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Samedi de la 2ème semaine de Carême

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1960.


Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Textes de la Messe

Sabbato
Samedi de la deuxième semaine de Carême
III Classis
3 ème Classe
Statio ad Ss. Marcellinum et Petrum
Station aux Ss Marcellin et Pierre
Ant. ad Introitum. Ps. 18, 8.Introït
Lex Dómini irreprehensíbilis, convértens ánimas : testimónium Dómini fidéle, sapiéntiam præstans párvulis.La loi du Seigneur est parfaite, elle restaure les âmes ; le témoignage du Seigneur est fidèle, il donne la sagesse aux petits.
Ps. ibid., 2.
Cæli enárrant glóriam Dei : et ópera mánuum eius annúntiat firmaméntum.Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament publie les œuvres de ses mains.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Da, quǽsumus, Dómine, nostris efféctum ieiúniis salutárem : ut castigátio carnis assúmpta, ad nostrárum vegetatiónem tránseat animárum. Per Dóminum.Nous vous en prions, Seigneur, donnez à nos jeûnes un effet salutaire, afin qu’ayant entrepris de châtier notre chair, cette mortification corporelle serve à développer la vigueur de nos âmes. Par N.-S.
Léctio libri Genesis.Lecture du livre de la Genèse.
Gen. 27, 6-40.
In diébus illis : Dixit Rebécca fílio suo Iacob : Audívi patrem tuum loquéntem cum Esau fratre tuo, et dicéntem ei : Affer mihi de venatióne tua, et fac cibos, ut comédam et benedícam tibi coram Dómino, ántequam móriar. Nunc ergo, fili mi, acquiésce consíliis meis : et pergens ad gregem, affer mihi duos hædos óptimos, ut fáciam ex eis escas patri tuo, quibus libénter véscitur : quas cum intúleris et coméderit, benedícat tibi, priúsquam moriátur. Cui ille respóndit : Nosti, quod Esau, frater meus, homo pilósus sit, et ego lenis : si attrectáverit me pater meus et sénserit, tímeo, ne putet me sibi voluísse illúdere, et indúcam super me maledictiónem pro benedictióne. Ad quem mater : In me sit, ait, ista male díctio, fili mi : tantum audi vocem meam, et pergens affer quæ dixi. Abiit, et áttulit, dedítque matri. Parávit illa cibos, sicut velle nóverat patrem illíus. Et véstibus Esau valde bonis, quas apud se habébat domi, índuit eum : pelliculásque hædórum circúmdedit mánibus, et colli nuda protéxit. Dedítque pulméntum, et panes, quos cóxerat, trádidit. Quibus illátis, dixit : Pater mi ! At ille respóndit : Audio. Quis es tu, fili mi ? Dixítque Iacob : Ego sum primogénitus tuus Esau : feci, sicut præcepísti mihi : surge, sede, et cómede de venatióne mea, ut benedícat mihi ánima tua. Rursúmque Isaac ad fílium suum : Quómodo, inquit, tam cito inveníre potuísti, fili mi ? Qui respóndit : Volúntas Dei fuit, ut cito occúrreret mihi quod volébam. Dixítque Isaac : Accéde huc, ut tangam te, fili mi, et probem, utrum tu sis fílius meus Esau, an non. Accéssit ille ad patrem, et palpáto eo, dixit Isaac : Vox quidem vox Iacob est, sed manus manus sunt Esau. Et non cognóvit eum, quia pilósæ manus similitúdinem maióris exprésserant. Benedícens ergo illi, ait : Tu es fílius meus Esau ? Respóndit : Ego sum. At ille : Affer mihi, inquit, cibos de venatióne tua, fili mi, ut benedícat tibi ánima mea. Quos cum oblátos comedísset, óbtulit ei étiam vinum. Quo hausto, dixit ad eum : Accéde ad me, et da mihi ósculum, fili mi. Accéssit, et osculátus est eum. Statímque ut sensit vestimentórum illíus fragrántiam, benedícens illi, ait : Ecce, odor fílii mei sicut odor agri pleni, cui benedíxit Dóminus. Det tibi Deus de rore cæli, et de pinguédine terræ abundántiam fruménti et vini. Et sérviant tibi pópuli, et ad orent te tribus : esto dóminus fratrum tuórum, et incurvéntur ante te fílii matris tuæ. Qui male díxerit tibi, sit ille maledíctus : et qui benedíxerit tibi, benedictiónibus repleátur. Vix Isaac sermónem impléverat, et egrésso Iacob foras, venit Esau, coctósque de venatióne cibos íntulit patri, dicens : Surge, pater mi, et cómede de venatióne fílii tui, ut benedícat mihi ánima tua. Dixítque illi Isaac : Quis enim es tu ? Qui respóndit : Ego sum fílius tuus primogénitus Esau. Expávit Isaac stupóre veheménti, et ultra quam credi potest, admírans, ait : Quis ígitur ille est, qui dudum captam venatiónem áttulit mihi, et comédi ex ómnibus, priúsquam tu veníres ? Benedixíque ei, et erit benedíctus. Audítis Esau sermónibus patris, irrúgiit clamóre magno, et consternátus, ait : Bénedic etiam et mihi, pater mi. Qui ait : Venit germánus tuus fraudulénter, et accépit benedictiónem tuam. At ille subiunxit : Iuste vocátum est nomen eius Iacob : supplantávit enim me en áltera vice : primogénita mea ante tulit, et nunc secúndo surrípuit benedictiónem meam. Rursúmque ad patrem : Numquid non reservásti, ait, et mihi benedictiónem ? Respóndit Isaac : Dóminum tuum illum constítui, et omnes fratres eius servitúti illíus subiugávi : fruménto et vino stabilívi eum, et tibi post hæc, fili mi, ultra quid fáciam ? Cui Esau : Num unam, inquit, tantum benedictiónem habes, pater ? mihi quoque óbsecro ut benedícas. Cumque eiulátu magno fleret, motus Isaac, dixit ad eum : In pinguédine terræ, et in rore cæli désuper erit benedíctio tua.En ces jours-là, Rébecca dit à Jacob son fils : J’ai entendu votre père qui parlait à votre frère Ésaü, et qui lui disait : Apportez-moi quelque chose de votre chasse et préparez-moi de quoi manger, afin que je vous bénisse devant le Seigneur avant de mourir. Suivez donc maintenant, mon fils, le conseil que je vais vous donner. Allez-vous-en au troupeau, et apportez-moi deux des meilleurs chevreaux, afin que j’en prépare à votre père une sorte de mets que je sais qu’il aime ; et qu’après que vous le lui aurez présenté et qu’il en aura mangé, il vous bénisse avant de mourir. Jacob lui répondit : Vous savez que mon frère Ésaü a le corps velu, et que moi je n’ai point de poil. Si mon père vient donc à me toucher et qu’il s’en aperçoive, j’ai peur qu’il ne croie que je l’ai voulu tromper, et qu’ainsi je n’attire sur moi sa malédiction au lieu de sa bénédiction. Sa mère lui répondit : Mon fils, je me charge moi-même de cette malédiction : faites seulement ce que je vous conseille, et allez me chercher ce que je vous dis. Il y alla, il l’apporta, et il le donna à sa mère, qui en prépara à manger à son père comme elle savait qu’il l’aimait. Elle fit prendre ensuite à Jacob de très beaux habits d’Ésaü qu’elle gardait elle-même à la maison. Et elle lui mit autour des mains la peau des chevreaux, et lui en couvrit le cou partout où il était découvert. Puis elle lui donna ce qu’elle avait préparé à manger, et les pains qu’elle avait cuits. Jacob porta le tout devant Isaac, et lui dit : Mon père. Je vous entends, dit Isaac. Qui êtes-vous, mon fils ? Jacob lui répondit ; Je suis Ésaü, votre fils aîné. J’ai fait ce que vous m’avez commandé : levez-vous, mettez-vous sur votre séant, et mangez de ma chasse afin que vous me donniez votre bénédiction. Isaac dit encore à son fils : Mais comment avez-vous pu, mon fils, en trouver si tôt ? Il lui répondit : Dieu a voulu que ce que je désirais se présentât tout d’un coup à moi. Isaac dit encore : Approchez-vous ; d’ici, mon fils, afin que je vous : touche, et que je reconnaisse si vous êtes mon fils Ésaü ou non. Jacob s’approcha de son père ; et Isaac l’ayant tâté, dit : Pour la voix, c’est la voix de Jacob ; mais les mains sont les mains d’Ésaü. Et il ne le reconnut point, parce que ses mains, étant couvertes de poil, parurent toutes semblables à celles de son aîné. Isaac, le bénissant donc, lui dit : Êtes-vous mon fils Ésaü ? Je le suis, répondit Jacob. Mon fils, ajouta Isaac, apportez-moi à manger de votre chasse, afin que je vous bénisse. Jacob lui en présenta ; et après qu’il en eut mangé, il lui présenta aussi du vin qu’il but. Isaac lui dit ensuite : Approchez-vous de moi, mon fils, et venez me baiser. Il s’approcha donc de lui, et le baisa. Et Isaac, aussitôt qu’il eut senti la bonne odeur qui sortait de ses habits, lui dit en le bénissant : L’odeur qui sort de mon fils est semblable à celle d’un champ plein de fleurs que le Seigneur a comblé de ses bénédictions. Que Dieu vous donne une abondance de blé et de vin, de la rosée du ciel et de la graisse de la terre. Que les peuples vous soient assujettis, et que les tribus vous adorent. Soyez le seigneur de vos frères, et que les enfants de votre mère se courbent devant vous. Que celui qui vous maudira, soit maudit lui-même ; et que celui qui vous bénira, soit comblé de bénédictions. Isaac ne faisait que d’achever ces paroles, et Jacob était à peine sorti dehors, lorsqu’Ésaü entra, et que, présentant à son père ce qu’il avait apprêté de sa chasse, il lui dit : Levez-vous, mon père, et mangez de la chasse de votre fils, afin que vous me donniez votre bénédiction. Isaac lui dit : Qui êtes-vous donc ? Ésaü lui répondit : Je sais Ésaü, votre fils aîné. Isaac fut frappé d’un profond étonnement ; et, admirant au delà de tout ce qu’on peut croire ce qui était arrivé, il lui dit : Qui est donc celui qui m’a déjà apporté de ce qu’il avait pris à la chasse, et qui m’a fait manger de tout avant que vous vinssiez ? et je lui ai donné ma bénédiction, et il sera béni. Ésaü, à ces paroles de son père, jeta un cri furieux ; et, étant dans une extrême consternation, il lui dit : Donnez-moi aussi votre bénédiction, mon père. Isaac lui répondit : Votre frère m’est venu surprendre, et il a reçu la bénédiction qui vous était due. C’est avec raison, dit Ésaü, qu’il a été appelé Jacob ; car voici la seconde fois qu’il m’a supplanté. Il m’a enlevé auparavant mon droit d’aînesse ; et présentement II vient encore de me dérober la bénédiction qui m’était due. Mais, mon père, ajouta Ésaü, ne m’avez-vous point réservé aussi une bénédiction ? Isaac lui répondit : Je l’ai établi votre seigneur et j’ai assujetti à sa domination tous ses frères. Je l’ai affermi dans la possession du blé et du vin ; et après cela, mon fils, que me reste-t-il que je puisse faire pour vous ? Ésaü lui répartit : N’avez-vous donc, mon père, qu’une seule bénédiction ? Je vous conjure de me bénir aussi. Il jeta ensuite de grands cris mêlés de larmes. Et Isaac, en étant touché, lui dit : Votre bénédiction sera dans la graisse de la terre et dans la rosée du ciel qui vient d’en haut.
Graduale. Ps. 91, 2-3.Graduel
Bonum est confitéri Dómino : et psállere nómini tuo, Altíssime.II est bon de louer le Seigneur et de chanter votre nom, ô Très-Haut.
V/. Ad annuntiándum mane misericórdiam tuam, et veritátem tuam per noctem.Pour annoncer le matin votre miséricorde et votre vérité durant la nuit.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam.Lecture du Saint Evangile selon saint Luc.
Luc. 15, 11-32.
In illo témpore : Dixit Iesus pharisǽis et scribis parábolam istam : Homo quidam hábuit duos fílios, et dixit adolescéntior ex illis patri : Pater, da mihi portiónem substántiæ, quæ me cóntingit. Et divísit illis substántiam. Et non post multos dies, congregátis ómnibus, adolescéntior fílius péregre proféctus est in regiónem longínquam, et ibi dissipávit substántiam suam vivéndo luxurióse. Et postquam ómnia consummásset, facta est fames válida in regióne illa, et ipse cœpit egére. Et ábiit, et adh.sit uni cívium regiónis illíus. Et misit illum in villam suam, ut pásceret porcos. Et cupiébat implére ventrem suum de síliquis, quas porci manducábant : et nemo illi dabat. In se autem revérsus, dixit : Quanti mercennárii in domo patris mei abúndant pánibus, ego autem hic fame péreo ? Surgam, et ibo ad patrem meum, et dicam ei : Pater, peccávi in cælum et coram te : iam non sum dignus vocari fílius tuus : fac me sicut unum de mercennáriis tuis. Et surgens venit ad patrem suum. Cum autem adhuc longe esset, vidit illum pater ipsíus, et misericórdia motus est, et accúrrens cécidit super collum eius, et osculátus est eum. Dixítque ei fílius : Pater, peccávi in cælum et coram te, iam non sum dignus vocari fílius tuus. Dixit autem pater ad servos suos : Cito proférte stolam primam, et indúite illum, et date ánulum in manum eius, et calceaménta in pedes eius : et addúcite vítulum saginátum et occídite, et manducémus et epulémur, quia hic fílius meus mórtuus erat, et revíxit : períerat, et invéntus est. Et cœpérunt epulári. Erat autem fílius eius senior in agro : et cum veníret, et appropinquáret dómui, audívit symphóniam et chorum : et vocávit unum de servis, et interrogávit, quid hæc essent. Isque dixit illi : Frater tuus venit, et occídit pater tuus vítulum saginátum, quia salvum illum recépit. Indignátus est autem, et nolébat introíre. Pater ergo illíus egréssus, cœpit rogáre illum. At ille respóndens, dixit patri suo : Ecce, tot annis sérvio tibi, et numquam mandátum tuum præterívi, et numquam dedísti mihi hædum, ut cum amícis meis epulárer : sed postquam fílius tuus hic, qui devorávit substántiam suam cum meretrícibus, venit, occidísti illi vítulum saginátum. At ipse dixit illi : Fili, tu semper mecum es, et ómnia mea tua sunt : epulári autem et gaudére oportébat, quia frater tuus hic mórtuus erat, et revíxit : períerat, et invéntus est.En ce temps-là, Jésus dit aux Pharisiens et aux Scribes cette parabole : Un homme avait deux fils ; et le plus jeune des deux dit à son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. Et peu de jours après, le plus jeune fils, ayant rassemblé tout ce qu’il avait, partit pour un pays étranger et lointain, et là il dissipa son bien, en vivant dans la débauche. Et après qu’il eut tout dépensé, il survint une grande famine dans ce pays-là, et il commença à être dans le besoin. Il alla donc, et s’attacha au service d’un des habitants du pays, qui l’envoya dans sa maison des champs pour garder es pourceaux. Et il désirait remplir son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient ; mais personne ne lui en donnait. Et étant rentré en lui-même, il dit : Combien de mercenaires, dans la maison de mon père, ont du pain en abondance, et moi je meurs ici de faim ! Je me lèverai, et j’irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi ; je ne suis plus digne désormais d’être appelé ton fils, traite-moi comme l’un de tes mercenaires. Et se levant, il vint vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit, et fut ému de compassion ; et, accourant, il se jeta à son cou, et le baisa. Et le fils lui dit : Mon père, fat péché contre le ciel et contre toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Alors le père dit à ses serviteurs : Vite, apportez la plus belle robe, et revêtez-l’en ; et mettez un anneau à sa main, et des chaussures à ses pieds ; puis amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons, et faisons bonne chère ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à faire grande chère. Cependant son fils aîné était dans les champs ; et comme il revenait et s’approchait de la maison, il entendit la musique et les danses. Et il appela un des serviteurs, et demanda ce que c’était. Celui-ci lui dit : Ton frère est revenu, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré sain et sauf. Il s’indigna, et ne voulait pas entrer. Son père sortit donc, et se mit à le prier. Mais, répondant à son père, il dit : Voilà tant d’années que je te sers, et je n’ai jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; mais dès que cet autre fils, qui a dévoré son bien avec des femmes perdues, est revenu, tu as tué pour lui le veau gras. Alors le père lui dit : Mon fils, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi : mais II fallait faire bonne chère et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort, et qu’il est revenu à la vie parce qu’il était perdu, et qu’il est retrouvé.
Ant. ad Offertorium. Ps. 12, 4-5.Offertoire
Illúmina óculos meos, ne umquam obdórmiam in morte : ne quando dicat inimícus meus : Præválui advérsus eum.Éclairez mes yeux, afin que je ne m’endorme jamais dans la mort : de peur que mon ennemi me dise : J’ai eu l’avantage contre lui.
Secreta.Secrète
His sacrifíciis, Dómine, concéde placátus : ut, qui própriis orámus absólvi delíctis, non gravémur extérnis. Per Dóminum.Apaisés par ces sacrifices, accordez-nous, Seigneur, que priant pour obtenir le pardon de nos propres fautes, nous ne soyons pas chargés de celles qui nous sont étrangères.
Præfatio de Quadragesima. Préface du Carême .
Ant. ad Communionem. Luc. 15, 32.Communion
Opórtet te, fili, gaudére, quia frater tuus mórtuus fúerat, et revíxit : períerat, et invéntus est.Il faut te réjouir, mon fils, parce que ton frère était mort et qu’il est revenu à la vie ; parce qu’il était perdu, et qu’il est retrouvé.
Postcommunio.Postcommunion
Sacraménti tui, Dómine, divína libátio, penetrália nostri cordis infúndat : et sui nos partícipes poténter effíciat. Per Dóminum.Que la divine libation de votre sacrement pénètre, ô Seigneur, jusqu’à l’intime de notre cœur et qu’elle nous rende puissamment participants d’elle-même.
Super populum : Orémus. Humiliáte cápita vestra Deo.Sur le peuple : Prions. Humiliez vos têtes devant Dieu.
Oratio.Prière
Famíliam tuam, quǽsumus, Dómine, contínua pietáte custódi : ut, quæ in sola spe grátiæ cæléstis innítitur, cælésti étiam protectióne muniátur. Per Dóminum.Nous vous en supplions, Seigneur, gardez votre famille avec une constante bonté afin que celle qui s’appuie sur l’unique espérance de votre grâce céleste, soit toujours munie de votre protection.

Office

A MATINES

Ex more docti mýstico (matines du Carême)

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secúndum Lucam.Lecture du saint évangile selon saint Luc.
Cap. 15, 11-32
In illo témpore : Dixit Iesus pharisǽis et scribis parábolam istam : Homo quidam hábuit duos fílios : et dixit adolescéntior ex illis patri : Pater, da mihi portiónem substántiæ, quæ me contíngit. Et réliqua.En ce temps-là, Jésus dit aux scribes et aux pharisiens cette parabole : Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de biens qui doit me revenir. Et le reste. [1]
Homilía sancti Ambrósii EpíscopiHomélie de saint Ambroise, évêque
Lib. 8 Comment. in cap. 15 Lucæ, post initium
Vides, quod divínum patrimónium peténtibus datur. Nec putes culpam patris, quod adolescentióri dedit. Nulla Dei regno infírma ætas : nec fides gravátur annis. Ipse certe se iudicávit idóneum, qui popóscit. Atque útinam non recessísset a patre, impediméntum nescísset ætátis. Sed posteáquam domum pátriam derelínquens péregre proféctus est, cœpit egére. Mérito ergo prodégit patrimónium, qui recéssit ab Ecclésia.Tu le vois, le patrimoine divin est donné à qui le demande. Ne crois pas que le père ait eu tort de donner à quelqu’un de trop jeune sa part de fortune. Aucun âge n’est inapte au Royaume de Dieu et la foi ne souffre pas du poids des années. A coup sûr, celui qui demande sa part s’est estimé capable de la gérer. Ah ! qu’il eût bien fait de ne pas s’éloigner de son père ! Il n’aurait pas connu de détriment du fait de son âge. Mais, parti pour un pays lointain, sorti de la maison paternelle, il tombe dans l’indigence. En vérité, il dissipe son patrimoine, celui qui s’éloigne de l’Église.
R/. Pater, peccávi in cælum, et coram te : iam non sum dignus vocári fílius tuus : * Fac me sicut unum ex mercenáriis tuis.R/. Mon Père [2], j’ai péché contre le ciel et à vos yeux ; je ne suis pas digne d’être appelé votre fils. * Traitez-moi comme l’un de vos mercenaires.
V/. Quanti mercenárii in domo patris mei abúndant pánibus, ego autem hic fame péreo ! Surgam, et ibo ad patrem meum, et dicam ei.V/. Combien de mercenaires [3], dans la maison de mon père, ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, et j’irai vers mon père, et je lui dirai.
R/. Fac me sicut unum ex mercenáriis tuis.R/. Traitez-moi comme l’un de vos mercenaires.
Lectio ii2e leçon
Péregre proféctus est in regiónem longínquam. Quid longínquius, quam a se recédere : nec regiónibus, sed móribus separári : stúdiis discrétum esse, non terris ; et quasi interfúso luxúriæ sæculáris æstu, divórtia habére sanctórum ? Etenim qui se a Christo séparat, exsul est pátriæ, civis est mundi. Sed nos non sumus ádvenæ atque peregríni, sed cives sumus Sanctórum, et doméstici Dei. Qui enim erámus longe, facti sumus prope in sánguine Christi. Non invideámus de longínqua regióne remeántibus : quia et nos fúimus in regióne longínqua, sicut Isaías docet. Sic enim habes : Qui sedébant in regióne umbræ mortis, lux orta est illis. Régio ergo longínqua, umbra est mortis.« Il partit pour un pays lointain. » Est-il pire éloignement que de se quitter soi-même, d’accepter la distance que crée, non l’espace, mais la conduite, de s’isoler par les désirs du cœur et non par des étendues de terre, d’être séparé des saints comme par une zone brûlante de luxure terrestre ? Car quiconque se sépare du Christ, s’exile de la patrie et choisit le monde pour cité. Mais nous, « nous ne sommes plus des étrangers ni des gens de passage. Nous sommes concitoyens des saints, nous sommes la maison de Dieu. » [4] « Nous qui jadis étions loin, nous sommes devenus proches grâce au sang du Christ » [5] Gardons-nous donc d’être malveillants envers ceux qui reviennent d’un pays éloigné car nous aussi, nous avons vécu dans une région lointaine, comme l’enseigne Isaïe. Tu lis en effet : « Sur ceux qui gisent dans l’ombre de la mort une lumière a resplendi » [6]. Ainsi, le pays lointain, c’est l’ombre de la mort.
R/. Vidi Dóminum fácie ad fáciem : * Et salva facta est ánima mea.R/. J’ai vu [7] le Seigneur face à face : * Et mon âme a été sauvée.
V/. Et dixit mihi : Nequáquam vocáberis Iacob, sed Israël erit nomen tuum.V/. Et il m’a dit : On ne t’appellera plus du nom de Jacob, mais Israël sera ton nom [8].
R/. Et salva facta est ánima mea.R/. Et mon âme a été sauvée.
Lectio iii3e leçon
Nos autem, quibus spíritus ante fáciem Christus est Dóminus, in umbra vívimus Christi. Et ídeo dicit Ecclésia : In umbra eius concupívi, et sedi. Ille ígitur vivéndo luxurióse, consúmpsit ómnia ornaménta natúræ. Unde tu, qui accepísti imáginem Dei, qui habes similitúdinem eius, noli eam irrationábili fœditáte consúmere. Opus Dei es : noli ligno dícere, Pater meus es tu : ne accípias similitúdinem ligni, quia scriptum est : Símiles illis fiant qui fáciunt ea.Pour nous, le Christ Seigneur est le souffle de notre vie ; nous vivons à l’ombre du Christ. Aussi l’Église dit-elle : « A son ombre désirée, je me suis assise » [9]. Ce jeune homme donc, a consumé dans une vie de débauche tout le charme dont il était pourvu. Toi, qui as reçu l’empreinte de l’image de Dieu, qui portes sa ressemblance, veille donc à ne pas la réduire à néant par une vie honteuse, indigne de ta raison. Tu es l’œuvre de Dieu, ne dis pas au bois : « Tu es mon père ». Ne te rends pas semblable aux idoles de bois, puisqu’il est écrit : « Que deviennent comme elles ceux qui les font » [10].
R/. Cum audísset Iacob quod Esau veníret contra eum, divísit fílios suos et uxóres, dicens : Si percússerit Esau unam turmam, salvábitur áltera. * Líbera me, Dómine, qui dixísti mihi : * Multiplicábo semen tuum sicut stellas cæli, et sicut arénam maris, quæ præ multitúdine numerári non potest.R/. Quand Jacob [11] eut appris qu’Esaü venait au devant de lui, il divisa en deux troupes ses enfants et ses femmes, disant : Si Esaü vient à une troupe et qu’il la batte, l’autre qui restera sera sauvée. * Délivrez-moi, Seigneur, vous qui m’avez dit. *
V/. Dómine, qui dixísti mihi, Revértere in terram nativitátis tuæ : Dómine, qui pascis me a iuventúte mea.V/. Seigneur, qui m’avez dit : Retourne au pays de ta naissance ; Seigneur, qui me nourrissez et me conduisez depuis ma jeunesse.
* Líbera me, Dómine, qui dixísti mihi. Glória Patri. * Multiplicábo semen tuum sicut stellas cæli, et sicut arénam maris, quæ præ multitúdine numerári non potest.* Délivrez-moi, Seigneur, vous qui m’avez dit. Gloire au Père. * Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel, et comme le sable de la mer, lequel par sa multitude, ne peut se compter.

A LAUDES

O sol salútis, íntimis (laudes du Carême)

Ad Bened. Ant. Vadam ad patrem meum, * et dicam ei : Pater, fac me sicut unum ex mercenáriis tuis. Ant. au Bénédictus J’irai à mon père, * et je lui dirai : Mon père, traitez-moi comme un de vos mercenaires.

Benedictus

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

La Station est à l’Église des saints Pierre et Marcellin, célèbres martyrs de Rome sous la persécution de Dioclétien, et dont les noms ont l’honneur d’être inscrits au Canon de la Messe.

LEÇON.

Les deux enfants de Jacob nous manifestent à leur tour la suite des jugements de Dieu sur Israël et sur la gentilité ; et l’initiation de nos Catéchumènes poursuit son cours. Voici deux frères, l’aîné et le plus jeune. Ésaü est le type du peuple juif : il possède le droit d’aînesse, et la plus haute destinée l’attend ; Jacob, né après lui, quoique d’un même enfantement, n’a pas le droit de compter sur la bénédiction réservée à l’aîné : il figure la gentilité. Cependant, les rôles sont changés : c’est Jacob qui reçoit cette bénédiction, et son frère en est frustré. Que s’est-il donc passé ? Le récit de Moïse nous l’apprend. Ésaü est un homme charnel ; ses appétits le dominent. La jouissance qu’il attend d’un mets grossier lui a fait perdre de vue les biens spirituels attachés à la bénédiction de son père. Dans son avidité, il cède à Jacob pour un plat de lentilles les droits sublimes que lui confère son aînesse. Nous venons de voir comment l’industrie d’une mère servit les intérêts de Jacob, et comment le vieux père, instrument de Dieu sans le savoir, confirma et bénit cette substitution dont il avait ignoré l’existence. Ésaü, de retour auprès d’Isaac, comprit l’étendue de la perte qu’il avait faite ; mais il n’était plus temps ; et il devint l’ennemi de son frère. C’est ainsi que le peuple juif, livré à ses idées charnelles, a perdu son aînesse sur les Gentils. Il n’a pas voulu suivre un Messie pauvre et persécuté ; il rêvait triomphes et grandeurs mondaines, et Jésus ne promettait qu’un royaume spirituel. Israël a donc dédaigne ce Messie ; mais les Gentils l’ont reçu, et ils sont devenus les aînés. Et parce que le peuple juif ne veut pas reconnaître cette substitution qu’il a cependant consentie, au jour où il criait : « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous [12] » : maintenant il voit avec dépit que toutes les faveurs du Père céleste sont pour le peuple chrétien. Les enfants d’Abraham selon la chair sont déshérités à la vue de toutes les nations, tandis que les enfants d’Abraham par la foi sont manifestement les fils de la promesse, selon la parole du Seigneur à cet illustre Patriarche : « Je multiplierai ta race au-dessus des étoiles du ciel et des sables de la mer et toutes les nations seront bénies en celui qui sortira de toi [13]. »

ÉVANGILE.

C’est ici encore le mystère que nous venons de reconnaître tout à l’heure dans le récit de la Genèse. Deux frères sont en présence, et l’aîné se plaint du sort que la bonté du père a fait au plus jeune. Celui-ci s’en est allé dans une région lointaine, il a fui loin du toit paternel, afin de s’abandonner plus librement à ses désordres : mais quand il s’est vu réduit à la plus extrême disette, il s’est ressouvenu de son père, et il est venu solliciter humblement la dernière place dans cette maison qui aurait dû être un jour la sienne. Le père a accueilli le prodigue avec la plus vive tendresse : non seulement il lui a pardonné, mais il lui a rendu tous ses droits de fils. Il a fait plus encore : un festin a été donné pour célébrer cet heureux retour ; et c’est toute cette conduite du père qui excite la jalousie du frère aîné. Mais c’est en vain qu’Israël s’indigne contre la miséricorde du Seigneur : l’heure est venue où la plénitude des nations va être convoquée pour entrer au bercail universel. Si loin que leurs erreurs et leurs passions aient entraîné les Gentils, ils entendront la voix des Apôtres. Grecs et Romains, Scythes et barbares, tous, frappant leurs poitrines, accourront demandant à être admis en participation des faveurs d’Israël. Mais on ne leur donnera pas seulement les miettes qui tomberont de la table, comme le demandait la Chananéenne ; ils seront admis sur le pied d’enfants légitimes et honorés. Les plaintes envieuses d’Israël ne seront pas reçues. S’il refuse de prendre part au banquet, la fête ne s’en célébrera pas moins. Or, cette fête, c’est la Pâque ; ces enfants rentrés nus et exténués dans la maison paternelle, ce sont nos Catéchumènes, sur lesquels le Seigneur s’apprête à répandre la grâce de l’adoption.

Mais ces enfants prodigues qui viennent se mettre à la merci de leur père offensé, sont aussi les Pénitents publics dont l’Église, en ces jours, préparait la réconciliation. Ce passage de l’Évangile a été choisi pour eux aussi bien que pour les Catéchumènes. L’Église, qui s’est relâchée de sa sévère discipline, propose aujourd’hui cette parabole à tous les pécheurs qui se disposent à faire leur paix avec Dieu. Ils ne connaissaient pas encore l’infinie bonté du Seigneur qu’ils ont abandonné : qu’ils apprennent aujourd’hui combien la miséricorde l’emporte sur la justice dans le cœur de celui qui « a aimé le monde jusqu’à lui donner son propre Fils unique [14] ». Quelque lointaine qu’ait été leur fuite, quelque profonde qu’ait été leur ingratitude, tout est préparé, dans la maison paternelle, pour fêter leur retour. Le père tendre qu’ils ont quitté attend à la porte, prêt à courir au-devant d’eux pour les embrasser ; leur première robe, la robe de l’innocence, va leur être rendue ; l’anneau que portent seuls les enfants de la maison ornera de nouveau leur main purifiée. La table du festin est dressée pour eux, et les Anges vont y faire entendre les mélodies célestes. Qu’ils crient donc du fond de leur cœur : « O Père, j’ai péché contre le Ciel et contre vous ; je ne mérite plus d’être appelé votre fils ; traitez-moi comme l’un de vos mercenaires. » Le regret sincère de leur égarement passé, l’humilité de l’aveu, la ferme résolution d’être désormais fidèles : ce sont là les seules et faciles conditions que le père exige de ses prodigues pour en faire les fils de sa prédilection.

En ce jour du Samedi, implorons aux pieds de Marie, reine de miséricorde, le pardon de nos péchés, en lui présentant cette Prose touchante des anciens Missels de Cluny.

SÉQUENCE.
Ave novi luminis
Stella promens radium,
Quo nostræ propaginis
Deletur opprobrium.
Salut, ô étoile, qui lances le rayon d’une nouvelle lumière ; ce rayon qui efface la honte de l’humaine famille.
Tu sola spes hominis,
Tu nostrum refugium,
In hora discriminis
Placa nobis Filium.
Tu es l’unique espoir de l’homme, tu es notre refuge : à l’heure du péril, apaise pour nous ton Fils.
Florens Jesse virgula,
Vera veris primula,
Salutem initians.
Branche fleurie de Jessé, primeur du printemps, commencement du salut ;
Rosa semper vernula,
Tota sine macula,
Maculosos expians.
Rose toujours nouvelle, toujours sans tache, purifiant nos souillures ;
Uterus virgineus,
Fons hortorum, puteus
Aquarum viventium.
Sein virginal, fontaine des jardins, puits des eaux vives ;
Trône d’or, sur lequel le Roi du ciel a couronné son Fils ;
Domus aromatica,
Quam arte mirifica
Fecit summus Artifex.
Demeure parfumée, que le souverain Créateur a bâtie d’un art merveilleux ;
In qua Christus unica
Sumpta carnis tunica,
Consecratur Pontifex.
Dans laquelle le Christ, couvert du vêtement de la chair, est consacré Pontife ;
Fons distillans oleum,
Imo rorem melleum,
Per amoris fistulas.
Source d’huile salutaire, rosée de miel délicieux, symbole de ton amour ;
Inde surgit balneum,
Purgans omne felleum,
Et peccati maculas.
De toi procède cet heureux bain qui lave nos plaies amères et les taches du péché.
Mater cujus viscera
Penetrarunt vulnera
Patientis Filii.
O Mère, les blessures de ton Fils en proie à la souffrance pénétrèrent ton cœur.
Lac profer et ubera ;
Nos a pœnis libera
Tremendi judicii.
Amen.
Rappelle-lui ton lait, présente-lui ton sein, et délivre-nous des supplices du redoutable jugement. Amen.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Collecte à Saint-Clément.
Station aux Saints-Pierre-et-Marcellin.

L’église du rendez-vous est déjà connue : c’est le dominicum clmentis, distant d’environ 300 mètres du titre des Saints-Pierre-et-Marcellin. Cette dernière basilique fut érigée du temps du pape Sirice, et, selon l’habitude romaine, consacre probablement le souvenir de l’habitation en ce lieu, de l’un, au moins, des deux martyrs. Nous savons par le pape Damase que, dans son enfance, il apprit les détails de la passion des saints Pierre et Marcellin de leur bourreau lui-même :

Percussor retulit mihi Damaso cum puer essem,

et comme aujourd’hui la liturgie s’occupe fort du contraste entre deux frères, Ésaü et Jacob, le fils fidèle et le prodigue, il est à croire qu’il y a là une allusion à ce bourreau, qui expia son crime par le baptême et la pénitence.

L’introït provient du psaume 18 ; c’est l’éloge de la loi du Seigneur, qui est parfaite, irréformable, et qui, tout en illuminant l’intelligence par la connaissance du devoir, excite aussi le cœur et donne à la volonté la force de l’accomplir. C’est là qu’est la différence entre la loi si suave de l’Évangile et celles des hommes — et aussi pour une grande part celles de la Synagogue. Ceux-ci prêchent et disent fort bien, mais tiennent trop peu de compte de la déchéance de la nature humaine, qui ne peut s’élever par elle-même, si Dieu ne la soulève et ne lui donne de vouloir ce qu’il veut.

La collecte développe encore la même notion du jeûne : à savoir, que la macération du corps tourne en profit spirituel.

La lecture de la Genèse (XXVII, 6-40), avec Jacob qui se substitue à son frère aîné Ésaü et obtient la bénédiction paternelle, fait allusion aux Gentils, qui, dans l’économie divine de la Rédemption, prennent la place du peuple juif, protégés qu’ils sont par les mérites de notre Seigneur Jésus-Christ symbolisés par ces peaux d’agneaux dont Jacob s’est couvert le cou et les mains.

Le chant responsorial provient aujourd’hui du psaume 91 : « Combien il est doux de chanter vos louanges, Seigneur, et de jouer de la cithare en votre honneur, afin d’annoncer dès l’aurore vos miséricordes, et de glorifier votre lumière et votre vérité parmi les ténèbres de la nuit. » Le juste sent le besoin de s’élever et de communiquer sans cesse avec Dieu dans la prière. C’est pourquoi, de bon matin, il rend grâces à Dieu de la miséricorde avec laquelle il le prévient avant que le soleil dore les montagnes de ses rayons ; et le soir, quand tout se tait autour de lui, et qu’un voile de ténèbres enveloppe la nature, à l’exemple de Jésus qui erat pernoctans in oratione Dei, il élève son âme vers le Seigneur et il puise Là-Haut ces lumières et cette force qui lui sont nécessaires pour les œuvres de la journée. Ainsi agit l’Église dont il est écrit dans la Sagesse : De nocte surrexit deditque praedam domesticis suis... non extinguetur in nocte lucerna eius ; ainsi ont toujours fait les grands apôtres et les saints, par exemple, saint François Xavier, qui, durant le jour, se fatiguait dans les œuvres de son apostolat chez les Indiens, et, la nuit, traitait les affaires de son ministère avec le divin Sacrement de l’autel.

La parabole évangélique de l’enfant prodigue (Luc., XV, 11-32) continue l’allégorie commencée déjà dans la lecture précédente. Le prodigue est le peuple Gentil, qui a dissipé ses biens naturels en suivant les instincts des passions. Et parce qu’il n’a pas voulu reconnaître Dieu, comme il convenait, à la lumière de la droite raison, il fut, en vertu d’un jugement divin, abandonné, comme l’enseigne saint Paul : in reprobum sensum et in passionem ignominiae. Voilà les glands dont se nourrissent les animaux immondes.

Le frère dédaigneux, qui se plaint parce que son père fait si grande fête au pauvre prodigue, revenu, repentant, sous le toit paternel, c’est le peuple hébreu, qui a fait l’impossible pour que les apôtres n’ouvrent pas les portes de la Rédemption aux païens.

L’offertoire est tiré du psaume 12 : « Illuminez-moi, Seigneur, pour que je ne m’endorme pas dans le sommeil de mort, et que l’ennemi n’ait pas à dire : « j’ai prévalu sur lui ». Le sommeil de mort signifie non seulement la mort corporelle, mais aussi l’assoupissement de l’âme égarée dans l’impénitence finale.

De telles âmes ne sentent plus ni honte ni remords ; elles font le mal et s’en glorifient puisque, extérieurement, tout leur réussit selon leurs désirs. Cet état est le prélude de la réprobation finale, et la félicité apparente dont jouissent ces âmes, les fit comparer par Jérémie à un troupeau qui se laisse engraisser dans les pâturages fertiles pour le jour du sacrifice. Ce sommeil de mort désigne aussi la tiédeur, qui est l’une des maladies spirituelles les plus difficiles à guérir. Il faut la prévenir avec toute la diligence possible, et, dans ce but, il est nécessaire de tenir l’âme en contact assidu avec la lumière divine, afin que la pénombre et la monotonie des exercices faits simplement par habitude ne vaillent pas à l’esprit ce funeste sommeil.

La secrète s’inspire d’un verset du psaume 18 : Ab occultis meis munda me, et ab alienis parce servo tuo, selon le texte des Septante et de la Vulgate, sens qui est probablement inexact. Au lieu de alienis ou étrangers, il semble en effet qu’on devrait lire et traduire : tenez loin des superbes votre serviteur. La collecte modifie quelque peu l’expression du psaume, et, par les mérites du sacrifice eucharistique, implore la rémission tant des fautes personnelles que des fautes collectives, extérieures et sociales commises parfois par simple omission, quand quelqu’un serait tenu d’empêcher le mal et s’en abstient. C’est un aspect un peu inaccoutumé, mais très vrai, de la responsabilité que nous avons devant notre conscience et devant Dieu, pour les fautes que nos inférieurs, ou la communauté tout entière, peuvent commettre grâce à notre acquiescement ou par solidarité avec ceux qui violent les règles de la justice. Dans les temps modernes spécialement, quand les peuples se gouvernent par eux-mêmes au moyen du régime représentatif, combien de délits se peuvent commettre, ne fût-ce que par l’abstentionnisme dans les élections politiques et dans les parlements, et dont est solidaire, non pas un seul individu, mais une nation tout entière.

L’antienne durant la distribution des Dons sacrés est tirée de l’évangile de ce jour : « Mon fils, il convient que tu t’en réjouisses : voici que ton frère était mort, et maintenant il revient à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. »

Après la communion, nous prions pour que la vertu du Sacrement pénètre dans le plus intime de notre être ; mais il faut pour cela que nous ouvrions toutes les portes de notre âme, et qu’il ne s’y trouve pas de replis réservés et inaccessibles à Jésus qui nous visite.

Dans la bénédiction finale sur le peuple, le prêtre supplie Dieu de garder miséricordieusement sa famille, c’est-à-dire l’Église militante, et puisque, à la différence de l’Église triomphante qui se recrute exclusivement parmi les saints dans le ciel, celle-ci, sur la terre, s’appuie uniquement sur l’infinie miséricorde de Dieu pardonnant les péchés des hommes, nous prions le Seigneur de nous assister par sa grâce, afin que la ferme espérance que nous avons en Lui ne soit pas déçue.

Ne nous montrons pas durs envers ceux qui arrivent de loin, comme l’enfant prodigue. Nous aussi, un jour, nous étions très éloignés, et si maintenant nous sommes unis ensemble pour former un seul peuple, le peuple de Dieu, cela vient de ce que le Bon Pasteur nous a ramenés au bercail. Il faut aplanir les difficultés, faciliter les conversions, imiter les anges du ciel, qui font fête autour de Jésus quand un pécheur égaré rentre dans le droit chemin.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

STATION A SAINT PIERRE ET SAINT MARCELLIN

Il voulait, pour pénitence, devenir esclave, le Père en fit un fils de roi.

Le Seigneur appelle, sans mérites préalables, les catéchumènes et les pénitents. Nous qui sommes appelés, célébrons le mystère de l’élection et de la conversion.

Dans les antiennes du lever et du coucher du soleil, l’Église nous fait, pendant toute la journée, prendre part au drame de l’Enfant prodigue. Le matin, nous allons, pleins de repentir et de componction, « vers le Père », c’est-à-dire dans l’Église ; le soir, nous sommes revêtus de la dignité de fils de roi.
- « Je me lèverai et j’irai vers mon père et je lui dirai : Père, fais de moi un de tes journaliers »(Ant. Bened.).
- « Le père dit à ses serviteurs : Apportez vite sa première robe (stolam primam) et revêtez-l’en, mettez-lui un anneau à sa main et des chaussures à ses pieds »(Ant. Magn.) [15].

Il voulait, pour pénitence, devenir esclave — le père en fit un fils de roi. Remarquons la sublime scène liturgique de l’élévation à la dignité de fils de roi ; elle rappelle la vêture solennelle d’un évêque à qui on met ses vêtements pontificaux. Ainsi donc, ces deux antiennes constituent les termes essentiels de toute pénitence, mais nous y voyons aussi la pédagogie consolante de l’Église dans le temps de Carême et de Pâques.

1. Vocation et conversion. — Aujourd’hui, nous remercions Dieu de deux grandes grâces, celle de notre vocation et celle de notre conversion. En tant que catéchumènes, nous célébrons le mystère de la vocation ; en tant que pénitents, la grâce de la conversion. Ayons conscience d’être des hommes élus et appelés. Sans mérites de notre part, nous avons été choisis parmi des milliers. Outre la grâce de l’appel, Dieu nous donne encore celle de la conversion. La conversion ne coïncide plus avec le baptême. La plupart des hommes doivent, en tant qu’adultes, passer d’une vie tiède ou même pécheresse à une vie meilleure et se convertir à Dieu. Enfin, nous devons, tous les ans, pendant le Carême, nous convertir de nouveau. C’est ce que l’Église nous indique aujourd’hui dans la parabole de l’Enfant prodigue, cette parabole d’une beauté impérissable, qui est la vraie parabole de Carême. Le fils plus jeune, c’est chacun de nous. Nous sommes partis loin de la maison paternelle, vers la terre étrangère, la terre où Dieu est étranger et nous avons éprouvé la nostalgie de notre Père et de la maison paternelle. C’est déjà une grande grâce de ne pouvoir vivre en paix avec le péché. Dieu ne nous a pas laissé de repos. Or, voici le joyeux message : le Père attend avec impatience le retour de son enfant, il le laisse à peine dire un mot, il l’embrasse et le couvre de baisers, il lui rend tous ses droits anciens de fils de prince (anneau, chaussures et robe nuptiale). C’est sur cela que la parabole insiste, sur la joie de l’heureux retour. L’Église désire qu’aujourd’hui nous nous mettions à la place du fils retrouvé. Pendant tout le jour, pensons avec reconnaissance que nous sommes des hommes élus et convertis.

2. Le thème de la station. — Les saints de la station d’aujourd’hui sont les martyrs romains, saint Pierre et saint Marcellin ; le premier était prêtre et l’autre, exorciste. Sous l’empereur Dioclétien, ils convertirent, dans leur prison, beaucoup de monde à la vraie foi. Après un dur emprisonnement et de nombreux supplices, ils furent décapités. — Le texte de la messe a subi l’influence des saints de la station. A cause de ces deux saints fraternellement unis, on nous présente, dans chacune des deux lectures, deux frères. Ces saints étaient très vénérés dans l’Église romaine et leurs noms se trouvent, depuis des siècles, dans les diptyques du Canon romain. L’Église de station, dans laquelle nous nous rendons aujourd’hui en pèlerinage, est un antique sanctuaire déjà attesté au VIe siècle et, comme station, au VIIe siècle. Aujourd’hui, l’église est entièrement reconstruite et de la basilique primitive il ne reste plus rien.

3. La messe (Lex Domini). — Dans cette messe nous sommes immédiatement frappés par le parallélisme voulu des deux lectures et des deux frères (la messe de samedi prochain est construite absolument sur le même modèle et doit remonter à la même époque). Les chants sont extraordinairement joyeux La messe est, pour nous, une messe d’action de grâce et de joie.

A l’Introït, nous chantons aujourd’hui le chant du soleil ; nous en extrayons joyeusement la seconde partie qui célèbre la majesté de la Loi. Les catéchumènes et les pénitents pouvaient prendre part à ce chant, célébrer la doctrine chrétienne qui rafraîchi l’âme et apporte la sagesse aux petits.

Dans l’Oraison nous demandons que le jeûne corporel contribue : rassasier notre âme. Les deux lectures forment parallèle : deux frères, dont le plus jeune, qui a moins de droits, est élevé, alors que l’aîné est rabaissé. La leçon convient surtout aux catéchumènes ; l’Évangile, aux pénitents. La leçon traite du mystère de l’élection Jacob reçoit, de préférence à son aîné, Ésaü, la bénédiction du premier-né. L’Évangile traite de la grâce de la conversion. Ces deux frères cadets représentent la vocation de l’Église des Gentils. Le sacrifice eucharistique est le banquet joyeux que le Père nous prépare à tous, aux pénitents et aux catéchumènes, comme avant-goût du Jeudi-Saint et de la nuit de Pâques.

C’est pourquoi l’antienne de Communion, extraite de l’Évangile, respire la joie et la reconnaissance. L’Église nous dit, pour ainsi dire : Réjouissez-vous, car vos frères, les catéchumènes et les pénitents, sont ressuscités des morts. C’est ce qui nous explique le caractère joyeux de ces chants. C’est le thème pascal : nous nous voyons déjà à la fin de notre travail de jeûne et de conversion. Le soleil de Pâques se lève déjà aux yeux des convertis.

A l’Offertoire, nous sommes déjà environnés de la clarté de la lumière pascale et nous demandons la véritable conversion, comme le « fils ressuscité des morts ». La pensée de la pénitence, que nous aimons retirer de cette parabole, ne semble pas occuper la liturgie, dans cette messe ; elle attire surtout notre attention sur le mystère de l’élection.

4. La prière des Heures. — La prière des Heures approfondit, aujourd’hui, la parabole de l’Enfant prodigue. Aux Matines, nous consacrons même un Répons à ce sujet, ce qui est une des rares exceptions en Carême. A la différence de la messe, la prière des Heures semble mettre au premier plan la pensée de la pénitence. Nous lisons, aux Matines, un extrait du commentaire de saint Ambroise sur saint Luc. Citons-en quelques passages caractéristiques : « Il n’y a pas, dans le royaume de Dieu, d’âge mineur et la foi ne s’apprécie pas d’après les années. » « Celui-là perd son patrimoine qui se sépare de l’Église. » « Quel plus grand éloignement que de se séparer de soi-même, alors même qu’on n’est pas séparé par des pays étrangers, mais par sa conduite ?... Car celui qui est séparé du Christ est banni de sa patrie, c’est un citoyen de ce monde. Quant à nous, nous ne sommes pas des étrangers et des passants, mais nous sommes des concitoyens des saints et les commensaux de Dieu. Autrefois, nous étions éloignés, mais nous sommes rapprochés dans le sang du Christ. » « Le pays éloigné est l’ombre de la mort. Mais nous, pour qui le souffle devant la face est le Christ Notre Seigneur, nous sommes à l’ombre du Christ. » Quelles profondes pensées dans ces phrases !

Père, j’ai péché devant le ciel et devant toi,
Je ne suis pas digne d’être appelé ton fils.
Fais de moi l’un de tes serviteurs.
Tant de serviteurs ont du pain en abondance dans la maison de mon Père,
Et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai et j’irai vers mon Père et je lui dirai :
Fais de moi l’un de tes serviteurs (Rép.).

5. Psaume 12. — De la désolation à l’allégresse de la reconnaissance. — Ce psaume, d’une belle construction, nous fait passer par les trois degrés que doit gravir toute bonne prière :
- 1. dans la détresse ;
- 2. demande fervente ;
- 3. joie d’avoir été exaucé.

Jusqu’à quand, Seigneur, m’oublieras-tu complètement ?
jusqu’à quand me cacheras-tu ta face ?
Jusqu’à quand porterai-je le chagrin dans mon âme
et mon cœur devra-t-il se consumer dans la peine ?
Jusqu’à quand mon ennemi s’élèvera-t-il contre moi ?

Regarde, écoute-moi, Seigneur mon Dieu !
Donne la lumière à mes yeux,
afin que je ne tombe pas dans le sommeil de la mort ;
afin que mon ennemi ne dise pas : « je l’ai vaincu »,
et que mes adversaires ne se réjouissent pas en me voyant chanceler.

Mais moi j’espère en ta bonté.
Mon cœur tressaille déjà à cause de ton secours ;
Je chanterai le Seigneur pour le bien qu’il m’a fait,
je louerai le nom du Très-Haut.

[1] Et il leur partagea son avoir. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout réalisé, partit pour un pays lointain, et il y dissipa son bien en menant une vie de prodigue. Lorsqu’il eut tout dépensé, survint une grande famine dans ce pays, et il commença à sentir le besoin. Et il alla se mettre au service d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs paître des porcs. Et il eût bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait. Alors, rentrant en lui-même, il dit : Combien de mercenaires de mon père ont du pain en trop, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai et j’irai à mon père, et je lui dirai : ‘Mon père, j’ai péché contre le ciel et envers toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils : traite-moi comme l’un de tes mercenaires.’ Et il se leva et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit ; et, touché de compassion, il courut, se jeta à son cou, et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : Mon père, j’ai péché contre le ciel et envers toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs : Vite, apportez la plus belle robe et revêtez l’en ; mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds ; et amenez le veau gras, tuez-le ; et mangeons, festoyons : car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il a été retrouvé. Et ils se mirent à festoyer. Or son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il approcha de la maison, il entendit de la musique et des chœurs. Ayant appelé un des serviteurs, il s’enquit de ce que cela pouvait être. L’autre lui dit : Votre frère est arrivé, et votre père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré bien portant. Mais il se mit en colère, et il ne voulait pas entrer. Son père sortit pour l’en prier. Et il répondit à son père : Voilà tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un ordre de toi, et jamais tu ne m’as donné, à moi, un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand est revenu ton fils que voilà, qui a dévoré ton avoir avec des courtisanes, tu as tué pour lui le veau gras ! Il lui dit : Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait festoyer et se réjouir, car ton frère que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il a été retrouvé.

[2] Luc 15, 28

[3] Luc 15, 17

[4] Eph 2, 1

[5] Eph 2, 13

[6] Is 9, 2

[7] Gen. 32, 10

[8] « Jacob veut dire supplanteur ; et Israël, prince avec Dieu. »(Saint Jérôme)

[9] Cant 2, 3

[10] Ps 113, 8

[11] Gen. 32, 7

[12] Luc. XIX, 14.

[13] Gen. XXII, 17.

[14] Johan. III, 16.

[15] Depuis la réforme du bréviaire de Jean XXIII, l’antienne, inchangée, est affectée au jour liturgique du 3ème dimanche de Carême, comme antienne des 1ères Vêpres, et non plus au samedi de la 2ème semaine de Carême.