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Vendredi des Quatre-Temps de Septembre

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Sommaire

  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  Office  
  Textes de la Messe  

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Dom Guéranger ne donne pas un commentaire particulier pour chacun des trois jours des Quatre-Temps de Septembre, seulement une explication générale qu’on retrouvera ici.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Station aux Saints XII Apôtres.

La station à l’« Apostoleion » romain, les vendredis des Quatre-Temps, est de règle ; et la raison de cette préférence doit être cherchée sans doute dans le fait que l’institution de cette solennité — au IVe siècle la VIe férie était aliturgique même à Rome — coïncide à peu près avec les débuts de la fondation de cette basilique, qui, durant la période byzantine, s’éleva à Rome à un haut degré de célébrité.

Il faut toutefois remarquer que l’aliturgie romaine du vendredi n’est pas primitive, puisque nous savons par Tertullien qu’au IIIe siècle les deux féries hebdomadaires (la IVe et la VIe), où se célébrait la statio avec le jeûne prolongé jusqu’à none, étaient précisément solennisées par l’offrande du Sacrifice eucharistique. Il n’est pas impossible que le jeûne des Trois Temps, les mercredi, vendredi et samedi, ait quelque lien de parenté avec cette antique habitude romaine de jeûner trois jours par semaine.

L’austère dévotion de l’âge apostolique vint à se ralentir avec le temps, aussi le pape Callixte, pour en mitiger la rigueur, réduisit les jeûnes aux seules fériés de la moisson, de la vendange et du décuvage, d’autant plus qu’ils se trouvaient correspondre ainsi aux jeûnes bibliques du troisième, du sixième et du dixième mois. Dans les documents liturgiques du moyen âge on trouve des traces nombreuses de cette sanctification hebdomadaire des mercredi, vendredi et samedi dont les lectures à la messe sont communément indiquées dans les anciens Capitula d’origine romaine.

L’antienne d’introït, commune au jeudi après le IVe dimanche de Carême, est tirée du psaume 104 et invite tous ceux qui cherchent le Seigneur à se réjouir, car ils le trouveront sûrement, et en Lui ils se désaltéreront à la source de tout bien. Beaucoup, dans un apparent service de Dieu, recherchent quae sua sunt et se trouveront eux-mêmes, c’est-à-dire la vanité et la misère.

Cherchez uniquement le Seigneur, dit le Psalmiste ; cherchez son visage, c’est-à-dire cherchez-le avec sincérité et franchise ; cherchez-le toujours, sans duplicité du cœur, sans transaction entre Lui et la nature corrompue.

Saint Benoît, dans sa Regula Monachorum fait de cette recherche de Dieu le mot d’ordre de son institut, l’unique condition pour juger de la vocation des aspirants à la vie monastique. Il ne regarde ni à la naissance, ni à l’âge, ni à la science du novice ; il est uniquement attentif à scruter l’esprit de celui-ci, pour savoir s’il recherche vraiment Dieu, et si, pour le trouver, il suit la route de l’humilité et de l’obéissance, celle-là même qui a été tracée par le Christ. Toute autre voie est mauvaise.

La collecte est commune au IVe lundi de Carême. « Faites, Seigneur, qu’en renouvelant annuellement ce jeûne sacré, notre corps et notre cœur méritent de vous plaire à vous qui êtes pur et qui aimez la pureté dans vos créatures. ». Cela veut dire que la seule abstinence rituelle, comme la pratiquent aujourd’hui les Turcs, sert fort peu. C’est l’âme qui, par le péché, a corrompu aussi le corps ; il faut donc que la première purification commence là d’où se propagea d’abord le mal.

Suit la lecture d’Osée (14, 2-10) où, en des images brillantes empruntées à la flore orientale, sont décrites les grâces nombreuses que Dieu promet à son peuple si celui-ci, repentant, abandonne le culte des idoles et se convertit au Seigneur. A voir les caresses que Dieu fait à l’âme prodigue, lorsque, contrite, elle retourne à lui, la pensée viendrait presque à l’esprit que Dieu aime le pécheur repentant plus que le juste fidèle. Il n’en est pourtant pas ainsi en réalité, car le Seigneur aime les âmes en raison du bien qu’il répand sur elles.

Le répons-graduel est commun au samedi des Quatre-Temps de Carême et provient du psaume 89 : « Tournez-vous quelque peu vers nous, ô Seigneur, et daignez écouter les prières de vos serviteurs vous qui avez été notre salut d’âge en âge. » Dieu nous traite selon nos dispositions. Il se tient loin de nous quand nous nous écartons de son sentier. Il n’écoute pas notre voix quand nous faisons la sourde oreille à ses inspirations, et, à cause des passions et surtout de l’orgueil, notre prière peut si difficilement s’élever vers le ciel qu’elle retombe au contraire comme un poids sur celui qui prie, selon la parole du Psalmiste : et oratio mea in sinu meo convertetur [1]. Pour que Dieu s’approche de nous, il est donc nécessaire que nous aussi nous approchions de lui par la conversion du cœur contrit et humilié.

La lecture évangélique de ce jour (Luc., 7, 36-50) avec le récit de la conversion de la pauvre pécheresse, ne correspond pas à la liste de Würzbourg ; peut-être cette dernière est-elle inexacte, ou bien s’agit-il de lectures de rechange. Saint Grégoire le Grand, dans sa XXXIIIe Homélie a commenté au peuple assemblé dans la basilique de Saint-Clément la conversion de Madeleine, mais nous ignorons en quelle circonstance.

Le verset de l’offertoire, tiré du psaume 102, est commun au vendredi des Quatre-Temps de Carême. « O mon âme, loue Dieu et ne mets pas en oubli la récompense qu’il a proposée à tes bonnes actions. Ton âme, comme l’aigle qui renouvelle son plumage, se sentira rajeunie. » La méditation des joies de la vie éternelle est très utile, non seulement pour nous pousser à accumuler des mérites pour le ciel, mais aussi pour détacher de plus en plus notre esprit des choses de la terre. C’est pourquoi saint Ignace disait : Quam sordet tellus cum cœlum adspicio.

La secrète, en une phrase très concise, nous décrit bien l’origine liturgique de l’antique abstinence romaine. On ne jeûne jamais sans que le divin Sacrifice consacre l’abstinence du peuple, l’offre à Dieu avec la Passion du Rédempteur et marque le terme du jeûne lui-même. C’est pourquoi aujourd’hui l’offrande eucharistique que la communauté chrétienne a présentée à l’autel est appelée le don commun du jeûne sacré. Les fruits qu’on en attend sont : l’expiation du péché, la convenable préparation et coopération à la grâce, et finalement l’obtention de l’éternité tant de fois promise.

Remarquons l’ordre de ce triple effet. Il faut d’abord écarter l’obstacle qui soustrait coupablement l’âme à l’influence miséricordieuse du Saint-Esprit, et cela s’obtient en excitant en elle les sentiments de foi et de contrition qui ramènent à Dieu ; alors commence la vie de grâce de l’âme, laquelle vie comporte nécessairement une courageuse coopération de la part de l’homme. —- Non ego, sed gratia Dei mecum, disait saint Paul. — Ensuite vient le dernier et définitif développement de cette vie surnaturelle, alors que la grâce se transforme en lumière de gloire.

Le verset pour la Communion est emprunté au psaume 118. « Éloignez de moi la honte et le mépris, puisque, Seigneur, j’ai suivi vos commandements. Votre parole, en effet, fait le sujet de ma méditation. » Ici aussi, l’ordre suivi est profond. Dès sa jeunesse, malgré les railleries de ses contemporains et du Sanhédrin, le Psalmiste a pu observer la divine loi parce que, dans la méditation continuelle de la parole de Dieu, celle-ci s’était comme transformée pour lui en sève et en sang. Maintenant il prie pour être soustrait à la honte et au mépris, et cela doit être entendu dans le sens où pria le Christ : « Père, l’heure est arrivée, glorifie ton Fils, pour que celui-ci, dans la gloire de Rédempteur et Sauveur du genre humain, puisse te glorifier et conduire tous les hommes à ton amour. »

Tant de fermeté de propos et une si grande maturité de vertu ne nous émeut-elle pas, en un prophète qui se dit lui-même adolescentulus et contemptus ? Il n’y a pourtant pas à s’étonner ; il se nourrit de l’aliment des forts, parce qu’il médite assidûment le Verbe divin. Ce n’est donc pas sans une signification profonde que le saint Évangile, pour lever quelque peu en notre faveur le voile qui recouvre l’immense sainteté de la Bienheureuse Vierge, que Dieu seul peut comprendre, nous dit simplement qu’Elle conservait en son cœur la divine parole et la méditait. Elle conservait dans son cœur le Verbe divin, avant même que son sein virginal devînt le tabernacle de ce même Verbe fait chair ; Marie méditait ce Verbe, c’est-à-dire elle en vivait intérieurement, elle se le disait, cherchant, autant qu’il est possible à une créature, à imiter en cela aussi le Père céleste qui, de toute éternité, est ineffablement heureux en se disant qu’il engendre son Verbe, inséparable de Lui. Cette fidélité de Marie dans la contemplation de la parole de Dieu fut précisément ce qui la prépara à la grâce de la Maternité divine, grâce et dignité si grande qu’au-dessus d’elle il n’y a rien autre que celle de l’éternelle Paternité elle-même et de la Spiration divine.

La collecte eucharistique de ce jour est commune à beaucoup d’autres fêtes de saints. Nous y rendons grâces à Dieu pour les dons déjà reçus, mais nous le supplions en même temps de nous en accorder de plus grands encore. Ces derniers mots : beneficia potiora semblent quelque peu obscurs, en raison de leur concision même. Quels sont donc ces dons encore plus grands que la divine Eucharistie, et que nous implorons aujourd’hui ? La réponse n’est pas difficile. La possession de Jésus dans la gloire est certainement une plus grande grâce que la sainte Communion, parce qu’ici-bas l’union avec Jésus est illuminée seulement par la foi, tandis qu’au ciel resplendit sur elle la lumière incréée et divine elle-même. Il faut ajouter que, sur la terre, l’union sacramentelle du communiant avec Jésus-Eucharistie est imparfaite parce qu’elle dépend en grande partie des dispositions de celui qui communie, tandis qu’au ciel l’union est parfaite, puisque Dieu lui-même, par les splendeurs de sa gloire, pénètre complètement l’intelligence des bienheureux, comblant tout leur désir. Il y a plus ; en cette vie, la grâce de la Communion eucharistique peut être perdue par un seul péché mortel, tandis qu’au ciel l’union béatifique exclut la possibilité de toute perte ou d’un simple relâchement de cette union du Créateur avec sa créature. En somme la sainte Eucharistie est un don immense, mais elle est en même temps le gage et comme l’anticipation d’une autre faveur plus précieuse encore, à laquelle nous devons aspirer continuellement, surtout quand nous recevons la sainte Communion. Disons-la avec les mots du Docteur Angélique : Iesu, quem velatum nunc adspicio, Oro, fiat illud quod tam sitio. Ut Te revelata cernens facie, Visu sim beatus tuae gloriae.

L’Agneau pascal symbolise la divine Eucharistie. De même que les Israélites devaient manger en grande hâte, en vêtements de voyage, le bâton à la main, parce qu’ils allaient sortir d’Égypte et se diriger vers la Palestine, ainsi les chrétiens doivent s’approcher du banquet eucharistique avec un grand détachement de tout ce qui appartient à cette terre d’exil et avec une immense nostalgie du ciel.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

On trouvera le commentaire général de Dom Pius Parsch sur les Quatre-Temps de Septembre ici. L’Église lave, comme Madeleine pénitente, les pieds de son Époux.

La Messe (Laetetur).Le jour présent est le grand jour de pénitence et de repentir pour le trimestre écoulé. Nous voulons rassembler aujourd’hui « nos innombrables péchés, offenses et négligences Ides trois derniers mois et en faire pénitence. Nous nous rendons en esprit à l’église des Douze Apôtres, dans laquelle nous avons été réconciliés le Jeudi-Saint. Aussi entrons-nous en vêtements de pénitence, comme une pécheresse, dans la maison de Dieu ; nous arrosons et lavons des larmes de notre pénitence les pieds du Seigneur, mais nous recevons aussi de la bouche du Christ la parole de consolation : Beaucoup de péchés vous sont pardonnés. Cette joyeuse assurance que nous recevons, nous aussi, réellement, de la grâce du pardon donne à la messe un caractère de joie (Intr.) et d’action de grâces (Offert.). Le jour présent conviendrait bien pour la confession.

Nous commençons la messe : Joyeusement nous cherchons, à l’Introït, « le visage de Dieu », c’est-à-dire l’autel ; tout le psaume 104 est une hymne à Dieu plein de sollicitude. Comme il s’est montré bon à notre égard pendant tout le trimestre passé ! (Le psaume entier convient parfaitement pour un retour sur le passé).

Les deux lectures sont consacrées à la pénitence et au renouvellement spirituel. Le prophète Osée adresse à notre âme de graves paroles d’avertissement : « Reviens, Israël, au Seigneur, car tu es tombé par ta propre iniquité. Reviens au Seigneur avec des paroles de repentir : Fais cesser mon iniquité... » Mais nous entendons aussi la consolation : « Je veux guérir vos plaies. Et encore : Si vous revenez à Dieu, je serai la « rosée » qui fécondera le sol de l’âme ; et Israël (l’Église et l’âme) connaîtra la prospérité comme un vignoble fertile ; nous fleurirons comme le lis, comme l’olivier.

« Reviens, Israël ! », dit l’Épître ; « reviens à nous, ô Seigneur ! », répond comme un écho le Graduel.

L’Évangile nous présente le récit, d’une beauté impérissable, de la conversion de la pécheresse. Aujourd’hui, Madeleine pénitente, c’est l’Église. L’Église marche sur les traces de son Époux qui, bien que pur de tout péché, a pris sur lui les péchés du monde et les a expiés sur la Croix ; de même l’Église, qui est l’Épouse sans tache, sans ride, doit pourtant pleurer dans la pénitence et la douleur, parce que ses enfants sont encore dans les liens du péché et de l’imperfection. C’est que les vertus et la beauté de ses enfants sont les joyaux et la parure de l’Église, épouse et mère, en qui l’Époux trouve dès maintenant ses délices, alors que, par contre, toute faute de ses enfants déshonore la mère et lui ravit une perle de sa parure. Aidons aujourd’hui notre mère à écarter les rides du trimestre passé. Aujourd’hui, Madeleine, c’est aussi notre âme pénitente qui s’approche de Jésus dans l’église pour témoigner de son repentir et de son affectueux abandon. « Si nous pratiquons les bonnes œuvres, nous oignons les pieds de Jésus ; si nous nous tenons aux pieds du Seigneur, nous montrons que nous suivons ses traces ; si nous témoignons de l’amour et de la compassion aux pauvres, nous lavons ses pieds avec nos larmes » (saint Grégoire, au bréviaire).

Au Saint Sacrifice, il nous donne la bienheureuse assurance : « Tes péchés te sont pardonnés. » Il rend à notre âme une jeunesse nouvelle, florissante, semblable à celle de l’aigle » (Offert.) et éloigne d’elle « la honte et l’opprobre » du péché (Comm.).

Office

Leçons des Matines

Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
En ce temps-là : Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Et étant entré dans la maison du pharisien, il se mit à table. Et le reste.

Homélie de saint Grégoire, Pape.

Première leçon. Quel est donc celui que représente le Pharisien présumant de sa fausse justice, si ce n’est le peuple juif ; quelle est celle que désigne la femme pécheresse, suivant les pas du Seigneur et pleurant, si ce n’est la Gentilité convertie ? Elle vint avec un vase d’albâtre, répandit le parfum, se tint en arrière aux pieds du Seigneur, inonda ses pieds de ses larmes, les essuya avec ses cheveux, et elle ne cessa de baiser ces mêmes pieds qu’elle inondait et essuyait. C’est donc nous que cette femme représente, si, après nos péchés, nous retournons au Seigneur de tout cœur, si nous imitons les pleurs de sa pénitence. Que veut en effet dire ce parfum, si ce n’est la bonne odeur de notre réputation ? C’est pourquoi saint Paul dit : « Nous sommes en tout lieu pour Dieu la bonne odeur du Christ. »

Deuxième leçon.Si donc nous faisons des œuvres bonnes, qui répandent dans l’Église l’odeur d’une bonne réputation, que faisons-nous en ce qui concerne le corps du Seigneur, sinon de l’inonder de parfum ? Mais la femme se tint aux pieds de Jésus : nous nous mettons devant les pieds du Seigneur quand nous nous opposons à ses voies par nos péchés ; mais si nous nous convertissons après nos fautes et embrassons une pénitence sincère, alors nous nous tenons en arrière, à ses pieds, car nous voulons suivre ses pas au lieu de les arrêter. La femme arrose ses pieds de ses larmes : ce que nous faisons aussi vraiment si, par un sentiment de compassion, nous nous inclinons vers le moindre des membres du Seigneur, si nous prenons part à la souffrance de ses saints dans la tribulation ; si, leur tristesse, nous la considérons comme notre tristesse.

Troisième leçon.Nous essuyons donc de nos cheveux les pieds du Seigneur, lorsque nous montrons notre pitié pour ses saints, auxquels nous compatissons par charité, même au moyen de notre superflu : de telle façon que notre esprit souffre dans sa compassion, au point qu’une main généreuse montre le sentiment vif de la douleur. Celui-là en effet mouille de ses larmes les pieds du Rédempteur, mais ne les essuie pas de ses cheveux, qui compatit, il est vrai, à la douleur de son prochain, mais ne lui vient pas en aide de son superflu. Il pleure, mais il n’essuie pas, celui qui lui présente les paroles de la douleur, mais qui, ne lui présentant pas ce qui lui manque, n’enlève pas du tout la force de la douleur. La femme baise les pieds qu’elle essuie ; ce que nous aussi nous faisons véritablement, si nous aimons ardemment ceux que nous soutenons de notre libéra- ;lité, de façon que le besoin du prochain ne nous soit pas à charge ; que son indigence, que nous soulageons, ne nous soit pas un fardeau et que, alors que la main présente le nécessaire, notre esprit ne soit pas engourdi loin de l’affection.

Ant. du Benedictus à Laudes Une femme, * qui était une pécheresse dans la ville, se tenant derrière lui, à ses pieds, se mit à arroser ses pieds de ses larmes, et elle les essuyait avec les cheveux de sa tête, et elle baisait ses pieds et les oignait de parfum.

Textes de la Messe

FERIA SEXTA
Quatuor Temporum Septembris

VENDREDI
des Quatre-Temps de Septembre

II Classis
2ème Classe
Statio ad Ss. duodecim Apostolos
Station aux Douze-Apôtres
Ant. ad Introitum. Ps. 104, 3-4.Introït
Lætétur cor quæréntium Dóminum : quærit e Dóminum, et confirmámini : quǽrite fáciem eius semper.Que le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur, se réjouisse : cherchez le Seigneur et soyez fortifiés, cherchez sans cesse sa face.
Ps. ibid., 1.
Confitémini Dómino et invocáte nomen eius : annuntiáte inter gentes ópera eius.Louez le Seigneur et invoquez son nom, annoncez ses pauvres parmi les peuples.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, observatiónes sacras ánnua devotióne recoléntes, et córpore tibi placeámus et mente. Per Dóminum.Faites-nous la grâce, nous vous en prions, Dieu tout-puissant, qu’en observant religieusement chaque année ces saintes pratiques, nous vous soyons agréables, et dans nos corps et dans nos âmes.
Léctio Osee Prophétæ.Lecture du Prophète Osée.
Osee 14, 2-10.
Hæc dicit Dóminus Deus : Convértere, Israël, ad Dóminum, Deum tuum : quóniam corruísti in iniquitáte tua. Tóllite vobíscum verba, et convertímini ad Dóminum et dícite ei : Omnem aufer iniquitátem, áccipe bonum : e reddémus vítulos labiórum nostrórum. Assur non salvábit nos, super equum non ascendémus, nec dicémus ultra : Dii nostri ópera mánuum nostrárum : quia eius, qui in te est, miseréberis pupílli. Sanábo contritiónes eórum, díligam eos spontánee : quia avérsus est furor meus ab eis. Ero quasi ros, Israël germinábit sicut lílium, et erúmpet radix eius ut Líbani. Ibunt rami eius, et erit quasi olíva glória eius : et odor eius ut Líbani. Converténtur sedéntes in umbra eius : vivent trítico, et germinábunt quasi vínea : memoriále eius sicut vinum Líbani. Ephraim quid mihi ultra idóla ? ego exáudiam, et dírigam eum ego ut abíetem viréntem : ex me fructus tuus invéntus est. Quis sápiens, et intélleget ista ? intéllegens, et sciet hæc ? Quia rectæ viæ Dómini, et iusti ambulábunt in eis : prævaricatóres vero córruent in eis.Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Convertis-toi, Israël, au Seigneur ton Dieu, puisque tu es tombé par ton iniquité. Apportez avec vous des paroles, et convertissez-vous au Seigneur ; dites-lui : Enlevez toutes les iniquités, recevez le bien et nous vous offrirons, au lieu de taureaux, l’hommage de nos lèvres. Assur ne nous sauvera pas, nous ne monterons pas sur des chevaux, et nous ne dirons plus : Les œuvres de nos mains sont nos dieux ; parce que vous aurez pitié de l’orphelin, qui est chez vous. Je guérirai leurs brisures, je les aimerai par une pure bonté, car ma fureur s’est détournée d’eux. Je serai comme la rosée ; Israël germera comme le lis, et sa racine s’élancera comme celle du Liban. Ses branches s’étendront, sa gloire sera semblable à l’olivier, et son parfum comme celui du Liban. Ils reviendront s’asseoir sous son ombre ; ils vivront de froment et ils germeront comme la vigne ; leur renommée sera comme celle du vin du Liban. Ephraïm, qu’ai-je à faire encore avec les idoles ? C’est moi qui l’exaucerai et qui le ferai croître comme un sapin verdoyant ; c’est moi qui te ferai porter ton fruit. Qui est sage, pour comprendre ces choses ? Qui a l’intelligence, pour les connaître ? Car les voies du Seigneur sont droites, et les justes y marcheront ; mais les prévaricateurs y périront.
Graduale. Ps. 89, 13 et 1.Graduel
Convértere, Dómine, aliquántulum, et deprecáre super servos tuos.Tournez-vous un peu vers nous, Seigneur. Laissez-vous fléchir par les prières de vos serviteurs.
V/. Dómine, refúgium factus es nobis, a generatióne et progénie.Seigneur, vous avez été notre refuge de génération en génération.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.Lecture du Saint Evangile selon saint Luc.
Luc. 7, 36-50.
In illo témpore : Rogábat Iesum quidam de pharisǽis, ut manducáret cum illo. Et ingréssus domum pharisǽi, discúbuit. Et ecce múlier, quæ erat in civitáte peccátrix, ut cognóvit, quod accubuísset in domo pharisǽi, áttulit alabástrum unguénti : et stans retro secus pedes eius, lácrimis cœpit rigáre pedes eius, et capíllis cápitis sui tergébat, et osculabátur pedes eius, et unguénto ungébat. Videns autem pharisǽus, qui vocáverat eum, ait intra se, dicens : Hic si esset Prophéta, sciret útique, quæ et qualis est múlier, quæ tangit eum : quia peccátrix est. Et respóndens Iesus, dixit ad illum : Simon, hábeo tibi áliquid dícere. At ille ait : Magíster, dic. Duo debitóres erant cuidam fæneratóri : unus debébat denários quingéntos, et álius quinquagínta. Non habéntibus illis, unde rédderent, donávit utrísque. Quis ergo eum plus díligit ? Respóndens Simon, dixit : Æstimo, quia is, cui plus donávit. At ille dixit ei : Recte iudicásti. Et convérsus ad mulíerem, dixit Simóni : Vides hanc mulíerem ? Intrávi in domum tuam, aquam pédibus meis non dedísti : hæc autem lácrimis rigávit pedes meos et capíllis suis tersit. Osculum mihi non dedísti : hæc autem, ex quo intrávit, non cessávit osculári pedes meos. Oleo caput meum non unxísti : hæc autem unguénto unxit pedes meos. Propter quod dico tibi : Remittúntur ei peccáta multa, quóniam diléxit multum. Cui autem minus dimíttitur, minus díligit. Dixit autem ad illam : Remittúntur tibi peccáta. Et cœpérunt, qui simul accumbébant, dícere intra se : Quis est hic, qui étiam peccáta dimíttit ? Dixit autem ad mulíerem : Fides tua te salvam fecit : vade in pace.En ce temps-là, un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Et étant entré dans la maison du pharisien, il se mit à table. Et voici qu’une femme, qui était une pécheresse dans la ville, ayant su qu’il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d’albâtre, rempli de parfum ; et se tenant derrière lui, à ses pieds, elle se mit à arroser ses pieds de ses larmes, et elle les essuyait avec les cheveux de sa tête, et elle baisait ses pieds et les oignait de parfum. Voyant cela, le pharisien qui l’avait invité dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il saurait certainement qui et de quelle espèce est la femme qui le touche ; car c’est une pécheresse. Et Jésus, prenant la parole, lui dit : Simon, j’ai quelque chose à te dire. Il répondit : Maître, dites. Un créancier avait deux débiteurs, l’un devait cinq cents deniers, et l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi les rendre, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel donc l’aimera davantage ? Simon répondit : Je pense que c’est celui auquel il a remis davantage. Jésus lui dit : Tu as bien jugé. Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : Tu vois là cette femme ? Je suis entré dans ta maison : tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds ; mais elle a arrosé mes pieds de ses larmes, et elle les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser ; mais elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé de baiser mes pieds. Tu n’as pas oint ma tête d’huile ; mais elle, elle a oint mes pieds de parfum. C’est pourquoi, je te le dis, beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on remet moins, aime moins. Alors il dit à cette femme : Tes péchés te sont remis. Et ceux qui étaient à table avec lui commencèrent à dire en eux-mêmes : Quel est celui-ci, qui remet les péchés ? Et il dit à la femme : Ta foi t’a sauvée ; va en paix.
Ant. ad Offertorium. Ps. 102, 2 et 5.Offertoire
Benedic, anima mea, Dómino, et noli oblivísci omnes retributiones eius : et renovábitur, sicut áquilæ, iuvéntus tua.Bénis le Seigneur, ô mon âme ; n’oublie jamais tous ses bienfaits et ta jeunesse sera renouvelée comme celle de l’aigle.
Secreta.Secrète
Accépta tibi sint, Dómine, quǽsumus, nostri dona ieiúnii : quæ et expiándo nos tua grátia dignos effíciant, et ad sempitérna promíssa perdúcant. Per Dóminum.Nous vous en supplions, Seigneur, que l’offrande de notre jeûne vous soit agréable ; qu’en nous faisant expier nos fautes, il nous rende dignes de votre grâce et qu’il nous conduise aux biens éternels que vous nous avez promis.
Præfatio Communis. Préface Commune .
Ant. ad Communionem. Ps. 118,22 et 24.Communion
Aufer a me oppróbrium et contémptum, quia mandáta tua exquisívi, Dómine : nam et testimónia tua meditátio mea est.Écartez de moi l’opprobre et le mépris, Seigneur, parce que j’ai cherché à observer vos commandements ; vos enseignements sont en effet l’objet de ma méditation.
Postcommunio.Postcommunion
Quǽsumus, omnípotens Deus : ut, de percéptis munéribus grátias exhibéntes, benefícia potióra sumámus. Per Dóminum.Nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, faites que, vous rendant grâces des dons que nous avons reçus, nous recevions des bienfaits encore plus grands.

[1] Ps. XXXIV, 13.