera-t-il une pierre ? Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu du poisson ? Ou, s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc vous, qui êtes méchants, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans le Ciel donnera-t-il l’Esprit bon à ceux qui le lui demandent !
Ant. ad Offertorium. Ps. 108, 30-31.Offertoire
Confitébor Dómino nimis in ore meo : et in médio multórum laudábo eum, qui ástitit a dextris páuperis : ut salvam fáceret a persequéntibus ánimam meam, allelúia.Ma bouche célébrera le Seigneur de toute sa force : et je le louerai au milieu d’une grande assemblée, parce qu’il s’est tenu à la droite du pauvre : pour sauver mon âme de ceux qui la persécutent, alléluia.
Secreta.Secrète
Hæc múnera, quǽsumus, Dómine, et víncula nostræ pravitátis absólvant, et tuæ nobis misericórdiæ dona concílient. Per Dóminum.Que ces offrandes, nous vous le demandons, Seigneur, fassent tomber les liens de notre malignité, et nous obtiennent les dons de votre miséricorde.
Præfatio Paschalis.Préface de Pâques [*]
Ant. ad Communionem. Luc. 11, 9-10.Communion
Pétite, et accipiétis : quǽrite, et inveniétis : pulsáte, et aperiétur vobis : omnis enim qui petit, áccipit : et qui quærit, invénit : et pulsánti aperiétur, allelúia.Demandez, et on vous donnera : cherchez, et vous trouverez : frappez à la porte, et on vous ouvrira : Car quiconque demande, reçoit : et qui cherche, trouve : et à celui qui frappe à la porte, on ouvrira, alléluia.
Postcommunio.Postcommunion
Vota nostra, quǽsumus, Dómine, pio favóre proséquere : ut, dum dona tua in tribulatióne percípimus, de consolatióne nostra in tuo amóre crescámus. Per Dóminum nostrum.Accueillez nos demandes, Seigneur, avec une tendre bienveillance : en sorte que vos dons, reçus dans l’épreuve, nous réconfortent et nous fassent croître dans votre âmour.

Office

Le 25 avril, on fait l’office de saint Marc. De litaniis maioribus nihil fit in Officio : Des Litanies majeures on ne fait rien à l’Office (Rubrique au 25 avril, bréviaire de Jean XXIII). Néanmoins, ceux qui sont tenus à l’Office et qui ne participent pas à la procession sont tenus de dire les Litanies des Saints avec leurs prières.

Nous donnons ici l’office du lundi des Litanies mineures (lundi avant l’Ascension), supprimé du bréviaire en 1960 et qui donnait le commentaire de l’Évangile de la Messe des Rogations.

Leçons des Matines avant 1960

Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 11, 5-13.
En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Si l’un de vous a un ami, et qu’il aille le trouver au milieu de la nuit, pour lui dire : Mon ami, prête-moi trois pains. Et le reste.

Homélie de saint Ambroise, Évêque.

Première leçon. Il est commandé en un autre endroit de prier sans cesse, non seulement durant le jour, mais même la nuit. Vous voyez, en effet, que cet homme qui alla trouver son ami au milieu de la nuit, lui demandant trois pains, et persistant à les demander, ne fut pas privé de l’objet de sa prière. Que signifient ces trois pains, si ce n’est l’aliment des célestes mystères ? Si vous aimez le Seigneur votre Dieu, vous pourrez mériter ses dons non seulement pour vous, mais encore pour les autres. Qui est plus notre ami que celui qui a livré son corps pour nous ?

Deuxième leçon. C’est à cet ami que David, au milieu de la nuit, a demandé ces pains, et il les a reçus. Car il les demandait, quand il disait : « Au milieu de la nuit je me levais pour vous louer ; » c’est pourquoi il a mérité ces pains qu’il nous a présentés pour nous en nourrir. Il les demanda encore, lorsqu’il dit : « Je laverai chaque nuit mon lit de mes pleurs. » Il ne craignait pas d’interrompre le sommeil de celui qu’il sait veiller toujours. Aussi, nous souvenant de ces paroles des Écritures, implorons le pardon de nos péchés en persévérant jour et nuit dans la prière.

Troisième leçon. Car si un homme aussi saint que David, occupé du gouvernement de tout un royaume, louait Dieu sept fois le jour, et était appliqué sans cesse à lui offrir les sacrifices du matin et du soir, que nous faut-il faire, nous qui devons prier d’autant plus que nous défaillons plus souvent, à cause de la fragilité de la chair et de l’esprit ; nous qui, las de la route et fatigués cruellement par notre course en ce monde et par les détours de cette vie, devons prier afin que le pain qui refait ne puisse nous manquer, lui qui fortifie le cœur de l’homme. Ce n’est pas seulement au milieu de la nuit que le Seigneur nous apprend qu’il faut veiller, mais à tous les instants pour ainsi dire. En effet il vient et le soir, et à la seconde et à la troisième veille, et il a coutume de frapper à la porte. « Heureux les serviteurs que le Seigneur, quand il viendra, trouvera veillant ! »

A LAUDES.

Ant. au Bénédictus Demandez, et il vous sera donné : * cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira, alléluia.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Ce jour est remarquable dans les fastes de la Liturgie par la célèbre Procession dite de Saint-Marc. Cette appellation cependant n’est pas exacte, puisque la procession était déjà fixée au 25 avril, avant l’institution de la fête du saint Évangéliste, qui n’avait pas encore son jour spécial dans l’Église romaine au VIe siècle. Le véritable nom de cette Procession est Litanie majeure. Le mot Litanie signifie Supplication, et s’entend d’une marche religieuse durant laquelle on exécute des chants qui ont pour but de fléchir le ciel. Ce mot désigne également le cri que l’on y fait entendre : « Seigneur, ayez pitié ! » c’est le sens des deux mots grecs : Kyrie, eleison. Plus tard on a appliqué le nom de Litanies à tout l’ensemble d’invocations qui ont été ajoutées à la suite des deux mots grecs, de manière à former un corps de prière liturgique que l’Église emploie dans certaines circonstances importantes.

La Litanie majeure, ou grande Procession, est ainsi nommée pour la distinguer des Litanies mineures, ou processions moindres sous le rapport de la solennité ou du concours. On voit par un passage de saint Grégoire le Grand que l’usage de l’Église Romaine était de célébrer chaque année une Litanie majeure, à laquelle tout le Clergé et tout le peuple prenaient part, et que cet était déjà ancien. Le saint Pontife ne fit autre chose que de fixer au 25 avril cette Procession, et d’indiquer la Basilique de Saint-Pierre pour lieu de la station.

Plusieurs auteurs liturgistes ont confondu avec cette institution les Processions que saint Grégoire ordonna plusieurs fois dans les calamités publiques, et qui sont totalement distinctes de celle d’aujourd’hui. Celle-ci avait lieu antérieurement, mais sans époque absolument déterminée, et elle n’est redevable à saint Grégoire que de son attribution au 25 avril. C’est donc à ce jour qu’elle est affectée, et non à la solennité de saint Marc établie postérieurement. S’il arrive que le 25 avril tombe dans la semaine de Pâques, la procession a lieu le jour même, à moins que ce jour ne soit celui de Pâques ; quant à la fête du saint Évangéliste, elle est alors renvoyée après l’Octave.

On demandera peut-être pourquoi saint Grégoire a choisi de préférence le 25 avril, pour y établir une Procession et une Station où tout respire la componction et la pénitence, dans une saison de l’année où l’Église est tout entière aux joies de la résurrection du Sauveur. Un savant liturgiste du siècle dernier, le chanoine Moretti, a le premier résolu ce problème. Dans une dissertation érudite il a constaté que l’Église Romaine, au Ve siècle et probablement dès le IVe, célébrait solennellement la journée du 25 avril. La population se rendait en ce jour à la Basilique de Saint-Pierre, afin d’y célébrer l’anniversaire du jour où le Prince des Apôtres, entrant dans Rome, était venu apporter à la ville éternelle la dignité inamissible de capitale suprême de toute la chrétienté. De ce jour commencent en effet les vingt-cinq années, deux mois et quelques jours, que Pierre siégea dans Rome [3]. Le Sacramentaire Léonien contient encore la Messe de cette solennité tombée plus tard en désuétude. Saint Grégoire, le grand organisateur de la Liturgie, ne voulut pas qu’un jour si auguste passât chaque année sans réveiller chez les Romains le souvenir de l’événement qui fait la principale gloire de leur cité, et il ordonna que l’Église de Saint-Pierre fût le rendez-vous de la grande Litanie fixée pour jamais à ce jour. La coïncidence assez fréquente du 25 avril avec l’Octave de la Pâque ne permettait pas d’établir une fête proprement dite pour commémorer l’arrivée de saint Pierre à Rome ; saint Grégoire prit donc le seul parti qui restait à prendre pour conserver un si grand souvenir.

Mais le saint Pontife ne put empêcher le contraste très prononcé qui exista dès lors entre les allégresses du moment présent et les sentiments de pénitence qui doivent accompagner la Procession et la Station de la Litanie majeure, instituées l’une et l’autre dans le but d’implorer la miséricorde divine. Comblés de faveurs de toute espèce en ce saint Temps, inondés des joies pascales, ne nous plaignons pas cependant de la nécessité que la sainte Église nous impose de rentrer pour quelques heures dans les sentiments de componction qui conviennent à des pécheurs comme nous. Il s’agit de détourner les fléaux que les iniquités de la terre ont mérités, d’obtenir, en s’humiliant et en invoquant le crédit de la Mère de Dieu et des Saints, la cessation des maladies, la conservation des moissons ; de présenter enfin à la divine justice une compensation à l’orgueil, à la mollesse et aux révoltes de l’homme. Entrons dans ces sentiments, et reconnaissons humblement la part qu’ont nos propres péchés dans les motifs qui ont excité le courroux céleste ; et nos faibles supplications, unies à celles de la sainte Église, obtiendront grâce pour les coupables et pour nous qui sommes du nombre.

Ce jour consacré à la réparation de la gloire divine ne pouvait se passer sans les expiations salutaires dont le chrétien doit accompagner l’offrande de son cœur repentant. L’abstinence de la viande a été exigée de tout temps à Rome en ce jour ; et lorsque la Liturgie Romaine eut été établie en France par Pépin et Charlemagne, la grande Litanie du 25 avril se trouvant dès lors en usage chez nous, le même précepte d’abstinence y fut promulgué. Le concile d’Aix-la-Chapelle de 836 ajouta l’obligation de suspendre en ce jour les œuvres serviles, et cette même disposition se retrouve dans les Capitulaires de Charles le Chauve. Quant au jeûne proprement dit, le Temps pascal ne l’admettant pas, il ne semble pas avoir été observé en ce jour, au moins dune manière générale. Amalaire, au IXe siècle, atteste qu’on ne le pratiquait pas même à Rome de son temps.

Dans le cours de la Procession, on chante les Litanies dos Saints, suivies des nombreux Versets et Oraisons qui les complètent. La Messe de la Station est célébrée selon le rite du Carême, sans Gloria in excelsis et avec la couleur violette.

Mais qu’il nous soit permis de protester contre la négligence d’un grand nombre de chrétiens, de personnes même plus ou moins adonnées à la piété, et que l’on ne voit jamais assister à la Procession de Saint-Marc ni à celles des Rogations. Le relâchement sur ce point est à son comble, surtout dans les villes. Ces mêmes chrétiens ont accueilli cependant avec satisfaction la remise de l’abstinence qui a été obtenue pour certains diocèses ; il semble que cette indulgence devrait les rendre d’autant plus empressés à prendre part à l’œuvre de la prière, celle de la pénitence ayant été allégée par la dispense. La présence du peuple fidèle aux Litanies fait partie essentielle de ce rite réconciliateur, et Dieu n’est pas obligé de prendre en considération des prières auxquelles ne s’unissent pas ceux qui sont appelés à les lui offrir. C’est là un des mille points sur lesquels une prétendue dévotion privée a jeté dans l’illusion beaucoup de personnes. A son arrivée dans la ville de Milan, saint Charles Borromée trouva aussi que soi peuple laissait le clergé accomplir seul la Procession du 25 avril. Il se fit une loi d’y assister en personne, et il y marchait nu-pieds. Le peuple ne tarda pas à se presser sur les pas de son pasteur.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Cette solennelle procession qui, autrefois, se rendait de Saint-Laurent in Lucina à Saint-Pierre, en parcourant la voie Flaminienne, le pont Milvius et en côtoyant le Tibre jusqu’à la région Vaticane, remplaçait primitivement l’antique fête des Ambarvales ou des Robigalia des païens. Celle-ci tombait le 25 avril, et la jeunesse romaine avait coutume d’aller au delà du pont Milvius pour sacrifier à Robigo, le dieu qui préservait les blés de la rouille. L’Église romaine, en adoptant cette habitude populaire, en a élevé la signification, enseignant que ce n’est pas la faveur de Robigo, mais la vie pieuse, l’humble prière et l’intercession des saints, surtout celle du Pastor ovium, saint Pierre, qui désarment la justice de Dieu irritée par nos péchés. Cette litanie s’appelle Litanie majeure parce qu’elle avait un caractère beaucoup plus solennel que les autres litanies stationnales ; le parcours était fort long, et toute la population de Rome, divisée en plusieurs groupes, y prenait part. Au temps de saint Grégoire, ce rite devait être déjà en usage, et le Saint, dès le jour précédent, avait coutume d’y préparer les âmes des fidèles par une prédication. La procession et la messe stationnale à Saint-Pierre arrivant toujours pendant le temps pascal, avaient ainsi un caractère nettement festif, à la différence des autres litanies processionnelles qui se faisaient durant le Carême, et où prédominait le concept de la pénitence.

Par la suite, durant la période carolingienne, s’introduisit à Rome un triduum de litanies pénitentielles, aux trois jours précédant l’Ascension. Ce rite semble venir de Vienne, en France, et être dû à l’évêque Mamert (vers 470) ; il comportait trois jours de jeûne comme en Carême. Ce caractère pénitentiel, importé à Rome par les Francs et affirmé encore aujourd’hui dans le Missel romain par les ornements violets et par la suppression de l’Hymne Angélique, contraste toutefois avec tout l’esprit de l’antique liturgie pascale à Rome, qui s’inspire de la joie la plus pure. Il s’agit d’une adjonction postérieure, alors que les irruptions des barbares avaient interrompu l’ancienne tradition classique, qui, sur l’ordre des conciles, avait interdit tout jeûne aux fidèles durant le cycle sacré de la joie pascale.

Pour en revenir à la fête des Robigalia, le 25 avril, remarquons qu’au XIIe siècle il y avait, à Rome, deux processions : l’une commençait à la basilique de Saint-Marc de Pallacina et toutes les collégiales de la cité y prenaient part ; l’autre partait du Latran, et la cour papale y intervenait avec les seuls chapitres des basiliques patriarcales. Après que le Pape avait récité la collecte, un sous-diacre prenait sur l’autel la croix stationnale et la présentait à baiser à tous, puis la procession s’acheminait vers Sainte-Marie-la-Neuve au Forum où elle faisait un premier arrêt. Quand le Pontife s’était quelque peu reposé, le cortège se rendait à Saint-Marc, et on y faisait une nouvelle pause. De là, la procession se dirigeait vers le mausolée d’Adrien, où elle s’arrêtait encore, et enfin se remettait en route pour le Vatican. Un dernier arrêt avait lieu dans la petite basilique de Sancta Maria de Virgariis, presque au pied de l’atrium. De là le Pape montait à la basilique Vaticane, où il célébrait la messe stationnale et recevait l’offrande dite presbyterium, de vingt sous de Pavie pro missa bene cantata. Aux cardinaux, aux diacres, sous-diacres, acolytes et chantres, le chapitre Vatican faisait aussi à cette occasion une large distribution d’aumônes [4].

Collecte au titre de Lucine.

On chantait d’abord une pieuse antienne d’introït, prise du psaume 43, et qui, à Rome, se récite régulièrement avant toute collecte stationnale : « Levez-vous, ô Seigneur, et aidez-nous ; ah ! délivrez-nous, non à cause de nos mérites, que nous n’osons point mettre en avant, mais en raison de votre ineffable miséricorde. » Puis, après la prière de bénédiction récitée par le célébrant sur l’assemblée, le cortège se mettait en ordre de procession, parcourant la même route qu’au temps des Robigalia classiques.

Cette persistance des éléments classiques traditionnels dans les usages chrétiens à Rome sert à nous faire comprendre toujours mieux le sens prudent et discret de l’Église qui, plutôt que de supprimer violemment deux coutumes populaires profondément enracinées dans le cœur des peuples, leur a donné une signification spirituelle et a ainsi pu les conserver en se les assimilant. Nous avons eu nous-même l’occasion de le constater, puisque nous avons retrouvé, en quelques points du diocèse de Saint-Paul, des usages tout à fait païens qui, depuis des siècles, ont pris, pour ces populations simples, un sens absolument innocent. C’est ainsi que nous avons retrouvé la fête classique des Rosalia à Civitella San Paolo, où, à la solennité des calendes de mai, des vierges canéphores portent en procession sur leur tête des pyramides de fleurs entrelacées de rubans de soie. Le cortège, comme dans les anciennes stations romaines, va célébrer le sacrifice eucharistique solennel dans l’église cimitériale de Saint-Laurent, dont le pavé est alors tout semé de rosés et d’herbes aromatiques. Le sens a été changé et sanctifié, puisqu’il s’agit de la solennité des deux apôtres Philippe et Jacques, mais le rite est demeuré celui des Rosalia de l’ancienne Rome.

A Leprignano, les lointains descendants des antiques Capenates font porter en procession, le 25 avril, à tous les enfants, garçons et filles du village, des bonshommes de pâte sucrée, qui reçoivent ensuite la bénédiction du prêtre. Ces fantoches sont un souvenir de ceux dont les païens se servaient pour éloigner des moissons le mauvais œil de Robigo lors de la procession des Ambarvalia.

La procession.

La Schola cantorum, durant la première partie du trajet le long de la voie Flaminienne, et en côtoyant le cimetière du martyr Valentin, exécutait une série d’antiennes conservées dans les anciens recueils, mais aujourd’hui tombées malheureusement en oubli, parce qu’absentes du Missel romain. Nous donnons ici une simple idée de cette antiphonie abandonnée :

Deprecamur te, Domine, in omni misencordia tua, ut auferatur furor tuus et ira tua a civitate tua ista et de domo sancta tua, quoniam peccavimus. Alleluia.Nous vous supplions Seigneur, dans votre grande miséricorde, de détourner votre colère de cette cité qui est vôtre et de votre sainte demeure, car nous avons péché. Alléluia.
Nous savons par l’histoire, que saint Augustin et ses quarante moines, abordant pour la première fois sur le sol anglais, se rangèrent immédiatement en procession, comme pour en prendre possession au nom du Christ, et, précédés de l’image du Sauveur en croix, ils allèrent se présenter à l’audience du roi au chant de cette émouvante antienne.
Salvator mundi, salva nos supplices tuos ; defende populum tuo sanguine redemptum ; libera nos, Christe, a periculis, donans nobis vitam aeternam.Sauveur du monde, sauvez-nous, nous qui vous supplions ; défendez le peuple racheté par votre sang ; délivrez-nous, ô Christ, des périls, en nous donnant la vie éternelle.
Cet autre chant devait s’inspirer sans doute des grands souvenirs hagiographiques de la voie Flaminienne, et des cimetières de martyrs de cette région :
Placet Ierusalem, civitas sancta, ornamento Martyrum decorata, cuius plateae sonant laudes de die in diem.Qu’elle est belle, Jérusalem (Rome), la Cité sainte, ornée des Martyrs comme parure, et dont les places, chaque jour, retentissent de louanges.
Le commencement de cette antienne fut tracé jadis par un pèlerin sur le mur du cubiculum papal dans le cimetière de Callixte sur la voie Appienne, là précisément où, non loin de sainte Cécile, reposaient avec Sixte II les papes du IIIe siècle.
Benedicat nos trina maiestas Domini ; benedicat nos Spiritus Sanctus qui in specie columbae in Iordane fluvio super Christum requievit ; ille nos benedicat, qui de caelis dignatus est descendere in terras et de suo sancto sanguine nos redemit ; benedicat Dominus sacerdotium nostrum et introitum nostrum. Alléluia.Que la majesté Trine du Seigneur nous bénisse ; que nous bénisse l’Esprit Saint qui, sous la forme d’une colombe, reposa sur le Christ dans le fleuve du Jourdain. Qu’il nous bénisse celui qui a daigné descendre des cieux sur la terre et qui nous a rachetés avec son sang sacré. Que le Seigneur bénisse notre sacerdoce et notre entrée (dans son temple). Alléluia.
Voici d’autres antiennes tirées de l’Antiphonaire Romain aux Litanies Majeures [5] :
De Ierusalem exeunt reliquiae et salvatio de monte Sion ; propterea protectio erit huic civitati, et salvabitur propter David famulum eius. Alleluia.De Jérusalem sortent les restes précieux, et de la montagne de Sion, les élus ; aussi cette cité sera-t-elle protégée et sauvée à cause de David, le serviteur de Dieu. Alléluia.
Ambulate, Sancti, viam quam elegistis ; festinate ad locum qui vobis praeparatus est ; nos in terra canimus, Sanctorum laudes dicimus ; nos sanctos portamus ; in caelis gaudent angeli. Alleluia.Avancez-vous, ô saints, dans la voie choisie par vous ; hâtez-vous vers le lieu qui vous a été préparé ; nous, sur la terre, nous chantons, nous disons les louanges des saints ; nous portons les saints ; au ciel, les Anges se réjouissent. Alléluia.
Cognoscimus, Domine, quia peccavimus ; veniam petimus quam non meremur ; manum tuam porrige lapsis, qui latroni confitenti, paradisi ianuam aperuisti. Alleluia.Nous reconnaissons, Seigneur, que nous avons péché ; nous demandons un pardon que nous ne méritons pas ; tendez la main à ceux qui sont tombés ; vous qui ouvrîtes la porte du paradis au larron repentant. Alléluia.
Salvator mundi, salva nos omnes. Sancta Dei Genitrix, semper Virgo Maria, ora pro nobis. Precibus quoque Apostolorum Martyrumque omnium et confessorum atque sanctarum Virginum, suppliciter petimus, ut a malis omnibus eruamur, bonisque omnibus nunc et semper perfrui mereamur. Alleluia.Sauveur du monde, sauvez-nous tous. Sainte Mère de Dieu, Marie toujours Vierge, priez pour nous. Par l’intercession des Apôtres, de tous les Martyrs, des Confesseurs et des Vierges saintes, nous vous supplions humblement de nous délivrer de tous nos maux, et de nous faire jouir de tous les biens maintenant et à jamais.
Christe, qui regnas in caelos et sedes ad dexteram Patris et habitas inter Angelos et Archangelos, Thronos et Dominationes ; et Apostoli tui te laudant, et Martyres tibi hymnum cantant ; Confessores in paradiso voce concordant et dicunt : O Beati omnes qui gloriam Deo dicunt, et habitant cum eo in pace ; quia omnes qui propter Deum laboraverunt in terrenis, illos perducis ad caelestia regna. Nos autem oportet te laudare et benedicere, quia nos de terra ad caelos vocare dignatus es. Alleluia.O Christ, qui régnez dans les cieux, siégez à la droite du Père et habitez au milieu des Anges et des Archanges, des Trônes et des Dominations ; vos Apôtres vous louent et vos martyrs vous chantent un hymne ; les Confesseurs, au Paradis, unissent leurs voix pour dire : O bienheureux tous ceux qui chantent la gloire de Dieu et qui habitent avec lui dans la paix ; car tous ceux qui, pour Dieu, ont travaillé sur la terre, vous les introduisez dans le céleste royaume. Quant à nous, il nous faut vous louer et vous bénir, puisque vous avez daigné nous appeler de la terre au ciel. Alléluia.
Domine Rex, Deus Abraham, dona nobis pluviam super faciem terrae ut discat populus iste quia tu es Dominus Deus noster. Numquid est in idolis gentium qui pluat, nisi tu Deus ? Non caeli possunt dare pluviam, nisi tu volueris. Tu es Dominus Deus noster, quem expectabamus ; dona nobis pluviam.Seigneur Roi, Dieu d’Abraham, répandez la pluie sur la face de la terre, afin que ce peuple apprenne que vous êtes le Seigneur notre Dieu. Y a-t-il une seule parmi les idoles des nations qui puisse faire pleuvoir ? N’êtes-vous pas le seul, ô Dieu ? Les cieux ne sauraient donner la pluie si vous ne le voulez. Vous êtes le Seigneur notre Dieu sur qui nous comptons ; donnez-nous la pluie.
Peccavimus, Domine, peccavimus Tibi ; parce peccatis nostris et salva nos ; qui gubernasti Noe super undas diluvii, exaudi nos ; qui Ionam de abysso revocasti, libera nos ; qui Petro mergenti manum porrexisti, auxiliare nobis, Christe Fili Dei.Nous avons péché, Seigneur, nous avons péché contre vous ; pardonnez-nous nos péchés et sauvez-nous ; vous qui avez guidé Noé sur les ondes du déluge, exaucez-nous ; vous qui avez ramené Jonas de l’abîme, délivrez-nous ; vous qui avez tendu la main à Pierre qui enfonçait, venez à notre aide, ô Christ, Fils de Dieu. [6]
La litanie.

La litanie conserve encore le type de la très ancienne prière qui terminait les vigiles nocturnes, et servait comme de transition entre l’office vigilial et l’offrande du sacrifice eucharistique. La partie la plus ancienne de la litanie est celle qui suit les invocations des Saints ; elle peut dater, au moins dans ses éléments primordiaux, du IIIe siècle. L’intercession des Saints fut ajoutée dans le haut moyen âge, et est inspirée, comme le Canon de la Messe, par les souvenirs locaux des grands martyrs romains. Les autres Églises, les célèbres monastères de l’antiquité, avaient chacun leur litanie propre ; mais la forme romaine finit par prévaloir et par s’imposer définitivement à presque toutes les Églises occidentales.

Quand le cortège approchait de la basilique Vaticane, on entonnait la litanie qui servait de prélude à la messe.
Kyrie eleison… Sancta Maria.

En souvenir des anciennes litanies septénaires, déjà en usage dans la liturgie romaine dès le temps de saint Grégoire, chaque invocation, aujourd’hui encore [7], est chantée deux fois, d’abord par les chantres, ensuite par le chœur des fidèles.
Sancta Dei Genetrix… Sancte Raphaël.
Saint Ambroise et les anciens Pères connaissent d’autres noms d’Anges, Uriel, etc., tirés des traditions hébraïques. Rome ignore officiellement les apocryphes.

Suivent les diptyques des Apôtres, dans le même ordre qu’au Canon romain :
Sancte Petre… Sancte Mathia.
Barnabé précède, à titre d’apôtre et de compagnon de saint Paul, les deux évangélistes Luc et Marc, disciples, respectivement, de Paul et de Pierre. Barnabé a ce privilège dans les diptyques également, il y est nommé immédiatement après Etienne et Mathias, alors que Luc et Marc sont absents.
Sancte Barnabe… Sancte Vincenti.
Fabien doit sa renommée au fait que sa fête tombe le même jour que celle de saint Sébastien, très vénéré à Rome, et dont la célébrité rejaillit sur le nom du saint pape. La renommée des deux martyrs milanais suivants est due à la solennité qui entoura la découverte de leurs corps par saint Ambroise :
Sancti Gervasi et Protasi….

Saint Sylvestre et saint Martin sont les premiers personnages qui, tout en n’étant pas martyrs, mais seulement Confesseurss, au sens primitif du mot, ont reçu un culte public et liturgique. Le culte des Confesseurs, c’est-à-dire de ceux qui, pour la confession de la Foi, avaient souffert l’exil, la prison ou d’autres peines, sans cependant mourir dans les tourments, est une extension du culte des Martyrs.
Sancte Silvester… Sancte Martine.

Saint Nicolas est entré dans les litanies au moyen âge, en raison de la popularité de son culte. Il est l’unique représentant de l’épiscopat oriental dans les litanies romaines.
Sancte Nicolae… Sancta Maria Magdalena.

L’ordre est un peu troublé. Comme dans les litanies de la vigile pascale, venaient d’abord les martyres romaines Agnès et Cécile, puis les siciliennes Agathe et Lucie, et enfin la matrone Anastasie.
Sancta Agatha… A morte perpetua.
La mort perpétuelle est la sentence d’éternelle réprobation en châtiment de l’obstination finale du pécheur.

L’énumération qui suit, des divers mystères de la Rédemption, est fort importante au point de vue liturgique, parce qu’elle paraît s’inspirer du texte primitif de l’anaphore eucharistique et de l’anamnèse après la Consécration, où il en est également fait mémoire. Dans l’anamnèse romaine on ne mentionne pas la Nativité, mais il est possible que le texte primitif en parlât, tout comme notre litanie.
Per mysterium….

Ici encore, le sens des mots Ordres ecclésiastiques est le sens antique, et vise non pas les groupements de religieux (les anciens n’en connaissent qu’un, le monachisme bénédictin) mais les divers degrés des ministres de l’autel. On ne fait pas mémoire de l’évêque diocésain, parce que le type de cette litanie est parfaitement le type romain et qu’à Rome l’évêque est le Pape, « le Seigneur Apostolique » comme on l’appelait dans le haut moyen âge :
Ut Domnum Apostolicum…

On demande l’humiliation des adversaires de la religion, non par haine ni par vengeance, mais afin qu’ils rentrent en eux-mêmes et se convertissent à Dieu. Les succès faciles enorgueillissent l’esprit et ne sont pas, à la vérité, la condition la plus propice pour ramener une âme au Seigneur, tandis qu’au contraire les désastres, les adversités, la douleur, préservent l’âme de la vanité et lui font reconnaître plus facilement son insuffisance.
Ut inimicos sanctae Ecclesiae humilare digneris….

Le « service saint », dans le très ancien langage liturgique, est le service sacerdotal, la liturgie des Grecs. Cette terminologie rappelle celle de l’anaphore eucharistique primitive, où, immédiatement après la consécration des divins mystères, le chœur des prêtres concélébrants rendait à Dieu d’humbles grâces pour leur avoir accordé d’environner l’autel et d’y vaquer à son saint service. Le nosmetipsos des litanies, en tant qu’il se distingue du cuncto populo christiano et étant au pluriel, peut donc très bien représenter comme un dernier écho de cette vénérable prière traditionnelle :
Ut nosmetipsos in tuo sancto servitio ….

Suit le psaume 69, ajouté à la litanie au moyen âge, et qui reflète bien les conditions de tremblante anxiété parmi lesquelles saint Mamert inaugura à Vienne la litanie pénitentielle des Rogations.

Les versets qui suivent le psaume, d’origine variée, conservent pourtant, très tranché, le type de l’antique prière, ou litanie diaconale, telle qu’on l’observe encore dans les liturgies grecques, et telle qu’on l’employa à Rome jusqu’au VIIe siècle environ.
Saint Benoît lui aussi ordonna dans son Cursus qu’à la fin de chacune des heures de l’office divin, parmi les diverses commémoraisons l’on fît celle des absents.

La prière sacerdotale.

Les diverses collectes qui suivent sont du haut moyen âge, mais elles se trouvent ici hors de place. La litanie processionnelle formait un seul rite avec la messe qui, pour cette raison, n’avait ni introït ni prière litanique. Le célébrant récitait immédiatement la collecte qui mettait fin à la litanie. Il faut donc bien remarquer que celle-ci n’était pas, comme une chose isolée et complète par elle-même. On allait en procession à Saint-Pierre pour y célébrer le Sacrifice eucharistique solennel.

A la messe stationnale dans la basilique Vaticane.

Comme nous l’avons dit, la litanie, en tant que rite extraordinaire .pour obtenir de Dieu d’échapper à quelque calamité publique, se terminait régulièrement, à Rome, dès le temps de saint Grégoire, dans la basilique Vaticane, près du tombeau du Pastor Ecclesiae, c’est-à-dire du Patron par excellence de la Ville Éternelle. Les autres stations à Sainte-Marie-Majeure et au Latran, les trois jours précédant l’Ascension, sont d’origine postérieure et représentent un mélange d’usages romains et francs.

L’introït de la messe de ce jour — qui ne doit pas être primitif, puisque la litanie remplaçait régulièrement l’introït dans toutes les processions — exprime la confiance du Juste qui sait que sa prière a été bien accueillie par Dieu. L’antienne est prise du psaume 17.

Dans la collecte, au comble des afflictions qui nous accablent, nous présentons à Dieu notre humble confiance — rappelons-nous les circonstances durant lesquelles furent instituées les Rogations — et nous demandons l’aide de son bras. Le vrai mal, et aussi le principe de tous les autres maux, c’est le péché. Toute autre peine peut revêtir un caractère pénitentiel, et, entre les mains de Dieu, devenir facilement un instrument de conversion pour les âmes.

La lecture qui suit, de la lettre de saint Jacques (V, 16-20), est choisie fort à propos. Elle traite de l’efficacité de la prière, à laquelle le Seigneur a promis une universelle puissance, telle une clef d’or ouvrant le cœur divin. Cela ne veut pas dire que seule l’oraison des Saints obtienne son effet et que celle des pauvres âmes ne vaille rien, — puisque l’Apôtre tient à nous faire remarquer précisément qu’Elie était un homme passible, semblable à nous, quand il ouvrit et ferma à son gré les cataractes du ciel, — mais que la prière doit être assidue, et faite avec foi.

La lecture évangélique de saint Luc (XI, 5-13) s’accorde bien avec le caractère de la litanie de ce jour, ou supplication publique et solennelle de pénitence. Il s’agit d’obtenir du Seigneur, au moyen de la prière instante et pleine de foi, ce que nous ne méritons pas à cause de nos péchés. Puis, d’une façon particulière, il est question d’obtenir, pour la fête de la Pentecôte qui approche, l’Esprit bon que Dieu donne à ceux qui le craignent.

Telle est l’estime que nous devons avoir pour la prière. Même au milieu de la nuit, jusqu’à être importuns ; précisément parce que nos misères et nos faiblesses sont si nombreuses, et que Dieu a décidé de nous transmettre sa grâce seulement sur les ailes de la prière. Ascendit oratio et descendit Dei miseratio, comme l’expliquait au peuple le docteur d’Hippone.

L’offertoire tire son verset du psaume 108 : « Mes lèvres célébreront hautement le Seigneur, et je le louerai au milieu d’une grande assemblée ; parce qu’il se tient à la droite du pauvre, pour soustraire ma vie aux embûches de mes persécuteurs. » : Ce pauvre c’est Jésus. Le Seigneur a soustrait sa vie aux embûches de la Synagogue, en le ressuscitant des morts. La grande assemblée où le Sauveur veut célébrer son hymne d’action de grâces, c’est l’Église catholique, à la différence de l’antique judaïsme, au caractère exclusivement national, et, par suite, restreint aux étroites limites de la Palestine.

La collecte sur les oblations a un caractère général. On y demande que les dons eucharistiques brisent les chaînes de nos passions — et c’est là un des effets les plus importants de la sainte Communion, celui d’éteindre ou de refroidir le feu de la concupiscence — et qu’ils nous rendent propice la divine miséricorde, satisfaisant d’abord à nos dettes vis-à-vis de sa sainte justice.

L’antienne pour la Communion est tirée de la lecture évangélique du jour.

Après la Communion on demande au Seigneur que la nourriture eucharistique, qui nous réconforte dans la douleur, soit aussi un gage des consolations futures. Les Azymes eucharistiques sont un pain de douleur et de larmes, parce qu’elles commémorent la passion du Christ et la nôtre en union avec lui. Elles contiennent toutefois le germe de la gloire future dans la résurrection finale, et préludent à cet autre aliment dont Dieu nourrira les élus dans la vision béatifique.

Que devons-nous instamment demander à Dieu dans la prière ? Ne vous promettez pas, disait saint Augustin aux fidèles, ce que l’Évangile ne vous promet pas.

Dieu ne s’est pas engagé à nous donner ces grâces temporelles que nous pourrions désirer peut-être, en raison de notre jugement puéril, — car relativement à l’âge parfait de la vie éternelle nous sommes tous des enfants — mais il veut absolument que nous lui demandions, et il désire nous donner, avant tout, le Spiritum bonum dont parle aujourd’hui l’Évangile, et qui est le motif et la source de tous les autres dons spirituels dont il désire enrichir notre âme. Cet esprit bon est le Paraclet, et l’on dit qu’il est le motif de tous les autres dons, en tant qu’il est Amour, et l’amour est le premier motif pour lequel l’amitié se démontre au moyen du don. C’est pourquoi, de la part de Dieu, son amour même est son premier don.

Le Seigneur donne l’Esprit Saint aux humbles, aux purs, à ceux qui craignent Dieu.

Voilà les meilleures dispositions pour se préparer à la solennité de la Pentecôte. Le Paraclet, comme il nous l’atteste lui-même au Livre de la Sagesse, a horreur des hypocrites, des menteurs ; la Sagesse éternelle n’entre pas dans les âmes perverses, ni dans un corps qui veut vivre esclave du péché. C’est la raison pour laquelle l’Esprit de Dieu n’habitera jamais avec l’homme charnel ; c’est pourquoi aussi il se complaît tant à demeurer avec les humbles et les simples de cœur.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Lève-toi, Seigneur, aide-nous et délivre-nous à cause, de ton nom.

L’Église romaine compte encore aujourd’hui quatre jours de prières : les grandes litanies, le 25 avril (procession de la Saint-Marc), et les petites litanies, les trois jours qui précèdent l’Ascension (les Rogations). Ce sont des jours que l’Église consacre à la prière ininterrompue, afin d’implorer la miséricorde de Dieu dans tous les besoins temporels et spirituels, et particulièrement pour obtenir sa bénédiction sur les fruits de la terre.

Dans l’ancienne Église, ces jours de prière étaient souvent prescrits. Tantôt, ils étaient réguliers et revenaient tous les ans ; tantôt, ils étaient extraordinaires et on les prescrivait pour des besoins particuliers, par exemple pour détourner la peste. Les grandes litanies remontent à l’époque qui précéda saint Grégoire 1er (vers 600). Ce pape en fixe la date au 25 avril, jour qui, d’après la tradition, était celui où saint Pierre vint pour la première fois à Rome. Il institua l’église de Saint-Pierre comme église de station. La Rome païenne célébrait ce jour-là les robigalia, processions en l’honneur du dieu Rubigus, invoqué contre la rouille des blés. Les litanies se substituèrent à ces fêtes. La fête de saint Marc n’a aucune relation avec les grandes litanies ; elle ne fut assignée que plus tard au 25 avril. C’est pourquoi la procession a lieu le 25 avril, même quand la fête de saint Marc doit être transférée à un autre jour. La cérémonie consiste dans la procession des litanies et l’office de station qui suit. Dans la procession, nous avons un dernier reste des processions de station que les chrétiens de jadis aimaient tant et qu’ils faisaient presque quotidiennement pendant le Carême et la semaine de Pâque. Ils se rassemblaient dans une église, dite église de réunion (ecclesia collecta ; c’est de là que vient le nom de l’oraison dite collecte). De là, ils se rendaient en procession avec l’évêque et le clergé dans une autre église ; en chemin, ils récitaient les litanies des saints avec le Kyrie eleison. La seconde église s’appelait église de station (statio). C’est là qu’on célébrait la sainte messe. Les quatre jours de litanies nous ont conservé cet usage vénérable qui doit nous être cher. En effet, nous ne devons pas seulement prier instamment, mais en communauté. A cette prière instante et commune le Christ a promis la force et le succès. A la procession, on chante les antiques litanies des saints dans lesquelles nous implorons pour tous nos besoins l’intercession de toute l’Église triomphante. Les oraisons terminales des litanies sont très belles et très édifiantes.

La messe de station (Exaudivit). — La messe de station nous offre dans toutes ses parties la promesse consolante que notre prière persévérante sera exaucée, et elle nous donne dans l’Eucharistie le gage du succès de cette prière. L’Introït nous donne la joyeuse assurance que nos prières seront exaucées par Dieu, qu’elles trouveront « accès » auprès de lui (Introivit — Introitus). Dans l’Épître, saint Jacques, qui a tant prié, qui, à force de prier, avait des durillons aux genoux, nous dit que « la prière d’un juste peut beaucoup ». L’exemple d’Élie doit affermir notre confiance. Mais l’Épître parle aussi de pénitence. A l’Évangile, le Seigneur lui-même nous instruit de la puissance que possède une prière persévérante. L’Évangile forme comme un triptyque. Au centre, la parole divine, si consolante : « Demandez et vous recevrez... » De chaque côté, deux images : l’ami importun et l’enfant qui demande, ou bien : l’ami qui donne à contrecœur et le père plein de sollicitude. L’Évangile se réalise au Saint-Sacrifice. Nous sommes les enfants qui demandent, les amis qui frappent à la porte du Père céleste, à la porte du divin ami qui est loin de se montrer importuné, à la porte de notre frère Jésus-Christ, et nous recevons le « pain » divin, gage des dons éternels. A l’Offertoire, nous remercions déjà Dieu par avance d’avoir exaucé notre prière, surtout en ce qui concerne les besoins de notre âme. A la Communion, nous entendons encore une fois le Seigneur nous exhorter à la prière persévérante et, comme gage du succès de cette prière, le divin « ami » nous donne le « pain » du ciel que nous demandons, le « Père » céleste donne à ses enfants le pain de la grâce.

[1] Rubriques du Rituale Romanum, Titulus X, Caput IV, De processione in Litaniis Majoribus in Festo S. Marci Evangelistæ, et in minoribus triduo Rogationum ante Ascenscionem Domini, 1952.

[2] Les Litanies ne sont plus doublées depuis 1960.

[*]

Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre,
Te quidem, Dómine, omni témpore,
sed in hoc potissímum gloriósius prædicáre,
cum Pascha nostrum immolátus est Christus.
Vraiment, il est digne et juste, équitable et salutaire,
de vous louer, Seigneur, en tout temps,
mais surtout avec plus de gloire en ce temps
où le Christ, notre Pâque, a été immolé.
Ipse enim verus est Agnus,
qui ábstulit peccáta mundi.
Qui mortem nostram moriéndo
destrúxit et vitam resurgéndo reparávit.
Car il est le véritable Agneau
qui a ôté les péchés du monde.
Il a détruit notre mort par la sienne
et nous a rendu la vie en ressuscitant.
Et ídeo cum Angelis et Archángelis,
cum Thronis et Dominatiónibus
cumque omni milítia coeléstis exércitus
hymnum glóriæ tuæ cánimus,
sine fine dicéntes :
C’est pourquoi, avec les Anges et les Archanges,
avec les Trônes et les Dominations,
et avec toute la milice de l’armée céleste
nous chantons l’hymne de votre gloire
en disant sans cesse :

[3] MORETTI. De festo in honorem principis Apostolorum Romae ad diem XXV Aprilis instituto. Rome, 1742. 4°.

[4] Cf. Ord. Rom. XI, P. L., LXXVIII, col. 1047-1048.

[5] Ex Antiphonario Romano in Litania Major. P. L., LXXVIII, col. 683 et seq.

[6] Il est inutile de noter le caractère archaïque de ces prières, dont certaines, comme la dernière, proviennent d’un archétype hébreu.

[7] Jusqu’en 1960 et la réforme de Jean XXIII.