Æterne Rex altíssime (matines de l’Ascension)

Hymnus Hymne
Æterne Rex altíssime,
Redémptor et fidélium,
Cui mors perémpta détulit
Summæ triúmphum glóriæ :
Roi éternel et très haut,
Rédempteur des fidèles,
à qui la mort détruite a donné
le triomphe de la gloire souveraine.
Ascéndis orbes síderum,
Quo te vocábat cǽlitus
Colláta, non humánitus,
Rerum potéstas ómnium :
Vous montez au-dessus des astres,
où vous appelait la puissance
sur toutes les choses,
Puissance céleste et non humaine :
Ut trina rerum máchina,
Cæléstium, terréstrium,
Et inferórum cóndita,
Flectat genu iam súbdita.
Pour que le triple monde créé,
du ciel, de la terre et des enfers,
désormais soumis à votre empire,
fléchissent le genou devant votre majesté.
Tremunt vidéntes Angeli
Versam vicem mortálium :
Peccat caro, mundat caro,
Regnat Deus Dei caro.
Les Anges tremblent en voyant
renversé le sort des mortels :
la chair pèche, la chair purifie,
un Dieu règne dans la chair d’un Dieu.
Sis ipse nostrum gáudium,
Manens olympo prǽmium,
Mundi regis qui fábricam,
Mundána vincens gáudia.
Soyez vous-même notre joie,
demeurant au ciel notre récompense,
vous qui gouvernez l’univers créé,
triomphant des joies du monde.
Hinc te precántes quǽsumus,
Ignósce culpis ómnibus,
Et corda sursum súbleva
Ad te supérna grátia.
D’ici-bas, nous vous demandons instamment,
pardonnez toutes les offenses,
élevez vers vous les cœurs,
par la vertu de la céleste grâce.
Ut, cum repénte cœperis
Clarére nube iúdicis,
Pœnas repéllas débitas,
Reddas corónas pérditas.
Afin qu’au moment où, soudain, vous commencerez
à briller sur la nuée du juge
vous écartiez de nous les châtiments mérités,
vous rendiez les couronnes perdues [1].
Iesu, tibi sit glória,
Qui victor in cælum redis,
Cum Patre, et almo Spíritu,
In sempitérna sǽcula.
Amen.
O Jésus, gloire vous soit rendue
qui, vainqueur, remontez dans les cieux,
ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit,
dans les siècles éternels !
Amen.

[1] Le mot couronne se trouve au pluriel : Grégoire Valentien voit ici le triple diadème que l’homme a perdu chaque fois qu’il a péché : celui de sa création, celui de sa régénération, et celui de la promesse qui lui a été faite de la gloire éternelle.