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Matines de la 1ère semaine de la Passion

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Ne sont repris ici que les leçons et répons de l’office de Matines de la 1ère semaine de la Passion.

Sommaire

  1er dimanche de la Passion  
  Lundi  
  Mardi  
  Mercredi  
  Jeudi  
  Vendredi  
  Samedi  

1er dimanche de la Passion

In I Nocturno
1er Nocturne
Lectio i1ère leçon
Incipit liber Ieremíæ ProphétæCommencement du livre du Prophète Jérémie
Cap. 1, 1-6
Verba Ieremíæ fílii Helcíæ, de sacerdótibus, qui fuérunt in Anathoth, in terra Béniamin. Quod factum est verbum Dómini ad eum in diébus Iosíæ fílii Amon regis Iuda, in tertiodécimo anno regni eius. Et factum est in diébus Ióakim fílii Iosíæ regis Iuda, usque ad consummatiónem undécimi anni Sedecíæ fílii Iosíæ regis Iuda, usque ad transmigratiónem Ierúsalem, in mense quinto. Et factum est verbum Dómini ad me, dicens : Priúsquam te formárem in útero, novi te : et ántequam exíres de vulva, sanctificávi te, et prophétam in Géntibus dedi te. Et dixi : A a a, Dómine Deus : ecce néscio loqui, quia puer ego sum.Paroles de Jérémie, fils d’Helcias, un des prêtres qui demeuraient à Anathoth, dans la terre de Benjamin. Parole du Seigneur qui lui fut adressée dans les jours de Josias, fils d’Amon, roi de Juda, en la treizième année de son règne. Elle lui fut aussi adressée dans les jours de Joakim. fils de Josias, roi de Juda, jusqu’à là fin de la onzième année de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, jusqu’à la transmigration de Jérusalem, au cinquième mois. Elle me fut donc adressée, la parole du Seigneur, disant : Avant que je t’eusse formé dans le sein de (ta mère) je t’ai connu, et avant que tu fusses sorti de ses entrailles, je t’ai sanctifié, et je t’ai établi prophète parmi les nations. Et je dis : A, a, a, Seigneur Dieu ; voyez, je ne sais point parler, parce que moi, je suis un enfant. [1]
R/. Isti sunt dies, quos observáre debétis tempóribus suis : * Quartadécima die ad vésperum Pascha Dómini est : et in quintadécima solemnitátem celebrábitis altíssimo Dómino.R/. Voici [2] les jours de fête que vous observerez en leurs temps : * Au quatorzième jour du premier mois, vers le soir, est la Pâque du Seigneur, et au quinzième jour vous célébrerez une solennité en l’honneur du Dieu très-haut.
V/. Locútus est Dóminus ad Móyses, dicens : Lóquere fíliis Israël, et dices ad eos.V/. Le Seigneur parla à Moïse, disant : Parle aux enfants d’Israël, et tu leur diras.
R/. Quartadécima die ad vésperum Pascha Dómini est : et in quintadécima solemnitátem celebrábitis altíssimo Dómino.R/. Au quatorzième jour du premier mois, vers le soir, est la Pâque du Seigneur, et au quinzième jour vous célébrerez une solennité en l’honneur du Dieu très-haut.
Lectio ii Cap. 1, 7-132e leçon
Et dixit Dóminus ad me : Noli dícere : Puer sum : quóniam ad ómnia, quæ mittam te, ibis : et univérsa, quæcúmque mandávero tibi, loquéris. Ne tímeas a fácie eórum : quia tecum ego sum, ut éruam te, dicit Dóminus. Et misit Dóminus manum suam, et tétigit os meum : et dixit Dóminus ad me : Ecce dedi verba mea in ore tuo : ecce constítui te hódie super Gentes, et super regna, ut evéllas, et déstruas, et dispérdas, et díssipes, et ædífices, et plantes. Et factum est verbum Dómini ad me, dicens : Quid tu vides, Ieremía ? Et dixi : Virgam vigilántem ego vídeo. Et dixit Dóminus ad me : Bene vidísti, quia vigilábo ego super verbo meo, ut fáciam illud. Et factum est verbum Dómini secúndo ad me, dicens : Quid tu vides ? Et dixi : Ollam succénsam ego vídeo, et fáciem eius a fácie Aquilónis.Et le Seigneur me dit : Ne dis pas : Je suis un enfant, puisque partout où je t’enverrai, tu iras ; et que tout ce que je te commanderai, tu le diras. Ne crains pas à cause d’eux, parce que moi, je suis avec toi, afin que je te délivre, dit le Seigneur. Et le Seigneur étendit sa main, et toucha ma bouche ; et le Seigneur me dit : Voilà que j’ai mis ma parole en ta bouche. Voilà qu’aujourd’hui je t’ai établi sur les nations et sur les royaumes, afin que tu arraches et que tu détruises, et que tu perdes et que tu dissipes, et que tu édifies et que tu plantes. Et la parole du Seigneur me fut encore adressée, disant : Que vois-tu, toi, Jérémie ? Et je dis : Je vois une verge qui veille. Et le Seigneur me dit : Tu as bien vu, parce que je veillerai sur ma parole, afin que je l’accomplisse. Et la parole du Seigneur me fut adressée une seconde fois, disant : Que vois-tu, toi ? Et je dis : Je vois une marmite bouillante [3], et sa face (venant) de la face de l’aquilon.
R/. Multiplicáti sunt qui tríbulant me, et dicunt : Non est salus illi in Deo eius : * Exsúrge, Dómine, salvum me fac, Deus meus.R/. Ils se sont multipliés [4] ceux qui me persécutent, et ils disent : II n’y a point de salut pour lui en son Dieu. * Levez-vous, Seigneur ; sauvez-moi, mon Dieu.
V/. Nequándo dicat inimícus meus, Præválui advérsus eum.V/. De peur [5] qu’un jour mon ennemi ne dise : J’ai prévalu contre lui.
R/. Exsúrge, Dómine, salvum me fac, Deus meus.R/. Levez-vous, Seigneur ; sauvez-moi, mon Dieu.
Lectio iii Cap. 1, 14-193e leçon
Et dixit Dóminus ad me : Ab Aquilóne pandétur malum super omnes habitatóres terræ. Quia ecce ego convocábo omnes cognatiónes regnórum Aquilónis, ait Dóminus : et vénient et ponent unusquísque sólium suum in intróitu portárum Ierúsalem, et super omnes muros eius in circúitu, et super univérsas urbes Iuda. Et loquar iudícia mea cum eis super omnem malítiam eórum, qui dereliquérunt me, et libavérunt diis aliénis, et adoravérunt opus mánuum suárum. Tu ergo accínge lumbos tuos, et surge, et lóquere ad eos ómnia quæ ego præcípio tibi. Ne formídes a fácie eórum : nec enim timére te fáciam vultum eórum. Ego quippe dedi te hódie in civitátem munítam, et in colúmnam férream, et in murum ǽreum, super omnem terram, régibus Iuda, princípibus eius, et sacerdótibus et pópulo terræ. Et bellábunt advérsum te, et non prævalébunt : quia ego tecum sum, ait Dóminus, ut líberem te.Et le Seigneur me dit : C’est de l’aquilon que se déploiera le mal sur tous les habitants de la terre ; parce que moi, je convoquerai toutes les familles des royaumes de l’aquilon, dit le Seigneur ; et elles viendront, et elles établiront chacune son trône à l’entrée des portes de Jérusalem, et sur tous ses murs à l’entour, et dans toutes les villes de Juda. Et je leur dirai mes jugements sur toute la malice de ceux qui m’ont délaissé, qui ont fait des libations à des dieux étrangers et ont adoré l’ouvrage de leurs mains. Toi donc, ceins tes reins, et lève-toi, et dis-leur tout ce que moi, je te commande. Ne crains pas devant leur face ; car je ferai que tu ne craignes pas leur visage. Car c’est moi qui t’ai établi aujourd’hui comme une ville fortifiée, et une colonne de fer, et un mur d’airain sur toute la terre, contre les rois de Juda, ses princes, et ses prêtres et son peuple. Et ils combattront contre toi, et ne prévaudront point, parce que moi je suis avec toi, dit le Seigneur, afin que je te délivre.
R/. Usquequo exaltábitur inimícus meus super me ? * Réspice, et exáudi me, Dómine, Deus meus.R/. Jusques [6] à quand mon ennemi s’élèvera-t-il au-dessus de moi ? * Regardez et exaucez-moi, Seigneur mon Dieu.
V/. Qui tríbulant me, exsultábunt si motus fúero : ego autem in misericórdia tua sperábo.V/. Ceux [7] qui me tourmentent tressailliront de joie, si je suis ébranlé ; mais moi, j’ai espéré dans votre miséricorde.
R/. Réspice, et exáudi me, Dómine, Deus meus. R/. Usquequo exaltábitur inimícus meus super me ? Réspice, et exáudi me, Dómine, Deus meus.R/. Regardez et exaucez-moi, Seigneur mon Dieu. R/. Jusques à quand mon ennemi s’élèvera-t-il au-dessus de moi ? Regardez et exaucez-moi, Seigneur mon Dieu.
In II Nocturno
2e Nocturne
Lectio iv4e leçon
Sermo sancti Leónis PapæSermon de saint Léon, Pape
Sermo 9 de Quadragesima
In ómnibus, dilectíssimi, solemnitátibus christiánis non ignorámus paschale sacraméntum esse præcípuum : cui condígne et cóngrue suscipiéndo, totius quidem nos témporis institúta refórmant : sed devotiónem nostram præséntes vel máxime dies éxigunt, quos illi sublimíssimo divínæ misericórdiæ sacraménto scimus esse contíguos. In quibus mérito a sanctis Apóstolis per doctrínam Spíritus Sancti maióra sunt ordináta ieiúnia : ut per commúne consórtium crucis Christi, étiam nos áliquid in eo quod propter nos gessit, agerémus, sicut Apóstolus ait : Si compátimur, et conglorificábimur. Certa atque secúra est exspectátio promíssæ beatitúdinis, ubi est participátio Domínicæ passiónis.Nous n’ignorons pas, mes bien-aimés, que le mystère pascal occupe le premier rang parmi toutes les solennités chrétiennes. Notre manière de vivre durant l’année tout entière doit, il est vrai, par la réforme de nos mœurs, nous disposer à le célébrer d’une manière digne et convenable ; mais les jours présents exigent au plus haut degré notre dévotion, car nous savons qu’ils sont proches de celui où nous célébrons le mystère très sublime de la divine miséricorde. C’est avec raison et par l’inspiration de l’Esprit-Saint, que les saints Apôtres ont ordonné pour ces jours des jeûnes plus austères, afin que par une participation commune à la croix du Christ, nous fassions, nous aussi, quelque chose qui nous unisse à ce qu’il a fait pour nous. Comme le dit l’Apôtre : « Si nous souffrons avec lui, nous serons glorifiés avec lui. » [8] Là où il y a participation à la passion du Seigneur, on peut regarder comme certaine et assurée l’attente du bonheur qu’il a promis.
R/. Deus meus es tu, ne discédas a me : * Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádiuvet.R/. Vous êtes mon Dieu [9], ne vous éloignez pas de moi : * Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui me porte secours.
V/. Tu autem, Dómine, ne elongáveris auxílium tuum a me : ad defensiónem meam áspice.V/. Mais vous [10], Seigneur, n’éloignez pas votre secours de moi, voyez à ma défense.
R/. Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádiuvet.R/. Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui me porte secours.
Lectio v5e leçon
Nemo est, dilectíssimi, cui per conditiónem témporis socíetas huius glóriæ denegétur, tamquam tranquíllitas pacis vácua sit occasióne virtútis. Apóstolus enim prǽdicat, dicens : Omnes qui pie volunt vívere in Christo, persecutiónem patiéntur : et ídeo numquam deest tribulátio persecutiónis, si numquam desit observántia pietátis. Dóminus enim in exhortatiónibus suis dicit : Qui non áccipit crucem suam, et séquitur me, non est me dignus. Nec dubitáre debémus, hanc vocem non solum ad discípulos Christi, sed ad cunctos fidéles, totámque Ecclésiam pertinére, quæ salutáre suum in his qui áderant, universáliter audiébat.II n’est personne, mes bien-aimés à qui Dieu refuse de l’associer à cette gloire et la condition du temps n’y met pas obstacle, comme si dans la tranquillité et la paix il n’y avait point d’occasion de montrer du courage et de pratiquer la vertu. L’Apôtre l’a prédit en disant : « Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ, souffriront persécution » [11]]] ; et c’est pourquoi l’épreuve et la persécution ne manquent jamais, si la pratique de la piété ne fait jamais défaut. Le Seigneur en exhortant ses Apôtres, leur dit : « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. » [12]. Cette parole, nous n’en pouvons douter, s’applique non seulement aux disciples du Christ, mais à tous les fidèles, à l’Église entière, qui, dans son universalité, écoutait les conditions du salut en la personne de ceux qui étaient alors présents.
R/. In te iactátus sum ex útero, de ventre matris meæ Deus meus es tu, ne discédas a me : * Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádiuvet.R/. C’est sur vous [13] que j’ai été jeté en sortant du sein maternel ; depuis que j’étais dans les entrailles de ma mère, vous êtes mon Dieu ; ne vous éloignez pas de moi : * Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui me porte secours.
V/. Salva me ex ore leónis, et a córnibus unicórnium humilitátem meam.V/. Sauvez-moi [14] de la gueule du lion, et ma faiblesse des cornes des licornes [15].
R/. Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádiuvet.R/. Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui me porte secours.
Lectio vi6e leçon
Sicut ergo totíus est córporis pie vívere, ita totíus est témporis crucem ferre : quæ mérito ferri unicuíque suadétur, quia própriis modis atque mensúris ab unoquóque tolerátur. Unum nomen est persecutiónis, sed non una est causa certáminis : et plus plerúmque perículi est in insidiatóre occúlto, quam in hoste manifésto. Beátus Iob alternántibus bonis ac malis mundi huius erudítus, pie veracitérque dicébat : Nonne tentátio est vita hóminis super terram ? Quóniam non solis dolóribus córporis atque supplíciis ánima fidélis impétitur, verum étiam, salva incolumitáte membrórum, gravi morbo urgétur, si carnis voluptáte mollítur. Sed cum caro concupíscit advérsus spíritum, spíritus autem advérsus carnem ; præsídio crucis Christi mens rationális instrúitur, nec cupiditátibus nóxiis illécta conséntit, quóniam continéntiæ clavis et Dei timóre transfígitur.Comme il convient à tout ce corps de vivre pieusement, ainsi l’obligation de porter la croix est-elle de tous les temps ; ce n’est pas sans raison qu’il est conseillé à chacun de porter sa croix, car chacun s’en voit chargé d’une manière et dans une mesure qui lui sont propres. La persécution n’est désignée que par un seul mot, mais il existe plus d’une cause de combat, et il y a ordinairement plus à craindre d’un ennemi qui tend des pièges en secret que d’un adversaire déclaré. Le bienheureux Job, qui avait appris que les biens et les maux se succèdent en ce monde, disait avec piété et vérité : « N’est-ce pas une tentation que la vie de l’homme sur la terre ? » [16]. Ce ne sont pas seulement les douleurs et les supplices du corps qui assaillent l’âme fidèle, car elle est menacée d’une grave maladie, encore que tous les membres demeurent parfaitement sains, si elle se laisse amollir par les plaisirs des sens. Mais comme « la chair convoite contre l’esprit, et l’esprit contre la chair » [17], l’âme raisonnable est munie du secours de la croix du Christ, et moyennant ce secours, elle ne consent pas aux désirs coupables lorsqu’elle est tentée, parce qu’elle est transpercée et attachée par les clous de la continence et par la crainte de Dieu.
R/. In próximo est tribulátio mea, Dómine, et non est qui ádiuvet ; ut fódiant manus meas et pedes meos : líbera me de ore leónis, * Ut enárrem nomen tuum frátribus meis.R/. Ma tribulation [18] est proche, Seigneur, et il n’est personne qui me porte secours ; ils m’assiègent [19] pour percer mes mains et mes pieds : sauvez-moi [20] de la gueule du lion, * Afin que je raconte votre nom à mes frères [21].
V/. Erue a frámea, Deus, ánimam meam, et de manu canis únicam meam.V/. Arrachez [22] mon âme à l’épée à double tranchant ; et mon unique de la main du chien.
R/. Ut enárrem nomen tuum frátribus meis. R/. In próximo est tribulátio mea, Dómine, et non est qui ádiuvet ; ut fódiant manus meas et pedes meos : líbera me de ore leónis, Ut enárrem nomen tuum frátribus meis.R/. Afin que je raconte votre nom à mes frères. R/. Ma tribulation est proche, Seigneur, et il n’est personne qui me porte secours ; ils m’assiègent pour percer mes mains et mes pieds : sauvez-moi de la gueule du lion, Afin que je raconte votre nom à mes frères.
In III Nocturno
3e Nocturne
Lectio vii7e leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum IoánnemLecture du saint Évangile selon saint Jean
Cap. 8, 46-59
In illo témpore : Dicébat Iesus turbis Iudæórum : Quis ex vobis árguet me de peccáto ? Si veritátem dico vobis, quare non créditis mihi ? Et réliqua.En ce temps-là : Jésus disait à la foule des Juifs : Qui de vous me convaincra de péché ? Si je vous dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous point ? Et le reste. [23]
Homilía sancti Gregórii PapæHomélie de saint Grégoire, Pape
Homilía 18 in Evangelia
Pensáte, fratres caríssimi, mansuetúdinem Dei. Relaxáre peccáta vénerat, et dicébat : Quis ex vobis árguet me de peccáto ? Non dedignátur ex ratióne osténdere se peccatórem non esse, qui ex virtúte divinitátis póterat peccatóres iustificáre. Sed terríbile est valde, quod súbditur : Qui ex Deo est, verba Dei audit : proptérea vos non audítis, quia ex Deo non estis. Si enim ipse verba Dei audit qui ex Deo est, et audíre verba eius non potest quisquis ex illo non est : intérroget se unusquísque, si verba Dei in aure cordis pércipit ; et intélliget unde sit. Cæléstem pátriam desideráre Véritas iubet, carnis desidéria cónteri, mundi glóriam declináre, aliéna non appétere, propria largiri.Considérez, mes très chers frères, la mansuétude de Dieu. Le Sauveur était venu effacer les péchés du monde, et il disait : « Qui de vous me convaincra de péché ? » Il ne dédaigne pas de montrer par le raisonnement qu’il n’est pas un pécheur, lui qui, par la vertu de sa divinité, avait le pouvoir de justifier les pécheurs. Les paroles qui suivent sont vraiment terribles : « Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Et si vous ne les écoutez peint c’est que vous n’êtes point de Dieu. » Si donc celui qui est de Dieu entend les paroles de Dieu, et si au contraire celui qui n’est pas de Dieu ne peut les entendre, que chacun se demande si l’oreille de son cœur perçoit les paroles de Dieu, et il connaîtra à qui il appartient. La Vérité ordonne de désirer la patrie céleste, de fouler aux pieds les désirs de la chair, de fuir la gloire du monde, de ne point convoiter le bien d’autrui, et de donner généreusement ce que l’on possède.
R/. Tota die contristátus ingrediébar, Dómine : quóniam ánima mea compléta est illusiónibus : * Et vim faciébant, qui quærébant ánimam meam.R/. Tout le jour [24] je marchais contristé, Seigneur, parce que mon âme est remplie d’illusions, *
V/. Amíci mei et próximi mei advérsum me appropinquavérunt et stetérunt : et qui iuxta me erant, de longe stetérunt.V/. Mes amis et mes proches se sont approchés vis-à-vis de moi, et ils se sont arrêtés ; et ceux qui étaient près de moi, s’en sont tenus éloignés [25]
R/. Et vim faciébant, qui quærébant ánimam meam.R/. Et ceux qui cherchaient mon âme usaient de violence.
Lectio viii8e leçon
Penset ergo apud se unusquísque vestrum, si hæc vox Dei in cordis eius aure conváluit, et quia iam ex Deo sit, agnóscit. Nam sunt nonnúlli, qui præcépta Dei nec aure córporis percípere dignántur. Et sunt nonnúlli, qui hæc quidem córporis aure percípiunt, sed nullo ea mentis desidério complectúntur. Et sunt nonnúlli, qui libenter verba Dei suscipiunt, ita ut étiam in flétibus compungántur, sed post lacrimárum tempus ad iniquitátem rédeunt. Hi profécto verba Dei non audiunt, qui hæc exercére in ópere contémnunt. Vitam ergo vestram, fratres caríssimi, ante mentis óculos revocáte, et alta consideratióne pertiméscite hoc quod ex ore Veritátis sonat : Proptérea vos non audítis, quia ex Deo non estis.Que chacun de vous examine donc en lui-même si cette voix de Dieu frappe fortement l’oreille de son cœur, et il connaîtra s’il est déjà de Dieu. Il y en a quelques-uns qui ne daignent pas même écouter des oreilles du corps, les préceptes divins. Il en est d’autres qui les entendent, il est vrai, de l’oreille du corps, mais sans avoir dans l’âme aucun désir de les pratiquer. Il y en a d’autres encore, qui reçoivent volontiers les paroles de Dieu, au point même d’en être touchés jusqu’aux larmes, mais, aussitôt que ce moment d’émotion est passé, ils retournent au péché. Tous ceux-là n’écoutent assurément point les paroles de Dieu, puisqu’ils négligent de les mettre en pratique par leurs œuvres. Remettez donc votre vie passée devant les yeux de votre âme, mes très chers frères, et imprimez profondément dans vos cœurs, le sentiment de crainte que doivent inspirer ces paroles qui ont été prononcées par la Vérité même : « Si vous ne les écoutez point, c’est que vous n’êtes point de Dieu. »
R/. Ne avértas fáciem tuam a púero tuo, Dómine : * Quóniam tríbulor, velóciter exáudi me.R/. Seigneur [26], ne détournez pas votre face de votre serviteur : * Parce que je suis tourmenté, exaucez-moi promptement.
V/. Inténde ánimæ meæ, et líbera eam : propter inimícos meos éripe me.V/. Soyez [27] attentif à mon âme et délivrez-la à cause de mes ennemis [28] ; sauvez-moi.
R/. Quóniam tríbulor, velóciter exáudi me.R/. Parce que je suis tourmenté, exaucez-moi promptement.
Lectio ix9e leçon
Sed hoc quod de réprobis Véritas lóquitur, ipsi hoc de semetípsis réprobi iníquis suis opéribus osténdunt : nam séquitur : Respondérunt ígitur Iudǽi et dixérunt ei : Nonne bene dícimus nos, quia Samaritánus es tu, et dæmónium habes ? Accepta autem tanta contumélia, quid Dóminus respóndeat, audiámus : Ego dæmónium non hábeo, sed honorífico Patrem meum, et vos inhonorástis me. Quia enim Samaritánus interpretátur custos : et ipse veráciter custos est, de quo Psalmísta ait : Nisi Dóminus custodíerit civitátem, in vanum vígilant qui custódiunt eam : et cui per Isaíam dícitur : Custos quid de nocte ? custos quid de nocte ? respondére nóluit Dóminus, Samaritánus non sum ; sed, Ego dæmónium non hábeo. Duo quippe ei illáta fuérunt : unum negávit, áliud tacéndo consensit.Mais ce que la Vérité dit des Juifs dignes d’être réprouvés, ces hommes condamnables le montrent eux-mêmes par leurs œuvres d’iniquité ; voici en effet ce qu’on lit après : « Les Juifs lui répondirent, et lui dirent : Ne disons-nous pas avec raison que tu es un Samaritain [29], et qu’un démon est en toi ? » Écoutez ce que repartit le Seigneur, après avoir reçu un tel outrage : « II n’y a pas de démon en moi ; mais j’honore mon Père, et vous, vous me déshonorez. » Le mot Samaritain signifie gardien, et le Sauveur est véritablement lui-même ce gardien dont le Psalmiste a dit : « Si le Seigneur ne garde une cité, inutilement veille celui qui la garde » [30] ; et ce gardien auquel il est dit dans Isaïe : « Garde [31], où en est la nuit ? garde, où en est la nuit [32] ? » Voilà pourquoi le Seigneur ne voulut pas répondre : Je ne suis pas un Samaritain, et dit seulement : « II n’y a pas de démon en moi. » Deux choses lui avaient été reprochées : il nia l’une, et convint de l’autre par son silence.
R/. Quis dabit cápiti meo aquam, et óculis meis fontem lacrimárum, et plorábo die ac nocte ? quia frater propínquus supplantávit me, * Et omnis amícus fraudulénter incessit in me.R/. Qui donnera [33] à ma tête de l’eau, et à mes yeux une fontaine de larmes, et je pleurerai jour et nuit ? parce que [34] mon frère, mon proche parent m’a supplanté, * Et tous mes amis ont usé de fraude envers moi.
V/. Fiant viæ eórum ténebræ et lúbricum : et Angelus Dómini pérsequens eos.V/. Que leurs voies [35] deviennent ténébreuses et glissantes, et qu’un Ange du Seigneur les poursuive.
R/. Et omnis amícus fraudulénter incessit in me. R/. Quis dabit cápiti meo aquam, et óculis meis fontem lacrimárum, et plorábo die ac nocte ? quia frater propínquus supplantávit me, Et omnis amícus fraudulénter incessit in me.R/. Et tous mes amis ont usé de fraude envers moi. R/. Qui donnera à ma tête de l’eau, et à mes yeux une fontaine de larmes, et je pleurerai jour et nuit ? parce que mon frère, mon proche parent m’a supplanté, Et tous mes amis ont usé de fraude envers moi.

Lundi

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum IoánnemLecture du saint Évangile selon saint Jean
Cap. 7, 32-39
In illo témpore : Misérunt príncipes et pharisǽi minístros, ut apprehendérunt Iesum. Et réliqua.En ce temps-là les Princes et les Pharisiens envoyèrent des agents pour arrêter Jésus. Et le reste. [36]
Homilía sancti Augustíni EpíscopiHomélie de S. Augustin, Évêque
Tract. 31 in Ioannem, circa medium
Quómodo apprehénderent adhuc noléntem ? Quia ergo non póterant apprehéndere noléntem, missi sunt, ut audírent docéntem. Quid docéntem ? Dicit ergo Iesus : Adhuc módicum tempus vobíscum sum. Quod modo vultis fácere, factúri estis ; sed non modo, quia modo nolo. Quare adhuc modo nolo ? Quia adhuc módicum tempus vobíscum sum, et tunc vado ad eum qui me misit. Implére debeo dispensatiónem meam, et sic perveníre ad passiónem meam.Comment auraient-ils pu l’arrêter puisque Jésus ne voulait pas encore être pris ? Aussi comme ils ne pouvaient se saisir de lui contre son gré, leur mission n’eut d’autre effet que de les rendre témoins de ses enseignements. Or qu’enseignait-il ? « Jésus leur dit : Je suis encore pour un peu de temps avec vous. » Ce que vous voulez faire maintenant, vous le ferez, mais plus tard, car maintenant je ne le veux pas. Pourquoi est-ce que je n’y consens pas encore pour le moment ? « Parce que je suis encore avec vous pour un peu de temps, et que je vais vers Celui qui m’a envoyé. Je dois accomplir la mission qui m’est confiée, et parvenir ainsi à ma passion.
R/. Deus meus, éripe me de manu peccatóris : et de manu contra legem agéntis, et iníqui : * Quóniam tu es patiéntia mea.R/. Mon Dieu [37], arrachez-moi de la main d’un pécheur, d’un homme agissant contre la loi et inique, *
V/. Deus meus, ne elongéris a me : Deus meus, in auxílium meum réspice.V/. Mon Dieu [38], ne vous éloignez pas de moi ; mon Dieu, voyez à me secourir.
R/. Quóniam tu es patiéntia mea.R/. Parce que c’est vous qui êtes ma patience.
Lectio ii2e leçon
Quærétis me, et non inveniétis, et ubi sum ego, vos non potéstis veníre. Hic iam resurrectiónem suam prædíxit : noluérunt enim agnóscere præséntem, et póstea quæsiérunt, cum vidérent in eum multitúdinem iam credéntem. Magna enim signa facta sunt étiam, cum Dóminus resurréxit, et ascéndit in cælum. Tunc per discípulos facta sunt magna : sed ille per illos, qui et per seípsum : ipse quippe illis díxerat : Sine me nihil potéstis fácere. Quando claudus ille, qui sedébat ad portam, ad vocem Petri surréxit, et suis pédibus ambulávit, ita ut hómines miraréntur, sic eos allocútus est Petrus, quia non in sua potestáte ista fecit, sed in virtúte illíus, quem ipsi occidérunt. Multi compúncti dixérunt : Quid faciémus ?« Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas, et là où je suis vous ne pouvez venir. » Ces paroles sont déjà une prédiction de sa résurrection ; les Juifs, en effet, n’ont pas voulu le reconnaître lorsqu’il était présent au milieu d’eux,et ils le cherchèrent ensuite lorsqu’ils virent la multitude qui croyait en lui. En effet, il s’opéra de grands prodiges au temps de la résurrection et de l’ascension du Seigneur. Les disciples firent alors des miracles éclatants, mais ce fut lui qui les accomplit par eux comme il en avait opéré par lui-même, car il leur avait dit : « Vous ne pouvez rien faire sans moi. » [39] Lorsque le boiteux qui était assis à la porte du temple se leva à la voix de Pierre, se tint sur ses pieds et marcha, tous furent dans l’admiration : alors le Prince des Apôtres leur adressa la parole, et leur déclara que s’il avait guéri cet homme ce n’était point en vertu de son propre pouvoir, mais que c’était par la puissance de celui qu’ils avaient mis à mort. Beaucoup, touchés de componction, lui dirent : « Que ferons-nous ? » [40]
R/. Qui custodiébant ánimam meam, consílium fecérunt in unum, dicéntes : Deus derelíquit eum, * Persequímini et comprehéndite eum : quia non est qui líberet eum : Deus meus, ne elongéris a me : Deus meus, in adiutórium meum inténde.R/. Ceux qui observaient [41] mon âme ont tenu conseil ensemble, disant : Dieu l’a délaissé, * Poursuivez-le, saisissez-le : parce qu’il n’est personne qui le délivre. Mon Dieu, ne vous éloignez pas ; de moi ; mon Dieu, voyez à me secourir.
V/. Omnes inimíci advérsum me cogitábant mala mihi : verbum iníquum mandavérunt advérsum me, dicéntes.V/. Tous mes ennemis formaient contre moi de mauvais desseins : ils ont élevé une parole inique contre moi, disant.
R/. Persequímini et comprehéndite eum : quia non est qui líberet eum : Deus meus, ne elongéris a me : Deus meus, in adiutórium meum inténde.R/. Poursuivez-le, saisissez-le : parce qu’il n’est personne qui le délivre. Mon Dieu, ne vous éloignez pas ; de moi ; mon Dieu, voyez à me secourir.
Lectio iii3e leçon
Vidérunt enim se ingénti crímine impietátis adstríctos, quando illum occidérunt, quem venerári et adoráre debuérunt : et hoc putábant esse inexpiábile. Magnum enim fácinus erat, cuius considerátio illos fáceret desperáre : sed non debébant desperáre, pro quibus in cruce péndens Dóminus est dignátus orare. Díxerat enim : Pater, ignósce illis, quia nésciunt quid fáciunt. Vidébat quosdam suos inter multos aliénos : illis iam petébat véniam, a quibus adhuc accipiébat iniúriam. Non enim attendébat quod ab ipsis moriebátur, sed quia pro ipsis moriebátur.Ils se voyaient sous le poids d’un crime énorme d’impiété, ayant mis à mort celui qu’ils auraient dû respecter et adorer ; et il leur semblait impossible d’expier leur crime : crime énorme, en effet, dont la vue les jetait dans le désespoir ; mais ils ne devaient pas désespérer, puisque le Seigneur suspendu à la croix avait daigné prier pour eux, en disant : « Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » [42] Parmi un grand nombre d’hommes qui lui étaient étrangers, Jésus mourant distinguait ceux qui lui appartenaient, et il demandait le pardon de ceux qui l’insultaient encore ; car il ne considérait pas que les hommes le faisaient mourir, mais bien qu’il mourait pour eux.
R/. Pacífice loquebántur mihi inimíci mei, et in ira molésti erant mihi : * Vidísti, Dómine, ne síleas, ne discédas a me.R/. Mes ennemis [43] me parlaient pacifiquement ; mais par colère ils me tourmentaient ; * Vous [44] l’avez vu, Seigneur, ne gardez pas le silence, ne vous éloignez pas de moi.
V/. Ego autem cum mihi molésti essent, induébam me cilício, et humiliábam in ieiúnio ánimam meam.V/. Et moi [45], pendant qu’ils me tourmentaient, j’étais revêtu d’un cilice, et j’humiliais mon âme par le jeûne.
R/. Vidísti, Dómine, ne síleas, ne discédas a me. R/. Pacífice loquebántur mihi inimíci mei, et in ira molésti erant mihi : Vidísti, Dómine, ne síleas, ne discédas a me.R/. Vous l’avez vu, Seigneur, ne gardez pas le silence, ne vous éloignez pas de moi. R/. Mes ennemis me parlaient pacifiquement ; mais par colère ils me tourmentaient ; Vous l’avez vu, Seigneur, ne gardez pas le silence, ne vous éloignez pas de moi.

Mardi

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum IoánnemLecture du saint Évangile selon saint Jean
Cap. 7, 1-13
In illo témpore : Ambulábat Iesus in Galilǽam : non enim volébat in Iudǽam ambuláre, quia quærébant eum Iudǽi interfícere. Et réliqua.En ce temps-là, Jésus parcourait la Galilée, ne voulant pas aller en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Et le reste. [46]
Homilía sancti Augustíni EpíscopiHomélie de saint Augustin, Évêque
Tract. 28 in Ioannem, post initium
In isto Evangélii capítulo, fratres, Dóminus noster Iesus Christus secúndum hóminem se plúrimum commendávit fídei nostræ. Etenim semper hoc egit dictis et factis suis, ut Deus credátur et homo : Deus qui nos fecit, homo qui nos quæsívit : Deus cum Patre semper, homo nobíscum ex témpore. Non enim quǽreret quem fécerat, nisi fíeret ipse quod fécerat. Verum hoc mementóte, et de córdibus vestris nolíte dimíttere : sic esse Christum hóminem factum, ut non destíterit Deus esse. Manens Deus accépit hóminem, qui fecit hóminem.Dans ce chapitre de l’Évangile, mes frères, notre Seigneur Jésus-Christ se manifeste plus particulièrement à notre foi sous le rapport de son humanité. Toutes ses paroles et toutes ses actions le révèlent à notre foi comme Dieu et comme homme : comme Dieu qui nous a faits, comme homme qui nous a recherchés ; Dieu toujours avec son Père, homme avec nous dans le temps. Il n’aurait point recherché l’homme qu’il avait fait, s’il n’était devenu lui-même cet homme qu’il avait créé. Cependant souvenez-vous-en et que cette pensée ne sorte point de votre esprit : le Christ fait homme n’a point cessé d’être Dieu, Celui qui a fait l’homme s’est fait homme lui-même en restant Dieu.
R/. Adiútor et suscéptor meus es tu, Dómine : et in verbum tuum sperávi : * Declináte a me, malígni : et scrutábor mandáta Dei mei.R/. Mon aide [47] et mon soutien, c’est vous, Seigneur, et j’ai espéré en votre parole : * Éloignez-vous de moi, méchants, et j’étudierai les commandements de mon Dieu.
V/. Iníquos ódio hábui : et legem tuam diléxi.V/. J’ai eu en haine les hommes iniques et j’ai aimé votre loi.
R/. Declináte a me, malígni : et scrutábor mandáta Dei mei.R/. Éloignez-vous de moi, méchants, et j’étudierai les commandements de mon Dieu.
Lectio ii2e leçon
Quando ergo látuit ut homo, non poténtiam perdidísse putándus est, sed exémplum infirmitáti præbuísse. Ille enim quando vóluit, deténtus est : quando vóluit, occísus est. Sed quóniam futúra erant membra eius, id est, fidéles eius, qui non habérent illam potestátem, quam habébat ipse Deus noster : quod latébat, quod se tamquam ne occiderétur, occultábat, hoc indicábat factúra esse membra sua, in quibus útique membris suis ipse erat.Lorsqu’il s’est caché comme homme il n’a point perdu sa puissance, gardons-nous de le croire ; mais il a voulu donner un exemple à notre faiblesse. On ne s’est emparé de lui que quand il l’a voulu, il a été mis à mort quand il l’a voulu. Mais comme plus tard ses membres, c’est-à-dire ses fidèles, ne devaient pas avoir la puissance qu’il possédait, lui, notre Dieu, en se cachant, en se dérobant à la fureur des hommes comme pour éviter la mort, il donnait à entendre que ses membres agiraient ainsi ; et, dans ses membres, il est lui-même.
R/. Docébo iníquos vias tuas : et ímpii ad te converténtur : * Líbera me de sanguínibus, Deus, Deus salútis meæ.R/. J’enseignerai [48] aux hommes iniques vos voies, et les impies se convertiront à vous. *
V/. Dómine, labia mea apéries : et os meum annuntiábit laudem tuam.V/. Seigneur, vous ouvrirez mes lèvres, et ma bouche annoncera votre louange.
R/. Líbera me de sanguínibus, Deus, Deus salútis meæ.R/. Délivrez-moi d’un sang versé, ô Dieu, Dieu de mon salut.
Lectio iii3e leçon
Non enim Christus in cápite, et non in córpore : sed Christus totus in cápite, et in córpore. Quod ergo membra eius, ipse : quod autem ipse, non contínuo membra eius. Nam si non ipsi essent membra eius, non díceret Saulo : Quid me perséqueris ? Non enim Saulus ipsum, sed membra eius, id est, fidéles eius, in terra persequebátur. Noluit tamen dícere sanctos meos, servos meos, postrémo honorabílius, fratres meos : sed me, hoc est membra mea, quibus ego sum caput.Car il n’est point vrai que le Christ soit dans le chef sans être dans le corps ; il est tout entier dans le chef et dans le corps de son Église. Ce qui donc s’attribue à ses membres, il le faut attribuer à lui-même ; mais tout ce qui lui convient à lui, ne convient pas pour cela à ses membres. Si ses membres n’étaient pas lui-même, il n’aurait pas dit à Saul : « Pourquoi me persécutes-tu ? » [49] Car ce n’était pas lui en personne que Saul persécutait sur la terre : c’étaient ses membres, c’est-à-dire ses fidèles. Il n’a point cependant voulu dire mes saints, mes serviteurs, ou ce qui est plus honorable encore, mes frères ; mais il dit : moi ; c’est-à-dire mes membres, dont je suis le chef.
R/. Ne perdas cum ímpiis, Deus, ánimam meam, et cum viris sánguinum vitam meam : * R/. Ne perdez pas [50], ô Dieu, mon âme avec des impies, ni ma vie avec des hommes de sang : * Rachetez-moi, Seigneur.
V/. Eripe me, Dómine, ab hómine malo, a viro iníquo líbera me.V/. Arrachez-moi [51], Seigneur, à l’homme méchant : à l’homme inique, arrachez-moi.
R/. Rédime me, Dómine. R/. Ne perdas cum ímpiis, Deus, ánimam meam, et cum viris sánguinum vitam meam : Rédime me, Dómine.R/. Rachetez-moi, Seigneur. R/. Ne perdez pas, ô Dieu, mon âme avec des impies, ni ma vie avec des hommes de sang : Rachetez-moi, Seigneur.

Mercredi

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum IoánnemLecture du saint Évangile selon saint Jean
Cap. 10, 22-38
In illo témpore : Facta sunt encǽnia in Ierosólymis : et hiems erat. Et ambulábat Iesus in templo, in pórticu Salomónis. Et réliquaEn ce temps-là, on célébrait à Jérusalem la fête de ; la Dédicace ; et c’était l’hiver. Et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon. Et le reste. [52]
Homilía sancti Augustíni EpíscopiHomélie de saint Augustin, Évêque
Tract. 48 in Ioannem, circa initium
Encǽnia festívitas erat dedicatiónis templi. Græce enim cænon dícitur novum. Quandocúmque novum áliquid fúerit dedicátum, encǽnia vocántur. Iam et usus habet hoc verbum. Si quis nova túnica induátur, encæniáre dícitur. Illum enim diem, quo templum dedicátum est, Iudǽi solemniter celebrábant : ipse dies festus agebátur, cum ea quæ lecta sunt, locútus est Dóminus.La fête que les Juifs appelaient Encænia était l’anniversaire de la dédicace du temple. En effet, le mot cænon signifie nouveau. Chaque fois qu’on inaugure un nouvel objet cela s’appelle ordinairement encaenia, et même aujourd’hui l’usage a consacré cette expression. Si quelqu’un revêt une tunique neuve, on dit de lui : encaeniat. Les Juifs célébraient avec solennité l’anniversaire du jour où le temple avait été dédié et l’on était au jour même de cette fête quand le Seigneur prononça les paroles qu’on vient de lire.
R/. Tota die contristátus ingrediébar, Dómine : quóniam ánima mea compléta est illusiónibus : * Et vim faciébant, qui quærébant ánimam meam.R/. Tout le jour [53] je marchais contristé, Seigneur, parce que mon âme est remplie d’illusions, *
V/. Amíci mei et próximi mei advérsum me appropinquavérunt et stetérunt : et qui iuxta me erant, de longe stetérunt.V/. Mes amis et mes proches se sont approchés vis-à-vis de moi, et ils se sont arrêtés ; et ceux qui étaient près de moi, s’en sont tenus éloignés.
R/. Et vim faciébant, qui quærébant ánimam meam.R/. Et ceux qui cherchaient mon âme usaient de violence.
Lectio ii2e leçon
Hiems erat, et ambulábat Iesus in templo, in pórticu Salomónis. Circumdedérunt ergo eum Iudǽi, et dicébant ei : Quoúsque ánimam nostram tollis ? Si tu es Christus, dic nobis palam. Non veritátem desiderábant, sed calúmniam præparábant. Hiems erat, et frígidi erant : ad illum enim divínum ignem accédere pigri erant. Si accédere est crédere : qui credit, accédit : qui negat, recédit. Non movétur ánima pédibus, sed afféctibus.« C’était : l’hiver, et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon. Les Juifs donc l’entourèrent et lui dirent : Jusqu’à quand tiendras-tu notre esprit en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le-nous ouvertement. » Ils ne désiraient point connaître la vérité, mais ils cherchaient l’occasion de calomnier le Sauveur. « C’était l’hiver », et ils étaient froids, car ils ne faisaient aucun effort pour s’approcher de ce feu divin. Si s’en approcher, c’est croire ; qui croit, s’en approche ; qui refuse de croire, s’en éloigne. Ce n’est point par les pieds du corps, c’est par les affections que l’âme se meut.
R/. Ne avértas fáciem tuam a púero tuo, Dómine : * Quóniam tríbulor, velóciter exáudi me.R/. Seigneur [54], ne détournez pas votre face de votre serviteur : * Parce que je suis tourmenté, exaucez-moi promptement.
V/. Inténde ánimæ meæ, et líbera eam : propter inimícos meos éripe me.V/. Soyez [55] attentif à mon âme et délivrez-la à cause de mes ennemis [56] ; sauvez-moi.
R/. Quóniam tríbulor, velóciter exáudi me.R/. Parce que je suis tourmenté, exaucez-moi promptement.
Lectio iii3e leçon
Frigúerant diligéndi caritáte, et ardébant nocéndi cupiditáte. Longe áberant, et ibi erant : non accedébant credéndo, et premébant persequéndo. Quærébant audíre a Dómino, Ego sum Christus : et fortásse de Christo secúndum hóminem sapiebant. Prædicavérunt enim prophétæ Christum : sed divinitátem Christi et in prophétis et in ipso Evangélio nec hærétici intélligunt : quanto minus Iudǽi, quámdiu velámen est super cor eórum ?Ils étaient devenus froids sous le rapport de la charité et de l’amour, mais ils brûlaient du désir de nuire. Ils étaient bien loin tout en étant présents ; ils n’approchaient pas de lui en croyant, mais le désir de le persécuter les amenait à lui. Ils désiraient entendre dire au Seigneur : Je suis le Christ, et peut-être n’avaient-ils du Christ que des idées tout humaines. Les Prophètes ont annoncé le Christ, mais les hérétiques ne reconnaissent la divinité du Christ ni dans les prophéties, ni même dans l’Évangile ; combien moins encore les Juifs le reconnaissent-ils, tant qu’ils ont un voile sur le cœur ?
R/. Quis dabit cápiti meo aquam, et óculis meis fontem lacrimárum, et plorábo die ac nocte ? quia frater propínquus supplantávit me, * Et omnis amícus fraudulénter incessit in me.R/. Qui donnera [57] à ma tête de l’eau, et à mes yeux une fontaine de larmes, et je pleurerai jour et nuit ? parce que [58] mon frère, mon proche parent m’a supplanté, * Et tous mes amis ont usé de fraude envers moi.
V/. Fiant viæ eórum ténebræ et lúbricum : et Angelus Dómini pérsequens eos.V/. Que leurs voies [59] deviennent ténébreuses et glissantes, et qu’un Ange du Seigneur les poursuive.
R/. Et omnis amícus fraudulénter incessit in me. R/. Quis dabit cápiti meo aquam, et óculis meis fontem lacrimárum, et plorábo die ac nocte ? quia frater propínquus supplantávit me, Et omnis amícus fraudulénter incessit in me.R/. Et tous mes amis ont usé de fraude envers moi. R/. Qui donnera à ma tête de l’eau, et à mes yeux une fontaine de larmes, et je pleurerai jour et nuit ? parce que mon frère, mon proche parent m’a supplanté, Et tous mes amis ont usé de fraude envers moi.

Jeudi

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum LucamLecture du saint Évangile selon saint Luc
Cap. 7, 36-50
In illo témpore : Rogábat Iesum quidam de pharisǽis, ut manducáret cum illo. Et ingréssus domum pharisǽi discubuit. Et réliqua.En ce temps-là, un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Et étant entré dans la maison du pharisien, il se mit à table. Et le reste. [60]
Homilía sancti Gregórii PapæHomélie de saint Grégoire, Pape
Homilía 33 in Evang.
Cogitánti mihi de Maríæ Magdalénæ pœniténtia, flere magis libet, quam áliquid dícere. Cuius enim vel sáxeum pectus illæ huius peccatrícis lácrimæ ad exémplum pœniténdi non emólliant ? Considerávit namque quid fecit, et nóluit moderári quid fáceret. Super convivántes ingréssa est, non iussa venit, inter épulas lácrimas óbtulit. Díscite, quo dolóre ardet, quæ flere et inter épulas non erubéscit.Quand je réfléchis à la pénitence de Marie-Madeleine, j’ai plus envie de pleurer que de parler. Est-il quelqu’un dont le cœur, fût-il de pierre, ne sera pas attendri par les larmes de cette pécheresse et porté ainsi à imiter son repentir ? Elle considéra ce qu’elle avait fait par le passé et ne voulut point mettre de retard à ce qu’elle ferait pour le réparer. Elle entra dans la salle où les conviés étaient à table, elle vint sans être invitée, et pendant le repas elle offrit aux regards le spectacle de ses larmes. Voyez quelle douleur la consume, elle ne rougit point de pleurer, et cela au milieu d’un festin.
R/. Deus meus, éripe me de manu peccatóris : et de manu contra legem agéntis, et iníqui : * Quóniam tu es patiéntia mea.R/. Mon Dieu [61], arrachez-moi de la main d’un pécheur, d’un homme agissant contre la loi et inique, *
V/. Deus meus, ne elongéris a me : Deus meus, in auxílium meum réspice.V/. Mon Dieu [62], ne vous éloignez pas de moi ; mon Dieu, voyez à me secourir.
R/. Quóniam tu es patiéntia mea.R/. Parce que c’est vous qui êtes ma patience.
Lectio ii2e leçon
Hanc vero, quam Lucas peccatrícem mulíerem, Ioánnes Maríam nóminat, illam esse Maríam crédimus, de qua Marcus septem dæmónia eiécta fuísse testátur. Et quid per septem dæmónia, nisi univérsa vítia designántur ? Quia enim septem diébus omne tempus comprehénditur, recte septenário número univérsitas figurátur. Septem ergo dæmónia María hábuit, quæ univérsis vítiis plena fuit.Cette femme que saint Luc appelle pécheresse, et que saint Jean nomme Marie, nous croyons qu’elle est cette même Marie dont, au témoignage de saint Marc, sept démons furent chassés. Tous les vices ne sont-ils pas désignés par ces sept démons ? Comme les sept jours de la semaine marquent tout le cours du temps, le nombre sept figure fort bien l’universalité. Marie avait donc en elle sept démons : elle était pleine de toutes sortes de vices.
R/. Multiplicáti sunt qui tríbulant me, et dicunt : Non est salus illi in Deo eius : * Exsúrge, Dómine, salvum me fac, Deus meus.R/. Ils se sont multipliés [63] ceux qui me persécutent, et ils disent : II n’y a point de salut pour lui en son Dieu. * Levez-vous, Seigneur ; sauvez-moi, mon Dieu.
V/. Nequándo dicat inimícus meus, Præválui advérsus eum.V/. De peur [64] qu’un jour mon ennemi ne dise : J’ai prévalu contre lui.
R/. Exsúrge, Dómine, salvum me fac, Deus meus.R/. Levez-vous, Seigneur ; sauvez-moi, mon Dieu.
Lectio iii3e leçon
Sed ecce quia turpitúdinis suæ máculas aspéxit, lavánda ad fontem misericórdiæ cucúrrit, convivántes non erúbuit. Nam quia semetípsam gráviter erubescébat intus, nihil esse crédidit, quod verecundarétur foris. Quid ergo mirámur, fratres ? Maríam veniéntem, an Dóminum suscipiéntem ? Suscipiéntem dicam, an trahéntem ? Sed mélius trahéntem dicam, et suscipiéntem : quia nimírum ipse eam per misericórdiam traxit intus, qui per mansuetúdinem suscépit foris.Mais parce qu’elle vit tout à coup les taches et la laideur de son âme, elle courut pour être purifiée à la source de la miséricorde, sans rougir de paraître devant les convives. Comme elle avait une très grande honte d’elle-même au fond de son cœur, elle comptait pour rien la confusion extérieure. Qu’admirerons-nous donc, mes frères ? Marie qui vient, ou le Seigneur qui la reçoit ? Dirai-je que le Seigneur la reçoit ou qu’il l’attire ? Mais il vaut mieux dire qu’il l’attire et qu’il la reçoit tout ensemble, car c’est lui assurément qui l’attire intérieurement par sa miséricorde et qui l’accueille extérieurement par sa mansuétude.
R/. Usquequo exaltábitur inimícus meus super me ? * Réspice, et exáudi me, Dómine, Deus meus.R/. Jusques [65] à quand mon ennemi s’élèvera-t-il au-dessus de moi ? * Regardez et exaucez-moi, Seigneur mon Dieu.
V/. Qui tríbulant me, exsultábunt si motus fúero : ego autem in misericórdia tua sperábo.V/. Ceux [66] qui me tourmentent tressailliront de joie, si je suis ébranlé ; mais moi, j’ai espéré dans votre miséricorde.
R/. Réspice, et exáudi me, Dómine, Deus meus. R/. Usquequo exaltábitur inimícus meus super me ? Réspice, et exáudi me, Dómine, Deus meus.R/. Regardez et exaucez-moi, Seigneur mon Dieu. R/. Jusques à quand mon ennemi s’élèvera-t-il au-dessus de moi ? Regardez et exaucez-moi, Seigneur mon Dieu.

Vendredi

color="#FF0000">3e leçon
Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum IoánnemLecture du saint Évangile selon saint Jean
Cap. 11, 47-54
In illo témpore : Collegérunt pontífices et pharisǽi concílium advérsus Iesum, et dicébant : Quid fácimus, quia hic homo multa signa facit ? Et réliqua.En ce temps-là, les Pontifes et les Pharisiens assemblèrent le conseil contre Jésus et ils disaient : Que ferons-nous ? Car cet homme fait beaucoup de miracles. Et le reste. [67]
Homilía sancti Augustíni EpíscopiHomélie de saint Augustin, Évêque
Tract. 49 in Ioannem, sub finem
Pontífices et pharisǽi sibi consulébant : nec tamen dicébant : Credámus. Plus enim pérditi hómines cogitábant, quómodo nocérent, ut pérderent, quam quómodo sibi consúlerent, ne perírent : et tamen timébant, et quasi consulébant. Dicébant enim : Quid fácimus, quia hic homo multa signa facit ? Si dimíttimus eum sic, omnes credent in eum : et vénient Románi, et tollent nostrum locum et gentem. Temporália pérdere timuérunt, et vitam ætérnam non cogitavérunt, ac sic utrumque amisérunt.Les Pontifes et les Pharisiens délibéraient entre eux, mais ils ne disaient pas : Croyons en lui ; ces hommes pervers étaient bien plus préoccupés de la pensée de nuire à Jésus pour le perdre que des moyens d’éviter leur propre perte, et cependant ils craignaient et se consultaient. « Ils disaient : Que faisons-nous, car cet homme opère beaucoup de miracles ? Si nous le laissons ainsi, tous croiront en lui, et les Romains viendront et ruineront notre pays et notre nation. » Ils craignirent de perdre les biens temporels, et ils ne songèrent pas aux biens de la vie éternelle : c’est ainsi qu’ils perdirent les uns et les autres.
R/. Deus meus es tu, ne discédas a me : * Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádiuvet.R/. Vous êtes mon Dieu [68], ne vous éloignez pas de moi : * Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui me porte secours.
V/. Tu autem, Dómine, ne elongáveris auxílium tuum a me : ad defensiónem meam áspice.V/. Mais vous [69], Seigneur, n’éloignez pas votre secours de moi, voyez à ma défense.
R/. Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádiuvet.R/. Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui me porte secours.
Lectio ii2e leçon
Nam et Románi post Dómini passiónem et glorificatiónem tulérunt eis et locum et gentem, expugnándo et transferéndo : et illud eos séquitur, quod álibi dictum est : Fílii autem regni huius ibunt in ténebras exterióres. Hoc autem timuérunt, ne, si omnes in Christum créderent, nemo remanéret, qui advérsus Romános civitátem Dei templúmque defénderet : quóniam contra ipsum templum, et contra suas patérnas leges doctrínam Christi esse sentiébant.En effet, après la passion et la glorification du Seigneur, les Romains leur enlevèrent leur ville qu’ils prirent d’assaut, et ruinèrent leur nation qu’ils emmenèrent en captivité. Ainsi se vérifia en eux cette prédiction : « Les enfants de ce royaume iront dans les ténèbres extérieures. » [70] Ils craignirent que si tous venaient à croire en Jésus-Christ, il ne restât personne pour défendre contre les Romains la cité de Dieu et le temple ; car ils pensaient que la doctrine de Jésus-Christ était contraire au temple, et aux lois données à leurs pères.
R/. In te iactátus sum ex útero, de ventre matris meæ Deus meus es tu, ne discédas a me : * Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádiuvet.R/. C’est sur vous [71] que j’ai été jeté en sortant du sein maternel ; depuis que j’étais dans les entrailles de ma mère, vous êtes mon Dieu ; ne vous éloignez pas de moi : * Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui me porte secours.
V/. Salva me ex ore leónis, et a córnibus unicórnium humilitátem meam.V/. Sauvez-moi [72] de la gueule du lion, et ma faiblesse des cornes des licornes [73].
R/. Quóniam tribulátio próxima est, et non est qui ádiuvet.R/. Parce que la tribulation est proche, et il n’y a personne qui me porte secours.
Unus autem ex ipsis Cáiphas, cum esset Póntifex anni illíus, dixit eis : Vos nescítis quidquam, nec cogitátis, quia éxpedit vobis ut unus moriátur homo pro pópulo, et non tota gens péreat. Hoc autem a semetípso non dixit : sed cum esset póntifex anni illíus, prophetávit. Hic docémur, étiam hómines malos prophetíæ spíritu futúra prædícere : quod tamen Evangelísta divíno tríbuit sacraménto, quia póntifex fuit, id est summus sacérdos.« Mais l’un d’eux, nommé Caïphe, qui était le Pontife de cette année-là, leur dit : Vous n’y entendez rien, et vous ne pensez pas qu’il vous est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple, et non pas que toute la nation périsse. Or, il ne dit pas cela de lui-même ; mais étant le Pontife de cette année-là, il prophétisa. » Nous apprenons ici que même les hommes méchants peuvent, par l’esprit de prophétie, annoncer les choses à venir. Cependant l’Évangéliste attribue ce dernier fait à un mystère tout divin ; car, dit-il, « il était Pontife », c’est-à-dire grand-prêtre.
R/. In próximo est tribulátio mea, Dómine, et non est qui ádiuvet ; ut fódiant manus meas et pedes meos : líbera me de ore leónis, * Ut enárrem nomen tuum frátribus meis.R/. Ma tribulation [74] est proche, Seigneur, et il n’est personne qui me porte secours ; ils m’assiègent [75] pour percer mes mains et mes pieds : sauvez-moi [76] de la gueule du lion, * Afin que je raconte votre nom à mes frères.
V/. Erue a frámea, Deus, ánimam meam, et de manu canis únicam meam.V/. Arrachez [77] mon âme à l’épée à double tranchant ; et mon unique de la main du chien.
R/. Ut enárrem nomen tuum frátribus meis. R/. In próximo est tribulátio mea, Dómine, et non est qui ádiuvet ; ut fódiant manus meas et pedes meos : líbera me de ore leónis, Ut enárrem nomen tuum frátribus meis.R/. Afin que je raconte votre nom à mes frères. R/. Ma tribulation est proche, Seigneur, et il n’est personne qui me porte secours ; ils m’assiègent pour percer mes mains et mes pieds : sauvez-moi de la gueule du lion, Afin que je raconte votre nom à mes frères.

Samedi

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum IoánnemLecture du saint Évangile selon saint Jean
Cap. 12, 10-36
In illo témpore : Cogitavérunt príncipes sacerdótum ut et Lázarum interfícerent : quia multi propter illum abíbant ex Iudæis, et credébant in Iesum. Et réliqua.En ce temps-là, les princes des prêtres pensèrent à faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup d’entre les Juifs se retiraient d’eux à cause de lui, et croyaient en Jésus. Et le reste. [78]
Homilía sancti Augustíni EpiscopiHomélie de saint Augustin, Évêque
Tract. 50 in Ioannem, in fine
Viso Lázaro resuscitáto, quia tantum miráculum Dómini tanta erat evidéntia diffamátum, tanta manifestatióne declarátum, ut non possent vel occúltare quod factum est, vel negáre : quid invenérunt, vidéte. Cogitavérunt autem príncipes sacerdótum ut et Lázarum interfícerent. O stulta cogitátio, et cæca sævítia ! Dóminus Christus, qui suscitáre pótuit mórtuum, non posset occísum ! Quando Lázaro inferebátis necem, numquid auferebátis Dómino potestátem ? Si áliud vobis vidétur mórtuus, áliud occísus : ecce Dóminus utrúmque fecit, et Lázarum mórtuum, et seípsum suscitávit occísum.Les Juifs virent Lazare ressuscité, et comme ce grand miracle du Seigneur avait été publié avec une telle évidence, manifesté si notoirement que ses ennemis ne pouvaient ni dissimuler le fait ni le nier, voyez l’expédient qu’ils trouvèrent. « Les princes des prétres songèrent à faire mourir Lazare lui-même. » O projet stupide et aveugle cruauté ! Le Seigneur Jésus-Christ, qui a pu ressusciter cet homme mort par suite d’une maladie, ne pourrait-il pas lui rendre la vie s’il était tué ? En donnant la mort à Lazare, ôteriez-vous au Seigneur sa puissance ? S’il vous semble qu’autre chose est de ressusciter un homme décédé, autre chose de ressusciter un homme tué, sachez que le Seigneur a fait l’un et l’autre miracle. Il a ressuscité Lazare, victime d’une mort naturelle, et il s’est ressuscité lui-même après que vous l’avez tait mourir de mort violente.
R/. Tota die contristátus ingrediébar, Dómine : quóniam ánima mea compléta est illusiónibus : * Et vim faciébant, qui quærébant ánimam meam.R/. Tout le jour [79] je marchais contristé, Seigneur, parce que mon âme est remplie d’illusions, *
V/. Amíci mei et próximi mei advérsum me appropinquavérunt et stetérunt : et qui iuxta me erant, de longe stetérunt.V/. Mes amis et mes proches se sont approchés vis-à-vis de moi, et ils se sont arrêtés ; et ceux qui étaient près de moi, s’en sont tenus éloignés.
R/. Et vim faciébant, qui quærébant ánimam meam.R/. Et ceux qui cherchaient mon âme usaient de violence.
Lectio ii2e leçon
In crástinum autem turba multa, quæ vénerat ad diem festum, cum audíssent quia venit Iesus Ierosólymam : accepérunt ramos palmárum, et processérunt óbviam ei, et clamábant : Hosánna, benedíctus qui venit in nómine Dómini, Rex Israël. Rami palmárum laudes sunt, significántes victóriam : quia erat Dóminus mortem moriéndo superatúrus, et trophǽo crucis de diábolo mortis príncipe triumphatúrus. Vox autem obsecrántis est Hosánna, sicut nonnúlli dicunt, qui Hebrǽam linguam novérunt, magis afféctum índicans, quam rem áliquam signíficans, sicut sunt in lingua Latína, quas interiectiónes vocant : velut cum doléntes dícimus, heu ; vel cum deléctamur, vah dícimus.« Le Lendemain, une foule nombreuse qui était venue pour la fête, ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, prit des rameaux de palmiers, et alla au-devant de lui, criant : Hosanna, béni celui qui vient au nom du Seigneur, comme roi d’Israël. » Les rameaux de palmiers sont les louanges et l’emblème de la victoire : le Seigneur devait en effet vaincre la mort en mourant lui-même, et triompher par le trophée de la croix, du démon, prince de la mort. Selon quelques interprètes qui connaissent la langue hébraïque, Hosanna est une parole de supplication qui exprime plutôt un sentiment du cœur qu’une pensée déterminée ; tels sont les mots qu’on appelle interjections dans la langue latine ; ainsi dans la douleur nous nous écrions : hélas ! ou dans la joie : ah !
R/. Ne avértas fáciem tuam a púero tuo, Dómine : * Quóniam tríbulor, velóciter exáudi me.R/. Seigneur [80], ne détournez pas votre face de votre serviteur : * Parce que je suis tourmenté, exaucez-moi promptement.
V/. Inténde ánimæ meæ, et líbera eam : propter inimícos meos éripe me.V/. Soyez [81] attentif à mon âme et délivrez-la à cause de mes ennemis [82] ; sauvez-moi.
R/. Quóniam tríbulor, velóciter exáudi me.R/. Parce que je suis tourmenté, exaucez-moi promptement.
Lectio iii3e leçon
Has ei laudes turba dicébat : Hosánna, benedíctus, qui venit in nómine Dómini, Rex Israël. Quam crucem mentis invidéntia príncipum Iudæórum pérpeti potúerat, quando Regem suum Christum tanta multitúdo clamábat ? Sed quid fuit Dómino Regem esse Israël ? Quid magnum fuit Regi sæculórum, Regem fíeri hóminum ? Non enim Rex Israël Christus ad exigéndum tribútum, vel exércitum ferro armándum, hostésque visibíliter debellándos : sed Rex Israël, quod mentes regat, quod in ætérnum cónsulat, quod in regnum cælórum credéntes, sperántes, amantésque perdúcat.La foule le saluait donc par ces acclamations : « Hosanna ! béni celui qui vient au nom du Seigneur comme roi d’Israël. » Quelle torture l’esprit envieux des princes des Juifs ne devait-il pas souffrir lorsqu’une si grande multitude acclamait le Christ comme son roi ? Mais qu’était-ce pour le Seigneur que d’être roi d’Israël ? Était-ce quelque chose de grand pour le roi des siècles, de devenir roi des hommes ? Le Christ ne fut pas roi d’Israël pour exiger des tributs, armer de fer des bataillons et dompter visiblement ses ennemis, mais il est roi d’Israël parce qu’il gouverne les âmes, parce qu’il veille sur elles pour l’éternité, parce qu’il conduit au royaume des Cieux ceux qui croient en lui, qui espèrent en lui et qui l’aiment.
R/. Quis dabit cápiti meo aquam, et óculis meis fontem lacrimárum, et plorábo die ac nocte ? quia frater propínquus supplantávit me, * Et omnis amícus fraudulénter incessit in me.R/. Qui donnera [83] à ma tête de l’eau, et à mes yeux une fontaine de larmes, et je pleurerai jour et nuit ? parce que [84] mon frère, mon proche parent m’a supplanté, * Et tous mes amis ont usé de fraude envers moi.
V/. Fiant viæ eórum ténebræ et lúbricum : et Angelus Dómini pérsequens eos.V/. Que leurs voies [85] deviennent ténébreuses et glissantes, et qu’un Ange du Seigneur les poursuive.
R/. Et omnis amícus fraudulénter incessit in me. R/. Quis dabit cápiti meo aquam, et óculis meis fontem lacrimárum, et plorábo die ac nocte ? quia frater propínquus supplantávit me, Et omnis amícus fraudulénter incessit in me.R/. Et tous mes amis ont usé de fraude envers moi. R/. Qui donnera à ma tête de l’eau, et à mes yeux une fontaine de larmes, et je pleurerai jour et nuit ? parce que mon frère, mon proche parent m’a supplanté, Et tous mes amis ont usé de fraude envers moi.

[1] « Jérémie n’était encore qu’un enfant quand il commença à prophétiser. Il récuse la charge qu’il ne peut souffrir à cause de son âge : et Dieu est plein d’indulgence pour la jeunesse de Jérémie, à qui la crainte et la timidité siéent bien. » (Saint Jérôme).

[2] Lev 23, 4

[3] Littéralement, allumée par-dessous. Par cette marmite, beaucoup d’interprètes entendent la Judée et Jérusalem.

[4] Ps 3, 2

[5] Ps 12, 5

[6] Ps 12, 3

[7] Ps 12, 5

[8] Rom 8, 17

[9] Ps 21, 11

[10] Ps 21, 20

[11] 2 Tim 3, 12

[12] Matt 10, 38

[13] Ps 21, 11

[14] Ps 21, 22

[15] « Les licornes sont des bêtes sauvages et féroces, et c’est pourquoi on leur compare les ennemis du Sauveur, dont la malice et la cruauté, loin d’être apaisées par ses souffrances, en furent plutôt augmentées. » (Bellarmin).

[16] Job 7, 1

[17] Gal 5, 17

[18] Ps 21, 11

[19] Ps 21, 17

[20] Ps 21, 22

[21] « Par ces paroles, le Sauveur ne demande point la conservation de sa vie temporelle, mais sa résurrection. » (Bellarmin). « J.-C. n’a appelé les Apôtres ses frères qu’après sa résurrection, mais le Prophète le représente sur la croix s’occupant de la pensée et du désir de les appeler ses frères : pensée, désir, qui le consolent dans ses souffrances. Ce verset du Psaume nous fait donc connaître, et la tendre charité de J.-C., et la dignité de l’âme réconciliée. » (P. Berthier).

[22] Ps 21, 21

[23] Celui qui est de Dieu entend la parole de Dieu ; c’est parce que vous n’êtes pas de Dieu que vous ne l’entendez pas. » Les Juifs lui répondirent : « N’avons-nous pas raison de dire que vous êtes un Samaritain et que vous êtes possédé du démon ? » Jésus répondit : « Il n’y a point en moi de démon ; mais j’honore mon Père, et vous, vous m’outragez. Pour moi, je n’ai point souci de ma gloire : il est quelqu’un qui en prend soin et qui fera justice. En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. » Les juifs lui dirent : « Nous voyons maintenant qu’un démon est en vous. Abraham est mort, les prophètes aussi, et vous, vous dites : “Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.” Etes-vous plus grand que notre père Abraham, qui est mort ? Les Prophètes aussi sont morts ; qui prétendez-vous être ? » Jésus répondit : « Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien ; c’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites qu’il est votre Dieu ; Et pourtant vous ne le connaissez pas ; mais moi, je le connais ; et si je disais que je ne le connais pas, je serais menteur comme vous. Mais je le connais et je garde sa parole. Abraham votre père, a tressailli de joie de ce qu’il devait voir mon jour ; il l’a vu, et il s’est réjoui. » Les Juifs lui dirent : « Vous n’avez pas encore cinquante ans, et vous avez vu Abraham ? » Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis. » Alors ils prirent des pierres pour les lui jeter ; mais Jésus se cacha, et sortit du temple.

[24] Ps 37, 7

[25] « Le Seigneur appelle les Juifs ses amis, à cause d’Abraham ; ses proches, parce qu’il a pris de leur race la chair dont il s’est revêtu. Ils se sont tenus arrêtés pour l’accuser : ils se sont approchés pour se saisir de lui. Et ceux qui étaient près de moi s’en sont tenus éloignés ; les Apôtres et les autres disciples dont l’Evangéliste saint Luc dit : Lorsqu’ils se furent saisis de lui, tous ceux qui étaient de la connaissance de Jésus se tenaient à l’écart. »(SaintJérôme).

[26] Ps 68, 17

[27] Ps 68, 18

[28] Afin que ma résurrection les confonde ou les convertisse.

[29] « Un Samaritain, terme injurieux, puisque les Samaritains étaient schismatiques et ennemis des Juifs. » (L’abbé Vigouroux)

[30] Ps 126, 1

[31] Is 21, 11

[32] Voici la suite de ce texte d’Isaïe : « Le garde dit : Le matin est venu, et la nuit ; si vous cherchez, cherchez ; convertissez-vous, venez. »

[33] Jér 9, 1

[34] Jér 9, 4

[35] Ps 34, 6

[36] Jésus leur dit donc : Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m’en vais à celui qui m’a envoyé. Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas ; et là où je serai, vous ne pouvez venir. Les Juifs dirent donc entre eux : Où ira-t-il, que nous ne le trouverons pas ? Ira-t-il vers ceux qui sont dispersés parmi les Gentils, et instruira-t-il les Gentils ? Que signifie cette parole qu’il a dite : Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas, et là où je serai, vous ne pouvez venir ? Le dernier Jour, qui est le plus grand de la fête, Jésus se tenait debout, et criait, en disant : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croît en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croyaient en lui.

[37] Ps 70, 14

[38] Ps 70, 12

[39] Jn 15, 5

[40] Ac 2, 37

[41] Ps 70, 10

[42] Lc 33, 34

[43] Ps 34, 20

[44] Ps 54, 3

[45] Ps 34, 13

[46] Or, la fête des Juifs, celle des Tabernacles, était proche. Ses frères lui dirent donc : « Partez d’ici, et allez en Judée, afin que vos disciples aussi voient les œuvres que vous faites. Car personne ne fait une chose en secret, lorsqu’il désire qu’elle paraisse. Si vous faites ces choses, montrez-vous au monde. » Car ses frères mêmes ne croyaient pas en lui. Jésus leur dit : « Mon temps n’est pas encore venu ; mais votre temps à vous est toujours prêt. Le monde ne saurait vous haïr ; moi, il me hait, parce que je rends de lui ce témoignage, que ses œuvres sont mauvaises. Montez, vous, à cette fête ; pour moi, je n’y vais point, parce que mon temps n’est pas encore venu. » Après avoir dit cela, il resta en Galilée. Mais lorsque ses frères furent partis, lui-même monta aussi à la fête, non publiquement, mais en secret. Les Juifs donc le cherchaient durant la fête, et disaient : « Où est-il ? » Et il y avait dans la foule une grande rumeur à son sujet. Les uns disaient : « C’est un homme de bien. » « – Non, disaient les autres, il trompe le peuple. » Cependant personne ne s’exprimait librement sur son compte, par crainte des Juifs.

[47] Ps 118, 114

[48] Ps 50, 13

[49] Ac 9, 4

[50] Ps 25, 9

[51] 139, 1

[52] Les Juifs l’entourèrent donc, et lui dirent : Jusques à quand tiendrez-vous notre esprit en suspens ? Si vous êtes le Christ, dites-le-nous clairement. Jésus leur répondit : Je vous parle, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent elles-mêmes témoignage de moi. Mais vous ne croyez point, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Ce que mon Père m’a donné est plus grand que toutes choses, et personne ne peut le ravir de la main de mon Père. Moi et le Père, nous ne sommes qu’un. Alors les Juifs prirent des pierres, pour le lapider. Jésus leur dit : Je vous ai montré beaucoup de bonnes œuvres, venant de mon Père ; pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous ? Les Juifs lui répondirent : Ce n’est pas pour une bonne œuvre que nous vous lapidons, mais pour un blasphème et parce qu’étant homme vous vous faites Dieu. Jésus leur répondit : N’est-il pas écrit dans votre loi : J’ai dit : Vous êtes des dieux ? Si elle appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée (et l’Écriture ne peut être détruite), comment dites-vous à celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde : Tu blasphèmes, parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu ? Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas. Mais si je les fais, et si vous ne voulez pas me croire, croyez à mes œuvres, afin que vous connaissiez et que vous croyiez que le Père est en moi, et moi dans le Père.

[53] Ps 37, 7

[54] Ps 68, 17

[55] Ps 68, 18

[56] Afin que ma résurrection les confonde ou les convertisse.

[57] Jér 9, 1

[58] Jér 9, 4

[59] Ps 34, 6

[60] Et voici qu’une femme, qui était une pécheresse dans la ville, ayant su qu’il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d’albâtre, rempli de parfum ; et se tenant derrière lui, à ses pieds, elle se mit à arroser ses pieds de ses larmes, et elle les essuyait avec les cheveux de sa tête, et elle baisait ses pieds et les oignait de parfum. Voyant cela, le pharisien qui l’avait invité dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il saurait certainement qui et de quelle espèce est la femme qui le touche ; car c’est une pécheresse. Et Jésus, prenant la parole, lui dit : Simon, j’ai quelque chose à te dire. Il répondit : Maître, dites. Un créancier avait deux débiteurs, l’un devait cinq cents deniers, et l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi les rendre, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel donc l’aimera davantage ? Simon répondit : Je pense que c’est celui auquel il a remis davantage. Jésus lui dit : Tu as bien jugé. Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : Tu vois là cette femme ? Je suis entré dans ta maison : tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds ; mais elle a arrosé mes pieds de ses larmes, et elle les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser ; mais elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé de baiser mes pieds. Tu n’as pas oint ma tête d’huile ; mais elle, elle a oint mes pieds de parfum. C’est pourquoi, je te le dis, beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on remet moins, aime moins. Alors il dit à cette femme : Tes péchés te sont remis. Et ceux qui étaient à table avec lui commencèrent à dire en eux-mêmes : Quel est celui-ci, qui remet les péchés ? Et il dit à la femme : Ta foi t’a sauvée ; va en paix.

[61] Ps 70, 14

[62] Ps 70, 12

[63] Ps 3, 2

[64] Ps 12, 5

[65] Ps 12, 3

[66] Ps 12, 5

[67] Si nous le laissons agir ainsi, tous croiront en lui, et les Romains viendront, et ruineront notre ville et notre nation. Mais l’un d’eux, nommé Caïphe, qui était le grand-prêtre de cette année-là, leur dit : Vous n’y entendez rien, et vous ne réfléchissez pas qu’il vaut mieux pour vous qu’un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse point. Or il ne dit pas cela de lui-même, mais, étant grand-prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation, et non seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un seul corps les enfants de Dieu qui étaient dispersés. A partir de ce jour, ils pensaient donc à le faire mourir. C’est pourquoi Jésus ne se montrait plus ouvertement parmi les Juifs ; mais il s’en alla dans une région voisine du désert, dans une ville nommée Ephrem et il demeurait là avec ses disciples.

[68] Ps 21, 11

[69] Ps 21, 20

[70] Matt 8, 12

[71] Ps 21, 11

[72] Ps 21, 22

[73] « Les licornes sont des bêtes sauvages et féroces, et c’est pourquoi on leur compare les ennemis du Sauveur, dont la malice et la cruauté, loin d’être apaisées par ses souffrances, en furent plutôt augmentées. » (Bellarmin).

[74] Ps 21, 11

[75] Ps 21, 17

[76] Ps 21, 22

[77] Ps 21, 21

[78] Le lendemain, une foule nombreuse, qui était venue pour la fête, ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, prit des branches de palmier, et alla au-devant de lui, en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël ! Jésus trouva un ânon, et s’assit dessus, ainsi qu’il est écrit : Ne crains point, fille de Sion ; voici ton roi, qui vient assis sur le petit d’une ânesse. Les disciples ne comprirent pas d’abord ces choses ; mais, après que Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent alors qu’elles avaient été écrites à son sujet, et qu’ils les lui avaient faites. La foule qui était avec lui lorsqu’il avait appelé Lazare du tombeau, et l’avait ressuscité d’entre les morts, lui rendait témoignage. C’est pour cela aussi que la foule vint au-devant de lui, parce qu’ils avaient appris qu’il avait fait ce miracle. Les pharisiens dirent donc entre eux : Voyez-vous que nous ne gagnons rien ? voilà que tout le monde va après lui. Or il y avait là quelques Gentils, de ceux qui étaient montés pour adorer au jour de la fête. Ils s’approchèrent de Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée ; et ils le priaient, en disant : Seigneur, nous voulons voir Jésus. Philippe vint, et le dit à André : puis André et Philippe le dirent à Jésus. Jésus leur répondit : L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de froment qui tombe en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie, la perdra ; et celui qui hait sa vie dans ce monde, la conserve pour la vie éternelle. Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, mon serviteur sera aussi. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Maintenant, mon âme est troublée. Et que dirai-je ? Père, délivrez-moi de cette heure. Mais c’est pour cela que je suis arrivé à cette heure. Père, glorifiez votre nom. Alors vint une voix du ciel : Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore. La foule, qui était présente, et qui avait entendu, disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : C’est un ange qui lui a parlé. Jésus répondit, et dit : Ce n’est pas pour moi que cette voix est venue, mais pour vous. C’est maintenant le jugement du monde ; c’est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors. Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi. Il disait cela, pour marquer de quelle mort il devait mourir. La foule lui répondit : Nous avons appris de la loi que le Christ demeure éternellement ; comment donc dites-vous : II faut que le Fils de l’homme soit élevé ? Quel est ce Fils de l’homme ? Jésus leur dit : La lumière est encore pour un temps parmi vous. Marchez pendant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent. Celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis il s’en alla, et se cacha d’eux.

[79] Ps 37, 7

[80] Ps 68, 17

[81] Ps 68, 18

[82] Afin que ma résurrection les confonde ou les convertisse.

[83] Jér 9, 1

[84] Jér 9, 4

[85] Ps 34, 6