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04/11 Sts Vital et Agricola, Martyrs

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Inscrits au 3 novembre dans le Martyrologe hiéronymien. La découverte de leur corps est mentionnée par St Ambroise en 393. Fête au XIIIème siècle. La messe est la même que celles des deux Martyrs Processus et Martinien au 2 juillet sauf les oraisons.

Textes de la Messe

eodem die 4 novembris
ce même 4 novembre
Ss Vitalis et Agricolæ.
Sts Vital et Agricola
Martyrum
Martyrs
Commemoratio
Commémoraison
Ant. ad Introitum. Eccli. 44,15 et 14.Introït
Sapiéntiam Sanctórum narrent pópuli, et laudes eórum núntiet ecclésia : nomina autem eórum vivent in sǽculum sǽculi.Que les peuples racontent la sagesse des saints, et que l’assemblée publie leurs louanges ; leur nom vivra de génération en génération.
Ps. 32, 1.
Exsultáte, iusti, in Dómino : rectos decet collaudátio.Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, c’est aux hommes droits que sied la louange.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui sanctórum Mártyrum tuórum Vitális et Agrícolæ sollémnia cólimus, eórum apud te intercessiónibus adiuvémur. Per Dóminum.Faites, s’il vous plaît, ô Dieu tout-puissant, que vos sainte Martyrs Vital et Agricola, dont nous célébrons, la fête, nous assistent par leur intercession auprès de vous.
Léctio Epístolæ beáti PauliApóstoli ad Hebrǽos.Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Hébreux.
Hebr. 10, 32-38.
Fratres : Rememorámini prístinos dies, in quibus illumináti magnum certámen sustinuístis passiónum : et in áltero quidem oppróbriis et tribulatiónibus spectáculum facti : in áltero autem sócii táliter conversántium effécti. Nam et vinctis compássi estis, et rapínam bonórum vestrórum cum gáudio suscepístis, cognoscéntes vos habere meliórem et manéntem substántiam. Nolíte itaque amíttere ! confidéntiam vestram, quæ magnam habet remuneratiónem. Patiéntia enim vobis necéssaria est : ut, voluntátem Dei faciéntes, reportétis promissiónem. Adhuc enim módicum aliquántulum, qui ventúrus est, véniet, et non tardábit. Iustus autem meus ex fide vivit.Mes frères, Rappelez en votre mémoire ces premiers jours où, après avoir été illuminés, vous avez soutenu un grand combat de souffrances, d’une part exposés comme en spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de l’autre, prenant part aux maux de ceux qui étaient traités de même. Car vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie la perte de vos biens, sachant que vous aviez une richesse meilleure et permanente. N’abandonnez donc pas votre confiance, qui aura une grande rémunération. En effet, la patience vous est nécessaire, afin que faisant la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Encore bien peu de temps, et celui qui doit venir viendra ; il ne tardera pas. Or, mon juste vit de la foi.
Graduale. Ps. 123,7-8.Graduel
Anima nostra, sicut passer, erépta est de láqueo venántium.Notre âme s’est échappée comme un passereau du filet des chasseurs.
V/. Láqueus contrítus est, et nos liberáti sumus : adiutórium nostrum in nómine Dómini, qui fecit cælum et terram.V/. Le filet a été brisé et nous avons été délivrés ; notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre.
Allelúia, allelúia. V/. Ps.67, 4. Iusti epuléntur, et exsúltent in conspéctu Dei : et delecténtur in lætítia. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Que les justes soient comme dans un festin et qu’ils tressaillent en la présence de Dieu et qu’ils soient dans des transports de joie. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu.
Matth. 16, 24-27.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Si quis vult post me veníre, ábneget semetípsum, et tollat crucem suam, et sequátur me. Qui enim voluerit ánimam suam salvam fácere, perdet eam : qui autem perdíderit ánimam suam propter me, invéniet eam. Quid enim prodest hómini, si mundum univérsum lucrétur, ánimæ vero suæ detriméntum patiátur ? Aut quam dabit homo commutatiónem pro ánima sua ? Fílius enim hóminis ventúrus est in glória Patris sui cum Angelis suis : et tunc reddet unicuíque secúndum ópera eius.En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, et qu’il porte sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie, la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi, la trouvera. Que sert à l’homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? Ou qu’est-ce que l’homme donnera en échange de son âme ? Car le Fils de l’homme viendra dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon ses œuvres.
In Missis votivis post Septuagesimam in fine sequentæ antiphonæ Allelúia omittitur. Aux Messes votives après la Septuagésime, on omet l’Allelúia à la fin de l’antienne qui suit.
Ant. ad Offertorium. Ps. 149, 5-6.Offertoire
Exsultábunt Sancti in glória, lætabúntur in cubílibus suis : exaltatiónes Dei in fáucibus eórum, allelúia. Les Saints tressailliront dans la gloire, ils se réjouiront sur leurs couches. Les louanges de Dieu seront dans leur bouche, alléluia.
SecretaSecrète
Oblatis, quǽsumus, Dómine, placáre munéribus : et, intercedéntibus sanctis Martýribus tuis Vitále et Agrícola, a cunctis nos defénde perículis. Per Dóminum nostrum.Laissez-vous fléchir, Seigneur, par l’offrande de ces dons ; et préservez-nous de tous les périls, grâce à l’intercession de vos saints martyrs Vital et Agricola.
Ant. ad Communionem. Luc. 12, 4.Communion
Dico autem vobis amícis meis : Ne terreámini ab his, qui vos persequúntur.Je vous dis donc à vous qui êtes mes amis : Ne craignez pas ceux qui vous persécutent.
PostcommunioPostcommunion
Hæc nos commúnio, Dómine, purget a crímine : et, intercedéntibus sanctis Martýribus tuis Vitále et Agrícola, cæléstis remédii fáciat esse consórtes. Per Dóminum nostrum.Que cette communion, Seigneur, nous purifie de nos fautes ; et que par l’intercession de vos Saints Martyrs Vital et Agricola, elle nous unisse inséparablement à Celui qui s’est fait le remède céleste de nos âmes.

Office

Leçon des Matines avant 1960

Neuvième leçon. Vital et son maître Agricola, furent arrêtés à Bologne, pendant la persécution de Dioclétien et de Maximien pour avoir prêché Jésus-Christ. Plus on s’efforçait par des prières et des menaces, d’amener Vital à changer de résolution, plus il se déclarait adorateur et serviteur de Jésus-Christ. Torturé par divers genres de supplices, et les endurant tous avec constance, il rendit, en priant, son esprit à Dieu : son exemple eut pour effet d’affermir Agricola, dont le supplice avait été différé pour voir si les tourments de son esclave ne l’amèneraient pas à renoncer au Christ. On l’attacha donc à une croix, et, admis à partager le sort de Vital, son esclave, il devint son compagnon dans un glorieux martyre. Leurs corps qui avaient été inhumés dans le cimetière des Juifs, furent retrouvés par saint Ambroise et transférés dans un lieu bénit et consacré.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Offrons notre hommage aux deux Martyrs dont la mémoire précéda celle de Charles Borromée sur le Cycle en ce jour. Vital et Agricola, l’esclave et le maître, montrèrent, par leur rencontre dans l’arène glorieuse, que la vraie noblesse se rit des inégalités sociales. Saint Ambroise, séjournant à Bologne où ils avaient souffert, retrouva leurs corps et célébra leur commun triomphe [1]. L’Église, à la suite de l’abeille de Milan, n’a point cessé de les associer dans une commune gloire.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Le feriale de Bologne est contenu tout entier dans ce vers de saint Paulin :

Vitalem, Agricolam, Procultimque Bononia. condit [2].

Les deux premiers noms, tantôt unis, tantôt séparés, apparaissent à diverses dates dans le martyrologe hiéronymien, par exemple le 3 et le 27 novembre, le 3 décembre, le 29 avril, etc. Il s’agit d’ailleurs des mêmes martyrs, du nom de Vital et d’Agricola, dont les corps furent découverts à Bologne en 393, et à la translation desquels prit part saint Ambroise. Leur culte se répandit ensuite rapidement à travers la chrétienté, en sorte qu’un grand nombre d’évêques de l’antiquité, comme Victrice de Rouen et Namace de Clermont, se procurèrent des fragments de leurs reliques pour leur dédier leurs célèbres églises.

A Rome, au temps d’Innocent Ier, la matrone Vestina érigea à saint Vital un titre, au Vico longo, où, maintenant encore, on célèbre la station le vendredi après le IIe dimanche de Carême. Un siècle plus tard, à Ravenne, Justinien et Théodora prodiguèrent leur or pour élever à saint Vital un temple splendide, tout resplendissant de mosaïques, de colonnes et de marbres, qui, aujourd’hui encore, fait l’admiration des archéologues et des artistes.

Les martyrs Vital et Agricola reposaient primitivement dans un cimetière juif de Bologne. Dans la vie de saint Ambroise, Paulin raconte que Dieu révéla leur sépulture à l’Évêque. Auquel ? A celui de Bologne ou à celui de Milan, lequel dit avoir été simplement invité à la fête ? Du texte du biographe de saint Ambroise, rien de clair ne se peut déduire. En tout cas, l’intervention du saint évêque de Milan contribua à donner une plus grande solennité à cette translation de martyrs, d’autant plus qu’à peine parti de Bologne, Ambroise s’étant rendu à Florence pour la consécration d’une église, y déposa quelques reliques des deux saints bolonais récemment découverts.

Rome célèbre une première fois saint Vital le 29 avril, jour indiqué aussi par le martyrologe hiéronymien : Bononiae, Vitalis. La fête des deux martyrs que nous célébrons aujourd’hui manque dans les anciens Sacramentaires, et elle a été introduite plus tard seulement dans la liturgie romaine, à l’époque où Vital fut dédoublé, et où, contrairement au témoignage de saint Pierre Chrysologue, on attribua un Vital à Ravenne, et un autre, compagnon de martyre d’Agricola, à la cité rivale, Bologne.

La messe est la même que le 2 juillet pour les saints Processus et Martinien, sauf les collectes.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Les saints Vital et Agricola. — Tombeau : à Bologne ; leurs restes furent ensevelis dans le cimetière des Juifs ; découverts plus tard par saint Ambroise, ils furent alors déposés en terre bénite. Vie : Vital, un esclave, et Agricola, son maître, subirent sous Dioclétien un cruel martyre. C’est en vain que l’on chercha par des promesses à faire apostasier l’esclave Vital ; il n’en montra que plus de fermeté dans la confession du Christ ; il fut tourmenté par de cruels supplices qu’il supporta, tous, avec une invincible patience jusqu’à ce qu’il rendit l’âme en priant. Quant à Agricola dont le jugement fut différé dans l’espoir qu’il serait ébranlé par le martyre de son esclave et qu’il renierait le Christ, il se sentit au contraire fortifié par la constance de celui-ci. Il fut cloué en croix et devint ainsi le compagnon et l’associé de Vital dans son héroïque martyre (vers 304). Pratique : N’est-ce pas là un magnifique spectacle : l’esclave et son maître mourant ensemble pour le Christ ! Le christianisme doit aussi rapprocher et ennoblir les classes sociales : l’esclave et le serviteur sont les frères dans le Christ de leur maître, et le maître est l’esclave du Christ. L’esclave obéit au maître comme au représentant du Christ ; le maître honore en son esclave un membre du Christ. Tous deux doivent un jour participer ensemble à la félicité éternelle si chacun a su remplir son devoir.

[1] Ambr. Lib. de Exhortat. Virginit. I.

[2] Carm. XXIII, 432.