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20/12 Vigile de St Thomas, apôtre

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Sommaire

  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Leçons des Matines  
  La Messe  

Vigile supprimée en 1955.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Les fêtes de tous les apôtres, excepté celles qui se présentent durant le temps pascal, ont l’honneur du jeûne le jour précédent, lequel se termine par la veillée et par la messe offerte au lever de l’aurore du jour de la fête.

La messe vigiliale de saint Thomas est celle du Commun de toutes les vigiles des apôtres.

L’antienne de l’introït est tirée du psaume 51 et traduit l’attente du peuple fidèle espérant que, par l’intercession des saints Apôtres, lesquels ont annoncé au monde le nom du Sauveur, ce saint Nom, imprimé d’une manière indélébile dans l’âme des baptisés, sera effectivement pour eux un gage d’éternelle prédestination. « Je serai comme un olivier verdoyant dans la maison de Dieu. Je me confierai dans la miséricorde de mon Dieu. Seigneur, je louerai votre nom qui est bon en présence de vos saints. »

Dans la collecte, nous supplions le Seigneur en ces termes : « Accordez-nous, ô Dieu tout-puissant, que la vénérable solennité de votre bienheureux apôtre Thomas que nous devançons en veillant, augmente notre piété et rende aussi plus proche notre salut. »

La lecture est la même que celle de la pannuchis de saint André, durant la nuit qui précède le 30 novembre.

Le répons vient ensuite. Il est tiré du psaume matutinal 91, mais les versets ont été intervertis et il n’y a pas, dès lors, de lien entre eux : « Le juste fleurira comme le palmier, et il croîtra dans la maison du Seigneur comme le cèdre. » — C’est la pérennité assurée par le Saint-Esprit à l’œuvre des apôtres. — « Pour célébrer de bon matin votre miséricorde, et votre fidélité durant la nuit. » — Ceci est l’office des fidèles, et exprime le sens de la présente synaxe nocturne.

La lecture évangélique est tirée du dernier discours de Jésus à la Cène, rapporté par saint Jean (14, 12-16). Les apôtres ont été choisis et tirés du milieu du monde par une particulière dilection de Jésus et sans mérite précédent de leur part. Jésus n’a pas eu de secrets pour eux, puisqu’il leur a transmis tout ce qu’il sait comme Verbe du Père, incarné pour nous. Il est sur le point de leur donner la preuve suprême de l’amour qui consiste dans le sacrifice jusqu’à la mort ; mais tout ce trésor de grâces et de bonté ne doit pas se terminer dans la personne des apôtres. L’œuvre que Jésus entend fonder doit durer jusqu’à la fin du monde ; et c’est pourquoi les apôtres, et leurs successeurs à leur tour, doivent, moyennant la prédication, l’amour et le sacrifice, perpétuer cette page sublime de l’Évangile, en continuant dans leur personne la vie de Jésus sauveur du monde.

Le verset de l’offertoire est semblable à celui de la vigile de saint André.

La collecte sur les oblations est vraiment grandiose et solennelle. Cette solennité ne doit pas nous étonner, puisque si, dans le rite actuel, les messes de vigiles ne représentent rien de plus qu’une simple préparation, le jour précédant quelque grande fête, — comparable aux avant-fêtes grecques, — pour les anciens au contraire le Sacrifice offert après la veillée, au lever de l’aurore du jour festif, participait à la solennité de celui-ci. A l’origine c’était même la messe festive propre et véritable, puisqu’il était de règle que la pannuchis entraînât, à Rome, l’absence d’une seconde messe stationnale. Ainsi s’explique-t-on que, dans l’Antiphonaire grégorien, les messes vigiliales soient plus belles, plus riches et plus grandioses que celles des jours de fête elles-mêmes. Voici le texte de la collecte : « Seigneur, tandis que nous vous offrons aujourd’hui les sacrés mystères, tout pénétrés de dévotion pour la sublime dignité de l’Apostolat, accordez à votre peuple, par les prières de votre disciple Thomas de la fête duquel nous prévenons l’aube, de pouvoir toujours jouir de l’insigne grâce de vous exposer ses désirs dans la sainte assemblée, et d’en recevoir le fruit. »

Le verset pour la communion est tiré du psaume 20. « Une grande gloire lui est venue de votre salut, puisque vous l’avez orné de gloire et de splendeur. » — Voici la source de la grâce et de la gloire des saints : in Salutari tuo, le Christ, c’est-à-dire le Sauveur. L’honneur qu’on rend à la mémoire des saints se rapporte donc à Celui qui les fit tels ; c’est ainsi que dans la beauté des astres on loue la magnificence du Créateur.

La prière eucharistique est la suivante ; « Soyez apaisé, Seigneur, par les prières de votre saint apôtre Thomas ; accordez-nous le pardon de nos fautes et ce désirable remède de vie éternelle qui guérit toutes les infirmités de la vie présente. »

L’Église célèbre avec la plus grande solennité les fêtes des saints apôtres parce que ceux-ci sont les colonnes fondamentales de tout l’édifice de notre foi. Le Seigneur, pour accroître leur prestige et augmenter la dévotion envers eux, leur accorda jadis un pouvoir étendu sur les maladies, sur les dénions, sur les forces de la nature, afin que tous ces miracles consolidassent dans les cœurs des fidèles la parole évangélique prêchée par eux. Mais la puissance divine ne manque pas dans le cours des siècles ; les fidèles pourront donc expérimenter toute l’efficacité de l’intercession des saints apôtres chaque fois qu’ils s’adressent à eux avec foi. Parmi les diverses dévotions de la piété catholique envers les saints, celle qui a pour objet les apôtres doit certes occuper la première place, parce que, comme l’observe fort bien saint Thomas d’Aquin, ils ont reçu primitias Spiritus.

Leçons des Matines

De Vigilia S. Thomæ Apostoli nihil fit in Officio.On ne fait rien au bréviaire de la Vigile de St Thomas Apôtre.

Nous donnons ici les 3 leçons du Commun de la Vigile des Apôtres :

Lecture du saint Évangile selon saint Jean.
En ce temps-là : En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres. Et le reste.

Homélie de saint Grégoire, Pape.

Première leçon. Toutes les paroles du divin Maître renferment des préceptes, pourquoi donc dit-il de la charité, comme d’un commandement unique : « C’est mon commandement que vous vous aimiez les uns les autre » ? Pourquoi ? Sinon parce que tout commandement se rapporte à l’amour, et que touts les préceptes n’en font qu’un, n’ayant tous pour fondement que la seule charité. De même, en effet, que les nombreux rameaux d’un arbre proviennent d’une seule racine, ainsi toutes les vertus procèdent de la seule charité. Le rameau de la bonne œuvre n’a de vie et de verdeur que s’il demeure uni à la racine de la charité.

Deuxième leçon. Il y a donc plusieurs préceptes du Seigneur et il n’y en a qu’un ; il y en a plusieurs, quant à la diversité des actes commandés ; il n’y en a qu’un quant à la racine, qui est la charité. Comment il faut pratiquer cette charité, notre Seigneur nous le fait entendre en nous ordonnant, presque à chaque page de ses saintes Écritures, d’aimer nos amis en Lui et nos ennemis pour Lui. Celui-là, en effet a vraiment la charité qui aime son ami en Dieu et son ennemi pour Dieu. Il s’en rencontre plusieurs qui aiment leurs proches ; mais d’une affection toute naturelle, affection néanmoins que la loi de Dieu ne condamne point. Mais il y a une différence entre ce qu’on accorde spontanément à la nature et ce que l’on fait par amour de l’obéissance due aux divins préceptes du Seigneur.

Troisième leçon. Ceux dont nous parlons aiment certainement leur prochain et toutefois ils n’obtiennent pas les sublimes récompenses promises à la charité, parce que leur amour n’a rien de spirituel : ce n’est qu’un amour charnel. Aussi le Seigneur après avoir dit : « C’est mon commandement que vous vous aimiez les uns les autres » ajoute aussitôt : « comme je vous ai aimés ». Ce qui revient à dire : aimez par le motif même qui m’a porté à vous aimer. Il faut en ceci, mes bien-aimés frères, observer attentivement que l’antique ennemi du genre humain, quand il attire notre âme à l’amour des choses temporelles, se sert contre nous de ce qu’il y a de plus faible parmi les créatures et s’efforce de nous ravir le bien même que nous aimons.

La Messe

ante 1955
avant 1955
die 20 decembris
le 20 décembre
In Vigilia S. Thomæ
Vigile de St Thomas
Apostoli
Apôtre
Ant. ad Introitum. Ps. 51, 10 et 11.Introït
Ego autem, sicut olíva fructífera in domo Dómini, sperávi in misericórdia Dei mei : et exspectábo nomen tuum, quóniam bonum est ante conspéctum sanctórum tuorum.Moi, je suis comme un olivier fertile dans la maison de Dieu, j’espère en la miséricorde de Dieu ; et j’attendrai votre nom, car il est secourable en présence de vos fidèles.
Ps. Ibid., 3.
Quid gloriáris in malítia : qui potens es in iniquitáte ?Pourquoi te glorifies-tu dans le mal, toi qui es vaillant, à commettre l’iniquité ?
V/.Glória Patri.
Non dicitur Glória in excélsis.On ne dit pas le Glória in excélsis.
Oratio.Collecte
Da, quǽsumus, omnípotens Deus : ut beáti Thomæ Apóstoli tui, quam prævenímus, veneránda sollémnitas, et devotiónem nobis áugeat et salútem. Per Dóminum.Accordez-nous, nous vous en prions, ô Dieu tout-puissant, que la solennité vénérable du bienheureux Thomas, votre Apôtre, que nous anticipons, augmente en nous la dévotion et assure notre salut.
Et fit Commemoratio Feriæ.Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent.
Léctio libri Sapiéntiæ.Lecture du Livre de la Sagesse.
Eccli. 44, 25-27 ; 45, 2-4 et 6-9.
Benedíctio Dómini super caput iusti. Ideo dedit illi Dóminus hereditátem, et divísit illi partem in tríbubus duódecim : et invénit grátiam in conspéctu omnis carnis. Et magnificávit eum in timóre inimicórum, et in verbis suis monstra placávit. Glorificávit illum in conspéctu regum, et iussit illi coram pópulo suo, et osténdit illi glóriam suam. In fide et lenitáte ipsíus sanctum fecit illum, et elégit eum ex omni carne. Et dedit illi coram præcépta, et legem vitæ et disciplínæ, et excélsum fecit illum. Státuit ei testaméntum ætérnum, et circumcínxit eum zona iustítiæ : et índuit eum Dóminus corónam glóriæ.La bénédiction du Seigneur repose sur la tête du juste. C’est pourquoi il lui donna le pays en héritage ; il le partagea entre les douze tribus. Ce juste trouva grâce auprès de toute chair. Le Seigneur l’a rendu grand et redoutable à ses ennemis ; par ses paroles il a fait cesser les prodiges. Il l’a glorifié devant les rois, il lui a donné ses commandements devant son peuple, il lui a fait voir sa gloire. Il l’a sanctifié dans sa foi et dans sa douceur. Il l’a choisi entre tous les mortels. Il lui a donné ses préceptes face à face, et la loi de la vie et de la science. Il l’a élevé. Il a fait avec lui une alliance éternelle, il l’a ceint d’une ceinture de justice et il l’a couvert de la couronne de la gloire.
Graduale. Ps. 91, 13 et 14.Graduel
Iustus ut palma florébit : sicut cedrus Líbani multiplicábitur in domo Dómini.Le juste fleurira comme le palmier et il se multipliera comme le cèdre du Liban dans la maison du Seigneur.
V/. Ibid., 3. Ad annuntiándum mane misericórdiam tuam, et veritátem tuam per noctem.V/. Pour annoncer le matin votre miséricorde et votre vérité durant la nuit.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Ioánnem.Lecture du Saint Evangile selon saint Jean.
Ioann. 15. 12-16.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Hoc est præcéptum meum, ut diligátis ínvicem, sicut diléxi vos. Maiórem hac dilectiónem nemo habet, ut ánimam suam ponat quis pro amícis suis. Vos amíci mei estis, si fecéritis quæ ego præcípio vobis. Iam non dicam vos servos : quia servus nescit, quid fáciat dóminus eius. Vos autem dixi amícos : quia ómnia, quæcúmque audivi a Patre meo, nota feci vobis. Non vos me elegístis : sed ego elégi vos, et posui vos, ut eátis, et fructum afferátis : et fructus vester maneat : ut, quodcúmque petiéritis Patrem in nómine meo, det vobis.En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. Personne ne peut avoir un plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appellerai plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis, et je vous ai établis afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure ; afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.
Ant. ad Offertorium. Ps. 8, 6-7.Offertoire
Glória et honore coronásti eum : et constituísti eum super ópera mánuum tuárum, Dómine.Vous l’avez couronné de gloire et d’honneur et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains.
Secreta.Secrète
Apostólici reveréntia cúlminis offeréntes tibi sacra mystéria, Dómine, quǽsumus : ut beáti Thomæ Apóstoli tui suffrágiis, cuius natalícia prævenímus ; plebs tua semper et sua vota deprómat, et desideráta percípiat. Per Dóminum nostrum.En vous offrant, Seigneur, ces saints mystères, pour révérer la dignité apostolique, nous vous demandons que, par les suffrages de votre bienheureux Apôtre Thomas dont nous préparons la fête, votre peuple puisse toujours vous exposer ses vœux et en obtenir l’accomplissement.
Et fit Commemoratio Feriæ.Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent.
Præfatio communis. Préface Commune .
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu.Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent .
Ant. ad Communionem. Ps. 20, 6.Communion
Magna est glória eius in salutári tuo : glóriam et magnum decórem impónes super eum, Dómine.Grande est sa gloire, grâce à votre salut : vous le couvrirez de gloire et d’un honneur immense.
Postcommunio.Postcommunion
Sancti Apóstoli tui Thomæ, quǽsumus. Dómine, supplicatióne placátus : et veniam nobis tríbue, et remédia sempitérna concéde. Per Dóminum.Nous vous supplions, Seigneur, qu’apaisé par les supplications de votre saint Apôtre Thomas, vous nous accordiez le pardon et le salut éternel.
Et fit Commemoratio Feriæ.Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent.