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25/07 St Jacques, apôtre

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Avant 1960: Aux 1ères Vêpres.  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique  
  Benoît XVI, catéchèses (17 juin 2009)  

En la fête de Saint Jacques, frère de l’Apôtre et Évangéliste saint Jean, l’Église commémore aussi saint Christophe.

« La fête de saint Jacques, fils de Zébédée, apparaît d’abord au 27 décembre où, dès la seconde moitié du 4e siècle, elle était célébrée conjointement avec celle de son frère Jean, selon le martyrologe de Nicomédie. A Jérusalem, au Ve siècle, Jacques et Jean étaient commémorés le 29 décembre. On trouve à nouveau leur fête au 27 décembre dans les livres gallicans du 7e siècle [1]. C’est dans les mêmes jours qu’elle continue à être célébrée par l’Église arménienne. Comme les Actes des Apôtres rapportent que Jacques fut décapité à la veille de la Pâque (Act. 12,2-3), l’Église copte célèbre son martyre le 12 avril, tandis que les Églises de rite byzantin le font le 30 avril [2] et l’Église syrienne d’Antioche le 7 mai.

En Occident, dès le VIIIe siècle, la fête de saint Jacques est fixée au 25 juillet, aussi bien dans les calendriers que dans les sacramentaires gélasiano-francs. C’est la date qui est donnée dans la liste des fêtes des Apôtres qui se trouve en tête du martyrologe hiéronymien. On remarquera donc que la fête du 25 juillet est antérieure à l’instauration du culte de saint Jacques à Compostelle, la découverte du tombeau qui lui est attribué ne remontant pas au-delà de 830. Comme les autres fêtes d’Apôtres, celle de saint Jacques a dû pénétrer à Rome dans le cours du Xe siècle. Au XIe siècle, le sacramentaire de Saint-Pierre reproduit le formulaire des Gélasiens du VIIIe siècle, largement diffusé par les sacramentaires des IXe et Xe siècles. Au XIIe siècle, la fête est attestée à Rome par la quasi totalité des documents. Son absence ne peut s’expliquer dans l’antiphonaire de Saint-Pierre que par le fait que toutes les pièces chantées sont prises au Commun des Apôtres » [3].

Double depuis 1298, la fête fut élevée au rang de double de IInde classe après la réforme de St Pie V seulement.

Textes de la Messe

die 25 Iulii
le 25 juillet
SANCTI IACOBI
SAINT JACQUES
Apostoli
Apôtre
II classis (ante CR 1960 : duplex II classis)
IIème classe (avant 1960 : double de IIème classe)
Ant. ad Introitum. Ps. 138, 17.Introït
Mihi autem nimis honoráti sunt amíci tui, Deus : nimis confortátus est principátus eórum.Selon moi, vos amis ont été plus qu’honorés, ô Dieu : leur dignité de princes de l’Église a été puissamment établie.
Ps. ibid., 1-2.
Dómine, probásti me et cognovísti me : tu cognovísti sessiónem meam et resurrectiónem meam.Seigneur, vous m’avez éprouvé et vous m’avez connu : vous avez connu mon entrée dans le repos et ma résurrection future.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Esto, Dómine, plebi tuæ sanctificátor et custos : ut, Apóstoli tui Iacóbi muníta præsídiis, et conversatióne tibi pláceat, et secúra mente desérviat. Per Dóminum nostrum.Seigneur, soyez le sanctificateur de votre peuple et son gardien : afin qu’aidé par l’assistance de votre Apôtre Jacques, il mène une vie qui vous soit agréable et vous serve avec tranquillité et confiance.
Et fit commemoratio S. Christophori Mart. :Et on fait mémoire de S. Christophe, Martyre :
Oratio.Collecte
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui beáti Christóphori Mártyris tui natalíta cólimus, intercessióne eius in tui nóminis amóre roborémur. Per Dóminum.Faites, nous vous en prions, Dieu tout-puissant, que par l’intercession du bienheureux Christophore, votre Martyr dont nous célébrons la naissance au ciel, nous obtenions d’être fortifiés dans l’amour de votre nom.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Corinthios.Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Corinthiens.
1. Cor. 4. 9-15.
Fratres : Puto, quod Deus nos Apóstolos novíssimos osténdit, tamquam morti destinátos : quia spectáculum facti sumus mundo et Angelis et homínibus. Nos stulti propter Christum, vos autem prudéntes in Christo : nos infírmi, vos autem fortes : vos nóbiles, nos autem ignóbiles. Usque in hanc horam et esurímus, et sitímus, et nudi sumus, et cólaphis c.dimur, et instábiles sumus, et laborámus operántes mánibus nostris : maledícimur, et benedícimus : persecutiónem pátimur, et sustinémus : blasphemámur, et obsecrámus : tamquam purgaménta huius mundi facti sumus, ómnium peripséma usque adhuc. Non ut confúndam vos, hæc scribo, sed ut fílios meos caríssimos móneo. Nam si decem mília pædagogórum habeátis in Christo : sed non multos patres. Nam in Christo Iesu per Evangélium ego vos génui.Mes Frères : il me semble que Dieu nous ait fait paraître, nous les Apôtres, comme les derniers des hommes, comme des condamnés à mort, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous, nous sommes insensés à cause du Christ, et vous, vous êtes sages en Jésus-Christ ; nous, nous sommes faibles, et vous, vous êtes forts ; vous, vous êtes en honneur, et nous dans le mépris ! A cette heure encore, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes meurtris de coups, nous n’avons ni feu ni lieu, et nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; maudits, nous bénissons ; persécutés, nous le supportons ; calomniés, nous supplions ; nous sommes jusqu’à présent comme des balayures du monde, le rebut des hommes. Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. Car, eussiez-vous dix mille maîtres dans le Christ, vous n’avez pas cependant plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par l’Évangile.
Graduale. Ps. 44, 17-18.Graduel
Constítues eos príncipes super omnem terram : mémores erunt nóminis tui. Dómine.Vous les établirez princes sur toute la terre ; ils se souviendront de votre nom, de génération en génération, Seigneur.
V/. Pro pátribus tuis nati sunt tibi fílii : proptérea pópuli confítebúntur tibi.V/. A la place de vos pères, des fils vous sont nés, c’est pourquoi les peuples vous loueront.
Allelúia, allelúia. V/. Ioann. 15, 16. Ego vos elégi de mundo, ut eátis et fructum afferátis : et fructus vester maneat. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. C’est moi qui vous ai choisis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum.Suite du Saint Évangile selon saint Mathieu.
Matth. 20, 20-23.
In illo témpore : Accessit ad Iesum mater filiórum Zebedǽi cum fíliis suis, adórans et petens áliquid ab eo. Qui dixit ei : Quid vis ? Ait illi : Dic, ut sédeant hi duo fílii mei, unus ad déxteram tuam et unus ad sinístram in regno tuo. Respóndens autem Iesus, dixit : Néscitis, quid petátis. Potéstis bíbere cálicem, quem ego bibitúrus sum ? Dicunt ei : Póssumus. Ait illis : Cálicem quidem meum bibétis : sédere autem ad déxteram meam vel sinístram, non est meum dare vobis, sed quibus parátum est a Patre meo.En ce temps-là : la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande ; Il lui dit : "Que voulez-vous ?" Elle lui dit : "Ordonnez que mes deux fils, que voici, siègent l’un à votre droite, l’autre à votre gauche, dans votre royaume." Jésus répondit : "Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire le calice que, moi, je dois boire ? — Nous le pouvons," lui dirent-ils. Il leur dit : "Vous boirez, en effet, mon calice ; quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder ; c’est pour ceux pour qui mon Père l’a préparé."
Credo
Ant. ad Offertorium. Ps. 18, 5.Offertoire
In omnem terram exívit sonus eórum : et in fines orbis terræ verba eórum.Leur bruit s’est répandu dans toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde
SecretaSecrète
Oblatiónes pópuli tui, quǽsumus, Dómine, beáti Iacóbi Apóstoli pássio beáta concíliet : et, quæ nostris non aptæ sunt méritis, fiant tibi plácitæ eius deprecatióne. Per Dóminum.Que la passion du bienheureux Jacques votre Apôtre, nous vous en prions, Seigneur, vous fasse agréer les oblations de votre peuple : quoique nos mérites ne les rendent pas dignes de vous, qu’elles vous plaisent en raison de sa prière.
Pro S. ChristophoroPour S. Christophe
SecretaSecrète
Munéribus nostris, quǽsumus, Dómine, precibúsque suscéptis : et cæléstibus nos munda mystériis, et cleménter exáudi. Per Dóminum nostrum.Ayant accueilli nos dons et nos prières, nous vous en supplions, Seigneur, purifiez-nous par ces célestes mystères, et exaucez-nous dans votre clémence.
Præfatio de Apostolis. Préface des Apôtres .
Ant. ad Communionem. Matth. 19, 28.Communion
Vos, qui secúti estis me, sedébitis super sedes, iudicántes duódecim tribus Israël.Vous qui m’avez suivi, vous siégerez sur des trônes et vous jugerez les douze tribus d’Israël.
PostcommunioPostcommunion
Beáti Apóstoli tui Iacóbi, quǽsumus, Dómine, intercessióne nos ádiuva : pro cuius festivitáte percépimus tua sancta lætántes. Per Dóminum nostrum.Aidez-nous, nous vous en prions, Seigneur, par l’intercession du bienheureux Jacques, votre Apôtre : en sa fête, nous avons reçu avec joie vos saints mystères.
Pro S. ChristophoroPour S. Christophe
PostcommunioPostcommunion
Da, quǽsumus, Dómine, Deus noster : ut, sicut tuórum commemoratióne Sanctórum temporáli gratulámur offício ; ita perpétuo lætámur aspéctu. Per Dóminum nostrum.Faites, s’il vous plaît, Seigneur notre Dieu, que comme nous nous réjouissons d’honorer dans le temps, en cet office, la mémoire de vos Saints, nous puissions aussi nous réjouir de les voir dans l’éternité.
In missis votivis omnia dicuntur ut supra, sed post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, diciturAux messes votives, tout est dit comme ci-dessus, mais après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit :
Tractus. Ps. 20, 3-4.
Desidérium ánimæ eius tribuísti ei : et voluntáte labiórum eius non fraudásti eum.Vous lui avez accordé le désir de son cœur, et vous ne l’avez point frustré de la demande de ses lèvres.
V/. Quóniam prævenísti eum in benedictiónibus dulcédinis.V/. Car vous l’avez prévenu des plus douces bénédictions.
V/. Posuísti in cápite eius corónam de lápide pretióso.V/. Vous avez mis sur sa tête une couronne de pierres précieuses.
Tempore autem Paschali Missa Protexísti, de Communi Martyrum 1 loco, cum orationibus, Epistola et Evangelio ut supra ; sed post Epistolam dicitur :Au Temps pascal, on dit la Messe Protexísti, du Commun d’un Martyr I, avec les oraisons, l’Épître et l’Évangile ci-dessus ; mais après l’Épître, on dit :
Allelúia, allelúia. V/. Ioann. 15, 16. Ego vos elégi de mundo, ut eátis et fructum afferátis : et fructus vester maneat.Allelúia, allelúia. V/. C’est moi qui vous ai choisis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure.
Allelúia. V/. Ps. 88, 6. Confitebúntur cæli mirabília tua, Dómine : étenim veritátem tuam in ecclésia sanctórum. Allelúia.Allelúia. V/. Les cieux publieront vos merveilles, Seigneur, et votre vérité dans l’assemblée des saints. Alléluia.

Office

Avant 1960: Aux 1ères Vêpres.

Voir au Commun avec l’oraison suivante :

V/. In omnem terram exívit sonus eórum. V/. Leur bruit s’est répandu dans toute la terre [4].
R/. Et in fines orbis terræ verba eórum. R/. Et leurs paroles jusqu’aux confins du globe de la terre.
Ad Magnificat Ant. Tradent enim vos * in concíliis, et in synagógis suis flagellábunt vos, et ante reges et præsides ducémini propter me in testimónium illis, et Géntibus. Ant. au Magnificat Ils vous feront comparaître * dans leurs assemblées et vous flagelleront dans leurs synagogues et vous serez conduits à cause de moi devant les gouverneurs et les rois, en témoignage [5] pour eux et pour les nations [6].
Magnificat
Oratio.Prière.
Esto, Dómine, plebi tuæ sanctificátor et custos : ut, Apóstoli tui Iacóbi muníta præsídiis, et conversatióne tibi pláceat, et secúra mente desérviat. Per Dóminum nostrum.Seigneur, soyez le sanctificateur de votre peuple et son gardien : afin qu’aidé par l’assistance de votre Apôtre Jacques, il mène une vie qui vous soit agréable et vous serve avec tranquillité et confiance.

A Matines.

Invitatorium Invitatoire
Regem Apostolórum Dóminum, * Veníte, adorémus.Le Seigneur, Roi des Apôtres, * Venez, adorons.
Psaume 94 (Invitatoire)
Hymnus Hymne
Ætérna Christi múnera,
Apostolórum glóriam,
Palmas et hymnos débitos
Lætis canámus méntibus.
Chantons avec des cœurs joyeux
les bienfaits éternels du Christ,
la gloire des Apôtres,
palmes et hymnes mérités.
Ecclesiárum Príncipes,
Belli triumpháles duces,
Cæléstis aulæ mílites,
Et vera mundi lúmina.
Ils sont les princes de l’Église,
victorieux chefs de ses combats,
les soldats de la cour céleste,
et la vraie lumière du monde.
Devóta Sanctórum fides,
Invícta spes credéntium,
Perfécta Christi cáritas
Mundi tyránnum cónterit.
La foi généreuse des Saints,
l’invincible espérance de ceux qui croient,
la parfaite charité du Christ,
voilà ce qui écrase le tyran du monde.
In his Patérna glória,
In his triúmphat Fílius,
In his volúntas Spíritus,
Cælum replétur gáudio.
En eux triomphe la gloire du Père,
en eux triomphe le Fils,
en eux triomphe la volonté de l’Esprit,
le ciel est rempli de joie.
Patri, simúlque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus,
Sicut fuit, sit iúgiter
Sæclum per omne glória.
Amen.
Gloire au Père, ainsi qu’au Fils,
gloire à vous, Saint-Esprit,
comme il fut toujours, comme maintenant
et à jamais dans tous les siècles.
Amen.
In I NocturnoAu 1er Nocturne [7]
Ant. 1 In omnem terram * exívit sonus eórum, et in fines orbis terræ verba eórum.Ant. 1 Dans toute la terre, * leur bruit s’est répandu, et leurs paroles jusqu’aux confins du globe de la terre [8].
Psaume 18
Ant. 2 Clamavérunt iusti, * et Dóminus exaudívit eos.Ant. 2 Les justes ont crié [9], * et le Seigneur les a exaucés [10].
Psaume 33
Ant. 3 Constítues eos * príncipes super omnem terram : mémores erunt nóminis tui, Dómine.Ant. 3 Vous les établirez * princes [11] sur toute la terre ; ils se souviendront de votre nom Seigneur [12], dans toute la suite des générations [13].
Psaume 44
V/. In omnem terram exívit sonus eórum.V/. Leur bruit s’est répandu dans toute la terre [14].
R/. Et in fines orbis terræ verba eórum.R/. Et leurs paroles jusqu’aux confins du globe de la terre.
Lectio i1ère leçon
De Epístola prima beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios.De la première Épître de saint Paul Apôtre aux Corinthiens.
Cap. 4, 1-5.
Sic nos exístimet homo ut minístros Christi, et dispensatóres mysteriórum Dei. Hic iam quǽritur inter dispensatóres, ut fidélis quis inveniátur. Mihi autem pro mínimo est ut a vobis iúdicer, aut ab humáno die : sed neque meípsum iúdico. Nihil enim mihi cónscius sum : sed non in hoc iustificátus sum : qui autem iúdicat me, Dóminus est. Itaque nolíte ante tempus iudicáre, quoadúsque véniat Dóminus : qui et illuminábit abscóndita tenebrárum, et manifestábit consília córdium ; et tunc laus erit unicuíque a Deo.Que les hommes nous regardent comme ministres du Christ, et dispensateur des mystères de Dieu. Or ce qu’on demande dans les dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle. Pour moi, je me mets fort peu en peine d’être jugé par vous ou par un tribunal humain [15] ; bien plus, je ne me juge pas moi-même. A la vérité, ma conscience ne me reproche rien, mais je ne suis pas pour cela justifié ; celui qui me juge, c’est le Seigneur. C’est pourquoi, ne jugez pas avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui éclairera ce qui est caché dans les ténèbres [16], et manifestera les pensées secrètes des cœurs ; et alors chacun recevra de Dieu sa louange.
R/. Ecce ego mitto vos sicut oves in médio lupórum, dicit Dóminus : * Estóte ergo prudéntes sicut serpéntes, et símplices sicut colúmbæ.R/. Voici que je vous envoie comme des brebis [17] au milieu des loups, dit le Seigneur [18] : * Soyez donc prudents comme les serpents, et simple, comme les colombes [19].
V/. Dum lucem habétis, crédite in lucem, ut fílii lucis sitis.V/. Pendant que vous avez la lumière croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière [20].
* Estóte ergo prudéntes sicut serpéntes, et símplices sicut colúmbæ. * Soyez donc prudents comme les serpents, et simple, comme les colombes.
Lectio ii2e leçon
Cap. 4, 6-9.
Hæc autem, fratres, transfigurávi in me et Apóllo, propter vos, ut in nobis discátis ; ne, supra quam scriptum est, unus advérsus álterum inflétur pro álio. Quis enim te discérnit ? Quid autem habes, quod non accepísti ? Si autem accepísti, quid gloriáris quasi non accéperis ? Iam saturáti estis, iam dívites facti estis : sine nobis regnátis : et útinam regnétis, ut et nos vobíscum regnémus ! Puto enim quod Deus nos Apóstolos novíssimos osténdit, tamquam morti destinátos : quia spectáculum facti sumus mundo, et Angelis, et homínibus.Au reste, mes frères, j’ai personnifié ces choses en moi et en Apollo à cause de vous, afin que vous appreniez, par notre exemple, à ne pas, contrairement à ce que je vous ai écrit, vous enfler d’orgueil l’un contre l’autre pour autrui. Car qui te distingue [21] ? Et qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Que si tu l’as reçu, pourquoi t’en glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ? Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, vous régnez sans nous ; et plaise à Dieu que vous régniez en effet, afin que nous régnions avec vous. Car il me semble que Dieu nous a présentés, nous, comme les derniers des Apôtres, comme destinés à la mort [22], puisque nous sommes donnés en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.
R/. Tóllite iugum meum super vos, dicit Dóminus, et díscite a me, quia mitis sum et húmilis corde : * Iugum enim meum suáve est, et onus meum leve.R/. Prenez mon joug sur vous, dit le Seigneur, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur [23] : * Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.
V/. Et inveniétis réquiem animábus vestris.V/. Et vous trouverez du repos pour vos âmes.
* Iugum enim meum suáve est, et onus meum leve. * Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.
Lectio iii3e leçon
Cap. 4, 10-15.
Nos stulti propter Christum, vos autem prudéntes in Christo : nos infírmi, vos autem fortes : vos nóbiles, nos autem ignóbiles. Usque in hanc horam et esurímus et sitímus, et nudi sumus, et cólaphis cǽdimur, et instábiles sumus, et laborámus operántes mánibus nostris : maledícimur, et benedícimus : persecutiónem pátimur, et sustinémus : blasphemámur, et obsecrámus : tamquam purgaménta huius mundi facti sumus, ómnium peripséma usque adhuc. Non ut confúndam vos, hæc scribo, sed ut fílios meos caríssimos móneo. Nam si decem míllia pædagogórum habeátis in Christo : sed non multos patres ; nam in Christo Iesu per Evangélium ego vos génui.Nous sommes, nous, insensés [24] à cause du Christ ; mais vous, vous êtes sages dans le Christ [25] ; nous sommes faibles et vous forts, vous êtes honorés, mais nous méprisés. Jusqu’à cette heure nous souffrons et la faim et la soif, nous sommes nus, déchirés à coups de poing, et nous n’avons pas de demeure stable. Nous nous fatiguons, travaillant de nos mains [26] ; on nous maudit, et nous bénissons ; on nous persécute, et nous le supportons ; on nous blasphème, et nous prions ; nous sommes devenus jusqu’à présent comme les ordures du monde, et les balayures rejetées de tous. Ce n’est point pour vous donner de la confusion que j’écris ceci, mais je vous avertis comme mes fils très chers. Car, eussiez-vous dix mille maîtres dans le Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères ; puisque c’est moi qui, par l’Évangile, vous ai engendrés en Jésus-Christ [27].
R/. Dum stetéritis ante reges et prǽsides, nolíte cogitáre quómodo aut quid loquámini : * Dábitur enim vobis in illa hora quid loquámini.R/. Lorsque vous serez conduits devant les rois et les gouverneurs, ne pensez ni comment, ni ce que vous devrez dire [28] : * Il vous sera donné en effet, à l’heure même, ce que vous devrez dire.
V/. Non enim vos estis qui loquímini ; sed Spíritus Patris vestri, qui lóquitur in vobis.V/. Car ce n’est pas vous qui parlez, mais l’Esprit de votre Père qui parle en vous.
* Dábitur enim vobis in illa hora quid loquámini. Glória Patri. * Dábitur enim vobis in illa hora quid loquámini.* Il vous sera donné en effet, à l’heure même, ce que vous devrez dire. Gloire au Père. * Il vous sera donné en effet, à l’heure même, ce que vous devrez dire.
In II NocturnoAu 2nd Nocturne [29]
Ant. 4 Príncipes populórum * congregáti sunt cum Deo Abraham.Ant. 4 Les princes du peuple [30] * se sont réunis au Dieu d’Abraham [31].
Psaume 46
Ant. 5 Dedísti hereditátem * timéntibus nomen tuum, Dómine.Ant. 5 Vous avez donné un héritage [32] * à ceux qui craignent votre nom, Seigneur [33].
Psaume 60
Ant. 6 Annuntiavérunt * ópera Dei, et facta eius intellexérunt.Ant. 6 Ils ont annoncé * les œuvres de Dieu, et ils ont compris les choses qu’il a faites [34].
Psaume 63
V/. Constítues eos príncipes super omnem terram.V/. Vous les établirez princes sur toute la terre [35].
R/. Mémores erunt nóminis tui, Dómine.R/. Ils se souviendront de votre nom, Seigneur.
Lectio iv4e leçon
Iacóbus, Zebedǽi fílius, Ioánnis Apóstoli germánus frater, Galilǽus, inter primos Apóstolos vocátus cum fratre, relíctis patre ac rétibus, secútus est Dóminum, et ambo ab ipso Iesu Boanérges, id est, tonítrui fílii sunt appelláti. Is unus fuit ex tribus Apóstolis, quos Salvátor máxime diléxit, et testes esse vóluit suæ transfiguratiónis, et interésse miráculo cum archisynagógi filiam a mórtuis excitávit, et adésse cum secéssit in montem Olivéti, Patrem oratúrus, ántequam a Iudǽis comprehenderétur.Jacques, fils de Zébédée et frère de l’Apôtre Jean, était Galiléen. Appelé, ainsi que son frère, à prendre rang parmi les premiers Apôtres, il quitta son père et ses filets et suivit le Seigneur. Jacques et Jean furent appelés par Jésus lui-même Boanergès, c’est-à-dire fils du tonnerre. Jacques fut l’un des trois Apôtres que le Sauveur aima le plus, qu’il choisit pour témoins de sa transfiguration, et de la résurrection de la fille du chef de la synagogue, et qui l’accompagnèrent le jour où il se retira sur le mont des Oliviers pour y prier son Père, quelques heures avant de tomber aux mains des Juifs.
R/. Vidi coniúnctos viros, habéntes spléndidas vestes, et Angelus Dómini locútus est ad me, dicens : * Isti sunt viri sancti facti amíci Dei.R/. Je vis des hommes assemblés, ayant des vêtements splendides, et l’Ange du Seigneur me parla, disant : * Ceux-ci sont des hommes saints, devenus les amis de Dieu.
V/. Vidi Angelum Dei fortem, volántem per médium cælum, voce magna clamántem et dicéntem.V/. Je vis un ange de Dieu, fort, et volant au milieu du ciel, il criait d’une voix puissante et proclamait.
* Isti sunt viri sancti facti amíci Dei. * Ceux-ci sont des hommes saints, devenus les amis de Dieu.
Lectio v5e leçon
Post Iesu Christi ascénsum in cælum, in Iudǽa et Samaría eius divinitátem prǽdicans, plúrimos ad christiánam fidem perdúxit. Mox in Hispániam proféctus, ibi áliquos ad Christum convértit ; ex quorum número septem póstea epíscopi a beáto Petro ordináti in Hispániam primi dirécti sunt. Deínde Ierosólymam revérsus, cum inter álios Hermógenem magum fídei veritáte imbuísset, Heródes Agríppa Cláudio imperatóre ad regnum elátus ut a Iudǽis grátiam iníret, Iacóbum líbere Iesum Christum Deum confiténtem cápitis condemnávit. Quem cum is, qui eum dúxerat ad tribúnal, fórtiter martyrium subeúntem vidísset, statim se et ipse Christiánum esse proféssus est.Après l’ascension de Jésus-Christ au ciel, Jacques prêcha sa divinité dans la Judée et la Samarie, et détermina beaucoup d’hommes à embrasser la foi chrétienne. Il partit bientôt pour l’Espagne, et y convertit quelques personnes au Christ. De ce nombre, il y en eut sept que saint Pierre ordonna Évêques dans la suite et qui furent envoyés les premiers en Espagne. Jacques étant revenu à Jérusalem, le magicien Hermogène fut un de ceux auxquels il inculqua les vérités de la foi. Comme l’Apôtre proclamait librement la divinité de Jésus-Christ, Hérode Agrippa, élevé à la royauté sous l’empereur Claude et désireux de se concilier les Juifs, le condamna à la peine capitale. Celui qui l’avait conduit au tribunal ayant vu son courage pour le martyre, déclara sur-le-champ que lui aussi était chrétien.
R/. Beáti estis, cum maledíxerint vobis hómines, et persecúti vos fúerint, et díxerint omne malum advérsum vos, mentiéntes, propter me : * Gaudéte et exsultáte, quóniam merces vestra copiósa est in cælis.R/. Vous êtes heureux [36] lorsque les hommes vous maudissent et vous persécutent et disent faussement toute sorte de mal de vous, à cause de moi [37]. * Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux.
V/. Cum vos óderint hómines, et cum separáverint vos, et exprobráverint, et eiécerint nomen vestrum tamquam malum propter Fílium hóminis.V/. Lorsque les hommes vous haïront, vous éloigneront, vous injurieront, et rejetteront votre nom comme mauvais à causé du Fils de l’homme [38].
* Gaudéte et exsultáte, quóniam merces vestra copiósa est in cælis. * Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux.
Lectio vi6e leçon
Ad supplícium cum raperéntur, pétiit ille a Iacóbo véniam ; quem Iacóbus osculátus, Pax, inquit, tibi sit. Itaque utérque est secúri percússus, cum paulo ante Iacóbus paralýticum sanásset. Corpus eius póstea Compostéllam translátum est, ubi summa celebritáte cólitur, conveniéntibus eo religiónis et voti causa ex toto terrárum orbe peregrínis. Memória ipsíus natális hodiérno die, qui translatiónis dies est, ab Ecclésia celebrátur, cum ipse circa festum Paschæ, primus Apostolórum Ierosólymis profúso sánguine testimónium Iesu Christo déderit.Tandis qu’on les emmenait au supplice, le nouveau chrétien demanda pardon à saint Jacques : « Que la paix soit avec toi » lui répondit celui-ci en l’embrassant. Ils furent tous deux frappés de la hache ; l’Apôtre avait, un moment auparavant, guéri un paralytique. Le corps du Saint a été plus tard transporté à Compostelle, où son culte est en très grand honneur, et où se rassemblent des pèlerins amenés de tous les points du monde par leur piété et leurs vœux. Pour célébrer la mémoire de la naissance du saint Apôtre à la vie du ciel, l’Église a pris le jour qui est celui de la translation de son corps ; car c’est aux environs de la fête de Pâques, que, le premier d’entre les Apôtres, il a rendu témoignage à Jésus-Christ par l’effusion de son sang, dans la ville de Jérusalem.
R/. Isti sunt triúmphatóres et amíci Dei, qui contemnéntes iussa príncipum, meruérunt prǽmia æterna : * Modo coronántur, et accípiunt palmam.R/. Ceux-ci sont des triomphateurs et des amis de Dieu ; méprisant les ordres des princes, ils ont mérité d’éternelles récompenses. * Maintenant ils sont couronnés et reçoivent la palme.
V/. Isti sunt qui venérunt ex magna tribulatióne, et lavérunt stolas suas in sánguine Agni.V/. Ce sont ceux qui sont venus de la grande tribulation, et qui ont lavé et blanchi leurs robes dans le sang de l’Agneau [39].
* Modo coronántur, et accípiunt palmam. Glória Patri. * Modo coronántur, et accípiunt palmam.* Maintenant ils sont couronnés et reçoivent la palme. Gloire au Père. * Maintenant ils sont couronnés et reçoivent la palme.
In III NocturnoAu 3ème Nocturne [40]
Ant. 7 Exaltabúntur * córnua iusti. (Allelúia.).Ant. 7 Elle sera élevée * la puissance [41] des justes, alléluia [42].
Psaume 74
Ant. 8 Lux orta est * iusto, allelúia : rectis corde lætítia. (Allelúia.).Ant. 8 Une lumière ’s’est levée * pour le juste, alléluia : une joie pour les hommes droits de cœur, alléluia [43].
Psaume 96
Ant. 9 Custodiébant * testimónia eius, et præcépta eius. (Allelúia.)Ant. 9 Ils gardaient * les témoignages du Seigneur et ses préceptes, alléluia [44].
Psaume 98
V/. Nimis honoráti sunt amíci tui, Deus.V/. Vos amis ont été grandement honorés, ô Dieu [45].
R/. Nimis confortátus est principátus eórum.R/. Leur autorité de princes a été établie avec une grande puissance.
Lectio vii7e leçon
Léctio sancti Evangélii secundum Matthǽum.Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
Cap. 20, 20-23.
In illo témpore : Accéssit ad Iesum mater filiórum Zebedǽi cum fíliis suis, adórans et petens áliquid ab eo. Et réliqua.En ce temps-là : La mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils, l’adorant et lui demandant quelque chose. Et le reste.
Homilía sancti Ioánnis Chrysóstomi.Homélie de saint Jean Chrysostome.
Homilia 66 in Matt.
Non turbétur quisquam, si ádeo imperféctos dícimus Apóstolos fuísse ; nondum enim mystérium crucis erat consummátum, nondum grátia Spíritus in corda ipsórum infúsa. Quod si virtútem ipsórum díscere cupis, quales post datam grátiam Spíritus fúerint, consídera, et vidébis omnem ab illis pervérsam affectiónem fuísse superátam. Hac enim de causa eórum modo imperféctio revelátur, ut apérte percípere possis quales súbito per grátiam effécti fuérunt. Quod ígitur nihil spiritále petébant nec de cælésti regno quidquam cogitábant, perspícuum est. Sed tamen étiam quómodo accédant et quid dicant. Vólumus, ínquiunt, ut, quodcúmque petiérimus, fácias nobis. Ad quod Christus, Quid vultis ? respóndit : non ignórans certe, sed ut eos respondére cogat et ulcus détegat, et ita medicaméntum appónat.Que personne ne se trouble, si nous disons qu’il y avait tant d’imperfection chez les Apôtres. Car le mystère de la croix n’était pas encore consommé, et la grâce du Saint-Esprit n’avait pas encore été répandue dans leurs âmes. Si vous voulez savoir qu’elle a été leur vertu, considérez ce qu’ils furent après avoir reçu la grâce du Saint-Esprit et vous les trouverez vainqueurs de toute inclination mauvaise. Leur imperfection n’est ignorée de personne aujourd’hui, afin qu’on apprécie mieux à quel point la grâce les a tout d’un coup transformés. Qu’ils n’aient rien sollicité de spirituel, et qu’ils n’aient pas même eu la pensée du royaume céleste, cela est évident. Mais examinons comment ils abordent Jésus-Christ, et lui adressent la parole. « Nous voudrions, disent-ils, que tout ce que nous vous demanderons, vous le fissiez pour nous. Mais le Christ leur répondit : Que voulez-vous ? [46] » Non qu’il l’ignorât, certes, mais pour les obliger à s’expliquer, afin de mettre à nu leur plaie et d’être ainsi à même d’y appliquer le remède.
R/. Isti sunt qui vivéntes in carne, plantavérunt Ecclésiam sánguine suo : * Cálicem Dómini bibérunt, et amíci Dei facti sunt.R/. Ce sont ceux-ci qui, tandis qu’ils vivaient dans la chair, ont planté l’Église dans leur sang : * Ils ont bu le calice du Seigneur, et ont été faits amis de Dieu.
V/. In omnem terram exívit sonus eórum, et in fines orbis terræ verba eórum.V/. Leur voix a retenti par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde.
* Cálicem Dómini bibérunt, et amíci Dei facti sunt. * Ils ont bu le calice du Seigneur, et ont été faits amis de Dieu.
Lectio viii8e leçon
Illi vero, cum erubéscerent et verecúndia prohiberéntur, quóniam humáno afféctu eo devénerant, seórsum ab áliis discípulis Christum accipiéntes, interrogavérunt. Progréssi sunt enim, inquit, ne illis manifésti fíerent ; et ita demum ea quæ volébant, dixérunt. Volébant autem, ut ego conício, quóniam super duódecim sedes sessúros discípulos audiérunt, primátum huius conséssus impetráre : et præpóni quidem se céteris sciébant ; Petrum vero sibi præférri formidántes, dícere ausi sunt : Dic ut unus a dextris, alter a sinístris sédeat. Et urgent dicéntes : Dic. Quid ígitur ipse ? Ut significáret eos nihil pétere spiritále, sed nec scire quidem quid póstulent, non enim pétere audérent, si scirent. Nescítis, ait, quid petátis : nescítis quam magnum hoc sit, quam mirábile ac ipsas superióres excédens virtútes.Mais eux, rougissant de honte et confus, parce qu’ils en étaient venus à des sentiments humains, ayant pris Jésus en particulier, lui firent en secret leur demande. Ils marchèrent en effet devant les autres, comme l’insinue l’Évangéliste, à dessein de n’être pas entendus. Et c’est ainsi qu’ils exprimèrent enfin ce qu’ils voulaient. Or, ce qu’ils voulaient, le voici, je présume. Comme ils lui avaient ouï dire que ses Apôtres seraient assis sur douze trônes, ils désiraient occuper les premiers de ces trônes. Sans doute ils savaient que Jésus les avait en prédilection ; mais redoutant que Pierre ne leur fût préféré, ils eurent la hardiesse de dire : « Ordonnez que nous soyons assis, l’un à votre droite et l’autre à votre gauche » [47], ils le pressent par ce mot : ordonnez. Que va-t-il donc répondre ? Pour leur faire entendre qu’ils ne demandaient rien de spirituel, et qu’ils ne savaient pas même ce qu’ils sollicitaient, car s’ils le savaient, ils n’oseraient pas le demander, il leur fait cette réponse : « Vous ne savez pas ce que vous demandez » [48] : vous ignorez combien cette chose est grande, combien elle est admirable, et dépassant même les plus hautes Vertus des cieux.
R/. Isti sunt viri sancti, quos elégit Dóminus in caritáte non ficta, et dedit illis glóriam sempitérnam : * Quorum doctrína fulget Ecclésia, ut sole luna.R/. Ceux-ci sont des hommes saints que Dieu a choisis dans une charité sincère, et il leur a donné une gloire éternelle. * L’Église est éclairée par leur doctrine comme la lune est éclairée par le soleil.
V/. Sancti per fidem vicérunt regna : operáti sunt iustítiam.V/. Les Saints, par la foi, ont vaincu des royaumes et pratiqué la justice.
* Quorum doctrína fulget Ecclésia, ut sole luna. Glória Patri. * Quorum doctrína fulget Ecclésia, ut sole luna.* L’Église est éclairée par leur doctrine comme la lune est éclairée par le soleil. Gloire au Père. * L’Église est éclairée par leur doctrine comme la lune est éclairée par le soleil.
Lectio ix9e leçon
Et adiécit : Potéstis bíbere cálicem, quem ego bibitúrus sum ; et baptísmo, quo ego baptízor, baptizári ? Perpéndis quómodo statim ab hac opinióne ipsos remóvit, contrária eis dísserens. Nam vos, inquit, de honóribus et de corónis mecum ágitis ; ego vero de luctámine atque sudóre díssero. Non præmiórum hoc tempus est, nec illa glória mea modo apparébit ; sed cædis ac periculórum tempus præsens est. Pérspice autem quáliter ipso interrogatiónis modo et hortátur et állicit. Non enim dixit : Potestísne cædem subíre, potestísne vestrum effúndere sánguinem ? Sed, Quonam pacto potéstis bíbere cálicem ? Deínde allíciens, inquit, Quem ego bibitúrus sum ; ut ipsa cum eo communicatióne labórum promptióres redderéntur.Et Il ajouta : « Pouvez-vous boire le calice que je vais boire » [49], et être baptisé du baptême dont je suis baptisé ? Remarquez comment, tout en les entretenant de choses bien opposées, il les éloigne aussitôt de cette espérance. Vous me parlez, dit-il, d’honneur et de couronnes ; et moi, je vous parle de combats et de travaux. Ce n’est point ici le temps des récompenses, et cette gloire, qui m’appartient, n’apparaîtra pas de sitôt ; c’est à présent le temps de la persécution et des périls. Mais observez comme, par cette interrogation même, il les exhorte et les attire. Il ne leur dit point : Pouvez-vous endurer les mauvais traitements ? pouvez-vous verser votre sang ? il dit seulement : « Pouvez-vous boire le calice ? » et pour les attirer, il ajoute : « que je vais boire » afin de les mieux disposer à souffrir, par la perspective même de partager ses souffrances.
Te Deum

A Laudes.

Voir au Commun avec l’oraison suivante :

V/. Annuntiavérunt ópera Dei. V/. Ils ont annoncé les œuvres de Dieu [50].
R/. Et facta eius intellexérunt. R/. Et ils ont compris les choses qu’il a faites
Ad Bened. Ant. Vos qui reliquístis * ómnia, et secúti estis me, céntuplum accipiétis , et vitam ætérnam possidébitis. Ant. au Benedictus Vous qui avez quitté * tout et qui m’avez suivi, vous recevrez le centuple et vous posséderez la vie éternelle.
Benedictus
OratioPrière
Esto, Dómine, plebi tuæ sanctificátor et custos : ut, Apóstoli tui Iacóbi muníta præsídiis, et conversatióne tibi pláceat, et secúra mente desérviat. Per Dóminum nostrum.Seigneur, soyez le sanctificateur de votre peuple et son gardien : afin qu’aidé par l’assistance de votre Apôtre Jacques, il mène une vie qui vous soit agréable et vous serve avec tranquillité et confiance.
Et fit commemoratio S. Christophori Mart. : On fait mémoire de :
Ant. Qui odit ánimam suam in hoc mundo, in vitam ætérnam custódit eam. Ant. Celui qui hait son âme en ce monde, la conserve pour la vie éternelle [51].
V/. Iustus ut palma florébit. V/. Le juste, comme un palmier, fleurira [52].
R/. Sicut cedrus Líbani multiplicábitur. R/. Comme un cèdre du Liban, il se multipliera [53].
OratioPrière
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui beáti Christóphori Mártyris tui natalíta cólimus, intercessióne eius in tui nóminis amóre roborémur. Per Dóminum.Faites, nous vous en prions, Dieu tout-puissant, que par l’intercession du bienheureux Christophore, votre Martyr dont nous célébrons la naissance au ciel, nous obtenions d’être fortifiés dans l’amour de votre nom.

Aux 2èmes Vêpres.

Voir au Commun avec l’oraison suivante :

V/. Annuntiavérunt ópera Dei. V/. Ils ont annoncé les œuvres de Dieu [54].
R/. Et facta eius intellexérunt. R/. Et ils ont compris les choses qu’il a faites
Ad Magnificat Ant. Estóte fortes * in bello et pugnáte cum antíquo serpénte : et accipiétis regnum ætérnum. (Allelúia.). Ant. au Magnificat Soyez courageux * dans la guerre ; combattez contre l’ancien serpent, et vous recevrez le royaume éternel. (Alléluia.)
Magnificat
OratioPrière
Esto, Dómine, plebi tuæ sanctificátor et custos : ut, Apóstoli tui Iacóbi muníta præsídiis, et conversatióne tibi pláceat, et secúra mente desérviat. Per Dóminum nostrum.Seigneur, soyez le sanctificateur de votre peuple et son gardien : afin qu’aidé par l’assistance de votre Apôtre Jacques, il mène une vie qui vous soit agréable et vous serve avec tranquillité et confiance.
Ante 1960 : Et fit commemoratio S. Annæ : Avant 1960 : On fait mémoire de Ste Anne :
Ant. Símile est regnum cælórum hómini negotiatóri quærénti bonas margarítas : invénta una pretiósa, dedit ómnia sua, et comparávit eam. Ant. Le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherchait de bonnes perles ; or une perle précieuse trouvée, il vendit tout ce qu’il avait, et l’acheta [55].
V/. Spécie tua et pulchritúdine tua. V/. Dans votre gloire et votre beauté [56].
R/. Inténde, próspere procéde, et regna. R/. Avancez heureusement, avancez et régnez.
OratioPrière
Deus, qui beátæ Annæ grátiam conférre dignatus es, ut Genetrícis unigéniti Fílii tui mater effici mererétur : concéde propítius ; ut, cuius sollémnia celebrámus, eius apud te patrocíniis adiuvémur. Per eúndem Dóminum.Dieu, vous avez daigné donner à sainte Anne la grâce de mériter d’être la mère de celle par laquelle votre Fils unique est né : faites que nous soyons aidés de son patronage en ce jour où nous célébrons sa solennité.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Saluons l’astre brillant qui se lève sur l’Église. Compostelle jadis resplendit par lui de l’éclat de tels feux que, pendant mille années, l’univers subit l’attraction de la ville obscure devenue, avec Jérusalem et Rome, l’un des foyers puissants de la piété des peuples. Tant que dura la chrétienté, Jacques le Grand le disputa, pour la gloire de sa tombe, à celle du sépulcre où Pierre repose soutenant l’Église.

Parmi les Saints de Dieu, il n’en est pas qui manifeste mieux la mystérieuse survivance des élus à leur carrière mortelle, dans la poursuite des intérêts que leur confia le Seigneur. La vie de Jacques fut courte après l’appel qui le faisait Apôtre ; le résultat de son apostolat apparut presque nul en cette Espagne qui lui était donnée. A peine l’avait-on vu comme prendre possession du sol de l’Ibérie dans sa course rapide ; et empressé à boire le calice qui devait satisfaire sa persévérante ambition d’être près du Seigneur [57], le premier des douze il ouvrait dans l’arène la marche glorieuse que l’autre fils de Zébédée devait clore. O Salomé, qui les mîtes au monde et fûtes près de Jésus l’interprète de leurs prétentions [58], tressaillez d’une double allégresse [59] : vous n’êtes point rebutée ; vous avez pour complice celui qui fit le cœur des mères. N’est-ce pas lui qui déjà dès ce monde, à l’exclusion de tous autres et en la compagnie du seul Simon son vicaire, appelait les enfants que vous lui aviez donnés au spectacle des plus profondes œuvres de sa puissance [60], à la contemplation de sa gloire au Thabor [61], à la divine confidence de son trouble mortel au jardin de l’agonie [62] ? Or voici qu’aujourd’hui l’aîné de votre sein devient le premier-né du collège sacré dans la mort ; protomartyr apostolique, ainsi quant à lui reconnut-il l’amour spécial du Seigneur Christ.

Comment pourtant sera-t il le messager de la foi, celui dont le glaive d’Hérode Agrippa [63] vient d’arrêter subitement la mission ? Comment justifiera-t-il son nom de fils du tonnerre [64], l’Apôtre dont quelques disciples au plus entendirent la voix dans le désert de l’infidélité ? Ce nom nouveau [65] qui mettait à part encore une fois les deux frères, Jean le réalisa en déchirant la nue par les éclairs sublimes qui révélèrent au monde dans ses écrits les profondeurs de Dieu [66] ; pour lui, comme pour Simon nommé Pierre par le Christ [67] et devenu à jamais le fondement du temple, l’appellation reçue de l’Homme-Dieu fut prophétie et non vain titre ; pour Jacques aussi bien que pour Jean, l’éternelle Sagesse ne peut s’être trompée.

Ne croyons pas que le glaive d’un Hérode quelconque puisse déconcerter le Très-Haut dans les appels qu’il fait entendre aux hommes de sa droite. La vie des Saints n’est jamais tronquée ; leur mort, toujours précieuse [68], l’est plus encore quand c’est pour Dieu qu’elle semble arriver avant l’heure. C’est alors doublement qu’on peut dire en toute vérité que leurs œuvres les suivent [69], Dieu même étant tenu d’honneur et pour eux et pour lui à ce que rien ne manque à leur plénitude. « Il les a reçus comme une hostie d’holocauste, dit l’Esprit-Saint ; mais ils reparaîtront dans leur temps. On les verra scintiller comme la flamme qui court parmi les roseaux. Ils jugeront les nations, dompteront les peuples ; et le « Seigneur régnera par eux éternellement » [70]. Oh ! Combien littéral devait, en ce qui touche notre Saint, se montrer l’oracle !

A l’extrémité nord de la péninsule ibérique, sur le tombeau où la piété de deux disciples avait jadis comme à la dérobée ramené son corps, près de huit siècles avaient passé, qui pour les habitants des cieux sont moins qu’un jour [71]. Durant ce temps, la terre de son héritage, si rapidement parcourue naguère, avait vu les Barbares ariens succéder aux Romains idolâtres, puis le Croissant ramener plus profonde la nuit un moment dissipée. Un jour, au-dessus des ronces recouvrant le monument oublié, ont étincelé des lueurs, appelant l’attention sur ce lieu qui ne sera plus connu désormais que sous le nom de champ des étoiles. Mais soudain quelles clameurs retentissent, descendant des montagnes, ébranlant les échos des vallées profondes ? Quel est le chef inconnu ramenant au combat, contre une armée immense, la petite troupe épuisée que le plus vaillant héroïsme n’a pu la veille sauver d’une défaite ? Prompt comme l’éclair, brandissant d’une main son blanc étendard à la croix rouge, il fond haut l’épée sur l’ennemi éperdu, dont soixante-dix mille cadavres teignent de leur sang les pieds de son cheval de bataille. Salut au chef de la guerre sainte dont tant de fois cette Année liturgique a rappelé le souvenir ! Saint Jacques ! Saint Jacques ! Espagne, en avant ! C’est la rentrée en scène du pêcheur galiléen, que l’Homme-Dieu appela autrefois de la barque où il raccommodait ses filets [72] ; c’est la réapparition de l’aîné des fils du tonnerre, libre enfin de lancer la foudre sur les Samaritains nouveaux [73] qui prétendent honorer l’unité de Dieu en ne voyant qu’un prophète dans son Christ [74]. Désormais Jacques sera pour l’Espagne chrétienne la torche ardente qu’avait vue le Prophète, le feu qui dévore à droite et à gauche les nations enserrant la cité sainte, jusqu’à ce qu’elle ait retrouvé ses anciennes limites, et soit habitée au même lieu qu’autrefois par ses fils [75]. Et quand, après six siècles et demi que la mémorable lutte doit durer encore, ses porte-enseigne, les rois Catholiques, auront rejeté par delà les flots les restes de la tourbe infidèle qui n’aurait jamais dû les franchir, le vaillant chef des armées des Espagnes déposera sa brillante armure, le tueur de Maures redeviendra le messager de la foi. Montant sur sa barque de pêcheur d’hommes et groupant autour d’elle les flottes intrépides des Christophe Colomb, des Vasco de Gama, des Albuquerque, il les guidera sur les mers inconnues à la recherche de rivages où jusque-là n’ait point été porté le nom du Seigneur. Pour sa part de contribution aux travaux des douze, Jacques amènera de l’Occident, de l’Orient, du Midi, des mondes nouveaux qui renouvelleront la stupeur de Pierre à la vue de telles prises [76]. Et celui dont on avait pu croire, au temps du troisième Hérode, l’apostolat brisé dans sa fleur avant d’avoir donné ses fruits, pourra dire lui aussi : « Je ne m’estime point inférieur aux plus grands des Apôtres [77] ; car, par la grâce de Dieu, j’ai travaillé plus qu’eux tous » [78].

Patron des Espagnes, n’oubliez pas l’illustre peuple qui vous dut à la fois sa noblesse dans les cieux et sa prospérité de ce monde ; protégez-le contre l’amoindrissement des vérités qui firent de lui en ses beaux jours le sel de la terre ; qu’il pense à la terrible sentence portant que, si le sel s’affadit, il n’est plus bon qu’à être foulé aux pieds [79]. Mais en même temps souvenez-vous, ô Apôtre, du culte spécial dont vous honore l’Église entière. Aujourd’hui encore, ne garde-t-elle pas sous la protection immédiate du Pontife romain et votre corps sacré si heureusement retrouvé dans nos temps [80], et le vœu d’aller en pèlerin vénérer ces restes précieux ?

Que sont devenus les siècles où, si grande que se manifestât votre force d’expansion au dehors, elle était dépassée par la merveilleuse puissance d’attirer tout à vous, que vous avait communiquée le Seigneur [81] ? Qui donc, sinon Celui qui compte les astres du firmament [82], pourrait nombrer les Saints, les pénitents, les rois, les guerriers, les inconnus de tout ordre, multitude infinie, renouvelée sans cesse, gravitant autour de vos reliques saintes comme sous l’empire de ces immuables lois qui règlent au-dessus de nos têtes les mouvements des cieux ; armée alors sans cesse en marche vers ce champ de l’étoile d’où s’exerçait votre rayonnement sur le monde ? Et n’était-ce donc pas le sens de la vision mystérieuse prêtée, dans nos antiques légendes, au grand empereur par qui l’Europe chrétienne était fondée, lorsqu’au soir d’une journée de labeur, des bords de la mer de Frise, il contemplait la longue zone étoilée qui, partageant le ciel, semblait passer entre les Gaules, l’Allemagne et l’Italie, pour de là, traversant Gascogne, pays Basque et Navarre, gagner les terres de la lointaine Galice ? On raconte que vous-même apparûtes alors à Charles, et lui dîtes : « Ce chemin d’étoiles marque la route qui s’offre à toi pour délivrer ma tombe, et que suivront après toi tous les peuples » [83]. Et Charlemagne, passant les monts, donna le signal pour la chrétienté de cette marche en avant sur les terres Sarrasines qu’on appela la Croisade ; ébranlement immense, qui fut le salut aussi bien que la gloire des races latines, en rejetant la peste musulmane sur le foyer où elle avait pris naissance.

Mais quand nous venons à considérer que deux tombeaux furent, aux deux points extrêmes, les pôles voulus par Dieu de ce mouvement absolument incomparable dans l’histoire des nations : l’un qui fut celui où Dieu même se coucha dans la mort, et l’autre, ô fils de Zébédée, qui garde vos cendres ; comment ne point nous écrier, dans la stupéfaction du Psalmiste : Vos amis sont honorés jusqu’à l’excès, ô Dieu [84] ! Et du Fils de l’homme à son humble Apôtre, quelles recherches de l’amitié n’agréant d’honneurs que ceux qu’elle partage, jusque dans l’établissement de ces Ordres hospitaliers et militaires qui, de part et d’autre, devenus la terreur du Croissant, n’eurent d’autre but à l’origine que de recueillir et de protéger les pèlerins dans leur route vers l’un ou l’autre des saints tombeaux ! Puisse l’impulsion d’en haut, dont le retour aux grands pèlerinages catholiques est un des signes les plus heureux de nos temps, ramener aussi vers Compostelle les fils de vos clients d’autrefois ! Pour nous du moins, avec notre saint Louis balbutiant encore de ses lèvres mourantes en face de Tunis la Collecte de votre fête, nous redirons en finissant : « Soyez, Seigneur, pour votre peuple, sanctificateur et gardien ; fortifié du secours de votre Apôtre Jacques, qu’il vous plaise dans ses mœurs et vous serve d’un cœur tranquille ».

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Le premier des fils du tonnerre (comme le Sauveur appela les deux frères Jacques et Jean) fut aussi le protomartyr du collège apostolique, car il fut décapité par Hérode Agrippa vers l’an 43. La fête de Pâques était proche, c’est pourquoi les Coptes célèbrent son martyre le 12 avril, et le Lectionnaire syrien d’Antioche le 30.

Il n’est pas impossible que, chez les Latins également, la fête du 1er mai [85] ait concerné primitivement saint Jacques, fils de Zébédée, et celle du 25 juillet le frère de Jude, cousin du Sauveur. Dom Morin en a trouvé des indices dans les Calendriers Cassiniens du moyen âge.

Au VIe siècle on vénérait encore, à Jérusalem, le tombeau des deux apôtres du nom de Jacques. On sait toutefois qu’au IXe siècle, les reliques de saint Jacques le Majeur étaient déjà en grande vénération à Compostelle, où elles furent sans doute transportées après que les Arabes se furent emparés de la Ville sainte. Durant tout le moyen âge, le pèlerinage en Galice, à la tombe de saint Jacques, fut l’un des plus populaires, tout à fait digne de la place de prédilection occupée par saint Jacques près du Divin Sauveur.

L’introït de la messe est le même que le 21 décembre. Suit la première collecte : « Sanctifiez et gouvernez, Seigneur, le peuple qui vous est fidèle, afin que, protégé par les prières de votre apôtre Jacques, il vive d’une manière qui vous soit agréable et, avec tranquillité d’esprit, se dévoue à votre service ». Le Christ est dit sanctificateur et gouverneur du peuple chrétien parce qu’il est le chef mystique de l’Église, duquel se répand dans tout le corps la vie surnaturelle et cet ordre merveilleux qui la mène à sa fin dernière, la gloire éternelle.

La première lecture est tirée de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (I, IV, 9-15). Le crédit de l’Apôtre s’était beaucoup affaibli en cette ville capricieuse où plaisait davantage l’éloquence d’Apollo et la magnificence de nouveaux prédicateurs. Saint Paul flagelle ici avec le fouet de l’ironie l’arrogance des Corinthiens bouffis d’orgueil, et accepte volontiers d’être comme écrasé sous les travaux et les peines que lui coûte la prédication évangélique, et qu’il n’hésite pas à décrire sous les plus vives couleurs. Si cependant les Corinthiens, amollis et se croyant parfaits, dédaignent maintenant de reconnaître pour Apôtre un homme si humble et si éprouvé, ils doivent toutefois se souvenir que Paul est toujours leur père, parce que, le premier, il les a régénérés dans le Christ.

Le répons est le même que le 29 juin ; le verset alléluiatique est le suivant (Ioan., xv, 16) : « Je vous ai tirés du milieu du monde, afin que vous alliez et rapportiez du fruit ». Les maîtres de la vie spirituelle observent que le religieux est comme le sel qui, quoique extrait de l’eau, se dissout si on l’y remet. Ainsi en est-il de l’âme religieuse : elle a été tirée du milieu du monde, et pourtant elle se perd si elle vit de lui.

La lecture évangélique est la même que pour le 6 mai. Le Sauveur avait promis aux deux fils de Zébédée l’honneur de boire le calice de sa Passion, et il en fut ainsi, car l’histoire enregistre leur double martyre. Jacques le but entièrement le premier. Jean l’absorba goutte à goutte, pour ainsi dire, jusqu’à son extrême vieillesse. De toutes façons, les deux Fils du tonnerre ouvrent et ferment, dans le collège apostolique, la série des cruels martyres de ceux qui plantaverunt Ecclesiam sanguine suo [86].

L’antienne pour l’offrande des oblations est la même que le 21 décembre. Le Psalmiste avait dit que la voix des Apôtres se répandrait jusqu’aux confins du monde ; et voici que les pèlerins du moyen âge faisaient leur testament, puis, avec le bourdon et la coquille, ils se rendaient en Galice, la contrée la plus éloignée du monde, comme on le croyait alors, pour y vénérer le tombeau de l’apôtre Jacques et y recevoir sa bénédiction.

Suit la prière qui prélude à l’anaphore consécratoire : « Que la bienheureuse passion de votre apôtre Jacques vous rende agréables, Seigneur, les offrandes du peuple fidèle, et là où fait défaut notre mérite, que son intercession y supplée ».

Avec quelle insistance l’Église revient sur le dogme si consolant de la Communion des Saints, sur lequel s’appuie le culte de vénération que nous leur rendons : Ut ipsi pro nobis intercedere dignentur in cælis, quorum memoriam agimus in terris [87].

La préface est celle des Apôtres. Cependant les anciens Sacramentaires prescrivent celle-ci : Vere dignum etc... quia licet nobis semper salutem operetur divini celebratio Sacramenti, propensius tamen nobis confidimus profuturam, si beati Apostoli tui Iacobi intercessionibus adiuvemur. Per etc [88].

L’antienne pour la Communion du peuple est commune à la fête de saint Mathias le 24 février.

Voici la collecte d’action de grâces : « Que nous assiste, Seigneur, l’intercession de votre bienheureux apôtre Jacques, en la solennité duquel nous avons participé au sacrifice festif ». Percepimus tua Sancta lætantes. Tel est l’esprit de la piété chrétienne ; et quand les peuples allaient l’alimenter aux sources de l’Église, en prenant une part active à la sainte liturgie, aux sacrements, aux fêtes religieuses, à l’office divin, ils ne sentaient pas le besoin des cinématographes ni des spectacles qui aujourd’hui ruinent à la fois chez un si grand nombre l’âme et la santé du corps.

Dans les Sacramentaires du moyen âge, est indiquée pour ce jour la bénédiction ou oratio super populum, qui toutefois est tirée du Léonien où elle est assignée à l’octave des Princes des Apôtres. Super populum : « Solemnitatis Apostolicæ multiplicatione gaudentes, clementiam tuam deprecamur, omnipotens Deus ; ut tribuas iugiter nos eorum et confessione benedici, et patrociniis confoveri » [89]. Autrefois cette oraison représentait la bénédiction finale, récitée sur le peuple avant de le congédier avec la formule encore en usage : Ite, missa est. La formule actuelle : benedicat vos etc. était récitée seulement par le Pape quand il traversait l’église pour retourner au secretarium et que les clercs, les moines et les fidèles alignés lui demandaient sa bénédiction.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Pouvez-vous boire le calice que je boirai ?

1. Saint Jacques le Majeur. — Jour de mort : aux environs de la fête de Pâques, en l’an 42. (Le 25 juillet est la date de la translation de ses reliques). Tombeau : Au VIe siècle, on vénérait encore son tombeau à Jérusalem ; depuis le IXe siècle, il se trouve à Compostelle, en Espagne, un des plus anciens et des plus célèbres lieux de pèlerinage avec Rome et Jérusalem.

Vie : Saint Jacques le Majeur appartient au groupe des trois disciples préférés de Jésus. Un des premiers, il fut appelé à le suivre, et en reçut, avec Jean son frère, le surnom de « Fils du tonnerre ». Il fut le témoin de la Transfiguration du Maître et de sa suprême humiliation sur le mont des Oliviers. Parmi les Apôtres, il est le premier qui ait bu « la coupe du Seigneur Il, c’est-à-dire subi le martyre. Il eut la tête tranchée, en 42, sous Hérode. (« Il fit mourir par le glaive Jacques, frère de Jean », déclarent nettement les Actes des Apôtres, XII, 2). Sur son ministère apostolique nous ne savons absolument rien. « Celui qui l’avait amené au tribunal, raconte la légende, voyant avec quel courage il allait au martyre, se déclara sur-le-champ chrétien lui aussi. Tandis qu’on les entraînait au supplice, il implora le pardon de l’Apôtre. La paix soit avec toi ! lui répondit celui-ci en l’embrassant. Ils furent tous deux décapités ». On reconnaît à ce trait un vrai disciple du Maître ; et c’est ainsi que nous devons pratiquer, nous aussi, à la fois l’amour du Christ et l’amour de nos frères.

3. La Messe (Mihi autem). — Dans l’esprit de la liturgie, la messe d’un saint se célèbre toujours à son tombeau. Nous sommes donc aujourd’hui à Compostelle, belle occasion pour nous d’admirer comment la vie et l’action d’un saint se prolongent à travers l’histoire de l’Église. Quelle foi et quelle ardente piété, en effet, en ce lieu ! Outre certains textes communs aux fêtes des Apôtres, la messe de saint Jacques contient plusieurs parties propres d’une grande beauté.

Le « je » reparaît encore dans l’Introït, saint Jacques et les autres Apôtres se présentent à moi en amis du Christ et princes du Royaume de Dieu, et je leur rends mes hommages. Le psaume célèbre l’élection par la grâce, tant celle de l’Apôtre que la mienne. Mon Dieu, vous seul connaissez ma vie. C’est vous qui avez dirigé mes parents et ma propre jeunesse pour que je puisse être, à cette heure, votre enfant !

L’Oraison offre une grande richesse de pensées. Sa composition diffère nettement du type habituel. Qu’y demandons-nous ? Que Dieu soit le « sanctificateur » et le « gardien » de son peuple. Les juifs travaillaient autrefois à la construction du Temple, la truelle d’une main et l’épée de l’autre afin d’écarter l’ennemi. Que Dieu veuille, de même, élever son temple (l’Église et notre âme), en le sanctifiant et en le protégeant. De là ce double souhait : que les chrétiens soient
- a) des pèlerins agréables à Dieu sur la terre (« Conversatio » signifie « conduite »), et
- b) aussi de dignes serviteurs de Dieu.

Autrement dit : que les chrétiens mènent une vie riche de vertus et se consacrent en paix au service de Dieu. C’est ce que nous espérons par l’intercession de saint. Jacques.

Puis, voici l’austère avertissement de l’Épître : « Nous, les Apôtres, nous sommes voués à la mort ; nous allons par le monde, en proie à la faim, au dénuement, au mépris ». Et vous ; chrétiens, ne voulez pas nous imiter en cela ?

N’est-il pas remarquable que, le jour où nous honorons l’Apôtre saint Jacques, l’Évangile raconte un épisode de sa vie propre surtout à l’humilier ? L’Église a cependant choisi ce passage parce que le Maître y prédit son martyre.

Comparons les deux lectures de la messe. A l’Évangile, Jacques revendique une place de ministre dans le royaume terrestre du Messie ; à l’Épître, il nous apprend comment il a bu le calice du Seigneur, comment il a supporté les opprobres, la pauvreté, comment il est devenu le rebut des hommes. Pouvons-nous imaginer contraste plus grand entre l’objet de sa demande et ce qui lui est accordé. Nous avons ainsi ce diptyque : l’Apôtre avant. et après la mission du Saint-Esprit.

Au Graduel, nous entonnons le cantique nuptial de l’Église ; nous nous adressons à elle : Mère, ce sont vos enfants les plus fidèles ; ils sont princes dans le Royaume de Dieu ! Au verset de l’Alléluia, le Christ parle à ses Apôtres : « Je vous ai choisis du monde, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure ». Ces paroles me concernent également.

L’Offertoire suggère la pensée d’un voyage apostolique. Saint Jacques se rend en Espagne. Quelle route radieuse ! — La Secrète suppose le cortège de la foule à l’offertoire. Puisse la « beata passio » (le glorieux martyre) de l’Apôtre en rendre les offrandes agréables au Seigneur !

A la Communion, nous voyons saint Jacques dans le triomphe du ciel, auquel nous sommes invités à participer. « Vous qui m’avez suivi, vous siégerez sur des trônes... » La satisfaction refusée à saint Jacques sur la terre, une place à la droite du Sauveur, lui a été accordée d’une manière beaucoup plus glorieuse : au paradis ; or, nous aussi, nous avons la promesse du même privilège. L’Évangile nous convie également à boire la coupe du Seigneur (l’Eucharistie et la participation aux souffrances du Christ), et à prendre place à ses côtés.

Benoît XVI, catéchèses (17 juin 2009)

Chers frères et sœurs,

En poursuivant la série de portraits des Apôtres choisis directement par Jésus au cours de sa vie terrestre, nous avons parlé de saint Pierre, de son frère André. Aujourd’hui, nous rencontrons la figure de Jacques. Les listes bibliques des Douze mentionnent deux personnes portant ce nom : Jacques fils de Zébédée et Jacques fils d’Alphée [90], que l’on distingue communément par les appellations de Jacques le Majeur et Jacques le Mineur. Ces désignations n’entendent bien sûr pas mesurer leur sainteté, mais seulement prendre acte de l’importance différente qu’ils reçoivent dans les écrits du Nouveau Testament et, en particulier, dans le cadre de la vie terrestre de Jésus. Aujourd’hui, nous consacrons notre attention au premier de ces deux personnages homonymes.

Le nom de Jacques est la traduction de Iákobos, forme grécisée du nom du célèbre Patriarche Jacob. L’apôtre ainsi appelé est le frère de Jean et, dans les listes susmentionnées, il occupe la deuxième place immédiatement après Pierre, comme dans Marc [91], ou la troisième place après Pierre et André dans les Évangiles de Matthieu [92] et de Luc [93], alors que dans les Actes, il vient après Pierre et Jean [94]. Ce Jacques appartient, avec Pierre et Jean, au groupe des trois disciples préférés qui ont été admis par Jésus à des moments importants de sa vie.

Comme il fait très chaud, je voudrais abréger et ne mentionner ici que deux de ces occasions. Il a pu participer, avec Pierre et Jean, au moment de l’agonie de Jésus dans le jardin du Gethsémani, et à l’événement de la Transfiguration de Jésus. Il s’agit donc de situations très différentes l’une de l’autre : dans un cas, Jacques avec les deux Apôtres fait l’expérience de la gloire du Seigneur. Il le voit en conversation avec Moïse et Elie, il voit transparaître la splendeur divine en Jésus ; dans l’autre, il se trouve face à la souffrance et à l’humiliation, il voit de ses propres yeux comment le Fils de Dieu s’humilie, en obéissant jusqu’à la mort. La deuxième expérience constitua certainement pour lui l’occasion d’une maturation dans la foi, pour corriger l’interprétation unilatérale, triomphaliste de la première : il dut entrevoir que le Messie, attendu par le peuple juif comme un triomphateur, n’était en réalité pas seulement entouré d’honneur et de gloire, mais également de souffrances et de faiblesse. La gloire du Christ se réalise précisément dans la Croix, dans la participation à nos souffrances.

Cette maturation de la foi fut menée à bien par l’Esprit Saint lors de la Pentecôte, si bien que Jacques, lorsque vint le moment du témoignage suprême, ne recula pas. Au début des années 40 du I siècle, le roi Hérode Agrippa, neveu d’Hérode le Grand, comme nous l’apprend Luc, "se mit à maltraiter certains membres de l’Église. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter" [95]. La concision de la nouvelle, privée de tout détail narratif, révèle, d’une part, combien il était normal pour les chrétiens de témoigner du Seigneur par leur propre vie et, de l’autre, à quel point Jacques possédait une position importante dans l’Église de Jérusalem, également en raison du rôle joué au cours de l’existence terrestre de Jésus. Une tradition successive, remontant au moins à Isidore de Séville, raconte un séjour qu’il aurait fait en Espagne, pour évangéliser cette importante région de l’empire romain. Selon une autre tradition, ce serait en revanche son corps qui aurait été transporté en Espagne, dans la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle. Comme nous le savons tous, ce lieu devint l’objet d’une grande vénération et il est encore actuellement le but de nombreux pèlerinages, non seulement en Europe, mais du monde entier. C’est ainsi que s’explique la représentation iconographique de saint Jacques tenant à la main le bâton de pèlerin et le rouleau de l’Évangile, caractéristiques de l’apôtre itinérant et consacré à l’annonce de la "bonne nouvelle", caractéristiques du pèlerinage de la vie chrétienne.

Nous pouvons donc apprendre beaucoup de choses de saint Jacques : la promptitude à accueillir l’appel du Seigneur, même lorsqu’il nous demande de laisser la "barque" de nos certitudes humaines, l’enthousiasme à le suivre sur les routes qu’Il nous indique au-delà de toute présomption illusoire qui est la nôtre, la disponibilité à témoigner de lui avec courage, si nécessaire jusqu’au sacrifice suprême de la vie. Ainsi, Jacques le Majeur se présente à nous comme un exemple éloquent de généreuse adhésion au Christ. Lui, qui avait demandé au début, par l’intermédiaire de sa mère, à s’asseoir avec son frère à côté du Maître dans son Royaume, fut précisément le premier à boire le calice de la passion, à partager le martyre avec les Apôtres. Et à la fin, en résumant tout, nous pouvons dire que le chemin non seulement extérieur, mais surtout intérieur, du mont de la Transfiguration au mont de l’agonie, symbolise tout le pèlerinage de la vie chrétienne, entre les persécutions du monde et les consolations de Dieu. En suivant Jésus comme saint Jacques, nous savons que, même dans les difficultés, nous marchons sur la bonne voie.

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[1] Voir Missale Gothicum, édit. L.C. Mohlberg, p. 12, et The Calendar of. St. Willibrord, l.c., p. 14 avec tous les textes parallèles cité dans le même ouvrage p. 45.

[2] Tandis que l’Horologion nomme bien au 30 avril saint Jacques, frère de Jean le Théologien (édit. de Venise 1870, p. 304), le Typicon annonce Jacques, frère du Seigneur.

[3] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.

[4] Ps. 18, 4.

[5] C’est-à-dire pour servir de témoignage et de preuve irrécusable du soin que Dieu a pris de leur faire annoncer la doctrine du salut, et de l’opiniâtreté avec laquelle ils l’ont refusée.

[6] Matth. 10, 17.

[7] On dit neuf Psaumes aux têtes des Saints, c’est-à-dire trois Psaumes par Nocturne, parce qu’ils sont devenus dignes de monter jusqu’à la hauteur des deux, où habitent les neuf chœurs des Anges ; Chaque Nocturne nous montre le Saint qu’on honore, sous un aspect différent. Au premier Nocturne on peut le contempler dans les idées de Dieu, admirer ses desseins sur lui. Au second il apparaît dans sa vie terrestre, c’est pourquoi les Leçons contiennent en abrégé son histoire. Au troisième Nocturne, nous exaltons l’état glorieux dans lequel il est entré ; nous lisons un Évangile sur le royaume de Dieu et nous finissons par un cantique d’actions de grâces :le Te Deum. Au premier Nocturne des Apôtres, le Ps, 18 montre la mission reçue par l’Apôtre ; le Ps. 33, les bénédictions assurées à ses travaux et à ses prières ; le Ps. 44, la victoire qui l’attend.

[8] Ps. 18, 4.

[9] Leur prière a été instante. Point de saint qui n’ait connu l’épreuve et n’ait dû recourir à Dieu par le cri du cœur.

[10] Ps. 33, 17.

[11] Princes de l’ordre spirituel qui ne laisseront pas que d’assujettir toute la terre à leur domination bienfaisante. (Lesêtre). Après leur mort les lois qu’ils ont données demeurent fermes et intactes quoique les démons s’efforcent de les renverser. (S. Chrysostome).

[12] En leur faisant prêcher l’Évangile, Dieu a mis toutes les nations sous l’obéissance des Apôtres et ceux-ci devant avoir des successeurs dans tous les temps, ils prêcheront le nom du Seigneur à toute génération.

[13] Ps. 44, 17.

[14] Ps. 18, 4.

[15] Ma conscience n’est point pure du fait que vous la louez. Pourquoi louez-vous ce que vous ne voyez pas ? Qu’il me loue, Celui qui voit ; qu’il me corrige aussi s’il voit là quelque chose qui offense ses yeux. (S. Augustin).

[16] Dans les ténèbres de ces choses humaines, c’est-à-dire des pensées d’autrui, si nous ne pouvons éviter les soupçons, nous devons du moins nous retenir d’avoir un avis ferme et définitif pour ne pas juger avant le temps, avant que vienne le Seigneur. (S. Augustin). Excuse l’intention, si tu ne peux excuser l’acte ; suppose l’ignorance, la surprise, la fragilité. (S. Bernard).

[17] Après avoir fortifié ses Apôtres pour le moment du combat, le Christ leur enseigne une tactique qui manifestera toute sa puissance, quand les envoyant dénués de tout au milieu des loups, il leur demande de n’opposer aux loups que la douceur de la brebis. Sa puissance apparaîtra en ceci que non seulement ils ne périront pas, mais qu’ils seront victorieux des loups en les transformant. (Ayons donc honte quand, à rencontre des préceptes du Sauveur qui est pasteur de brebis et non de loups, nous attaquons en loups nos ennemis).

[18] Matth. 10, 16.

[19] La force et la consolation des Apôtres vient de cette parole : C’est moi qui vous envoie. Vous aurez, leur dit le Sauveur, la prudence du serpent pour ne pas vous laisser prendre aux embûches, et la simplicité de la colombe, afin de ne jamais rendre le mal pour le mal. (S. Chrysostome). — Le serpent a fait valoir la beauté de l’arbre défendu, il faudra que vous fassiez valoir l’arbre de la croix. Vous devez imiter en quelque chose la prudence du serpent, mais en tout la simplicité de la colombe. (S. Hilaire).

[20] Jn. 12, 36.

[21] Qu’est-ce qui te distingue ? Si c’est ta foi, elle provient de l’appel divin. Tu n’as pas reçu seulement ceci ou cela, mais tout ce que tu as. (S. Chrysostome). On voit ici combien l’humilité des Apôtres était profonde et vraie.

[22] Destinés à la mort. Allusion aux souffrances et aux ignominies inséparables de la vie apostolique. (Bayle).

[23] Matth. 11, 29.

[24] Ceux qui aiment le Christ sont insensés aux yeux du monde. (S. Ambroise).

[25] Vous êtes sages dans le Christ, vous n’osez rendre publiquement témoignage à sa croix et ne supportez pour lui aucune persécution. Vous êtes forts, vous vivez dans la sécurité quant aux biens extérieurs. (S. Thomas d’Aquin). Les Apôtres souffraient ainsi, et, pourtant ils n’étaient point abandonnés ; car la divine providence proportionnait à leur égard l’abondance et la pauvreté autant qu’il leur était nécessaire pour l’exercice de la vertu.

[26] Nous travaillons, soit pour éviter d’être à charge soit pour donner l’exemple.

[27] C’est en nous annonçant l’Évangile que les Apôtres nous ont fait naître à Jésus-Christ, car l’homme vit en Jésus-Christ par la foi. (S. Thomas).

[28] Matth. 10, 18.

[29] Dans le premier Psaume du II* Nocturne on peut voir l’Apôtre soutenu par la grâce divine, parcourir le monde et soumettre les nations au vrai Dieu ; le 2e Psaume nous le montre rendant à ses frères le droit qu’ils avaient perdu à l’héritage du ciel ; et dans le 3e Psaume nous l’admirons surmontant tous les obstacles et triomphant des oppositions.

[30] Les princes du peuple chrétien sont les vrais enfants d’Abraham, car les Juifs et les Gentils convertis ne forment plus qu’un seul peuple. (S. Thomas).

[31] Ps. 46, 9.

[32] L’héritage que Dieu donne à ceux qui le craignent, c’est sa protection ici-bas, sa gloire au ciel.

[33] Ps. 60, 5.

[34] Ps. 63, 10 : Après avoir reçu le Saint-Esprit, les Apôtres comprirent le mystère de la Croix et des anéantissements de Notre-Seigneur ; tandis que les Juifs s’en scandalisaient.

[35] Ps. 44, 17.

[36] La vie des Apôtres a réalisé les promesses contenues dans les béatitudes.

[37] Matth. 5, 11.

[38] Luc. 6, 22.

[39] Apoc 7, 1.

[40] Au troisième Nocturne on répète souvent : Allelúia ; c’est que le 3e Nocturne rappelle la 3e et heureuse période du genre humain, marquée par des grâces très abondantes, par la résurrection de N.-S. et des bienfaits que les Apôtres ont été les premiers à goûter. Nous voyons par le premier Ps. de ce Nocturne que la glorification des Saints au Ciel est proportionnée à leurs peines sur la terre : par le second Ps., la joie qu’ils doivent goûter en voyant leur œuvre accomplie ; par le troisième, la part qu’ils reçoivent à l’empire du Sauveur en récompense de leur éminente justice.

[41] Littéralement les cornes des justes, « ce qui signifie que les justes seront élevés en gloire » (Bx. Bellarmin) et redoutables aux ennemis de Dieu.

[42] Ps. 74, 10.

[43] Ps. 96, 12.

[44] Ps. 98, 8.

[45] Ps. 138, 17.

[46] Marc. 10, 35.

[47] Matth. 20, 21.

[48] Matth. 20, 22.

[49] Matth. 20, 22.

[50] Ps. 63, 10.

[51] Jn. 12, 26.

[52] Ps. 91, 12.

[53] Le Prophète compare les justes au palmier et au cèdre par opposition aux impies qu’il a comparés au foin si vite desséché. Le palmier reste toujours vert et fleurit longtemps : les justes vivront éternellement ; le cèdre s’élève très haut et son bois très solide Orne les palais des rois : les justes grandiront en multipliant leurs bonnes œuvres, ne se laisseront point déraciner par le vent des épreuves et feront l’ornement de la Jérusalem céleste. (Bx Bellarmin).

[54] Ps. 63, 10.

[55] Matth. 13, 45-46.

[56] Ps. 44, 4.

[57] Marc, X 35-40.

[58] Matth. XX, 20-21.

[59] Prov. XXIII, 25.

[60] Marc, V, 37.

[61] Ibid. IX, 1.

[62] Ibid. XIV, 33.

[63] Act. XII, 2.

[64] Marc, III, 17.

[65] Apoc. II, 17.

[66] I Cor. II, 10.

[67] Marc, III, 10.

[68] Psalm. CXV, 15.

[69] Apoc. XIV, 13.

[70] Sap. III, 6-8.

[71] Psalm. LXXXIX, 4.

[72] Matth. IV, 21.

[73] Luc. IX, 52-54.

[74] Bataille de Clavijo, sous Ramire I, vers 843.

[75] Zach. XII, 6.

[76] Luc. V, 1-11.

[77] II Cor. XI, 5 ; XII, 11.

[78] I Cor. XV, 10.

[79] Matth. V, 13.

[80] Litterae Leonis XIII diei I. Novemb. 1884, ad archiep. Compostell.

[81] Johan. XII, 32.

[82] Psalm. CXLVI, 4.

[83] Pseudo Turpin. De vita Car. Magn.

[84] Ps. CXXXVIII, 17.

[85] 11 mai depuis 1955, cf. ici.

[86] Qui plantèrent l’Église par leur sang.

[87] Pour que daignent intercéder pour nous dans les cieux, ceux dont nous faisons mémoire sur la terre : prière Suscipe Sancta Trinitas de l’Offertoire.

[88] Vous permettez que la célébration du Sacrement divin opère toujours notre salut, mais plus encore nous avons confiance dans le salut à venir, si nous sommes aidés par l’intercession de votre bienheureux Apôtre Jacques.

[89] Réjouis par l’abondance de la solennité apostolique, nous prions votre clémence, Dieu tout-puissant : accordez-nous d’être tout à la fois bénis par la confession de leur foi et soutenus par leur patronage.

[90] Cf. Marc. 3, 17.18 ; Matth. 10, 2-3.

[91] Marc. 3, 17.

[92] Matth. 10, 2.

[93] Luc. 6, 14.

[94] Act. 1, 13.

[95] Act. 12, 1-2.