Psaume 102

Psalmus 102 Psaume 102
Bénedic, ánima mea, Dómino : * et ómnia, quæ intra me sunt, nómini sancto eius.Bénis, ô mon âme, le Seigneur [1] : * et que tout ce qui est en moi bénisse son saint Nom.
Bénedic, ánima mea, Dómino : * et noli oblivísci omnes retributiónes eius.Bénis, ô mon âme, le Seigneur : * et n’oublie jamais tous ses bienfaits.
Qui propitiátur ómnibus iniquitátibus tuis : * qui sanat omnes infirmitátes tuas.C’est Lui qui pardonne toutes tes iniquités : * et qui guérit toutes tes infirmités [2].
Qui rédimit de intéritu vitam tuam : * qui corónat te in misericórdia et miseratiónibus.C’est Lui qui rachète ta vie de la mort : * qui te couronne de miséricorde et de grâces.
Qui replet in bonis desidérium tuum : * renovábitur ut áquilæ iuvéntus tua :C’est Lui qui comble de biens ton désir : * ta jeunesse sera renouvelée comme celle de l’aigle :
Fáciens misericórdias Dóminus : * et iudícium ómnibus iniúriam patiéntibus.Le Seigneur fait miséricorde : * et justice à tous ceux qui souffrent l’injure.
Notas fecit vias suas Móysi, * fíliis Israël voluntátes suas.Il a fait connaître ses voies à Moïse, * aux enfants d’Israël ses volontés.
Miserátor, et miséricors Dóminus : * longánimis, et multum miséricors.Le Seigneur est compatissant et miséricordieux : * patient et très miséricordieux [3].
Non in perpétuum irascétur : * neque in ætérnum comminábitur.Il ne s’irritera pas perpétuellement : * et ne menacera pas sans fin.
Non secúndum peccáta nostra fecit nobis : * neque secúndum iniquitátes nostras retríbuit nobis.Il ne nous a pas traités selon nos péchés : * et Il ne nous a pas punis selon nos iniquités.
Quóniam secúndum altitúdinem cæli a terra : * corroborávit misericórdiam suam super timéntes se.Car autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre : * autant Il a affermi sa miséricorde sur ceux qui Le craignent.
Quantum distat ortus ab occidénte : * longe fecit a nobis iniquitátes nostras.Autant l’orient est éloigné du couchant : * autant Il a éloigné de nous nos iniquités [4].
Quómodo miserétur pater filiórum, misértus est Dóminus timéntibus se : * quóniam ipse cognóvit figméntum nostrum.Comme un père a compassion de ses enfants, ainsi le Seigneur a eu compassion de ceux qui Le craignent [5] : * Car Lui-même sait de quoi nous sommes formés.
Recordátus est quóniam pulvis sumus : homo, sicut fœnum dies eius, * tamquam flos agri sic efflorébit.Il s’est souvenu que nous ne sommes que poussière : les jours de l’homme passent comme l’herbe, * il fleurira comme la fleur des champs.
Quóniam spíritus pertransíbit in illo, et non subsístet : * et non cognóscet ámplius locum suum.Et un souffle passera sur lui, et il ne subsistera pas : * et le lieu qu’il occupait ne le reconnaîtra plus.
Misericórdia autem Dómini ab ætérno, * et usque in ætérnum super timéntes eum.Mais la miséricorde du Seigneur est éternelle, * et jusqu’à l’éternité sur ceux qui Le craignent [6].
Et iustítia illíus in fílios filiórum, * his qui servant testaméntum eius :Et sa justice se répand sur les enfants des enfants, * de ceux qui gardent son alliance :
Et mémores sunt mandatórum ipsíus, * ad faciéndum ea.Et qui se souviennent de ses préceptes, * pour les accomplir.
Dóminus in cælo parávit sedem suam : * et regnum ipsíus ómnibus dominábitur.Le Seigneur a préparé son trône dans le ciel : * et son règne à Lui sera sur toutes les choses [7].
Benedícite Dómino, omnes Angeli eius : * poténtes virtúte, faciéntes verbum illíus, ad audiéndam vocem sermónum eius.Bénissez le Seigneur, vous tous, ses Anges : * puissants en force, exécutant sa parole, pour obéir à la voix de ses ordres.
Benedícite Dómino, omnes virtútes eius : * minístri eius, qui fácitis voluntátem eius.Bénissez le Seigneur, vous toutes, ses armées :* vous, ses ministres, qui faites sa volonté.
Benedícite Dómino, ómnia ópera eius : * in omni loco dominatiónis eius, bénedic, ánima mea, Dómino.Bénissez le Seigneur, vous toutes, ses œuvres : * dans tous les lieux de sa domination, bénis, ô mon âme, le Seigneur [8].
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts :
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.

[1] Dans tous les dons qui nous viennent du Seigneur notre Dieu, dans les consolations qu’il nous envoie, comme dans les châtiments qu’il nous inflige, dans ses grâces, dans sa miséricorde, enfin dans toutes ses œuvres, que notre âme bénisse le Seigneur. Cette âme fait ce qu’on la presse de faire, elle cède à une persuasion qui vient moins de nous que de ce Dieu qu’elle bénit. (Saint Augustin).

[2] Ces langueurs sont grandes, me diras-tu. Le médecin est plus grand encore : pour un médecin tout-puissant, il n’est point d’infirmité incurable, laisse-toi seulement guérir, ne repousse pas sa main, il sait ce qu’il doit faire. (Saint Augustin).

[3] Quelle patience est plus prolongée que celle du Seigneur ? Qui est plus riche en miséricorde ? Un homme ajoute à ses fautes et Dieu à ses années. De toutes parts il nous convie à la pénitence, il nous appelle, par des bienfaits, par une pensée intime, par une épreuve ; mais ne t’imagine pas lui plaire du seul fait qu’il t’épargne encore ; ô mon frère, ne tarde point à revenir à Dieu. (Saint Augustin).

[4] Le Psalmiste nous montre combien cette miséricorde est réelle dans les bienfaits dont elle nous comble et dans les maux qu’elle éloigne de nous, en la comparant à ce qu’il y a de plus réel et de plus grand, la distance qui sépare le ciel et la terre, et celle qui sépare le couchant de l’orient ; miséricorde autant élevée au-dessus de nos pensées que le ciel est élevé au-dessus de la terre ; mais cette miséricorde n’est que pour ceux qui le craignent. (Bellarmin).

[5] Qu’il sévisse autant qu’il voudra, il est père ; mais il nous a châtiés, il nous a affligés, il nous a brisés, il est père... Enfant, si vous pleurez, pleurez avec soumission envers votre père ; ne le faites pas avec colère, ni gonflement de l’orgueil. Cette souffrance qui vous fait pleurer est un remède et non une peine ; c’est une correction et non une condamnation. (Saint Augustin).

[6] En méditant ce contraste entre nos destinées immortelles et notre éphémère existence ici-bas, cherchons à faire déjà ce que la mort accomplira un jour en nous : rompons les liens qui nous attachent à cette demeure terrestre, élevons-nous sur les ailes de l’amour vers la divine patrie. (Saint Ambroise, De la bonne mort, ch. V.).

[7] On peut voir en ce verset une prédiction de l’Ascension du Sauveur (Saint Jérôme), car, qui a préparé son trône dans le ciel sinon le Christ, lui qui est descendu pour y remonter, qui s’est revêtu de l’homme pour l’élever jusqu’au ciel. Ce trône est le siège du juge : notre Seigneur a été tourné en dérision au tribunal d’un homme ; mais il a préparé son tribunal dans le ciel (Saint Augustin), et soumis à son empire toutes les extrémités de la terre. (Saint Jérôme).

[8] Le Psalmiste ne parle pas seulement ici pour son âme, il s’adresse aussi à nos âmes pour qu’elles bénissent celui qui répand sur elles ses bienfaits, leur pardonne leurs péchés, les rachète de la mort éternelle, comble de biens leur désir, et qui a, dans le temps, pitié de nous comme un père attendri sur ses enfants. A lui soit, ainsi qu’au Père et à l’Esprit-Saint, honneur et gloire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (Saint Jérôme).