Psaumes du 2nd nocturne du Dimanche per annum

IN II NOCTURNO
AU 2nd NOCTURNE
Ant. 4 Quam admirábile * est nomen tuum, Dómine, in univérsa terra !Ant. 4 Qu’il est admirable * votre nom, Seigneur, sur toute la terre [1] !
Psalmus 8 Psaume 8 [2]
Dómine, Dóminus noster, * quam admirábile est nomen tuum in univérsa terra !Seigneur, notre Seigneur, * que votre nom [3] est admirable dans toute la terre !
Quóniam eleváta est magnificéntia tua * super cælos.Car votre magnificence est élevée * au-dessus des cieux.
Ex ore infántium et lacténtium perfecísti laudem propter inimícos tuos, * ut déstruas inimícum et ultórem.De la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle vous avez tiré une louange parfaite contre vos adversaires [4], * pour détruire l’ennemi et le vengeur.
Quóniam vidébo cælos tuos, ópera digitórum tuórum : * lunam et stellas, quæ tu fundásti.Quand je verrai vos cieux, les œuvres de vos doigts, * la lune et les étoiles que vous avez créées.
Quid est homo quod memor es eius ? * aut fílius hóminis, quóniam vísitas eum ?Qu’est-ce que l’homme, pour que vous vous souveniez de lui ? * ou le fils de l’homme, pour que vous le visitiez [5] ?
Minuísti eum paulo minus ab Angelis, glória et honóre coronásti eum : * et constituísti eum super ópera mánuum tuárum.Vous l’avez abaissé un peu au-dessous des Anges, vous l’avez couronné de gloire et d’honneur :* et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains.
Omnia subiecísti sub pédibus eius, * oves et boves univérsas : ínsuper et pécora campi.Vous avez mis toutes choses sous ses pieds, * toutes les brebis, et tous les bœufs : et même les animaux des champs.
Vólucres cæli, et pisces maris, * qui perámbulant sémitas maris.Les oiseaux du ciel, et les poissons de la mer, * qui parcourent les sentiers de la mer [6].
Dómine, Dóminus noster, * quam admirábile est nomen tuum in univérsa terra !Seigneur, notre Seigneur, * que votre nom est admirable dans toute la terre [7] !
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
Ant. Quam admirábile * est nomen tuum, Dómine, in univérsa terra !Ant. Qu’il est admirable * votre nom, Seigneur, sur toute la terre !
Ant. 5 Sedísti super thronum, * qui iúdicas iustítiam.Ant. 5 vous vous êtes assis sur votre trône, * vous qui jugez selon la justice [8].
Psalmus 9, i Psaume 9, i
Confitébor tibi, Dómine, in toto corde meo : * narrábo ómnia mirabília tua.Je vous louerai, Seigneur, de tout mon cœur [9] : * je raconterai toutes vos merveilles.
Lætábor et exsultábo in te : * psallam nómini tuo, Altíssime.En vous je me réjouirai, et j’exulterai [10] : * je chanterai votre nom, ô Très-Haut.
In converténdo inimícum meum retrórsum : * infirmabúntur, et períbunt a fácie tua.En mettant mon ennemi en fuite [11] : * ils seront épuisés, et ils périront devant votre face.
Quóniam fecísti iudícium meum et causam meam : * sedísti super thronum, qui iúdicas iustítiam.Car vous m’avez rendu justice, et vous avez soutenu ma cause : * vous vous êtes assis sur votre trône, vous qui jugez selon la justice [12].
Increpásti gentes, et périit ímpius : * nomen eórum delésti in ætérnum, et in sǽculum sǽculi.Vous avez châtié les nations, et l’impie a péri : * vous avez effacé leur nom à jamais, et pour les siècles des siècles.
Inimíci defecérunt frámeæ in finem : * et civitátes eórum destruxísti.Les glaives de l’ennemi ont perdu leur force pour toujours : * et vous avez détruit leurs cités.
Périit memória eórum cum sónitu : * et Dóminus in ætérnum pérmanet.Leur mémoire a péri avec fracas : * et le Seigneur demeure éternellement.
Parávit in iudício thronum suum : * et ipse iudicábit orbem terræ in æquitáte, iudicábit pópulos in iustítia.Il a préparé son trône pour le jugement : * et Il jugera lui-même le globe de la terre avec équité, Il jugera les peuples avec justice [13].
Et factus est Dóminus refúgium páuperi : * adiútor in opportunitátibus, in tribulatióne.Et le Seigneur est devenu le refuge du pauvre [14] : * son secours au temps du besoin et de la tribulation.
Et sperent in te qui novérunt nomen tuum : * quóniam non dereliquísti quæréntes te, Dómine.Qu’ils espèrent donc en vous, ceux qui connaissent votre nom : * car vous n’avez pas abandonné ceux qui vous cherchent, Seigneur [15].
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
Ant. Sedísti super thronum, * qui iúdicas iustítiam.Ant. vous vous êtes assis sur votre trône, * vous qui jugez selon la justice.
Ant. 6 Exsúrge, Dómine, * non præváleat homo.Ant. 6 Levez-vous, Seigneur, * que l’homme ne prévale pas.
Psalmus 9, ii Psaume 9, ii
Psállite Dómino, qui hábitat in Sion : * annuntiáte inter gentes stúdia eius :Chantez au Seigneur qui habite dans Sion [16] : * annoncez parmi les nations Ses desseins :
Quóniam requírens sánguinem eórum recordátus est : * non est oblítus clamórem páuperum.Car en demandant compte du sang versé, il s’est souvenu de ses serviteurs : * et Il n’a pas oublié le cri des pauvres [17].
Miserére mei, Dómine : * vide humilitátem meam de inimícis meis.Ayez pitié de moi, Seigneur : * voyez l’humiliation où mes ennemis m’ont réduit.
Qui exáltas me de portis mortis, * ut annúntiem omnes laudatiónes tuas in portis fíliæ Sion.Vous qui me relevez des portes de la mort, * pour que j’annonce toutes vos louanges aux portes de la fille de Sion [18].
Exsultábo in salutári tuo : * infíxæ sunt gentes in intéritu, quem fecérunt.J’exulterai à cause du salut : * les nations [19] se sont enfoncées dans le gouffre qu’elles avaient fait.
In láqueo isto, quem abscondérunt, * comprehénsus est pes eórum.Dans leur propre piège qu’elles avaient caché, * leur pied a été pris.
Cognoscétur Dóminus iudícia fáciens : * in opéribus mánuum suárum comprehénsus est peccátor.On reconnaîtra le Seigneur qui rend justice : * le pécheur a été pris dans les œuvres de ses mains [20].
Convertántur peccatóres in inférnum, * omnes gentes quæ obliviscúntur Deum.Que les pécheurs soient précipités dans l’enfer, * et toutes les nations qui oublient Dieu.
Quóniam non in finem oblívio erit páuperis : * patiéntia páuperum non períbit in finem.Car le pauvre ne sera pas en oubli pour toujours : * la patience des pauvres ne périra pas à jamais.
Exsúrge, Dómine, non confortétur homo : * iudicéntur gentes in conspéctu tuo.Levez-vous, Seigneur ; que l’homme ne se fortifie pas [21] : * que les nations soient jugées devant votre face.
Constítue, Dómine, legislatórem super eos : * ut sciant gentes quóniam hómines sunt.Établissez, Seigneur, un législateur [22] sur eux : * afin que les peuples sachent qu’ils ne sont que des hommes [23].
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
Ant. Exsúrge, Dómine, * non præváleat homo.Ant. Levez-vous, Seigneur, * que l’homme ne prévale pas.
V/. Média nocte surgébam ad confiténdum tibi.V/. Au milieu de la nuit, je me levais pour vous louer [24].
R/. Super iudícia iustificatiónis tuæ.R/. Sur les jugements de votre justification.
Suivent les leçons et les répons propres du 2nd Nocturne du Dimanche.

[1] Ps. 8, 1.

[2] Applications liturgiques. Nous trouvons ce psaume à l’office de l’Ascension à cause du v. 2 ; à la fête du S. Nom de Jésus la 1e Ant. de Matines est formée du v. 1 ; à l’office des Saints Anges aux fêtes des Saints Martyrs et des Saints Confesseurs.

[3] Votre nom : L’empreinte de son essence que Dieu a laissée sur ses œuvres dans l’univers (Fillion).

[4] Que faut-il entendre par ces petits enfants ? D’après Cassiodore, ceux qui le sont, non par l’âge, mais par la simplicité. Le Bx Bellarmin explique que les hommes ne sont que des enfants par rapport aux anges et que pourtant Dieu s’en sert pour confondre les esprits rebelles, ses ennemis. Dans le sens vraiment littéral, il est question d’enfants proprement dits. L’enfant croit à la parole de sa mère, plein de candeur, il s’abandonne à ses bras et lui témoigne son amour ; tels devons-nous être envers Dieu afin que soient parfaites les louanges que nous lui adressons. « L’adversaire c’est le démon jaloux de l’homme et cherchant à se venger de Dieu sur lui ». (Lesêtre, Le livre des Psaumes).

[5] A la vérité, l’homme est peu de chose, et toutefois ce peu de chose offre dans sa nature même des côtés si grands, qu’ils touchent à l’infini, car Dieu lui a donné une âme où il a mis quelque chose de sa vie propre. C’est cette flamme de vie céleste qui vaut à l’homme la sollicitude affectueuse du Créateur, et c’est cette âme qu’il visite de sa grâce.

[6] Après avoir chanté avec le Psalmiste la royauté de l’homme sur la création il faut que nous nous hâtions d’en rapporter toute la gloire au Dieu de qui nous la tenons : Seigneur, notre Seigneur, que votre nom est admirable dans toute la terre ! (Le P. Hugueny).

[7] Ce psaume, qui finit comme il a commencé, nous apprend que nous devons commencer et finir notre vie, nos années, nos mois, nos journées, nos heures, toutes nos actions, par admirer et adorer la grandeur de Dieu, et que nous devons terminer toutes nos prières en jetant nos regards sur Jésus-Christ. (Dugnet).

[8] Ps. 9, 5.

[9] Louer Dieu de tout son cœur, c’est le louer en tout temps, dans la tribulation comme dans la prospérité ; c’est reconnaître que Dieu est l’auteur de tout don parfait ; c’est comprendre et proclamer que toutes choses sont soumises au gouvernement de la divine Providence. (Saint Augustin).

[10] C’est le signe d’une âme avancée dans la sagesse de placer en Dieu toute sa joie. Car celui qui sait ainsi se réjouir parfaitement en Dieu écarte de son cœur toutes les autres joies de la vie présente. (S. Chrysostome).

[11] Cet ennemi par excellence, c’est le démon qui, avant la venue de Jésus-Christ, était le maître, le prince du monde, et que le Sauveur a mis en fuite. (Saint Chrysostome).

[12] Dans les maux qui arrivent, regardons Dieu comme étant dans notre cœur ainsi que sur un trône où il juge notre justice, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus juste en nous, afin de nous rendre plus conforme à l’image de son Fils (Duguet).

[13] Qu’il est grand le contraste entre le pouvoir de Dieu et les puissances d’ici-bas ; celles-ci passent bien vite, celui-là demeure éternellement. Contrairement aux pouvoirs du monde, celui de Dieu est essentiellement au service de la justice, il est juge infailliblement juste du monde entier. (Le P. Hugueny).

[14] David, tout roi qu’il est, se reconnaît et s’appelle pauvre, et se considère comme un mendiant assis à la porte du souverain riche. Nous sommes tous des mendiants devant Dieu. (Saint Augustin).

[15] Il n’en est pas de la nature de Dieu comme des réalités qu’emporté le mouvement du temps. En lui, il n’y a rien de ce futur qui n’est pas encore et de ce passé qui n’est déjà plus, mais seulement ce qui est, l’éternité elle-même. Ceux qui le cherchent, ne doivent plus chercher les biens qui passent, puisque (S. Matth., XVI, 24) « personne ne peut servir deux maîtres ». (S. Augustin).

[16] Dans Sion, c’est-à-dire dans l’Église. (Saint Chrysostome).

[17] Nous voyons que l’humilité est comme le char de la prière car Dieu est proche de ceux qui ont le cœur contrit. (S. Chrysostome).

[18] C’est Jésus-Christ qui relève l’homme et qui l’élève au dessus des convoitises qui sont les portes du trépas puisque par elles il va à la mort. Mais les portes de Sion sont les saints désirs qui aboutissent à la Vision de la paix dans la sainte Église. (Saint Augustin).

[19] Les nations qui s’obstinent dans l’infidélité.

[20] Les interventions divines dans l’ordre temporel ne se produisent pas toujours, mais seulement dans la mesure où Dieu le juge bon pour nous rappeler qu’il est là, et que ce qu’il fait quelquefois dans l’ordre naturel, il le fait toujours dans l’ordre surnaturel en faveur des âmes justes qui se confient en lui. Dans la joie de la délivrance prions pour ceux qui luttent. (Le P. Hugueny).

[21] Souhait digne d’un chrétien : que l’homme, c’est-à-dire que le vieil homme, avec ses inclinations vicieuses, ne se fortifie pas en nous. (Duguet).

[22] Un maître qui les réprime.

[23] Si Dieu a donné une loi aux hommes ce n’est pas pour ôter leur liberté, c’est qu’il a voulu les conduire comme des créatures intelligentes. (Bossuet Serm. pour la Purif.).

[24] Ps. 118, 62.