Historique |
Textes de la Messe |
Pour la fête même de Saint Mansuy, on se reportera ici.
La fête de la Translation reprend les textes de la fête du saint sauf :
trois oraisons propres
l’évangile des Saducéens, en version plus courte que le jour de la Translation de St Nicolas, sur la résurrection de la chair.
Fondation de l’abbaye et translation du corps de saint Mansuy
Le corps de saint Mansuy fut, comme nous l’avons dit, déposé dans le petit oratoire que ce vénérable évêque avait fait construire suivant son biographe Adson, en l’honneur du prince des apôtres, hors des murs de la ville. La perte des annales de Toul ne permet pas de savoir par qui, jusqu’au dixième siècle, il fut gardé. Il y eut néanmoins constamment quelque prêtre chargé de la desserte de cette chapelle et de veiller sur les précieux restes qu’elle renfermait ; on y avait, en effet, tout près établi un cimetière dans lequel on releva des tombeaux, où des objets significatifs avaient été déposés, et dont nous avons pensé que plusieurs avaient bien pu renfermer les cendres d’évêques dont les noms ne seraient point arrivés jusqu’à nous. Ce qui est certain, dit le Père Benoit, c’est que saint Gauzelin, évêque de Toul, de 922 à 962, la remit à des moines qu’il avait tirés de Saint-Epvre, ce qui prouve qu’à la chapelle étaient adjoints des logements pour les gardiens.
Saint Gérard, ayant considérablement augmenté les revenus et les bâtiments du monastère commencé par son bienheureux prédécesseur, l’érigea en abbaye, dès la première année de son épiscopat, c’est-à-dire, l’an 963. De plus, et afin de mieux marquer sa grande vénération pour le premier évêque de notre Église, il fit faire une châsse magnifique, dans laquelle il mit ses reliques après les avoir tirées du lieu où elles étaient auparavant.
D’après le Père Benoît, cette translation aurait été la seconde ; une première dit-il, ayant précédé, sur laquelle on ne sait rien de particulier et celle de 1104 étant comptée pour la troisième. Nous ne connaissons pas les documents sur lesquels le pieux capucin a basé son calcul ; mais nous avons lieu de supposer qu’il s’est trompé, puisqu’il en fait immédiatement suivre l’exposition, d’un procès-verbal de cette translation de 1104, dont la minute avait été déposée, avec le corps du bienheureux, dans une nouvelle châsse, et où il est marqué que celle faite par la piété de saint Gérard était la première : Voici la traduction française de cette pièce écrite en latin :
Inspiré de Dieu et de saint Mansuy, le seigneur Théomar, d’heureuse mémoire, abbé de cette église, ordonna la confection de cette châsse. Gobert, orfèvre de Metz, en fit le travail, Gilbert, pieux laïc la procura, Arnould, soldat de Jérusalem, où il mourut moine, fournit la plus forte portion du prix, tous désirant obtenir par les mérites et les prières de ce bienheureux, une part dans le royaume de Dieu. Or le très-saint corps a été placé dans cette châsse, avec son chef et dans toute son intégrité, en présence des pères de la patrie et d’une foule considérable de peuple, levé qu’il fut d’une autre châsse où, dans une première translation il avait été placé par saint Gérard. L’an de l’incarnation 1104, le 17 des calendes de juillet, Pibon étant évêque, Henri quatrième, roi, et Notre Seigneur JésusChrist régnant. [1]
En 1444, Louis d’Haraucourt, soixante-dixième évêque de Toul donna commission, à Henri de Vaucouleurs, évêque de Christopole, son suffragant, d’ouvrir la châsse de saint Mansuy, et d’en tirer les reliques pour les placer ailleurs, ce qui fut exécuté avec toute la dévotion possible en présence d’un grand nombre d’abbés et d’autres personnes.
Hugues des Hazards, qui gouverna l’Église de Toul de 1506 à 1517 et qui fut abbé commendataire de saint Mansuy, ne l’ayant en rien cédé à ses prédécesseurs, dans les sentiments de confiance et de vénération envers l’apôtre du Toulois, fit travailler un riche et magnifique reliquaire, en forme de buste représentant le saint évêque, puis y renferma le précieux chef et quelques autres parties des ossements de ce bienheureux.
Enfin la cathédrale de Toul qui ne possédait aucune relique de son illustre fondateur, fit instance auprès des religieux de l’abbaye qui les gardait, à l’effet d’en obtenir quelque partie. Sa demande fut accueillie et l’an 1629, il lui fut octroyé une omoplate du précieux corps [2], que l’on conserva dans un buste, disposé derrière l’autel majeur de cette église et où, très-probablement il resta jusqu’à la révolution.
Qui le croirait, à cette époque d’exaltation politique et antireligieuse, on vit, à Toul, célébrer une cérémonie digne des années les plus belles de la religion. Le 6 août 1792, M. Lalande, évêque de la Meurthe, vint exprès de Nancy à Toul pour y procéder à la translation des reliques de saint Mansuy. Demeurées dans l’abbaye devenue, par ordre de l’assemblée nationale, veuve de ses paisibles habitants, elles y furent exposées, pendant trois jours, dans une chapelle ardente, à la vénération des fidèles ; après ce temps, le clergé constitutionnel de la ville, suivi de son évêque et des autorités civiles et militaires se rendit processionnellement à l’abbaye. Le maire de Toul et le commandant de la garde nationale prirent, sur leurs épaules, la châsse où étaient enfermées les reliques, et la portèrent ainsi, en grande pompe, au son de toutes les cloches, jusque devant le portail de la ci-devant cathédrale, devenue paroisse Saint-Étienne. Là, le clergé reprit la châsse et l’alla placer dans le chœur de l’église. L’évêque célébra pontificalement la messe et chanta le Te Deum en présence de tout le cortège qui l’entourait.
Cette démonstration, si solennelle, n’empêcha pas l’administration du district de Toul, de se présenter à la cathédrale le 18 octobre suivant, d’y laisser à peine le temps d’achever l’office, d’en faire sortir, avec défense d’y rentrer, tous les chanoines et membres de l’ancien clergé qui s’y trouvaient, puis de s’emparer des clefs et de mettre sous scellé le trésor, les archives et tout le mobilier. Quelques mois après, lors de la spoliation de la vénérable basilique, M. Aubry, qui en avait été vicaire, sauva les plus insignes reliques du trésor, entre autres le chef de notre apôtre qu’il déposa ensuite dans l’église Saint-Gengoult, dont il devint curé, et où il a été conservé jusqu’à ce jour.
(Abbé Guillaume, Histoire du Diocèse de Toul et de celui de Nancy, 1866)
Primi Tullensi Episcopi Patroni Secundarii Diœcesis Nanceiensis et Tullensis | Premier Evêque de Toul, Patron secondaire du Diocèse de Nancy et de Toul |
Ant. ad Introitum. 1 Cor. 9, 1-2 | Introït |
Opus meum vos estis in Dómino : et si áliis non sum Apóstolus, sed tamen vobis sum ; nam signáculum apostolátus mei vos estis in Dómino. | Vous êtes mon œuvre dans le Seigneur. Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous ! car la preuve de mon apostolat, c’est vous qui l’êtes dans le Seigneur. |
Ps. 95, 1. | |
Cantáte Dómino cánticum novum : cantáte Dómino, omnis terra. | Chantez au Seigneur un cantique nouveau, chantez le Seigneur, terre entière. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui hunc diem honorábilem nobis in beáti Patris nostri Mansueti Translatióne tribuísti : da, quǽsumus, Ecclesiæ tuæ in hac celebritáte lætítiam ; ut cuius membra pio amóre venerátur in terris, eius intercessiónibus sublevétur in cælis. Per Dóminum. | Dieu, qui nous avez rendu ce jour honorable par la Translation de notre bienheureux Père Mansuy : donnez à votre Église, vous vous en prions, de se réjouir en cette solennité ; afin que, vénérant d’un amour pieux ses restes sur la terre, elle soit, par ses intercessions, élevée dans les cieux. |
Et fit commemoratio Ss. Viti, Modesti atque Crescentiæ Mm. : | Et on fait mémoire des Sts Vite, Modeste et Créscence, Martyrs : |
Da Ecclésiæ tuæ, quǽsumus, Dómine, sanctis Martýribus tuis Vito, Modésto atque Crescéntia intercedéntibus, supérbe non sápere, sed tibi plácita humilitáte profícere : ut, prava despíciens, quæcúmque recta sunt, libera exérceat caritáte. Per Dóminum. | Nous vous en prions, Seigneur, faites que, par l’intercession de vos saints Martyrs Vite, Modeste et Crescence, votre Église, éloignée de tout sentiment d’orgueil, professe l’humilité qui a le don de vous plaire, afin que, méprisant ce qui est mal, elle pratique avec amour et liberté tout ce qui est bien. |
Lectio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Thessalonicénses | Lecture de la première Lettre de saint Paul aux Thessaloniciens. |
1 Thes. 2, 2-8. | |
Fratres : Fidúciam habúimus in Dómino nostro, loqui ad vos Evangélium Dei in multa sollicitúdine. Exhortátio enim nostra non de erróre, neque de immundítia, neque in dolo ; sed sicut probáti sumus a Deo, ut crederétur nobis Evangélium : ita lóquimur, non quasi homínibus placéntes, sed Deo, qui probat corda nostra. Neque enim aliquándo fúimus in sermóne adulatiónis, sicut scitis : neque in occasióne avarítiæ : Deus testis est : nec quæréntes ab homínibus glóriam, neque a vobis, neque ab áliis. Cum possémus vobis óneri esse, ut Christi Apóstoli ; sed facti sumus párvuli in médio vestrum, tamquam si nutrix fóveat fílios suos. Ita desiderántes vos, cúpide volebámus trádere vobis non solum Evangélium Dei, sed etiam ánimas nostras, quóniam caríssimi nobis facti estis. | Frères : Si, pour vous annoncer l’Évangile en dépit de tant de difficultés, nous avons montré une telle assurance, c’est en Dieu que nous l’avons trouvée. Notre prédication ne procède ni de l’erreur, ni d’intentions impures ; elle n’use pas de diplomatie. Mais puisque Dieu nous a jugé digne de nous confier son Évangile, nous ne parlons pas pour plaire aux hommes, mais à Dieu qui juge notre cœur. De fait, à aucun moment, nous n’avons employé des paroles de flatterie, vous le savez bien. Jamais nous n’avons cherché de profits personnels, Dieu en est témoin ; nous n’avons pas ambitionné une célébrité parmi les hommes, ni chez vous, ni ailleurs. Comme apôtres du Christ, nous aurions pu cependant rester à votre charge ; mais nous nous sommes comportés parmi vous avec une simplicité d’enfants. Et comme une mère entoure de tendresse les enfants qu’elle nourrit, dans notre affection pour vous, nous désirons vivement vous donner non seulement l’Évangile de Dieu, mais encore notre vie. Car vous êtes devenus très chers à notre cœur. |
Graduale. Tob. 14, 10Audíte, fílii mei, patrem vestrum : servíte Dómino in veritáte, et inquírite ut faciátis quæ plácita sunt illi.V/. 1 Cor. 4, 14-15. Ut fílios meos caríssimos móneo ; nam in Christo Iesu per Evangelium ego vos génui. | Mes enfants, écoutez votre Père. Servez Dieu en vérité et cherchez à faire ce qui lui est agréable.V/. Je vous instruis comme mes enfants bien-aimés, car c’est moi qui vous ai engendrés, par l’Évangile dans le Christ Jésus. |
Allelúia, allelúia. V/. 1 Thess. 1, 5-9. Scitis quales fuérimus in vobis propter vos, et quómodo convérsi estis ad Deum a simulácris, servíre Deo vivo et vero. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Vous vous rappelez comment nous avons travaillé parmi vous pour votre bien et comment vous avez renoncé aux idoles pour vous mettre au service du Dieu vivant et véritable. Alléluia ! |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. 1 Thess. 1, 5-9. Scitis quales fuérimus in vobis propter vos, et quómodo convérsi estis ad Deum a simulácris, servíre Deo vivo et vero. | Allelúia, allelúia. V/. Vous vous rappelez comment nous avons travaillé parmi vous pour votre bien et comment vous avez renoncé aux idoles pour vous mettre au service du Dieu vivant et véritable. |
Allelúia. V/. Ps. 33, 12. Veníte, fílii, audíte me : timórem Dómini docebo vos. Allelúia. | Allelúia. V/. Venez, mes fils, écoutez-moi : je vous enseignerai la crainte du Seigneur. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam. | Suite du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 20, 27 et 34-38. | |
In illo tempore : Accessérunt quidam sadducæórum qui negant esse resurrectiónem ; et ait illis Iesus : Fílii huius sǽculi nubunt, et tradúntur ad núptias : illi vero qui digni habebúntur sǽculo illo, et resurrectióne ex mórtuis, neque nubent, neque ducent uxóres : neque enim ultra mori póterunt : æquáles enim ángelis sunt, et fílii sunt Dei, cum sint fílii resurrectiónis. Quia vero resúrgant mórtui, et Móyses ostendit secus rubum, sicut dicit Dóminum, Deum Abraham, et Deum Isaac, et Deum Iacob. Deus autem non est mortuórum, sed vivórum : omnes enim vivunt ei. | En ce temps-là : Quelques-uns des sadducéens, qui nient qu’il y ait une résurrection ; et Jésus leur dit : Les enfants de ce siécle se marient et sont donnés en mariage ; mais ceux qui seront jugés dignes du siècle à venir et de la résurrection des morts ne se marieront pas, et ne prendront pas de femme ; car ils ne pourront plus mourir, parce qu’ils sont égaux aux Anges, et qu’ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection. Mais que les morts ressuscitent, Moïse le montre lui-même, à l’endroit du Buisson, lorsqu’il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob. Or Dieu n’est point le Dieu des morts, mais des vivants ; car tous sont vivants pour Lui. |
Ant. ad Offertorium. 2 Thess. 1, 11-12 | Offertoire |
Orámus semper pro vobis ; ut dignétur vos vocatióne sua Deus noster, et ímpleat omnem voluntátem bonitátis, et opus fídei in virtúte : ut clarificetur nomen Dómini nostri Iesu Christi in vobis, et vos in illo. | Nous ne cessons de prier pour vous, afin que Dieu vous rende dignes de votre vocation, pour que sa puissance fasse aboutir tous vos bons désirs et couronne l’œuvre de votre foi ; pour que soit glorifié en vous le nom de notre Seigneur Jésus-Christ et vous en Lui. |
Secreta. | Secrète |
Oblatiónem nostram, quǽsumus, Dómine, súscipe propítius, in solemnitáte Translatiónis Patris nostri Mansueti : et præsta nobis fídei miserátus augméntum ; ut quam verbo nos dócuit, eam nos opéribus serváre valeámus. Per Dóminum. | Recevez favorablement notre oblation, Seigneur, nous vous en prions, en la solennité de la Translation de notre Père Mansuy : et avec miséricorde, augmentez en nous la foi qu’il nous a enseignée par ses paroles, afin que nous puissions la conserver par nos œuvres. |
Pro Ss Martyribus | Pour les Sts Martyrs |
Sicut glóriam divínæ poténtiæ múnera pro Sanctis obláta testántur : sic nobis efféctum, Dómine, tuæ salvatiónis impéndant. Per Dóminum nostrum. | Comme les dons offerts en l’honneur des Saints attestent la gloire de la puissance divine, que de même, ô Seigneur, ils nous procurent les fruits de votre œuvre de salut. |
Præfatio de S. Mansueto. | Préface de saint Mansuy . |
Ant. ad Communionem. 2 Thess. 2, 12 .16 | Communion |
Debémus grátias ágere Deo semper pro vobis, quod elegerit vos Deus primítias in salútem, per Evangélium nostrum : ipse autem Dóminus noster Iesus Christus exhortétur corda vestra, et confírmet in omni ópere bono. | Nous devons à Dieu d’incessantes actions de grâces à votre sujet. Il vous a choisis parmi les premiers pour vous sauver par notre Évangile. Que notre Seigneur Jésus-Christ encourage lui-même nos cœurs et les affermisse dans toutes sortes de bonnes œuvres. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Sanctífica nos, Dómine, quǽsumus, salutári mystério : et pro nobis beáti Patris Mansuéti, per quem mirabília multa operátus es, non desit orátio ; ut eius adiuvémur patrocínio, a quo nos Evangélii lumen accípere donásti. Per Dóminum. | Sanctifiez-nous, Seigneur, nous vous en prions, par le mystère du salut : et que la prière du bienheureux Père Mansuy, par qui vous avez accompli de nombreuses merveilles, ne nous manque pas ; afin que nous soyons aidés par son patronage, par lequel vous nous avez donné de recevoir la lumière de l’Évangile. |
Pro Ss Martyribus | Pour les Sts Martyrs |
Repléti, Dómine, benedictióne sollémni : quǽsumus ; ut, per intercessiónem sanctórum Mártyrum tuórum Viti, Modésti et Crescéntiæ, medicína sacraménti et corpóribus nostris prosit et méntibus. Per Dóminum. | Nourris solennellement, Seigneur, de votre hostie de bénédiction, nous vous demandons instamment que par l’intercession de vos Saints Martyrs Vite, Modeste et Crescence, le remède qu’est votre sacrement soit utile à nos corps et à nos âmes. |
[1] P. Benoit, Hist. de Toul, etc., p. 193.
[2] Le 11 juillet 1790, on a détaché de cette relique plusieurs esquilles pour être, du consentement du Chapitre, distribuées à treize prêtres qui les avaient sollicitées et obtenues ; c’est ce qui explique la réduction du morceau qui se voit encore maintenant dans un reliquaire, à la Cathédrale. (Voir la Semaine religieuse de Lorraine, n° du 4 décembre 1864.)