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18/07 Ste Symphorose et ses Fils, Martyrs

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique  

Le même jour où elle célèbre St Camille de Lellis, l’Église commémore la fête de Ste Symphorose et de ses 7 fils. Tous moururent martyrs vers l’an 120.

Leurs noms sont inscrits dans le martyrologe Hiéronymien, et dès le IVe ou le Ve siècle, une double basilique est élevée à Tivoli en leur honneur sur le lieu où l’on vénérait leurs reliques, qui furent ensuite transférées à Rome par Étienne III en 756.

La messe propre apparaît au XIIe siècle.

Textes de la Messe

eodem die 18 Iulii
le 18 juillet
Ss. Symphorosæ et septem Filiorum eius
Ste Symphorose et ses sept Fils
Martyrum
Martyrs
Commemoratio
Commémoraison
Ant. ad Introitum. Ps. 33, 18.Introït
Clamavérunt iusti, et Dóminus exaudívit eos : et ex ómnibus tribulatiónibus eórum liberávit eos.Les justes ont crié, et le Seigneur les a exaucés : et il les a libérés de toutes leurs tribulations.
Ps. ibid., 2.
Benedícam Dóminum in omni témpore : semper laus eius in ore meo.Je bénirai le Seigneur en tout temps ; toujours sa louange sera à ma bouche.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Deus, qui nos concédis sanctórum Mártyrum tuórum Symphorósæ et filiórum eius natalítia cólere : da nobis in ætérna beatitúdine de eórum societáte gaudére. Per Dóminum.Dieu, vous nous accordez de célébrer le jour de la naissance au ciel de vos saints Martyrs Symphorose et ses fils : donnez-nous de jouir de leur compagnie dans la béatitude éternelle.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Hebrǽos.Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Hébreux.
Hebr. 11, 33-39.
Fratres : Sancti per fidem vicérunt regna, operáti sunt iustítiam, adépti sunt repromissiónes, obturavérunt ora leónum, exstinxérunt ímpetum ignis, effugérunt áciem gládii, convaluérunt de infirmitáte, fortes facti sunt in bello, castra vertérunt exterórum : accepérunt mulíeres de resurrectióne mórtuos suos : álii autem disténti sunt, non suscipiéntes redemptiónem, ut meliórem invenírent resurrectiónem : álii vero ludíbria et vérbera expérti, ínsuper et víncula et cárceres : lapidáti sunt, secti sunt, tentári sunt, in occisióne gládii mórtui sunt : circuiérunt in melótis, in péllibus caprínis, egéntes, angustiáti, afflicti : quibus dignus non erat mundus : in solitudínibus errántes, in móntibus et spelúncis et in cavérnis terræ. Et hi omnes testimónio fídei probáti, invénti sunt in Christo Iesu, Dómino nostro.Mes Frères : les Saints, par la foi, ont conquis des royaumes, exercé la justice, obtenu l’effet des promesses, fermé la gueule des lions, éteint la violence du feu, échappé au tranchant de l’épée, triomphé de la maladie, déployé leur vaillance à la guerre, mis en fuite des armées ennemis ; par eux des femmes ont recouvré leurs morts ressuscités. Les uns ont péri dans les tortures, refusant la délivrance afin d’obtenir une meilleure résurrection ; d’autres ont souffert les moqueries et les verges ; de plus, les chaînes et les cachots ; ils ont été lapidés, sciés, éprouvés ; ils sont morts par le tranchant de l’épée ; ils ont erré çà et là, couverts de peaux de brebis et de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne ; Ils ont été errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et dans les antres de la terre. Et tous ceux-là ont obtenu un bon témoignage à cause de leur foi en Jésus-Christ.
Graduale. Ps. 132, 1-2.Graduel
Ecce, quam bonum et quam iucundum, habitáre fratres in unum !Voyez comme il est bon et agréable pour des frères d’habiter ensemble !
V/. Sicut unguéntum in cápite, quod descéndit in barbam, barbam Aaron.V/. C’est comme le parfum répandu sur la tête, qui descend sur la barbe, la barbe d’Aaron.
Allelúia, allelúia. V/. Hæc est vera fratérnitas, quæ vicit mundi crímina : Christum secuta est, ínclita tenens regna cæléstia. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. C’est la vraie fraternité qui a vaincu les crimes du monde : ils ont suivi le Christ et possèdent la gloire du Royaume céleste. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.Suite du Saint Évangile selon saint Luc.
Luc. 12, 1-8.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Atténdite a ferménto pharisæórum, quod est hypócrisis. Nihil autem opértum est, quod non revelétur : neque abscónditum, quod non sciátur. Quóniam, quæ in ténebris dixístis, in lúmine dicéntur : et quod in aurem locuti estis in cubículis, prædicábitur in tectis. Dico autem vobis amícis meis : Ne terreámini ab his, qui occídunt corpus, et post hæc non habent ámplius quid fáciant. Osténdam autem vobis, quem timeátis : timéte eum, qui, postquam occídent, habet potestátem míttere in gehénnam. Ita dico vobis : hunc timéte. Nonne quinque pásseres véneunt dipóndio, et unus ex illis non est in oblivióne coram Deo ? Sed et capílli cápitis vestri omnes numerári sunt. Nolíte ergo timére : multis passéribus pluris estis vos. Dico autem vobis : Omnis, quicúmque conféssus fúerit me coram homínibus, et Fílius hóminis confiténtur illum coram Angelis Dei.En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie. Il n’y a rien de secret qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu. Car, ce que vous avez dit dans les ténèbres, on le dira dans la lumière ; et ce que vous avez dit à l’oreille, dans les chambres, sera prêché sur les toits. Je vous dis donc à vous, qui êtes mes amis : ne craignez point ceux qui tuent le corps, et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Mais je vous montrerai qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne. Oui, je vous le dis, celui-là, craignez-le. Cinq passereaux ne se vendent-ils pas deux as ? Et pas un d’eux n’est en oubli devant Dieu. Les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point ; vous valez plus que beaucoup de passereaux. Or, je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l’homme le confessera aussi devant les anges de Dieu.
Ant. ad Offertorium. Ps. 31, 11.Offertoire
Lætámini in Dómino et exsultáte, iusti : et gloriámini, omnes recti corde, allelúia, allelúia.Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, et soyez dans l’allégresse ; et glorifiez-vous en lui vous tous qui avez le cœur droit, alléluia, alléluia.
SecretaSecrète
Múnera tibi, Dómine, nostræ devotiónis offérimus : quæ et pro tuórum tibi grata sint honóre Iustórum, et nobis salutária, te miseránte, reddántur. Per Dóminum nostrum.Nous vous offrons, Seigneur, ces dons de notre piété : faites que vous étant présentés en l’honneur de vos Justes, ils vous soient agréables et qu’ils nous soient rendus salutaires grâce à votre miséricorde.
Ant. ad Communionem. Mt. 12, 50.Communion
Quicumque fecerit voluntátem Patris mei, qui in cælis est : ipse meus frater et soror et mater est, dicit Dóminus.Quiconque aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est pour moi frère, sœur et mère, dit le Seigneur.
PostcommunioPostcommunion
Præsta nobis, quǽsumus, Dómine : intercedéntibus sanctis Martýribus tuis Symphorósa et fíliis eius ; ut, quod ore contíngimus, pura mente capiámus. Per Dóminum.Accordez-nous, s’il vous plait, Seigneur, que vos saints Martyrs Symphorose et ses fils intercédant pour nous, nous gardions en un cœur pur ce que notre bouche a reçu.

Office

Leçon des Matines avant 1960.

Neuvième leçon. Symphorose, de Tivoli, épouse du Martyr Gétule, eut sept fils : Crescent, Julien, Némésius, Primitif, Justin, Stractée et Eugène, qui tous se virent arrêtés avec leur mère sous l’empereur Adrien, pour avoir confessé la foi chrétienne. Leur piété demeurant invincible au milieu de tourments nombreux et divers, la mère, qui avait instruit ses enfants dans la foi, devint aussi leur guide au martyre. On lui attacha une pierre au cou et on la précipita dans le fleuve ; son corps fut retrouvé par son frère Eugène, qui l’ensevelit. Le jour suivant, quinzième des calendes d’août, les sept frères furent attachés à des pieux, et mis à mort de diverses manières : on égorgea Crescent ; Julien eut la poitrine transpercée ; une lance traversa le cœur de Némésius ; Primitif fut éventré ; on coupa Justin membre par membre ; Stractée tomba sous les flèches ; Eugène eut le corps coupé en deux. Ainsi furent immolées ces huit victimes très agréables à Dieu. Leurs corps, jetés dans une fosse profonde, sur la voie Tiburtine, à neuf milles de la Ville, furent ensuite transportés à Rome et déposés dans l’église de Saint-Ange in Piscina.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Pour la deuxième fois le septénaire brille au Cycle en juillet, illuminant les cieux, fécondant la terre. Plus heureuse que Félicité, Symphorose précède dans l’arène les sept fils qu’elle offre au Seigneur. Du trône où déjà il règne, couronné le premier du diadème des martyrs, Gétulius, l’ancien tribun, le père de cette illustre famille, applaudit aux combats où sa race puise une noblesse plus grande que celle du vieux patriciat, où Rome conquiert une éternité plus vraie que celle qu’avaient rêvée pour elle ses héros et ses poètes. Nature à la fois corrompue et brillante, sceptique et superstitieuse, le césar Hadrien, qui dans la circonstance présidait en personne à la défaite des divinités de l’empire, était bien l’image d’une société déséquilibrée que le christianisme pouvait seul redresser par la fermeté de ses dogmes et l’héroïsme de ses martyrs. Le prince du monde [1], dont la rage toujours maladroite avait obtenu du fantasque empereur une sentence à laquelle en d’autres temps il se fût refusé, sentit bientôt la vérité de la fière réplique que le césar s’était attirée en menaçant d’immoler la femme forte à ses dieux : « Tes dieux, avait dit Symphorose, ne peuvent me recevoir en sacrifice ; mais si tu me fais consumer par les flammes moi et mes fils pour le nom du Christ mon Dieu, c’est alors que je brûlerai bien plus ardemment encore tes démons ». L’exécution de la mère et des fils fut en effet le signal d’une grande paix, dont l’Église profita pour étendre considérablement le règne du Seigneur Jésus, seul empire éternel [2]. Jérusalem, trompée par un dernier faux messie, venait de perdre jusqu’à son nom ; mais l’Église recueillait toutes les gloires de la Synagogue qui avait autrefois produit la mère des Machabées.

Le Dieu pour qui mille ans sont comme un jour [3], et qui harmonise les temps sur son Verbe éternel [4], réservait d’autres gloires à ce 18 juillet où le sang du témoignage avait si grandement ennobli la terre. C’est à pareil jour qu’en l’année 1870, le concile œcuménique du Vatican, présidé par l’immortel Pie IX, définissait dans sa Constitution Pastor cet émus la pleine, suprême et immédiate puissance du Pontife romain sur toutes les Églises, et prononçait aussi l’anathème contre quiconque ne reconnaîtrait pas l’infaillibilité personnelle du même Pontife romain parlant ex cathedra, c’est-à-dire définissant la doctrine comme Pasteur universel en ce qui touche la foi ou les mœurs. Il est à remarquer qu’en ces mêmes jours, au dimanche du milieu de juillet, les Grecs célèbrent la commune mémoire des six premiers conciles généraux de Nicée, Constantinople, Éphèse, Chalcédoine, deuxième et troisième de Constantinople. Nous sommes donc, à cette période du Cycle, en pleines fêtes de lumière ; ici encore le soleil matériel, qui plus que jamais déploie ses splendeurs, n’est que l’image du vrai soleil des âmes. Mais ne l’oublions point : ici-bas c’est surtout le martyre, acte suprême de la foi, qui mérite et produit la lumière. Et de même que, dans ce monde immense des astres qui nous entourent, l’espace ajouté aux espaces n’empêche point le rayon parti des limites extrêmes d’arriver à notre œil au moment précis voulu par l’éternelle Sagesse : ainsi, dans l’ordre des réalités supérieures de la grâce, le choc qui produit la lumière a son écho, prévu en Dieu, par delà les siècles accumulés, pour faire briller cette bienheureuse lumière à l’heure dite. Ne doutons pas que la Sagesse qui, du trône de son éternité, se joue en notre humble terre [5] avec le poids, la mesure et les nombres [6], ne rapproche intimement dans les divines données de son jeu sublime les deux 18 juillet de l’année 136 et de l’année 1870. Enfants de lumière [7] exilés pour un temps au pays des ténèbres, estimons à leur prix les rayons qui viennent jusqu’à nous des collines éternelles : ils sont la grâce excellente que l’apôtre Jacques, frère du Seigneur, nous montre descendant du grand Dieu qu’il appelle, en tant que source de tout don parfait, le Père des lumières [8] ; ils sont le prix du sang que nos pères ont versé pour défendre, et dégager toujours plus dans son ampleur divine, la parole confiée par le Verbe à l’Église.

Épouse, sœur et mère des Martyrs, Symphorose, vos désirs sont comblés : suivie de vos sept enfants, vous rejoignez à la cour du Roi éternel Gétulius votre époux et son frère Amantius, vaillants soldats des armées impériales, plus valeureux athlètes du Christ. Oh ! ce n’est donc point ici que trouve place l’oracle du Seigneur : L’homme aura pour ennemis ceux de sa maison [9] ! C’est qu’ici, en effet, ne s’applique point non plus la sentence : Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est point digne de moi ; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi, n’est point digne de moi [10]. Bien au contraire, c’est l’amour du Christ roi qui domine, à ce foyer béni, tous les autres amours : or, loin de les éteindre, il décuple leur force en les dotant de sa propre énergie ; loin d’avoir à séparer l’homme de son père et l’enfant de sa mère [11], il consacre divinement la famille et serre ses liens pour l’éternité.

Quelle noblesse, ô héros, vous conférez à la terre ! C’est en de tels jours, que notre race relève sa tête longtemps courbée, et porte un regard plus assuré vers les deux ; après des combats comme les vôtres, l’homme ne saurait plus être méprisé des Anges. Accompagnant vos âmes, quel parfum d’holocauste est monté jusqu’au trône de Dieu ! Quelle effusion de grâce en est descendue ! Du sillon lumineux tracé par votre martyre ont jailli dans nos temps d’incomparables splendeurs. Aussi est-ce avec une reconnaissante allégresse que nous saluons la réapparition providentielle, au lendemain des grandes assises tenues au Vatican, de la tombe primitive qui reçut vos dépouilles sacrées à cet autre lendemain qui suivit pour vous le triomphe. Soldats du Christ, gardez en nous vos bienfaits ; rendez à trop de chrétiens, qui l’avaient oublié, la persuasion que la foi est le premier des biens pour le juste [12].

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

L’octave de sainte Félicité est consacrée par la fête d’un nouveau groupe de sept martyrs de Tibur, qui ressemble en tout à celui des Sept Frères romains. Le texte de leurs Actes n’est pas le texte primitif ; cependant, au milieu de quelques scories se trouve beaucoup d’or, en sorte que, dans l’ensemble, cette narration est considérée comme authentique. Symphorose et ses fils trouvèrent la mort sous Hadrien. La mère fut noyée en ce jour dans l’Aniene, tandis que ses fils avaient obtenu la couronne du martyre dès le 27 juin. Crescentius avait été égorgé ; à Julien on avait transpercé la poitrine ; à Nemesius, le cœur ; à Primitivus, les flancs ; Justin avait été coupé en morceaux, Stacteus, criblé de flèches, et Eugène avait eu la poitrine ouverte en deux. Le lieu du martyre fut appelé d’un nom grécisé : ad Septem Biothanatos, et sur leurs tombeaux on éleva une basilique double, analogue à celle de Saint-Laurent, et dont il reste encore les absides.

Les corps des martyrs de Tibur furent transportés à Rome sous Etienne III, et déposés dans la diaconie de Saint-Michel in foro piscium, où on les vénère encore.

La messe est la même que celle des martyrs de Sébaste, sauf les particularités suivantes :

Voici la première collecte : « Seigneur qui nous permettez de fêter le natale de vos saints martyrs Symphorose et ses Fils ; faites que nous nous retrouvions aussi en leur compagnie dans l’éternelle félicité ». Tel est le lien de la charité qui unit entre elles les trois Églises, triomphante, militante et souffrante. Leurs membres sont maintenant en relations réciproques d’aide et d’honneur ; mais le but de cette charité est l’établissement de l’unique et glorieux bercail et de l’unique Pasteur, comme le chante le Poète :

Là dove Cristo è abbate del convento.

Le répons est tiré du psaume 132, et se retrouve le vingt-deuxième dimanche après la Pentecôte. « Quelle chose belle et suave, que la concorde entre les frères ! C’est comme un parfum versé sur la tête, et qui descend par la barbe, la barbe d’Aaron ». Le Psalmiste fait ici allusion au jour de la consécration pontificale du frère de Moïse et compare le charisme de la charité et de la paix fraternelle à celui que symbolisait l’onction sacerdotale d’Aaron. Notre frère aîné est Jésus-Christ. C’est surtout de Lui que nous ne devons jamais nous séparer, sacrifiant à cette union, comme l’ont fait les martyrs, tous les biens matériels et les fausses joies de ce monde.

Le double verset alléluiatique n’est tiré d’aucun texte scripturaire : « Alléluia, alléluia. C’est là la vraie fraternité, qui a vaincu le monde criminel ; elle suit le Christ, et possède maintenant le splendide royaume céleste. »

La lecture évangélique est commune à la fête des martyrs Jean et Paul. Parfois la persécution contre les chrétiens ne se fait pas ouvertement, mais elle est astucieuse et hypocrite. La vertu est si belle que le tyran lui-même n’ose pas la condamner comme telle. Que fait-il alors ? Il renverse les rôles, et, recouvert du manteau de l’hypocrisie et du puritanisme, il cherche à jeter de la boue sur la vraie religion, la calomniant pour la condamner ensuite au nom de la piété même. Mentientes, propter me. Cette manœuvre est d’ailleurs aussi ancienne que l’Évangile. Elle fut employée par le Sanhédrin contre le Christ, et c’est l’arme habituelle des persécuteurs, là surtout où la civilisation est plus avancée. Cependant elle ne réussit à tromper personne ; car la vie de l’Église est telle que sa lumière ne peut être vaincue par les ténèbres. Le spectacle de l’Église détruit les légendes, dissipe les calomnies et constitue son apologie la plus persuasive. Nous sommes chrétiens, — répondaient au IIe siècle les martyrs de Lyon au juge qui, par les tourments, voulait leur arracher la confession de crimes infâmes ; — nous sommes chrétiens, et parmi nous il ne se commet rien de mal.

La collecte sur les oblations est comme pour les martyrs Processus et Martinien le 2 juillet.

Voici la belle prière d’action de grâces après la Communion : « Par l’intercession de vos saints martyrs Symphorose et ses Fils, faites, Seigneur, que nous obtenions l’efficace invisible du Sacrement visible ».

L’Eucharistie est le signe visible de l’unité et de la Communion des saints. Toutefois elle n’est pas un simple signe, mais elle produit ce qu’elle signifie, parce qu’elle nous incorpore au Christ et fait vivre tous les chrétiens d’un même esprit divin.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Sainte Symphorose. — « A Tivoli, sainte Symphorose, épouse du martyr saint Gétule, avec ses sept fils. Sous l’empereur Adrien, après l’avoir frappée pendant quelque temps au visage, on la suspendit par les cheveux, puis on la précipita, une grosse pierre au cou, dans le fleuve. Ses fils furent attachés sur des pieux et leurs membres disloqués au moyen de poulies ; ils souffrirent le martyre de diverses manières » (Martyrologe). Ceci eut lieu vers 138. Les reliques des martyrs furent transportées à Rome en l’église Saint-Michel de la halle aux poissons.

[1] Johan. XIV, 30.

[2] Dan. II, 44.

[3] Psalm. LXXXIX, 4.

[4] Heb. XI, 3.

[5] Prov. VIII, 31.

[6] Sap. XI, 21.

[7] Eph. V, 8.

[8] Jac. I, 17.

[9] Matth. X, 36.

[10] Ibid. 37.

[11] Ibid. 35.

[12] Rom. 1, 17.