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09/11 St Théodore, martyr

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Martyr à Amasée (Pont) vers 306. Commémoré par le Byzantins le 17 février.

Le 9 novembre semble être la date anniversaire de la dédicace de l’église qui lui est consacrée à Rome au pied du Palatin (VIe ou début VIIe siècle).

La fête est attestée au VIIème siècle par les livres liturgiques. Elle s’est toujours maintenue depuis lors même quand elle a été concurrencée par la Dédicace du Latran.

Textes de la Messe

eodem die 9 novembris
ce même 9 novembre
Sancti Theodori
Saint THÉODORE
Martyris
Martyr
Commemoratio
Commémoraison
Missa Lætábitur, de Communi unius Martyris 4 loco, cum orationibus ut infra :Messe Lætábitur, du Commun d’un Martyr 4, avec les oraisons ci-dessous :
Oratio.Collecte
Deus, qui nos beáti Theodóri Mártyris tui confessióne gloriósa circúmdas et prótegis : præsta nobis ex eius imitatióne profícere, et oratióne fulcíri. Per Dóminum nostrum.O Dieu, qui nous donnez la glorieuse profession de foi de votre bienheureux Martyr Théodore, comme appui et protection, accordez-nous la grâce de profiter de ses exemples, et d’être soutenus de ses prières.
SecretaSecrète
Súscipe, Dómine, fidélium preces cum oblatiónibus hostiárum : et, intercedénte beáto Theodóro Mártyre tuo, per hæc piæ devotiónis offícia ad cæléstem glóriam transeámus. Per Dóminum.Agréez, Seigneur, les prières des fidèles avec l’offrande des hosties, et faites que le bienheureux Théodore, votre Martyr, intercédant en notre faveur, nous parvenions, en accomplissant ces devoirs d’une pieuse dévotion, à la gloire céleste.
PostcommunioPostcommunion
Súscipe, Dómine, fidélium preces cum oblatiónibus hostiárum : et, intercedénte beáto Theodóro Mártyre tuo, per hæc piæ devotiónis offícia ad cæléstem glóriam transeámus. Per Dóminum.Accordez-nous, s’il vous plaît, Seigneur, que grâce à l’intercession de votre bienheureux Martyr Théodore, nous gardions dans un cœur pur ce que notre bouche a reçu.

Office

Leçon des Matines avant 1960

Neuvième leçon. Théodore, soldat chrétien, sous le règne de l’empereur Maximien, fut arrêté pour avoir incendié un temple d’idoles. Le préfet de la légion promit de lui faire grâce, si, repentant de son action, il voulait maudire la foi chrétienne ; mais Théodore demeura inébranlable dans la confession de sa foi. Conduit en prison, où le bourreau le déchira avec des ongles de fer et lui mit les côtes à nu, le Martyr, plein d’allégresse, chantait ce verset : « Je bénirai le Seigneur en tout temps. » C’est pourquoi on le jeta dans un bûcher ardent, où, priant et louant Dieu, il rendit son âme au Christ, le cinquième jour des ides de novembre. La matrone Eusébie enveloppa le corps du martyr d’un linceul et l’ensevelit dans son domaine.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

A la mémoire du grand Martyr brûlé vif, le soldat « conscrit » Théodore d’Amasée, que célébra saint Grégoire de Nysse, qu’honore au pied du Palatin Rome même, et qui eut trois églises de son nom dans Constantinople, disons avec l’Église latine en ce jour : O Dieu qui nous entourez, comme d’une protection, de la confession glorieuse du bienheureux Théodore, votre Martyr ; accordez-nous de profiter de ses exemples, d’être soutenus de sa prière. Par Jésus-Christ.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Voici l’un des saints orientaux les plus célèbres et les plus vénérés dans tout le monde antique. Ce martyr soldat mourut à Amasée, mais ses reliques furent vénérées de toute antiquité à Euchaita, où chaque année, le jour de sa fête, malgré la rigueur de la saison, affluait un nombre immense de pèlerins. C’est devant ce tombeau que saint Grégoire de Nysse prononça son beau panégyrique de saint Théodore.

Presque toutes les grandes villes du monde byzantin eurent, de toute antiquité, leur sanctuaire du mégalo martyr Théodore ; Rome également, dès le VIIe siècle, voulut avoir le sien. Elle l’obtint en plein centre oriental, et même impérial, car il s’élève au pied même du Palatin. Entre le Titre d’Anastasie et Sainte-Marie-Antique on dédia au martyr patron des armées, une ancienne rotonde que certains archéologues voudraient identifier maintenant avec le templum divi Augusti. En raison de ses diverses Restaurations, ce temple circulaire de Saint-Théodore n’a conservé de cette première période byzantine que la mosaïque de l’abside. On y voit, assis sur le globe terrestre, le divin Sauveur, entouré des saints Pierre, Paul, Théodore et d’un autre qu’on n’a pu identifier avec certitude.

A Rome, les mères portaient jadis à la rotonde de saint Théodore leurs enfants gravement malades, en vue d’obtenir la bénédiction du Mégalo martyr ; c’était un vestige de l’ancienne et traditionnelle dévotion envers lui.

C’est pour avoir bien mérité des armées et des malades, que dès le moyen âge saint Théodore entra dans le Sacramentaire Grégorien, et, par suite, dans le missel, bien avant que la fête de la dédicace de la basilique du Latran ne supplantât, comme il est advenu, la messe du Mégalomartyr, jadis patron incontesté des milices impériales du Palatin. La messe Laetábitur est du commun, mais les collectes sont spéciales.

Pour ce jour, le lectionnaire de Würzbourg [1] indique le passage évangélique de saint Luc (XXI, 14-19) qui, dans notre missel, fait partie de la lecture assignée à la fête des martyrs Vincent et Anastase le 22 janvier.

Secrète. — « Recevez, Seigneur, les prières dont vos fidèles accompagnent l’offrande de ces hosties ; et, par l’intercession de votre bienheureux martyr Théodore, faites que le pieux hommage de notre dévotion nous élève jusqu’à la gloire du ciel. »
Il arrive que la phrase latine soit si concise qu’elle ne puisse être traduite en langue vulgaire qu’au moyen d’une périphrase. C’est ainsi que l’expression de la Secrète de ce jour : haec piae devotionis officia inclut cette idée que le sacrifice eucharistique correspond, de notre côté, à un devoir précis : officium ; devoir qui est la conséquence de notre devotio, c’est-à-dire de notre consécration — devovere — baptismale au culte de la Divinité.

Après la Communion. — « Par les prières de votre bienheureux martyr Théodore, faites, Seigneur, que la participation sacramentelle à vos Mystères soit accompagnée de la digne communion de l’esprit. »
Qu’elle est belle et profonde, cette collecte qui s’inspire d’une célèbre distinction de saint Augustin, adoptée par saint Thomas d’Aquin : aliud est Sacramentum, aliud virtus Sacramenti (Tract. XXVI in Iohan.).

Le Sacramentum est un pain de vie ; encore faut-il, pour qu’il puisse nous nourrir vraiment, que notre organisme soit sain et que nous nous l’assimilions convenablement.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Saint Théodore. — Le saint, qui était un soldat chrétien, mit le feu au temple de Cybèle, la mère des dieux (303), à Amasée. Le préfet de la légion lui promit le pardon s’il se repentait et reniait la foi chrétienne. Mais Théodore demeura ferme dans la confession de la foi ; il fut pour ce motif jeté en prison et déchiré avec des griffes de fer qui mirent ses côtes à nu. Mais, au milieu des pires tortures, il chantait joyeusement : « Je veux bénir le Seigneur en tout temps ; sa louange sera toujours dans ma bouche ! » (Ps. 33). Il mourut sur le bûcher, le 9 novembre, en priant et en chantant des cantiques au Christ. Saint Grégoire de Nysse prononça sur lui un brillant panégyrique. Pratique : Nous sommes frappés par le courage de ce saint militaire. Au milieu des plus grandes tortures il chante des hymnes de louange ! Et nous qui sommes si lâches et si craintifs devant la souffrance ! Dieu ne nous impose pas de pareilles tortures, mais il veut que nous supportions avec patience les petites peines. L’exemple du martyr est pour nous une force.

[1] DIE VIIII MEN. NOVEM. NT. SCI. THEODORI lec. sci. eu. sec. Luc. K. CCLI. Ponite in cordibus uestris usq. in patientia vestra possidebitis animas uestras.