Accueil - Missel - Sanctoral

20/07 Ste Marguerite, vierge et martyre

Version imprimable de cet article Version imprimable Partager


Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique  

Martyr vers 255-275 ? Culte populaire au Moyen-Âge. L’une des Saints Auxiliaires. Fête au XIIIème siècle. Au rang de simple dans le missel de St pie V, puis de commémoraison en 1769 lors de l’institution de la fête de St Jérôme Émilien.

Textes de la Messe

Eodem die 20 iulii
Ce même 20 juillet
SANCTÆ MARGARITÆ
SAINTE MARGUERITE
Virg. et Mart.
Vierge et Martyre
Commemoratio
Commémoraison
Missa Me exspectavérunt de Communi Virginum 2 loco.Messe Me exspectavérunt du Commun des Vierges 2.

Office

Leçon des Matines avant 1960.

Dans le bréviaire de St Pie V, avant que Ste Marguerite soit réduite au rang d de commémoraison en 1769, il n’y avait pas de légende propre, mais une lecture du commun.

Sermon de saint Ambroise, Évêque. Lib. 1 de Virg. circa init.

Troisième leçon. Puisque c’est aujourd’hui l’anniversaire de la naissance au ciel d’une Vierge, l’amour de la virginité nous invite à en dire quelque chose, afin que nous ne paraissions pas restreindre à un mot dit en passant, l’éloge d’une vertu qui est de premier ordre. Si la virginité est digne de louanges ce n’est point parce qu’on la rencontre chez les Martyrs, mais parce qu’elle-même fait des Martyrs. Comment l’esprit humain pourrait-il comprendre une vertu qui est en dehors des lois de la nature ? En quels termes la nature pourrait-elle exprimer ce qui est au-dessus d’elle ? C’est au ciel que la virginité est allée chercher le modèle qu’elle imite sur la terre. Ce n’est pas sans raison qu’elle a demandé au ciel sa règle de vie, puisque c’est au ciel qu’elle s’est trouvé un époux.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Georges à l’armure brillante salue l’arrivée d’une émule de sa gloire. Victorieuse comme lui du dragon, Marguerite aussi est appelée la mégalomartyre [1]. La croix fut son arme ; et, comme le guerrier, la vierge consomma dans le sang son triomphe. Égale fut leur renommée dans les temps chevaleresques où bravoure et foi s’alliaient sous l’œil des Saints pour servir le Christ. Déjà au septième siècle, Albion nous montre l’extrême Occident rivalisant de piété confiante avec l’Orient, pour honorer la perle sortie des abîmes de l’infidélité où Marguerite était née. Avant le schisme lamentable où l’entraîna l’ignominie du second des Tudors, l’Ile des Saints célébrait ce jour sous le rite double de première classe, avec abstention des œuvres serviles pour les femmes seulement ; on voulait reconnaître par cette particularité la protection que celles-ci avaient coutume d’implorer de Marguerite au moment d’être mères, et qui la fit ranger parmi les Saints plus spécialement appelés au moyen âge auxiliateurs ou secourables en raison de leurs bienfaits. Ce ne fut point en effet seulement sur le sol anglais qu’on sut recourir au crédit de notre Sainte, comme le prouvent les nombreuses et illustres clientes que l’histoire nous fait voir de toutes parts portant son nom béni. Au ciel aussi, près du trône de Marguerite, la fête est grande en ce jour : nous en avons pour véridiques témoins Gertrude la Grande [2] et Françoise Romaine [3], qu’une insigne faveur de l’Époux admit, à plus d’un siècle de distance, à y assister d’ici-bas.

Les faits trop peu assurés que renfermait l’ancienne Légende du Bréviaire romain pour ce jour, engagèrent saint Pie V, au seizième siècle, à la supprimer. A son défaut, nous donnons ici une suite de Répons et d’Antiennes ainsi qu’une Oraison tirées de l’Office qui semble être celui-là même que sainte Gertrude célébrait de son temps ; car il est fait allusion à un de ces Répons, Virgo veneranda, dans la Vision que nous avons citée.

RÉPONS [4].
R/. Felix igitur Margarita sacrilego sanguine progenita : * Fidem quam Spiritu Sancto percepit vitiorum maculis minus infecit.R/. La bienheureuse Marguerite, née d’un sang païen, * Reçut dans le Saint-Esprit la foi qu’elle se garda de souiller d’aucun vice.
V/. Ibat de virtute in virtutem, ardenter sitiens animæ salutem.V/. Elle allait de vertu en vertu, souhaitant ardemment le salut de son âme.
* Fidem quam Spiritu Sancto percepit vitiorum maculis minus infecit. * Reçut dans le Saint-Esprit la foi qu’elle se garda de souiller d’aucun vice.
R/. Hæc modica quidem in malitia, sed mire vigens pudicitia, præventa gratia Redemptoris : * Oviculas pascebat nutricis.R/. Ignorante du mal, admirablement pure, prévenue de la grâce du Rédempteur, * Elle paissait les brebis de sa nourrice.
V/. Simplex fuit ut columba, quemadmodum serpens astuta.V/. Simple comme la colombe, prudente comme le serpent.
* Oviculas pascebat nutricis. * Elle paissait les brebis de sa nourrice.
R/. Quadam die Olibrius, molestus Deo et hominibus, transiens visum in illam sparsit : * Mox in concupiscentiam ejus exarsit.R/. Passant un jour, Olibrius, odieux à Dieu et aux hommes, jeta sur elle les yeux : * Aussitôt s’alluma sa passion.
V/. Erat enim nimium formosa : in vultu scilicet ut rosa.V/. Car elle était merveilleusement belle ; son visage brillait comme une rose.
* Mox in concupiscentiam ejus exarsit. * Aussitôt s’alluma sa passion.
R/. Misit protinus clientes, ad inquirendos ejus parentes : * Ut si libera probaretur, in conjugium sibi copularetur.R/. Tout de suite il envoie ses gens s’enquérir de sa naissance, * Pour que, si elle était trouvée libre, il se l’unît comme épouse.
V/. Sed hanc qui desponsaverat, non ita Christus præordinaverat.V/. Mais Jésus-Christ, qui se l’était fiancée, en avait autrement décidé.
* Ut si libera probaretur, in conjugium sibi copularetur. * Pour que, si elle était trouvée libre, il se l’unît comme épouse.
R/. Dum tyrannus intellexit quod eum virgo despexit : * Jussit eamdem iratus suis præsentari tribunalibus.R/. Le tyran a appris que la vierge le dédaigne : * Courroucé il ordonne qu’on l’amène à son tribunal.
V/. Quam sperans puellarum more minis flecti subjuncto terrore.V/. Il espérait la fléchir comme jeune fille par menaces et terreur.
* Jussit eamdem iratus suis præsentari tribunalibus. * Courroucé il ordonne qu’on l’amène à son tribunal.
R/. Virgo veneranda, in magna stans constantia, verba contempsit judicis : * Nil cogitans de rebus lubricis.R/. La vierge vénérable, demeurant ferme en sa constance, méprisa les paroles du juge : * Loin était sa pensée de la concupiscence.
V/. Cœlestis præmii spe gaudens, in tribulatione erat patiens.V/. Joyeuse dans l’espoir de la céleste récompense, elle souffrait patiemment l’épreuve.
* Nil cogitans de rebus lubricis. * Loin était sa pensée de la concupiscence.
R/. Post carceris squalorem carnisque macerationem, Christi dilecta : * Tenebrosis denuo recluditur in locis.R/. Elle soutient l’horreur des cachots, les tortures de sa chair ; * Et de nouveau la bien-aimée du Christ est enfermée dans la prison ténébreuse.
V/. Nomen Domini laudare non desinens et glorificare.V/. Elle ne cesse d’y louer le Seigneur, d’y glorifier son Nom.
* Tenebrosis denuo recluditur in locis. * Et de nouveau la bien-aimée du Christ est enfermée dans la prison ténébreuse.
R/. Sancta martyre precatibus instante, draco fœtore plenus apparuit : * Qui hanc invadens totam absorbuit.R/. Tandis que la sainte martyre redouble ses prières, apparaît un infect dragon : * Il l’attaque, tout entière la dévore.
V/. Quem per medium signo crucis discidit, et de utero ejus illæsa exivit.V/. Grâce au signe de la croix, par le milieu elle le transperce, et sort du monstre sans nul mal.
* Qui hanc invadens totam absorbuit. * Il l’attaque, tout entière la dévore.
ANTIENNES.
Ant. Ministri statim tenellæ corpus comburebant puellæ : sed hæc, oratione facta, igne permansit intacta.Ant. Ensuite les bourreaux brûlent les membres délicats de la jeune fille ; mais elle, priant, ne sent point la flamme.
Ant. Un vase immense plein d’eau est apporté sur l’ordre du juge ; on lie la vierge et on l’y plonge.Ant. Vas immensum aqua plenum præses imperavit afferri : et in illud virginem ligatam demergi.
Ant. Laudabilis Dominus in suis virtutibus, vincula manuum relaxavit, suamque famulam de morte liberavit.Ant. Loué soit le Seigneur en sa puissance ! il a délié les mains de sa servante, il l’a délivrée de la mort.
Ant. Videntes hæc mirabilia baptizati sunt quinque millia : quos capite plecti censuit ira præfecti : quibus est addicta Christi testis invicta, benedicens Deum deorum in sæcula sæculorum.Ant. En voyant ces merveilles, cinq mille sont baptisés : la colère du préfet leur fait trancher la tête ; et pour compagne on leur adjoint l’invincible martyre du Christ, bénissant le Dieu des dieux dans les siècles des siècles.
ORAISON.
Deus qui beatam Margaritam virginem tuam ad cœlos per martyrii palmam venire fecisti : concede nobis, quæsumus, ut ejus exempla sequentes, ad te venire mereamur. Per Dominum.Dieu qui avez amené aux cieux par la palme du martyre votre bienheureuse vierge Marguerite ; faites, nous vous en supplions, que, suivant ses exemples, nous méritions d’arriver jusqu’à vous. Par Jésus-Christ.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

La fête de cette illustre Μαρίνης μεγαλομάρτυρος d’Antioche de Pisidie, que les Grecs célèbrent le 12 juillet, a été transférée au 20 par les Latins, qui ont aussi changé son nom de Marine en celui de Marguerite.

Sa mémoire est entrée dans le Calendrier romain durant le bas moyen âge, époque où le culte de sainte Marguerite devint très populaire. Rome lui dédia plusieurs églises et chapelles, et cette sorte de domicile fit considérer cette martyre comme Romaine.

Une antique église, sous le nom de Sainte-Marine, s’élevait entre le Titre d’Eudoxie et celui de Clément. Un second édicule, en l’honneur de cette Sainte, sous le nom de prison de Sainte-Marguerite, se trouvait dans l’une des tours des murs de Rome près de la porte Asinaria. Une troisième église, dédiée à la même martyre, existe encore près de Sainte-Marie au Transtévère et semble avoir été érigée en 1288 sous Nicolas IV.

La messe est du Commun Me exspectavérunt.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Sainte Marguerite. — « A Antioche, mort de sainte Marguerite, vierge et martyre ». C’est tout ce qu’en dit le Martyrologe. Le culte de sainte Marguerite, la « grande Martyre », est très populaire dans l’Église grecque depuis des temps très anciens. On la représente d’ordinaire avec un dragon. D’après la légende, en effet, c’est ainsi que le démon lui aurait apparu pour la séduire. Sainte Marguerite se trouve dans la liste des quatorze « Saints Auxiliaires » auxquels on a recours dans les cas de détresse (+307).

[1] La grande Martyre : Menées des Grecs.

[2] Legatus divinae pietatis, IV, XLV.

[3] Visio XXXVI.

[4] J. Breviarium Constantiense, Augustae Vindelicorum, MCCCCXCIX.