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5ème Dimanche restant après l’Épiphanie

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Sommaire

  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  Office  
  Textes de la Messe  
  Dominica Quinta quæ superfuit post Epiphaniam  
  5ème Dimanche qui est resté après l’Épiphanie  

Selon ce qui a pu être dit dans les commentaires des 23e et 24e Dimanches après la Pentecôte, et dans l’article sur les Dimanches Mobiles, ce dimanche reprend les chants (Introït, Graduel, Alléluia, Offertoire, Communion) du 23ème Dimanche, on en trouvera donc les commentaires avec ce dimanche, et les oraisons (collecte, secrète, postcommunion) et lectures (Épître, Évangile) du 5ème dimanche après l’Épiphanie.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Voir Commentaires des Lectures au 5ème dimanche après l’Épiphanie.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Voir Commentaires des Lectures au 5ème dimanche après l’Épiphanie.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Ramassez l’ivraie pour la brûler, portez le bon grain dans mon grenier.

Ce dimanche, célébré à la fin de l’année liturgique, présente dans son Évangile de très belles pensées. Que signifiait l’Évangile de l’ivraie dans le temps après l’Épiphanie ?

L’interprétation de la parabole se divise en trois parties : 1. Les semailles du froment et de l’ivraie ; 2. La conduite du maître envers l’ivraie pendant la croissance ; 3. La récolte ou moisson. Au temps de l’Épiphanie, c’est plutôt la seconde partie que nous considérions. Nous voyions le Christ, en Juge et Roi sage et patient, laisser croître et mûrir la bonne et la mauvaise semence. Mais, maintenant, à l’automne liturgique où nous avons les yeux fixés sur la fin de la vie et du monde, le Seigneur nous montre le ciel et l’enfer. L’Église soulève aujourd’hui le voile de l’au-delà ; elle nous fait jeter un regard dans l’abîme fumant de l’enfer, et aussi lever les yeux vers les bienheureux dans le ciel. En outre, l’Église nous apprend à comprendre le mystère du mal ; car, justement dans les derniers temps, à la fin du monde, le mal relèvera encore une fois la tête. Enfin nous pensons que, aujourd’hui aussi, à la messe, le Christ veut jeter dans nos âmes la bonne semence, le froment divin ; celui-ci doit croître dans une vie bien chrétienne (pensée de Pâques).

1. Pensées du Dimanche. — Les chants psalmodiques sont du XXIIIe dimanche après la Pentecôte ; ils nous sont donc déjà connus. Quiconque aime approfondir ces morceaux les entend résonner de tous les thèmes de l’automne liturgique (depuis la crainte et le pèlerinage terrestre jusqu’à la nostalgie et au désir du ciel). Les lectures nous montrent deux images de l’Église qui s’opposent, l’une gracieuse, l’autre sévère, une image idéale et une image réaliste. Dans l’Épître, saint Paul nous décrit l’idéal de la vie chrétienne. C’est une communauté de saints que pare toute une couronne de vertus ; la charité y commande en reine, à sa suite marche la paix du Christ. L’Apôtre nous fait jeter un regard sur la vie cultuelle et sur la vie privée. La parole de Dieu règne dans toute sa richesse au sein de cette communauté ; nous l’entendons chanter des psaumes et des cantiques spirituels ; mais, en leur particulier, ses membres vivant en toutes choses au nom de Jésus. L’Évangile nous montre une image toute différente : nous voyons encore une communauté de chrétiens, mais là avec des faiblesses humaines, des péchés, ainsi que de graves scandales, de la tiédeur, de l’indifférence, de la jalousie chez les chrétiens ; nous en éprouvons de la peine. Toutefois le Sauveur nous aide à résoudre le problème du mal dans l’Église et dans les âmes.

Programme de la semaine : En ce qui nous concerne, efforçons-nous de réaliser parfaitement en nous et autour de nous l’image idéale ; en ce qui concerne les autres, essayons d’imiter la patience de Dieu à l’égard du mal et à ne pas nous en scandaliser ; mais pensons aussi à l’enfer.

2. La Messe (Dicit Dominus). — L’Église et l’âme attendent « le jour du Christ ». Déjà nous entendons l’amicale invitation du Roi clément, déjà nous voyons les exilés se rendre dans la patrie (Intr.) ; l’Oraison implore protection pour les derniers jours : « Garde ta famille ; elle n’a d’autre appui que la grâce céleste. » Maintenant l’Église nous met au cœur deux enseignements : a) La fin est proche ; c’est maintenant qu’il faut atteindre l’idéal ; vivons donc comme si le jour du Christ devait venir demain. Menons, dans la perspective du retour, une vie chrétienne idéale ; « revêts-toi, pour recevoir le grand Roi, du vêtement de la miséricorde, de la bonté, de l’humilité, de la modestie, de la patience » b) Il y a un enfer et un ciel ; l’ivraie est brûlée, le bon grain va dans les greniers célestes. C’est une image saisissante du jugement dernier que le Sauveur esquisse ici : Là, les gerbes embrasées des malheureux damnés éclairent les profondeurs de la nuit de leurs abominables flammes rouges et les remplissent de leurs inutiles cris de désespoir ; mais, là-haut, brillant comme de magnifiques soleils à l’heure du coucher, les bienheureux franchissent la porte ouverte de l’éternel royaume. Les pensées de la parabole peuvent nous inspirer de réciter les versets suppliants du De profundis (Off., Allél.). Combien d’ivraie dans mon âme ! Puisse l’actuel sacrifice de « la réconciliation » écarter l’ivraie et relever nos « cœurs chancelants » (Secr.). L’Eucharistie est le « gage du salut » ; reportons-nous à l’Évangile : dès aujourd’hui, le Divin Moissonneur place nos gerbes mûres dans les greniers célestes (Postc.).

Office

Leçons des Matines avant 1960

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Jésus proposa aux foules cette parabole : "Le royaume des cieux est semblable à un homme qui avait semé de bonne semence dans son champ. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, évêque.

Septième leçon. Tandis que les chefs de l’Église se montraient négligents ou bien, si l’on préfère, lorsque les Apôtres se furent endormis du sommeil de la mort, le diable vint et il sema ceux que le Seigneur appelle les mauvais fils. Mais qui sont-ils ? Il y a lieu de le rechercher. Des hérétiques ou bien des mauvais catholiques ? Les hérétiques peuvent bien être dits aussi de mauvais fils, car nés de la même semence de l’Évangile, et procréés au nom du Christ, ils se sont laissé détourner par des opinions erronées vers de fausses doctrines.

Huitième leçon. Mais comme le Seigneur nous dit qu’ils ont été semés au milieu du blé, il semblerait bien qu’ils signifient ceux qui appartiennent à une même communion. D’autre part, le Seigneur interprète le champ comme étant non pas l’Église mais ce monde ; on peut aussi comprendre qu’il s’agit d’hérétiques car en ce monde, ils sont mêlés aux bons non pas dans la société d’une même Église ou dans celle d’une même foi, mais dans la société du seul nom chrétien. Quant à ceux qui, au sein d’une même foi, sont mauvais, il faut les regarder comme de la paille, plutôt que comme de l’ivraie, car la paille a la même souche que le blé et une racine commune.

Neuvième leçon. Dans ce filet également, où se trouvent capturés ensemble mauvais et bons poissons, il n’est pas absurde de reconnaître les mauvais catholiques. Autre chose est la mer qui signifie plutôt ce monde, autre chose le filet qui semble symboliser la communion d’une même foi, d’une même Église. Entre les hérétiques et les mauvais catholiques, il y a cette différence : les hérétiques croient des erreurs tandis que les autres, tout en croyant la vérité, ne vivent pas selon leur foi.

Ant. du Benedictus à Laudes "Maître, * n’avez-vous pas semé de bonne semence dans votre champ ? D’où vient donc qu’il s’y trouve de l’ivraie ?" Il leur dit : "C’est un ennemi qui a fait cela."

Ant. du Magnificat aux 2èmes Vêpres "Ramassez d’abord l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler ; quant au froment, amassez-le dans mon grenier.", dit le Seigneur.

Textes de la Messe

Pendant que les hommes dormaient, l'ennemi vint et sema de l'ivraie au milieu du froment.

Dominica Quinta quæ superfuit post Epiphaniam

5ème Dimanche qui est resté après l’Épiphanie

II Classis
2ème Classe
Ant. ad Introitum. Ier. 29,11,12 et 14.Introït
Dicit Dóminus : Ego cógito cogitatiónes pacis, et non afflictiónis : in vocábitis me, et ego exáudiam vos : et redúcam captivitátem vestram de cunctis locis.Moi, j’ai des pensées de paix et non d’affliction, dit le Seigneur ; vous m’invoquerez et je vous exaucerai, et je ramènerai vos captifs de tous les lieux.
Ps. 84, 2.
Benedixísti, Dómine, terram tuam : avertísti captivitátem Iacob.Vous avez béni, Seigneur, votre terre, vous ayez délivré Jacob de la captivité.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Famíliam tuam, quǽsumus, Dómine, contínua pietáte custódi : ut, quæ in sola spe grátiæ cæléstis innítitur, tua semper protectióne muniátur. Per Dóminum.Nous vous en supplions, Seigneur, gardez votre famille avec une constante bonté afin que celle qui s’appuie sur l’unique espérance de votre grâce céleste, soit toujours munie de votre protection.
Léctio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Colossénses.Lecture de l’Epître de Saint Paul Apôtre aux Colossiens.
Col. 3, 12-17.
Fratres : Indúite vos sicut electi Dei, sancti et dilecti, víscera misericórdiæ, benignitátem, humilitátem, modéstiam, patiéntiam : supportántes ínvicem, et donántes vobismetípsis, si quis advérsus áliquem habet querélam : sicut et Dóminus donávit vobis, ita et vos. Super ómnia autem hæc caritátem habéte, quod est vínculum perfectionis : et pax Christi exsúltet in córdibus vestris, in qua et vocáti estis in uno córpore : et grati estóte. Verbum Christi hábitet in vobis abundánter, in omni sapiéntia, docéntes et commonéntes vosmetípsos psalmis, hymnis et cánticis spirituálibus, in grátia cantántes in córdibus vestris Deo. Omne, quodcúmque fácitis in verbo aut in ópere, ómnia in nómine Dómini Iesu Christi, grátias agéntes Deo et Patri per Iesum Christum, Dóminum nostrum.Mes frères : comme élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, et patience, vous supportant les uns les autres et vous pardonnant réciproquement, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre. Comme le Seigneur vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais surtout revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés de manière à former un seul corps, règne dans vos cœurs ; soyez reconnaissants. Que la parole du Christ demeure en vous avec abondance, de telle sorte que vous vous instruisiez et vous avertissiez les uns les autres en toute sagesse : sous l’inspiration de la grâce que vos cœurs s’épanchent vers Dieu en chants, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels. En quoi que ce soit que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père.
Graduale. Ps. 43, 8-9.Graduel
Liberásti nos, Dómine, ex affligéntibus nos : et eos, qui nos odérunt, confudísti.Vous nous avez délivrés, Seigneur, de ceux qui nous affligeaient et vous avez confondu ceux qui nous haïssaient.
V/. In Deo laudábimur tota die, et in nómine tuo confitébimur in sǽcula.En Dieu nous nous glorifierons tout le jour et nous célébrerons à jamais votre nom.
Allelúia, allelúia. V/.Ps, 129, 1-2.
De profúndis clamávi ad te, Dómine : Dómine, exáudi oratiónem meam. Allelúia.Du fond des abîmes je crie vers vous, ô Seigneur ; Seigneur, exaucez ma prière. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu.
Matth. 13, 24-30.
In illo témpore : Dixit Iesus turbis parábolam hanc : Símile factum est regnum cælórum hómini, qui seminávit bonum semen in agro suo. Cum autem dormírent hómines, venit inimícus eius, et superseminávit zizánia in médio trítici, et ábiit. Cum autem crevísset herba et fructum fecísset, tunc apparuérunt et zizánia. Accedéntes autem servi patrisfamílias, dixérunt ei : Dómine, nonne bonum semen seminásti in agro tuo ? Unde ergo habet zizánia ? Et ait illis : Inimícus homo hoc fecit. Servi autem dixérunt ei : Vis, imus, et collígimus ea ? Et ait : Non : ne forte colligéntes zizánia eradicétis simul cum eis et tríticum. Sínite utráque créscere usque ad messem, et in témpore messis dicam messóribus : Collígite primum zizáania, et alligáte ea in fascículos ad comburéndum, tríticum autem congregáta in hórreum meum.En ce temps là : Jésus proposa aux foules cette parabole : "Le royaume des cieux est semblable à un homme qui avait semé de bonne semence dans son champ. Or, pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie au milieu du froment par dessus, et il s’en alla. Quand l’herbe eut poussé et donné son fruit, alors apparut aussi l’ivraie. Et les serviteurs du maître de maison vinrent lui dire : "Maître, n’avez-vous pas semé de bonne semence dans votre champ ? D’où (vient) donc qu’il s’y trouve de l’ivraie ?" Il leur dit : "C’est un ennemi qui a fait cela." Les serviteurs lui disent : "Voulez-vous que nous allions la ramasser ?" Et il leur dit : "Non, de peur qu’en ramassant l’ivraie vous n’arrachiez aussi le froment. Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et au temps de la moisson je dirai aux moissonneurs : Ramassez d’abord l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler ; quant au froment, amassez-le dans mon grenier."
Credo
Ant. ad Offertorium. Ps. 129, 1-2.Offertoire
De profúndis clamávi ad te, Dómine : Dómine, exáudi oratiónem meam : de profúndis clamávi ad te. Dómine.Du fond des abîmes. je crie vers vous, ô Seigneur, Seigneur, exaucez, ma prière. Du fond des abîmes je crie vers vous, Seigneur.
Secreta.Secrète
Hóstias tibi, Dómine, placatiónis offérimus : ut et delícta nostra miserátus absólvas, et nutántia corda tu dírigas. Per Dóminum.Nous vous offrons, Seigneur, ces hosties de propitiation, afin que, dans votre miséricorde, vous nous pardonniez nos fautes et que vous dirigiez nos cœurs chancelants.
Præfatio de sanctissima Trinitate ; non vero in feriis, quando adhibetur Missa huius dominicæ, sed tunc dicitur præfatio communis. Préface de la Sainte Trinité  ; mais les jours de Féries, où l’on reprend la Messe de ce Dimanche, on dit la Préface Commune .
Ant. ad Communionem. Marc. 11, 24.Communion
Amen, dico vobis, quidquid orántes pétitis, crédite, quia accipiétis, et fiet vobis.En vérité, je vous le dis, tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous le recevrez et cela vous sera donné.
Postcommunio.Postcommunion
Quǽsumus, omnípotens Deus : ut illíus salutáris capiámus efféctum, cuius per hæc mystéria pignus accépimus. Per Dóminum.Nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, accordez-nous les faveurs dont, par ces mystères, nous avons reçu le gage.