Psaume 143, i

Psalmus 143, i Psaume 143, i [1]
Benedíctus Dóminus, Deus meus, qui docet manus meas ad prǽlium, * et dígitos meos ad bellum.Béni soit le Seigneur, mon Dieu, qui enseigne à mes mains le combat, * et à mes doigts la guerre [2].
Misericórdia mea, et refúgium meum : * suscéptor meus, et liberátor meus :Il est ma miséricorde et mon refuge : * mon soutien et mon libérateur :
Protéctor meus, et in ipso sperávi : * qui subdit pópulum meum sub me.Mon protecteur, et c’est en lui que j’ai espéré : * c’est lui qui me soumet mon peuple.
Dómine, quid est homo, quia innotuísti ei ? * aut fílius hóminis, quia réputas eum ?Seigneur, qu’est-ce que l’homme, pour que vous vous soyez fait connaître à lui ? * ou le fils de l’homme, pour que vous en teniez compte [3] ?
Homo vanitáti símilis factus est : * dies eius sicut umbra prætéreunt.L’homme est devenu semblable au vide : * ses jours passent comme l’ombre.
Dómine, inclína cælos tuos, et descénde : * tange montes, et fumigábunt.Seigneur, inclinez vos cieux et descendez : * touchez les montagnes, et elles fumeront [4].
Fúlgura coruscatiónem, et dissipábis eos : * emítte sagíttas tuas, et conturbábis eos.Faites briller les éclairs, et vous les dissiperez : * lancez vos flèches, et vous les troublerez [5].
Emítte manum tuam de alto, éripe me, et líbera me de aquis multis : * de manu filiórum alienórum.Étendez votre main d’en haut, arrachez-moi et sauvez-moi des grandes eaux : * de la main des fils des étrangers.
Quorum os locútum est vanitátem : * et déxtera eórum, déxtera iniquitátis.Dont la bouche a proféré la vanité : * et leur droite est une droite d’iniquité.
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts :
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.

[1] Dans la première partie de ce psaume, le psalmiste nous met devant les yeux : La vie humaine et ses devoirs. La vie est une lutte (v. 1) un rapide passage (v. 5) ; pour la lutte Dieu instruit (v. 1), dans la peine il accueille (v. 2) ; nous devons croire à notre faiblesse et à sa grandeur, à son amour aussi (v. 4), espérer en lui (v. 3), l’appeler au secours dans les difficultés (v. 6) avec une confiance inébranlable (v. 4, 8 et 11), chanter notre reconnaissance, et la chanter pratiquement sur dix cordes, par l’observation des commandements de Dieu (v. 10).

[2] Au combat à soutenir contre les princes des ténèbres ; ces ennemis nous attaquent partout ; le combat s’engage sans aucun avertissement ; notre salut ou notre perte sont en jeu. Nous avons donc besoin comme dans les guerres extérieures, du secours du ciel, et c’est par la prière qu’on l’obtient. (Saint Chrysostome).

[3] A ne considérer que la condition de la nature humaine, l’homme n’est rien. (Saint Jérôme). Seigneur, vous songez à lui, vous l’aimez... Combien n’a-t-il pas estimé l’homme, celui qui a donné pour prix de l’homme le sang de son Fils unique ? (Saint Augustin).

[4] Le Seigneur a abaissé les cieux et il est descendu lorsqu’il s’est anéanti jusqu’à s’unir à l’homme. Il a frappé les montagnes, lorsqu’il a humilié les superbes et les grands de la terre. (Péronne).

[5] Seigneur, multipliez vos prodiges et peut-être la terreur arrêtera-t-elle vos ennemis. Lancez vos flèches ; ruinez la santé illusoire de ces âmes afin que d’utiles plaies les guérissent, et qu’ayant place dans le corps mystique du Christ, ils disent enfin avec l’Église : Je suis blessée par l’amour. (Cant., II, 5, selon les Septante). (Saint Augustin).