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29/05 Ste Marie-Madeleine de Pazzi, vierge

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  Benoît XVI, Lettre, 29 avril 2007  

Morte à Florence le 25 mai 1607. Canonisé en 1669 par Clément IX.

Clément X inscrivit sa fête en 1670 sous le rite semi-double au 25 mai. Elle fut reportée au 27 mai lors de l’institution de la fête de saint Grégoire VIII en 1728, puis au 29 en 1899 pour céder la place à Saint Bède le Vénérable.

Textes de la Messe

die 29 maii
le 29 mai
SANCTÆ MARIÆ MAGDALENÆ DE PAZZÍS
SAINTE MARIE-MADELEINE DE PAZZI
Virginis
Vierge
III classis (ante CR 1960 : semiduplex)
IIIème classe (avant 1960 : semidouble)
Missa Dilexísti, de Communi Virginum 3 loco, præter orationem sequentem :Messe Dilexísti, du Commun des Vierges 3, sauf l’oraison suivante :
Oratio PCollecte P
Deus, virginitátis amátor, qui beátam Maríam Magdalénam Vírginem, tuo amóre succénsam, cæléstibus donis decorásti : da ; ut, quam festíva celebritáte venerámur, puritáte et caritáte imitémur. Per Dóminum.Dieu, qui aimez la virginité, et qui avez orné des dons célestes, Marie-Madeleine, cette vierge embrasée de votre amour, donnez-nous d’imiter, dans sa pureté et sa charité, celle que nous vénérons en célébrant sa fête.
Secreta CSecrète C
Accépta tibi sit, Dómine, sacrátæ plebis oblátio pro tuórum honóre Sanctórum : quorum se méritis de tribulatióne percepísse cognóscit auxílium. Per Dóminum nostrum.Qu’elle soit agréée de vous, Seigneur, l’offrande faite par votre peuple saint en l’honneur de vos Saintes par les mérites desquelles il reconnaît avoir reçu du secours dans la tribulation.
Postcommunio CPostcommunion C
Satiásti, Dómine, famíliam tuam munéribus sacris : eius, quǽsumus, semper interventióne nos réfove, cuius sollémnia celebrámus. Per Dóminum.Vous avez, Seigneur, nourri votre famille de dons sacrés ; ranimez-nous toujours, s’il vous plaît, grâce à l’intervention de la sainte dont nous celébrons la fête.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Quatrième leçon. Née à Florence de l’illustre famille des Pazzi, Marie-Madeleine prit, on peut dire, dès son berceau, le chemin de la perfection. A dix ans, elle fit vœu de chasteté. Ayant revêtu l’habit de carmélite au monastère de Notre-Dame des Anges, elle se montra un modèle de toutes les vertus. Elle était si pure qu’elle ignorait absolument ce qui peut blesser la pureté. Sur l’ordre de Dieu, elle jeûna pendant cinq ans au pain et à l’eau, sauf les dimanches, où elle usait des mets permis en Carême. Elle châtiait son corps par le cilice, les flagellations, le froid, le jeûne, les veilles, l’insuffisance du vêtement et par toutes sortes de mortifications.

Cinquième leçon. Le feu de l’amour divin la brûlait à ce point que, ne pouvant le supporter, elle était obligée de se rafraîchir la poitrine avec de l’eau. Souvent ravie hors d’elle-même, Marie-Madeleine avait des extases prolongées et merveilleuses ; dans ces extases, elle pénétrait les mystères célestes, et recevait de Dieu des faveurs insignes. Ainsi fortifiée elle soutint un long combat contre les princes des ténèbres, en proie qu’elle fut à la sécheresse, à la désolation, abandonnée de tout le monde et tourmentée de tentations diverses : Dieu le permettant, pour qu’elle devint le modèle d’une invincible patience et de l’humilité la plus profonde.

Sixième leçon. Sa charité envers le prochain a été particulièrement remarquable : souvent elle passait des nuits sans dormir, soit pour accomplir les tâches de ses sœurs, soit pour servir celles qui étaient malades, et elle en a guéri plusieurs en suçant leurs ulcères. Elle déplorait amèrement que les infidèles et les pécheurs fussent en voie de perdition, et s’offrait à endurer tous les tourments pour leur salut. Une vertu héroïque l’ayant fait renoncer, bien des années avant sa mort, à toutes les délices dont le Ciel la comblait, elle répétait souvent : « Souffrir et non mourir ». Enfin, épuisée par une longue et douloureuse infirmité, elle alla se réunir à l’Époux, le vingt-cinq mai -mil six cent sept, à l’âge de quarante et un ans. De nombreux miracles accomplis avant et après sa mort l’ont rendue célèbre. Clément IX l’a inscrite au nombre des saintes Vierges, et son corps s’est jusqu’à présent conservé sans corruption.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Le Cycle pascal nous offre trois illustres vierges que l’Italie a produites. Nous avons salué dans notre admiration la vaillante Catherine de Sienne ; sous peu de jours, nous célébrerons Angèle de Mérici, entourée de son essaim de jeunes filles ; aujourd’hui le lis de Florence, Madeleine de Pazzi, embaume toute l’Église de ses parfums. Elle a été l’amante et l’imitatrice du divin crucifié ; n’est-il pas juste qu’elle ait part aux allégresses de sa résurrection ?

Madeleine de Pazzi a brillé sur le Carmel par son éclatante pureté et par l’ardeur de son amour. Elle a été, comme Philippe Néri, l’une des plus éclatantes manifestations de la divine charité au sein de la vraie Église, se consumant à l’ombre du cloître comme Philippe dans les labeurs du ministère des âmes, ayant recueilli l’un et l’autre, pour l’accomplir en eux, cette parole de l’Homme-Dieu : « Je suis venu allumer le feu sur la terre ; et quel est mon désir, sinon qu’il s’enflamme [1] ? »

La vie de l’Épouse du Christ fut un miracle continuel. L’extase et les ravissements étaient journaliers chez elle. Les plus vives lumières lui furent communiquées sur les mystères, et, afin de l’épurer davantage pour ces sublimes communications, Dieu lui fit traverser les plus redoutables épreuves de la vie spirituelle. Elle triompha de tout, et son amour montant toujours, elle ne trouvait plus de repos que dans la souffrance, par laquelle seule elle pouvait alimenter le feu qui la consumait. En même temps son cœur débordait d’amour pour les hommes ; elle eût voulu les sauver tous, et sa charité si ardente pour lésâmes s’étendait avec héroïsme jusqu’à leurs corps. Tant que dura ici-bas cette existence toute séraphique, le ciel regarda Florence avec une complaisance particulière ; et le souvenir de tant de merveilles a maintenu dans cette ville, après plus de deux siècles, un culte fervent à l’égard de l’insigne épouse du Sauveur des hommes.

L’un des plus frappants caractères de la divinité et de la sainteté de l’Église apparaît dans ces existences privilégiées, sur lesquelles se montre avec tant d’éclat l’action directe des mystères de notre salut. « Dieu a tant aimé le monde, qu’il lui a donné son Fils unique [2] » ; et ce Fils de Dieu daigne se passionner pour une de ses créatures, produisant en elle de tels effets, que tous les hommes sont à même d’y prendre une idée de l’amour dont son Cœur divin est embrasé pour ce monde qu’il a racheté au prix de son sang. Heureux ceux qui savent goûter ce spectacle, qui savent rendre grâces pour de tels dons ! Ils ont la vraie lumière, tandis que ceux qui s’étonnent et hésitent font voir que les lueurs qui sont en eux luttent encore avec les ténèbres de la nature déchue. L’espace qui nous reste ne nous permet pas, à notre grand regret, de développer davantage le caractère et la vie de notre sainte.

Votre vie ici-bas, ô Madeleine, a semblé celle d’un ange que la volonté divine eût captivé sous les lois de notre nature inférieure et déchue. Toutes vos aspirations vous entraînaient au delà des conditions de la vie présente, et Jésus se plaisait à irriter en vous cette soif d’amour qui ne pouvait s’apaiser qu’aux sources jaillissantes de la vie éternelle [3]. Une lumière céleste vous révélait les mystères divins, votre cœur ne pouvait contenir les trésors de vérité et d’amour que l’Esprit-Saint y accumulait ; et alors votre énergie se réfugiait dans le sacrifice et dans la souffrance, comme si l’anéantissement de vous-même eût pu seul acquitter la dette que vous aviez contractée envers le grand Dieu qui vous comblait de ses faveurs les plus chères.

Âme de séraphin, comment vous suivrons-nous ? Qu’est notre amour auprès du vôtre ? Nous pouvons cependant nous attacher de loin à vos traces. L’année liturgique était le centre de votre existence ; chacune de ses saisons mystérieuses agissait sur vous, et vous apportait, avec de nouvelles lumières, de nouvelles ardeurs. L’Enfant divin de Bethlehem, la sanglante Victime de la croix, le glorieux Époux vainqueur de la mort, l’Esprit rayonnant de sept dons ineffables, vous ravissaient tour à tour ; et votre âme, renouvelée par cette succession de merveilles, se transformait toujours plus en celui qui, pour s’emparer de nos cœurs, a daigné se traduire lui-même dans ces gestes immortels que la sainte Église nous fait repasser chaque année avec le secours d’une grâce toujours nouvelle. Vous aimiez ardemment les âmes durant votre vie mortelle, ô Madeleine ; votre amour s’est accru encore dans la possession du bien suprême ; obtenez-nous la lumière pour voir mieux ce qui ravissait toutes vos puissances, l’ardeur de l’amour pour aimer mieux ce qui passionnait votre cœur.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

La fête de cette âme séraphique du Carmel de Florence (+ 25 mai 1607), fut d’abord introduite par Clément X dans le calendrier le 27 du même mois, mais avec le rite semi-double. Quand, en 1900, Léon XIII étendit, pour le même jour, l’office du vénérable Bède à l’Église universelle, sainte Marie-Madeleine dut céder la place au nouveau docteur et sa fête fut transférée au 29.

La messe est celle du Commun des Vierges, comme le 10 février. La première collecte est propre.

Parmi les dons spéciaux qui ont rendu célèbre sainte Marie-Madeleine, de la très noble famille des Pazzi de Florence, notons le parfum qui, maintenant encore, émane de sa dépouille virginale conservée sans corruption.

Les nombreuses révélations qu’eut la Sainte sont également célèbres ; parmi elles il en est une qui concerne l’immense gloire obtenue dans le ciel par saint Louis de Gonzague. Une belle maxime de la Sainte est aussi remarquable. Sainte Thérèse avait coutume de répéter : « Ou souffrir, ou mourir. » Sainte Marie-Madeleine modifia cette parole, et en compléta la signification : « Non pas mourir, mais souffrir. » De fait, toute notre gloire future dépend de la part que nous aurons eue à la passion de Jésus. C’est seulement pour cela que la vie est précieuse.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Souffrir, ne pas mourir.

Sainte Marie-Madeleine. — Jour de mort : 25 mai 1607. Tombeau : dans le couvent des carmélites, à Florence. Image : On la représente en Carmélite, avec un cierge allumé et une couronne d’épines. Vie : Sainte Marie-Madeleine de Pazzi fut une grande mystique. Elle fit, dès l’âge de 10 ans, le vœu de virginité. Elle entra au couvent des carmélites déchaussées de Florence. Son principal motif fut que, dans ce couvent, on communiait presque tous les jours. Pendant cinq ans, elle ne vécut que de pain et d’eau. Elle se soumit aux plus dures pénitences. Pendant cinq ans, elle connut de grandes sécheresses d’esprit. Son mot de prédilection était : « Souffrir, ne pas mourir ». Elle mourut à l’âge de 41 ans. Son corps a été conservé jusqu’à nos jours, sans corruption, dans une chasse précieuse de cristal, dans l’église des carmélites de Florence.

Pratique : La pureté du cœur et l’amour du Christ sont les vertus principales que l’Église admire dans notre sainte. Ce sont ces vertus qui rendirent son âme capable d’adopter cette devise : « Souffrir, ne pas mourir ». La pureté et l’amour du Seigneur, ce sont aussi les vertus que l’Église voudrait nous voir pratiquer à l’exemple des saints. Sans doute, nous ne pourrons pas arriver à une telle perfection ; essayons du moins, par amour pour le Christ, de souffrir patiemment. — La messe est du commun des vierges (Dilexísti). C’est la belle messe de fiançailles, une des plus belles, dans son unité, de tout le missel.

Benoît XVI, Lettre, 29 avril 2007

LETTRE DU PAPE BENOÎT XVI
À L’ARCHEVÊQUE DE FLORENCE
À L’ OCCASION DU IV CENTENAIRE DE LA MORT
DE SAINTE MARIE MADDALENA DE’ PAZZI

A mon vénéré Frère
Monsieur le Cardinal Ennio ANTONELLI
Archevêque de Florence

A l’occasion du IV centenaire de la mort de Sainte Maria Maddalena de’ Pazzi, je suis heureux de m’unir à la bien-aimée Église florentine, qui souhaite rappeler cette illustre fille, particulièrement chère, ayant été une figure emblématique d’un amour vivant qui renvoie à la dimension mystique essentielle de toute vie chrétienne. Tout en vous saluant avec affection, Monsieur le Cardinal, ainsi que toute la Communauté diocésaine, je rends grâce à Dieu pour le don de cette Sainte, que chaque génération redécouvre singulièrement proche dans sa manière de savoir communiquer un amour ardent pour le Christ et pour l’Église.

Née à Florence le 2 avril 1566, et baptisée sur les fonts du "beau Saint Jean" sous le nom de Caterina, Sainte Maria Maddalena de’ Pazzi montra dès son enfance une sensibilité particulière pour le surnaturel et fut attirée par le dialogue intime avec Dieu. Comme de coutume pour les jeunes filles d’une maison noble, son éducation fut confiée aux Dames de Malte, dans le monastère desquelles elle reçut la première communion le 25 mars 1576 et à peine quelques jours plus tard, se consacra pour toujours au Seigneur à travers une promesse de virginité. Revenue dans sa famille, elle approfondit le chemin de la prière avec l’aide des Pères jésuites, qui fréquentaient le palais. Elle réussit habilement à ne pas se laisser conditionner par les exigences mondaines d’un milieu qui, bien que chrétien, ne lui suffisait pas dans son désir de devenir plus conforme à son Époux crucifié. Dans ce contexte, elle mûrit la décision de quitter le monde et d’entrer au Carmel de Sainte-Marie-des-Anges, à Borgo san Frediano, où, le 30 janvier 1583, elle reçut l’habit du Carmel et le nom de sœur Maria Maddalena. Après être tombée gravement malade en mars 1584, elle demanda de pouvoir émettre sa profession de façon anticipée et, le 27 mai, fête de la Trinité, portée en chœur sur une civière, elle prononça pour toujours devant le Seigneur ses vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance.

A partir de ce moment-là commença une intense période mystique qui allait apporter à la Sainte la renommée de grande extatique. Il existe cinq manuscrits sur lesquels les Carmélites de Sainte-Marie-des-Anges ont rapporté les expériences extraordinaires de leur jeune consœur. "Les Quarante Jours" de l’été 1584 sont suivis par "Les Entretiens" de la première moitié de l’année suivante. Le sommet de la connaissance mystique que Dieu accorda à Maria Maddalena se trouve dans "Révélations et Intelligences" huit jours de splendides extases, qui vont de la veille de la Pentecôte à la fête de la Trinité de l’année 1585. Une intense expérience qui, à l’âge de 19 ans seulement, la rendait capable de couvrir tout le mystère du salut, de l’incarnation du Verbe dans le sein de Marie à la descente de l’Esprit Saint lors de la Pentecôte. Suivirent cinq longues années de purification intérieure - Maria Maddalena de’ Pazzi en parle dans le livre "Probatione" -, au cours desquelles le Verbe son Epoux lui ôta le sentiment de la grâce et la laissa comme Daniel dans la fosse aux lions, parmi de nombreuses épreuves et de grandes tentations. C’est dans ce contexte que s’inscrit son ardent engagement pour le renouveau de l’Église, après que, au cours de l’été 1586, des éclats de lumière venus d’En-Haut vinrent lui indiquer le véritable état où elle se trouvait à l’époque post-tridentine. Comme Catherine de Sienne, elle se sentit "forcée" à écrire certaines lettres pour solliciter auprès du Pape, des Cardinaux de la Curie, de son Archevêque et d’autres personnalités ecclésiastiques, un engagement décidé pour le "Renouveau de l’Église", comme le dit le titre du manuscrit qui les contient. Il s’agit de douze lettres dictées en extase, peut-être jamais expédiées, mais qui demeurent comme le témoignage de sa passion pour la Sponsa Verbi.

Avec la Pentecôte de 1590 prit fin la dure épreuve. Cela lui permit de se consacrer de toutes ses forces au service de la communauté et en particulier à la formation des novices. Sœur Maria Maddalena eut le don de vivre la communion avec Dieu sous une forme toujours plus intériorisée, si bien qu’elle devint une référence pour toute la communauté qui, aujourd’hui encore, continue à la considérer comme une "mère". L’amour purifié qui battait dans son cœur l’ouvrait au désir de la pleine conformité avec le Christ, son Époux, jusqu’à partager avec Lui la "souffrance nue" de la Croix. Les trois dernières années de sa vie furent pour elle un vrai calvaire de souffrances. La phtisie commença à se manifester clairement : Sœur Maria Maddalena se vit contrainte de se retirer peu à peu de la vie active de la communauté pour se plonger toujours davantage dans la "souffrance nue pour l’amour de Dieu". Elle connut l’oppression d’atroces souffrances physiques et spirituelles qui durèrent jusqu’à sa mort, qui eut lieu le vendredi 25 mai 1607. Elle s’éteignit vers trois heures de l’après-midi, alors qu’une joie insolite envahissait tout le monastère.

Vingt ans à peine s’étaient écoulés depuis sa mort que le Souverain Pontife florentin Urbain VIII la proclamait déjà Bienheureuse. Ce fut ensuite le Pape Clément IX qui l’inscrivit dans l’Album des Saints le 28 avril 1669. Son corps préservé de toute corruption est la destination de constants pèlerinages. Le monastère où la Sainte vécut est aujourd’hui le Siège du séminaire archiépiscopal de Florence, qui la vénère comme Patronne, et la cellule où elle mourut est devenue une chapelle dans le silence de laquelle on perçoit encore sa présence.

Sainte Maria Maddalena de’ Pazzi demeure une présence spirituelle inspiratrice pour les Carmélites de l’Ancienne Observance. En elle, elles voient la "sœur" qui a parcouru entièrement le chemin de l’union transformatrice avec Dieu, et qui indique en Marie l’"étoile" du chemin vers la perfection. Pour tous, cette grande Sainte a le don d’être une maîtresse de spiritualité, en particulier pour les prêtres, envers lesquels elle a toujours nourri une véritable passion.

Je souhaite vivement que les célébrations jubilaires actuelles de sa mort contribuent à faire connaître toujours davantage cette figure lumineuse qui manifeste à tous la dignité et la beauté de la vocation chrétienne. Tout comme, lorsqu’elle était en vie, en sonnant les cloches, elle appelait ses consœurs par le cri "Venez aimer l’amour !", puisse la grande Mystique de Florence, de son séminaire, des monastères carmélites qui s’inspirent d’elle, faire entendre aujourd’hui encore sa voix dans toute l’Église, en diffusant l’annonce de l’amour de Dieu pour toute créature humaine.

Avec ce souhait, je vous confie, Vénéré Frère, ainsi que l’Église florentine, à la céleste protection de Sainte Maria Maddalena de’ Pazzi et je donne à tous de tout cœur une Bénédiction apostolique particulière.

Du Vatican, le 29 avril 2007

BENEDICTUS PP. XVI
© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana

[1] Luc. XII. 40.

[2] Johan. III, l6.

[3] Johan. IV, 14.