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Ritus servandus ou "ordo missæ" de 1965

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Ordo Missae : Ritus servandus et De defectibus

Consilium - Congrégation des Rites

Décret

L’Instruction, récemment publiée, pour l’exécution de la Constitution sur la liturgie a introduit plusieurs changements, d’importance inégale, surtout dans la célébration de la messe. Il a donc paru nécessaire que soit l’Ordo Missae, soit les exposés intitulés "Ritus servandus in celebratione Missae" et "De defectibus in celebratione Missae occurrentibus", exposés qui figurent dans le Missel romain, fussent dotés d’un texte révisé, en harmonie avec les prescriptions de la susdite Instruction.

Aussi le Conseil chargé de faire exécuter la Constitution sur la liturgie, en tenant compte du plan général de la restauration de la messe, a soigneusement élaboré cette nouvelle révision. Notre S. Congrégation des Rites, usant des facultés que lui a attribuées notre Saint-Père le Pape Paul VI, l’a approuvée et déclarée typique, ordonnant qu’elle soit publiée et qu’elle prenne place dans les nouvelles éditions du Missel romain, afin que les règles qu’elle contient soient fidèlement observées par tous.

Nonobstant toutes choses contraires.

Le 27 janvier 1965

+ JACQUES Card. LERCARO Archevêque de Bologne Président du Conseil pour l’exécution de la Constitution sur la liturgie

+ ARCADIUS-M. Card. LARRAONA Préfet de la S. Congrégation des Rites

Ferdinand Antonelli, O.F.M. Secrétaire de la S. Congrégation des Rites

Rites à observer dans la célébration de la messe

I - La préparation du célébrant

1. Le prêtre qui va célébrer la messe vaquera à la prière quelques moments, en employant s’il le désire les prières de la préparation. Puis, revêtu de la soutane, il se rend à l’endroit, préparé dans la sacristie ou ailleurs, où se trouvent les ornements et les autres objets nécessaires à la célébration. Il prend le missel, recherche la messe, et dispose les signets aux textes qu’il va dire. Ensuite, il se lave les mains en disant la prière qui accompagne ce rite. Puis il prépare le calice, pose dessus le purificatoire, et sur celui-ci la patène avec l’hostie, qu’il essuie légèrement, si c’est nécessaire, pour la débarrasser des miettes, et il la couvre avec la pale de lin, puis avec le voile de soie ; sur le voile, il met la bourse de la couleur des ornements, contenant le corporal plié.

2. Les choses ainsi disposées, il va vers les ornements et s’en revêt, en disant pour chacun les différentes prières propres. Tout d’abord, prenant l’amict par les extrémités et les cordons, il le met sur la tête ; aussitôt, il l’abaisse sur le cou, en couvre le col de ses vêtements, fait passer les cordons sous les bras, puis derrière le dos, les ramène devant la poitrine et les attache. Ensuite, il revêt l’aube, qu’il adapte à sa stature, et il se ceint avec le cordon que le ministre lui présente par derrière. Il prend ensuite le manipule et le met au bras gauche. Puis, prenant l’étole, il en met le milieu à son cou et la croise devant sa poitrine, en faisant passer à droite la partie qui descend de l’épaule gauche, et à gauche la partie qui descend de l’épaule droite. Puis, avec les extrémités du cordon, il attache chacun des deux côtés de l’étole à ce même cordon de part et d’autre. Enfin le célébrant prend la chasuble, et il est convenable qu’il se couvre la tête.

3. Si le célébrant est un évêque ou un abbé ayant reçu la bénédiction et pouvant user des pontificaux, il ne croise pas l’étole devant la poitrine, mais en laisse pendre les deux extrémités de chaque côté ; et avant de prendre l’étole il prend la croix pectorale, qu’il baise, qu’il met à son cou et qu’il laisse pendre devant la poitrine au bout des cordons. Il ne prend pas non plus le manipule avant l’étole, sinon aux messes des défunts, mais il le prend à l’autel, après avoir dit l’Indulgentiam.

4. S’il est évêque, ou qu’il ait le droit d’employer les pontificaux, et qu’il célèbre solennellement, il revêt les ornements et il se comporte pour le reste selon les indications du Cérémonial. Cependant, pour toutes les messes, il peut prendre les ornements dans la sacristie. En outre l’évêque peut, si c’est nécessaire, célébrer la messe chantée à la manière d’un prêtre.

II - L’entrée du célébrant à l’autel

5. Le célébrant, revêtu de tous les ornements, prend de la main gauche le calice préparé comme on vient de l’indiquer ; il le porte élevé devant la poitrine, en tenant de la main droite la bourse sur le calice et, après avoir fait l’inclination à la croix où à l’image qui se trouve dans la sacristie, il se rend à l’autel, précédé par le ministre qui porte le missel et les autres objets nécessaires à la célébration (à moins qu’ils n’aient été préparés auparavant). S’il vient à passer devant l’autel majeur, il fait l’inclination. Devant le Saint-Sacrement, il fait la génuflexion. S’il passe devant un autel où l’on célèbre la messe, au moment de l’élévation, il fait également la génuflexion et la tête découverte il l’adore, et il ne se lève pas avant que le célébrant ait reposé le calice sur le corporal.

6. Une fois parvenu à l’autel, il se découvre, tend la barrette au ministre et s’incline profondément devant l’autel ou devant la croix placée au-dessus. S’il y a sur cet autel le Saint-Sacrement, il fait la génuflexion. Alors il monte au milieu de l’autel, y pose le calice, tire de la bourse le corporal qu’il déploie au milieu de l’autel, et y place le calice couvert du voile, tandis qu’il met la bourse du côté gauche.

7. Il est vivement recommandé de consacrer à la messe même les hosties pour la communion des fidèles. S’il y a peu de communiants, on peut mettre les hosties sur la patène ; autrement, on les met sur le corporal ou dans un ciboire que l’on place, couvert de son couvercle, auprès du calice.

8. Lorsqu’il a placé le calice sur l’autel, s’il célèbre la messe privément, il se rend au côté droit, et ouvre le missel sur le coussin ou le pupitre. Puis, revenant au milieu de l’autel, ayant d’abord salué la croix, il descend devant le dernier degré de l’autel pour y faire la confession.

9. Si la messe est célébrée en présence du peuple, on peut préparer le calice sur une table proche de l’autel, ou le placer sur l’autel même avant le début de la messe. En ce cas, le célébrant, après avoir fait le salut requis, commence aussitôt les prières qu’il doit faire devant les degrés de l’autel.

10. A la messe solennelle, le calice et les autres objets nécessaires seront préparés sur une table couverte d’une nappe, avant que le célébrant vienne à l’autel. Celui-ci s’avance avec le diacre et le sous-diacre qui tiennent comme lui les mains jointes ; les acolytes marchent devant eux, portant les chandeliers avec les cierges allumés, qu’ils posent ensuite près de l’autel ou sur la table ; et lorsque le prêtre arrive devant le degré inférieur de l’autel c’est là, avec le diacre à droite et le sous-diacre à gauche, qu’avant de monter à l’autel il fait avec eux la confession.

III - Le début de la messe

11. Dès que le célébrant est descendu devant le degré inférieur de l’autel, il se tourne vers l’autel et debout au milieu, les mains jointes, ayant tout d’abord fait une inclination profonde, ou bien, s’il y a le tabernacle du Saint-Sacrement, ayant fait la génuflexion, il se redresse et commence la messe.

12. S’il doit célébrer devant le Souverain Pontife, il se place devant le degré inférieur de l’autel du côté gauche devant le Pontife lui-même et, agenouillé, il attend ; lorsqu’il a reçu la bénédiction, il se lève et debout, légèrement tourné vers l’autel, il commence la messe. S’il est devant un cardinal, un légat du Siège apostolique, un patriarche, un archevêque ou un évêque dans les églises de leur juridiction, debout devant le degré inférieur du côté gauche comme ci-dessus, il attend que le prélat lui fasse signe ; alors il lui fait une profonde inclination et, tourné vers l’autel, il commence la messe.

13. S’il célèbre solennellement en présence du Souverain Pontife ou de l’un des prélats énumérés ci-dessus dans les églises de leur juridiction, debout à la gauche du prélat il fait avec lui la confession et il observe les autres rites, comme c’est réglé dans le Cérémonial.

14. Le célébrant étant donc debout devant le degré inférieur de l’autel, comme on l’a vu ci-dessus, dit, de la voix appropriée en se signant du signe de la croix : In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.

15. Lorsqu’il se signe, il met toujours la main gauche en dessous de la poitrine ; mais quand il bénit à l’autel, qu’il signe les oblats ou autre chose, il la pose sur l’autel, à moins d’indication différente. En se signant, il tourne vers lui la paume de la main droite et, tous les doigts de cette main étant joints et étendus, il trace le signe de la croix du front à la poitrine et de l’épaule gauche à l’épaule droite. Mais s’il bénit d’autres personnes ou un objet, il tourne le petit doigt vers ce qu’il bénit, et en bénissant il étend toute la main droite, dont tous les doigts sont également joints et étendus : ce qu’on observe dans toutes les bénédictions.

16. Après avoir dit : In nomine Patris, etc., comme ci-dessus, joignant de nouveau les mains, il ajoute : V/. Introibo ad altare Dei. Le ministre à genoux en arrière de lui à sa gauche, ou les assistants, et, à la messe solennelle, les ministres debout de chaque côté répondent : R/. Ad Deum qui laetificat iuventutem meam. Puis le célébrant ajoute aussitôt : V/. Adiutorium nostrum in nomine Domini. R/. Qui fecit caelum et terram. Ensuite, s’inclinant profondément devant l’autel, les mains jointes, il dit : Confiteor Deo, comme dans l’Ordinaire de la messe ; et il poursuit de la même manière, jusqu’à ce que le Misereatur ait été dit par les ministres ou ceux qui l’entourent. Lorsque le ministre ou les assistants commencent le Confiteor, il se redresse. Lorsqu’il dit mea culpa, il se frappe trois fois la poitrine de la main droite, la gauche étant placée au-dessous de la poitrine.

17. S’il est en présence du Souverain Pontife, d’un cardinal, d’un légat du Siège apostolique, d’un patriarche, d’un archevêque ou d’un évêque, se trouvant dans les églises de leur juridiction, là où il aurait dit : vobis, fratres, il dira : tibi pater ; de la même manière à la fin, là où il aurait dit : vos, fratres, il dira : te pater ; en disant cela, il fait la génuflexion vers le Souverain Pontife et il s’incline profondément vers les autres Prélats.

18. Lorsque le ministre ou les assistants (même si le Souverain Pontife est présent) répondent le Confiteor, ils disent tibi, pater et te, pater, en se tournant un peu vers le célébrant.

19. Lorsque le ministre ou les assistants ont fait la confession, le célébrant debout répond : Misereatur vestri, etc. Ensuite, en se signant, il dit : Indulgentiam, etc. ; et s’il est évêque ou abbé, comme ci-dessus, il prend le manipule. Et en demeurant incliné, les mains jointes, il continue : Deus, tu conversus, et ce qui suit dans l’Ordinaire de la messe ; et lorsqu’il dit Oremus, il étend puis joint les mains.

20. Et alors, s’il célèbre en présence du Souverain Pontife ou des autres prélats énumérés ci-dessus, après avoir fait la génuflexion vers le Souverain Pontife et une inclination profonde vers les autres prélats, il se rend au milieu de l’autel devant le degré inférieur et là il commence à voix basse : Aufer a nobis, comme dans l’Ordinaire de la messe.

21. Tout en disant à voix basse : Aufer a nobis, etc., le célébrant, les mains jointes, monte au milieu de l’autel et là, incliné et les mains posées sur l’autel, il dit : Oramus te, Domine, etc., et lorsqu’il dit : Quorum reliquiae hic sunt, il baise l’autel en y posant les mains étendues à égale distance de part et d’autre.

22. Toutes les prières à dire au bas des degrés de l’autel, ainsi que les prières Aufer a nobis et Oramus, mais non pas le baiser à l’autel, doivent être omises chaque fois qu’une autre action liturgique a immédiatement précédé. En ces cas, le célébrant, après avoir fait à l’autel le salut requis, y monte sans rien dire et, après avoir posé le calice, si c’est nécessaire, baise l’autel, toujours sans rien dire.

IV - L’antienne d’entrée, le Kyrie eleison et le Gloria in excelsis

23. Aux messes chantées et aux messes lues célébrées avec peuple, après avoir baisé l’autel ou l’avoir encensé, le célébrant se rend au siège, à moins que, selon la disposition particulière de l’église, il ne paraisse plus commode qu’il demeure à l’autel jusqu’à l’oraison inclusivement. L’antienne de l’entrée, si elle est chantée ou récitée par la schola ou le peuple, n’est pas dite par le célébrant en particulier ; sinon le célébrant la lit les mains jointes et, lorsqu’il dit : Gloria Patri, incline la tête. Vient ensuite le Kyrie, que le célébrant ne dit pas en particulier s’il est chanté ou récité par le peuple ou la schola ; il peut cependant le chanter ou le réciter avec le peuple ou la schola.

24. Après le dernier Kyrie, eleison, le célébrant commence, si on doit le dire, Gloria in excelsis Deo, qu’il ne dit pas en particulier s’il est chanté ou récite par le peuple ou la schola ; il peut cependant le chanter ou le réciter avec le peuple ou la schola.

25. Mais dans les messes qui sont célébrées en particulier, après avoir baisé l’autel, le célébrant se rend au côté droit et là, tourné vers l’autel, il lit l’antienne de l’entrée comme ci-dessus. Après avoir repris l’antienne, les mains jointes, il va au milieu de l’autel, et là, tourné vers lui, il dit trois fois Kyrie, eleison, trois fois Christe, eleison, et encore trois fois Kyrie, eleison, en alternant avec le ministre, et ensuite, si on doit le dire, Gloria in excelsis, comme ci-dessus. Même aux messes célébrées avec le peuple, si le célébrant demeure à l’autel jusqu’à l’oraison inclusivement, il lit l’antienne de l’entrée, s’il doit la lire, du côté droit, il dit le Kyrie et le Gloria au milieu de l’autel.

26. A la messe solennelle, lorsque le prêtre a fait la confession, il monte avec les ministres au milieu de l’autel ; là, après avoir dit Oramus te, Domine, et baisé l’autel, il met de l’encens dans l’encensoir, le diacre lui présentant la navette et disant : Benedicite, pater reverende, tandis que le thuriféraire présente l’encensoir. Le célébrant met de l’encens dans l’encensoir en disant en même temps : Ab illo benedicaris, etc., et, après avoir déposé la cuiller, il bénit l’encens dans l’encensoir en traçant au-dessus le signe de croix de la main droite. Ensuite le diacre, ayant rendu la navette, prend l’encensoir et le donne au célébrant qui, après avoir fait à la croix une inclination, l’encense trois fois sans rien dire et, après avoir fait de nouveau l’inclination à la croix, il encense l’autel en dirigeant l’encensoir à trois reprises sur une distance égale, depuis le milieu de l’autel jusqu’au côté droit ; là, baissant la main, il encense l’extrémité postérieure de l’autel, d’abord en bas, puis en haut, de deux mouvements de l’encensoir ; s’étant retourné vers l’autel et élevant la main, il encense sa surface horizontale, ou table, par devant, en dirigeant trois fois l’encensoir jusqu’au milieu ; là, ayant fait l’inclination à la croix, il s’avance en encensant l’autre côté de l’autel de trois mouvements jusqu’au côté gauche ; il encense de même la partie inférieure et la partie supérieure de ce côté gauche de deux mouvements ; puis, demeurant encore au même endroit, il élève l’encensoir et encense trois fois la partie supérieure de la table en se tournant vers le milieu de l’autel, comme il l’a fait au côté droit ; ensuite, abaissant un peu la main, il encense sa partie antérieure ou front, en dirigeant trois fois l’encensoir, tandis qu’il s’avance du côté gauche jusqu’au milieu de l’autel, et, ayant fait l’inclination à la croix, il encense de même de trois mouvements le reste de la partie antérieure jusqu’au côté droit. Là, ayant rendu l’encensoir au diacre, il est encensé, et lui seul, par celui-ci. Le diacre et le sous-diacre assistent le célébrant de part et d’autre, lorsqu’il encense et, lorsqu’ils passent devant la croix, ils font toujours la génuflexion.

27. S’il y a sur l’autel des reliques ou des images des Saints, après avoir encensé la croix et lui avoir fait l’inclination, avant de quitter le milieu de l’autel, il encense d’abord les images ou reliques qui se trouvent sur la gauche de l’autel, par deux mouvements d’encensoir, et après avoir fait de nouveau l’inclination à la croix, il encense de la même manière deux fois les reliques ou les images qui sont sur la droite de l’autel ; ensuite il poursuit l’encensement de l’autel comme ci-dessus en donnant trois coups d’encensoir de chaque côté, même s’il y avait là un plus grand nombre de reliques ou d’images, un plus grand ou un moindre nombre de chandeliers.

28. Si le tabernacle du Saint-Sacrement est sur l’autel, après avoir reçu l’encensoir et avant de commencer l’encensement, il fait la génuflexion, et de même chaque fois qu’il passe devant le milieu de l’autel.

29. Si l’on peut commodément faire le tour de l’autel, le célébrant, après avoir encensé, comme ci-dessus, la croix et les reliques ou les images, encense trois fois au-dessus de la table jusqu’au côté droit ; ensuite, faisant le tour, et la main un peu baissée, il encense deux fois le côté lui-même ; puis six fois l’autre face de l’autel, deux fois le coté gauche, ensuite trois fois au-dessus de la table du côté gauche jusqu’au milieu de l’autel ; enfin, la main un peu baissée, trois fois la partie antérieure du côté gauche jusqu’au milieu de l’autel, et, après avoir fait l’inclination à la croix, il encense semblablement trois fois le reste de la partie antérieure jusqu’au côté droit.

30. Aux messes chantées, si l’on fait les encensements, le célébrant se comporte comme il a été dit ci-dessus pour la messe solennelle ; à la fin, il est encensé par le servant.

31. L’encensement achevé, le célébrant avec les ministres va au siège et là, après le chant du Kyrie, il commence, si on doit le dire, le Gloria in excelsis Deo, qu’il ne dit pas en particulier, mais qu’il peut chanter avec le peuple ou la schola.

V - L’oraison

32. Après avoir dit l’hymne Gloria in excelsis ou bien, s’il ne faut pas le dire, l’ayant omis, le célébrant, tourné vers le peuple, étendant puis joignant les mains, chante ou dit à haute voix : Dominus vobiscum, ou s’il est évêque : Pax vobis (ce qu’il dit à cet endroit seulement, lorsqu’on a dit l’hymne Gloria in excelsis). Tous répondent : Et cum spiritu tuo. Ensuite le célébrant, étendant puis joignant les mains, dit : Oremus, et, ayant fait une pause selon qu’il le juge opportun, étend les mains et chante ou dit l’oraison. Aux mots Per Dominum, il joint les mains et les garde jointes jusqu’à la fin de l’oraison. Si l’oraison se conclut par Qui tecum ou par Qui vivis, il joint les mains lorsqu’il dit in unitate. A la fin, tous répondent : Amen.

33. Lorsque, dans l’oraison ou à un autre endroit de la messe, on prononce le nom de Jésus ou de Marie, et de même lorsqu’on profère le nom du Saint ou du Bienheureux dont on dit la messe, ou dont on fait commémoraison, ou le nom du Souverain Pontife, le célébrant incline la tête. S’il faut dire plusieurs oraisons, on observe en chacune d’elles ce qu’on vient de dire au sujet du ton de voix, de l’extension des mains et de l’inclination de la tête.

34. Dans les messes qui se célèbrent privément, et lorsque le célébrant reste à l’autel jusqu’à l’oraison, il baise l’autel avant de dire : Dominus vobiscum. Ensuite il se tourne vers le servant ou vers le peuple, le salue comme plus haut, et se rend au côté droit, où il dit l’oraison tourné vers l’autel. Mais s’il célèbre tourné vers le peuple, il ne tourne pas le dos à l’autel pour dire Dominus vobiscum, Orate fratres, Ite, missa est, ou pour donner la bénédiction, mais, après avoir baisé l’autel au milieu, c’est là que, étendant puis joignant les mains, comme plus haut, il salue le peuple et donne la bénédiction.

35. Chaque fois qu’en disant la messe on doit dire les mots Flectamus genua - Levate, le célébrant, étendant puis joignant les mains, dit Oremus et ensuite Flectamus genua ; et aussitôt il fléchit les deux genoux et prie en silence pendant un certain espace de temps ; puis il se lève, dit Levate, et, les mains étendues, dit l’oraison. Les lectures qui précèdent l’épître sont lues de la manière qu’on dira ci-dessous à propos de l’épître.

36. A la messe solennelle, lorsqu’on dit Dominus vobiscum et l’oraison, le diacre et le sous-diacre se tiennent de part et d’autre auprès du célébrant. Flectamus genua et Levate sont chantés par le diacre ; le célébrant et tous les autres fléchissent les deux genoux et prient comme on l’a dit ci-dessus. Le diacre chante Flectamus genua avant de fléchir les genoux, et Levate après s’être levé.

VI - L’épître, le graduel et ce qui suit jusqu’à l’offertoire

37. Aux messes qui se célèbrent privément, après avoir dit les oraisons, le célébrant ayant les mains posées sur le livre ou sur l’autel ou bien (s’il préfère) tenant le livre, lit l’épître à voix intelligible ; le ministre répond : Deo gratias. Semblablement, se tenant de la même manière, il continue le graduel, l’Alleluia et le trait et la séquence, s’il faut les dire. Ensuite, le ministre ou le célébrant lui-même porte le missel au côté gauche de l’autel, et, lorsqu’il passe devant le milieu de l’autel, il incline la tête vers la croix, et il pose le missel de telle sorte que la partie postérieure du livre regarde ce côté de l’autel et non pas la partie qui lui fait face.

38. Apres avoir porté le missel sur la gauche de l’autel, le célébrant, se tenant au milieu les mains jointes, et après avoir levé les yeux et les avoir abaisses aussitôt, s’incline profondément et dit à voix basse : Munda cor meum et Iube Domine benedicere, Dominus sit in corde meo, comme dans l’Ordinaire. Après avoir dit ces prières, il va au missel et là, tourné vers lui, les mains jointes, il dit à voix intelligible : Dominus vobiscum R/. Et cum spiritu tuo. Ensuite, du pouce de la main droite il trace le signe de la croix tout d’abord sur le livre, à l’endroit où commence l’évangile qu’il va lire, ensuite sur lui-même, au front, à la bouche et à la poitrine, en disant : Sequentia ou Initium sancti Evangelii, etc. R/. Gloria tibi Domine. Puis, ayant joint de nouveau les mains dans la même attitude que ci-dessus, il continue l’évangile jusqu’à la fin. Lorsqu’il a fini, le ministre, debout derrière le degré inférieur de l’autel, répond : Laus tibi, Christe, et le prêtre, élevant un peu le livre, le baise à l’endroit où se trouve le début de l’évangile en disant : Per evangelica dicta, etc., sauf aux messes des défunts.

39. Apres avoir dit l’évangile, se tenant au milieu de l’autel, il commence le Credo (si on doit le dire), et le continue les mains jointes. Lorsqu’il dit Et incarnatus est, jusqu’à et homo factus est inclusivement, il s’incline.

40. Le symbole achevé, ou bien, si on ne doit pas le dire, après l’évangile, le célébrant baise l’autel et, les mains jointes, se tourne et, étendant les mains, dit : Dominus vobiscum. Les mains jointes de nouveau, il revient au milieu de l’autel où étendant puis joignant les mains, il dit : Oremus.

41. A la messe solennelle, l’oraison achevée, le sous-diacre prend le livre et, après avoir fait, s’il le faut, le salut requis à l’autel et au célébrant, monte à l’ambon ou se rend aux cancels et là, tourné vers le peuple, chante ou lit l’épître ; celle-ci achevée, à moins que ce ne soit une messe des défunts, il va vers le célébrant et, incliné, reçoit la bénédiction.

42. Apres le chant du graduel, si ce n’est pas une messe des défunts, le célébrant, assis, met et bénit l’encens. Puis le diacre porte le livre des évangiles à l’autel et le dépose au milieu ; alors, agenouillé devant l’autel, les mains jointes, il dit : Munda cor meum, etc. Puis il se lève, prend le livre sur l’autel, se rend vers le célébrant, et, incliné, demande la bénédiction en disant : Iube, domne, benedicere. Le célébrant, debout, répond : Dominus sit in corde tuo, etc. Après avoir reçu la bénédiction, le diacre, précédé par le thuriféraire et les deux acolytes portant les candélabres allumés, se rend, avec le sous-diacre à sa gauche, à l’ambon ou aux cancels et là, avec le sous-diacre à sa gauche, et, s’il n’y a pas de pupitre, tenant le livre, les acolytes se tenant de part et d’autre, il chante ou dit : Dominus vobiscum, les mains jointes. Lorsqu’il dit : Sequentia, etc., il signe du pouce de la main droite le livre au début de l’évangile qu’il va chanter ou lire, puis il se signe lui-même sur le front, la bouche et la poitrine, et tandis que tous répondent : Gloria tibi, Domine, il encense trois fois le livre, et ensuite il continue l’évangile, les mains jointes.

43. Le célébrant, debout, écoute l’évangile à son siège, et se signe avec les autres aux mots Sequentia sancti Evangelii, etc. Lorsque l’évangile est fini, il baise le livre que le sous-diacre lui a apporté, en disant : Per evangelica dicta, etc. Si la messe est célébrée en présence du Souverain Pontife ou d’un autre des prélats mentionnés ci-dessus, c’est à eux que l’on porte l’évangile à baiser, et le célébrant ne le baise pas ni ne dit Per evangelica dicta, etc. Après l’évangile, le célébrant, ou le prélat présent, n’est pas encensé. L’homélie, le symbole et l’oraison universelle se font comme il est dit plus loin.

44. A la messe chantée ou à la messe lue avec participation du peuple, il convient que les leçons et l’épître soient chantées ou lues par un lecteur ou un servant capable à l’ambon ou aux cancels, tandis que le célébrant, comme ci-dessus, est assis et écoute. Les chants qui suivent ces lectures, à moins qu’ils ne soient chantés ou lus par la schola ou le peuple, sont dits par le lecteur ou le servant au même endroit, mais celui-ci, à la fin, ne reçoit pas la bénédiction du célébrant. L’évangile peut encore être chanté ou lu de la façon indiquée ci-dessus, par le diacre ou un autre prêtre, revêtu de l’aube et de l’étole.

45. Mais s’il n’y a pas de diacre ou d’autre prêtre, l’évangile est dit par le célébrant. Pendant qu’on chante ou qu’on lit l’alleluia avec son verset, ou bien vers la fin des autres chants qui suivent l’épître, le célébrant se rend au degré inférieur de l’autel et là, profondément incliné, il dit : Munda cor meum, Iube Domine et Dominus sit in corde meo ; puis il se rend à l’ambon ou aux cancels pour chanter ou lire l’évangile. A la fin il baise le livre en disant : Per evangelica dicta etc., à moins qu’il n’y ait un prélat, comme c’est indiqué ci-dessus.

46. A défaut de lecteur ou de servant capable, le célébrant lui-même lit ou chante aussi les lectures et l’épître à l’ambon ou aux cancels et, à moins qu’ils ne soient chantés ou lus par la schola ou le peuple, ajoute encore les chants qui suivent les lectures. Puis, debout au même endroit, il dit : Munda cor meum, tourné vers l’autel ; et, tourné de nouveau vers le peuple, il chante ou lit l’évangile.

47. Mais s’il n’y a pas d’ambon, ou si cela paraît plus opportun, le célébrant peut encore proclamer toutes les lectures à l’autel, tourné vers le peuple.

48. Dans une messe chantée, qui n’est pas une messe des défunts, si l’on emploie l’encens, le célébrant le met et le bénit avant de dire Munda cor meum. Au début de l’évangile, on encense trois fois le livre de l’évangile, mais à la fin on omet l’encensement du célébrant.

49. Pendant le chant ou la lecture de l’épître et de l’évangile on ne s’agenouille jamais, sauf dans le récit de la Passion. Dans les chants qui viennent entre les lectures, on s’agenouille seulement pour le verset Veni, Sancte Spiritus à la fête de la Pentecôte ; dans le Symbole, aux paroles Et incarnatus est on fait toujours l’inclination ; mais on s’agenouille aux fêtes de la Nativité du Seigneur et de l’Annonciation de la Vierge.

50. Apres l’évangile, le célébrant, à son siège ou à l’autel ou bien à l’ambon ou aux cancels, donne l’homélie, s’il doit la faire ; lorsqu’elle est finie, au siège ou à l’autel, il commence, si on doit le dire, Credo in unum Deum ; si celui-ci est chanté ou récité par le peuple ou la schola, il ne le dit pas en particulier, mais il peut le chanter ou le réciter avec le peuple ou la schola.

51. Ensuite, selon la coutume de chaque endroit, se fait la prière universelle, que le célébrant dirige à son siège, ou de l’autel, ou à l’ambon ou aux cancels. Après la fin du Symbole donc, le célébrant tourné vers le peuple dit : Dominus vobiscum. R/. Et cum spiritu tuo. Puis il ajoute : Oremus, et on fait la prière universelle. Si le célébrant est à l’autel, il le baise avant de dire Dominus vobiscum ; autrement il ne le baise que lorsqu’il se rend à l’autel, après la fin de la prière universelle. Mais, si l’on ne doit pas faire la prière universelle le célébrant baise l’autel ; puis, tourné vers le peuple, il dit : Dominus vobiscum, R/. Et cum spiritu tuo. Puis il ajoute Oremus. Et l’antienne d’offertoire suit aussitôt.

VII - L’antienne d’offertoire et ce qui suit jusqu’au Canon

52. De l’offertoire à la fin de la messe, tout se fait à l’autel. Par conséquent, ce qui doit être dit au milieu de l’autel, le célébrant le dit au même endroit, tourné vers l’autel, à moins que ce ne soit réglé autrement.

53. Le calice et les hosties pour le célébrant et les fidèles, s’ils ont été préparés sur une table, sont portés à l’autel, ainsi que le missel, pendant qu’on chante ou qu’on récite l’antienne d’offertoire avec son psaume, laquelle, si elle est récitée ou chantée par le peuple ou la schola, n’est pas lue par le célébrant. Alors le célébrant découvre le calice, et de la main droite enlève la pale de dessus l’hostie, prend la patène avec l’hostie, et, la tenant élevée des deux mains, après avoir levé les yeux et les avoir abaissés aussitôt, dit : Suscipe, Sancte Pater, etc.

54. S’il y a d’autres hosties à consacrer non pas sur la patène, mais sur le corporal, ou dans le ciboire, pour la communion du peuple, il découvre le ciboire de la main droite, et dirigeant aussi son intention vers l’offrande et la consécration de ces hosties-là, il dit comme ci-dessus : Suscipe, etc., comme dans l’Ordinaire de la messe. Cela dit, tenant la patène des deux mains, il fait avec elle le signe de la croix au-dessus du corporal ; il dépose l’hostie vers le milieu de la partie antérieure du corporal qui est devant lui, et la patène à sa droite, un peu sous le corporal, il la recouvre du purificatoire après avoir essuyé le calice comme on va le dire. S’il y a un ciboire avec d’autres hosties, il le recouvre de son couvercle.

55. Ensuite, il prend le calice, l’essuie avec le purificatoire, et le tenant de la main gauche par le noeud il reçoit la burette de vin de la main du ministre et verse le vin dans le calice. Ensuite, tenant le calice de la même manière, il fait le signe de la croix sur la burette d’eau et dit : Deus, qui humanae substantiae, et versant un peu d’eau dans le calice il continue : Da nobis per huius aquae et vini mysterium, etc. Dans les messes pour les défunts il ne fait pas le signe de la croix sur l’eau, mais il la verse sans bénédiction, en disant l’oraison comme ci-dessus.

56. Lorsqu’il a versé l’eau dans le calice et terminé l’oraison que nous venons de dire, il prend de la main droite le calice découvert, et se tenant devant le milieu de l’autel il le tient élevé des deux mains, c’est-à-dire que de la main gauche il tient le pied, et de la main droite le noeud sous la coupe, et il l’offre, les yeux levés, en disant : Offerimus tibi Domine, etc. Lorsqu’il a dit cette prière, il fait le signe de la croix avec le calice au-dessus du corporal, il le pose au milieu en arrière de l’hostie et il le couvre de la pale. Ensuite, les mains jointes et posées sur l’autel, un peu incliné, il dit à voix basse : In spiritu humilitatis, etc. Puis, s’étant redressé, après avoir levé les yeux, puis les avoir aussitôt baissés, étendant les mains et les tournant vers le haut, il les joint immédiatement et dit : Veni sanctificator, etc. ; lorsqu’il dit : et benedic, il fait de la main droite le signe de la croix à la fois sur l’hostie et le calice, la main gauche reposant sur l’autel.

57. Puis, les mains jointes, il se rend au côté droit de l’autel et là, le ministre versant l’eau, il se lave les mains en disant le psaume : Lavabo inter innocentes, avec Gloria Patri, etc. ; ce verset est omis aux messes des défunts et, aux messes du temps du 1er dimanche de la Passion jusqu’au jeudi saint inclusivement.

58. Le célébrant, après s’être lavé les mains, les essuie et, les tenant jointes, revient au milieu de l’autel ; là, élevant les yeux et les abaissant aussitôt, les mains jointes sur l’autel et un peu incliné, il dit à voix basse la prière : Suscipe, sancta Trinitas, etc. Lorsqu’il l’a dite, il baise l’autel ; puis, les mains jointes, il se tourne vers le peuple, et, vers lui étendant et joignant les mains, il dit de la voix qui convient Orate, fratres, ut meum ac vestrum sacrificium, etc., il achève le cercle en revenant, les mains jointes, vers le milieu de l’autel. Et le ministre ou les assistants ayant répondu : Suscipiat Dominus sacrificium de manibus tuis, etc., les mains étendues comme on fait pour l’oraison, se tenant au milieu de l’autel, tourné vers le livre, il chante ou dit à voix haute immédiatement, sans Oremus et sans rien intercaler, l’oraison ou les oraisons sur les offrandes. Lorsqu’il dit Per Dominum, il joint les mains ; lorsqu’il dit Iesum Christum, il incline la tête ; ce qu’il fait à la première oraison et à la dernière, si l’on doit en dire plusieurs.

59. A la messe solennelle, lorsqu’on a commencé l’antienne d’offertoire, le diacre se rend à l’autel, du côté droit ; le sous-diacre apporte de la crédence à l’autel le calice avec la patène et l’hostie, couvert de la pale et du voile, avec le corporal à l’intérieur de la bourse ; l’acolyte portant les burettes de vin et d’eau accompagne le sous-diacre. Le diacre étend le corporal au milieu de l’autel, puis découvre le calice et donne au célébrant la patène avec l’hostie ; le sous-diacre essuie le calice avec le purificatoire ; le diacre, ayant reçu la burette de vin de la main du sous-diacre, verse le vin dans le calice ; le sous-diacre, pendant ce temps, montrant au célébrant la burette d’eau, dit : Benedicite, pater reverende ; le célébrant, après avoir fait vers elle le signe de la croix, dit la prière : Deus, qui humanae, etc. ; pendant ce temps, le sous-diacre verse un tout petit peu d’eau dans le calice, puis passe à la gauche du célébrant ; le diacre donne le calice à celui-ci et, en touchant le pied du calice ou en soutenant le bras droit du célébrant, dit avec lui : Offerimus tibi, Domine, etc. et ensuite couvre de la pale le calice posé sur l’autel, comme ci-dessus.

60. Lorsqu’il a dit Veni, sanctificator, comme ci-dessus, le célébrant, à qui le diacre présente la navette en disant : Benedicite, pater reverende, met de l’encens dans l’encensoir en disant : Per intercessionem, etc., comme dans l’Ordinaire de la messe. Puis, recevant l’encensoir de la main du diacre, sans faire aucune inclination à la croix, il encense les oblats en dirigeant trois fois l’encensoir au-dessus du calice et de l’hostie en même temps, en forme de croix, et trois fois autour du calice et de l’hostie, c’est-à-dire deux fois de droite à gauche et une fois de gauche à droite (pendant ce temps, le diacre tient le pied du calice de la main droite), et il dit alors : Incensum istud a te benedictum ascendat ad te, Domine : et descendat super nos misericordia tua. Ensuite, ayant fait l’inclination, il encense la croix et l’autel comme on l’a dit ci-dessus, assisté par le diacre et le sous-diacre, tout en disant : Dirigatur, Domine, oratio mea, etc. ; et lorsqu’il encense la croix, le diacre éloigne le calice du milieu, et, une fois la croix encensée, le remet à sa place. Lorsqu’il rend l’encensoir au diacre, le prêtre dit : Accendat in nobis, etc. et il est encensé par lui. Ensuite, le diacre encense de trois coups chacun des deux côtés du choeur pris comme un tout ; mais s’il y a des Ordinaires et des évêques, il les encense individuellement ; enfin il encense le sous-diacre. Puis le diacre lui-même est encensé par le thuriféraire, et ensuite le thuriféraire encense le peuple. Le célébrant, une fois qu’il a été encensé, se lave les mains, les acolytes lui présentant la burette d’eau, le bassin et le manuterge. Ensuite l’acolyte met le missel sur l’autel. A la messe chantée, si l’on fait les encensements, le célébrant se comporte comme à la messe solennelle, et à la fin il est encensé par le servant qui, ensuite, encense également le clergé et le peuple.

VIII - Le Canon de la Messe jusqu’à la consécration

61. Lorsque les oraisons sur les offrandes sont achevées, le célébrant dit : Dominus vobiscum, les mains posées sur l’autel. Lorsqu’il dit : Sursum corda, il élève un peu les mains étendues de part et d’autre devant la poitrine et il les joint lorsqu’il dit : Gratias agamus Domino Deo nostro. Après la réponse : Dignum et iustum est, les mains étendues comme précédemment, il continue la préface ; lorsque celle-ci est finie, les mains jointes, il chante ou dit le Sanctus avec les ministres, le clergé et le peuple.

62. Ensuite le célébrant, debout devant le milieu de l’autel et tourné vers lui, étend et élève un peu les mains et, les yeux élevés et aussitôt baissés, les mains jointes et posées sur l’autel, profondément incliné, continue le Canon en disant à voix basse : Te igitur, etc. comme dans l’Ordinaire de la messe. Lorsqu’il dit : Uti accepta habeas et benedicas, etc., il baise d’abord l’autel, puis se relève et reste les mains jointes. Lorsqu’il dit : haec + dona, haec + munera, haec sancta + sacrificia, il fait de la main droite le signe de la croix trois fois sur l’hostie et sur le calice ensemble. Puis, les mains étendues il continue : In primis quae tibi offerimus, etc.

63. Lorsqu’il dit : una cum famulo tuo Papa nostro N., il prononce le nom du pape, mais si le siège est vacant, ces mots sont omis. Là où l’on dit et Antistite nostro N., on précise le nom de l’évêque, qui est l’Ordinaire du diocèse où l’on célèbre, et non pas d’un autre supérieur, même si le célébrant est exempt ou sous la juridiction d’un autre évêque. Si l’évêque qui est l’Ordinaire du lieu où l’on célèbre la messe est défunt, ces mots sont omis, et on les omet aussi lorsqu’on célèbre à Rome. Si le célébrant est évêque, archevêque ou patriarche, ayant omis ces mots, il dit à la place : et me indigno servo tuo. Quant au Souverain Pontife, lorsqu’il célèbre, ayant omis les mots : una cum famulo tuo Papa nostro N. et Antistite nostro N., il dit : una cum me famulo tuo indigno, quem gregi tuo praeesse voluisti. Et tous continuent par ce qui suit : et omnibus orthodoxis, etc.

64. Lorsqu’il dit : Memento, Domine, il joint les mains et demeure un peu de temps en repos, faisant commémoraison des chrétiens vivants, à son gré, et s’il le veut il commémore à voix basse leurs noms. Cependant, il n’est pas nécessaire de les exprimer, mais il doit au moins avoir leur souvenir dans son esprit. Le célébrant peut encore, s’il veut, prier pour un plus grand nombre, mais, pour ne pas faire attendre les assistants, rappeler à son esprit avant la messe tous ceux, aussi bien vivants que défunts, pour lesquels il a l’intention de prier au cours de la messe, et à cet endroit faire mémoire de ces vivants de façon générale, par une seule expression.

65. Lorsqu’il a fait commémoraison des vivants, ayant étendu les mains comme auparavant, il continue : Et omnium circumstantium, etc. Dans la même attitude il continue : Communicantes. Lorsqu’il dit Iesu Christi, il incline la tête ; à la conclusion quand il dit : Per eundem, il joint les mains. Lorsqu’il dit : Hanc igitur oblationem, il étend les mains ensemble sur les oblats, de telle sorte que les paumes soient ouvertes dans la direction et au-dessus du calice et de l’hostie, et il tient les mains ainsi jusqu’aux paroles : Per Christum Dominum nostrum. Car alors il joint les mains et continue ainsi : Quam oblationem tu, Deus, in omnibus, quaesumus, et lorsqu’il dit : bene+dictam, adscrip+tam, ra+tam, il fait trois fois le signe de la croix globalement sur l’hostie et sur le calice ensemble ; puis, lorsqu’il dit : ut nobis Cor+pus, il fait séparément le signe de la croix une fois sur l’hostie seulement, et lorsqu’il dit : fiat dilectissimi Filii tui Domini nostri Iesu Christi, et inclinant la tête il s’essuie, s’il en est besoin, les pouces et les index sur le corporal, et il dit à voix basse comme précédemment : Qui pridie quam pateretur ; et, prenant l’hostie du pouce et de l’index de la main droite, et la tenant avec ces deux doigts et avec l’index et le pouce gauches, demeurant droit devant le milieu de l’autel, il dit : accepit panem in sanctas ac venerabiles manus suas, et, élevant les yeux et les baissant aussitôt, il dit : et elevatis oculis in caelum ad te Deum Patrem suum omnipotentem, et, inclinant un peu la tête, il dit : tibi gratias agens, et, tenant l’hostie entre le pouce et l’index de la main gauche, il fait au-dessus d’elle le signe de la croix de la main droite en disant : bene+dixit, fregit, deditque discipulis suis, dicens : Accipite et manducate ex hoc omnes. S’il y a un ciboire avec d’autres hosties à consacrer, avant de prendre la (grande) hostie, il découvre le ciboire de la main droite.

66. Lorsqu’il a fini les paroles susdites, les coudes posés sur l’autel, il profère distinctement et avec respect les paroles de la consécration sur l’hostie ou sur les hosties, s’il faut en consacrer plusieurs. Et tenant son hostie seulement entre ses pouces et ses index, il dit : Hoc est enim Corpus meum. Après avoir prononcé ces paroles, le célébrant, tenant l’hostie entre les pouces et les index sur l’autel, les autres doigts de la main étant étendus et joints ensemble, faisant la génuflexion, il l’adore. Alors, se relevant, il élève l’hostie et, les yeux fixes sur elle (ce qu’il fait aussi à l’élévation du calice), il la montre avec respect au peuple pour la faire adorer ; et aussitôt, de la seule main droite, il la repose avec respect sur le corporal au même endroit où il l’avait prise pour l’élever, et désormais il ne disjoint plus les pouces et les index, si ce n’est lorsqu’il doit toucher ou manier l’hostie consacrée, jusqu’à l’ablution des doigts après la communion.

67. Apres avoir reposé l’hostie consacrée sur le corporal, faisant la génuflexion, il la vénère ; s’il y a un ciboire avec d’autres hosties, il le recouvre de son couvercle comme plus haut. Le ministre doit avertir les fidèles un peu avant la consécration, par un signal de la clochette. Ensuite, il agite la clochette à chaque élévation, selon la coutume de chaque endroit.

68. Le célébrant, après avoir adoré l’eucharistie, se relève et découvre le calice au-dessus duquel, s’il en est besoin, il essuie ses doigts, ce qu’il fera toujours si un fragment adhérait aux doigts ; et se tenant droit, il dit : Simili modo postquam cenatum est, et des deux mains prenant le calice par le noeud sous la coupe, puis l’élevant un peu et le déposant aussitôt, il dit : accipiens et hunc praeclarum Calicem in sanctas ac venerabiles manus suas, etc. Lorsqu’il dit : item tibi gratias agens, il incline la tête ; lorsqu’il dit benedixit, tenant de la main gauche le calice sous la coupe, de la main droite il fait le signe de la croix au-dessus de lui et en continuant : deditque discipulis suis, etc., et, tenant le calice des deux mains, - c’est-à-dire tenant le pied de la main gauche, le noeud sous la coupe de la main droite, - les coudes poses sur l’autel, il prononce avec attention, sans s’interrompre, comme ci-dessus, les paroles de la consécration du sang : Hic est enim Calix, etc. Ces paroles une fois dites, il repose le calice sur le corporal en disant : Haec quotiescumque feceritis, etc. et, faisant la génuflexion, il adore respectueusement le sang. Alors il se relève et, prenant le calice découvert des deux mains comme précédemment, il l’élève et il le montre au peuple pour le faire adorer ; aussitôt il le repose avec respect sur le corporal, là où il était auparavant ; de la main droite il le couvre de la pale, et, faisant la génuflexion, il vénère le sacrement.

69. A la messe solennelle, à partir de l’oraison sur les offrandes, le diacre et le sous-diacre se tiennent derrière le célébrant. Mais le diacre s’approche du célébrant quand celui-ci a besoin de son ministère, et il revient aussitôt à sa place.

70. A la fin de la préface, les acolytes allument au moins deux cierges, qui l’on éteint après la communion des fidèles. Lorsque le célébrant dit : Quam oblationem, etc., le diacre se rend à sa droite ; là, sur le degré supérieur de l’autel, il s’agenouille et, quand il en est besoin, se lève, découvre et couvre le calice, et fait la génuflexion avec le célébrant. Le sous-diacre, agenouillé du côté droit, encense trois fois l’hostie lorsque le célébrant l’élève, et de même le calice ; l’encens à été mis précédemment dans l’encensoir par l’acolyte sans bénédiction ; ce qui est observé aussi par le servant aux messes chantées où l’on fait les encensements. Lorsque le célébrant a reposé le calice, le diacre et le sous-diacre reviennent derrière lui.

IX - Le Canon après la Consécration

71. Apres avoir reposé le calice et l’avoir adoré, le célébrant, debout devant l’autel, les mains étendues dit à voix basse : Unde et memores, etc. Lorsqu’il dit : de tuis donis ac datis, il joint les mains ; et lorsqu’il dit : hostiam + puram, hostiam + sanctam, hostiam + immaculatam, la main gauche posée sur l’autel à l’intérieur du corporal, de la main droite il fait trois fois le signe de la croix en même temps sur l’hostie et le calice, et une fois sur l’hostie seulement, et une fois sur le calice seulement, en disant : Panem + sanctum vitae aeternae, et Calicem + salutis perpetuae ; ensuite, gardant comme précédemment les mains étendues, il continue : Supra quae propitio, etc. Lorsqu’il dit : Supplices te rogamus, etc., il s’incline profondément devant le milieu de l’autel, en y posant ses mains jointes. Lorsqu’il dit : ex hac altaris participatione, il baise l’autel, les mains posées sur le corporal. Lorsqu’il dit : sacrosanctum Filii tui, il joint les mains ; et, faisant de la droite le signe de la croix une seule fois sur l’hostie seulement, et une seule fois sur le calice, la main gauche posée sur le corporal, il dit : Cor+pus, et San+guinem sumpserimus, et lorsqu’il dit : omni benedictione + caelesti, il fait sur lui-même le signe de la croix, et il continue : et gratia repleamur. Lorsqu’il dit : Per eundem, il joint les mains.

72. Lorsqu’il dit : Memento etiam, Domine, famulorum famularumque tuarum, etc., après avoir étendu et joint les mains, il fait commémoraison des fidèles défunts, selon son choix, de la manière que l’on a dite pour la commémoraison des vivants. Cette commémoraison faite, demeurant comme précédemment les mains étendues, il continue : Ipsis, Domine, et omnibus in Christo, etc., et à la fin à : Per eundem, il joint les mains.

73. Lorsqu’il dit : Nobis quoque peccatoribus, il élève un peu la voix et se frappe la poitrine de la main droite, la main gauche étant posée sur le corporal, et il continue à voix basse : famulis tuis, etc., en gardant les mains étendues comme précédemment. Lorsqu’il dit : Per Christum Dominum nostrum. Per quem haec omnia, Domine, semper bona creas, il joint les mains ; ensuite, de la main droite faisant trois fois le signe de la croix en même temps sur l’hostie et sur le calice, il dit : sancti+ficas, vivi+ficas, bene+dicis, et praestas nobis. Ensuite, il découvre de la main droite le calice et, faisant la génuflexion, adore le sacrement ; puis il se relève et avec respect prend l’hostie entre le pouce et l’index de la main droite, prend le calice de la main gauche, et l’élevant un peu avec l’hostie, qu’il tient au-dessus du calice, à voix haute il chante ou dit : Per ipsum, etc., jusqu’à per omnia saecula saeculorum. Lorsque tous ont répondu Amen, le célébrant repose le calice et l’hostie sur le corporal et, s’il en est besoin, il essuie ses doigts comme ci-dessus, et, joignant les pouces et les index comme précédemment, il couvre le calice de la pale et, faisant la génuflexion, il adore le sacrement.

74. A la messe solennelle, lorsque le célébrant dit : Per quem haec omnia, etc., le diacre, ayant fait la génuflexion devant le sacrement, vient à la droite du célébrant et, quand besoin est, découvre le calice, et adore avec le célébrant ; il aide le célébrant, s’il en est besoin, pour l’élévation du calice, et ensuite il recouvre le calice, fait de nouveau la génuflexion, et va derrière le célébrant, où il reste, pendant le chant de l’oraison dominicale et de son embolisme.

X - L’oraison dominicale et la suite jusqu’à la Communion

75. Le célébrant, après avoir couvert le calice et adoré le sacrement, se lève et, joignant les mains, chante ou dit à haute voix : Oremus. Vient ensuite l’oraison dominicale, que le peuple peut chanter ou dire en entier avec le célébrant. Le célébrant la profère les mains étendues. A la fin on ne dit pas Amen.

76. L’oraison dominicale terminée, le célébrant aussitôt chante ou dit à haute voix, les mains étendues : Libera nos, quaesumus, Domine, etc. ; lorsqu’il a dit : et ab omni perturbatione securi, il découvre le calice et fait la génuflexion ; alors, se relevant, il place la patène, après l’avoir essuyée avec le purificatoire, sous l’hostie ; ensuite, il prend l’hostie entre le pouce et l’index de la main droite et, la tenant avec ces deux doigts et avec le pouce et l’index de la main gauche au-dessus du calice, avec respect il la rompt par le milieu en disant : Per eundem Dominum nostrum Iesum Christum, Filium tuum, et il met sur la patène la moitié qu’il tient entre le pouce et l’index de la main droite ; de l’autre moitié, qu’il tient de la main gauche, il rompt, avec le pouce et l’index de la main droite, une petite partie en continuant : Qui tecum vivit et regnat, et, la gardant entre le pouce et l’index de la main droite, il joint la partie plus grande qu’il tient de la main gauche à la moitié posée sur la patène, tout en disant : in unitate Spiritus Sancti Deus ; et, tenant la petite partie de l’hostie, qu’il a gardée dans la main droite, au-dessus du calice, qu’il tient de la main gauche par le noeud en dessous de la coupe, il dit toujours sur le même ton : Per omnia saecula saeculorum. R/. Amen ; et, avec cette petite partie, faisant le signe de la croix trois fois d’un bord à l’autre du calice, il dit : Pax + Domini sit + semper vobis+cum. Après la réponse : Et cum spiritu tuo, il laisse tomber dans le calice la petite partie qu’il tient de la main droite, en disant à voix basse : Haec commixtio, et consecratio Corporis, etc. Ensuite il se frotte légèrement les pouces et les index au-dessus du calice ; il couvre le calice de la pale, et, faisant la génuflexion, il adore le sacrement. Il se relève et, gardant les mains jointes, incliné vers le sacrement, il dit à haute voix : Agnus Dei, qui tollis peccata mundi ; et, se frappant la poitrine de la main droite, la gauche étant posée sur le corporal, il dit : miserere nobis, et ensuite il ne joint pas les mains, mais il se frappe de nouveau la poitrine lorsqu’il dit une deuxième fois : miserere nobis, ce qu’il fait encore une troisième fois lorsqu’il dit : dona nobis pacem. Si l’Agnus Dei est chanté ou récité par le peuple ou la schola, le célébrant ne le dit pas en particulier ; il peut cependant le chanter ou le réciter avec le peuple ou la schola, les mains jointes et en se frappant trois fois la poitrine.

77. Alors, les mains jointes posées sur l’autel, incliné, il dit à voix basse : Domine Iesu Christe, etc. Cette oraison terminée, s’il doit donner la paix, il baise l’autel et l’instrument de paix qui lui est présenté par le ministre agenouillé près de lui à droite, et il dit : Pax tecum. Le ministre répond : Et cum spiritu tuo. Si on ne donne pas la paix, aussitôt après avoir dit l’oraison précédente, il ajoute les autres prières comme dans l’Ordinaire de la messe.

78. Aux messes pour les défunts, il ne se frappe pas la poitrine à l’Agnus Dei, car il dit Dona eis requiem, et il ne dit pas la première prière : Domine Iesu Christe, qui dixisti Apostolis tuis, etc., et il ne donne pas la paix ; mais il dit les deux autres prières qui suivent : Domine Iesu Christe, Fili Dei vivi, etc., et Perceptio Corporis tui, etc.

79. Lorsqu’il a dit ces prières, il fait la génuflexion, adore le sacrement et, en se relevant, dit à voix basse : Panem caelestem accipiam, etc. ; cela dit, de la main droite il prend avec respect sur la patène les deux parties de l’hostie et il les place entre le pouce et l’index de la main gauche, met en dessous la patène tenue entre l’index et le médius, et de la même main gauche tenant ces parties au-dessus de la patène entre sa poitrine et le calice, un peu incliné, de la main droite il se frappe trois fois la poitrine tout en disant trois fois, en élevant un peu la voix : Domine, non sum dignus, et il poursuit à voix basse : ut intres, etc. Après avoir dit trois fois ces paroles, il fait passer les deux parties de l’hostie entre le pouce et l’index de la main droite, et avec cette main il fait sur lui-même le signe de la croix au-dessus de la patène, en disant : Corpus Domini nostri Iesu Christi custodiat animam meam in vitam aeternam. Amen ; et s’inclinant, les coudes posés sur l’autel, il consomme avec respect ces deux parties. Après les avoir consommées, il dépose la patène sur le corporal et, se redressant, les index et les pouces joints, il joint les deux mains et se recueille pendant un peu de temps dans la méditation du saint Sacrement. Puis, en disant à voix basse : Quid retribuam Domino pro omnibus quae retribuit mihi ? etc., il découvre le calice, fait la génuflexion, se relève, prend la patène, et, avec la patène, ramasse les fragments qui se trouvent sur le corporal ; en outre, il essuie soigneusement la patène avec le pouce et l’index de la main droite au-dessus du calice, et il essuie les doigts eux-mêmes pour qu’il n’y demeure aucun fragment.

80. Après avoir essuyé la patène, tenant joints les pouces et les index, il prend le calice de la main droite sous le noeud de la coupe, de la main gauche il prend la patène, et, faisant le signe de la croix sur lui-même avec le calice, il dit : Sanguis Domini nostri, etc. ; et de la main gauche plaçant la patène sous le calice, dans une attitude respectueuse, il consomme tout le sang avec la petite partie de l’hostie mise dans le calice. Alors, si les fidèles ne doivent pas communier, il prend les ablutions, comme on le dira plus loin.

81. Au moment opportun, le servant avertit les communiants par un signal de la clochette. Le prêtre, après avoir pris le sang, place le calice un peu de côté sur la gauche, à l’intérieur du corporal toutefois, et le couvre de la pale. Ensuite, si des parcelles consacrées sont sur le corporal, après avoir fait la génuflexion, il les met sur la patène ; si des parcelles ont été consacrées dans le ciboire au cours de la même messe, il place le ciboire au milieu du corporal, le découvre et fait la génuflexion ; si l’on doit donner des parcelles déjà consacrées auparavant, après avoir ouvert le tabernacle, il fait la génuflexion, en tire le ciboire, qu’il découvre. Ensuite, il prend de la main gauche le ciboire ou la patène contenant le sacrement, de la main droite il prend une parcelle qu’il tient entre le pouce et l’index, un peu élevée au-dessus du ciboire ou de la patène et au milieu de l’autel, tourné vers les communiants, il dit à haute voix : Ecce Agnus Dei, ecce qui tollit peccata mundi. Aussitôt les communiants disent trois fois, en se frappant la poitrine : Domine non sum dignus ut intres sub tectum meum, sed tantum dic verbo, et sanabitur anima mea. Ensuite le célébrant se rend vers les communiants, et il montre à chacun l’hostie un peu élevée au-dessus du ciboire ou de la patène, en disant : Corpus Christi. Le communiant répond : Amen, et le célébrant lui donne la communion. Lorsque la distribution de la communion est commencée, ou bien, si les fidèles ne doivent pas communier, tandis que le célébrant consomme le sacrement, on chante ou on récite l’antienne de communion avec son psaume.

82. Lorsque les fidèles ont communié, le célébrant revient à l’autel. Ensuite, si des parcelles avaient été placées sur le corporal, il nettoie celui-ci avec la patène, et si des fragments s’y trouvaient, il les met dans le calice. Si les parcelles qui restent sont peu nombreuses, il les consomme, ou bien il les remet dans le tabernacle, fait la génuflexion et ferme la porte. Ensuite il fait tomber dans le calice les fragments qui peuvent se trouver sur le plateau placé sous le menton des communiants, puis il dit à voix basse : Quod ore sumpsimus, Domine, etc., et au-dessus de l’autel il tend le calice au servant place du côté droit ; celui-ci versant le vin, le célébrant purifie le calice et consomme l’ablution ; ensuite, avec du vin et de l’eau, il se lave les pouces et les index au-dessus du calice, et il les essuie avec le purificatoire, tout en disant : Corpus tuum, Domine, quod sumpsi, etc. Il consomme l’ablution et essuie sa bouche et le calice avec le purificatoire ; cela fait, il étend le purificatoire sur le calice, met dessus la patène, et sur la patène la pale ; après avoir plie le corporal, il le met dans la bourse, couvre le calice avec le voile, pose la bourse au-dessus et, à moins qu’on ne le porte sur une table, le met au milieu de l’autel comme au début de la messe. S’il n’y a pas de tabernacle sur l’autel et que le ciboire avec les hosties consacrées demeure sur l’autel jusqu’à la fin de la messe, on observera ce qui est prescrit le jeudi saint pour la fin de la messe.

83. A la messe solennelle, le diacre se tient en arrière du célébrant pendant le chant de l’oraison dominicale et pendant que le célébrant chante le Libera nos. Aux paroles : et a peccato simus semper liberi, après avoir fait sur place la génuflexion, il va à la droite du célébrant et, quand il en est besoin, découvre et couvre le calice, et il adore avec le célébrant. Après le chant de l’Agnus Dei, le diacre agenouillé à droite attend le moment de la paix, et lorsque le célébrant baise l’autel, lui-même, se relevant, baise l’autel en même temps, hors du corporal, et embrassé par le célébrant qui dit : Pax tecum, il reçoit la paix tandis qu’ils rapprochent mutuellement la joue gauche, et il lui répond : Et cum spiritu tuo. Ensuite, après avoir de nouveau adoré le sacrement placé sur l’autel, il se tourne vers le sous-diacre en arrière du célébrant et lui donne la paix de la même manière. Le sous-diacre, ayant reçu la paix du diacre, fait la génuflexion à l’autel, accompagné par l’acolyte, va au choeur et donne la paix au premier de chaque ordre, d’abord aux plus dignes, ensuite aux moins dignes ; il retourne à l’autel, fait la génuflexion, donne la paix à l’acolyte qui l’accompagnait, et celui-ci donne la paix aux autres acolytes qui se trouvent autour de l’autel. Ensuite, le sous-diacre va à la droite du célébrant et, quand il le faut, découvre le calice, et, lorsque la communion du célébrant est achevée, le recouvre. Tandis que le célébrant se communie, le diacre et le sous-diacre restent inclinés, et eux-mêmes reçoivent la communion avant tous les autres ; pendant que l’on distribue la communion au peuple, ils accompagnent le célébrant. Pendant ce temps, on chante l’antienne de communion avec son psaume. Lorsque la communion des fidèles est terminée ou bien s’il n’y a pas de communion des fidèles aussitôt après la communion du célébrant, le sous-diacre prend les burettes de vin et d’eau et les verse quand le célébrant fait la purification.

XI - Les oraisons après la Communion

84. Apres avoir pris les ablutions, le célébrant pose le calice sur l’autel ou le donne au ministre qui le porte sur la table. Ensuite le célébrant, se tenant au milieu et ayant le livre auprès de lui, les mains jointes, lit l’antienne de communion, à moins qu’elle n’ait été déjà chantée ou récitée par la schola ou par le peuple ; après cette lecture, il baise l’autel, se tourne vers le peuple et dit : Dominus vobiscum et, s’étant retourné vers l’autel, demeurant au milieu, dit les oraisons après la communion de la même manière, dans le même nombre et le même ordre qu’ont été dites les oraisons au début de la messe. Les oraisons finies, il ferme le livre, baise l’autel, se tourne vers le peuple et dit comme ci-dessus : Dominus vobiscum. Cela dit, il demeure les mains jointes, tourné vers le peuple, et dit : Ite missa est, si on doit le dire, et se retourne vers l’autel. Si on ne doit pas le dire, après avoir dit : Dominus vobiscum, il se tourne de la même manière vers le milieu de l’autel et, demeurant tourné vers celui-ci, les mains jointes, il dit : Benedicamus Domino. Aux messes des défunts, c’est de la même manière qu’il reste tourné vers l’autel pour dire : Requiescant in pace.

85. En carême, du mercredi des cendres au mercredi de la semaine sainte, à la messe de la férie, après que le célébrant a dit les oraisons après la communion avec leurs conclusions habituelles, avant de dire : Dominus vobiscum, demeurant au milieu de l’autel, devant le livre, il dit : Oremus. Humiliate capita vestra Deo, en inclinant la tête ; et, les mains étendues, il ajoute sur le même ton l’oraison sur le peuple, placée à cet endroit. Après l’avoir achevée, il baise l’autel et, se tournant vers le peuple, il dit : Dominus vobiscum et le reste comme ci-dessus.

86. A la messe solennelle, le sous-diacre essuie le calice, y dispose le purificatoire, le couvre de la patène et de la pale, plie le corporal, le remet dans la bourse qu’il pose sur le calice recouvert du voile ; et il reporte le calice sur la table où il était au début. Ensuite, il revient à sa place derrière le diacre qui, lorsqu’il dit Ite missa est, se tourne vers le peuple en même temps que le célébrant. Et en carême, après que le célébrant a dit Oremus, le diacre, se tournant vers le peuple, les mains jointes, dit comme ci-dessus : Humiliate, etc. Après l’avoir dit, il se tourne vers l’autel, derrière le célébrant, et le célébrant dit l’oraison sur le peuple. Dans les messes chantées Ite missa est, ou Benedicamus Domino, ou Requiescant in pace sont chantés par le célébrant lui-même.

XII - La bénédiction à la fin de la messe

87. Après avoir dit Ite missa est ou Benedicamus Domino, ou Requiescant in pace, le célébrant devant le milieu de l’autel, gardant les mains jointes sur celui-ci, incliné, dit à voix basse : Placeat tibi, sancta Trinitas, etc. Cela dit, il baise l’autel, puis il se redresse, demeure tourné vers lui, et élève les yeux et les mains qu’il étend et qu’il joint, et dit à voix haute : Benedicat vos omnipotens Deus, et les mains jointes, se tournant vers le peuple, étendant la main droite les doigts joints, et tenant la main gauche au-dessous de la poitrine, il bénit une seule fois le peuple en disant : Pater, et Filius, + et Spiritus Sanctus. R/. Amen.

88. S’il a célébré en présence du Souverain Pontife, d’un cardinal, d’un légat du Siège Apostolique, d’un patriarche, d’un archevêque ou d’un évêque présent dans sa province, sa cité ou son diocèse, le célébrant, après avoir dit : Placeat tibi, sancta Trinitas, etc., dit : Benedicat vos omnipotens Deus, et, se tournant vers le Souverain Pontife, il s’agenouille : vers un cardinal, un légat, ou un autre prélat nommé ci-dessus, la tête inclinée comme pour demander la permission de bénir, il continue : Pater, et Filius, + et Spiritus Sanctus, en bénissant les assistants à partir de l’endroit où ne se trouve pas le Pontife, le cardinal, le légat ou le prélat en question. S’il a célébré en présence d’un patriarche, d’un archevêque ou d’un évêque se trouvant hors de leur province, de leur cité ou de leur diocèse, il les bénit de la manière habituelle comme tous les autres assistants, sans faire aucune différence.

89. Aux messes où l’on a dit : Benedicamus Domino, ou Requiescant in pace, le célébrant ne donne pas la bénédiction mais, après avoir dit : Placeat tibi, sancta Trinitas, comme ci-dessus, il baise l’autel et, après avoir fait le salut requis, se retire.

90. Après avoir donné la bénédiction, ou bien même, si la bénédiction doit être omise, après avoir baisé l’autel, s’il a célébré en présence du Souverain Pontife, d’un cardinal, d’un légat du Siège apostolique ou d’un patriarche, d’un archevêque ou d’un évêque, il se tourne vers celui d’entre eux devant lequel il a célébré et fait le salut approprié.

91. Lorsque tout cela est achevé, si le calice est sur l’autel, le prêtre le prend de la main gauche, posant la droite sur la bourse pour que rien ne tombe, descend devant le degré inférieur de l’autel et là, au milieu, se tournant vers l’autel, il s’incline profondément (ou bien, s’il y a le tabernacle du Saint-Sacrement, il fait la génuflexion). Et après avoir fait ce salut, il reçoit du ministre la barrette, et précédé par le ministre, il revient à la sacristie de la même manière qu’il était venu, tout en disant, s’il le veut, l’antienne Trium puerorum et le cantique Benedicite. Après avoir déposé les ornements, il prolonge son action de grâces pendant l’intervalle de temps qui convient, en disant les prières propres, ou d’autres selon sa dévotion.

92. A la messe solennelle, le célébrant, de la même voix et de la même manière qu’aux messes lues, bénit le peuple une fois seulement ; l’évêque, ou l’abbé ayant reçu la bénédiction et ayant l’usage des pontificaux, bénit le peuple par trois fois, même aux messes lues.

XIII - Ce qu’on omet aux Messes des défunts

93. A la messe des défunts, après l’antienne de l’entrée, on ne dit pas Gloria Patri, mais après le psaume on répète : Requiem aeternam ; et on ne dit pas Gloria in excelsis, ni Alleluia, ni Iube, Domine, benedicere, ni Dominus sit in corde meo ; et le célébrant ne baise pas le livre à la fin, et ne dit pas Per evangelica dicta. On ne dit pas le Credo, on ne bénit pas l’eau à verser dans le calice, on dit cependant la prière : Deus, qui humanae substantiae, etc. Lorsque le prêtre se lave les mains à la fin du psaume Lavabo inter innocentes, on ne dit pas Gloria Patri. A l’Agnus Dei, on ne dit pas : miserere nobis, mais on le remplace par : dona eis requiem ; ni la troisième fois : dona nobis pacem ; on le remplace par : dona eis requiem sempiternam ; et on ne se frappe pas la poitrine ; on ne dit pas la première prière avant la communion, c’est-à-dire : Domine Iesu Christe, qui dixisti Apostolis tuis, etc., et on ne donne pas la paix. A la fin, on ne dit pas : Ite missa est, ni Benedicamus Domino, mais Requiescant in pace. Et on ne donne pas la bénédiction, mais après avoir dit : Placeat et baisé l’autel, à moins qu’on ne doive faire l’absoute, le célébrant se retire. Tout le reste comme aux autres messes.

94. A la messe solennelle on n’encense pas l’autel à l’introït, et le sous-diacre, lorsqu’il a fini l’épître, ne reçoit pas la bénédiction. Le diacre ne demande pas la bénédiction, on ne porte pas les luminaires à l’évangile et on ne porte pas l’encens, on n’encense pas le livre et on ne porte pas le livre des évangiles à baiser. Les oblats et l’autel sont encensés comme ci-dessus ; on encense le célébrant seul, et on n’encense pas les autres. Si l’on doit distribuer des cierges, on les distribuera après l’épître et ils seront allumés à l’évangile, à l’élévation, et après la messe pendant l’absoute.

XIV - La Messe avec diacre

95. A cette messe, on observe autant que possible tout ce qui a été dit ci-dessus pour la messe solennelle.

96. A défaut de lecteur ou de servant capable, l’épître est chantée ou lue par le diacre, qui cependant ne reçoit pas la bénédiction à la fin.

97. A l’offertoire, le calice est porté à l’autel par le diacre, qui l’essuie et y verse le vin et l’eau.

98. Le diacre porte la paix au clergé et ensuite se rend à la droite du célébrant et, quand il le faut, découvre le calice et donne les ablutions au célébrant. Ensuite il essuie le calice, le couvre et le reporte à la table.

XV - Ce qu’il faut faire si le prêtre célèbre deux fois ou trois fois le même jour

99. Le prêtre qui, en la fête de la Nativité du Seigneur ou en la Commémoration de tous les fidèles défunts, célèbre deux ou trois messes sans interruption, c’est-à-dire sans quitter l’autel :

a) A la première et à la deuxième messe, s’il doit immédiatement en célébrer une autre, après avoir bu le précieux Sang, il ne purifie pas et n’essuie pas le calice, mais il le pose sur le corporal et le couvre de la pale, puis, les mains jointes, il dit : Quod ore sumpsimus, et ensuite il se lave les doigts dans un récipient prépare avec de l’eau en disant Corpus tuum, Domine, et il les essuie. Cela fait, il dispose de nouveau le calice, qui est demeuré sur le corporal, et, après en avoir enlevé la pale, il le couvre comme d’habitude, c’est-à-dire avec le purificatoire de lin, ensuite avec la patène portant l’hostie à consacrer, avec la pale, et enfin avec le voile. On ne posera pas le calice en dehors du corporal. Si par inadvertance le prêtre a pris les ablutions avec du vin, il peut néanmoins célébrer la deuxième et la troisième messe, si c’est nécessaire, même s’il n’y a pas eu intervalle d’une heure avant la communion. Pour le reste, la messe se termine de la manière ordinaire.

b) A la deuxième et à la troisième messe, s’il a célébré une autre messe immédiatement auparavant, pour l’offertoire, ayant enlevé le voile du calice, il place celui-ci quelque peu du côté de l’épître, mais toujours à l’intérieur du corporal, et, après avoir fait l’oblation de l’hostie, il n’essuie pas le calice avec le purificatoire, mais le laissant à l’intérieur du corporal, il l’élève légèrement, y verse le vin et l’eau et, sans avoir aucunement essuyé ce calice à l’intérieur, il en fait l’offrande. Tout le reste se fait comme d’habitude.

100. Le prêtre qui célèbre plusieurs messes avec un intervalle doit prendre les deux ablutions prescrites par les rubriques aux premières messes. S’il doit célébrer la messe suivante sans qu’il y ait eu un intervalle d’une heure avant la communion, il n’emploiera que de l’eau pour les ablutions, mais si par inadvertance il a pris aussi du vin, il peut néanmoins célébrer la messe suivante, même s’il n’y a pas eu un intervalle d’une heure avant la communion, s’il y a nécessité.

Les défauts qui peuvent se présenter dans la célébration de la messe

I - Les conditions de validité

1. Le prêtre qui va célébrer mettra tout le soin possible à ce que rien ne manque de ce qui est requis pour consacrer le sacrement d’Eucharistie. Un défaut peut advenir du côté de la matière à consacrer, du côté de la forme à employer, et du côté du ministre qui consacre. Qu’il y ait défaut concernant l’une ou l’autre de ces choses, c’est-à-dire la matière requise, la forme prononcée avec l’intention qu’il faut, et le pouvoir sacerdotal chez celui qui consacre, le sacrement n’est pas réalisé. Et si tout cela existe, quoi qui puisse faire défaut d’autre part, la vérité du sacrement est obtenue. Mais il y a d’autres défauts qui, se présentant dans la célébration de la messe, même s’ils n’empêchent pas la vérité du sacrement, peuvent cependant s’accompagner du péché ou du scandale.

II - Défauts de la matière

2. Les défauts du côté de la matière peuvent advenir s’il manque quelque chose de ce qui est requis pour celle-ci. Car il est requis que le pain soit du pain de froment, et que le vin soit du vin de raisin, et que cette matière à consacrer soit devant le prêtre dans l’acte de la consécration.

III - Défauts concernant le pain

3. Si le pain n’est pas de froment, ou bien si, étant de froment, on y a mélangé des grains d’une autre espèce en telle quantité que cela ne demeure plus du pain de froment, ou bien s’il est corrompu de toute autre manière, on ne réalise pas le sacrement.

4. Si le pain est fait avec de l’eau de rose ou avec le produit d’une autre distillation, la consécration est douteuse.

5. Si le pain a commencé à se corrompre, mais qu’il ne soit pas tout à fait corrompu ; semblablement si ce n’est pas du pain azyme, selon l’usage de l’Eglise latine, le sacrement est réalisé, mais celui qui consacre pèche gravement.

6. Si le célébrant avant la consécration s’aperçoit que l’hostie est corrompue, ou qu’elle n’est pas faite avec du froment, après avoir écarté cette hostie, il doit en prendre une autre, et après avoir fait l’oblation, au moins mentalement, continuer à partir de l’endroit où il s’est arrêté.

7. S’il remarque cela après la consécration, et même après avoir consommé l’hostie en question, après en avoir pris une autre il doit faire l’oblation comme ci-dessus et commencer à partir de la consécration, c’est-à-dire à partir des paroles : Qui pridie quam pateretur ; et s’il n’a pas encore consommé cette première hostie, il doit la consommer après avoir communié au Corps et au Sang, ou bien il la conserve avec respect en quelque endroit. S’il l’a déjà consommée, que cela ne l’empêche pas de consommer celle qu’il a consacrée, car le précepte portant sur l’achèvement du sacrement a plus de poids que le précepte qui oblige à communier à jeun.

8. Si cela se produit après qu’il a bu le Sang, il doit apporter du nouveau pain, et du vin avec de l’eau ; et, après avoir fait l’oblation comme ci-dessus, le prêtre consacrera en commençant à partir des paroles : Qui pridie ; et aussitôt il consommera le pain et le vin, et il continuera la messe pour que le sacrement ne demeure pas inachevé et pour que soit observé l’ordre requis.

9. Si l’hostie consacrée a disparu, soit par accident, par exemple par un coup de vent, ou bien si elle a été prise par un animal et qu’on ne puisse pas la retrouver ; alors on en consacrera une autre en commençant à partir de : Qui pridie quam pateretur, en ayant fait tout d’abord l’oblation comme ci-dessus.

10. Dans les cas traités ci-dessus aux numéros 5 à 7, on omettra l’élévation de l’eucharistie, et on fera tout ce qu’il faudra pour éviter dans la mesure du possible le scandale ou l’étonnement de la part des fidèles.

IV - Défauts concernant le vin

11. Si le vin est devenu tout à fait aigre ou tout à fait corrompu, ou bien s’il a été tiré du verjus, c’est-à-dire de raisins qui n’étaient pas mûrs, ou bien si on y a mélangé tellement d’eau que ce n’est plus du vin, le sacrement n’est pas réalisé.

12. Si le vin a commencé à aigrir ou à se corrompre, ou est devenu un peu âpre, ou bien n’est que du moût de raisin, ou n’a pas été mélangé d’eau, ou a été mélangé d’eau de rose ou d’eau produite par une autre distillation, le sacrement est réalisé, mais celui qui le consacre pèche gravement.

13. Si le célébrant avant de consacrer le Sang, mais toutefois après avoir consacré le Corps, s’aperçoit que le vin ou l’eau, ou l’un ou l’autre, ne sont pas dans le calice, il doit aussitôt mettre du vin avec de l’eau et, après avoir fait l’oblation comme ci-dessus, consacrer en commençant par ces paroles : Simili modo, etc.

14. Si, après les paroles de la consécration, il s’aperçoit qu’on n’a pas mis du vin mais de l’eau, après avoir mis l’eau dans un récipient quelconque, il remettra du vin avec de l’eau dans le calice, et il consacrera en reprenant aux paroles : Simili modo, etc.

15. S’il s’en aperçoit après avoir consommé l’hostie, ou après avoir consommé l’eau en question, qu’il prenne une autre hostie pour consacrer de nouveau, et qu’il mette du vin et de l’eau dans le calice, qu’il offre l’un et l’autre, qu’il consacre et qu’il communie, bien qu’il ne soit plus à jeun.

16. Dans les cas dont on a traité aux paragraphes 13 à 15, on omettra l’élévation, et on fera tout ce qu’il faudra pour éviter dans la mesure du possible d’exciter le scandale ou l’étonnement des fidèles.

17. Si on s’aperçoit avant la consécration ou après la consécration que tout le vin est devenu du vinaigre ou s’est corrompu autrement : on observera les prescriptions données ci-dessus, comme si on s’apercevait que l’on n’a pas mis de vin, ou que l’on n’a mis que de l’eau dans le calice.

18. Si le célébrant s’aperçoit avant de consacrer le calice qu’il n’a pas ajouté l’eau, il la mettra aussitôt, et prononcera les paroles de la consécration. S’il s’en aperçoit après la consécration du calice, qu’il n’ajoute rien, parce que ce n’est pas nécessaire au sacrement.

19. Si l’on ne peut d’aucune manière se procurer la matière qu’on devait employer, parce que l’on manque de pain ou de vin : si cela se produit avant la consécration du Corps, on ne doit pas aller plus avant ; si c’est après la consécration du Corps ou même du vin que l’on remarque l’absence d’une des deux espèces, l’autre ayant déjà été consacrée, alors, si on ne peut se la procurer d’aucune manière, on devra poursuivre et on achèvera la messe, de telle manière cependant que l’on omette les paroles et les gestes qui concernent l’espèce manquante. Si, en attendant quelque temps, il est possible de se la procurer, il faudra attendre, afin que le sacrifice ne demeure pas inachevé.

V - Défauts concernant la forme

20. Les défauts qui viennent de la forme peuvent se produire s’il manque quelque chose de ce qui est requis pour l’intégrité des paroles dans la consécration elle-même. Les paroles de la consécration, qui constituent la forme de ce sacrement, sont celles-ci : Hoc est enim Corpus meum. Et : Hic est enim Calix Sanguinis mei, novi et aeterni testamenti : mysterium fidei : qui pro vobis et pro multis effundetur in remissionem peccatorum. Si quelqu’un enlevait quoi que ce soit ou changeait quelque chose à la forme de la consécration du Corps et du Sang, et que par ce changement les paroles n’aient plus la même signification, il ne réaliserait pas le Sacrement. Mais s’il ajoutait ou enlevait quelque chose, et que cela ne change pas la signification, il consacrerait sans doute, mais il pécherait très gravement.

21. Si le célébrant ne se rappelle plus avoir dit ce que l’on dit ordinairement à la consécration, il ne doit pas se troubler pour autant. Mais, s’il a l’évidence certaine qu’il a omis quelque chose qui appartient à la nécessité du Sacrement, c’est-à-dire la forme de la consécration ou une partie de celle-ci, qu’il reprenne cette forme elle-même, et qu’il continue ensuite dans l’ordre. Et s’il soupçonne avec une très forte probabilité qu’il a omis quelque chose d’essentiel, qu’il réitère la forme au moins sous condition tacite ; mais, s’il s’agit de choses qui ne sont pas nécessaires au sacrement, qu’il ne reprenne pas, et qu’il passe outre.

VI - Défauts provenant du ministre

22. Les défauts de la part du ministre peuvent concerner les éléments qui sont requis chez lui. Ce sont les suivants : tout d’abord l’intention, ensuite la disposition de l’âme, la disposition du corps, la disposition des vêtements, la disposition dans le ministère lui-même à l’égard de ce qui peut advenir dans son accomplissement.

VII - Le défaut d’intention

23. Si quelqu’un n’a pas l’intention de consacrer mais d’agir par amusement ; de même si certaines hosties sont restées oubliées sur l’autel, ou bien si une partie du vin, ou une hostie demeure cachée, alors que l’on a l’intention de ne consacrer que ce qui se trouve sur le corporal ; de même si quelqu’un a devant lui onze hosties et qu’il ait l’intention d’en consacrer seulement dix, sans déterminer quelles sont les dix sur lesquelles porte son intention, dans ces cas il ne consacre pas, parce que l’intention est requise. Pourtant si, pensant qu’il y a dix hosties, il a cependant voulu consacrer toutes celles qu’il avait devant lui, alors toutes seront consacrées ; et c’est pourquoi tout prêtre doit toujours avoir cette intention : de consacrer toutes les hosties qu’il a devant lui, placées sur le corporal en vue de la consécration.

24. Si le prêtre, pensant tenir une seule hostie, découvre après la consécration qu’il y en avait deux réunies, qu’il communie en consommant ensemble l’une et l’autre. S’il s’aperçoit après avoir communié au Corps et au Sang, ou même après l’ablution, que certains restes de ces espèces consacrées ont été laissés, il les consommera, que la quantité en soit petite ou grande, parce que tout relève du même sacrifice.

25. Mais si on a laissé une hostie consacrée tout entière, qu’il la remette dans le tabernacle avec les autres, et si c’est impossible, qu’il la consomme.

26. Si l’intention n’est pas actuelle dans l’acte même de la consécration à cause du vagabondage de l’esprit, mais que cette intention soit seulement virtuelle, puisqu’en montant à l’autel il a l’intention de faire ce que fait l’Eglise, le sacrement est réalisé ; toutefois le prêtre doit veiller à avoir aussi une intention actuelle.

VIII - Défauts venant de l’état de l’âme

27. Si quelqu’un célèbre en état de pèche mortel, ou lié par une peine ecclésiastique, il réalise bien le sacrement, mais il pèche très gravement.

IX - Défauts venant de l’état du corps

28. Si avant la communion le prêtre n’est pas à jeun depuis une heure au moins, il ne peut pas célébrer. Toutefois boire de l’eau ne rompt pas le jeûne.

29. Les malades, même non couchés, peuvent prendre avant la célébration de la messe, sans limite de temps, une boisson non alcoolisée et des remèdes proprement dits, soit liquides, soit solides.

30. Les prêtres sont vivement invités à observer avant la messe, lorsqu’ils le peuvent, la vénérable et antique forme du jeûne eucharistique.

X - Défauts qui se produisent dans l’accomplissement du ministère

31. Des défauts peuvent encore se produire dans l’accomplissement du ministère, s’il manque l’une ou l’autre des conditions requises à celui-ci. Par exemple, si l’on célèbre dans un lieu qui n’est pas sacré ou qui n’a pas été légitimement député à cet effet, ou sur un autel non consacré ou qui n’est pas couvert de trois nappes ; s’il n’y a pas des luminaires de cire ; si ce n’est pas le temps requis pour célébrer, temps qui va d’une heure avant l’aurore jusqu’à une heure après midi selon l’appréciation commune, à moins que pour certaines messes on ait fixé ou permis un autre horaire ; si le prêtre omet de prendre l’un des vêtements sacerdotaux ; si les vêtements sacerdotaux et les nappes n’ont pas été bénits ; s’il n’y a pas un clerc ou un autre servant de messe ; s’il n’y a pas un calice, dont la coupe doit être d’or ou d’argent doré intérieurement ; si la patène n’est pas dorée : l’un et l’autre consacrés par l’évêque ; si le corporal n’est pas propre, lequel doit être de lin, et ne pas avoir d’ornements de soie ou d’or au milieu, et s’il n’a pas, de même que la pale, été bénit ; si le prêtre célèbre la tête couverte sans dispense ; s’il n’y a pas de missel, quand bien même il saurait par coeur la messe qu’il a l’intention de dire.

32. Si, pendant que le prêtre célèbre, l’église est profanée avant le Canon, on arrêtera la messe ; si c’est après le Canon, on ne l’arrêtera pas. Si l’on redoute un assaut des ennemis ou une inondation ou l’écroulement du local où l’on célèbre, si c’est avant la consécration on arrêtera la messe, mais, après la consécration, le prêtre pourra hâter la communion en omettant tout le reste.

33. Si avant la consécration le prêtre tombe gravement malade, a une syncope, ou meurt, on abandonne la messe. Si c’est après la consécration du Corps seulement, avant la consécration du Sang, ou bien si cela arrive après la double consécration, la messe sera achevée par un autre prêtre à partir de l’endroit où le premier s’est arrêté, et en cas de nécessité, même par un prêtre qui ne serait pas à jeun. Si le célébrant ne meurt pas, mais tombe malade, de telle manière cependant qu’il puisse communier, et qu’il n’y ait pas d’autre hostie consacrée, le prêtre qui achève la messe partagera l’hostie, en donnera une partie au malade et communiera lui-même avec l’autre. Si le prêtre meurt en ayant prononce à moitié la forme consécratoire du Corps, puisque la consécration n’a pas été réalisée, il n’est pas nécessaire que la messe soit achevée par un autre ; mais, s’il meurt en ayant prononce à moitié la forme consécratoire du Sang, alors un autre poursuivra la messe, et sur le même calice il reprendra la forme consécratoire tout entière à partir de cet endroit : Simili modo, postquam cenatum est ; ou bien, il pourrait prononcer la formule tout entière sur un autre calice convenablement préparé, et consommer l’hostie consacrée par le premier prêtre, puis le Sang consacré par lui-même, et enfin le calice laissé à demi consacré.

34. Si quelqu’un, en dehors de ce cas de nécessité, ne consomme pas le sacrement tout entier, il pèche très gravement.

35. Si une mouche, une araignée ou quelque chose d’autre tombe dans le calice avant la consécration, on jettera le vin dans un lieu décent et on en mettra de l’autre dans le calice, on y mélangera un peu d’eau, on fera l’oblation comme ci-dessus et on continuera la messe. Si c’est après la consécration que se produit la chute d’une mouche ou de quelque chose d’analogue, on la retirera et on la lavera avec du vin ; une fois la messe terminée, on la brûlera, et on jettera dans la piscine le produit de cette combustion et de ce lavage.

36. S’il tombe dans le calice une substance vénéneuse ou qui risque de provoquer le vomissement, on mettra le vin consacré dans un autre calice plein d’eau, de telle sorte que l’espèce du vin disparaisse, et on jettera cette eau dans la piscine. On apportera de l’autre vin avec de l’eau pour consacrer de nouveau.

37. Si quelque chose d’empoisonné touche l’hostie consacrée, alors on en consacrera une autre, que l’on consommera de la manière qui a été dite, et la première sera mise dans un calice plein d’eau, comme on l’a marqué ci-dessus pour le Sang (n° 36).

38. Si, lorsque l’on consomme le Sang, une particule d’hostie est demeurée dans le calice, avec le doigt on l’amènera au bord du calice et on la consommera avant la purification, ou bien on versera de l’eau et on la consommera ensuite.

39. Si l’on découvre avant la consécration que l’hostie est brisée, si cela n’est pas visible pour le peuple, on consacrera cette hostie ; s’il pouvait en advenir du scandale pour le peuple, on prendra et on offrira une autre hostie. Si l’on avait déjà fait l’oblation avec la première hostie, on consommerait celle-ci après l’ablution. Si c’est avant l’oblation que l’hostie apparaît brisée, on en prendra une autre qui soit entière, si cela peut se faire sans exciter le scandale ou sans long retard.

40. Si l’hostie consacrée tombe dans le calice, pour autant on ne recommencera rien, mais le prêtre continuera la messe en faisant les cérémonies et les gestes habituels avec la partie restante de l’hostie qui n’a pas été mouillée par le Sang, s’il le peut commodément. Si c’est l’hostie tout entière qui est mouillée, le prêtre ne la retirera pas du calice, mais il dira toutes les paroles en omettant les gestes, et il consommera tout à la fois le Corps et le Sang, en se signant avec le calice et en disant : Corpus et Sanguis Domini nostri, etc.

41. Si en hiver le Sang gèle dans le calice, on enveloppera le calice de linges chauds. Si cela ne servait à rien, on le mettrait dans de l’eau bouillante, près de l’autel, pourvu que cette eau n’entre pas dans le calice, jusqu’à liquéfaction.

42. Si on fait tomber un peu du Sang du Christ et qu’une goutte seulement ait été répandue, il suffit que l’on y verse un peu d’eau, qu’on essuiera ensuite avec le purificatoire ; autrement, on lavera le corporal, ou la nappe, ou l’emplacement de l’effusion, le mieux possible, et ensuite on jettera cette eau dans la piscine.

43. Mais s’il arrive que l’on répande tout le Sang après la consécration, on communiera avec le peu qui en reste, et pour le Sang qui a été répandu, on fera comme on vient de le dire. Mais si absolument rien ne reste, on mettra à nouveau du vin et de l’eau, et on consacrera à partir de cet endroit : Simili modo, postquam cenatum est, etc., après avoir fait l’oblation du calice comme il est dit ci-dessus.

44. Si quelqu’un vomit l’eucharistie, on recueillera le vomissement et on le jettera dans un lieu décent.

45. Si une hostie consacrée ou une parcelle d’hostie tombe à terre, on la ramassera avec respect, on versera un peu d’eau à l’endroit où elle est tombée, et on essuiera avec le purificatoire. Si l’hostie tombe sur des vêtements, il n’est pas nécessaire de laver l’étoffe. Si elle tombe sur les vêtements d’une femme, elle-même prendra l’hostie et la consommera.

46. Il peut encore se produire des défauts dans l’accomplissement du ministère, si le prêtre ignore les rites et les cérémonies qu’il doit y observer. De tout cela, on a traité abondamment dans les rubriques précédentes.