Accueil - Propres diocésains

Restitution et réconciliation de la Cathédrale de Strasbourg

Version imprimable de cet article Version imprimable Partager


Au diocèse de Strasbourg

Antiennes du Commun de la Dédicace. Oraisons propres qui expriment parfaitement le ’vrai culte’ remplaçant les souillures ; et lectures propres, notamment une lecture originale du Livre des Chroniques, particulièrement adaptée. Le tout forme une bonne expression de la prière du retour à la vraie foi pour les brebis égarées.

L’Humanisme et la Réforme gagnent Strasbourg au XVIe siècle et vont largement marquer la ville. Strasbourg est une des premières villes qui appela au changement. Les thèses de Luther sont affichées dès 1518 aux portes de la cathédrale et les écrits luthériens se propagèrent rapidement grâce aux imprimeurs. La ville adopte la Réforme en 1524 et attribue les églises aux protestants. Mais le déclin arrive avec les guerres. L’empereur Charles Quint, catholique, mène la guerre contre les princes protestants et leurs alliés, dont Strasbourg. La ligue protestante est vaincue et la ville restitue la cathédrale Notre-Dame en 1681, ainsi que quarante églises, aux catholiques. L’introduction de la Réforme met cependant fin à la production artistique qu’elle a privée de son mécène habituel : l’Église catholique. Une quarantaine d’autels disparaissent ainsi de la cathédrale durant cette période.

La toiture de la cathédrale est atteinte lors des bombardements de la ville de Strasbourg, pendant la guerre franco-allemande de 1870. Pendant l’annexion de l’Alsace-Lorraine au Troisième Reich, le culte catholique est provisoirement interdit dans la cathédrale par un décret de Hitler.

« L’Église de Strasbourg célèbre dans la joie de son Seigneur la restitution de son église-cathédrale au vrai culte en 1550 et 1681, et elle fête en même temps sa réconciliation après la profanation de la Révolution française (1800). Pour ces bienfaits, nous rendons grâces au Seigneur, notre Dieu, en le priant de réunir tous les frères séparés pour qu’il n’y ait plus dans le diocèse de Strasbourg ‘qu’un seul troupeau et qu’un seul pasteur, pour que toutes les brebis écoutent sa voix et le suivent’ (Ev. et Secr.) » [1]

die 23 octobris
le 23 octobre
RESTITUTIO ET RECONCILIATIO ECCLESIÆ CATHEDRALIS
RESTITUTION ET RÉCONCILIATION DE L’ÉGLISE-CATHÉDRALE
duplex maius
double majeur
Ant. ad Introitum. Gen. 28, 17.Introït
Terríbilis est locus iste : hic domus Dei est et porta cæli : et vocábitur aula Dei.Ce lieu est terrible : c’est la maison de Dieu et la porte du ciel, et on l’appellera le palais de Dieu.
Ps. 83, 2-3.
Quam dilécta tabernácula tua, Dómine virtútum ! concupíscit, et déficit ánima mea in átria Dómini.Que vos tabernacles sont aimables, ô Dieu des armées ! Mon âme soupire et languit après les parvis du Seigneur.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Sancte sanctórum, Dómine, consérva in ætérnum immaculátam domum istam, quam vero cúltui restituére dignátus es : et pérfice benígnus in nobis opus misericórdiæ tuæ ; ut liberátis ab omni erróre méntibus et in fide unánimes, uno ore honorificémus te et Iesum Christum, Fílium tuum, Dóminum nostrum : Qui tecum vivit et regnat.Seigneur, Saint des saints, conservez pour toujours sans souillure cette maison que vous avez daigné restituer au vrai culte ; accomplissez avec bonté l’œuvre de votre miséricorde en nous, afin que, libérés de toute erreur dans nos esprits et unanimes dans la foi, nous vous honorions d’une seule voix, vous et Jésus-Christ, votre Fils, notre Seigneur, qui vit et règne.
Léctio Libri Paralipómenon.Lecture du Livre des Chroniques.
II Paral. 29, 4-6, 10-12, 15-16, 18-21.
In diébus illis adduxit Ezéchias sacerdotes atque levitas, dixitque ad eos : Audite me, levitae, et sanctificamini ; mundate domum Domini Dei patrum vestrorum, et auferte omnem immunditiam de sanctuario. Peccaverunt patres nostri, et fecerunt malum in conspectu Domini Dei nostri, derelinquentes eum. Nunc ergo placet mihi, ut ineamus fœdus cum Domino Deo Israël, et avertet a nobis furorem iræ suae. Filii mei, nolite negligere : vos elegit Dominus, ut stetis coram eo, et ministretis illi, colatisque eum, et cremetis ei incensum. Surrexerunt ergo levitas, congregaveruntque fratres suos, et sanctificati sunt, et ingressi sunt juxta mandatum regis et imperium Domini, ut expiarent domum Dei. Sacerdotes quoque ingressi sunt templum Domini, ut sanctificarent illud. Ingressi quoque sunt ad Ezechiam regem, et dixerunt ei Sanctificavimus omnem domum Domini, et altare holocausti cunctamque templi supellectilem, quam polluerat rex Achaz in regno suo, postquam prævaricatus est ; et ecce exposita sunt omnia coram altari Domini. Consurgensque diluculo Ezechias rex adunavit omnes principes civitatis, et ascendit in domum Domini, obtuleruntque hostias pro peccato, pro regno, pro sanctuario, pro Juda.En ces jours-là, Ézéchias fit venir les prêtres et les lévites et leur dit : Écoutez-moi, lévites, purifiez-vous, nettoyez la Maison du Seigneur, le Dieu de vos pères, et ôtez les immondices du Sanctuaire. Nos pères ont péché et ont commis le mal devant la face du Seigneur, notre Dieu, et l’ont abandonné. C’est donc ma volonté que vous renouveliez l’alliance avec le Seigneur, le Dieu d’Israël ; et il détournera de nous la fureur de sa colère. Mes fils, ne tardez pas, Dieu vous a choisis pour paraître devant lui, pour le servir, pour lui rendre le culte et pour lui brûler l’holocauste. Alors les lévites se levèrent, assemblèrent leurs frères, se sanctifièrent et entrèrent dans le Temple pour le purifier, suivant l’ordre du roi et le commandement du Seigneur. Les prêtres aussi entrèrent dans le Temple du Seigneur pour le sanctifier. Ils vinrent ensuite auprès du roi Ézéchias et lui dirent : Nous avons sanctifié toute la Maison du Seigneur, l’autel de l’holocauste et tous les ustensiles du Temple que le roi Achaz avait souillés durant son règne depuis son apostasie ; et voici que tout est exposé devant l’autel du Seigneur. Le roi Ézéchias se leva de grand matin, assembla tous les princes de la ville et monta à la Maison du Seigneur. Et ils offrirent ensemble des victimes pour l’expiation des péchés, pour le royaume, pour le Sanctuaire et pour Juda.
Graduale. Graduel
Locus iste a Deo factus est, inæstimábile sacraméntum, irreprehensíbilis est.Ce lieu a été fait par Dieu même : c’est un mystère inappréciable, il est exempt de toute souillure.
V/. Deus, cui astat Angelórum chorus, exáudi preces servórum tuórum.V/. O Dieu devant qui se tient le chœur des Anges, exaucez la prière de vos serviteurs.
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 137, 2. Adorábo ad templum sanctum tuum : et confitébor nómini tuo. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. J’adorerai dans votre saint temple, et je célébrerai votre nom. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Ioánnem.Lecture du Saint Evangile selon saint Jean.
Ioann. 10, 22-28.
In illo témpore : Facta sunt Encǽnia in Ierosólymis : et hiems erat. Et ambulábat Iesus in templo, in pórticu Salomónis. Circumdedérunt ergo eum Iudǽi, et dicébant ei : Quoúsque ánimam nostram tollis ? Si tu es Christus, dic nobis palam. Respóndit eis Iesus : Loquor vobis, et non créditis : Opera, quæ ego fácio in nómine Patris mei, hæc testimónium pérhibent de me : sed vos non créditis, quia non estis ex óvibus meis. Oves meæ vocem meam áudiunt : et ego cognósco eas, et sequúntur me : et ego vitam ætérnam do eis : et non períbunt in ætérnum, et non rápiet eas quisquam de manu mea.En ce temps-là, on célébrait à Jérusalem la fête de ; la Dédicace ; et c’était l’hiver. Et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon. Les Juifs l’entourèrent donc, et lui dirent : Jusques à quand tiendrez-vous notre esprit en suspens ? Si vous êtes le Christ, dites-le-nous clairement. Jésus leur répondit : Je vous parle, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent elles-mêmes témoignage de moi. Mais vous ne croyez point, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main.
Ant. ad Offertorium. 1. Paral. 29, 17 et 18.Offertoire
Dómine Deus, in simplicitáte cordis mei lætus óbtuli univérsa ; et pópulum tuum, qui repertus est, vidi cum ingénti gáudio : Deus Israël, custódi hanc voluntátem, allelúia.Seigneur, mon Dieu, je vous ai offert toutes ces choses dans la simplicité de mon coeur et avec joie ; et j’ai été ravi de voir aussi tout ce peuple assemblé, ô Dieu d’Israël, conservez cette volonté, alléluia.
Secreta.Secrète
Dómine Deus, ómnium Creátor, iustus et miséricors, qui líberas Israël de omni malo, áccipe sacrifícium pro peccátis nostris, pro regno, pro sanctuário isto, pro hoc pópulo tuo ; custódi, sanctífica hereditátem tuam, et cóngrega dispersiónem nostram, ut fide et caritáte adunáti, crescámus per ómnia in Christo Iesu, Domino nostro : Qui tecum vivit et regnat.Seigneur Dieu, créateur de toutes choses, vous qui êtes juste et miséricordieux, qui délivrez Israël de tout mal, agréez ce sacrifice pour nos péchés, pour le royaume, pour ce sanctuaire et pour ce peuple ; conservez et sanctifiez votre héritage, rassemblez notre dispersion, afin qu’unis dans la foi et dans la charité nous croissions en toutes choses dans le Christ-Jésus, notre Seigneur, qui vit et règne.
Præfatio Dedicationis.Préface de la Dédicace.
Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus : Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et notre salut, de vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
Qui hanc oratiónis domum, quam ædificávimus, bonórum ómnium largítor inhábitas, et Ecclésiam, quam ipse fundásti, incessábili operatióne sanctíficas.Car c’est vous, dispensateur de tous les biens, qui habitez cette maison de la prière que nous avons bâtie, comme c’est vous qui ne cessez de sanctifier par votre grâce l’Église que vous-même avez fondée.
Hæc est enim vere domus oratiónis, visibílibus ædifíciis adumbráta, templum habitatiónis glóriæ tuæ, sedes incommutábilis veritátis, sanctuárium ætérnæ caritátis.L’Église, en effet, est la véritable maison de la prière, symbolisée par nos édifices matériels, le temple où réside votre gloire, le siège de l’inaltérable vérité, le sanctuaire de l’éternelle charité.
Hæc est arca quæ nos a mundi eréptos dilúvio, in portum salútis indúcit.C’est elle l’arche qui nous sauve du déluge où s’engloutit le monde, pour nous conduire au port du salut.
Hæc est dilécta et única sponsa, quam acquisívit Christus sánguine suo, quam vivíficat Spíritu suo, cuius in sinu renáti per grátiam tuam, lacte verbi páscimur, pane vitæ roborámur, misericórdiae tuæ subsídiis confovémur.C’est elle l’épouse unique et bien-aimée que le Christ s’est acquise au prix de son sang et qu’il fait vivre de son Esprit ; dans son sein maternel nous sommes nés à la vie nouvelle par votre grâce, nous sommes nourris du lait de la Parole, fortifiés par le Pain de vie et réchauffés par les secours de votre miséricorde.
Hæc fidelíter in terris, Sponso adiuvánte, mílitat, et perénniter in cælis, ipso coronánte, triúmphat.C’est elle enfin qui, aidée par son Époux, est sur la terre fidèlement militante, et qui, couronnée par lui, est dans le ciel éternellement triomphante.
Et ídeo cum Angelis et Archángelis, cum Thronis et Dominatiónibus, cumque omni milítia cælestis exercitus, hymnum glóriæ tuæ cánimus, sine fine dicentes...C’est pourquoi avec les Anges et les Archanges, avec les Trônes et les Dominations, avec toute l’Armée des Forces du ciel, nous chantons l’hymne de votre gloire, en proclamant sans cesse…
Ant. ad Communionem. Matth. 21, 13.Communion
Domus mea domus oratiónis vocábitur, dicit Dóminus : in ea omnis, qui pétii, accipit ; et qui quærit, invénit ; et pulsánti aperiétur.Ma maison sera appelée une maison de prière, dit le Seigneur. Quiconque y demande reçoit ; et celui qui cherche trouve ; et on ouvrira à celui qui frappe.
Postcommunio.Postcommunion
Sacrifícium quod in accépti benefícii memóriam obtúlimus super altáre tuum, sit, sancte Pater, odor suavitátis in conspéctu tuo : ut benedictiónem, quam locútus es super templum istud et plebem tuam, in perpétuum confírmes ; permaneátque apud nos et augeátur in dies cultus tuus et pura relígio. Per Dominum.Père saint, que le sacrifice que nous venons d’offrir sur votre autel en mémoire du bienfait reçu monte jusqu’à vous en odeur suave ; confirmez pour toujours la bénédiction que vous avez prononcée sur ce temple et sur votre peuple, et que votre culte et la vraie religion demeurent au milieu de nous et y croissent de jour en jour. Par notre Seigneur.

[1] Commentaire du Propre du Diocèse de Strasbourg, Office de Pastorale et de Liturgie, 1955.