Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique |
Évêque et Martyr d’Arezzo (Toscane) en 363. Fête au Xe siècle, ‘simple’ dans le calendrier de St Pie V, réduite à une commémoraison en 1673 lors de l’institution de la fête de St Gaétan.
« La fête de saint Donat, évêque d’Arezzo, était célébrée au VIIe siècle dans quelques églises de Rome, comme en témoigne le sacramentaire gélasien, et au début du IXe siècle on trouve sur l’Aventin un monastère qui est placé sous son vocable. Du sacramentaire romain du VIIe siècle, la mention de saint Donat passa dans les Gélasiano-francs du VIIIe. De son côté le martyrologe hiéronymien annonce le natale de Donat « évêque et confesseur ». Mais la Passio, qui fait de Donat un martyr, devait exercer son influence sur les martyrologes et les calendriers : les martyrologes de Bède, d’Adon et d’Usuard, ainsi que le calendrier de Naples, le présentent comme martyr. Il en va de même dans les calendriers de Saint-Gall du IXe au XIe siècle. Grâce aux sacramentaires héritiers de la tradition des Gélasiens du VIIIe, la fête de saint Donat devait connaitre une grande diffusion dès les IXe et Xe siècles. Il est donc normal qu’on la trouve à Rome au Xe siècle et au cours des siècles suivants » [1].
Jusqu’à l’éditio typica de 1920 sous Benoît XV, la messe de St Donat était la même que celle de St Apollinaire, au 23 juillet, avec des oraisons propres. En 1920, paru un formulaire modifié.
Ant. ad Introitum. Dan. 3, 84 et 87. | Introït |
Sacerdótes Dei, benedícite Dóminum : sancti et húmiles corde, laudáte Deum. | Prêtres du Seigneur, bénissez le Seigneur ; saints et humbles de cœur, louez Dieu. |
Ibid., 57. | |
Benedícite, ómnia ópera Dómini, Dómino : laudáte et superexaltáte eum in sǽcula. | Œuvres du Seigneur, louez toutes le Seigneur, louez-le, et exaltez-le à jamais. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, tuórum glória sacerdótum : præsta, quǽsumus, ut sancti Martyris tui et Epíscopi Donáti, cuius festa gérimus, sentiámus auxílium. Per Dóminum. | Dieu, vous êtes la gloire de vos prêtres : faites, nous vous en prions, que nous ressentions le secours de votre saint Martyr et Évêque Donat, dont nous célébrons la fête. |
Léctio Epístolæ beáti Iacóbi Apóstoli. | Lecture de l’Épître de saint Jacques Apôtre. |
Iac. 1, 2-12. | |
Caríssimi : Omne gáudium existimáte, cum in tentatiónes várias incidéritis : sciéntes, quod probátio fídei vestræ patiéntiam operátur. Patiéntia autem opus perféctum habet : ut sitis perfécti et intégri in nullo deficiéntes. Si quis autem vestrum índiget sapiéntia, póstulet a Deo, qui dat ómnibus affluénter, et non impróperat : et dábitur ei. Póstulet autem in fide nihil hǽsitans : qui enim hǽsitat, símilis est flúctui maris, qui a vento movétur et circumfértur. Non ergo ǽstimet homo ille, quod accípiat áliquid a Dómino. Vir duplex ánimo incónstans est in ómnibus viis suis. Glorietur autem frater húmilis in exaltatióne sua : dives autem in humilitáte sua, quóniam sicut flos fæni tránsibit : exórtus est enim sol cum ardóre et arefécit fœnum, et flos eius décidit et decor vultus eius depériit : ita et dives in itinéribus suis marcéscet. Beátus vir, qui suffert tentatiónem : quóniam, cum probatus fúerit, accípiet corónam vitæ, quam repromísit Deus diligéntibus se. | Mes bien-aimés : Ne voyez qu’un sujet de joie, mes frères, dans les épreuves de toute sorte qui tombent sur vous ; sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais que la patience soit accompagnée d’œuvres parfaites, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne laissant à désirer en rien. Si la sagesse fait défaut à quelqu’un d’entre vous, qu’il la demande à Dieu, lequel donne à tous simplement, sans rien reprocher ; et elle lui sera donnée. Mais qu’il demande avec foi, sans hésiter ; car celui qui hésite est semblable au flot de la mer, agité et ballotté par le vent. Que cet homme-là ne pense donc pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur : homme à deux âmes, inconstant dans toutes ses voies. Que le frère pauvre se glorifie de son élévation. Et que le riche mette sa gloire dans son abaissement ; car il passera comme l’herbe fleurie : le soleil s’est levé brûlant, et il a desséché l’herbe, et sa fleur est tombée, et toute sa beauté a disparu ; de même aussi le riche se flétrira avec ses entreprises. Heureux l’homme qui supportera l’épreuve ! Devenu un homme éprouvé, il recevra la couronne de vie que Dieu a promise à ceux qui l’aiment. |
Graduale. Ps. 36, 30-31. | Graduel |
Os iusti meditábitur sapiéntiam, et lingua eius loquétur iudícium. | La bouche du juste méditera la sagesse et sa langue proférera l’équité. |
V/. Lex Dei eius in corde ipsíus : et non supplantabúntur gressus eius. | V/. La loi de son Dieu est dans son cœur : et on ne le renversera point. |
Allelúia, allelúia. V/. Iustus non conturbábitur, quia Dóminus firmat manum eius. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Le juste ne sera pas troublé, car le Seigneur affermi sa main. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Marcum. | Suite du Saint Évangile selon saint Marc. |
Marc. 13, 33-37. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Vidéte, vigiláte et oráte : néscitis enim, quando tempus sit. Sicut homo, qui péregre proféctus ráliquit domum suam, et dedit servis suis potestátem cuiúsque óperis, et ianitóri præcépit, ut vígilet. Vigiláte ergo (néscitis enim, quando dóminus domus véniat : sero, an média nocte, an galli cantu, an mane) ne, cum vénerit repénte, invéniat vos dormiéntes. Quod autem vobis dico, ómnibus dico : Vigiláte. | En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Prenez garde, veillez, car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage, qui a laissé sa maison et a remis l’autorité à ses serviteurs, à chacun sa tâche, et qui a commandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand viendra le maître de la maison, le soir, ou à minuit, ou au chant du coq, ou le matin, de peur que, revenant subitement il ne vous trouve endormis. Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez ! |
Ant. ad Offertorium. Ps. 88, 21-22. | Offertoire |
Invéni David servum meum, oleo sancto meo unxi eum : manus enim mea auxiliábitur ei, et bráchium meum confortábit eum. | J’ai trouvé David mon serviteur : je l’ai oint de mon huile sainte : car ma main l’assistera et mon bras le fortifiera. |
Secreta | Secrète |
Præsta, quǽsumus, Dómine : ut sancti Martyris tui et Episcopi Donati intercessióne, quem ad laudem nóminis tui dicátis munéribus honorámus, piæ nobis fructus devotiónis accréscat. Per Dóminum nostrum. | Accordez-nous, nous vous en prions, Seigneur, par l’intercession de votre saint Martyr et Évêque Donat, que nous honorons en consacrant ces dons à la gloire de votre nom, l’accroissement en nous des fruits d’une pieuse dévotion. |
Ant. ad Communionem. Luc. 12, 42. | Communion |
Fidélis servus et prudens, quem constítuit dóminus super famíliam suam : ut det illis in témpore trítici mensúram. | Voici le dispensateur fidèle et prudent que le Maître a établi sur ses serviteurs pour leur donner au temps fixé, leur mesure de blé. |
Postcommunio | Postcommunion |
Omnípotens et miséricors Deus, qui nos sacramentórum tuórum et partícipes éfficis et minístros : præsta, quǽsumus ; ut, intercedénte beáto Donáto Mártyre tuo atque Pontífice, eiúsdem proficiámus et fídei consórtio et digno servítio. Per Dóminum. | Dieu tout-puissant et miséricordieux, qui nous rendez participants et ministres de vos sacrements, faites, nous vous en supplions, que le bienheureux Donat, votre Martyr et Pontife, intercédant pour nous, nous progressions en partageant sa foi et sa générosité à votre service. |
Leçons des Matines avant 1960.
Aux Matines de St Gaétan avant 1960, on commémorait St Donat par la neuvième leçon
Neuvième leçon. Donat, après que ses parents eurent été martyrisés pour la foi de Jésus-Christ, se retira fugitif, avec un moine nommé Hilarin, à Arezzo en Toscane, et devint Évêque de cette ville. Dans la persécution suscitée par Julien, le préfet Quadratien ayant commandé à l’un et à l’autre d’adorer les idoles, ils se refusèrent à commettre un crime si détestable. Par ordre et en présence de Quadratien, on frappa Hilarin à coups de bâtons, jusqu’à ce qu’il rendît l’âme. Donat fut aussi tourmenté cruellement, et eut enfin la tête tranchée. Les Chrétiens ensevelirent honorablement leurs corps près de la même ville.
Honorons la mémoire du saint évêque d’Arezzo que la persécution de Julien l’Apostat envoya en ce jour au ciel. La collecte, où l’Église exprime la confiance qu’elle garde toujours en son intercession puissante, se retrouve déjà au Sacramentaire gélasien ; si le titre de Confesseur y tient la place de celui de Martyr [2], on ne saurait pourtant révoquer en doute la mort de Donat pour le Christ.
Ce célèbre évêque d’Arezzo fut mis par Grégoire le Grand au nombre des Pères de l’Église et, entre autres miracles opérés par lui, on cite le fait d’avoir rétabli dans son intégrité un calice brisé par les infidèles.
Saint Donat fut jadis l’objet d’une grande dévotion. En Italie, beaucoup de villages et d’églises sont encore aujourd’hui dédiés à saint Donat, dont portaient aussi le nom, dans la Ville éternelle, une petite église située près de l’abbaye de Saint-Blaise, et un monastère voisin du Titre de Prisque sur l’Aventin. Léon III offrit un coffret d’argent du poids de deux livres à ce sanctuaire.
Ce fut peut-être à cause de ces églises de Saint-Donat à Rome que sa fête pénétra dans le Sacramentaire Gélasien et, par lui, jusque dans le Missel romain.
Contrairement aux Actes du Saint, le Martyrologe Hiéronymien et le Sacramentaire Gélasien lui attribuent constamment le titre d’évêque et confesseur et non celui de martyr.
Dans la dernière édition du Missel, on a quelque peu retouché le formulaire du natalis du célèbre saint Donat.
La première lecture est tirée de l’épître de saint Jacques (I, 2-12). La tribulation est une grâce, parce que rien ne nous fait approcher de la perfection comme la patience. Quant à celui qui a besoin de lumière et de force pour porter la croix, qu’il les demande à Dieu avec simplicité et sans hésiter.
Le répons Os iusti est tiré des communs ; suit le verset alléluiatique propre : « Iustus non conturbabitur, quia Dominus firmat manum eius » [3].
La lecture évangélique est tirée de saint Marc (XIII, 33-37) ; c’est la parabole du serviteur prudent qui, la nuit, veille dans l’attente du retour de son maître. Ce serviteur préposé au gouvernement de toute la maison, c’est assurément l’évêque à qui le Saint-Esprit a confié le gouvernement de sa propre Église.
Les deux antiennes pour l’offertoire et pour la Communion sont des Communs.
Telles sont les nouvelles corrections du Missel romain.
Jusqu’alors, la messe était la même que pour saint Apollinaire le 23 juillet. Les collectes n’ont pas été changées.
Prière. — « 0 Dieu, gloire de vos prêtres, accordez-nous d’éprouver l’assistance de votre saint confesseur (martyr) le pontife Donat dont nous célébrons aujourd’hui la fête ». Jésus est la gloire de ses prêtres, parce que le caractère sacerdotal imprime dans l’âme une spéciale conformité au Christ, Pontife éternel. Cette conformité qui, dans la vie présente, confère au ministre sacré la puissance efficace d’agir au nom du Christ dans l’administration des Sacrements, constituera aussi au ciel un titre éclatant de gloire.
Sur les ablations. — « Nous vous demandons, Seigneur, que par l’intercession de votre saint confesseur (martyr) et pontife Donat, en l’honneur de qui nous vous offrons aujourd’hui ces vœux et ces oblations, notre dévotion obtienne son fruit et augmente de plus en plus ».
Après la Communion. — « Seigneur qui nous avez rendus participants et ministres de vos Sacrements, faites que, par les prières de votre bienheureux confesseur (martyr) et pontife Donat, nous imitions sa foi et sa digne vie sacerdotale (— digno servitio) ». Servitium, servus Dei, désignaient jadis l’état sacerdotal et l’action liturgique. En effet, de même que l’union hypostatique fit que l’humanité sainte du Sauveur appartînt toute au Verbe et à Dieu : Christus autem Dei ; ainsi le caractère sacerdotal consacre l’homme tout entier au service de Jésus pour qu’il en dispose comme d’un instrumentum animatum, pour sa gloire et pour le bien des âmes.
Saint Donat. — « A Arezzo, en Toscane, mort de saint Donat, évêque et martyr. Entre autres miracles, d’après le témoignage de Grégoire 1er, il répara par une simple prière un calice qui avait été brisé par les païens. Sous Julien l’Apostat, il eut la tête tranchée ». (Martyrologe). Il mourut vers 363.
La pensée principale contenue dans les oraisons propres de la messe est celle de la dignité du sacerdoce : le Christ y est appelé la « gloire de ses prêtres ». En effet, le caractère sacerdotal donne une ressemblance avec le Christ, Pontife suprême (Or.). Dieu nous rend tous « participants et ministres de ses sacrements » ; puissions-nous bénéficier de l’éminent sacerdoce de notre saint ! (Postcommunion).
[1] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.
[2] Sancti Confessoris et Episcopi tui Donati.
[3] Le juste ne sera pas troublé, car le Seigneur affermi sa main.