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15ème Dimanche après la Pentecôte

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Sommaire

  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  Office  
  Textes de la Messe  
  Dominica Decima quinta post Pentecosten  
  15ème Dimanche après la Pentecôte  

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

L’épisode si touchant de la veuve de Naïm donne aujourd’hui son nom au quinzième Dimanche après la Pentecôte. L’Introït nous présente la forme des prières que nous devons adresser au Seigneur dans tous nos besoins. L’Homme-Dieu a promis, Dimanche dernier, d’y pourvoir toujours, à la condition d’être servi par nous fidèlement dans la recherche de son royaume. En lui adressant nos supplications, montrons-nous confiants dans sa parole, comme il est juste de l’être, et nous serons exaucés.

L’humilité de l’Église dans les supplications qu’elle adresse au Seigneur est pour nous un exemple. Si l’Épouse en use ainsi avec Dieu, quelles ne doivent pas être nos dispositions d’abaissement quand nous paraissons en présence de la souveraine Majesté ? Nous pouvons bien dire à cette tendre Mère, comme les disciples au Sauveur : Montrez-nous à prier [1] ! Unissons-nous à elle dans la Collecte.

ÉPÎTRE.

La sainte Église reprend la lecture de saint Paul où elle l’avait laissée il y a huit jours. C’est la vie spirituelle, la vie produite par l’Esprit-Saint dans nos âmes pour remplacer celle de la chair, qui continue d’être l’objet des instructions apostoliques.

La chair une fois domptée, nous ne devons pas croire achevé pour cela l’édifice de notre perfection ; outre que la lutte doit continuer après la victoire, sous peine d’en voir compromettre les résultats, il faut veiller à ce que l’une ou l’autre des têtes de la triple concupiscence ne profite point du moment où l’effort de l’âme est porté ailleurs, pour se redresser, et faire des blessures d’autant plus dangereuses souvent qu’on songerait moins à s’en préserver. La vaine gloire principalement, toujours prête à infecter de son venin subtil jusqu’aux actes eux-mêmes de l’humilité et de la pénitence, demande à l’homme qui veut servir Dieu, et non se plaire à lui-même dans sa vertu, une surveillance des plus actives.

Quelle folie ne serait-ce pas à un condamné racheté par la flagellation de la peine capitale qu’il avait méritée, de se glorifier des coups marqués dans sa chair par le fouet à châtier les esclaves ? Que cette folie ne soit jamais la nôtre ! Il parait bien cependant qu’elle pourrait l’être, puisque l’Apôtre fait suivre immédiatement ses avis sur la mortification des passions de la recommandation d’éviter la vaine gloire. Et en effet, nous ne serons assurés pleinement de ce côté, qu’autant que l’humiliation physique infligée au corps aura chez nous pour principe l’humiliation réfléchie de l’âme devant sa misère. Les anciens philosophes avaient, eux aussi, des maximes sur la répression des sens ; et la pratique de ces maximes célèbres était le marchepied dont s’aidait leur orgueil pour s’élever jusqu’aux cieux. C’est qu’ils étaient loin en cela des sentiments de nos pères dans la foi, lesquels, sous le cilice et prosternés en terre [2], s’écriaient du fond de l’humaine bassesse, dans l’intime de leur cœur : « Ayez pitié de moi, ô Dieu, selon votre grande miséricorde ; car j’ai été conçu dans l’iniquité et mon péché est toujours devant moi [3]. »

Imposer des souffrances au corps pour en tirer vanité, qu’est-ce autre chose que ce que saint Paul appelle aujourd’hui semer dans la chair, pour récolter au temps venu, c’est-à-dire au jour où seront manifestées les pensées des cœurs [4], non la gloire et la vie, mais la confusion et la honte éternelle ? Parmi les œuvres de la chair énumérées dans l’Épître précédente se trouvent, en effet, non seulement les actes impurs, mais encore les contentions, les dissensions, les jalousies [5], qui naissent trop souvent de cette vaine gloire sur laquelle l’Apôtre appelle en ce moment notre attention. La production de ces fruits détestables serait un signe trop certain que la sève de la grâce aurait fait place à la fermentation du péché dans nos âmes, que, redevenus esclaves, il nous faudrait compter avec la loi et ses sanctions terribles. On ne se moque pas de Dieu ; et la confiance que donne justement à quiconque vit de l’Esprit la fidélité surabondante de l’amour, ne serait plus, dans ces conditions, qu’une contre-façon hypocrite de la liberté sainte des fils du Très-Haut. Car ceux-là seuls sont ses enfants que l’Esprit-Saint conduit [6] dans la charité [7] ; les autres sont dans la chair, et ne peuvent plaire à Dieu [8].

Si nous voulons au contraire un signe non moins certain sous les obscurités de la foi que l’union divine est notre partage, au lieu de prendre occasion, pour nous enfler vainement, des défauts et des fautes de nos frères, soyons indulgents pour eux dans la considération de notre propre misère ; tendons-leur, quand ils tombent, une main secourable et discrète ; portons mutuellement nos fardeaux dans le chemin de la vie : et alors, ayant t ainsi rempli la loi du Christ, nous saurons [9] que NOUS DEMEURONS EN LUI ET LUI EN NOUS. Car ces ineffables paroles employées par Jésus pour marquer son intimité future avec quiconque mangerait la chair du fils de l’homme et boirait son sang au banquet divin [10], saint Jean qui les avait rapportées les reprend mot pour mot, dans ses Épîtres, afin d’en faire l’application à quiconque observe dans l’Esprit-Saint le commandement de l’amour des frères [11].

Oh ! Puisse-t-elle donc résonner sans cesse à nos oreilles cette parole de l’Apôtre : Tandis que nous en avons le temps, faisons du bien à tous ! Car un jour viendra, qui n’est plus éloigné, où l’ange portant le livre mystérieux, un pied sur la terre et l’autre sur la mer, fera retentir dans les espaces sa voix puissante comme celle du lion, et, la main levée au ciel, jurera par Celui qui vit dans les siècles sans fin que le temps n’est plus [12] ! C’est alors que l’homme recueillera dans l’allégresse ce qu’il avait semé dans les larmes [13] ; il ne s’était point lassé de faire le bien dans les ténébreuses régions de l’exil, il se lassera moins encore de récolter sans fin dans la vivante lumière du jour éternel.

Pensons, en chantant le Graduel, que si la louange agrée au Seigneur, c’est à la condition de s’élever d’une âme où règne l’harmonie des vertus. La vie chrétienne, réglée sur les dix commandements, est le psaltérion à dix cordes [14] d’où le doigt de Dieu, qui est l’Esprit-Saint [15], fait monter vers l’Époux des accords qui ravissent son cœur.

ÉVANGILE

C’est la seconde fois que la sainte Église présente l’Évangile qu’on vient d’entendre à nos méditations, et nous ne devons pas nous en étonner ; car les Pères choisis par elle pour en donner l’interprétation [16] nous apprennent, dans les deux circonstances, que cette mère désolée qui suit en pleurs le convoi de son fils est l’Église même.

Nous la vîmes une première fois apparaître à nos yeux, sous ce touchant symbole, dans les jours consacrés à la pénitence quadragésimale [17], lorsqu’elle préparait par ses jeûnes, unis aux souffrances de l’Époux, la résurrection de ceux de nos frères qui étaient morts et que nous pûmes voir ensuite s’asseoir près de nous pleins de vie au banquet de la Pâque. Quelles ne furent pas, en ce grand jour, les joies maternelles s’unissant dans son cœur aux allégresses de l’Épouse ! Car, du même coup, Jésus, doublement vainqueur de la mort, mettait fin à son veuvage en sortant du tombeau et lui rendait ses fils. Et les disciples de Jésus qui le suivent de plus près en s’attachant à sa personne dans la voie des conseils, et toute la foule accompagnant l’Église chantaient à l’envi ces étonnants prodiges et célébraient la visite de Dieu à son peuple.

La Mère ne pleurait plus. Mais, depuis, l’Époux a disparu de nouveau, remontant vers son Père ; l’Épouse a repris les sentiers du veuvage, et les souffrances de son exil s’accroissent chaque jour immensément. Car des pertes nombreuses n’ont point tardé de se produire parmi les fils ingrats qu’elle avait engendrés, une seconde fois [18], dans la douleur et les larmes. Ces soins multipliés naguère autour des pécheurs, cet enfantement nouveau sous l’œil de son Époux expirant avaient fait de chacun d’eux, dans la grande semaine, comme l’enfant unique de l’Église. Combien, après la communion de tels mystères, dit saint Jean Chrysostome, n’est-il pas douloureux pour sa tendresse de les voir retourner d’eux-mêmes au péché qui les tue ! « Épargnez-moi, » a-t-elle bien droit de dire selon la parole que le saint Docteur met en la bouche de l’Apôtre : « quel autre enfant, une fois au monde, vient imposer derechef de telles douleurs au sein maternel ? » Car les chutes des fidèles, pour être réparées, ne lui causent pas un moindre travail que l’enfantement de ceux qui n’ont pas cru encore [19].

Et si nous comparons nos temps à cet âge où la bouche des pasteurs faisait entendre par tout l’univers ses accents respectés, est-il un seul des enfants restés fidèles à l’Église, qu’un tel rapprochement ne pousse à se serrer davantage autour d’une Mère si outrageusement délaissée ? « Resplendissante alors de tout l’éclat des joyaux spirituels dont l’Époux l’avait ornée au jour de ses noces, dit saint Laurent Justinien, elle tressaillait de l’accroissement de ses fils en vertu comme en nombre, les appelant à monter plus haut toujours, les offrant à son Dieu, les portant dans ses bras jusqu’aux cieux. Obéie d’eux, elle était bien la mère du bel amour et de la crainte [20], belle comme la lune, éclatante comme le soleil, terrible comme une armée rangée en bataille [21]. Comme le térébinthe elle étendait ses rameaux [22], et, sous leur ombre, protégeait ceux qu’elle avait engendrés contre la chaleur du jour, la tempête et la pluie. Tant qu’elle put donc elle travailla, nourrissant dans son sein tous ceux qu’elle parvenait à rassembler. Mais son zèle, tout incessant qu’il fût, a redoublé depuis qu’elle en a vu plusieurs, et des multitudes, abandonner la ferveur première. Depuis nombre d’années, elle gémit en voyant s’étendre chaque jour l’offense de son Créateur, ses propres pertes et la mort de ses fils. Celle qui se revêtait de pourpre a pris la robe de deuil, et ses parfums n’exhalent plus leur odeur ; une corde a remplacé sa ceinture d’or, on ne voit plus sa brillante chevelure, et le cilice tient lieu d’ornement sur son sein [23]. Aussi ne peut-elle arrêter maintenant ses lamentations et ses pleurs. Sans cesse elle prie, cherchant si par quelque manière elle n’arrivera point à retrouver dans le présent sa beauté passée, quoiqu’elle défaille presque en sa supplication, regardant comme impossible de redevenir ce qu’elle était. La parole prophétique s’est accomplie pour elle : Tous ils se sont détournés de la voie, ensemble ils sont devenus inutiles ; il n’y en a point qui fassent le bien, il n’y en a pas même un seul [24] !... Les œuvres multipliées par les enfants de l’Église contre les préceptes divins montrent bien, dans ceux qui les font, des membres pourris et étrangers au corps du Christ. L’Église, cependant, se souvient de les avoir engendrés dans le bain du salut ; elle se souvient des promesses par lesquelles ils s’étaient engagés à renoncer au démon, aux pompes du siècle et à tous les crimes. Elle pleure donc leur chute, comme étant leur vraie mère, et elle espère toujours obtenir leur résurrection par ses larmes. O quelle pluie de larmes est répandue ainsi tous les jours en présence du Seigneur ! que de prières ferventes cette vierge très pure envoie, parle ministère des saints anges, au Christ salut des pécheurs ! Elle crie dans le secret des cœurs, dans les retraites isolées, comme dans ses temples au grand jour, afin que la divine miséricorde rappelle à la vie ceux qui sont ensevelis dans le bourbier des vices. Qui dira son intime allégresse, quand elle reçoit vivants ceux qu’elle pleurait comme morts ? Si la conversion des pécheurs réjouit tellement le ciel [25], combien aussi la Mère ! Selon la mesure de la douleur qu’elle avait conçue de leur perte [26], la consolation déborde alors en son cœur [27]. »

Chrétiens préservés de la défection par la miséricorde du Seigneur, il nous appartient de compatir aux angoisses de l’Église, et d’aider en tout les démarches de son zèle pour sauver nos frères. Il ne peut nous suffire de n’être point de ces fils insensés qui sont la douleur de leur mère [28] et méprisent le sein qui les a portés [29]. Quand nous ne saurions pas de l’Esprit-Saint lui-même que c’est thésauriser que d’honorer sa mère [30] le souvenir de ce que lui a coûté notre naissance [31] nous porterait assez à ne manquer aucune occasion de sécher ses pleurs. Elle est l’Épouse du Verbe, aux noces duquel prétendent aussi nos âmes ; s’il est vrai que cette union soit la nôtre également, prouvons-le comme l’Église, en manifestant dans nos œuvres l’unique pensée, l’unique amour que communique l’Époux dans ses intimités, parce qu’il n’en est point d’autre en son cœur : la pensée de la gloire de son Père à restaurer dans le monde, l’amour des pécheurs à sauver.

Chantons avec l’Église, dans l’Offertoire, ses espérances réalisées ; que notre bouche ne reste jamais muette devant les bienfaits du Seigneur.

Confions-nous, dans la Secrète, à la garde toute-puissante des divins Mystères.

La parole de Jésus rappela du trépas le fils de la veuve de Naïm ; sa chair est la vie du monde dans le pain sacré que chante l’Antienne de la Communion.

L’union divine ne sera parfaite en nous, qu’autant que le Mystère d’amour dominera tellement nos âmes et nos corps qu’ils en soient possédés pleinement, ne trouvant plus leur direction qu’en lui, non dans la nature. C’est ce qu’explique et demande la Postcommunion.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

« Quinta post sancti Laurentii. »

C’est aujourd’hui la dernière station festive prenant son nom du Staurophore de la basilique Tiburtine. Après le cycle des fêtes dominicales qui suivaient la solennité de saint Laurent, venaient à Rome celles qui se groupaient autour des fêtes successives de saint Cyprien et de saint Michel. Au fond, ces fêtes constituaient pour le cycle dominical comme autant de colonnes milliaires servant à compter la succession des diverses semaines. Elles n’avaient donc aucune relation spéciale avec le Saint dont elles prenaient le nom.

Le chant de prélude est tiré du psaume 85. Inclinez, ô Seigneur, votre oreille ; inclinez-la de votre trône très élevé jusqu’à la bassesse où je suis, prosterné dans la boue et dans la cendre. Inclinez-la, parce que j’élève ma prière vers vous, et la voix de la prière a tant de force sur votre cœur qu’elle vous fait tout de suite vous abaisser jusqu’où gît le suppliant qui vous invoque. Je suis pécheur, c’est vrai ; mais pourtant je suis votre serviteur, quelque chose de vous et qui vous appartient. Je ne mérite pas d’être écouté à mon premier cri, mais c’est sans cesse que je vous invoque, et vous n’avez pas l’habitude de mettre vos serviteurs à l’épreuve au delà de leurs forces. Ayez pitié de moi, ô Seigneur, ayez pitié de moi dans la mesure où je place en vous toute mon espérance et où je me confie en vous.

Dans la collecte on supplie Dieu de faire que sa continuelle miséricorde — cette terre est moins le lieu du triomphe de la justice divine que de celui de la miséricorde — purifie de plus en plus et protège son Église. Et parce que celle-ci, sans le secours de Dieu, ne saurait résister à ses adversaires, ni ne peut combler l’insuffisance de la nature infirme dans les membres mêmes de la communauté chrétienne, il faut que la divine grâce soit toujours là pour diriger tous ses actes vertueux.

Dans la lecture faite aujourd’hui de l’épître aux Calâtes (5, 25-26 et 6, 1-10), il s’agit avant tout de la charité envers le prochain : la fuite de l’intérêt propre et de l’envie, pour se supporter au contraire et se corriger réciproquement. La vie présente est comme la saison des semailles : au temps de la récolte, nous moissonnerons ce que nous avons semé, et ce sera notre provision pour l’éternité.

Le psaume responsorial est le 91e qui est commun au samedi de la IIe semaine de Carême. « Il est beau de louer le Seigneur et de chanter des hymnes, ô Très-Haut, à votre nom ; de célébrer le matin votre bonté, et durant la nuit votre fidélité. » L’oraison est un besoin de l’âme et comme le battement de son cœur. C’est pourquoi les saints consacrent à la prière une grande partie de leur journée, définie dans le verset de notre psaume par les mots de nuit et de matin. Durant la nuit on loue la fidélité de Dieu, parce que l’aridité, qui est la nuit de l’âme, a pour but de fortifier notre confiance dans les promesses divines. Le matin on loue la bonté du Seigneur, parce que le matin exprime la lumière et la joie de l’âme laquelle, se sentant ainsi prévenue par la grâce divine, entonne à Dieu le chant d’action de grâces et de louanges.

Le verset alléluiatique est emprunté au psaume 94 et semble être la continuation de celui du dimanche précédent. « Grand est le Seigneur, et sa puissance s’élève sur tous les autres dieux. » Ah ! si notre âme, elle aussi, comprenait pratiquement cette transcendance divine sur tout le créé, et en particulier sur notre volonté ! Avec quel empressement n’accepterions-nous pas, comme règle suprême de tous nos mouvements, l’adorable vouloir de Dieu !

Le récit évangélique de la résurrection du fils de la veuve de Naïm (Luc., 7, 11-16) fait allusion à la médiation de l’Église, grâce aux larmes de qui le Seigneur rappelle à la vie les pauvres pécheurs. Ces larmes, l’Église les répand dans toutes ses prières, mais que celui qui veut être sûr d’être ressuscité par le Christ recoure à la Mère Église dans le sacrement de Pénitence ; c’est là, comme l’observe saint Ambroise, que les larmes et les prières de l’Église, en vertu de l’institution divine, opèrent ex opere operato ; allusion gracieuse à la primitive formule déprécatoire de l’absolution sacramentelle. — Le Christ ne peut demeurer indifférent aux supplications de son Épouse en pleurs, et c’est ainsi que cette résurrection spirituelle, qu’écarteraient peut-être nos péchés, nous est accordée en considération de celle qui intercède pour nous.

Le verset pour l’oblation des offrandes du peuple est tiré du psaume 39 et il est commun au mardi après le IVe dimanche de Carême : « J’ai attendu avec patience le Seigneur, et lui, au moment opportun, s’est retourné pour exaucer ma prière. Il a mis sur mes lèvres un cantique nouveau à la louange de notre Dieu. » L’homme agit avec précipitation, et quand il prie il voudrait voir immédiatement l’issue de l’affaire à laquelle il entend intéresser Dieu. La prière de la foi, au contraire, est patiente et longanime, car, s’appuyant sur la promesse divine, elle attend avec sérénité l’heure de Dieu, celle à laquelle le Seigneur a décidé de venir à notre secours. Il est donc très profond, cet avertissement d’Isaïe : Qui credit, non festinet.

Dans la secrète de ce jour on demande au Seigneur que l’efficacité du divin Sacrement serve surtout à nous défendre des embûches de Satan. Cela mérite une observation particulière. Nous savons que le démon incarne la haine et que, s’il le pouvait, il voudrait nuire à tous et tout ruiner. Je suis un malheureux qui n’aime pas — dit un jour le diable à une Sainte. Avant l’incarnation du Verbe de Dieu, Satan se considérait comme le véritable et incontesté prince de ce monde, et les cas de possession diabolique étaient très fréquents, même en Palestine. Mais après la prédication de l’Évangile, ces cas devinrent de plus en plus rares, et le démon dut se résigner à affirmer son horrible autorité chez les peuples sauvages idolâtres dont, maintenant encore, il fait un cruel carnage.

D’où vient donc cet affaiblissement de sa puissance dans les nations catholiques, et cette rareté relative des véritables possessions ? L’Église nous l’insinue dans la sainte liturgie. Chez les peuples catholiques, Jésus demeure en trop de tabernacles, dans les cités, dans les villages, dans les bourgades, pour que le démon puisse approcher de ces lieux. De plus, l’Église avec son eau bénite, ses saintes reliques, ses sacramentaux, élève autour du peuple catholique comme une muraille de feu que le diable n’ose pas franchir. Qu’on ne croie pas toutefois que nous sommes entièrement exempts des tentations diaboliques, non, et l’Évangile affirme le contraire. Mais le démon pourra aboyer contre nous tant qu’il voudra, il n’aura plus la liberté de nous nuire, à moins que nous-mêmes ne la lui donnions, en nous approchant trop de ce chien enchaîné.

L’antienne pour la Communion, comme celle prescrite pour le IXe dimanche après la Pentecôte, est tirée de l’Évangile de saint Jean (6, 52), et se trouve ici à titre exceptionnel. Elle est commune au jeudi après le Ier dimanche de Carême et exprime avec concision le double caractère de Sacrifice et de Sacrement que revêt l’Eucharistie. « Le pain que je donnerai — voilà le Sacrement pour la nourriture spirituelle de l’âme — est mon corps pour le salut du monde » — voilà le Sacrifice de l’universelle expiation.

Dans la collecte d’action de grâces, nous demandons que l’efficacité du Sacrement modère et refrène si bien les mouvements de notre corps et de notre âme que ce ne soit plus la nature, mais la grâce qui prenne en nous le dessus. De la sorte, la divine Eucharistie obtient intégralement son effet, et nous fait participer à la vie du Christ, selon la promesse du Sauveur : Et qui manducat me, et ipse vivet propter me.

Cette prière après la Communion peut, elle aussi, servir de thème à tout un traité d’ascèse eucharistique. Après les purifications préalables des sens et des facultés de l’âme, quand la grâce a envahi tout l’esprit et y domine en souveraine, commence en nous le véritable règne de Dieu. La nature reçoit alors un tel coup qu’elle n’ose plus relever la tête, et l’Esprit Saint oriente l’âme et toutes ses facultés comme il lui plaît.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Celui qui ressuscite les morts.

C’est une véritable messe de dimanche qu’on pourrait intituler : Pâques et parousie. Le Christ est, dans un double sens, celui qui ressuscite les morts. Sur la terre, il les ressuscite spirituellement par la grâce ; au dernier jour, il les ressuscitera corporellement dans la gloire. Chaque dimanche unit, dans le sacrifice eucharistique, Pâques et la parousie. Il renouvelle la grâce du baptême, accomplit par avance le dernier avènement et nous donne, dans le pain de vie, le gage de la résurrection. Ces pensées trouvent dans la messe d’aujourd’hui une très belle expression : L’Église, cette fois encore, veut que, toute la journée, nous vivions du récit évangélique. Dès le matin, nous voyons Jésus venir à Naïm : « Jésus se rendit dans une ville nommée Naïm et voici qu’on portait en terre un jeune homme, fils unique de sa mère ». Le mort, c’est chacun de nous. C’est avec cette impression que nous nous rendons à la messe du dimanche. Mais, le soir, nous rendons grâces pour la résurrection : « Un grand Prophète s’est levé parmi nous et Dieu a visité son peuple ».

1. Le passage à l’automne ecclésiastique. — Jusqu’ici, dans les dimanches après la Pentecôte, nous avons dirigé nos regards vers deux objets ; nous avons regardé en arrière vers la Pentecôte et nous avons considéré le présent. En considérant la Pentecôte passée, nous avons essayé sans cesse de renouveler en nous la grâce du baptême ; la considération du présent nous a appris à soutenir le combat contre le mal. Tels étaient les deux objets typiques des dimanches précédents ; c’était tantôt une guérison miraculeuse où l’Église nous faisait voir une image du renouvellement de la grâce du baptême, tantôt l’opposition entre les deux royaumes, le royaume de Dieu et le royaume du monde. Comme nous l’avons souvent fait remarquer, l’Église ne voulait pas nous proposer un choix ; notre choix est déjà fait. Elle voulait nous inviter à analyser notre âme en portant la lumière dans notre intérieur et en nous faisant y découvrir deux âmes. Aujourd’hui, l’Église commence à nous faire considérer un troisième objet ; elle nous fait envisager l’avenir, le retour du Seigneur. Nous entrons ainsi dans la dernière partie de l’année liturgique, celle qui est consacrée au retour du Christ.

2. La messe (Inclina Domine). Aujourd’hui, nous n’entrons pas dans le sanctuaire avec le visage radieux, de l’enfant transfiguré de Dieu, mais comme des exilés soucieux engagés dans le combat. Le poids des combats de la semaine fait fléchir notre âme. L’âme cherche la « joie », elle « s’élève » vers son Dieu (Récitons le psaume en entier. Quand la liturgie prend le premier verset du psaume pour en faire l’antienne, elle entend méditer tout le psaume). Nous avons besoin d’une grande miséricorde, d’une miséricorde continuelle de Dieu, pour « nous purifier et nous protéger » ; autrement, il n’y a pour nous aucun salut (Or.). L’Épître se rattache aux dimanches précédents. Saint Paul parlait de la vie de l’esprit par opposition à la vie de la chair. Il tire aujourd’hui les conséquences pratiques qu’on peut résumer brièvement ainsi : Marchons aussi selon l’esprit. C’est tout un recueil de pensées vitales. La liturgie nous propose ici quelques leçons qui conviennent à la vie commune : Pas d’ambition, pas d’envie parmi les chrétiens ; de la douceur et de la pitié pour ceux qui défaillent : « que chacun porte le fardeau de l’autre, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ » ; respectez le pasteur de la communauté, faites du bien à ceux qui partagent votre foi. L’Église a toujours son idéal devant les yeux : une communauté d’enfants de Dieu réunie dans la charité. Au Graduel et surtout dans le verset de l’Alléluia, le soleil de Pâques brille à travers les nuages. Le Christ, le grand Seigneur et le grand Roi du monde entier, celui qui ressuscite les morts, se tient maintenant devant nous, à l’Évangile. On peut observer dans cette messe une gradation constante : l’imploration de l’Introït, l’oraison qui respire la sollicitude maternelle de l’Église pour ses enfants en péril, les sérieux avertissements de saint Paul ; puis vient le Graduel où le soleil perce les nuages pour briller de tout son éclat à l’Évangile : Maintenant, au Saint-Sacrifice, le Christ veut semer dans notre âme le grain de froment qui doit donner comme moisson la vie éternelle (Ép.). Le Christ est aujourd’hui celui qui ressuscite les morts ; il veut « visiter son peuple », lui donner une « vie » nouvelle ; c’est pour cela qu’il a préparé son « pain » (Comm.). Pour cette résurrection des morts nous le remercions profondément à l’Offertoire. Dans la Postcommunion, nous entendons encore un écho de la pensée familière des deux royaumes.

3. Construction de ponts. — Les prêtres sacrificateurs de l’antique Rome païenne s’appelaient pontifes, ce qui veut dire littéralement : constructeurs de ponts. Ce nom vient peut-être de ce qu’ils offraient leurs sacrifices auprès d’un pont. L’Église a adopté ce mot dans sa liturgie et l’emploie pour désigner le Pape et même les évêques. Et, certes, l’étymologie de ce mot permet une belle interprétation, car le prêtre lui aussi est un constructeur de ponts : il établit un pont entre le ciel et la terre, c’est-à-dire qu’il est médiateur entre Dieu et les hommes. Nous pourrions appliquer ce sens à la Sainte Église ; elle aussi construit un pont d’or qu’elle jette par-dessus la vie de chacun de nous depuis notre naissance jusqu’à notre mort. Le premier pilier de ce pont est le baptême, le dernier est le retour du Seigneur et, entre ces deux piliers, elle jette le pont de l’Eucharistie. Comme nous l’avons souvent dit, tel était le chemin que suivait la piété de l’ancienne Église : du baptême à la parousie par l’Eucharistie. Nous trouvons une belle expression de cette pensée dans la messe d’aujourd’hui. La résurrection du jeune homme de Naïm représente notre résurrection spirituelle dans le baptême. L’Église nous fait voir en même temps dans ce miracle l’annonce .de la résurrection de la chair au dernier jour. Les autres textes nous donnent des instructions sur les moyens de salut qui nous permettront de conserver la vie divine. Le principal de ces moyens est l’Eucharistie : « Le pain que je donnerai est ma chair pour la vie du monde ».

Quand nous sommes venus au monde, nous portions : déjà en nous le germe de la mort ; dès notre premier ; jour, nous étions déjà sous le coup de cette malédiction : tu es poussière et tu retourneras en poussière. Notre vie terrestre est comme un convoi funèbre ; nos passions et nos péchés sont les porteurs qui hâtent le pas pour nous ensevelir dans la poussière. C’est alors que le Christ se présente au milieu de notre marche vers la tombe ; il prononce la grande parole : Jeune homme, je te le dis, lève-toi. Ce fut le baptême. Nous reçu mes alors une vie nouvelle, immortelle. Mais il s’agit de conserver cette vie et de la développer. Au baptême, mon âme était comme un enfant nouveau-né ; il faut qu’elle grandisse. Des ennemis l’épient déjà pour lui enlever la vie divine. Mais le Christ est là de nouveau. Il nous rompt, tous les dimanches ou même tous les jours, le « pain pour la vie du monde ». Sans doute ce pain ne crée pas la vie ; son rôle est de la conserver et de la développer. C’est ce que nous indique l’Épître d’aujourd’hui en nous ordonnant de « vivre dans l’esprit et de marcher dans l’esprit ». Ainsi, tout le long de notre vie, nous construisons le pont d’or qui nous conduira au jour radieux du retour du Seigneur.

Nous allons entrer dans l’automne ecclésiastique. La moisson des âmes a déjà commencé (l’Assomption de la Sainte Vierge). Nous voyons les vierges sages attendre l’Époux, une lampe allumée à la main ; le serviteur vigilant, les reins ceints et portant une lumière à la main, va au-devant de son Maître. Nous voyons déjà briller au ciel la grande croix d’or, le signe du Fils de l’Homme (Exaltation de la Sainte Croix). Chrétiens, le temps est court ; hâtons-nous de construire un pont d’or et de l’achever pour la résurrection bienheureuse.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
En ce temps-là : Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm ; et ses disciples allaient avec lui, ainsi qu’une foule nombreuse. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, évêque.

Septième leçon. Une mère, veuve, fut dans la joie lors de la résurrection de ce jeune homme. Une mère, l’Église, est dans la joie chaque jour lors de la résurrection spirituelle des hommes. Celui-là était mort dans son corps mais ceux-ci, dans leur âme. La mort visible était pleurée par des larmes visibles. Quant à la mort invisible, nul n’en prenait souci, nul ne l’apercevait, Celui-là qui connaissait les morts prit souci d’eux. Celui-là seul connaissait les morts qui pouvait les rendre à la vie. S’il n’était pas venu pour ressusciter les morts, l’Apôtre ne dirait pas : « Éveille-toi, toi qui dors, lève-toi d’entre les morts, et sur toi luira le Christ »

Huitième leçon. Trois morts furent, à notre connaissance, ressuscités visiblement par le Seigneur. Des milliers, invisiblement. Combien de morts a-t-il, en fait, ressuscités visiblement ? Qui le sait ? Tout ce qu’il a fait ne fut pas écrit. Voici ce que dit Jean : « Jésus a accompli encore bien d’autres actions. Si on les relatait, le monde entier ne suffirait pas, je pense, à en contenir les livres » (Jn 21, 25). On peut en conclure que beaucoup d’autres, sans doute, furent ressuscités, mais ce n’est pas en vain qu’il est fait mention de trois. Notre Seigneur Jésus-Christ voulait que ses actions corporelles soient comprises aussi dans un sens spirituel. Il ne faisait pas seulement des miracles pour les miracles, mais afin que ceux qu’ils faisaient soient tout à la fois merveilles pour les regards et vérités pour l’intelligence.

Neuvième leçon. A titre de comparaison : celui qui voit des lettres dans un livre très bien écrit, et qui ne sait point lire, loue la main du copiste, admire la beauté des caractères mais il ne sait ce que veulent dire, ce que signifient ces caractères. Par ses regards, il est louangeur, par son esprit, il n’est pas connaisseur. Un autre, tout au contraire, louera l’écriture et saisira le sens de l’écrit. Tel est celui qui non seulement est capable de voir – cela tous le peuvent – mais aussi de lire – et cela, celui qui ne l’a pas appris, ne le peut. Ainsi ceux qui les ont vu et n’ont pas compris ce que les miracles du Christ leur voulaient dire, et les signes qu’ils faisaient en quelque sorte si on les comprend, ceux-là ont admiré seulement les actions, mais d’autres ont aussi admiré les actions et ils en ont obtenu l’intelligence. Tels devons-nous être à l’école du Christ.

Ant. du Benedictus à Laudes Jésus se rendait * dans une ville appelée Naïm : et voici qu’on emportait un mort, fils unique de sa mère

Ant. du Magnificat aux 2èmes Vêpres Un grand prophète * s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple.

Textes de la Messe

Dominica Decima quinta post Pentecosten

15ème Dimanche après la Pentecôte

II Classis
2ème Classe
Ant. ad Introitum. Ps. 85, 1 et 2-3.Introït
Inclína, Dómine, aurem tuam ad me, et exáudi me : salvum fac servum tuum, Deus meus, sperántem in te : miserére mihi, Dómine, quóniam ad te clamávi tota die.Inclinez votre oreille vers moi, Seigneur, et exaucez-moi. Sauvez, mon Dieu, votre serviteur qui espère en vous. Ayez pitié de moi, Seigneur, parce que j’ai crié vers vous tout le jour.
Ps. ibid., 4.
Lætífica ánimam servi tui : quia ad te, Dómine, ánimam meam levávi.Réjouissez l’âme de votre serviteur, parce que j’ai élevé mon âme vers vous, Seigneur.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Ecclésiam tuam, Dómine, miserátio continuáta mundet et múniat : et quia sine te non potest salva consístere ; tuo semper múnere gubernétur. Per Dóminum.Seigneur, purifiez et fortifiez votre Église par le continuel effet de votre miséricorde ; et puisqu’elle ne peut subsister sans vous, conduisez-la toujours au moyen de votre grâce.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Gálatas. Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtres aux Galates.
Gal. 5, 25-26 ; 6, 1-10.
Fratres : Si spíritu vívimus, spíritu et ambulémus. Non efficiámur inanis glóriæ cúpidi, ínvicem provocántes, ínvicem invidéntes. Fratres, et si præoccupátus fúerit homo in áliquo delícto, vos, qui spirituáles estis, huiúsmodi instrúite in spíritu lenitátis, consíderans teípsum, ne et tu tentéris. Alter alteríus ónera portáte, et sic adimplébitis legem Christi. Nam si quis exístimat se áliquid esse, cum nihil sit, ipse se sedúcit. Opus autem suum probet unusquísque, et sic in semetípso tantum glóriam habébit, et non in áltero. Unusquísque enim onus suum portábit. Commúnicet autem is, qui catechizátur verbo, ei, qui se catechízat, in ómnibus bonis. Nolíte erráre : Deus non irridétur. Quæ enim semináverit homo, hæc et metet. Quóniam qui séminat in carne sua, de carne et metet corruptiónem : qui autem séminat in spíritu, de spíritu metet vitam ætérnam. Bonum autem faciéntes, non deficiámus : témpore enim suo metémus, non deficiéntes. Ergo, dum tempus habémus, operémur bonum ad omnes, maxime autem ad domésticos fídei.Mes frères, si nous vivons par l’esprit, marchons aussi selon l’esprit. Ne devenons pas avides d’une vaine gloire, nous provoquant les uns les autres, et nous portant mutuellement envie. Mes frères, si un homme est tombé par surprise dans quelque faute, vous qui êtes spirituels, relevez-le avec un esprit de douceur ; prenant garde à toi-même, de peur que, toi aussi, tu ne sois tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ. Car si quelqu’un s’imagine être quelque chose, alors qu’il n’est rien, il se séduit lui-même. Mais que chacun examine son œuvre, et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul, et non par rapport aux autres. Car chacun portera son propre fardeau. Que celui à qui on enseigne la parole de Dieu, fasse part de tous ses biens à celui qui l’enseigne. Ne vous y trompez point : on ne se moque pas de Dieu. Car ce que l’homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème dans sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème dans l’esprit moissonnera de l’esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car, le moment venu, nous moissonnerons, si nous ne nous lassons pas. C’est pourquoi, pendant que nous en avons le temps, faisons du bien à tous, mais surtout à ceux qui sont de la famille de la foi.
Graduale. Ps. 91, 2-3Graduel
Bonum est confitéri Dómino : et psallere nómini tuo, Altíssime.Il est bon de louer le Seigneur et de chanter des hymnes à votre nom, ô Très Haut.
V/. Ad annuntiándum mane misericórdiam tuam, et veritátem tuam per noctem.Pour annoncer dès le matin votre miséricorde et votre vérité durant la nuit.
Allelúia, allelúia. V/.Ps. 94, 3.Alléluia, alleluia.
Quóniam Deus magnus Dóminus, et Rex magnus super omnem terram. Allelúia.Car le Seigneur est un Dieu grand, un grand roi qui domine toute la terre. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.Lecture du Saint Evangile selon saint Luc.
Luc. 7, 11-16.
In illo témpore : Ibat Iesus in civitátem, quæ vocátur Naim : et ibant cum eo discípuli eius et turba copiósa. Cum autem appropinquáret portæ civitátis, ecce, defúnctus efferebátur fílius únicus matris suæ : et hæc vidua erat : et turba civitátis multa cum illa. Quam cum vidísset Dóminus, misericórdia motus super eam, dixit illi : Noli flere. Et accéssit et tétigit lóculum. (Hi autem, qui portábant, stetérunt.) Et ait : Adoléscens, tibi dico, surge. Et resédit, qui erat mórtuus, et cœpit loqui. Et dedit illum matri suæ. Accépit autem omnes timor : et magnificábant Deum, dicéntes : Quia Prophéta magnus surréxit in nobis : et quia Deus visitávit plebem suam.En ce temps-là, Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm ; et ses disciples allaient avec lui, ainsi qu’une foule nombreuse. Et comme il approchait de la porte de la ville, voici qu’on emportait un mort, fils unique de sa mère, et celle-ci était veuve ; et il y avait avec elle beaucoup de personnes de la ville. Lorsque le Seigneur l’eut vue, touché de compassion pour elle, il lui dit : Ne pleure point. Puis il s’approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Et il dit : Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. Et le mort se mit sur son séant, et commença à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, en disant : Un grand prophète a surgi parmi nous, et Dieu a visité son peuple.
CredoCredo
Ant. ad Offertorium. Ps. 39,2,3 et 4.Offertoire
Exspéctans exspectávi Dóminum, et respéxit me : et exaudívit deprecatiónem meam : et immísit in os meum cánticum novum, hymnum Deo nostro.Avec espérance, j’ai attendu le Seigneur, et il a jeté un regard vers moi ; il a exaucé ma supplication. Il a mis sur mes lèvres un cantique nouveau, un hymne à notre Dieu.
Secreta.Secrète
Tua nos, Dómine, sacramenta custodiant : et contra diabólicos semper tueántur incúrsus. Per Dóminum.Que vos sacrements nous gardent, ô Seigneur, et nous protègent toujours contre les attaques des démons.
Præfatio de sanctissima Trinitate ; non vero in feriis, quando adhibetur Missa huius dominicæ, sed tunc dicitur præfatio communis. Préface de la Sainte Trinité  ; mais les jours de Féries, où l’on reprend la Messe de ce Dimanche, on dit la Préface Commune .
Ant. ad Communionem. Ioann. 6, 52.Communion
Panis, quem ego dédero, caro mea est pro sǽculi vita.Le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde.
Postcommunio.Postcommunion
Mentes nostras et córpora possídeat, quǽsumus, Dómine, doni cæléstis operátio : ut non noster sensus in nobis, sed iúgiter eius prævéniat efféctus. Per Dóminum.Que l’action de votre don céleste s’exerce parfaitement, ô Seigneur, en nos âmes et en nos corps, en sorte que ce ne soit pas notre propre sens, mais son influence qui prédomine toujours en nous.

[1] Luc. XI, 1.

[2] I Par. XXI, 16 ; etc.

[3] Psalm. L.

[4] I Cor. IV, 5.

[5] Gal. V, 19-21.

[6] Rom. VIII, 14.

[7] Gal. IV, 13.

[8] Rom. VIII, 8.

[9] I Jean. IV, l3.

[10] Jean. VI, 57.

[11] I Jean. III, 23-24 ; IV, 12-13.

[12] Apoc. X, 1-6.

[13] Psalm. CXXV, 5.

[14] Psalm. CXLIII, 9.

[15] Cf. Luc. XI, 20 ; Matth. XII, 28.

[16] Ambr. in Luc. V ; Aug. Serm. 44, de verb. Dom.

[17] Cf. Fer. V post Dom. IV Quadr..

[18] Gal. IV, 19.

[19] Chrys. De pœnit. Hom. I.

[20] Eccli. XXIV, 24.

[21] Cant. VI, 9.

[22] Eccli. XXIV, 22.

[23] Isai. III, 24.

[24] Psalm. XIII, 3.

[25] Luc. XV, 7.

[26] Psalm. XCIII, 19.

[27] Laur. Just. De compunct. et planctu christ. perfect.

[28] Prov. XVII, 25.

[29] Ibid. XXX, 17.

[30] Eccli. III, 5.

[31] Tob. IV, 4.