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Saint Auspice, évêque

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Au diocèse de Nancy et de Toul et au diocèse de Saint-Dié, jusqu’en 1955.

Sommaire

  Dans le Diocèse de Nancy et de Toul  
  Dans le Diocèse de St Dié  

Saint Auspice, 5ème évêque de Toul (vers 450-487)

La date des écrits d’Auspice, qui sont arrivés jusqu’à nous, détermine, à peu près, celle de son épiscopat. Il gouverna l’Église de Toul vers le milieu du cinquième siècle. Le rare mérite et la sainteté de ce prélat lui attirèrent l’estime de toutes les personnes qui le connurent ou qui entendirent parler de lui. Sidoine-Apollinaire, qui fut évêque de Clermont, le comble d’éloges dans une lettre qu’il écrivit au comte Arbogast, gouverneur de la ville de Trêves [1]. Ce comte avait prié Sidoine de l’instruire de ses devoirs ; celui-ci lui conseilla de s’adresser de préférence à Loup de Troyes et à notre Auspice dont il pourrait tirer d’autant plus de secours, qu’ils étaient ses voisins et que d’ailleurs ils possédaient toutes les qualités qui conviennent à leur caractère.

Arbogast s’adressa donc à l’évêque des Leuci. Il en reçut une réponse, en prose alignée, que la tradition a conservée [2] et dont les pensées et le style, fin inspirant la piété, justifient parfaitement l’idée qu’Apollinaire avait donnée de son illustre ami. Après lui avoir exprimé le plaisir qu’il avait éprouvé de le voir à Toul et combien il avait remercié Dieu de lui avoir ménagé une telle jouissance ; il le félicite sur sa naissance, sur sa famille, sur ses vertus ; il félicite la ville de Trêves, d’être administrée par un personnage illustre, à tant de titres, mais plus illustre encore par son dévouement à la religion de Jésus-Christ. Il lui recommande ensuite de conserver précieusement les dons qu’il a reçus de Dieu ; d’éviter l’avarice et la cupidité qui souillent les cœurs et qui, selon l’Écriture, sont la source de tous les maux.

Unum repelle vitium, ne corda pura inquinet
Quod esse, sacris scribitur, radix malorum omnium,
Cupiditatem scilicet…

Puis, s’il arrivait qu’en son cœur tombât la moindre goutte de ces poisons, d’y faire couler sans délai, pour en neutraliser l’effet, cette huile si douce que, par l’aumône, on achète de tous les malheureux.

Hujus si ullum senseris parvam veneni guttulam
Dulce perfunde oleo, ne serpat in visceribus
Non hoc ignoras oleum pro tua sapientia
Quod est cunctorum pauperum mercatum eleemosynis.

Saint Auspice mourut vers l’an 487 ou 490 et fut enterré dans le cimetière de Saint-Mansuy où son corps fut trouvé sous l’épiscopat de Pibon. A la prière de ce prélat, Richard, légat du Saint-Siège, en fit la levée en 1107, et le plaça dans un lieu décent, avec une grande solennité. Ces reliques vénérables furent, de nouveau, reconnues et déposées dans une nouvelle châsse en 1401.

Les bréviaires les plus anciens lui ont donné le titre de saint et son office y était marqué au 8 juillet, parmi ceux du diocèse. Dans la liturgie nouvelle de Nancy [3], il est placé au 26 de février. Le Martyrologe romain fait mention, sous la rubrique du 8 juillet, d’un saint Auspice, évêque de Trêves ; mais comme on a lieu de supposer que les anciens chroniqueurs de la métropole, ne se sont pas fait scrupule d’emprunter, aux églises de la suffragance, des noms de leurs évêques, à l’effet de combler les lacunes de leur catalogue particulier : il ne serait pas impossible que le saint évêque, placé le quatrième par Harigère sur la liste des prélats tréviriens, ne fût autre que notre Auspice dont l’Église de Toul a tant à se glorifier, comme il est évident que les saints Mansuy et Celsin, inscrits les septième et cinquième sur la même liste, et les saints Clément et Félix, qui s’y trouvent rangés les huitième et sixième, y sont transportés des catalogues de Toul et de Metz.

Les Centuriateurs de Magdebourg ont parlé de saint Auspice avec éloge : Il exista, dans la Gaule, ont dit ces historiens protestants , un évêque de l’Église de Toul, nommé Auspice ; ce fut un homme éminemment docte et pieux, comme il parait par l’épitre, en nombres mesurés, qu’il écrivit à Arbogast, comte de Trêves qu’il détourne de l’avarice et delà cupidité. Fuit Auspicius, ecclesiœ Tullensis episcopus in Gallia, vir insigniter doctus et pius, ut apparet ex ejus epistola quam metricis numeris scripsit ad Argobastem Trevirorum comitem, quem ab avaritia et cupiditate dehortatur.

(Abbé Guillaume, Histoire du Diocèse de Toul et de celui de Nancy, 1866)

die 8 iulii
le 8 juillet
SANCTI AUSPICII
SAINT AUSPICE
Ep. et Conf.
Evêque et Confesseur
In Diœcesi Nanceiensi et Tullensi

Dans le Diocèse de Nancy et de Toul

duplex
double
Ant. ad Introitum. Coloss, 1, 25Introït
Ecclésiæ factus sum ego miníster secúndum dispensatiónem Dei, quæ data est mihi in vos, ut ímpleam verbum Dei.Je suis devenu le ministre de l’Église ; la mission que Dieu m’a confiée, c’est de faire connaître la parole de Dieu.
Ps. 77, 1.
Atténdite, pópule meus, legem meam : inclináte aurem vestram in verba oris mei.O mon peuple, sois attentif à ma loi, prête l’oreille à ma parole.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Exáudi, quǽsumus, Dómine, preces nostras, quas in beáti Auspícii, Confessóris tui atque Pontíficis, festivitáte deférimus : et eius qui tibi digne méruit famulári, intercedéntibus méritis ; mitte in messem tuam operários, eódem caritátis ardóre succénsos, qui in hórreum tuum magnam cóngregent fruménti cópiam. Per Dóminum.Seigneur, exaucez les prières que nous vous présentons en la fête du bienheureux Auspice, votre Confesseur et Pontife : et par les mérites et l’intercession de celui qui a mérité de vous servir dignement ; envoyez à votre moisson des ouvriers enflammés de la même ardeur de charité afin qu’ils amassent dans votre grenier une grande abondance de froment.
Et fit commemoratio S. Elisabeth Reg., Vid., ut in Missali.Et on fait mémoire de Ste Elisabeth, Veuve, comme au Missel.
Lectio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios.Lecture de la deuxième Lettre de saint Paul aux Corinthiens.
II, 1, 12-14.
Fratres : Glória nostra hæc est, testimónium conscientiæ nostræ, quod in simplicitáte cordis et sinceritáte Dei, et non in sapientia carnáli, sed in grátia Dei, conversáti sumus in hoc mundo : abundántius autem ad vos. Non enim ália scríbimus vobis, quam quæ legístis, et cognovístis. Spero autem quod usque in finem cognoscétis, sicut et cogno-vístis nos ex parte, quod glória vestra sumus, sicut et vos nostra, in die Dómini nostri Iesu Christi.Frères, voici ce qui fait notre fierté : le témoignage de notre conscience ; nous nous sommes conduits dans le monde, et particulièrement à votre égard, avec la sainteté et la sincérité de Dieu ; non avec une sagesse humaine, mais selon la grâce de Dieu. En effet, nous ne vous écrivons pas autre chose dans nos lettres que ce que vous lisez et vous comprenez. Or, j’espère que vous comprendrez jusqu’au bout — comme vous nous avez compris en partie — que nous sommes pour vous un sujet de fierté, comme vous le serez pour nous au jour de la venue de notre Seigneur Jésus-Christ.
Graduale. Eccli. 3, 2.Graduel
Iudícium patris audíte, fílii : et sic fácite, ut salvi sitis.Écoutez les enseignements de votre père, ô fils : et suivez-lez, pour être sauvés.
V/. Act. 20, 18 et 21. Scitis quáliter vobíscum per omne tempus fúerim, testíficans in Deum pæniténtiam, et fidem in Iesum Christum.V/. Vous savez de quelle sorte je me suis conduit en tout temps avec vous, prêchant la pénitence envers Dieu, et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ.
Allelúia, allelúia. V/. Act. 1, 38. Hic est qui fuit in Ecclesia cum pátribus nostris, qui accepit verba vitæ dare nobis. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. C’est lui qui fut dans l’Église avec nos ancêtres et qui reçut les paroles de vie à nous transmettre. Alléluia !
In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, diciturAux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit
Tractus. Ps 77, 70-72.Trait
Elegit Dóminus, servum suum : et sústulit eum de grégibus óvium.Le Seigneur a choisi son serviteur, et le tira des bergeries.
V/. Páscere Jacob servum suum : et Israël hereditátem suam.V/. Pour paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage.
V/. Et pavit eos in innocéntia cordis sui : et in intelléctibus mánuum suárum dedúxit eos.V/. Et il les guida dans la droiture de son cœur, et il les conduisit d’une main habile.
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur :Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit :
Allelúia, allelúia. V/. Act. 7, 38 Hic est qui fuit in Ecclesia cum pátribus nostris, qui accepit verba vitæ dare nobis. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. C’est lui qui fut dans l’Église avec nos ancêtres et qui reçut les paroles de vie à nous transmettre. Alléluia !
Allelúia. V/. Ps. 33, 12. Veníte, fílii, audíte me : timórem Dómini docébo vos. Allelúia.Allelúia. V/. Venez, mes fils, écoutez-moi : je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu Luc Jean Marc.
Matth. 24, 42-47.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Vigilate, quia nescítis, qua hora Dóminus vester ventúrus sit. Illud autem scitóte, quóniam, si sciret paterfamílias, qua hora fur ventúrus esset, vigiláret útique, et non síneret pérfodi domum suam. Ideo et vos estóte parati : quia qua nescítis hora Fílius hóminis ventúrus est. Quis, putas, est fidélis servus et prudens, quem constítuit dóminus suus super famíliam suam, ut det illis cibum in témpore ? Beátus ille servus, quem, cum vénerit dóminus eius, invénerit sic faciéntem. Amen, dico vobis, quóniam super ómnia bona sua constítuet eum.En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Veillez donc, parce que vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur viendra. Sachez-le bien, si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait certainement, et ne laisserait pas percer sa maison. C’est pourquoi, vous aussi, soyez prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure que vous ne savez pas. Quel est, pensez-vous, le serviteur fidèle et prudent que son maître a établi sur ses gens, pour leur distribuer leur nourriture en temps convenable ? Heureux ce serviteur, si son maître, à son arrivée, le trouve agissant ainsi ! En vérité, je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens.
Ant. ad Offertorium. Philipp. 1,4, 7 et 9Offertoire
In cunctis oratiónibus meis, pro ómnibus vobis deprecatiónem fáciens, eo quod hábeam vos in corde ; hoc oro, ut cáritas vestra magis ac magis abúndet.Dans toutes mes prières, je supplie Dieu pour vous, car je vous porte dans mon cœur ; je prie pour vous pour que votre charité augmente de plus en plus.
SecretaSecrète
Omnípotens, sempitérne Deus, qui beátum Auspícium pontificáli dignitáte decorásti : præsta, quǽsumus, nos eius exémplo tibi digne hæc múnera consecráre, et, mundi glória despécta, cælum semper ambíre. Per Dóminum.Dieu tout-puissant et éternel, qui avez décoré le bienheureux Auspice de la dignité pontificale : faites, nous vous en prions, qu’à son exemple nous vous consacrions dignement ces offrandes, et une fois rejetée la gloire du monde, vivre pour toujours dans le ciel.
Et fit commemoratio S. Elisabeth Reg., Vid., ut in Missali.Et on fait mémoire de Ste Elisabeth, Veuve, comme au Missel.
Ant. ad Communionem. Philipp. 1, 3 et 6Communion
Grátias ago Deo meo in omni memória vestri, confídens hoc ipsum, quia qui cœpit in vobis opus bonum, perfíciet usque in diem Christi Iesu.Je remercie Dieu chaque fois que je pense à vous, ayant confiance que le Seigneur qui a commencé votre sanctification travaillera à son achèvement jusqu’au jour où reviendra le Christ Jésus.
PostcommunioPostcommunion
Tríbuant nobis, quǽsumus, Dómine, sumpta mystéria illum spíritus fervórem, quem sancto Auspício Pontífici contulére : ut vocatióne nostra digne ambulántes ; promíssam fidéliter operántibus corónam obtinére mereámur. Per Dóminum.Que ces mystères reçus, Seigneur, nous donnent cette même ferveur d’esprit qu’ils ont donné au saint Pontife Auspice : pour que suivant dignement notre voction ; nous méritions d’obtenir la couronne promise en étant fidèles par nos œuvres.
Et fit commemoratio S. Elisabeth Reg., Vid., ut in Missali.Et on fait mémoire de Ste Elisabeth, Veuve, comme au Missel.
In Diœcesi Sancti Deodati

Dans le Diocèse de St Dié

Célébré comme mémoire le 9 juillet en 1854, et ce jusqu’en 1957 (Le 8 étant la fête de saint Dié).

[1] Arbogast, comte gaulois, général des armées de Valentinien II, qui le dépouilla de ses charges, se donna la mort en 394. Celui dont il est ici question fils d’Arigios, selon saint Auspice, serait alors petit-fils du précédent ; nous n’en avons trouvé aucune mention dans les dictionnaires biographiques, mais le P. Benoit le distingue formellement de son aïeul avec qui Baronius l’avait confondu.

[2] La lettre en vers d’Auspice est dans P.L., t. 61, col. 1005-1008 ou dans Mon. Germ. hist., Epist., t. 3, p. 137.

[3] 1860, adoption du Missel Romain, date rétablie le 8 juillet en 1914. N. d. W.