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30/11 St André, apôtre

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Sommaire

  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  Leçons des Matines  
  Textes de la Messe  

La liturgie du jour de la fête de St André est indissociable de celle de sa Vigile, malheureusement supprimée en 1955 [1]. On se reportera donc aux commentaires liturgiques et aux textes de l’Office et de la Messe de la Vigile, pour avoir une vue complète de la manière dont Rome célébrait d’un culte spécial le frère de Pierre, celui qui amena Pierre à Jésus.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Cette fête est destinée, chaque année, à clore majestueusement le Cycle catholique qui s’éteint, ou à briller en tête du nouveau qui vient de s’ouvrir. Certes, il était juste que, dans l’Année Chrétienne, tout commençât et finît par la Croix, qui nous a mérité chacune des années qu’il plaît à la miséricorde divine de nous octroyer, et qui doit paraître au dernier jour sur les nuées du ciel, comme un sceau mis sur les temps.

Nous disons ceci, parce que tout fidèle doit savoir que saint André est l’Apôtre de la Croix. A Pierre, Jésus-Christ a donné la solidité de la Foi ; à Jean, la tendresse de l’Amour ; André a reçu la mission de représenter la Croix du divin Maître. Or, c’est à l’aide de ces trois choses, Foi, Amour et Croix, que l’Église se rend digne de son Époux : tout en elle retrace ce triple caractère. C’est donc pour cela qu’après les deux Apôtres que nous venons de nommer, saint André est l’objet d’une religion toute particulière dans la Liturgie universelle.

Mais lisons les gestes de l’héroïque pêcheur du lac de Génésareth, appelé à devenir plus tard le successeur du Christ lui-même, et le compagnon de Pierre sur l’arbre de la Croix. L’Église les a puisés dans les anciens Actes du Martyre du saint Apôtre, dressés parles prêtres de l’Église de Patras, qu’il avait fondée. L’authenticité de ce monument vénérable a été contestée par les Protestants, qui y trouvent plusieurs choses qui les contrarient ; en quoi ils ont été imités par plusieurs critiques des XVIIe et XVIIIe siècles, tant en France qu’à l’étranger. Néanmoins, ces Actes ont pour eux un bien plus grand nombre d’érudits catholiques, parmi lesquels nous nous plaisons à citer, à côté du grand Baronius, Labbe, Noël Alexandre, Galland, Lumper, Morcelli, etc. Toutes les Églises de l’Orient et de l’Occident, qui ont inséré ces Actes dans leurs divers Offices de saint André, sont bien aussi de quelque poids, ainsi que saint Bernard, qui a bâti sur eux ses trois beaux Sermons sur saint André.

C’est vous, ô bienheureux André ! que nous rencontrons le premier aux abords de ce chemin mystique de l’Avent où nous marcherons bientôt, cherchant notre divin Sauveur Jésus-Christ ; et nous remercions Dieu de ce qu’il a bien voulu nous ménager une telle rencontre. Quand Jésus, notre Messie, se révéla au monde, vous aviez déjà prêté une oreille docile au saint Précurseur qui annonçait son approche, et vous fûtes des premiers parmi les mortels à confesser, dans le fils de Marie, le Messie promis dans la Loi et les Prophètes. Mais vous ne voulûtes pas rester seul confident d’un si merveilleux secret, et bientôt vous fîtes part de la Bonne Nouvelle à Pierre votre frère, et vous l’amenâtes à Jésus.

Saint Apôtre, nous aussi nous désirons le Messie, le Sauveur de nos âmes ; puisque vous l’avez trouvé, daignez donc aussi nous amener à lui. Nous mettons sous votre protection cette sainte carrière d’attente et de préparation qu’il nous reste à traverser, jusqu’au jour où ce Sauveur si attendu paraîtra dans le mystère de sa merveilleuse Naissance. Aidez-nous à nous rendre dignes de le voir au milieu de cette nuit radieuse où il apparaîtra. Le baptême de la pénitence vous prépara à recevoir la grâce insigne de connaître le Verbe de vie ; obtenez-nous d’être vraiment pénitents et de purifier nos cœurs, durant ce saint temps, afin que nous puissions contempler de nos yeux Celui qui a dit : Heureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu.

Vous êtes puissant pour introduire les âmes auprès du Seigneur Jésus, ô glorieux André ! Puisque celui-là même que le Seigneur devait établir Chef de tout le troupeau, fut présenté par vous à ce divin Messie. Nous ne doutons pas que le Seigneur n’ait voulu, en vous appelant à lui en ce jour, assurer votre suffrage aux chrétiens qui cherchant de nouveau, chaque année, Celui en lequel vous vivez à jamais, viennent vous demander la voie qui conduit à lui.

Cette voie, vous nous l’enseignez, est la voie de la fidélité, de la fidélité jusqu’à la Croix. Vous y avez marché avec courage ; et parce que la Croix conduit à Jésus-Christ, vous avez aimé la Croix avec passion. Priez, ô saint Apôtre ! Afin que nous comprenions cet amour de la Croix ; afin que, l’ayant compris, nous le mettions en pratique. Votre frère nous dit dans son Epître : Puisque le Christ a souffert dans la chair, armez-vous, mes frères, de cette pensée. (I Petr. 4, 1.) Vous, ô bienheureux André ! Vous nous présentez aujourd’hui le commentaire vivant de cette maxime. Parce que votre Maître a été crucifié, vous avez voulu l’être aussi. Du haut de ce trône où vous vous êtes élevé par la Croix, priez donc, afin que la Croix soit pour nous l’expiation des péchés qui nous couvrent, l’extinction des flammes mondaines qui nous brûlent, enfin, le moyen de nous unir par l’amour à Celui que son amour seul y a attaché.

Mais, quelque importantes et précieuses que soient pour nous les leçons de la Croix, souvenez-vous, ô grand Apôtre ! Que la Croix est la consommation, et non le principe. C’est le Dieu enfant, c’est le Dieu de la crèche qu’il nous faut d’abord connaître et goûter ; c’est l’Agneau de Dieu que vous désigna saint Jean, c’est cet Agneau que nous avons soif de contempler. Le temps qui va s’ouvrir est celui de l’Avent, et non celui de la dure Passion du Rédempteur. Fortifiez donc notre cœur pour le jour du combat ; mais ouvrez-le en ce moment à la componction et à la tendresse. Nous plaçons sous votre patronage le grand œuvre de notre préparation à l’Avènement du Christ en nos cœurs.

Souvenez-vous aussi, bienheureux André, de la sainte Église dont vous êtes une des colonnes, et que vous avez arrosée de votre sang ; levez vos mains puissantes pour elle, en présence de Celui pour lequel elle milite sans cesse. Demandez que la Croix qu’elle porte en traversant ce monde soit allégée, et priez aussi afin qu’elle aime cette Croix, et qu’elle y puise sa force et son véritable honneur. Souvenez-vous en particulier de la sainte Église Romaine, Mère et Maîtresse de toutes les autres, et lui obtenez la victoire et la paix par la Croix, à cause du tendre amour qu’elle vous porte. Visitez de nouveau, dans votre Apostolat, l’Église de Constantinople, qui a perdu la vraie lumière avec l’unité, parce qu’elle n’a pas voulu rendre hommage à Pierre, votre frère, que vous avez honoré comme votre Chef, pour l’amour de votre commun Maître. Enfin, priez pour le royaume d’Écosse, qui depuis trois siècles a oublié votre douce tutelle ; obtenez que les jours de l’erreur soient abrégés, et que cette moitié de l’Ile des Saints rentre bientôt, avec l’autre, sous la houlette de l’unique Pasteur.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Nonobstant l’usage médiéval de célébrer aujourd’hui la synaxe au Vatican, où la rotonde du pape Symmaque dédiée au frère de saint Pierre était en grande vénération, nous croyons pourtant que, primitivement, la station avait lieu dans la basilique de Junius Bassus sur l’Esquilin, jadis consacrée à saint André par le pape Simplice (468-483).

Les différentes messes en l’honneur de saint André conservées dans le Sacramentaire Léonien semblent en effet l’écho de la célébrité de cette consécration, célébrité qui, d’ailleurs, nous est attestée aussi par l’épigraphe dédicatoire gravée dans l’abside de l’édifice :

HAEC • TIBI • MENS • VALILAE • DEVOVIT • PRAEDIA • CHRISTE
CVI • TESTATOR • OPES • DETVLIT • IPSE • SVAS
SIMPLICIVSQVE • PAPA • SACRIS • CAELESTIBVS • APTANS
EFFECIT • VERE • MVNERIS • ESSE • TVI
ET • QVOD • APOSTOLICI • DEESSENT • LIMINA • NOBIS
MARTYRIS • ANDREAE • NOMINE • COMPOSVIT
VTITVR • HAC • HAERES • TITVLIS • ECCLESIA • IVSTIS
SVCCEDENSQVE • DOMO - MYSTICA • IVRA • LOCAT
PLEBS • DEVOTA • VENI • PERQVE • HAEC • COMMERCIA • DISCE
TERRENO • CENSV • REGNA • SVPERNA • PETI.

On voit par cette inscription qu’un Goth nommé Valila (appelé en d’autres documents Flavius Theodovius), devenu, on ne sait comment, possesseur de l’antique basilique civile somptueusement bâtie par le consul Junius Bassus (+ 317), désigna pour son héritier Jésus-Christ. Peut-être agit-il ainsi à l’instigation de son épouse — d’où l’appellation de la basilique, kata Barbara Patricia. Le pape Simplice adapta la basilique à sa nouvelle destination, et comme il n’y avait alors à Rome aucun temple dédié à l’apôtre saint André, il voulut lui donner son nom. Il faut tenir compte du fait que, le 3 mars 357, le corps de saint André avait été transféré de Fatras à Constantinople, et, par les soins des Byzantins, le culte du Protodite [2] eut immédiatement une rapide diffusion dans tout l’Empire. A la différence de l’office (rédigé beaucoup plus tardivement et peut-être à Rome) où les actes apocryphes de saint André ont été exploités sans trop de scrupule, les deux messes de l’Apôtre, celle de la vigile comme celle de la fête, se distinguent par une solennelle et élégante noblesse. Apocrypha nescit Ecclesia, avait dit jadis saint Jérôme. Et, de fait, ni les lectures, ni les antiennes, ni les collectes du Missel ne contiennent aucune allusion à ces écrits sans autorité.

L’introït est tiré du psaume 138, dont nous avons déjà parlé à propos du graduel de la nuit précédente. Cette puissance des divins conseils s’est révélée particulièrement dans la manière dont le Seigneur a agi pour la conversion du monde. Il a voulu confondre toute la sagesse humaine, en donnant pour base à son Église, tour et rempart de sagesse divine, douze pauvres pêcheurs.

Dans la collecte nous faisons des vœux pour que l’Apôtre continue dans le ciel, par sa prière, ce ministère qu’il commença ici-bas par sa prédication :

La lecture suivante, tirée de l’Épître aux Romains, et assignée aussi à la fête de ce jour par le Comes de Würzbourg, explique l’universalité de la vocation des Gentils à la foi, et la sublimité de l’apostolat catholique, dont l’efficacité s’étend aux confins du monde. Personne ne peut toutefois assumer de sa propre initiative cette mission de paix et de salut. L’Apôtre est un envoyé, lequel, par conséquent, vient de la part d’un autre et nous rapporte sa parole. Or Jésus a confié l’apostolat exclusivement aux Douze et à leurs successeurs, qui seuls ont le droit d’aller dans le monde entier pour enseigner et baptiser. Les hérétiques ne peuvent prétendre à semblable liberté, car on devrait leur répondre : « Comme champ d’apostolat, Jésus a assigné aux siens le monde entier. Qui êtes-vous, vous qui venez en retard et qui lancez la faux sur la moisson d’autrui ? Qui vous a envoyés ? De quel droit vous servez-vous des divines Ecritures que Jésus a confiées à l’Église ? Ce droit de l’Église catholique est, en outre, passé en prescription, puisqu’elle en usait avant que ne fussent nés ni Cérinthe, ni Arius, ni Luther, ni Calvin. Il n’y a donc pas de place pour vous. »

Le répons est tiré du psaume 44, qui décrit la fécondité virginale de l’Église et la gloire de sa lignée de saints. Suit le verset alléluiatique en l’honneur de l’Apôtre : « Le Seigneur a aimé André comme un parfum de suavité. Alléluia. » C’est là le Christi bonus odor, mentionné aussi par saint Paul ; et cette « bonne odeur du Christ », qui, dans le ciel, attire les complaisances de Dieu, amène sur la terre les âmes à la foi chrétienne.

La lecture évangélique (Matt., 4, 18-22) concernant la vocation de saint André à l’apostolat, enseigne une vérité très importante pour la vie spirituelle. André, Pierre et Jean ne possédaient qu’un pauvre filet et leurs familles étaient exemplaires. Toutefois le Sauveur voulut que ses apôtres fussent entièrement dépouillés de tout, entièrement libres, sans attaches de parenté ou d’affections purement humaines. Voilà la vraie liberté évangélique, celle qui aligne dans le cœur de l’ouvrier apostolique un seul amour, celui du Christ, et qui ne lui permet qu’un seul intérêt, celui du bien des âmes.

Ce passage évangélique fut expliqué au peuple par saint Grégoire le Grand dans une homélie prononcée en ce jour in basilica sancti Andreae. Quelle est cette basilique ? Il n’est pas probable qu’il s’agisse ici de la petite rotonde vaticane, incapable de contenir beaucoup de monde. Ce serait donc la basilique kata Barbara Patricia, dans laquelle nous savons avec certitude qu’il prêcha une fois, le 1er dimanche de l’Avent ; peut-être celui-ci coïncidait-il avec la fête de saint André.

La secrète, avec l’allusion au Sacrifice solennel, rappelle très bien la première destination de cette messe, alors que c’était le Pape qui, entouré des évêques et des prêtres, célébrait la messe stationnale de saint André.

Dans le Sacramentaire Léonien se trouve, entre autres, la préface suivante en l’honneur de saint André :

Vere dignum...Il est vraiment juste et digne…
in festivitate præsenti,
qua beati Andreae Apostoli tui venerandus sanguis effusus est.
Et en ce jour de fête,
où il nous faut vénérer le sang répandu de ton bienheureux Apôtre André.
Qui gloriosi apostoli tui Pétri,
pariter sorte nascendi,
consortio fidei,
apostolicae collegio dignitatis
et martyrii est claritate germanus,
Lui qui fut le frère de ton glorieux Apôtre Pierre,
né de la même famille,
compagnon dans la foi,
lié par la dignité apostolique,
et par la lumière du martyre,
ut quos in huius vitae cursu gratia tua
tot vinculis pietatis obstrinxerat,
similis in regno caelorum necteret et corona,
car ceux que votre grâce dans le cours de cette vie
avait liés par tant de liens de piété,
sont couronnés ensemble dans le royaume des cieux,
per Christum...par le Christ…

L’insertion, dans le texte du canon, de la louange du saint dont se célèbre la fête, nous est déjà attestée comme un usage traditionnel par le pape Vigile dans sa célèbre lettre à l’évêque Profuturus de Braga.

Le verset pour la communion est tiré de la lecture évangélique de ce jour : « Suivez-moi, et je vous ferez devenir pêcheurs d’hommes. Et eux aussitôt, laissant leurs filets, le suivirent. » C’est surtout après la sainte Communion que le Seigneur parle aux âmes et les invite à le suivre avec plus d’intimité et de fidélité. Il ne s’agit pas de voies inaccessibles et jamais encore suivies : Venite post me. Nous ne devons aller que là où nous savons que Jésus est passé le premier, et où il a laissé ses traces sanglantes et bénies.

Dans la collecte après la Communion, nous demandons à la divine clémence que le Sacrifice eucharistique, qui cause de la joie dans le ciel, où il augmente la gloire des saints, soit aussi un gage de grâce sur la terre, surtout en faveur des pécheurs.

Voilà la vie catholique de l’Église, vraie image de la vie ineffable de la divine Triade, que Tertullien appelle la première et la plus ancienne Église : l’unité dans la pluralité. Pluralité d’âmes, mais unité de foi, de sacrements et du Saint-Esprit, en un unique corps mystique de Jésus-Christ. Ainsi, tandis que le même sacrement qui est offert sur l’autel répand la rosée du pardon, il réjouit les bienheureux dans le triomphe de leur gloire et il est une source de grâce pour l’Église souffrante et militante. C’est précisément là le sens intime et profond de la prière de ce jour après la Communion.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

« Salut, ô Croix, reçois le disciple de Celui qui fut suspendu à ton bois. »

C’est la première fête d’Apôtre dans la nouvelle année liturgique. Une fête d’Apôtre est indépendante du temps ecclésiastique. Aujourd’hui, particulièrement, il est assez difficile d’harmoniser la fête de saint André avec le temps de l’Avent. Il faut cependant s’habituer à cette dualité d’impression : nous attendons le Sauveur et nous voulons, dans la ferveur de notre charité, porter la Croix avec saint André. C’est qu’il s’agit de toute l’œuvre de notre salut dont nous devons, chaque jour, recevoir les fruits en nous.

Saint André. — Jour de mort : 30 novembre (année inconnue). Tombeau : église de Saint-André à Amalfi, son chef est à Saint-Pierre de Rome. Image : on le représente avec une croix en X, dite croix de Saint-André. Vie. André, frère de l’Apôtre Pierre, fut, avec Jean, le premier disciple qui suivit le Seigneur. Sa première rencontre avec Jésus est décrite avec une beauté touchante dans l’Évangile (Jean. 1, 35-42). Il n’appartient sans doute pas au cercle plus intime, comme Pierre, Jacques et Jean, et les évangiles ne racontent rien d’extraordinaire à son sujet, mais la tradition vante son grand amour de la Croix et du Sauveur, et l’Église l’honore particulièrement tant à la messe (son nom paraît en deux endroits : au Canon et au Libera nos après le Pater) que dans le bréviaire. Son Office est un des plus délicats de la liturgie. Son martyre (légendaire) est très touchant : Le juge païen le somme de sacrifier aux idoles. Alors André dit ; Je sacrifie tous les jours au Dieu tout-puissant, l’unique et le vrai, je ne lui offre pas la chair des taureaux ou le sang des boucs, mais l’Agneau immaculé sur l’Autel. Ensuite, tout le peuple des fidèles mange sa chair et cependant l’Agneau reste intact et vivant. ” Enflammé de colère, Aegeas ordonna de le jeter en prison. Le peuple l’aurait délivré sans peine, mais André calma lui-même la multitude en la priant instamment de ne pas l’empêcher de courir vers la couronne du martyre. Arrivé au lieu du martyre, André s’écria en apercevant la croix : “ O bonne Croix qui as reçu ta parure et ta beauté des membres du Christ ! O Croix longtemps désirée, fidèlement aimée, recherchée sans relâche et enfin accordée à l’âme qui te demandait, enlève-moi du milieu des hommes et mène moi à mon Maître afin qu’il me reçoive par toi comme il m’a racheté par toi. ” Il fut alors attaché à la croix. Pendant deux jours, il y resta suspendu vivant, et ne cessa d’annoncer la doctrine du Christ jusqu’à ce qu’il s’en allât vers celui dont il avait tant désiré imiter la mort.

Pratique. — Cette fête d’Apôtre est un jour d’amour du Christ et de la Croix. Que saint André, le docteur de l’Église, nous obtienne particulièrement la grâce de voir dans les croix que nous rencontrons, le Crucifié lui-même, de le saluer et de l’imiter.

La messe (Mihi autem). — Le point central est constitué par la vocation définitive de l’Apôtre sur les bords du lac de Génésareth (Évangile). C’est aussi l’action principale de la fête comme le montre si bien la Communion : “ Suivez-moi ”. Le Seigneur ainsi nous invite et nous laissons tout, pour le suivre à la Sainte Table. “ Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. ” Cette parole du Maître s’adresse d’abord aux prêtres. Ils sont envoyés par Dieu pour cette pêche, ce sont eux qui doivent jeter le filet de l’Église. Ils sont aussi les prédicateurs de la foi. Tel est aussi le contenu de l’Épître d’une interprétation un peu difficile : La foi est nécessaire pour tous, Juifs ou païens ; cependant la foi doit d’abord être annoncée par des messagers envoyés par Dieu. De ces messagers, saint André est un des plus importants. Les autres parties de la messe sont empruntées au commun. Dans l’Introït et l’Offertoire, nous louons les Apôtres comme des amis du Christ et des princes du royaume de Dieu ; au Graduel, nous les louons comme des princes, fils de l’Église Reine. — Les laïcs eux-mêmes peuvent écouter la parole du Maître adressée aux pêcheurs d’hommes. Eux aussi doivent avoir le zèle des âmes — par l’exemple, la charité, la fidélité au devoir et aussi par la parole.

La prière des Heures. — Dans ces chants, revient toujours l’idée de la Croix. “ Salut, Croix bien aimée, consacrée par le corps du Christ, ornée par ses membres sacrés comme par des pierres précieuses. ”

“Ne permets pas, Seigneur, que moi, ton serviteur, je sois séparé de toi ; le temps est venu que mon corps soit confié à la terre et que tu me fasses aller vers toi.”

Les nombreux chants historiques utilisent les Actes apocryphes.

“Saint André priait, les yeux levés vers le ciel, et il criait à haute voix : C’est toi, mon Dieu, que j’ai vu, ne souffre pas qu’un juge impie m’enlève de. la Croix, car j’ai reconnu la vertu de la sainte Croix. Tu es mon Maître, ô Christ : je t’ai aimé, je t’ai reconnu, je t’ai confessé, écoute-moi seulement encore dans cette dernière supplication”

Sans doute les saints n’ont aucune relation avec l’Avent. Il nous est cependant certainement permis d’intégrer la célébration de leur fête dans la préparation de l’Avent. Puisque, dans l’esprit de la liturgie, nous devons nous identifier avec les saints du jour, marchons avec eux et en eux au-devant du Roi qui va venir.

Leçons des Matines

AU PREMIER NOCTURNE.
Ant. 1 Le Seigneur vit * Pierre et André, et il les appela.
Ant. 2 Suivez-moi, * dit le Seigneur, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes.
Ant. 3 Quittant leurs filets, * ils suivirent notre Seigneur et Rédempteur.
De l’Épître de l’Apôtre saint Paul aux Romains.
Première leçon. La fin de la loi est le Christ, pour justifier tout croyant [3]. Aussi Moïse a écrit que l’homme qui accomplira la justice qui vient de la loi y trouvera la vie. Mais pour la justice qui vient de la foi, il en parle ainsi : Ne dis point en ton cœur [4] : Qui montera au ciel ? C’est-à-dire pour en faire descendre le Christ : Ou qui descendra dans l’abîme ? C’est-à-dire pour rappeler le Christ d’entre les morts. Mais que dit l’Écriture ? Près de toi est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur ; c’est la parole de la foi que nous annonçons. Parce que si tu confesses de bouche le Seigneur Jésus, et si en ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé [5].
R/. Marchant le long de la mer, le Seigneur vit Pierre et André, qui jetaient leurs filets dans la mer, et il les appela, disant : * Suivez-moi, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. V/. Car ils étaient pêcheurs, et il leur dit : * Suivez.

Deuxième leçon. Car on croit de cœur pour la justice, et on confesse de bouche pour le salut. En effet, l’Écriture dit : Quiconque croit en lui ne sera point confondu. Attendu qu’il n’y a point de distinction de Juif et de Grec, parce que c’est le même Seigneur de tous, riche pour tous ceux qui l’invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Mais comment invoqueront-ils celui en qui ils n’ont point cru ? Ou comment croiront-ils à celui qu’ils n’ont pas entendu ? Et comment entendront-ils, si personne ne les prêche ? Et comment prêchera-t-on, si on n’est pas envoyé ? Comme il est écrit : Qu’ils sont beaux, les pieds de ceux qui annoncent la paix, qui annoncent le bonheur.
R/. Aussitôt que le bienheureux André eut entendu la voix du Seigneur qui l’appelait, ayant quitté les filets dont l’usage le faisait vivre, * Il suivit celui qui donne les récompenses de la vie éternelle. V/. C’est cet Apôtre qui, pour l’amour du Christ, fut attaché à la croix, et qui pour sa loi, endura le supplice. * Il.

Troisième leçon. Mais tous n’obéissent pas à l’Évangile. C’est pourquoi Isaïe a dit : Seigneur, qui a cru ce qu’il a ouï de nous ? La foi donc vient par l’audition, et l’audition par la parole du Christ. Cependant, je le demande : Est-ce qu’ils n’ont pas entendu ? Certes, leur voix a retenti par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités de monde. Je demande encore : Est-ce qu’Israël ne l’a point connu ? Moïse, le premier, a dit : Je vous rendrai jaloux d’un peuple qui n’en est pas un ; je vous mettrai en colère contre une nation insensée. Mais Isaïe ne craint pas de dire : J’ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis montré à ceux qui ne me demandaient pas. Et à Israël, il dit : Tous les jours j’ai tendu les mains à ce peuple incrédule et contredisant.
R/. André, ce docteur plein de bonté, cet ami de Dieu, fut mené à la croix ; la voyant de loin, il dit : Salut, ô croix ! * Reçois le disciple de celui qui fut attaché à toi, le Christ, mon Maître. V/. Salut, ô croix ! toi qui as été consacrée par le corps du Christ, et ornée de ses membres comme de perles précieuses. * Reçois. Gloire au Père. * Reçois.

AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Ant. 4 Le Seigneur a rendu digne * de souffrir pour lui le martyre, celui qu’il avait appelé à l’apostolat, tandis qu’il était sur la mer, alléluia.
Ant. 5 Le Seigneur a aimé André * comme un parfum d’agréable odeur.
Ant. 6 Il vécut deux jours, * le bienheureux André, suspendu à la croix pour le nom du Christ, et il enseignait le peuple.

Quatrième leçon. L’apôtre André naquit à Bethsaïde, qui est un bourg de Galilée ; il était frère de Pierre et disciple de Jean-Baptiste. Ayant entendu celui-ci dire du Christ : « Voici l’Agneau de Dieu », il suivit Jésus et lui amena son frère. Dans la suite, tandis qu’il péchait avec son frère dans la mer de Galilée, ils furent tous deux appelés, avant les autres Apôtres, par le Seigneur qui, passant sur le rivage, leur dit : « Suivez-moi, je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Sans aucun retard, ils laissèrent leurs filets et le suivirent. Après la passion et la résurrection de Jésus-Christ, André alla prêcher la foi chrétienne dans la Scythie d’Europe, cette province lui étant échue en partage ; il parcourut ensuite l’Épire et la Thrace, et, par ses prédications et ses miracles, il convertit à Jésus-Christ une multitude innombrable de personnes. Parvenu à Patras, ville d’Achaïe, où il fit embrasser à beaucoup de monde la vérité de l’Évangile, il s’adressa avec une courageuse liberté au proconsul Égée, qui résistait à la prédication de l’Évangile, reprochant à cet homme, qui voulait qu’on le reconnût comme juge de ses semblables, de se laisser tromper par les démons au point de méconnaître le Christ Dieu, juge de tous les hommes.
R/. On emmenait l’homme de Dieu pour le crucifier, mais le peuple criait à haute voix, disant : * Il est innocent et il est condamné à mort sans raison. V/. Tandis qu’on l’emmenait pour le crucifier, il se fit un grand concours de peuple, qui criait et disait. * Il.

Cinquième leçon. Alors Égée, irrité, lui dit : « Cesse de vanter le Christ, que des propos analogues n’ont pu empêcher d’être crucifié par les Juifs. » Comme André continuait néanmoins à prêcher généreusement Jésus-Christ, démontrant qu’il s’était offert lui-même à la croix pour le salut du genre humain, Égée l’interrompit par un discours impie et l’engagea à conserver sa vie en sacrifiant aux dieux. André lui répondit : « Pour moi, il est un Dieu tout-puissant, seul et vrai Dieu, auquel je sacrifie tous les jours sur l’autel, non les chairs des taureaux ni le sang des boucs, mais l’Agneau sans tache. Quand tout le peuple des croyants a participé à sa chair, l’Agneau qui a été immolé, n’en demeure pas moins entier et plein de vie. » Égée, enflammé de colère, ordonna de jeter l’Apôtre en prison. Le peuple en eût facilement délivré André, si lui-même n’eût apaisé la foule, la suppliant avec instance de ne pas l’empêcher d’arriver à la couronne tant désirée du martyre.
R/. O bonne croix, qui as reçu par les membres du Seigneur l’éclat et la beauté, retire-moi d’entre les hommes et rends-moi à mon Maître ; * Afin que par toi me reçoive, celui qui par toi m’a racheté. V/. Le bienheureux André, les mains étendues vers le ciel, priait en disant : Sauve-moi, ô bonne croix ! * Afin.

Sixième leçon. Peu de temps après, étant amené devant le tribunal, comme il exaltait le mystère de la croix et reprochait au proconsul son impiété, celui-ci, ne pouvant le supporter plus longtemps, commanda qu’on le mit en croix et qu’on lui fît imiter ta mort du Christ. Arrivé au lieu du martyre, et apercevant de loin la croix, André s’écria : « O bonne croix, qui as tiré ta gloire des membres du Seigneur ! Croix, longtemps désirée, ardemment aimée, cherchée sans relâche, et enfin préparée à mes ardents désirs, retire-moi d’entre les hommes, et rends-moi à mon Maître, afin que par toi me reçoive celui qui par toi m’a racheté. » Il fut donc attaché à la croix, et y resta suspendu vivant pendant deux jours, sans cesser de prêcher la loi du Christ ; après quoi, il s’en alla à celui dont il avait souhaité d’imiter la mort. Les Prêtres et les Diacres d’Achaïe, qui ont écrit son supplice, attestent qu’ils ont entendu et vu toutes ces choses, ainsi qu’ils les ont racontées. Ses ossements furent transportés, sous le règne de l’empereur Constance, à Constantinople, et plus tard à Amalfi. Son chef fut apporté à Rome, sous le pontificat de Pie II, et placé dans la basilique de Saint-Pierre.
R/. J’ai étendu mes mains tout le jour (sur la croix) à un peuple ne croyant pas, mais me contredisant ; * Ils marchent dans des voies mauvaises, ils marchent selon leurs péchés. V/. Le Seigneur est le Dieu des vengeances : le Dieu des vengeances a agi avec liberté. Levez-vous, vous qui jugez la terre, rendez leur salaire aux superbes. * Ils. Gloire au Père. * Ils.

AU TROISIÈME NOCTURNE.
Ant. 7 Ne permettez pas, Seigneur, * que votre serviteur soit séparé de vous, il est temps que mon corps soit confié à la terre et que vous ordonniez que je vienne à vous.
Ant. 8 Mais André priait le peuple * de ne pas empêcher son supplice.
Ant. 9 Retire-moi d’entre les hommes * et rends-moi à mon Maître ; afin que par toi me reçoive, celui qui par toi m’a racheté, alléluia.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Jésus, marchant le long de la mer de Galilée, vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer. Et le reste.
De l’Homélie de S. Grégoire, Pape.

Septième leçon. Vous avez entendu, mes très chers frères, qu’au premier appel de la voix, Pierre et André laissèrent leurs filets et suivirent le Rédempteur. Ils ne lui avaient vu faire encore aucun miracle, ils ne lui avaient rien ouï dire du bienfait d’une récompense éternelle, et cependant, au premier ordre du Seigneur, ils oublient et abandonnent ce qu’ils possèdent. Et nous, combien ne voyons-nous pas de ses miracles, par combien d’épreuves ne sommes-nous pas instruits, par combien de menaces ne sommes-nous pas détournés du péché ? Et cependant nous méprisons l’appel du Seigneur.
R/. Saint André pria, les yeux levés au ciel, et s’écria à haute voix : Vous qui êtes mon Dieu, vous que j’ai vu, ne souffrez pas que je sois détaché (de la croix) par un juge impie ; * Car j’ai éprouvé la vertu de la sainte croix. V/. Vous êtes le Christ, mon Maître, que j’ai aimé, que j’ai connu, que j’ai confessé : exaucez seulement cette demande que je vous fais. * Car.

Huitième leçon. Celui qui nous exhorte à la conversion est déjà dans les cieux ; déjà il a courbé les Gentils sous le joug de la foi, déjà il a confondu la gloire du monde, déjà il nous annonce, par les ruines qui deviennent si fréquentes, l’approche du jour de son rigoureux jugement ; et néanmoins, notre esprit superbe ne consent pas encore à abandonner de plein gré ce qu’il perd tous les jours malgré lui. Que dirons-nous, mes très chers frères, que dirons-nous, le jour où il nous jugera, nous qui ne pouvons être détournés de l’amour du siècle présent par les préceptes du Seigneur, ni corrigés par ses châtiments ?
R/. André s’écria : O croix admirable ! ô croix désirable ! ô croix dont l’éclat se répand sur tout l’univers ! * Reçois le disciple du Christ, et qu’il me reçoive par toi, celui qui, en mourant sur toi, m’a racheté. V/. O bonne croix, qui as reçu des membres du Seigneur l’éclat et la beauté. * Reçois. Gloire au Père. * Reçois.

Neuvième leçon. Mais quelqu’un dira peut-être dans le secret de sa pensée : Qu’ont-ils quitté à la voix du Seigneur, ces deux pêcheurs qui n’avaient presque rien ? En cela, mes très chers frères, nous devons plutôt considérer l’affection de la volonté que la valeur de la chose, il quitte beaucoup, celui qui ne garde rien pour lui ; il quitte beaucoup, celui qui abandonne tout, quelque peu qu’il possède. Nous, au contraire, nous possédons avec attachement les choses que nous avons, et nous recherchons par nos désirs celles que nous n’avons pas. Pierre et André ont donc abandonné beaucoup quand l’un et l’autre ont renoncé au désir même de posséder.

Textes de la Messe

die 30 novembris
le 30 novembre
SANCTI ANDREÆ
SAINT ANDRÉ
Apostoli
Apostoli
II classis (ante CR 1960 : duplex II classis)
IIème classe (avant 1960 : double de IIème classe)
Ant. ad Introitum. Ps. 138, 17.Introït
Mihi autem nimis honoráti sunt amíci tui, Deus : nimis confortátus est principátus eórum.Selon moi, vos amis ont été plus qu’honorés, ô Dieu ; leur dignité de princes de l’Église a été puissamment établie.
Ps. ibid., 1-2.
Dómine, probásti me et cognovísti me : tu cognovísti sessiónem meam et resurrectiónem meam.Seigneur, vous m’avez éprouvé et vous m’avez connu ; vous avez connu mon entrée dans le repos et ma résurrection future.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Maiestátem tuam, Dómine, supplíciter exorámus : ut, sicut Ecclésiæ tuæ beátus Andréas Apóstolus éxstitit prædicátor et rector ; ita apud te sit pro nobis perpétuus intercéssor. Per Dóminum.Seigneur, nous demandons avec supplication à votre majesté, que, de même que votre Eglise a eu pour l’enseigner et la gouverner votre bienheureux Apôtre André, nous l’ayons comme perpétuel intercesseur auprès de vous.
Et, in Adventu, fit Commemoratio Feriæ.Et en Avent, on fait mémoire de la Férie :
Oratio.Collecte
Excita, quǽsumus, Dómine, poténtiam tuam, et veni : ut ab imminéntibus peccatórum nostrórum perículis, te mereámur protegénte éripi, te liberánte salvári : Qui vivis et regnas.Réveillez votre puissance, Seigneur et venez, pour que, dans le grand péril où nous sommes à cause de nos péchés, nous puissions trouver en vous le défenseur qui nous délivre et le libérateur qui nous sauve
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Romános.Lecture de l’Epître de Saint Paul Apôtre aux Romains.
Rom. 10, 10-18.
Fratres : Corde enim créditur ad iustítiam : ore autem conféssio fit ad salútem. Dicit enim Scriptúra : Omnis, qui credit in illum, non confundétur. Non enim est distínctio Iudǽi et Græci : nam idem Dóminus ómnium, dives in omnes, qui ínvocant illum. Omnis enim, quicúmque invocáverit nomen Dómini, salvus erit. Quómodo ergo invocábunt, in quem non credidérunt ? Aut quómodo credent ei, quem non audiérunt ? Quómodo autem áudient sine prædicánte ? Quómodo vero prædicábunt, nisi mittántur ? sicut scriptum est : Quam speciósi pedes evangelizántium pacem, evangelizándum bona ! Sed non omnes ob.diunt Evangelio. Isaías enim dicit : Dómine, quis crédidit audítui nostro ? Ergo fides ex audítu, audítus autem per verbum Christi. Sed dico : Numquid non audiérunt ? Et quidem in omnem terram exívit sonus eórum, et in fines orbis terræ verba eórum.Mes Frères : C’est en croyant du cœur que l’on est justifié, et c’est en confessant de la bouche qu’on est sauvé. En effet, l’Écriture dit : Quiconque croit en lui ne sera pas confondu. Car il n’y a pas de distinction entre le Juif et le Grec, puisqu’ils ont tous un même Seigneur, riche pour tous ceux qui l’invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Mais comment invoqueront-ils celui auquel ils n’ont pas cru ? Ou comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a pas de prédicateur ? Et comment les prédicateurs prêcheront-ils, s’ils ne sont pas envoyés ? Ainsi qu’il est écrit : Qu’ils sont beaux, les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent la bonne nouvelle ! Mais tous n’obéissent pas à la bonne nouvelle. Aussi Isaïe dit-il : Seigneur, qui a cru à notre prédication ? La foi donc vient de ce qu’on a entendu, et l’on entend grâce à la parole du Christ. Mais je dis : Est-ce qu’ils n’ont pas entendu ? Certes, leur voix est allée par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde.
Graduale. Ps. 44, 17-18.Graduel
Constítues eos príncipes super omnem terram : mémores erunt nóminis tui. Dómine.Vous les établirez princes sur toute la terre ; ils se souviendront de votre nom, de génération en génération, Seigneur.
V/. Pro pátribus tuis nati sunt tibi fílii : proptérea pópuli confítebúntur tibi.V/. A la place de vos pères, des fils vous sont nés, c’est pourquoi les peuples vous loueront.
Allelúia, allelúia. V/. Diléxit Andréam Dóminus in odórem suavitátis. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Le Seigneur a aimé André comme un parfum de suavité. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu.
Matth. 4, 18-22.
In illo témpore : Ambulans Iesus iuxta mare Galilǽæ, vidit duos fratres, Simónem, qui vocátur Petrus, et Andréam fratrem eius, mitténtes rete in mare (erant enim piscatóres), et ait illis : Veníte post me, et fáciam vos fíeri piscatóres hóminum. At illi contínuo, relíctis rétibus, secúti sunt eum. Et procédens inde, vidit álios duos fratres, Iacóbum Zebedǽi et Ioánnem, fratrem eius, in navi cum Zebedǽo patre eórum reficiéntes rétia sua : et vocávit eos. Illi autem statim, relíctis rétibus et patre, secúti sunt eum.En ce temps-là : Jésus, marchant le long de la mer de Galilée, vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer (car ils étaient pêcheurs). Et il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferez devenir pêcheurs d’hommes. Et eux aussitôt, laissant leurs filets, le suivirent. Et de là, s’avançant plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, dans une barque avec Zébédée leur père, réparant leurs filets ; et il les appela. Et eux aussitôt, laissant leurs filets et leur père, le suivirent.
CredoCredo
Ant. ad Offertorium. Ps. 138, 17.Offertoire
Mihi autem nimis honoráti sunt amíci tui, Deus : nimis confortátus est principátus eórum.O Dieu, que vos amis sont singulièrement honorés à mes yeux ! Leur empire s’est extraordinairement affermi.
SecretaSecrète
Sacrificium nostrum tibi, Dómine, quǽsumus, beáti Andréæ Apóstoli precátio sancta concíliet : ut, in cuius honóre sollémniter exhibétur, eius méritis efficiátur accéptum. Per Dóminum.Que la prière sainte du bienheureux André vous fasse, Seigneur, agréer notre sacrifice de sorte qu’étant solennellement offert en son honneur, il vous plaise en égard à ses mérites.
Et, in Adventu, fit Commemoratio Feriæ.Et en Avent, on fait mémoire de la Férie :
SecretaSecrète
Hæc sacra nos, Dómine, poténti virtúte mundátos ad suum fáciant purióres veníre princípium. Per Dóminum nostrum.Seigneur, que ces offrandes sacrées exercent leur pouvoir pour nous purifier, et nous fassent approcher plus purs de Celui qui les a créées.
Præfatio de Apostolis. Préface des Apôtres .
Ant. ad Communionem. Matth. 4, 19-20.Communion
Veníte post me : fáciam vos fíeri piscatóres hóminum ; at illi contínuo, relíctis rétibus, secúti sunt Dóminum.Suivez-moi, et je vous ferez devenir pêcheurs d’hommes. Et eux aussitôt, laissant leurs filets, le suivirent.
PostcommunioPostcommunion
Súmpsimus, Dómine, divína mystéria, beáti Andréæ Apóstoli festivitáte lætántes : quæ, sicut tuis Sanctis ad glóriam, ita nobis, quǽsumus, ad véniam prodésse perfícias. Per Dóminum.Nous avons reçu, Seigneur, vos divins mystères en nous réjouissant de la fête du bienheureux Apôtre André ; faites, nous vous en supplons, qu’ils servent à assurer notre pardon, comme ils contribuent à la gloire de vos Saints.
Et, in Adventu, fit Commemoratio Feriæ.Et en Avent, on fait mémoire de la Férie :
PostcommunioPostcommunion
Suscipiámus, Dómine, misericórdiam tuam in médio templi tui : ut reparatiónis nostræ ventúra sollémnia cóngruis honóribus præcedámus. Per Dóminum.Puissions-nous, Seigneur, recevoir au milieu de votre temple votre miséricorde : et préparer avec toute la solennité qui convient les fêtes prochaines de notre rédemption.

[1] Voir Décret de simplification des rubriques.

[2] Le premier choisi. Allusion à la vocation de saint André, le premier appelé du Collège apostolique.

[3] Tout, dans l’ancienne loi, conduisait au Christ, qui seul justifiait les hommes avant comme depuis l’Incarnation. La loi, qui avait pour but de sauver les hommes, devait les conduire à Celui d’où émane toute grâce et toute rédemption, (Maunoury.)

[4] C’est-à-dire : Ne t’avise pas d’hésiter et de dire en toi-même : Comment cela se peut-il ? Voyez-vous comme c’est là surtout le propre de la foi de laisser toutes les conséquences terrestres pour s’attacher à ce qui est au-dessus de la nature, de rejeter tous les vains raisonnements, pour tout attendre de la puissance de Dieu ? (S. Chrysostome.)

[5] Pour que les Juifs ne disent pas : Comment ceux qui n’ont pas trouvé la moindre des deux justices ont-ils trouvé la plus grande, S. Paul donne un argument irréfutable : c’est que celle-ci est une voie plus facile que celle là. La justice de la loi exige l’accomplissement de toutes les prescriptions : « Quand tu auras tout accompli, c’est alors que tu vivras. » Mais la justice qui vient de la foi ne dit pas cela. Que dit-elle donc ? « Si tu confesses de bouche le Seigneur Jésus, et si en ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. » (S. Chrysostome.)