Psaume 14

Psalmus 14 Psaume 14 [1]
Dómine, quis habitábit in tabernáculo tuo ? * aut quis requiéscet in monte sancto tuo ?Seigneur, qui habitera dans votre tabernacle [2] ? * ou qui reposera sur votre montagne sainte [3] ?
Qui ingréditur sine mácula, * et operátur iustítiam :Celui qui marche sans tache, * et qui pratique la justice :
Qui lóquitur veritátem in corde suo, * qui non egit dolum in lingua sua :Qui dit la vérité dans son cœur [4], * qui n’a point usé de tromperie avec sa langue :
Nec fecit próximo suo malum, * et oppróbrium non accépit advérsus próximos suos.Qui n’a pas fait de mal à son prochain, * et qui n’a point accueilli de calomnie contre ses frères.
Ad níhilum dedúctus est in conspéctu eius malígnus : * timéntes autem Dóminum gloríficat :Le méchant est compté pour rien à ses yeux : * mais il honore ceux qui craignent le Seigneur [5].
Qui iurat próximo suo, et non décipit, * qui pecúniam suam non dedit ad usúram, et múnera super innocéntem non accépit.Il fait serment à son prochain et ne le trompe pas, * il ne donne point son argent à usure, et ne reçoit pas de présents contre l’innocent.
Qui facit hæc : * non movébitur in ætérnum.Celui qui se conduit ainsi : * ne sera jamais ébranlé.
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts :
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.

[1] Applications liturgiques. Le juste, le saint, celui qui habitera la sainte montagne, c’est Jésus-Christ ; la sainte montagne c’est le Calvaire. Nous l’apprenons par les Matines du samedi-saint (ler Noct.).Qui monte au Calvaire montera aussi au ciel ; ainsi le Sauveur et tous les Saints. C’est la pensée de l’église quand elle chante ce psaume aux fêtes des Martyrs et des Confesseurs. Enfin, parce que les Anges habitent la sainte montagne, l’Église chante ce psaume à leurs fêtes (1er Noct.) pour nous enseigner le chemin du séjour bienheureux. (Le P. Emmanuel).

[2] Ce tabernacle ou tente représente l’Église, et cette montagne, la vie éternelle. (Saint Jérôme). Tente qui êtes la grâce ; montagne qui êtes la gloire ! Tente où s’exercent la foi, l’espérance et l’amour ! Mon Dieu, qui demeurera dans cette tente, qui se reposera sur cette montagne ? C’est tout ce que je veux savoir, c’est tout ce que je vous demande. (Mgr Gay).

[3] La question est adressée à Dieu lui-même, pour que la réponse vienne de lui. Aussi bien, le portrait qui va suivre n’est pas seulement le portrait de l’honnête homme, c’est celui du serviteur de Dieu, de celui qui mérite d’entrer dans sa tente, par conséquent d’avoir avec lui les rapports surnaturels de la grâce. (Lesêtre).

[4] Il en est beaucoup qui ont la vérité sur les lèvres et qui ne l’ont point dans le cœur. (Saint Jérôme).

[5] Le chrétien distingue les ténèbres d’avec la lumière. Si puissant que puisse être l’ennemi de Dieu, le chrétien en tient peu de compte, car la vraie humilité ne va pas sans le courage, écrit S. Hilaire. Qu’au contraire un serviteur de Dieu soit pauvre et méprisé, il s’inclinera. (Mgr Gay).