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6ème dimanche après l’Epiphanie

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1960.


Sommaire

  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  Office  
  Textes de la Messe  
  Dominica Sexta post Epiphaniam  
  6ème Dimanche après l’Epiphanie  

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

ÉPÎTRE.

L’éloge que fait ici saint Paul de la fidélité des chrétiens de Thessalonique à la foi qu’ils avaient embrassée, éloge que l’Église nous remet aujourd’hui sous les yeux, semblerait plutôt un reproche pour les chrétiens de nos jours. Livrés encore la veille au culte des idoles, ces néophytes s’étaient élancés avec ardeur dans la carrière du christianisme, au point de mériter l’admiration de l’Apôtre. De nombreuses générations chrétiennes nous ont précédés ; nous avons été régénérés dès notre entrée en cette vie ; nous avons sucé, pour ainsi dire, avec le lait, la doctrine de Jésus-Christ : et cependant notre foi est loin d’être aussi vive, nos mœurs aussi pures que l’étaient celles de ces premiers fidèles. Toute leur occupation était de servir le Dieu vivant et véritable, et d’attendre l’avènement de Jésus-Christ ; notre espérance est la même que celle qui faisait battre leurs cœurs ; pourquoi n’imitons-nous pas la foi généreuse de nos ancêtres ? Le charme du présent nous séduit. L’incertitude de ce monde passager est-elle donc ignorée de nous, et ne craignons-nous pas de transmettre aux générations qui nous suivront un christianisme amoindri et stérile, tout différent de celui que Jésus-Christ a établi, que les Apôtres ont prêché, que les païens des premiers siècles embrassaient au prix de tous les sacrifices ?

ÉVANGILE.

Notre Seigneur nous donne ici deux symboles bien expressifs de son Église, qui est son Royaume, et qui commence sur la terre pour s’achever au ciel. Quel est ce grain de sénevé, caché dans l’obscurité du sillon, inconnu à tous les regards, reparaissant ensuite comme un germe à peine perceptible, mais croissant toujours jusqu’à devenir un arbre : sinon cette Parole divine répandue obscurément dans la terre de Judée, étouffée un instant par la malice des hommes jusqu’à être ensevelie dans un sépulcre, puis s’échappant victorieuse et s’étendant bientôt sur le monde entier ? Un siècle ne s’était pas écoulé depuis la mort du Sauveur, que déjà son Église comptait des membres fidèles, bien au delà des limites de l’Empire romain. Depuis lors, tous les genres d’efforts ont été tentés pour déraciner ce grand arbre : la violence, la politique, la fausse sagesse, y ont perdu leur temps. Tout ce qu’elles ont pu faire a été d’arracher quelques branches ; mais la sève vigoureuse de l’arbre les a aussitôt remplacées. Les oiseaux du ciel qui viennent chercher asile et ombrage sous ses rameaux, sont, selon l’interprétation des Pères, les âmes qui, éprises des choses éternelles, aspirent vers un monde meilleur. Si nous sommes dignes du nom de chrétiens, nous aimerons cet arbre, et nous ne trouverons de repos et de sécurité que sous son ombre tutélaire. La femme dont il est parlé dans la seconde parabole, est l’Église notre mère. C’est elle qui, au commencement du christianisme, a caché, comme un levain secret et salutaire, la divine doctrine dans la masse de l’humanité. Les trois mesures de farine qu’elle a fait lever pour en former un pain délectable sont les trois grandes familles de l’espèce humaine, issues des trois enfants de Noé, et auxquelles remontent tous les hommes qui habitent la terre. Aimons cette mère, et bénissons ce levain céleste auquel nous devons d’être devenus enfants de Dieu, en devenant enfants de l’Église.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Voici le dernier dimanche du cycle de Noël ; on continue aujourd’hui encore la série des lectures de saint Paul, avec l’épître aux Thessaloniciens. Dès lors le cycle sera interrompu, pour faire place au cycle pascal, et il ne recommencera ensuite que vers le mois de juin.

Nous supplions le Seigneur, dans la collecte, que, en nourrissant toujours de sages conseils, nous puissions accomplir ce qui Lui plaît, non seulement en paroles mais par nos œuvres.

Dans le passage suivant (I Thess., I, 2-10) l’Apôtre rappelle aux fidèles de Thessalonique les premiers jours du christianisme dans cette cité, où la semence évangélique, répandue sur un terrain bien préparé et fécond, avait rendu cent pour un. De Thessalonique en effet, malgré toutes les persécutions et les difficultés auxquelles furent exposés les fidèles, la foi s’était répandue dans la Macédoine et l’Achaïe, mais cette propagande évangélique n’avait point été isolée, puisqu’on sait que l’un des moyens les plus efficaces pour la diffusion du christianisme dans le monde grec et romain fut l’œuvre du prosélytisme persévérant et étendu des laïques, spécialement dans l’élément féminin. L’Apôtre rend grâces à Dieu pour toute cette floraison splendide, qui confirmait le caractère surnaturel de sa prédication, tandis que lui, malade, flagellé et enchaîné à Philippes, avait cherché un refuge à Thessalonique, où il avait accompli un grand nombre de prodiges.

Les paraboles évangéliques désignées pour ce jour (MATTH., XIII, 31-35), font suite à la lecture de dimanche dernier, et démontrent que pour opérer ses merveilles, Dieu n’a pas besoin d’un grand luxe de moyens. Bien au contraire, il choisit des intermédiaires et des instruments apparemment mal adaptés, pour que personne ne puisse s’attribuer le mérite de la réussite. Entre tous ces miracles, le plus stupéfiant est certainement l’Église, qui, après ses humbles commencements dans les sablières sinueuses des catacombes, étend depuis plus de dix-neuf siècles son empire universel sur toute la terre. Les plus puissantes dynasties, les empires les plus vastes sont tombés ; le géant de la Sacra Urbs succombe et aussi son basileus porphyrogénète sur les rives de la Corne d’Or ; par douzaines se lèvent et tombent les dynasties barbares des Gaulois, des Germains, des Angles ; Charlemagne réunit sous son sceptre une grande partie de l’Europe centrale, puis viennent les dynasties impériales allemandes, les revendications communales de la Renaissance, l’universalisme napoléonien et l’idolâtrie moderne de l’État.

Dans l’exubérante vigueur de son éternelle jeunesse, l’Église voit avec sérénité surgir et décliner tous ces peuples, elles les berce dans leur enfance, les soutient dans leur décrépitude, et tandis que les générations humaines passent devant elle comme en un défilé, le regard fixé au ciel elle reflète l’éternité.

La collecte sur les oblations explique fort bien les divers effets du Sacrifice : « Que cette oblation, Seigneur, nous purifie, nous confère une vie nouvelle, dirige nos pas, et nous soit une défense contre tous les périls. »

La collecte eucharistique de ce jour est d’une délicatesse exquise. « Ayant l’âme enivrée des délices célestes, faites, Seigneur, que toujours nous soupirions après ce Sacrement, source pour nous d’une vie indéfectible. »

II n’y a rien de plus grand que l’Église, la grande Église, comme disait Celse dès le IIIe siècle, pour la distinguer des soi-disant églises hérétiques. Elle est comparée à un arbre, sur lequel les oiseaux font leur nid. En effet, puisque la sainteté et la glorification de l’Église sont la fin dernière de tout le créé, — elle est la première née de toutes les créatures, écrivait déjà Rome durant le Pontificat de saint Clément, et tout a été créé en raison de l’Église,— il est nécessaire que les institutions sociales, les royaumes, les familles, tirent d’elle leur force et leur finalité. C’est pourquoi le libéralisme, la théorie de l’État et de l’Église considérés comme deux parallèles irréductibles, est une anarchie qui se résout en un athéisme véritable. L’histoire, cette maîtresse de la vie, ne démontre que trop la vérité de ce qu’écrivait le vieil auteur de l’épître ad Diognetum, à savoir que, privé de l’esprit du christianisme, le monde est comme un corps sans âme, qui se corrompt et se décompose.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Le royaume de Dieu grandit intérieurement et extérieurement.

Le dernier dimanche du cycle de Noël ! Nous arrivons au terme du développement des pensées de ce temps. L’Église voulait nous montrer la fondation du royaume de Dieu par le divin Roi Jésus-Christ. Pendant l’Avent, nous avons préparé sa venue ; à Noël, le Roi est venu ; à l’Épiphanie, il est paru dans sa gloire et a exercé ses premiers droits et ses premiers devoirs de souverain. Dans les dimanches après l’Épiphanie, nous voyons l’organisation du royaume de Dieu : le Christ comme Sauveur (3e dimanche), comme Vainqueur(4e dimanche), comme Juge (5e dimanche). Aujourd’hui, nous contemplons le développement de son royaume dans les âmes et à l’extérieur — dans la double parabole du grain de sénevé et du levain.

1. La messe (Adorate Deum). — Une dernière fois nous chantons, dans les chants psalmodiques, le Roi qui « a bâti Sion et est paru dans sa ville », qui est « adoré des anges et entouré des filles de Sion qui tressaillent de joie ». Mais nous nous demandons quelles sont les pensées maîtresses de ce dimanche. Jusqu’ici nous avons considéré le Roi dans ses diverses fonctions, comme Sauveur, comme Vainqueur, comme Juge patient ; l’Église nous montre aujourd’hui l’accroissement progressif, organique et incessant du royaume de Dieu. Malgré les ennemis intérieurs et extérieurs (4e et 5e dimanches), le royaume de Dieu grandit extérieurement comme le sénevé ; parti d’un petit commencement, il devient un grand arbre et les peuples sont les oiseaux qui habitent ses branches ; intérieurement, la vie divine portée par le dogme et la morale du christianisme pénètre tout l’homme, comme le levain pénètre la pâte et fait grandir l’Église.

Dans l’Épître, l’Église notre Mère, nous montre le tableau d’une communauté chrétienne privilégiée, mais aussi d’un pasteur idéal. Nous voyons là, pratiquement, ce que signifient les deux paraboles du grain de sénevé et du levain. A la fin du temps de Noël, faisons un examen de. conscience et demandons-nous si nous méritons, nous aussi, les éloges de notre Mère l’Église : « Nous remercions Dieu continuellement pour vous tous... Nous songeons à votre foi active, à votre amour dévoué, à votre espérance constante... » Où en sont chez nous les trois vertus théologales ?

Est-ce que l’Évangile, que la sainte liturgie nous fait entendre tous les jours, nous est apparu dans sa force et dans la plénitude du Saint-Esprit ? Sommes-nous, nous aussi, « un modèle pour tous les fidèles » ? Songeons que l’Évangile devient une réalité à la messe. Le grain de sénevé est le Sauveur lui-même qui, descendu dans le monde, dans son Église, croît et devient un arbre ; c’est aussi l’Eucharistie qui, descendue comme une divine semence dans le sol de l’âme, doit croître dans la vie chrétienne et devenir un arbre. Le Sauveur est aussi le levain, que la femme, la sainte Église, prend et mélange à toute la pâte, c’est-à-dire aux cœurs de tous les chrétiens pour qu’il les fasse tous lever et devenir semblables à lui. C’est là le rôle de l’Eucharistie. Ce n’est pas un sénevé ni un pain déjà levé, c’est une petite graine, un levain. C’est une force et une grâce qui ne devient efficace que par la coopération de la volonté humaine. Puisse le Saint-Sacrifice d’aujourd’hui avoir en nous une action « purifiante, rénovatrice, directrice et protectrice » (Secr.).

Les antiennes du commencement et de la fin du jour chantent les deux paraboles de l’Évangile :

« Le royaume des cieux est semblable au grain de sénevé qui est la plus petite de toutes les semences ; mais, quand il a grandi, il est plus grand que tous les autres légumes » (Ant. Ben.).

« Le royaume des cieux est semblable à un levain que prend une femme et qu’elle mêle à trois mesures de farine jusqu’à ce que le tout soit levé » (Ant. Magn.). 2. Les deux paraboles. — Examinons de plus près ces deux paraboles. Dans la première parabole, Notre Seigneur compare le royaume des cieux au grain de sénevé. Voici ce qu’il dit de ce grain : il est semé dans les champs ou dans les jardins, c’est une toute petite graine, plus petite que toutes les semences de légumes. Cette plante est une légumineuse du genre des choux, et annuelle ; elle pousse rapidement, devient presque semblable à un arbre et donne de grandes branches, sur lesquelles se posent les oiseaux. C’est la plante à moutarde cultivée aussi dans nos régions et dont on retire la moutarde comestible et la moutarde médicinale. La petitesse de la graine était proverbiale chez les Juifs. Les oiseaux aiment beaucoup la graine de moutarde et volent par bandes sur les branches pour picoter les petits grains noirs qui se trouvent dans les gousses mûres. L’image est claire, maintenant vient l’explication.

a) La parabole du grain de sénevé. Quel enseignement Notre Seigneur veut-il donner par là à ses disciples et à nous ? Il veut encore dévoiler un mystère du royaume de Dieu et faire disparaître un doute. Notre Seigneur dit aux Apôtres : la masse du peuple, y compris les Pharisiens, n’appartiendra pas au royaume de Dieu. Il n’y aura donc que la petite troupe des Apôtres et des disciples ? Ce sera là tout le royaume de Dieu ? Cela ne devait-il pas être une déception pour les disciples ? Par ailleurs, ils avaient lu dans les Prophètes que le royaume de Dieu s’étendrait sur toute la terre. Alors Jésus leur donne le grand enseignement qui les consolera. Le royaume de Dieu aura de petits commencements, mais il se répandra rapidement à travers le monde entier. Il y a donc deux pensées principales dans la parabole : 1. Le petit grain de sénevé signifie les commencements faibles et peu apparents du christianisme. 2. La croissance rapide et la grandeur de la plante signifient la diffusion rapide de l’Église sur toute la terre.

1. Les faibles commencements. — Le Sauveur nous met sous les yeux, dans cette simple image de la nature, une des lois fondamentales de son royaume qui est entièrement opposée à l’attente des Juifs. Cette loi domine et pénètre tout le christianisme, dans les grandes et les petites choses.

Elle s’est accomplie d’abord dans la vie du Christ lui-même. Petit enfant, couché sur la rude paille de l’étable de Bethléem, il a annoncé au monde son programme royal, auquel il s’est tenu aussi pendant toute sa vie. C’est ce programme qu’il proclame au début de son sermon sur la montagne : Heureux les pauvres, heureux les petits, heureux les enfants déshérités de la terre ; à eux appartient le royaume des cieux. Une autre fois, il remercie son Père de ce qu’il a caché les mystères du royaume de Dieu aux sages et aux prudents et les a révélés aux petits. Et c’est également dans la petitesse qu’il a continué son pèlerinage sur la terre. Dans sa mort sur la Croix, il disparaît totalement, il « s’est anéanti », selon l’expression de saint Paul. Oui, sur la montagne du Calvaire, il a enfoui dans la terre la petite graine de sénevé et l’a arrosée de son sang.

Sa destinée est aussi celle de l’Église, son corps mystique. Petits et humbles, méprisables aux yeux du monde, devaient être ses débuts. C’est un pauvre petit troupeau que le céleste berger avait rassemblé, mais il peut lui dire avec confiance : « Ne craignez pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le royaume. » Et il en a toujours été ainsi. Partout et toujours, les débuts de l’Église sont petits. Les grands et les riches du monde la méprisent ; les petits, les aveugles et les paralytiques sont ses premiers adeptes.

Même dans la vie des particuliers, doit s’accomplir la parabole. Chacun doit commencer par l’humilité et l’abaissement, être petit. L’homme doit descendre de son trône, il doit se baisser, s’il veut entrer par la porte étroite du royaume de Dieu.

2. La croissance rapide. — Cependant la petite graine devient vite une grande plante. C’est une image de l’extension rapide de l’Église. Le christianisme s’est développé comme le grain de sénevé. Il ne lui fallut que peu de temps pour se répandre dans tout l’empire romain. Il suffit de lire l’histoire des Apôtres, pour se rendre compte de cette croissance du grain de sénevé. Dès le jour de la Pentecôte, des milliers de convertis sont baptisés. Bientôt, l’Apôtre des nations commence son ministère et porte l’Évangile jusqu’en Europe ; de ville en ville, il fonde des communautés chrétiennes. Dès la fin du premier siècle, il n’y a pas une ville dans l’empire romain où le christianisme n’ait pénétré. Les empereurs romains mirent tout en œuvre pour étouffer le christianisme dans le sang de ses enfants, mais en vain. Le sang des martyrs était une semence de chrétiens. En l’an 312, l’empereur Constantin dut donner la liberté à l’Église. Le paganisme était vaincu, sans épée, sans argent, par la seule force de l’amour, de la foi et de la vie des chrétiens. Ainsi la petite graine du Golgotha est devenue un grand arbre qui étend ses branches sur toute la terre. Les oiseaux du ciel qui habitent ses branches sont les peuples qui se hâtent d’entrer dans l’Église et reposent à son ombre.

Cette parabole nous fournit une méditation saisissante aussi bien au début qu’à la fin de l’année liturgique, au début où nous voyons croître la petite graine et à la fin où nous contemplons en esprit la fin du monde. Et à tous, elle nous donne une grande leçon : Devenez petits et vous serez grands.

b) La parabole du levain

Les deux paraboles forment un tout, elles se complètent. La première traite de l’accroissement extérieur, la seconde de la force et de l’action intérieures du royaume de Dieu. La première se rapporte davantage au royaume de Dieu en grand, à l’Église, la seconde considère surtout le royaume de Dieu en petit, dans l’âme.

Examinons la parabole en détail. Le levain fut en usage de très bonne heure chez les Juifs. Au moment de la sortie d’Égypte, il est déjà question de levain. Les Juifs faisaient le pain tous les jours. La fabrication du pain est encore, dans nos campagnes, un travail. de femmes. Elles mélangent le levain à la pâte et il en faut une toute petite quantité pour faire lever toute la masse de farine.

Venons-en maintenant à l’interprétation. De même que le petit grain de sénevé renferme en lui une force capable de le faire devenir un grand arbre, de même la toute petite quantité de levain renferme assez de force pour faire lever toute une masse de pâte. Cette parabole représente donc, elle aussi, le développement du royaume du Christ, qui, parti de faibles débuts, a atteint une imposante grandeur. Cependant cette parabole a encore une. signification particulière. L’action du levain est cachée à l’intérieur de la masse de pâte. La parabole veut donc nous montrer la pénétration universelle de l’action du royaume de Dieu, dans l’âme et dans le monde. Le christianisme, dès son apparition, a profondément modifié toutes les situations de la vie humaine, dans l’individu, dans la famille, dans l’État. Le christianisme a vraiment été un levain qui a « renouvelé la face de la terre ». Il constitue la plus grande révolution morale de l’histoire. De cet aspect du christianisme, cette simple parabole nous donne une image d’une grande beauté évocatrice.

Il ne serait pas difficile de montrer par des exemples comment le christianisme a transformé le monde. Songeons seulement à l’esclavage. C’est un des plus beaux titres de gloire de l’Église, d’avoir supprimé l’esclavage. Pensons aussi à la situation de la femme et de l’enfant, dans le paganisme. Pensons aussi à une autre tache sombre dans l’histoire de l’humanité, à la sensualité et à l’impureté du monde païen et comparons cette corruption à l’idéal de chasteté que nous a donné Jésus.

Mais la parabole exige quelque chose de nous. Il faut qu’en nous aussi le christianisme soit un levain. Il doit transformer notre vie et notre âme. Il faut que nous soyons chrétiens, non seulement à l’église, mais aussi en dehors de l’église, dans notre profession, dans nos récréations, dans nos souffrances. Nos pensées, nos sentiments, nos résolutions, nos paroles, nos affections doivent être pénétrées du levain du christianisme. Il faut que, dans notre âme aussi, « soit renouvelée la face de la terre ». Dépouillons le vieil homme pour nous revêtir du nouveau, de Jésus-Christ.

Combien, encore une fois, cette parabole convient au début et à la fin de l’année liturgique ! Elle nous invite à faire un examen de conscience et à nous demander si notre âme est vraiment pénétrée du levain de l’Évangile. Quelle responsabilité n’avons-nous pas, nous qui, si souvent, au cours de l’année liturgique, avons déposé, dans notre âme, le divin levain de l’Eucharistie et qui constatons qu’il reste bien des parties, dans cette âme, qui n’en sont pas renouvelées !

3. Lecture d’Écriture (Épître aux Hébreux, chap. 1). — Nous surtout, les amis de la liturgie, nous devrions consacrer toute notre attention à l’Épître aux Hébreux, car c’est manifestement un écrit liturgique. Son thème principal est le sacerdoce du Christ. Cette Épître est adressée aux Juifs chrétiens de Jérusalem qui étaient exposés à devenir infidèles à leur foi. Car ils observaient toujours la loi mosaïque, ils prenaient part aux cérémonies magnifiques qui se déroulaient dans le temple et ils étaient en butte au fanatisme des Juifs. Dans ces conditions, le découragement pouvait paralyser le zèle de leur foi. C’est pourquoi saint Paul leur montre la supériorité du Nouveau Testament sur l’Ancien, du sacerdoce du Nouveau Testament sur celui de l’Ancien. Méditons, au cours de cette semaine, les considérations de l’Apôtre et recueillons les plus beaux passages de l’Épître. Saint Paul commence par exposer que le Christ est le médiateur et le Grand-Prêtre de la Nouvelle Alliance. « En maintes occasions et de diverses manières, Dieu a parlé autre fois à nos pères par les Prophètes ; mais dans ces derniers temps, il nous a parlé par son Fils. Il l’a établi héritier de l’univers qu’il a aussi créé par lui. Et comme il est la splendeur de la gloire du Père et l’image de sa substance, il soutient l’univers par sa parole toute puissante. Après nous avoir purifiés de nos péchés, il est assis à la droite de la Majesté dans le ciel. Il est d’autant plus élevé au-dessus des anges (même dans sa nature humaine) que le nom qu’il a reçu est plus excellent que le leur. Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : « Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui » (Psaume 2) et encore « Je serai son Père et il sera mon Fils » (II Reg. VII, 14) ? Et quand il fait paraître dans le monde son Fils premier-né, il dit : « que tous les anges de Dieu l’adorent » (Psaume 96). Sans doute, il est écrit des anges : « Il fait ses anges des esprits et ses serviteurs des flammes ardentes » (psaume 103) ; mais le Père dit à son Fils : “Ton trône, ô Dieu, est un trône éternel, un sceptre d’équité est le sceptre de ton royaume, tu as aimé la justice et haï l’iniquité, c’est pourquoi Dieu t’a distingué parmi tous tes compagnons et t’a donné l’onction royale » (Psaume 44). Et ailleurs : « Au commencement, Seigneur, tu as fondé la terre et les cieux sont l’œuvre de tes mains. Ils passeront, mais toi tu demeures, ils vieilliront comme un vêtement, tu les changeras comme un manteau et ils seront changés, mais toi tu es toujours le même et tes années ne finiront jamais. » (Psaume 101).

Office

Leçons des Matines avant 1960

Au premier nocturne.

Commencement de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Hébreux.

Première leçon. Cap. 1, 1-4 Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé autrefois à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’Il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi Il a fait les mondes ; et qui, étant la splendeur de sa gloire, et l’empreinte de sa substance, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance, après avoir opéré la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté, au plus haut des Cieux ; devenu d’autant supérieur aux Anges, qu’Il a hérité d’un nom plus excellent que le leur.

Deuxième leçon. Cap. 1, 5-9 Car auquel des Anges a-t-Il jamais dit : Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Je serai son Père et Il sera mon Fils ? Et de nouveau, lorsqu’Il introduit son Premier-né dans le monde, Il dit : Que tous les Anges de Dieu l’adorent. A la vérité, quant aux Anges, Il dit : Celui qui fait de ses Anges des vents, et de ses ministres une flamme de feu ; mais, quant au Fils : Ton trône, ô Dieu, est dans les siècles des siècles ; le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité. Tu as aimé la justice, et tu as haï l’injustice ; c’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile d’allégresse, de préférence à tes compagnons.

Troisième leçon. Cap. 1, 10-14 Et encore : C’est vous, Seigneur, qui, au commencement, avez fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de vos mains. Ils périront, mais vous demeurerez ; et tous ils vieilliront comme un vêtement, et vous les changerez comme un manteau, et ils seront changés ; mais vous, vous êtes le même, et vos années ne finiront pas. Auquel des Anges a-t-Il jamais dit : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds ? Ne sont-ils pas tous des esprits qui servent, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent recevoir l’héritage du salut ?

Au deuxième nocturne.

Sermon de saint Athanase, Évêque.

Quatrième leçon. Si les hérétiques considéraient avec quelque attention la personne, la chose et le temps dont parle l’Apôtre, jamais ils n’attribueraient à la Divinité ce qui est propre à la nature humaine, et ils ne se comporteraient envers le Christ d’une manière aussi impie, et aussi déraisonnable. C’est ce qu’il sera aisé de voir, si vous voulez bien examiner attentivement le commencement de la lecture, que nous allons vous répéter une seconde fois. L’Apôtre dit : « Dieu, qui a parlé autrefois à nos pères par les Prophètes, bien souvent et en bien des manières, dernièrement, en ces jours, nous a parlé par son Fils. » Et peu après, il ajoute : « Après avoir accompli la purification de nos péchés, il est assis à la droite de la majesté, au plus haut des cieux, ayant été fait d’autant supérieur aux Anges que le nom qu’il a reçu en partage est bien au-dessus du leur. » C’est donc de ce temps auquel Dieu nous a parlé par son Fils, lorsque le Fils nous purifiait de nos péchés, que l’Apôtre fait ici mention. Or, quand est-ce que Dieu nous a parlé par son Fils ? Quand la purification des péchés a-t-elle été opérée ? Quand est-ce qu’il est né comme homme, si ce n’est après les Prophètes, et en ces derniers temps ?

Cinquième leçon. De plus, l’Apôtre, entreprenant de parler aux Hébreux de l’Incarnation du Verbe et des derniers temps, se voit amené, par une conséquence de son dessein, à leur rappeler que Dieu n’était pas demeuré dans le silence à l’égard des hommes durant les siècles précédents, mais qu’il leur avait parlé par les Prophètes. Après nous avoir fait entendre que les Prophètes se sont acquittés de leur office, que la loi a été donnée par le ministère des Anges, que le Fils même est descendu jusqu’à nous et qu’il est entré dans les fonctions de son ministère, alors enfin, l’Apôtre ajoute cette assertion nécessaire : « Ayant été fait d’autant supérieur aux Anges » ; voulant montrer qu’autant le Fils est élevé au-dessus du serviteur, autant le ministère du Fils l’emporte en excellence sur le ministère et la fonction des serviteurs.

Sixième leçon. L’Apôtre établit donc la distinction qui existe entre le ministère de la loi ancienne et celui de la loi nouvelle, et il use d’une grande liberté de langage en parlant et en écrivant aux Juifs. Pour affirmer cette distinction, il ne se sert pas d’un terme marquant une comparaison entre des choses de la même espèce, comme lorsqu’on dit que l’une est plus grande ou plus honorable que l’autre. C’est parce qu’il ne veut pas qu’on puisse interpréter ses paroles comme s’il y avait une nature semblable et des traits communs entre le Fils et les Anges ; mais il le dit supérieur à eux, afin d’indiquer la différence qui existe entre la nature du Fils et celle des créatures.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Jésus proposa aux foules cette parabole : "Le royaume de cieux est semblable à un grain de sénevé, qu’un homme a pris et a semé dans son champ. Et le reste.

Homélie de saint Jérôme, prêtre.

Septième leçon. Le Royaume des Cieux, c’est la prédication de l’Évangile et la connaissance des Écritures qui conduit à la vie et dont le Seigneur dit aux Juifs : « Le Royaume de Dieu vous sera enlevé et il sera donné à une nation qui en produira les fruits. » Ce Royaume est donc comparable au grain de sénevé qu’un homme prend et sème dans son champ. » Cet homme qui ensemence son champ, beaucoup ont compris que c’était le Sauveur parce qu’il ensemence l’âme des croyants ; selon d’autres, c’est l’homme lui-même qui ensemence son champ, c’est-à-dire soi-même, et son cœur.

Huitième leçon. Qui donc ensemence, sinon notre intelligence et notre âme ? Elle accueille le grain de la prédication, prend soin de la semence, la fait germer par l’humidité de la foi, dans le champ de son cœur. La prédication de l’Évangile est le plus humble de tous les enseignements. C’est vrai, pour son premier exposé, la prédication de l’Homme-Dieu, du Christ mort, du scandale de la croix, elle n’a pas la vraisemblance de la vérité. Compare donc un tel enseignement aux principes des philosophes, à leurs livres, à la splendeur de leur éloquence et à l’ordonnance de leurs discours, et tu verras : la semence de l’Évangile est de loin la plus petite de toutes les semences.

Neuvième leçon. Mais lorsque celles-là ont grandi, elles ne présentent rien de pénétrant, rien de vigoureux, rien de vivace, mais tout est frêle, et flétri, et languissant et produit en abondance des herbes et des plantes qui bien vite, dessèchent et tombent. Quant à la prédication qui paraissait petite en son début, à peine semée, soit dans l’âme du croyant, soit dans le monde entier, elle ne se développe pas comme une herbe, mais grandit comme un arbre, si bien que les oiseaux du ciel, – en qui nous devons voir ou les âmes des croyants, ou les forces consacrées au service de Dieu – viennent habiter dans ses branches. Les branches de l’arbre évangélique qui s’est développé à partir du grain de sénevé sont, je pense, les différents dogmes dans lesquels se repose chacun des oiseaux mentionnés plus haut.

Ant. du Benedictus à Laudes Le royaume de cieux est semblable à un grain de sénevé, c’est la plus petite de toutes les semences : mais, lorsqu’il a poussé, il est plus grand que les plantes potagères.

Ant. du Magnificat aux 2èmes Vêpres Le royaume des cieux est semblable au levain qu’une femme prit et mélangea dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que le tout eût fermenté.

Textes de la Messe

Dominica Sexta post Epiphaniam

6ème Dimanche après l’Epiphanie

II Classis
2ème Classe
Ant. ad Introitum. Ps. 96, 7-8.Introït
Adoráte Deum, omnes Angeli eius : audívit, et lætáta est Sion : et exsultavérunt fíliæ Iudæ.Adorez Dieu, vous tous ses Anges, Sion a entendu et s’est réjouie, et les filles de Juda ont tressailli de joie.
Ps. ibid., 1
Dóminus regnávit, exsúltet terra : læténtur ínsulæ multæ.Le Seigneur est roi ; que la terre tressaille de joie, que toutes les îles se réjouissent.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, semper rationabília meditántes, quæ tibi sunt plácita, et dictis exsequámur et factis. Per Dóminum.Nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, faites que méditant toujours les vérités que vous avez proposées à notre intelligence, nous recherchions dans nos paroles et accomplissions dans nos actes ce qui vous est agréable.
Léctio Epístolæ beáti Páuli Apóstoli ad Thessalonicénses.Lecture de l’Epître de Saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens.
1 Thess, 1, 2-10.
Fratres : Grátias ágimus Deo semper pro ómnibus vobis, memóriam vestri faciéntes in oratiónibus nostris sine intermissióne, mémores óperis fídei vestræ, et labóris, et caritátis, et sustinéntiæ spei Dómini nostri Iesu Christi, ante Deum et Patrem nostrum : sciéntes, fratres, dilécti a Deo. electiónem vestram : quia Evangélium nostrum non fuit ad vos in sermóne tantum, sed et in virtúte, et in Spíritu Sancto, et in plenitúdine multa, sicut scitis quales fuérimus in vobis propter vos. Et vos imitatóres nostri facti estis, et Dómini, excipiéntes verbum in tribulatióne multa, cum gáudio Spíritus Sancti : ita ut facti sitis forma ómnibus credéntibus in Macedónia et in Acháia. A vobis enim diffamátus est sermo Dómini, non solum in Macedónia et in Acháia, sed et in omni loco fides vestra, quæ est ad Deum, profécta est, ita ut non sit nobis necésse quidquam loqui. Ipsi enim de nobis annúntiant, qualem intróitum habuérimus ad vos : et quómodo convérsi estis ad Deum a simulácris, servíre Deo vivo et vero, et exspectáre Fílium eius de cælis (quem suscitávit ex mórtuis) Iesum, qui erípuit nos ab ira ventúra.Mes Frères : Nous rendons à Dieu pour vous tous de continuelles actions de grâces, en faisant mémoire de vous dans nos prières, en rappelant sans cesse devant notre Dieu et Père, les œuvres de votre foi, les sacrifices de votre charité et la constance de votre espérance en Jésus-Christ, sachant, frères bien-aimés de Dieu, comment vous avez été élus ; car notre prédication de l’Evangile ne vous a pas été faite en parole seulement, mais elle a été accompagnée de miracles, de l’effusion de l’Esprit-Saint et d’une pleine persuasion ; vous savez aussi quels nous avons été parmi vous pour votre salut. Et vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations avec la joie de l’Esprit-Saint, au point de devenir un modèle pour tous ceux qui croient dans la Macédoine et dans l’Achaïe. En effet, de chez vous, la parole du Seigneur a retenti non seulement dans la Macédoine et dans l’Achaïe, mais partout votre foi en Dieu s’est fait si bien connaître que nous n’avons pas besoin d’en rien dire. Car tous en parlant de nous racontent quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis des idoles au Dieu vivant et vrai, pour le servir, et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous sauve de la colère à venir.
Graduale. Ps. 101, 16-17.Graduel
Timébunt gentes nomen tuum, Dómine, et omnes reges terræ glóriam tuam.Les nations craignent votre nom, Seigneur, et tous les rois de la terre votre gloire.
V/. Quóniam ædificávit Dóminus Sion, et vidébitur in maiestáte sua.Parce que le Seigneur a bâti Sion et qu’il sera vu dans sa majesté.
Allelúia, allelúia. V/.Ps. 96,1.
Dóminus regnávit, exsúltet terra : læténtur ínsulæ multæ. Allelúia.Le Seigneur est roi : que la terre tressaille de joie, que toutes les îles se réjouissent. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu.
Matth. 13, 31-35.
In illo témpore : Dixit Iesus turbis parábolam hanc : Símile est regnum cælórum grano sinápis, quod accípiens homo seminávit in agro suo : quod mínimum quidem est ómnibus semínibus : cum autem créverit, maius est ómnibus oléribus, et fit arbor, ita ut vólucres cæli véniant et hábitent in ramis eius. Aliam parábolam locútus est eis : Símile est regnum cælórum ferménto, quod accéptum múlier abscóndit in farínæ satis tribus, donec fermentátum est totum. Hæc ómnia locútus est Iesus in parábolis ad turbas : et sine parábolis non loquebátur eis : ut implerétur quod dictum erat per Prophétam dicéntem : Apériam in parábolis os meum, eructábo abscóndita a constitutióne mundi.En ce temps là : Jésus proposa aux foules cette parabole : "Le royaume de cieux est semblable à un grain de sénevé, qu’un homme a pris et a semé dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences ; mais, lorsqu’il a poussé, il est plus grand que les plantes potagères et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent nicher dans ses branches." Il leur dit une autre parabole : "Le royaume des cieux est semblable au levain qu’une femme prit et mélangea dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que le tout eût fermenté." Jésus dit aux foules toutes ces choses en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole, pour que s’accomplît la parole dite par le prophète : J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je révélerai des choses cachées depuis la création du monde.
Credo
Ant. ad Offertorium. Ps. 117, 16 et 17.Offertoire
Déxtera Dómini fecit virtutem, déxtera Dómini exaltávit me : non móriar, sed vivam, et narrábo ópera Dómini.La droite du Seigneur a fait éclater sa puissance, la droite du Seigneur m’a exalté. Je ne mourrai point, mais je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur.
Secreta.Secrète
Hæc nos oblátio, Deus, mundet, quæsumus, et rénovet, gubérnet et prótegat. Per Dóminum.Nous vous en prions, ô Dieu, faites que l’offrande de ce sacrifice nous purifie et nous renouvelle, nous dirige et nous protège.
Praefatio de sanctissima Trinitate ; non vero in feriis, quando adhibetur Missa huius dominicæ, sed tunc dicitur praefatio communis. Préface de la Sainte Trinité  ; mais les jours de Féries, où l’on reprend la Messe de ce Dimanche, on dit la Préface Commune .
Ant. ad Communionem. Luc. 4, 22.Communion
Mirabántur omnes de his, quæ procedébant de ore Dei.Tous admiraient les paroles qui sortaient de la bouche de Dieu.
Postcommunio.Postcommunion
Cæléstibus, Dómine, pasti delíciis : quǽsumus ; ut semper éadem, per quæ veráciter vívimus, appétimus. Per Dóminum.Nourris de celui qui fait les délices du ciel, nous vous en supplions, Seigneur, faites que nous ayons toujours faim de ce même aliment au moyen duquel nous vivons véritablement.