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Commun des Apôtres et Évangélistes hors du temps pascal

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Sommaire

  Avant 1955: A Matines, le jour de la Vigile.  
  Avant 1960 : Aux 1ères Vêpres.  
  A Matines.  
  A Laudes.  
  Aux 2èmes Vêpres.  
  Autres Leçons.  
  Commun des Évangélistes.  
  Dom Pius Parsch, Le bréviaire expliqué  

Commun du bréviaire romain pour les Fêtes des Apôtres et Évangélistes : les éléments de ce Commun sont utilisés soit entièrement soit partiellement quand une fête possède pas d’office propre où un office complet.

Calendrier des fêtes des Apôtres et Évangélistes avant 1955 :

20 décembre
Vigile de St Thomas
21 décembre
St Thomas, apôtreDouble de 2ème Classe
27 décembre
St Jean, apôtre et évangélisteDouble de 2ème Classe avec Octave Simple
3 janvier
Octave de St Jean, apôtre et évangélisteSimple
18 janvier
Chaire de St Pierre Apôtre à RomeDouble majeur
25 Janvier
Conversion de St Paul, apôtreDouble majeur
22 février
Chaire de St Pierre Apôtre à AntiocheDouble majeur
23 ou 24 février
Vigile de St Mathias, apôtre
24 ou 25 février
St Mathias, apôtreDouble de 2ème Classe
25 avril
St Marc, ÉvangélisteDouble de 2ème Classe
1er mai
Sts Philippe et Jacques, apôtresDouble de 2ème Classe
11 juin
St Barnabé, apôtreDouble majeur
28 juin
Vigile des Sts Pierre et Paul, apôtres
29 juin
STS PIERRE ET PAUL, APÔTRESDouble de 1ère Classe avec Octave Commun
30 juin
Commémoraison de St Paul, apôtreDouble majeur
6 juillet
L’Octave des Sts Pierre et PaulDouble majeur
24 juillet
Vigile de St Jacques le Majeur, apôtre
25 juillet
St Jacques le Majeur, apôtreDouble de 2ème Classe
1er août
St Pierre aux LiensDouble majeur
23 août
Vigile de St Barthélemy, apôtre
24 août
St Barthélemy, apôtreDouble de 2ème Classe
20 septembre
Vigile de St Matthieu, apôtre et évangéliste
21 septembre
St Matthieu, apôtre et évangélisteDouble de 2ème Classe
18 octobre
St Luc, évangélisteDouble de 2ème Classe
27 octobre
Vigile des Sts Simon et Jude, apôtres
28 octobre
Sts Simon et Jude, apôtresDouble de 2ème Classe
29 novembre
Vigile de St André, apôtre
30 novembre
St André, apôtreDouble de 2ème Classe
Calendrier des fêtes des Apôtres et Évangélistes après 1960 :
21 décembre
St Thomas, apôtre2ème Classe
27 décembre
St Jean, apôtre et évangéliste2ème Classe
25 Janvier
Conversion de St Paul, apôtre3ème Classe
22 février
Chaire de St Pierre, apôtre2ème Classe
24 ou 25 février
St Mathias, apôtre2ème Classe
25 avril
St Marc, Évangéliste2ème Classe
11 mai
Sts Philippe et Jacques, apôtres2ème Classe
11 juin
St Barnabé, apôtre3ème Classe
28 juin
Vigile des Sts Pierre et Paul, apôtres2ème Classe
29 juin
STS PIERRE ET PAUL, APÔTRES1ère Classe
30 juin
Commémoraison de St Paul, apôtre3ème Classe
25 juillet
St Jacques le Majeur, apôtre2ème classe
24 août
St Barthélemy, apôtre2ème Classe
21 septembre
St Matthieu, apôtre et évangéliste2ème Classe
18 octobre
St Luc, évangéliste2ème Classe
28 octobre
Sts Simon et Jude, apôtres2ème Classe
30 novembre
St André, apôtre2ème Classe

Avant 1955: A Matines, le jour de la Vigile.

Les Vigiles des Apôtres sauf celle des Sts Pierre et Paul le 28 juin (avec des lectures propres), ont été supprimées en 1955.

On trouvera la messe du Commun de la Vigile des Apôtres, Ego autem, ici

On fait l’Office de la Férie, comme à l’Ordinaire et au Psautier ; sauf les Leçons et l’Oraison qui, s’il n’y en a pas de propres assignées en leur lieu, se disent comme ci-après, mais avec les Répons de la Férie courante, comme au Propre du Temps.

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secundum Ioánnem.Lecture du saint Évangile selon saint Jean.
Cap. 15, 12-16.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Hoc est præcéptum meum, ut diligátis ínvicem, sicut diléxi vos. Et réliqua.En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. Et le reste.
Homilía sancti Gregórii Papæ.Homélie de saint Grégoire, Pape.
Homilía 27 in Evangelia
Cum cuncta sacra elóquia Domínicis plena sint præcéptis, quid est quod de dilectióne, quasi de singulári mandáto, Dóminus dicit : Hoc est præcéptum meum, ut diligátis ínvicem ; nisi quia omne mandátum de sola dilectióne est, et ómnia unum præcéptum sunt ? Quia quidquid præcípitur, in sola caritáte solidátur. Ut enim multi árboris rami ex una radíce pródeunt ; sic multæ virtútes ex una caritáte generántur. Nec habet áliquid viriditátis ramus boni óperis, si non manet in radíce caritátis.Toutes les paroles du divin Maître renferment des préceptes ; pourquoi donc dit-il de la charité, comme d’un commandement unique : « C’est mon commandement que vous vous aimiez les uns les autres » ? Pourquoi ? Sinon parce que tout commandement se rapporte à l’amour, et que tous les préceptes n’en font qu’un, n’ayant tous pour fondement que la seule charité. De même, en effet, que les nombreux rameaux d’un arbre proviennent d’une seule racine, ainsi toutes les vertus procèdent de la seule charité. Le rameau de la bonne œuvre n’a de vie et de verdeur que s’il demeure uni à la racine de la charité.
Responsoria de Feria, ut in Proprio de Tempore.Les Répons de la Férie comme au propre du Temps.
Lectio ii2e leçon
Præcépta ergo Domínica et multa sunt, et unum : multa per diversitátem óperis, unum in radíce dilectiónis. Quáliter autem ista diléctio tenénda sit, ipse insínuat, qui, in plerísque Scriptúræ suæ senténtiis, et amícos iubet díligi in se, et inimícos propter se. Ille enim veráciter caritátem habet, qui et amícum díligit in Deo, et inimícum díligit propter Deum. Nam sunt nonnúlli qui díligunt próximos, sed per afféctum cognatiónis et carnis ; quibus tamen, in hac dilectióne, sacra elóquia non contradícunt. Sed áliud est quod sponte impénditur natúræ, áliud quod præcéptis Domínicis ex caritáte debétur obediéntiæ.Il y a donc plusieurs préceptes du Seigneur et il n’y en a qu’un ; il y en a plusieurs, quant à la diversité des actes commandés ; il n’y en a qu’un quant à la racine, qui est la charité. Comment il faut pratiquer cette charité, notre Seigneur nous le fait entendre en nous ordonnant, presque à chaque page de ses saintes Écritures, d’aimer nos amis en Lui et nos ennemis pour Lui. Celui-là, en effet, a vraiment la charité qui aime son ami en Dieu et son ennemi pour Dieu. Il s’en rencontre plusieurs qui aiment leurs proches ; mais d’une affection toute naturelle, affection néanmoins que la loi de Dieu ne condamne point. Mais il y a une différence entre ce qu’on accorde spontanément à la nature et ce que l’on fait par amour de l’obéissance due aux divins préceptes du Seigneur.
Lectio iii3e leçon
Hi nimírum et próximum díligunt, et tamen illa sublímia dilectiónis prǽmia non assequúntur ; quia amórem suum non spiritáliter, sed carnáliter impéndunt. Proínde cum Dóminus díceret : Hoc est præcéptum meum, ut diligátis ínvicem ; prótinus áddidit : Sicut diléxi vos. Ac si apérte dicat : Ad hoc amáte, ad quod amávi vos. Qua in re, fratres caríssimi, solérter intuéndum est, quod antíquus hostis, dum mentem nostram ad rerum temporálium dilectiónem trahit, infirmiórem contra nos próximum éxcitat, qui ea ipsa, quæ dilígimus auférre moliátur.Ceux dont nous parlons aiment certainement leur prochain et toutefois ils n’obtiennent pas les sublimes récompenses promises à la charité, parce que leur amour n’a rien de spirituel : ce n’est qu’un amour charnel. Aussi le Seigneur après avoir dit : « C’est mon commandement que vous vous aimiez les uns les autres » ajoute aussitôt : « comme je vous ai aimés ». Ce qui revient à dire : aimez par le motif même qui m’a porté à vous aimer. Il faut en ceci, mes bien-aimés frères, observer attentivement que l’antique ennemi du genre humain, quand il attire notre âme à l’amour des choses temporelles, se sert contre nous de ce qu’il y a de plus faible parmi les créatures et s’efforce de nous ravir le bien même que nous aimons.

Avant 1960 : Aux 1ères Vêpres.

En dehors de la Fête des Sts Pierre et Paul, qui dispose de 1ères Vêpres propres, les autres fêtes d’Apôtres n’ont plus de 1ères Vêpres depuis 1960, sauf s’ils sont célébrés comme fête de 1ère classe (patron, titulaire, etc…)

Ant. 1 Hoc est præcéptum meum, * ut diligátis ínvicem, sicut diléxi vos.Ant. 1 Voici mon commandement, * c’est que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés [1].
Psaume 109
Ant. 2 Maiórem caritátem * nemo habet, ut ánimam suam ponat quis pro amícis suis.Ant. 2 Personne n’a un plus grand amour * que celui qui donne sa vie pour ses amis [2].
Psaume 110
Ant. 3 Vos amíci mei estis, * si fecéritis quæ præcípio vobis, dicit Dóminus.Ant. 3 Vous êtes mes amis, * si vous faites ce que je vous commande [3].
Psaume 111
Ant. 4 Beáti pacífici, * beáti mundo corde ; quóniam ipsi Deum vidébunt.Ant. 4 Bienheureux les pacifiques, * bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu [4].
Psaume 112
Ant. 5 In patiéntia vestra * possidébitis ánimas vestras.Ant. 5 C’est par votre patience [5] * que vous posséderez vos âmes [6].
Psaume 116
Capitulum Eph. 2. 19. Capitule
Fratres : Iam non estis hóspites et ádvenæ ; sed estis cives Sanctórum et doméstici Dei, superædificáti super fundaméntum Apostolórum et Prophetárum, ipso summo angulári lápide Christo Iesu.Mes frères, vous n’êtes plus des hôtes et des étrangers, mais des concitoyens des saints et de la maison de Dieu ; bâtis sur le fondement des Apôtres et des Prophètes [7], le Christ Jésus étant lui-même la pierre angulaire.
Hymnus Hymne
Exsúltet orbis gáudiis,
Cælum resúltet láudibus :
Apostolórum glóriam
Tellus et astra cóncinunt.
Que la terre exulte de joie,
que le ciel retentisse de louanges :
la terre et le ciel célèbrent
la gloire des Apôtres [8].
Vos, sæculórum iúdices,
Et vera mundi lúmina,
Votis precámur córdium :
Audíte voces súpplicum.
Vous les juges des siècles
et les vraies lumières du monde,
les vœux de nos cœurs vous implorent :
écoutez nos voix suppliantes.
Qui templa cæli cláuditis
Serásque verbo sólvitis,
Nos a reátu nóxios
Solvi iubéte, quǽsumus
Vous qui avez le pouvoir de fermer et d’ouvrir
les temples du ciel par votre parole,
daignez, nous vous en prions,
nous délier des liens de nos péchés.
Præcépta quorum prótinus
Languor salúsque séntiunt,
Sanáte mentes lánguidas,
Augéte nos virtútibus :
Puisque à vos ordres, sans tarder,
la maladie et la santé obéissent,
guérissez nos âmes languissantes,
augmentez en nous les vertus.
Ut, cum redíbit árbiter
In fine Christus sǽculi,
Nos sempitérni gáudii
Concédat esse cómpotes.
Pour qu’au jour où l’arbitre,
le Christ, reviendra à la fin du siècle,
il nous accorde d’avoir part
à l’éternelle joie.
Patri, simúlque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus,
Sicut fuit, sit iúgiter
Sæclum per omne glória.
Amen.
Gloire au Père, ainsi qu’au Fils,
gloire à vous, Saint-Esprit,
comme il fut toujours, comme maintenant
et à jamais dans tous les siècles.
Amen.
V/. In omnem terram exívit sonus eórum. V/. Leur bruit s’est répandu dans toute la terre [9].
R/. Et in fines orbis terræ verba eórum. R/. Et leurs paroles jusqu’aux confins du globe de la terre.
Ad Magnificat Ant. Tradent enim vos * in concíliis, et in synagógis suis flagellábunt vos, et ante reges et præsides ducémini propter me in testimónium illis, et Géntibus. Ant. au Magnificat Ils vous feront comparaître * dans leurs assemblées et vous flagelleront dans leurs synagogues et vous serez conduits à cause de moi devant les gouverneurs et les rois, en témoignage [10] pour eux et pour les nations [11].
Magnificat
Oratio propriaPrière propre

A Matines.

Invitatorium Invitatoire
Regem Apostolórum Dóminum, * Veníte, adorémus.Le Seigneur, Roi des Apôtres, * Venez, adorons.
Psaume 94 (Invitatoire)
Hymnus Hymne
Ætérna Christi múnera,
Apostolórum glóriam,
Palmas et hymnos débitos
Lætis canámus méntibus.
Chantons avec des cœurs joyeux
les bienfaits éternels du Christ,
la gloire des Apôtres,
palmes et hymnes mérités.
Ecclesiárum Príncipes,
Belli triumpháles duces,
Cæléstis aulæ mílites,
Et vera mundi lúmina.
Ils sont les princes de l’Église,
victorieux chefs de ses combats,
les soldats de la cour céleste,
et la vraie lumière du monde.
Devóta Sanctórum fides,
Invícta spes credéntium,
Perfécta Christi cáritas
Mundi tyránnum cónterit.
La foi généreuse des Saints,
l’invincible espérance de ceux qui croient,
la parfaite charité du Christ,
voilà ce qui écrase le tyran du monde.
In his Patérna glória,
In his triúmphat Fílius,
In his volúntas Spíritus,
Cælum replétur gáudio.
En eux triomphe la gloire du Père,
en eux triomphe le Fils,
en eux triomphe la volonté de l’Esprit,
le ciel est rempli de joie.
Patri, simúlque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus,
Sicut fuit, sit iúgiter
Sæclum per omne glória.
Amen.
Gloire au Père, ainsi qu’au Fils,
gloire à vous, Saint-Esprit,
comme il fut toujours, comme maintenant
et à jamais dans tous les siècles.
Amen.
In I NocturnoAu 1er Nocturne [12]
Ant. 1 In omnem terram * exívit sonus eórum, et in fines orbis terræ verba eórum.Ant. 1 Dans toute la terre, * leur bruit s’est répandu, et leurs paroles jusqu’aux confins du globe de la terre [13].
Psaume 18
Ant. 2 Clamavérunt iusti, * et Dóminus exaudívit eos.Ant. 2 Les justes ont crié [14], * et le Seigneur les a exaucés [15].
Psaume 33
Ant. 3 Constítues eos * príncipes super omnem terram : mémores erunt nóminis tui, Dómine.Ant. 3 Vous les établirez * princes [16] sur toute la terre ; ils se souviendront de votre nom Seigneur [17], dans toute la suite des générations [18].
Psaume 44
V/. In omnem terram exívit sonus eórum.V/. Leur bruit s’est répandu dans toute la terre [19].
R/. Et in fines orbis terræ verba eórum.R/. Et leurs paroles jusqu’aux confins du globe de la terre.
Lectio i1ère leçon
De Epístola prima beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios.De la première Épître de saint Paul Apôtre aux Corinthiens.
Cap. 4, 1-5.
Sic nos exístimet homo ut minístros Christi, et dispensatóres mysteriórum Dei. Hic iam quǽritur inter dispensatóres, ut fidélis quis inveniátur. Mihi autem pro mínimo est ut a vobis iúdicer, aut ab humáno die : sed neque meípsum iúdico. Nihil enim mihi cónscius sum : sed non in hoc iustificátus sum : qui autem iúdicat me, Dóminus est. Itaque nolíte ante tempus iudicáre, quoadúsque véniat Dóminus : qui et illuminábit abscóndita tenebrárum, et manifestábit consília córdium ; et tunc laus erit unicuíque a Deo.Que les hommes nous regardent comme ministres du Christ, et dispensateur des mystères de Dieu. Or ce qu’on demande dans les dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle. Pour moi, je me mets fort peu en peine d’être jugé par vous ou par un tribunal humain [20] ; bien plus, je ne me juge pas moi-même. A la vérité, ma conscience ne me reproche rien, mais je ne suis pas pour cela justifié ; celui qui me juge, c’est le Seigneur. C’est pourquoi, ne jugez pas avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui éclairera ce qui est caché dans les ténèbres [21], et manifestera les pensées secrètes des cœurs ; et alors chacun recevra de Dieu sa louange.
R/. Ecce ego mitto vos sicut oves in médio lupórum, dicit Dóminus : * Estóte ergo prudéntes sicut serpéntes, et símplices sicut colúmbæ.R/. Voici que je vous envoie comme des brebis [22] au milieu des loups, dit le Seigneur [23] : * Soyez donc prudents comme les serpents, et simple, comme les colombes [24].
V/. Dum lucem habétis, crédite in lucem, ut fílii lucis sitis.V/. Pendant que vous avez la lumière croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière [25].
* Estóte ergo prudéntes sicut serpéntes, et símplices sicut colúmbæ. * Soyez donc prudents comme les serpents, et simple, comme les colombes.
Lectio ii2e leçon
Cap. 4, 6-9.
Hæc autem, fratres, transfigurávi in me et Apóllo, propter vos, ut in nobis discátis ; ne, supra quam scriptum est, unus advérsus álterum inflétur pro álio. Quis enim te discérnit ? Quid autem habes, quod non accepísti ? Si autem accepísti, quid gloriáris quasi non accéperis ? Iam saturáti estis, iam dívites facti estis : sine nobis regnátis : et útinam regnétis, ut et nos vobíscum regnémus ! Puto enim quod Deus nos Apóstolos novíssimos osténdit, tamquam morti destinátos : quia spectáculum facti sumus mundo, et Angelis, et homínibus.Au reste, mes frères, j’ai personnifié ces choses en moi et en Apollo à cause de vous, afin que vous appreniez, par notre exemple, à ne pas, contrairement à ce que je vous ai écrit, vous enfler d’orgueil l’un contre l’autre pour autrui. Car qui te distingue [26] ? Et qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Que si tu l’as reçu, pourquoi t’en glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ? Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, vous régnez sans nous ; et plaise à Dieu que vous régniez en effet, afin que nous régnions avec vous. Car il me semble que Dieu nous a présentés, nous, comme les derniers des Apôtres, comme destinés à la mort [27], puisque nous sommes donnés en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.
R/. Tóllite iugum meum super vos, dicit Dóminus, et díscite a me, quia mitis sum et húmilis corde : * Iugum enim meum suáve est, et onus meum leve.R/. Prenez mon joug sur vous, dit le Seigneur, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur [28] : * Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.
V/. Et inveniétis réquiem animábus vestris.V/. Et vous trouverez du repos pour vos âmes.
* Iugum enim meum suáve est, et onus meum leve. * Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.
Lectio iii3e leçon
Cap. 4, 10-15.
Nos stulti propter Christum, vos autem prudéntes in Christo : nos infírmi, vos autem fortes : vos nóbiles, nos autem ignóbiles. Usque in hanc horam et esurímus et sitímus, et nudi sumus, et cólaphis cǽdimur, et instábiles sumus, et laborámus operántes mánibus nostris : maledícimur, et benedícimus : persecutiónem pátimur, et sustinémus : blasphemámur, et obsecrámus : tamquam purgaménta huius mundi facti sumus, ómnium peripséma usque adhuc. Non ut confúndam vos, hæc scribo, sed ut fílios meos caríssimos móneo. Nam si decem míllia pædagogórum habeátis in Christo : sed non multos patres ; nam in Christo Iesu per Evangélium ego vos génui.Nous sommes, nous, insensés [29] à cause du Christ ; mais vous, vous êtes sages dans le Christ [30] ; nous sommes faibles et vous forts, vous êtes honorés, mais nous méprisés. Jusqu’à cette heure nous souffrons et la faim et la soif, nous sommes nus, déchirés à coups de poing, et nous n’avons pas de demeure stable. Nous nous fatiguons, travaillant de nos mains [31] ; on nous maudit, et nous bénissons ; on nous persécute, et nous le supportons ; on nous blasphème, et nous prions ; nous sommes devenus jusqu’à présent comme les ordures du monde, et les balayures rejetées de tous. Ce n’est point pour vous donner de la confusion que j’écris ceci, mais je vous avertis comme mes fils très chers. Car, eussiez-vous dix mille maîtres dans le Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères ; puisque c’est moi qui, par l’Évangile, vous ai engendrés en Jésus-Christ [32].
R/. Dum stetéritis ante reges et prǽsides, nolíte cogitáre quómodo aut quid loquámini : * Dábitur enim vobis in illa hora quid loquámini.R/. Lorsque vous serez conduits devant les rois et les gouverneurs, ne pensez ni comment, ni ce que vous devrez dire [33] : * Il vous sera donné en effet, à l’heure même, ce que vous devrez dire.
V/. Non enim vos estis qui loquímini ; sed Spíritus Patris vestri, qui lóquitur in vobis.V/. Car ce n’est pas vous qui parlez, mais l’Esprit de votre Père qui parle en vous.
* Dábitur enim vobis in illa hora quid loquámini. Glória Patri. * Dábitur enim vobis in illa hora quid loquámini.* Il vous sera donné en effet, à l’heure même, ce que vous devrez dire. Gloire au Père. * Il vous sera donné en effet, à l’heure même, ce que vous devrez dire.
In II NocturnoAu 2nd Nocturne [34]
Ant. 4 Príncipes populórum * congregáti sunt cum Deo Abraham.Ant. 4 Les princes du peuple [35] * se sont réunis au Dieu d’Abraham [36].
Psaume 46
Ant. 5 Dedísti hereditátem * timéntibus nomen tuum, Dómine.Ant. 5 Vous avez donné un héritage [37] * à ceux qui craignent votre nom, Seigneur [38].
Psaume 60
Ant. 6 Annuntiavérunt * ópera Dei, et facta eius intellexérunt.Ant. 6 Ils ont annoncé * les œuvres de Dieu, et ils ont compris les choses qu’il a faites [39].
Psaume 63
V/. Constítues eos príncipes super omnem terram.V/. Vous les établirez princes sur toute la terre [40].
R/. Mémores erunt nóminis tui, Dómine.R/. Ils se souviendront de votre nom, Seigneur.
Lectio iv4e leçon
Sermo sancti Gregórii Papæ.Sermon de saint Grégoire, Pape.
Homil. 30 in Evang., post med.
Scriptum est : Spíritus Dómini ornávit cælos. Ornaménta enim cælórum sunt virtútes prædicántium. Quæ vidélicet ornaménta Paulus enúmerat, dicens : Alii datur per Spíritum sermo sapiéntiæ, álii sermo sciéntiæ secúndum eúmdem Spíritum, alteri fides in eodem Spíritu, álii grátia sanitátum in uno Spíritu, álii operátio virtútum, álii prophetia, álii discretio spirituum, álii genera linguárum, álii interpretátio sermónum. Hæc autem ómnia operátur unus atque idem Spíritus, dividens síngulis prout vult.Il est écrit : « L’Esprit du Seigneur a orné les cieux » [41]. Les ornements des cieux sont les vertus des prédicateurs de l’Évangile. Ces ornements, saint Paul les énumère en ces termes : « A l’un est donnée par l’Esprit la parole de sagesse ; à un autre la parole de science, selon le même Esprit ; à un autre la foi, par le même Esprit ; à un autre, la grâce de guérir par le même Esprit ; à un autre, la vertu d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, le don des langues diverses ; à un autre, l’interprétation des discours. Or, tous ces dons, c’est le seul et même Esprit qui les opère, les distribuant à chacun comme il veut » [42].
R/. Vidi coniúnctos viros, habéntes spléndidas vestes, et Angelus Dómini locútus est ad me, dicens : * Isti sunt viri sancti facti amíci Dei.R/. Je vis des hommes assemblés, ayant des vêtements splendides, et l’Ange du Seigneur me parla, disant : * Ceux-ci sont des hommes saints, devenus les amis de Dieu.
V/. Vidi Angelum Dei fortem, volántem per médium cælum, voce magna clamántem et dicéntem.V/. Je vis un ange de Dieu, fort, et volant au milieu du ciel, il criait d’une voix puissante et proclamait.
* Isti sunt viri sancti facti amíci Dei. * Ceux-ci sont des hommes saints, devenus les amis de Dieu.
Lectio v5e leçon
Quot ergo sunt bona prædicántium, tot sunt ornaménta cælórum. Hinc rursus scriptum est : Verbo Dómini cæli firmáti sunt. Verbum enim Dómini, Fílius est Patris. Sed eósdem cælos, vidélicet sanctos Apóstolos, ut tota simul sancta Trínitas ostendátur operáta, repénte de Sancti Spíritus divinitáte adiungitur : Et Spíritu oris eius omnis virtus eórum. Cælórum ergo virtus de Spíritu sumpta est : quia mundi huius potestátibus contraíre non præsúmerent, nisi eos Sancti Spíritus fortitúdo solidásset. Quales namque doctóres sanctæ Ecclésiæ ante advéntum huius Spíritus fúerint, scimus ; et post advéntum illíus, cuius fortitúdinis facti sint, conspícimus.Tous ces dons accordés aux ouvriers évangéliques, sont donc autant d’ornements des cieux. Il est encore écrit : « La Parole du Seigneur [43] a affermi les cieux » [44]. Le Verbe du Seigneur est le Fils du Père. Mais pour qu’il soit manifeste que l’adorable Trinité a concouru tout entière à l’opération de ces merveilles en faveur des mêmes cieux, c’est-à-dire des saints Apôtres, l’écrivain se hâte d’ajouter, au sujet de la divinité du Saint-Esprit : « Et toute leur vertu émane du Souffle de sa bouche [45] ». La vertu des cieux vient donc de l’Esprit-Saint. Comment en effet les Apôtres eussent-ils osé se poser en adversaires contre les puissances du siècle, s’ils n’avaient été soutenus et fortifiés par l’assistance du Saint-Esprit ? Ce qu’étaient les docteurs de la sainte Église, avant que descendît en eux ce divin Esprit, nous le savons ; et quelle force ils déployèrent après sa venue, nous le voyons avec admiration.
R/. Beáti estis, cum maledíxerint vobis hómines, et persecúti vos fúerint, et díxerint omne malum advérsum vos, mentiéntes, propter me : * Gaudéte et exsultáte, quóniam merces vestra copiósa est in cælis.R/. Vous êtes heureux [46] lorsque les hommes vous maudissent et vous persécutent et disent faussement toute sorte de mal de vous, à cause de moi [47]. * Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux.
V/. Cum vos óderint hómines, et cum separáverint vos, et exprobráverint, et eiécerint nomen vestrum tamquam malum propter Fílium hóminis.V/. Lorsque les hommes vous haïront, vous éloigneront, vous injurieront, et rejetteront votre nom comme mauvais à causé du Fils de l’homme [48].
* Gaudéte et exsultáte, quóniam merces vestra copiósa est in cælis. * Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux.
Lectio vi6e leçon
Certe iste ipse pastor Ecclésiæ, ad cuius sacratíssimum corpus sedémus, quantæ debilitátis quantǽque formídinis ante advéntum Spíritus fúerit, ancílla ostiária requisíta dicat. Una enim mulíeris voce percúlsus, dum mori tímuit. Vitam negávit. Et pensándum, quia eum comprehénsum Petrus negávit in terra, quem suspénsum latro conféssus est in cruce. Sed vir iste tantæ formídinis, qualis post advéntum Spíritus exsístat, audiámus. Fit convéntus magistrátus atque seniórum, cæsis denuntiátur Apóstolis ne in nómine Iesu loqui débeant ; Petrus magna auctoritáte respóndet : Obedíre opórtet Deo magis quam homínibus.Quelle était, avant qu’il reçut le Saint-Esprit, la faiblesse et la crainte du Pasteur de l’Église dont nous entourons le tombeau sacré, la servante qui se tenait à la porte du grand-prêtre nous le dira si nous l’interrogeons. Tremblant à la voix d’une femme, Pierre a renié la vie par crainte de la mort. Il a renié son Maître avant qu’il fût élevé de terre, tandis que le larron a confessé sa divinité en le voyant suspendu à la croix. Or, cet homme si lâche, comment se comporte-t-il, après la venue de l’Esprit-Saint ? Nous allons l’apprendre. Les princes des prêtres et les anciens du peuple sont réunis en conseil. Après avoir fait battre de verges les Apôtres Pierre et Jean, ils leur intiment l’ordre de ne plus jamais parler au nom de Jésus. Pierre répond avec une autorité que rien ne saurait ébranler : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » [49].
R/. Isti sunt triúmphatóres et amíci Dei, qui contemnéntes iussa príncipum, meruérunt prǽmia æterna : * Modo coronántur, et accípiunt palmam.R/. Ceux-ci sont des triomphateurs et des amis de Dieu ; méprisant les ordres des princes, ils ont mérité d’éternelles récompenses. * Maintenant ils sont couronnés et reçoivent la palme.
V/. Isti sunt qui venérunt ex magna tribulatióne, et lavérunt stolas suas in sánguine Agni.V/. Ce sont ceux qui sont venus de la grande tribulation, et qui ont lavé et blanchi leurs robes dans le sang de l’Agneau [50].
* Modo coronántur, et accípiunt palmam. Glória Patri. * Modo coronántur, et accípiunt palmam.* Maintenant ils sont couronnés et reçoivent la palme. Gloire au Père. * Maintenant ils sont couronnés et reçoivent la palme.
In III NocturnoAu 3ème Nocturne [51]
Ant. 7 Exaltabúntur * córnua iusti. (Allelúia.).Ant. 7 Elle sera élevée * la puissance [52] des justes, alléluia [53].
Psaume 74
Ant. 8 Lux orta est * iusto, allelúia : rectis corde lætítia. (Allelúia.).Ant. 8 Une lumière ’s’est levée * pour le juste, alléluia : une joie pour les hommes droits de cœur, alléluia [54].
Psaume 96
Ant. 9 Custodiébant * testimónia eius, et præcépta eius. (Allelúia.)Ant. 9 Ils gardaient * les témoignages du Seigneur et ses préceptes, alléluia [55].
Psaume 98
V/. Nimis honoráti sunt amíci tui, Deus.V/. Vos amis ont été grandement honorés, ô Dieu [56].
R/. Nimis confortátus est principátus eórum.R/. Leur autorité de princes a été établie avec une grande puissance.
Lectio vii7e leçon
Léctio sancti Evangélii secundum Matthǽum.Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
Cap. 19, 27-29.
In illo témpore : Dixit Petrus ad Iesum : Ecce nos relíquimus ómnia, et secúti sumus te : quid ergo erit nobis ? Et réliqua.En ce temps-là : Pierre dit à Jésus : Et nous, voici que nous avons tout quitté pour vous suivre : qu’y aura-t-il donc pour nous ? Et le reste.
Homilía sancti Hierónymi Presbýteri.Homélie de saint Jérôme, Prêtre..
Lib. 3 in Matt. cap. 19
Grandis fidúcia ! Petrus piscátor erat, dives non fúerat, cibos manu et arte quærébat ; et tamen lóquitur confidénter : Relíquimus ómnia. Et, quia non súfficit tantum relínquere, iungit quod perféctum est : Et secúti sumus te. Fécimus quod iussísti : quid ígitur nobis dabis prǽmii ? Iesus autem dixit illis : Amen dico vobis, quod vos qui secúti estis me, in regeneratióne, cum séderit Fílius hóminis in sede maiestátis suæ, sedébitis et vos super sedes duódecim, iudicántes duódecim tribus Israël. Non dixit, Qui reliquístis ómnia ; hoc enim et Crates fecit philósophus, et multi álii divítias contempsérunt : sed, Qui secúti estis me ; quod próprie Apostolórum est atque credéntium.Confiance admirable ! Pierre était pêcheur, il était loin d’être riche, il gagnait sa vie par le travail de ses mains, et cependant il dit avec la plus grande assurance : « Nous avons tout quitté ». Et, comme tout quitter ne suffit pas, il ajoute ce qui est parfait : « Et nous vous avons suivi » ; nous avons fait ce que vous avez commandé, que nous donnerez-vous en récompense ? Jésus leur répondit : « Je vous dis en vérité que pour vous qui m’avez suivi, lorsqu’au temps de la régénération le Fils de l’homme sera assis sur le trône de sa gloire, vous serez aussi assis sur douze trônes et vous jugerez les douze tribus d’Israël ». Le Sauveur ne dit pas : vous qui avez tout quitté ; car cela le philosophe Cratès l’a fait, et une foule d’autres ont méprisé les richesses, mais il dit : « vous qui m’avez suivi », ce qui est le propre des Apôtres et des fidèles.
R/. Isti sunt qui vivéntes in carne, plantavérunt Ecclésiam sánguine suo : * Cálicem Dómini bibérunt, et amíci Dei facti sunt.R/. Ce sont ceux-ci qui, tandis qu’ils vivaient dans la chair, ont planté l’Église dans leur sang : * Ils ont bu le calice du Seigneur, et ont été faits amis de Dieu.
V/. In omnem terram exívit sonus eórum, et in fines orbis terræ verba eórum.V/. Leur voix a retenti par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde.
* Cálicem Dómini bibérunt, et amíci Dei facti sunt. * Ils ont bu le calice du Seigneur, et ont été faits amis de Dieu.
Lectio viii8e leçon
In regeneratióne, cum séderit Fílius hóminis in sede maiestátis suæ (quando et mórtui de corruptióne resúrgent incorrupti) sedébitis et vos in sóliis iudicántium, condemnántes duódecim tribus Israël ; quia, vobis credéntibus, illi crédere noluérunt. Et omnis qui relíquerit domum, vel fratres, aut soróres, aut patrem, aut matrem, aut uxórem, aut fílios, aut agros propter nomen meum, céntuplum accípiet, et vitam ætérnam possidébit. Locus iste cum illa senténtia cóngruit, in qua Salvátor lóquitur : Non veni pacem míttere, sed gládium. Veni enim separáre hóminem a patre suo, et matrem a fília, et nurum a socru : et inimíci hóminis doméstici eius. Qui ergo, propter fidem Christi et prædicatiónem Evangélii, omnes afféctus contémpserint atque divítias et sǽculi voluptátes ; isti céntuplum recípient, et vitam ætérnam possidébunt.Lorsqu’au jour de la résurrection, le Fils de l’homme sera assis sur le trône de sa gloire, quand les morts sortiront, incorruptibles désormais, de la corruption du tombeau, vous serez, vous aussi, assis sur des trônes de juges et vous condamnerez les douze tribus d’Israël, parce que, tandis que vous embrassiez la foi, elles l’ont repoussée. « Et quiconque aura quitté pour moi, ou maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou terres, recevra le centuple et possédera la vie éternelle ». Ce passage concorde avec cette autre déclaration du Sauveur : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive ; car je suis venu séparer le fils d’avec le père, la fille d’avec la mère, la belle-fille d’avec la belle-mère, et l’homme aura pour ennemis ceux de sa propre maison » [57]. Ceux donc qui pour la foi de Jésus-Christ et la prédication de l’Évangile, auront sacrifié toutes les affections, renoncé aux richesses et aux plaisirs du monde, recevront le centuple et posséderont la vie éternelle.
R/. Isti sunt viri sancti, quos elégit Dóminus in caritáte non ficta, et dedit illis glóriam sempitérnam : * Quorum doctrína fulget Ecclésia, ut sole luna.R/. Ceux-ci sont des hommes saints que Dieu a choisis dans une charité sincère, et il leur a donné une gloire éternelle. * L’Église est éclairée par leur doctrine comme la lune est éclairée par le soleil.
V/. Sancti per fidem vicérunt regna : operáti sunt iustítiam.V/. Les Saints, par la foi, ont vaincu des royaumes et pratiqué la justice.
* Quorum doctrína fulget Ecclésia, ut sole luna. Glória Patri. * Quorum doctrína fulget Ecclésia, ut sole luna.* L’Église est éclairée par leur doctrine comme la lune est éclairée par le soleil. Gloire au Père. * L’Église est éclairée par leur doctrine comme la lune est éclairée par le soleil.
Lectio ix9e leçon
Ex occasióne huius senténtiæ quidam introdúcunt mille annos post resurrectiónem, dicéntes, tunc nobis céntuplum ómnium rerum quas dimísimus, et vitam ætérnam esse reddéndam ; non intelligéntes quod, si in céteris digna sit repromíssio, in uxóribus appáreat turpitúdo, ut, qui unam pro Dómino dimíserit, centum recípiat in futuro. Sénsus ergo iste est : Qui carnália pro Salvátore dimíserit, spirituália recípiet ; quæ comparatióne et mérito sui ita erunt, quasi si parvo número centenárius númerus comparétur.Certains esprits s’appuient sur cette promesse pour imaginer une période de mille ans après la résurrection, période pendant laquelle nous recevrions le centuple de ce que nous avons quitté et ensuite la vie éternelle ; ils ne réfléchissent pas que si cela paraît convenable pour la plupart des biens, il serait ridicule, sous le rapport des femmes, que celui qui aurait quitté son épouse pour le Seigneur, en reçoive cent dans la vie future. Voici dons le sens de cette promesse : celui qui, pour l’amour du Sauveur aura quitté les biens charnels recevra des biens spirituels, lesquels, par leur valeur propre et comparés aux premiers, leur sont aussi supérieurs que le nombre cent l’est à un petit nombre.
Te Deum

A Laudes.

Ant. 1 Hoc est præcéptum meum, * ut diligátis ínvicem, sicut diléxi vos.Ant. 1 Voici mon commandement, * c’est que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés [58].
Psaume 92
Ant. 2 Maiórem caritátem * nemo habet, ut ánimam suam ponat quis pro amícis suis.Ant. 2 Personne n’a un plus grand amour * que celui qui donne sa vie pour ses amis [59].
Psaume 99
Ant. 3 Vos amíci mei estis, * si fecéritis quæ præcípio vobis, dicit Dóminus.Ant. 3 Vous êtes mes amis, * si vous faites ce que je vous commande [60].
Psaume 62
Ant. 4 Beáti pacífici, * beáti mundo corde ; quóniam ipsi Deum vidébunt.Ant. 4 Bienheureux les pacifiques, * bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu [61].
Cantique des trois Enfants
Ant. 5 In patiéntia vestra * possidébitis ánimas vestras.Ant. 5 C’est par votre patience [62] * que vous posséderez vos âmes [63].
Psaume 148
Capitulum Eph. 2. 19. Capitule
Fratres : Iam non estis hóspites et ádvenæ ; sed estis cives Sanctórum et doméstici Dei, superædificáti super fundaméntum Apostolórum et Prophetárum, ipso summo angulári lápide Christo Iesu.Mes frères, vous n’êtes plus des hôtes et des étrangers, mais des concitoyens des saints et de la maison de Dieu ; bâtis sur le fondement des Apôtres et des Prophètes [64], le Christ Jésus étant lui-même la pierre angulaire.
Hymnus Hymne
Exsúltet orbis gáudiis,
Cælum resúltet láudibus :
Apostolórum glóriam
Tellus et astra cóncinunt.
Que la terre exulte de joie,
que le ciel retentisse de louanges :
la terre et le ciel célèbrent
la gloire des Apôtres [65].
Vos, sæculórum iúdices,
Et vera mundi lúmina,
Votis precámur córdium :
Audíte voces súpplicum.
Vous les juges des siècles
et les vraies lumières du monde,
les vœux de nos cœurs vous implorent :
écoutez nos voix suppliantes.
Qui templa cæli cláuditis
Serásque verbo sólvitis,
Nos a reátu nóxios
Solvi iubéte, quǽsumus
Vous qui avez le pouvoir de fermer et d’ouvrir
les temples du ciel par votre parole,
daignez, nous vous en prions,
nous délier des liens de nos péchés.
Præcépta quorum prótinus
Languor salúsque séntiunt,
Sanáte mentes lánguidas,
Augéte nos virtútibus :
Puisque à vos ordres, sans tarder,
la maladie et la santé obéissent,
guérissez nos âmes languissantes,
augmentez en nous les vertus.
Ut, cum redíbit árbiter
In fine Christus sǽculi,
Nos sempitérni gáudii
Concédat esse cómpotes.
Pour qu’au jour où l’arbitre,
le Christ, reviendra à la fin du siècle,
il nous accorde d’avoir part
à l’éternelle joie.
Patri, simúlque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus,
Sicut fuit, sit iúgiter
Sæclum per omne glória.
Amen.
Gloire au Père, ainsi qu’au Fils,
gloire à vous, Saint-Esprit,
comme il fut toujours, comme maintenant
et à jamais dans tous les siècles.
Amen.
V/. Annuntiavérunt ópera Dei. V/. Ils ont annoncé les œuvres de Dieu [66].
R/. Et facta eius intellexérunt. R/. Et ils ont compris les choses qu’il a faites
Ad Bened. Ant. Vos qui reliquístis * ómnia, et secúti estis me, céntuplum accipiétis , et vitam ætérnam possidébitis. Ant. au Benedictus Vous qui avez quitté * tout et qui m’avez suivi, vous recevrez le centuple et vous posséderez la vie éternelle.
Benedictus
Oratio propriaPrière propre

Aux 2èmes Vêpres.

Ant. 1 Iurávit Dóminus, * et non pœnitébit eum : Tu es sacérdos in ætérnum.Ant. 1 [67]Le Seigneur a juré * il ne s’en repentira point : vous êtes prêtre pour l’éternité [68].
Psaume 109
Ant. 2 Cóllocet eum * Dóminus cum princípibus pópuli sui.Ant. 2 Il sera placé * par le Seigneur, avec les princes de son peuple [69].
Psaume 112
Ant. 3 Dirupísti, Dómine, * víncula mea : tibi sacrificábo hóstiam laudis.Ant. 3 Vous avez rompu, Seigneur, * mes liens : c’est à vous que je sacrifierai une hostie de louanges [70].
Psaume 115
Ant. 4 Eúntes ibant * et flebant, mitténtes sémina sua.Ant. 4 Allant, ils allaient * et pleuraient [71], jetant [72] leurs semences [73].
Psaume 125
Ant. 5 Confortátus est * principátus eórum, et honoráti sunt amíci tui, Deus.Ant. 5 Elle a été établie avec puissance * leur autorité de prince et vos amis ont été honorés, ô Dieu [74].
Psaume 138
Capitulum Eph. 2. 19. Capitule
Fratres : Iam non estis hóspites et ádvenæ ; sed estis cives Sanctórum et doméstici Dei, superædificáti super fundaméntum Apostolórum et Prophetárum, ipso summo angulári lápide Christo Iesu.Mes frères, vous n’êtes plus des hôtes et des étrangers, mais des concitoyens des saints et de la maison de Dieu ; bâtis sur le fondement des Apôtres et des Prophètes [75], le Christ Jésus étant lui-même la pierre angulaire.
Hymnus Hymne
Exsúltet orbis gáudiis,
Cælum resúltet láudibus :
Apostolórum glóriam
Tellus et astra cóncinunt.
Que la terre exulte de joie,
que le ciel retentisse de louanges :
la terre et le ciel célèbrent
la gloire des Apôtres [76].
Vos, sæculórum iúdices,
Et vera mundi lúmina,
Votis precámur córdium :
Audíte voces súpplicum.
Vous les juges des siècles
et les vraies lumières du monde,
les vœux de nos cœurs vous implorent :
écoutez nos voix suppliantes.
Qui templa cæli cláuditis
Serásque verbo sólvitis,
Nos a reátu nóxios
Solvi iubéte, quǽsumus
Vous qui avez le pouvoir de fermer et d’ouvrir
les temples du ciel par votre parole,
daignez, nous vous en prions,
nous délier des liens de nos péchés.
Præcépta quorum prótinus
Languor salúsque séntiunt,
Sanáte mentes lánguidas,
Augéte nos virtútibus :
Puisque à vos ordres, sans tarder,
la maladie et la santé obéissent,
guérissez nos âmes languissantes,
augmentez en nous les vertus.
Ut, cum redíbit árbiter
In fine Christus sǽculi,
Nos sempitérni gáudii
Concédat esse cómpotes.
Pour qu’au jour où l’arbitre,
le Christ, reviendra à la fin du siècle,
il nous accorde d’avoir part
à l’éternelle joie.
Patri, simúlque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus,
Sicut fuit, sit iúgiter
Sæclum per omne glória.
Amen.
Gloire au Père, ainsi qu’au Fils,
gloire à vous, Saint-Esprit,
comme il fut toujours, comme maintenant
et à jamais dans tous les siècles.
Amen.
V/. Annuntiavérunt ópera Dei. V/. Ils ont annoncé les œuvres de Dieu [77].
R/. Et facta eius intellexérunt. R/. Et ils ont compris les choses qu’il a faites
Ad Magnificat Ant. Estóte fortes * in bello et pugnáte cum antíquo serpénte : et accipiétis regnum ætérnum. (Allelúia.). Ant. au Magnificat Soyez courageux * dans la guerre ; combattez contre l’ancien serpent, et vous recevrez le royaume éternel. (Alléluia.)
Magnificat
Oratio propriaPrière propre

Autres Leçons.

Aliæ Lectiones pro ApostolisAutres Leçons pour les Apôtres
In II NocturnoAu 2nd Nocturne
Lectio iv4e leçon
De Expositióne sancti Augustíni Epíscopi super Psalmum octogésimum sextum.De l’Exposition de saint Augustin, Évêque sur le Psaume 86e.
Ante medium
Fundaménta eius in móntibus sanctis : díligit Dóminus portas Sion. Quare sunt fundaménta Apóstoli, et Prophétæ ? Quia eórum auctóritas portat infirmitátem nostram. Quare sunt portæ ? Quia per ipsos intrámus ad regnum Dei. Prǽdicant enim nobis : et cum per ipsos intrámus, per Christum intrámus ; ipse est enim iánua. Et cum dicúntur duódecim portæ Ierúsalem, et una porta Christus, et duódecim portæ Christus, quia in duódecim portis Christus : et ídeo duodenárius númerus Apostolórum. Sacraméntum magnum huius duodenárii significátio est númeri. Sedébitis, inquit, super duódecim sedes, iudicántes duódecim tribus Israël. « Ses fondements sont sur les saintes montagnes, le Seigneur chérit les portes de Sion » [78]. Pourquoi donc les Apôtres et les Prophètes, sont ils les fondements de la ville ? Parce que leur autorité soutient notre faiblesse. Pourquoi sont-ils les portes de Sion ? Parce que nous entrons par eux dans le royaume des cieux. Ce sont eux qui nous prêchent, et quand nous entrons par eux, nous entrons par le Christ, car lui-même est la porte. On dit qu’ils sont « les douze portes de Jérusalem » [79], et qu’il n’y a qu’une porte qui est le Christ et que les douze portes sont le Christ, car dans les douze portes est le Christ. De là le nombre douze pour les Apôtres. La signification de ce nombre douze est un grand mystère. « Vous serez assis sur douze trônes, dit le Christ, pour juger les douze tribus d’Israël » [80].
Lectio v5e leçon
Si duódecim sellæ ibi sunt, non est ubi sédeat tertiusdécimus Paulus Apóstolus, et non erit quómodo iúdicet : et ipse se iudicatúrum dixit, non hómines tantum, sed et ángelos. Quos ángelos, nisi apóstatas ángelos ? Nescítis, inquit, quia ángelos iudicábimus ? Respondéret ergo turba : Quid te iactas iudicatúrum ? Ubi sedébis ? Duódecim sedes dixit Dóminus duódecim Apóstolis : unus cécidit Iudas, in locum ipsíus sanctus Matthías ordinátus est : implétus est duodenárius númerus sédium. Primo locum ínveni, ubi sédeas, et sic te mináre iudicatúrum. Duódecim ergo sedes quid sibi velint, videámus. Sacraméntum est cuiúsdam universitátis, quia per totum orbem terrárum futúra erat Ecclésia : unde vocátur hoc ædifícium ad Christi compágem.S’il n’y a là que douze trônes, il n’y en aura point où Paul, treizième Apôtre, puisse siéger, et il ne pourra juger ; et pourtant il affirme qu’il jugera, non seulement les hommes, mais encore les anges. Quels anges, sinon les anges apostats ? « Ne savez-vous pas, dit-il, que nous jugerons les anges ? » La foule pourrait donc lui répondre : Pourquoi vous vanter d’être un jour au nombre des juges ? où siègerez-vous ? Le Seigneur assure qu’il y a douze sièges pour les douze Apôtres, l’un d’eux, Judas, est tombé, et Mathias a été ordonné en sa place ; le nombre duodénaire des trônes est complet : trouvez d’abord une place d’où siéger et puis vous menacerez de votre jugement. Voyons donc ce que signifient ces douze trônes. Ils sont le symbole d’une certaine universalité, parce que l’Église doit se répandre sur toute la terre et que de l’univers entier on est appelé à former l’édifice qui doit être étroitement uni au Christ.
Lectio vi6e leçon
Et ídeo quia úndique venítur ad iudicándum, duódecim sedes sunt : sicut quia úndique intrátur in illam civitátem, duódecim portæ sunt. Non solum ergo illi duódecim et Apóstolus Paulus, sed quotquot iudicatúri sunt, propter significatiónem universitátis ad sedes duódecim pértinent : quemádmodum quotquot intrábunt, ad duódecim portas pértinent. Partes enim mundi quátuor sunt, Oriens, Occidens, Aquilo et Merídies. Istæ quátuor partes assídue nominántur in Scriptúris. Ab istis quátuor ventis, sicut dicit Dóminus in Evangélio, a quátuor ventis se collectúram eléctos suos : ab ómnibus ergo istis quátuor ventis vocátur Ecclésia. Quómodo vocátur ? Undique in Trinitáte vocátur. Non vocátur nisi per baptísmum in nómine Patris, et Fílii, et Spíritus Sancti. Quátuor ergo ter ducta duódecim inveniúntur.Ainsi, parce que l’on viendra de toutes parts pour juger, il y a douze trônes, de même qu’il y a douze portes, parce que l’on entre de toutes parts. Non seulement donc ces douze et l’apôtre saint Paul, mais tous ceux qui doivent juger sont destinés à ces douze trônes, dont le nombre marque une généralité, de même que tous ceux qui entreront se dirigeront vers les douze portes. Il y a, en effet, dans le monde quatre parties, l’Orient et l’Occident, le Nord et le Midi. Ces quatre parties sont fréquemment nommées dans les Saintes Écritures [81]. C’est de ces quatre vents, comme le Seigneur le dit dans l’Évangile, c’est de ces quatre vents que le Seigneur rassemblera ses élus. C’est donc de toutes ces quatre directions que l’Église est appelée. Comment est-elle appelée ? Elle est appelée de toutes parts au nom de la Trinité : car nul n’est appelé sinon dans le baptême au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit Or le nombre quatre répété trois fois produit le nombre douze.
In III NocturnoAu 3ème Nocturne
Lectio vii7e leçon
Léctio sancti Evangélii secundum Matthǽum.Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
Cap. 19, 27-29.
In illo témpore : Dixit Petrus ad Iesum : Ecce nos relíquimus ómnia, et secúti sumus te : quid ergo erit nobis ? Et réliqua.En ce temps-là : Pierre dit à Jésus : Et nous, voici que nous avons tout quitté pour vous suivre : qu’y aura-t-il donc pour nous ? Et le reste.
Homilía sancti Bedæ Venerábilis Presbýteri.Homélie de saint Bède le Vénérable, Prêtre..
Hom. in Natali S. Benedicti Ep. [82]
Perféctus ille est, qui ábiens vendit ómnia quæ habet, et dat paupéribus, ac véniens, séquitur Christum : habébit enim thesáurum non deficiéntem in cælis. Unde bene, interrogánte Petro, dixit tálibus Iesus : Amen dico vobis, quod vos qui secúti estis me, in regeneratióne, cum séderit Fílius hóminis in sede maiestátis suæ, sedébitis et vos super sedes duódecim, iudicántes duódecim tribus Israël. In hac quippe vita pro eius nómine laborántes, in ália prǽmium speráre dócuit : id est, in regeneratióne ; cum vidélicet in vitam immortálem fuérimus resurgéndo regeneráti, qui in vitam cadúcam mortáliter erámus géniti.Celui-là est parfait, qui vend tout ce qu’il possède, en donne le prix aux pauvres, et vient se mettre à la suite de Jésus-Christ : aussi aura-t-il dans les cieux un trésor inépuisable. C’est pourquoi, lorsque Pierre l’interrogea, Jésus répondit (en s’adressant à tous ceux qui agissent ainsi) : « En vérité, je vous dis que vous qui m’avez suivi, lorsqu’à la régénération, le Fils de l’homme sera assis sur le trône de sa gloire, vous aussi, vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël ». Par ces paroles, il apprit à ceux qui travaillent et souffrent en cette vie pour son nom, à espérer une récompense en l’autre, c’est-à-dire en la régénération, lorsqu’en ressuscitant nous aurons obtenu de renaître pour une vie immortelle, nous qui avions été engendrés dans la condition mortelle pour une vie fragile.
Lectio viii8e leçon
Et iusta prorsus retribútio, ut, qui hic pro Christo humánæ glóriam celsitúdinis neglexérunt, illic a Christo iúdices glorificáti singuláriter cum eo assídeant, qui a sequéndis eius vestígiis nulla ratióne póterant avélli. Nemo autem putet, duódecim tantum Apóstolos, quia pro Iuda prævaricánte Matthías eléctus est, tunc esse iudicatúros : sicut nec duódecim solæ sunt tribus Israël iudicándæ : alióquin tribus Levi, quæ tertiadecima est, iniudicáta recédet.Et c’est une récompense bien juste, que ceux qui auront ici-bas méprisé la gloire de toute élévation humaine soient là-haut particulièrement glorifiés par le Christ, et assis auprès de lui à titre de juges, ces hommes qu’aucune considération n’a pu empêcher de suivre les traces de notre Seigneur. Mais que personne ne s’imagine que les Apôtres qui sont au nombre de douze, parce que Mathias fut élu à la place de Judas le prévaricateur, doivent être seuls à juger le monde ; les douze tribus d’Israël ne seront pas non plus seules à subir le jugement, autrement la tribu de Lévi qui est la treizième resterait non jugée.
Lectio ix9e leçon
Et Paulus, qui tertiusdécimus est Apóstolus, iudicándí sorte privábitur ? cum ipse dicat : Nescítis quóniam ángelos iudicábimus, quanto magis sæculária ? Sciéndum namque est, omnes, qui ad exémplum Apostolórum sua reliquérunt ómnia, et secúti sunt Christum, iúdices cum eo ventúros, sicut etiam omne mortálium genus esse iudicándum. Quia enim duodenário sæpe número solet in Scriptúris universitas designári, per duódecim sedes Apostolórum, ómnium numerósitas iudicántium, et per duódecim tribus Israël, universitas eórum, qui iudicándi sunt, osténditur.Et Paul, qui est le treizième Apôtre, se verra-t-il privé du privilège de juger, alors qu’il dit lui-même : « Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Combien plus les choses du siècle [83] ? » Or il faut savoir que tous ceux qui, à l’exemple des Apôtres, ont laissé tout ce qu’ils possédaient et suivi le Christ, doivent venir avec lui comme juges, de même que tout le genre humain sera jugé. Dans l’Écriture le nombre douze indique souvent l’universalité, et c’est pourquoi les douze trônes des Apôtres désignent tous ceux qui jugeront, et les douze tribus d’Israël, l’universalité de ceux qui doivent être jugés.

Commun des Évangélistes.

Omnia ut in Communi Apostolorum, præter lectiones ut infra :Tout comme au Commun des Apôtres, sauf les leçons qui suivent :
In I NocturnoAu 1er Nocturne
Lectio i1ère leçon
Incipit liber Ezechiélis Prophétæ.Commencement du livre du Prophète Ézéchiel.
Cap. 1, 1-4.
Et factum est in trigésimo anno, in quarto, in quinta mensis, cum essem in médio captivórum iuxta flúvium Chobar, apérti sunt cæli, et vidi visiónes Dei. In quinta mensis, ipse est annus quintus transmigratiónis regis Ióachim, factum est verbum Dómini ad Ezechiélem, fílium Busi, sacerdótem in terra Chaldæórum, secus flumen Chobar : et facta est super eum ibi manus Dómini. Et vidi, et ecce ventus túrbinis veniébat ab Aquilóne : et nubes magna, et ignis invólvens, et splendor in circúitu eius : et de médio eius quasi spécies eléctri, id est, de médio ignis.Or il arriva en la trentième année, au quatrième mois, au cinquième jour du mois, que lorsque j’étais au milieu des captifs, près du fleuve de Chobar, les cieux furent ouverts [84], et je vis les visions de Dieu [85]. Le cinquième du mois, c’est la cinquième année de la transmigration du roi Joachim, la parole du Seigneur fut adressée à Ézéchiel, le prêtre, fils de Buzi, dans la terre des Chaldéens, près du fleuve de Chobar, et là fut sur lui la main du Seigneur [86]. Et je vis, et voilà qu’un vent [87] de tourbillon venait de l’aquilon ; et une grande nuée, et un feu tournoyant, et une lumière éclatante tout autour, et du milieu, c’est-à-dire du milieu du feu, brillait comme une espèce de métal brillant [88].
Lectio ii2e leçon
Cap. 1, 5-9.
Et in médio eius similitúdo quátuor animálium : et hic aspéctus eórum, similitúdo hóminis in eis. Quátuor fácies uni, et quátuor pennæ uni. Pedes eórum pedes recti, et planta pedis eórum, quasi planta pedis vítuli, et scintíllæ quasi aspéctus æris candéntis. Et manus hóminis sub pennis eórum in quátuor pártibus : et fácies, et pennas per quátuor partes habébant, iunctǽque erant pennæ eórum altérius ad álterum. Non revertebántur cum incéderent : sed unumquódque ante fáciem suam gradiebátur.Et au milieu du feu la ressemblance de quatre animaux [89], et voici leur aspect : la ressemblance d’un homme. Chacun d’eux avait quatre faces [90], et chacun d’eux quatre ailes. Leurs pieds étaient droits, et la plante de leurs pieds comme la plante du pied d’un veau, et il sortait d’eux des étincelles ayant l’apparence de l’airain le plus brillant. Et des mains d’hommes étaient sous leurs ailes aux quatre côtés ; et ils avaient des faces et des ailes aux quatre côtés. Et les ailes de l’un étaient jointes à celles de l’autre ; ils ne se retournaient pas lorsqu’ils marchaient ; mais chacun d’eux allait devant sa face.
Lectio iii3e leçon
Cap. 1, 10-12.
Similitúdo autem vultus eórum : fácies hóminis, et fácies leónis a dextris ipsórum quátuor : fácies autem bovis, a sinístris ipsórum quátuor, et fácies áquilæ désuper ipsórum quátuor. Fácies eórum, et pennæ eórum exténtæ désuper : duæ pennæ singulórum iungebántur, et duæ tegébant córpora eórum : et unumquódque eórum coram fácie sua ambulábat : ubi erat ímpetus spíritus, illuc gradiebántur, nec revertebántur cum ambulárent.Quant à la ressemblance de leur visage, c’était une face d’homme et une face de lion, à la droite des quatre, mais une face de bœuf à la gauche des quatre, et une face d’aigle au-dessus des quatre [91]. Leurs faces et leurs ailes s’étendaient en haut [92] : ils se tenaient l’un l’autre par deux de leurs ailes, et ils couvraient leur corps par les deux autres. Et chacun d’eux marchait devant sa face ; là où était l’impétuosité de l’esprit, là ils allaient ; et ils ne se retournaient pas lorsqu’ils marchaient.
In II NocturnoAu 2nd Nocturne
Lectio iv4e leçon
De Expositióne sancti Gregórii Papæ super Ezechiélem Prophétam.De l’Exposition de saint Grégoire, Pape, sur le Prophète Ézéchiel.
Hom. 3 Lib. 1
Sancta quátuor animália, quæ prophetíæ spíritu futúra prævidéntur, subtíli narratióne describúntur, cum dícitur : Quátuor fácies uni, et quátuor pennæ uni. Quid per fáciem, nisi notítia ; et quid per pennas, nisi volátus exprímitur ? Per fáciem quippe unusquísque cognóscitur ; per pennas vero in altum ávium sublevántur. Fácies ítaque ad fidem pértinet, penna ad contemplatiónem. Per fidem namque ab omnipoténti Deo cognóscimur, sicut ipse de suis óvibus dicit : Ego sum pastor bonus, et cognósco oves meas, et cognóscunt me meæ. Qui rursus ait : Ego scio quos elégerim. Per contemplatiónem vero, qua super nosmetípsos tóllimur, quasi in áëra levámur.Les quatre animaux sacrés qu’Ézéchiel voit dans l’avenir par un esprit prophétique, voici comment il les dépeint dans son mystérieux langage : « Chacun d’eux avait quatre faces, et chacun d’eux quatre ailes » [93]. Que signifie la face sinon la connaissance, et que veulent dire les ailes sinon le vol ? C’est à la face que l’on reconnaît chacun de nous ; c’est au moyen des ailes que l’oiseau s’élève dans les airs. La face se rapporte donc à la foi et les ailes à la contemplation._C’est à notre foi que le Dieu tout-puissant nous reconnaît pour siens, ainsi qu’il le dit lui-même de ses brebis : « Je suis le bon Pasteur, je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent » [94]. Il dit encore : « Je connais ceux que j’ai choisis » [95]. Par la contemplation qui nous élève au-dessus de nous-mêmes, nous sommes comme portés dans les airs.
Lectio v5e leçon
Quátuor ergo fácies uni sunt : quia si requíras quid Matthǽus de incarnatióne Dómini séntiat ; hoc nimírum sentit, quod Marcus, Lucas et Ioánnes. Si quæras quid Ioánnes séntiat ; hoc procul dúbio, quod Lucas, Marcus et Matthǽus. Si quæras quid Marcus ; hoc quod Matthǽus, Ioánnes et Lucas. Si quæras quid Lucas ; hoc quod Ioánnes, Matthǽus et Marcus sentit. Quátuor ergo fácies uni sunt ; quia notítia fídei, qua cognoscúntur a Deo, ipsa est in uno, quæ est simul in quátuor. Quidquid enim in uno invéneris, hoc in ómnibus simul quátuor cognósces.A chacun d’eux appartiennent donc les quatre faces. Voulez-vous, en effet, savoir ce que pense saint Matthieu du mystère de l’Incarnation du Verbe ? Il a sur ce point la même doctrine que saint Marc, saint Luc et saint Jean. Voulez-vous savoir ce qu’en pense saint Jean ? Il n’a pas d’autre sentiment à cet égard que saint Luc, saint Marc et saint Matthieu. Cherchez-vous ce qu’en pense saint Marc ? C’est aussi ce qu’en pensent saint Matthieu, saint Jean et saint Luc. Voulez-vous enfin connaître sur cette question le sentiment de saint Luc ? C’est le même encore que celui de saint Jean, de saint Matthieu et de saint Marc. Les quatre faces appartiennent donc bien réellement a chacun d’eux, car la notion de la foi par laquelle Dieu les connaît est, dans chacun pris isolément, la même que dans les quatre réunis. Ce que vous trouvez dans l’un d’eux, vous le voyez également dans tous les quatre.
Lectio vi6e leçon
Et quátuor pennæ uni : quia Dei omnipoténtis Fílium Dóminum nostrum Iesum Christum simul omnes concórditer prǽdicant ; et, ad divinitátem eius mentis óculos levántes, penna contemplatiónis volant. Evangelistárum ergo fácies ad humanitátem Dómini pértinet, penna ad divinitátem : quia in eum, quem corpóreum aspíciunt, quasi fácies intendunt ; sed, dum hunc esse incircumscríptum atque incorpóreum ex divinitáte annúntiant, per contemplatiónis pennam quasi in áëra levántur. Quia ítaque una est fides incarnatiónis eius in ómnibus, et par contemplátio divinitátis eius in síngulis, recte nunc dícitur : Quátuor fácies uni, et quátuor pennæ uni.« Et chacun d’eux avait quatre ailes » [96]. Tous, d’un commun accord, annoncent le Fils de Dieu tout-puissant, Jésus-Christ notre Seigneur, et tenant les yeux de l’âme levés vers sa divinité, ils volent sur les ailes de la contemplation. Les faces des quatre Évangélistes ont donc rapport à la sainte humanité du Sauveur, et leurs ailes à sa divinité. Quand ils le considèrent revêtu d’un corps, ils tournent en quelque sorte leurs faces vers lui, et quand ils proclament qu’il est, en tant que Dieu, l’Être infini et incorporel, ils s’élèvent, pour ainsi dire dans les airs, sur les ailes de la contemplation. Comme ils ont tous une même foi en son Incarnation, et que les uns et les autres ont aussi le privilège de contempler sa divinité, il est juste de dire : « Chacun d’eux avait quatre faces, et chacun d’eux quatre ailes » [97].
In III NocturnoAu 3ème Nocturne
Lectio vii7e leçon
Léctio sancti Evangélii secundum Lucam.Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
Cap. 10, 1-9.
In illo témpore : Designávit Dóminus et álios septuagínta duos : et misit illos binos ante fáciem suam, in omnem civitátem et locum, quo erat ipse ventúrus. Et réliqua.En ce temps-là : Le Seigneur désigna encore soixante-douze autres disciples, et les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et tous les lieux où lui-même devait venir. Et le reste.
Homilía sancti Gregórii Papæ.Homélie de saint Grégoire, Pape.
Homilía 17 in Evangelia
Dóminus et Salvátor noster, fratres caríssimi, aliquándo nos sermónibus, aliquándo vero opéribus ádmonet. Ipsa étenim facta eius præcépta sunt ; quia, dum áliquid tácitus facit, quid ágere debeámus innotéscit. Ecce enim binos in prædicatiónem discípulos mittit ; quia duo sunt præcépta caritátis, Dei vidélicet amor et próximi, et minus quam inter duos cáritas habéri non potest. Nemo enim próprie ad semetípsum habére caritátem dícitur ; sed diléctio in álterum tendit, ut cáritas esse possit.Notre Seigneur et Sauveur nous instruit, mes bien-aimés frères, tantôt par ses paroles, et tantôt par ses œuvres. Ses œuvres elles-mêmes sont des préceptes, et quand il agit, même sans rien dire, il nous apprend ce que nous avons à faire. Voilà donc que le Seigneur envoie ses disciples prêcher ; il les envoie deux à deux, parce qu’il y a deux préceptes de la charité : l’amour de Dieu et l’amour du prochain, et qu’il faut être au moins deux pour qu’il y ait lieu de pratiquer la charité. Car, à proprement parler, on n’exerce pas la chanté envers soi-même ; mais l’amour, pour devenir charité, doit avoir pour objet une autre personne.
Lectio viii8e leçon
Ecce enim binos ad prædicándum discípulos Dóminus mittit ; quátenus hoc nobis tácitus ínnuat, quia, qui caritátem erga álterum non habet, prædicatiónis offícium suscípere nullátenus debet. Bene autem dícitur, quia misit eos ante fáciem suam in omnem civitátem et locum, quo erat ipse ventúrus. Prædicatóres enim suos Dóminus séquitur : quia prædicátio prævénit, et tunc ad mentis nostræ habitáculum Dóminus venit, quando verba exhortatiónis præcúrrunt, atque per hoc véritas in mente suscípitur.Voilà donc que le Seigneur envoie ses disciples deux à deux pour prêcher ; il nous fait ainsi tacitement comprendre que celui qui n’a point de charité envers le prochain ne doit en aucune manière se charger du ministère de la prédication. C’est avec raison que le Seigneur dit qu’il a envoyé ses disciples devant lui, dans toutes les villes et tous les lieux où il devait venir lui-même. Le Seigneur suit ceux qui l’annoncent. La prédication a lieu d’abord ; et le Seigneur vient établir sa demeure dans nos âmes, quand les paroles de ceux qui nous exhortent l’ont devancé, et qu’ainsi la vérité a été reçue par notre esprit.
Lectio ix9e leçon
Hinc namque eísdem prædicatóribus Isaías dicit : Paráte viam Dómini, rectas fácite sémitas Dei nostri. Hinc fíliis Psalmísta ait : Iter fácite ei qui ascéndit super occásum. Super occásum namque Dóminus ascéndit ; quia unde in passióne occúbuit, inde maiórem suam glóriam resurgéndo manifestávit. Super occásum vidélicet ascéndit ; quia mortem, quam pértulit, resurgéndo calcávit. Ei ergo qui ascéndit super occásum, iter fácimus, cum nos eius glóriam vestris méntibus prædicámus, ut eas et ipse post véniens, per amóris sui præséntiam illústret.Voilà pourquoi Isaïe a dit aux mêmes prédicateurs : « Préparez la voie du Seigneur ; rendez droits les sentiers de notre Dieu » [98]. A son tour le Psalmiste dit aux enfants de Dieu : « Faites un chemin à celui qui monte au-dessus du couchant » [99]. Le Seigneur est en effet monté au-dessus du couchant ; car plus il s’est abaissé dans sa passion, plus il a manifesté sa gloire en sa résurrection. Il est vraiment monté au-dessus du couchant : car, en ressuscitant, il a foulé aux pieds la mort qu’il avait endurée [100]. Nous préparons donc le chemin à Celui qui est monté au-dessus du couchant quand nous vous prêchons sa gloire, afin que lui-même, venant ensuite, éclaire vos âmes par sa présence et son amour.

Dom Pius Parsch, Le bréviaire expliqué

Outre le propre du temps, le bréviaire renferme un propre des saints. Cette partie contient tous les textes propres des fêtes des saints. Et nous connaissons tous l’ampleur de cette section. En règle générale, on n’y trouve que la légende du saint et l’oraison propre ; quelques saints ont davantage de textes propres et enfin certains ont tout leur office propre ; les antiennes et les répons sont alors empruntés à la vie du saint en question, on y trouve des perles de la prière liturgique.

Mais ces offices particuliers sont rares, la plupart des fêtes de saints prennent leur textes au commun, Depuis la réforme de Pie X. la psalmodie est prise au psautier hebdomadaire. Comme le commun des saints occupe une grande place dans la récitation du bréviaire, nous allons dire quelques mots sur son contenu et sa signification.

Les saints sont répartis en plusieurs groupes, d’après leur état et leur sexe : les apôtres, les martyrs (avec trois subdivisions : un martyr, plusieurs martyrs, martyrs du temps pascal), les confesseurs pontifes, les abbés, les confesseurs (docteurs de l’Église), les vierges et les saintes femmes. On y ajoute la dédicace d’une église et le commun de la Sainte Vierge.

Le commun des apôtres est nettement marqué. Deux idées maîtresses reviennent constamment dans les textes : les apôtres sont les amis du Christ et des princes, les princes de l’Église. Un verset typique se répète souvent : « Vos amis ont été comblés d’honneur à nos yeux leur puissance a été considérablement affermie ». (Psaume 138 : c’est le motif pour lequel ce psaume est employé à l’introït et aux deuxièmes vêpres). Le psaume lui-même a peu de rapport avec les apôtres, ce verset repose même sur une erreur de traduction de l’original. Les antiennes des premières vêpres des apôtres parlent magnifiquement de l’amitié du Christ ; elles sont empruntées à l’évangile de la messe de la vigile : « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande, dit le Seigneur. » Outre leur dignité, le commun des apôtres expose aussi la tâche et les peines de leur ministère. Ils ont pour tâche de fonder et de répandre sur la terre le royaume du Christ. Ils sont donc les premiers missionnaires. De là ce verset typique du psaume 18 : « Leur voix a retenti par toute la terre et leur parole a pénétré jusqu’aux extrémités du monde ». Le psaume 18 portait autrefois le nom d’Apostolus, parce qu’il était volontiers chanté aux fêtes des apôtres. Saint Augustin déjà dit dans un sermon que « les apôtres semblables à d’autres cieux ont raconté la gloire de Dieu ». (« Les cieux racontent la gloire de Dieu », ainsi commence le psaume 18). Le capitule des vêpres et des laudes est aussi très caractéristique : « Mes frères, vous n’êtes plus des hôtes m des étrangers, mais vous êtes des concitoyens des saints et des membres de la maison de Dieu, édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, dont Jésus Christ est lui-même la pierre angulaire. » Dans l’édifice de l’Église le Christ est la pierre angulaire, mais les apôtres sont les fondations, nous sommes les pierres qui se posent dessus. Aussi les fêtes des apôtres ne sont-elles pas tant des fêtes de saints que bien plutôt des fêtes de rédemption, des fêtes de l’Ecclésia. La communauté d’amour avec le Christ exige aussi la communauté de souffrance ; les apôtres ont bu « le calice du Seigneur » ; ils ont subi le martyre. Les fêtes des apôtres devraient être pour nous de véritables grandes fêtes. L’hymne Exsultet orbis gaudiis est très belle ; enfin la leçon du premier nocturne sur les souffrances des apôtres est caractéristique (I Corinthiens, IV, 1-15).

[1] Jn. 15, 12.

[2] Jn. 15, 13.

[3] Jn. 15, 14.

[4] Matth. 5, 9.

[5] Par la patience, vous arriverez au salut éternel (Lesêtre). Par la patience aussi vous gagnerez à Dieu les âmes qui vous sont confiées. La patience chrétienne est un composé de force et de confiance en Dieu.

[6] Luc. 21, 19.

[7] C’est par la prédication des Apôtres que nous devons la grâce de faire partie de la sainte Église.

[8] On emploie ordinairement le pluriel au Commun des Apôtres, même lorsqu’on n’en fête qu’un seul, d’abord parce que c’est l’office des Apôtres saint Pierre et saint Paul qui a été transféré aux autres Apôtres, et ensuite parce que le chœur des Apôtres est tellement un que tous participent à la fête d’un seul.

[9] Ps. 18, 4.

[10] C’est-à-dire pour servir de témoignage et de preuve irrécusable du soin que Dieu a pris de leur faire annoncer la doctrine du salut, et de l’opiniâtreté avec laquelle ils l’ont refusée.

[11] Matth. 10, 17.

[12] On dit neuf Psaumes aux têtes des Saints, c’est-à-dire trois Psaumes par Nocturne, parce qu’ils sont devenus dignes de monter jusqu’à la hauteur des deux, où habitent les neuf chœurs des Anges ; Chaque Nocturne nous montre le Saint qu’on honore, sous un aspect différent. Au premier Nocturne on peut le contempler dans les idées de Dieu, admirer ses desseins sur lui. Au second il apparaît dans sa vie terrestre, c’est pourquoi les Leçons contiennent en abrégé son histoire. Au troisième Nocturne, nous exaltons l’état glorieux dans lequel il est entré ; nous lisons un Évangile sur le royaume de Dieu et nous finissons par un cantique d’actions de grâces :le Te Deum. Au premier Nocturne des Apôtres, le Ps, 18 montre la mission reçue par l’Apôtre ; le Ps. 33, les bénédictions assurées à ses travaux et à ses prières ; le Ps. 44, la victoire qui l’attend.

[13] Ps. 18, 4.

[14] Leur prière a été instante. Point de saint qui n’ait connu l’épreuve et n’ait dû recourir à Dieu par le cri du cœur.

[15] Ps. 33, 17.

[16] Princes de l’ordre spirituel qui ne laisseront pas que d’assujettir toute la terre à leur domination bienfaisante. (Lesêtre). Après leur mort les lois qu’ils ont données demeurent fermes et intactes quoique les démons s’efforcent de les renverser. (S. Chrysostome).

[17] En leur faisant prêcher l’Évangile, Dieu a mis toutes les nations sous l’obéissance des Apôtres et ceux-ci devant avoir des successeurs dans tous les temps, ils prêcheront le nom du Seigneur à toute génération.

[18] Ps. 44, 17.

[19] Ps. 18, 4.

[20] Ma conscience n’est point pure du fait que vous la louez. Pourquoi louez-vous ce que vous ne voyez pas ? Qu’il me loue, Celui qui voit ; qu’il me corrige aussi s’il voit là quelque chose qui offense ses yeux. (S. Augustin).

[21] Dans les ténèbres de ces choses humaines, c’est-à-dire des pensées d’autrui, si nous ne pouvons éviter les soupçons, nous devons du moins nous retenir d’avoir un avis ferme et définitif pour ne pas juger avant le temps, avant que vienne le Seigneur. (S. Augustin). Excuse l’intention, si tu ne peux excuser l’acte ; suppose l’ignorance, la surprise, la fragilité. (S. Bernard).

[22] Après avoir fortifié ses Apôtres pour le moment du combat, le Christ leur enseigne une tactique qui manifestera toute sa puissance, quand les envoyant dénués de tout au milieu des loups, il leur demande de n’opposer aux loups que la douceur de la brebis. Sa puissance apparaîtra en ceci que non seulement ils ne périront pas, mais qu’ils seront victorieux des loups en les transformant. (Ayons donc honte quand, à rencontre des préceptes du Sauveur qui est pasteur de brebis et non de loups, nous attaquons en loups nos ennemis).

[23] Matth. 10, 16.

[24] La force et la consolation des Apôtres vient de cette parole : C’est moi qui vous envoie. Vous aurez, leur dit le Sauveur, la prudence du serpent pour ne pas vous laisser prendre aux embûches, et la simplicité de la colombe, afin de ne jamais rendre le mal pour le mal. (S. Chrysostome). — Le serpent a fait valoir la beauté de l’arbre défendu, il faudra que vous fassiez valoir l’arbre de la croix. Vous devez imiter en quelque chose la prudence du serpent, mais en tout la simplicité de la colombe. (S. Hilaire).

[25] Jn. 12, 36.

[26] Qu’est-ce qui te distingue ? Si c’est ta foi, elle provient de l’appel divin. Tu n’as pas reçu seulement ceci ou cela, mais tout ce que tu as. (S. Chrysostome). On voit ici combien l’humilité des Apôtres était profonde et vraie.

[27] Destinés à la mort. Allusion aux souffrances et aux ignominies inséparables de la vie apostolique. (Bayle).

[28] Matth. 11, 29.

[29] Ceux qui aiment le Christ sont insensés aux yeux du monde. (S. Ambroise).

[30] Vous êtes sages dans le Christ, vous n’osez rendre publiquement témoignage à sa croix et ne supportez pour lui aucune persécution. Vous êtes forts, vous vivez dans la sécurité quant aux biens extérieurs. (S. Thomas d’Aquin). Les Apôtres souffraient ainsi, et, pourtant ils n’étaient point abandonnés ; car la divine providence proportionnait à leur égard l’abondance et la pauvreté autant qu’il leur était nécessaire pour l’exercice de la vertu.

[31] Nous travaillons, soit pour éviter d’être à charge soit pour donner l’exemple.

[32] C’est en nous annonçant l’Évangile que les Apôtres nous ont fait naître à Jésus-Christ, car l’homme vit en Jésus-Christ par la foi. (S. Thomas).

[33] Matth. 10, 18.

[34] Dans le premier Psaume du II* Nocturne on peut voir l’Apôtre soutenu par la grâce divine, parcourir le monde et soumettre les nations au vrai Dieu ; le 2e Psaume nous le montre rendant à ses frères le droit qu’ils avaient perdu à l’héritage du ciel ; et dans le 3e Psaume nous l’admirons surmontant tous les obstacles et triomphant des oppositions.

[35] Les princes du peuple chrétien sont les vrais enfants d’Abraham, car les Juifs et les Gentils convertis ne forment plus qu’un seul peuple. (S. Thomas).

[36] Ps. 46, 9.

[37] L’héritage que Dieu donne à ceux qui le craignent, c’est sa protection ici-bas, sa gloire au ciel.

[38] Ps. 60, 5.

[39] Ps. 63, 10 : Après avoir reçu le Saint-Esprit, les Apôtres comprirent le mystère de la Croix et des anéantissements de Notre-Seigneur ; tandis que les Juifs s’en scandalisaient.

[40] Ps. 44, 17.

[41] Job. 26, 13.

[42] I Cor. 12, 8.

[43] C’est-à-dire le Verbe.

[44] Ps. 32, 6.

[45] De la bouche du Verbe ; ce souffle Spiritus s’entend ici du Saint-Esprit.

[46] La vie des Apôtres a réalisé les promesses contenues dans les béatitudes.

[47] Matth. 5, 11.

[48] Luc. 6, 22.

[49] Act. 5, 29.

[50] Apoc 7, 1.

[51] Au troisième Nocturne on répète souvent : Allelúia ; c’est que le 3e Nocturne rappelle la 3e et heureuse période du genre humain, marquée par des grâces très abondantes, par la résurrection de N.-S. et des bienfaits que les Apôtres ont été les premiers à goûter. Nous voyons par le premier Ps. de ce Nocturne que la glorification des Saints au Ciel est proportionnée à leurs peines sur la terre : par le second Ps., la joie qu’ils doivent goûter en voyant leur œuvre accomplie ; par le troisième, la part qu’ils reçoivent à l’empire du Sauveur en récompense de leur éminente justice.

[52] Littéralement les cornes des justes, « ce qui signifie que les justes seront élevés en gloire » (Bx. Bellarmin) et redoutables aux ennemis de Dieu.

[53] Ps. 74, 10.

[54] Ps. 96, 12.

[55] Ps. 98, 8.

[56] Ps. 138, 17.

[57] Matth. 10, 24.

[58] Jn. 15, 12.

[59] Jn. 15, 13.

[60] Jn. 15, 14.

[61] Matth. 5, 9.

[62] En souffrant et en mourant pour Dieu, on garde son âme pour la vie éternelle, et on obtient le salut d’autres âmes encore. « La patience nous donne la possession de nos âmes ; dès que nous nous commandons de souffrir, nous devenons les maîtres absolus de nous-mêmes ». (Saint Grégoire). La patience est le grand instrument de la perfection chrétienne, puisque l’Homme-Dieu nous a sauvés par la patience, dont sa passion est la plénitude. (Abbé Bantain).

[63] Luc. 21, 19.

[64] C’est par la prédication des Apôtres que nous devons la grâce de faire partie de la sainte Église.

[65] On emploie ordinairement le pluriel au Commun des Apôtres, même lorsqu’on n’en fête qu’un seul, d’abord parce que c’est l’office des Apôtres saint Pierre et saint Paul qui a été transféré aux autres Apôtres, et ensuite parce que le chœur des Apôtres est tellement un que tous participent à la fête d’un seul.

[66] Ps. 63, 10.

[67] Les secondes Vêpres ont des Ant. propres pour donner plus de solennité aux fêtes des Apôtres et parce qu’ils se rapprochent davantage de Jésus-Christ dont les fêtes sont enrichies d’un grand nombre d’Antiennes. De plus les Ant. signifient la charité, or cette vertu brillait dans les Apôtres plus que dans les autres Saints : « La charité nous presse »(2 Cor. 5, 14), disait saint Paul.

[68] Ps. 109, 4.

[69] Ps. 112, 8.

[70] Ps. 115, 16

[71] C’est du milieu de tribulations sans nombre que les Apôtres ont jeté dans les sillons de la Judée et de la gentilité le grain de la prédication évangélique. — Et nous, en cette vie qui est pleine de larmes, que sèmerons- nous ? De bonnes œuvres et sans relâche, car au temps voulu, nous moissonnerons sans fatigue. (S. Augustin).

[72] Ici-bas l’on sème dans les larmes, pour moissonner au Ciel dans l’allégresse.

[73] Ps. 125, 6.

[74] Ps. 138, 17.

[75] C’est par la prédication des Apôtres que nous devons la grâce de faire partie de la sainte Église.

[76] On emploie ordinairement le pluriel au Commun des Apôtres, même lorsqu’on n’en fête qu’un seul, d’abord parce que c’est l’office des Apôtres saint Pierre et saint Paul qui a été transféré aux autres Apôtres, et ensuite parce que le chœur des Apôtres est tellement un que tous participent à la fête d’un seul.

[77] Ps. 63, 10.

[78] Ps. 86, 1.

[79] Apoc. 21, 12.

[80] Matth. 19, 28.

[81] Matth. 24, 31.

[82] Homélie 17 pour la fête de St Benoît Biscop, abbé de Wearmouth (628-690), fondateur de la vie bénédictine et liturgique en Angleterre, fêté le 12 janvier.

[83] I cor. 6, 3.

[84] C’est-à-dire que la lumière de la foi lui montra des visions célestes. Les cieux ouverts n’indiquent pas que le firmament se divisa, mais que des mystères célestes se dévoilèrent à la foi du prophète. (S. Jérôme).

[85] Les visions de Dieu, des visions ayant pour objet Dieu ou les choses célestes. (Bayle).

[86] La main du Seigneur signifie ici l’action, la force, l’énergie de l’Esprit-Saint, dit Théodoret.

[87] On croit que ce vent désignait Nabuchodonosor qui devait venir du côté du Nord dans la Judée pour la dévaster. Saint Jérôme y voit une prédiction de la venue du Messie, qui embrase les justes du feu de son amour, éprouve les saints comme l’or dans la fournaise et terrifie les impies par celui de sa colère.

[88] Manifestation sous trois symboles de la gloire de Dieu s’inclinant vers l’humanité, et allusion prophétique à la venue du Messie.

[89] La ressemblance de quatre animaux. Le prophète ne nous donne pas ces animaux pour réels, mais il use de ces images selon la coutume des Orientaux. Cette ressemblance, d’animaux représentait suivant les uns des Chérubins, suivant d’autres ils sont l’emblème des quatre Évangélistes. Ce sont non pas des animaux au sens où nous entendons ce mot aujourd’hui ; mais des êtres vivants d’une apparence si complexe que le prophète n’ose définir leur nature. Ce qui les caractérise, c’est qu’ils sont dirigés par un seul Esprit. (Bayle).

[90] Quatre faces, quatre aspects ou apparences ou bien selon M. Reuss un visage (Bayle) tourné vers chacun des quatre points cardinaux, pour marquer qu’ils ont l’univers entier en vue et sont prêts à se diriger vers les parties du monde où les enverra le Seigneur.

[91] Le bœuf est l’emblème de la fermeté et de la constance ; l’homme celui de l’humanité et de la bonté ; le lion celui de la générosité et de la force ! l’aigle celui de la vigueur et de la sublimité. (D’après Bochart). On rapporte à saint Matthieu la ressemblance de l’homme parce qu’il nous a laissé la généalogie de Notre-Seigneur, à saint Marc celle du lion parce qu’il raconte la prédication de saint Jean-Baptiste dans le désert ; celle du veau à saint Luc parce que son Évangile commence par parler du sacerdoce de Zacharie, prêtre et sacrificateur, enfin celle de l’aigle à saint Jean dont le regard semble avoir pénétré les cieux pour décrire la génération éternelle du Verbe. On peut trouver d’intéressantes explications de cet obscur passage d’Ézéchiel dans le commentaire de saint Jérôme sur ce Prophète.

[92] Leurs faces et leurs ailes s’étendaient vers le haut, car les saints Évangélistes avaient sans cesse l’âme élevée vers le ciel ; leurs ailes se joignaient, car la charité envers le prochain atteignait en eux son plein développement ; de deux ailes ils se couvraient, car le recueillement, la modestie, la parfaite possession de soi sont des caractères de la sainteté.

[93] Ézech. 1, 6.

[94] Jn. 10, 14.

[95] Jn. 13, 18.

[96] Ézech. 1, 6.

[97] Ézech. 1, 6.

[98] Is. 40, 3.

[99] Ps 67, 5.

[100] La passion du Christ peut être comparée au couchant parce que la gloire de cet astre divin y a comme disparu et la mort du Sauveur également puisqu’elle l’a couché inanimé dans le tombeau.