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VI - Le Calendrier

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(article en cours de rédaction)

LE CALENDRIER

Définition et importance

- Définition

Un Calendrier est une simple liste des fêtes observées par une Eglise particulière ou un diocése et disposées selon leur place dans l’année.

C’est sans doute le livre liturgique le plus caractérisé localement.

Il est toujours étroitement lié au Missel.

Il remonte au premier temps et provient sans doute des anciens dyptiques que possédait chaque Eglise.

- Importance

L’étude des Calendriers est importante pour différentes raisons :

Elle peut aussi nous donner le lieu d’origine d’un livre liturgique, car les listes de Saints permettent d’identifier une Eglise locale.

anciens calendriers

Le calendrier du pape Melchiade

Le plus ancien Calendrier romain liturgique connu est celui du pape Melchiade († 314) qui nous est connu par les extraits donnés dans le Chronographus de Denys Philocalus, rédigé sous Damase entre 336 et 354. Dans son œuvre, Philocalus a inséré deux listes, la Depositio episcoparum et la Depositio martyrum , toutes deux dérivant d’un ouvrage antérieur, elles de dépassent pas 36 noms et ajoutent les fêtes de Pâques et de Pentecôte : elles représentent donc le cycle hagiographique romain du début de la paix constantiniennne. Philocalus nous renseigne aussi sur l’existence de la fête de la nativité au moins en 354.

Autres calendriers

Les plus importants :

Le plus ancien Calendrier liturgique au sens propre se trouve dans le codex Epternacensis [1] en possession de s. Willibrord, écrit vers 702-706.

Les derniers Calendriers liturgiques

Le Calendrier romain rénové sur l’ordre du Concile de Trente fut publié par le pape saint Pie V en tête du breviarium Romanum de 1568 et du Missel de 1570. Le Calendrier tridentin avait opéré un tri jugé trop sévère par la suite puisque, dans les vingt années qui suivirent sa promulgation, de nombreuses fêtes supprimées furent réintroduites.

Clément VIII introduit un nouveau degré de célébration en 1602.

Le XVIIIè s. s’illustre par des tentatives de réformes : le calendrier parisien de 1736 en est un exemple, le projet de la commision de Benoît XIV en est un autre.

Léon XIII montre le désir d’élargir le Calendrier au delà du monde latin.

Pie XII introduit de très nombreuses simplifications en 1955 : suppression de la plupart des octaves et des vigiles...

Le Codex rubricarum de 1960 change le classement des célébrations, abolit de nombreuses fêtes et en réduit d’autres à la simple commémoraison.

C’est le 14 février 1969 que Paul VI signa le motu proprio Mysterii paschalis promulgant les Normæ universales de anno liturgico et de calendario et le Calendarium Romanum generale .

criteres de modification des calendriers

- Développement du Sanctoral

Soit des ajouts soit des simplifications du culte des Saints entraînent une modification d’un calendrier. On y ajoute aussi à partir du VIIIè s., les dédicaces des cathédrales, les Saints titulaires, les translations de reliques...

De 65 fêtes célébrées obligatoirement dans le Calendrier tridentin, on est passé à plus de 200 en 1961... avec une élévation constante du degré des fêtes.

Ne festa Sanctorum festis ipsa mysteria salutis recolentibus prævaleant, plura ex his particulari cuique Ecclesiæ vel nationi vel Religiosæ Familiæ relinquantur celebranda, iis tantum ad Ecclesiam universam extensis, quæ Sanctos memorant momentum universale revera præ se ferentes. [2]

- Développement de l’année liturgique

Les Sacramentaires débutaient par la Vigile de la Nativité, les Antiphonaires par le premier dimanche de l’Avent.

Un changement dans l’année liturgique bouleverse un Calendrier, cf. les conséquences de la réforme de Vatican II qui a cherché à éviter les célébrations du Sanctoral en Carême (S. Benoît, transféré de son dies natalis au jour de la translation de ses reliques...)

Annus liturgicus ita recognoscatur ut, servatis aut restitutis sacrorum temporum traditis consuetudinibus et disciplinis iuxta nostræ ætatis condiciones, ipsorum indoles nativa retineatur ad fidelium pietatem debite alendam in celebrandis mysteriis Redemptionis christinæ, maxime vero mysterio paschali. [3]

- Changements théologiques

La période post-conciliaire, avec l’avénement de la critique historique a ‘épuré’ le calendrier des saints ‘légendaires’, peut-être de manière trop rationaliste... [4]

[1] Paris, B.N., ms lat 10837, cf. DACL, VIII, c. 651-653.

[2] Sacrosanctum Concilium §111b

[3] Sacrosanctum Concilium §107b

[4] Cf. JOUNEL Pierre, Le renouveau du culte des saints dans la liturgie romaine, bibliotheca "ephemerides liturgicæ", "subsidia" 36, Rome, CLV, 1986, pp. 273 ; Calendarium Romanum ex decreto sacrosancti œcumenici concilii Vaticani II instauratum auctoritate Pauli PP. VI promulgatum, editio typica, Romæ, TPV, 1969, pp.179