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07/07 Ss. Cyrille et Méthode, évêques et confesseurs

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique  
  Benoît XVI, catéchèses (17 juin 2009)  

L’Église célèbre en ce jour la fête des Ss. Cyrille et Méthode, qui s’engagèrent sous serment à persévérer dans la foi du bienheureux Pierre et des Pontifes Romains [1], et amenèrent à Pierre en nombreuses recrues les Bulgares, les Moraves et les Bohêmes [2].

Frères par le sang, ils naquirent à Thessalonique au IXème siècle. Saint Cyrille mourut à Rome en 869 et fut enseveli près des reliques de St Clément, qu’il avait apporté de Chéronèse. St Méthode mourut en 885.

En 1880, Léon XIII fixa leur fête le 5 juillet, dans l’octave des Sts Pierre et Paul. La fête fut déplacée au 7 lors de la canonisation de St Antoine-Marie-Zaccaria.

Le Pape Jean-Paul II les a déclaré co-patrons de l’Europe en 1980.

Textes de la Messe

Die 7 Iulii
Le 7 juillet
Ss. Cyrilli et Methodii.
Ss. Cyrille et Méthode
Episcoporum et Confessorum.
Évêques et Confesseurs.
III classis (ante CR 1960 : duplex)
IIIème classe (avant 1960 : double)
Ant. ad Introitum. Ps. 131, 9-10.Introït
Sacerdótes tui, Dómine, índuant iustítiam, et sancti tui exsúltent : propter David servum tuum, non avértas fáciem Christi tui.Que vos prêtres, Seigneur, revêtent la justice et que vos saints tressaillent de joie. En considération de David votre serviteur, ne repoussez pas la face de votre Christ.
Ps. ibid., 1.
Meménto, Dómine, David : et omnis mansuetúdinis eius.Souvenez-vous, Seigneur, de David et de toute sa douceur.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Omnípotens sempitérne Deus, qui Slavóniæ gentes per beátos Confessóris tuos atque Pontífices Cyríllum et Methódium ad agnitiónem tui nóminis veníre tribuísti : præsta ; ut, quorum festivitáte gloriámur, eórum consórtio copulémur. Per Dóminum.Dieu tout puissant et éternel, vous avez accordé aux peuples slaves d’arriver à la connaissance de votre nom, par le ministère de vos bienheureux Pontifes et Confesseurs Cyrille et Méthode : faites que mettant notre gloire à célébrer leur fête, nous soyons associés à leur sort commun.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Hebrǽos.Lecture de l’Épître du Bienheureux Apôtre Paul aux Hébreux.
Hebr. 7, 23-27.
Fratres : Plures facti sunt sacerdótes, idcírco quod morte prohiberéntur permanére : Iesus autem, eo quod maneat in ætérnum, sempitérnum habet sacerdótium. Unde et salváre in perpétuum potest accedéntes per semetípsum ad Deum : semper vivens ad interpellándum pro nobis. Talis enim decébat, ut nobis esset póntifex, sanctus, ínnocens, impollútus, segregátus a peccatóribus, et excélsior coelis factus : qui non habet necessitátem cotídie, quemádmodum sacerdótes, prius pro suis delíctis hóstias offérre, déinde pro pópuli : hoc enim fecit semel, seípsum offeréndo, Iesus Christus, Dóminus noster.Mes Frères : il y a eu des prêtres en grand nombre, parce que la mort les empêchait de l’être toujours ; mais celui-ci, parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce éternel. C’est pourquoi il peut sauver pour toujours ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en notre faveur. Car il convenait que nous eussions un tel pontife, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux ; qui n’a pas besoin comme les prêtres, d’offrir tous les jours des victimes, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple ; car cela, Jésus-Christ, Notre-Seigneur, l’a fait une fois pour toute, en s’offrant lui-même.
Graduale. Ps. 131, 16-17.Graduel
Sacerdótes eius índuam salutári : et sancti eius exsultatióne exsultábunt.Je revêtirai ses prêtres de salut, et ses saints seront ravis de joie.
V/. Illuc prodúcam cornu David : parávi lucérnam Christo meo.Là je ferai paraître la puissance de David ; j’ai préparé une lampe pour mon Christ.
Allelúia, allelúia. V/.Ps. 109, 4.
Iurávit Dóminus, et non poenitébit eum : Tu es sacérdos in ætérnum, secúndum órdinem Melchísedech. Allelúia.Le Seigneur l’a juré, et il ne s’en repentira point : vous êtes prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech. Alléluia.
Post Septuagesimam, omissis Allelúia et Versu sequenti, diciturAprès la Septuagésime, on omet l’Alléluia et et son verset, et on dit
Tractus. Ps. 111, 1-3.
Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis.Heureux l’homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices dans ses commandements.
V/. Potens in terra erit semen eius : generátio rectórum benedicétur.Sa race sera puissante sur la terre : la postérité des justes sera bénie.
V/. Glória et divítiæ in domo eius : et iustítia eius manet in sǽculum sǽculi.La gloire et les richesses sont dans sa maison ; et sa justice demeure dans tous les siècles.
Tempore autem Paschali omittitur Graduale, et eius loco dicitur :Au temps pascal, on omet le Graduel et à sa place on dit :
Allelúia, allelúia. V/.Ps. 109, 4.
Iurávit Dóminus, et non poenitébit eum : Tu es sacérdos in ætérnum, secúndum órdinem Melchísedech. Allelúia.Le Seigneur l’a juré, et il ne s’en repentira point : vous êtes prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech. Alléluia.
Allelúia. V/.Eccli. 45, 9.
Amávit eum Dóminus, et ornávit eum : stolam glóriæ índuit eum. Allelúia.Le Seigneur l’a aimé et l’a orné. Il l’a revêtu d’une robe de gloire. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam.Suite du Saint Évangile selon saint Luc.
Luc. 10, 1-9.
In illo témpore : Designávit Dóminus et álios septuagínta duos : et misit illos binos ante fáciem suam in omnem civitátem et locum, quo erat ipse ventúrus. Et dicebat illis : Messis quidem multa, operárii autem pauci. Rogáte ergo Dóminum messis, ut mittat operários in messem suam. Ite : ecce, ego mitto vos sicut agnos inter lupos. Nolíte portare sǽculum neque peram neque calceaménta ; et néminem per viam salutavéritis. In quamcúmque domum intravéritis, primum dícite : Pax huic dómui : et si ibi fúerit fílius pacis, requiéscet super illum pax vestra : sin autem, ad vos revertétur. In eádem autem domo manéte, edéntes et bibéntes quæ apud illos sunt : dignus est enim operárius mercede sua. Nolíte transíre de domo in domum. Et in quamcúmque civitátem intravéritis, et suscéperint vos, manducáte quæ apponúntur vobis : et curáte infírmos, qui in illa sunt, et dícite illis : Appropinquávit in vos regnum Dei.En ce temps-là : le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya devant lui, deux à deux, en toute ville et endroit où lui-même devait aller. Il leur disait : La moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. Allez : voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni besace, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. En quelque maison que vous entriez, dites d’abord : "Paix à cette maison !" Et s’il y a là un fils de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Demeurez dans cette maison, mangeant et buvant de ce qu’il y aura chez eux, car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Et en quelque ville que vous entriez et qu’on vous reçoive, mangez ce qui vous sera servi ; guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur : "Le royaume de Dieu est proche de vous."
Ant. ad Offertorium. Ps. 67, 36.Offertoire
Mirábilis Deus in Sanctis suis : Deus Israel, ipse dabit virtútem et fortitúdinem plebisuæ : benedíctus Deus.Dieu est admirable dans ses saints ; le Dieu d’Israël donnera lui-même à son peuple la puissance et la force. Dieu soit béni !
Secreta.Secrète
Preces nostras, quæsumus, Dómine, et tuórum réspice oblatiónes fidélium : ut tibi gratæ sint in tuórum festivitáte Sanctórum, et nobis conferant tuæ propitiatiónis auxílium. Per Dóminum.Prenez en considération, nous vous en supplions, Seigneur, nos prières et les offrandes de vos fidèles ; qu’elles vous soient agréables en cette fête de vos Saints et qu’elles nous obtiennent du secours de votre bonté propice.
Ant. ad Communionem. Matth. 10, 27.Communion
Quod dico vobis in tenebris, dícite in lúmine, dicit Dóminus : et quod in aure audítis, prædicáte super tecta.Ce que je vous ai dit dans les ténèbres, dites-le dans la lumière, dit le Seigneur, et ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits.
Postcommunio.Postcommunion
Quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui nobis múnera dignáris præbére cœléstia, intercedéntibus sanctis tuis Cyríllo et Methódio, despícere terréna concédas. Per Dóminum.Nous vous en prions, Dieu tout-puissant, qui daignez nous enrichir des dons célestes, accordez-nous moyennant l’intercession de vos saints Cyrille et Méthode, de mépriser les biens terrestres.

Office

Aux 1ères Vêpres avant 1955.

Aux Vêpres de l’Octave des Sts Pierre et Paul, commémoraison des Sts Cyrille et Méthodes.

Ant. O quam speciósi pedes evangelizántium pacem, evangelizántium bona, dicéntium Sion : Regnábit Deus tuus. Ant. Oh ! Qu’ils sont beaux, les pieds de ceux qui annoncent le bonheur, qui disent à Sion : Il régnera, ton Dieu ! [3]
V/. Sacerdótes tui induántur iustítiam. V/. Que vos prêtres soient revêtus de justice [4].
R/. Et Sancti tui exsúltent. R/. Et que vos saints exultent.

Leçons des Matines avant 1960.

Au deuxième nocturne.

De l’Encyclique du Pape Léon XIII

Quatrième leçon. Cyrille et Méthode étaient frères. Nés à Thessalonique de très nobles parents, ils se rendirent de bonne heure à Constantinople pour étudier les arts libéraux dans cette capitale de l’Orient. L’un et l’autre firent de grands progrès en peu de temps ; Cyrille surtout acquit dans les sciences une telle réputation, qu’on lui décernait, par une considération singulière, le surnom de philosophe. Méthode commença à mener la vie monastique. De son côté, Cyrille s’attira tant d’estime, que l’impératrice Théodora, sur le conseil du Patriarche Ignace, lui confia la mission d’initier au christianisme les Khazares, qui habitaient au delà de la Chersonèse. Instruits par sa parole et touchés par la grâce de Dieu, ces peuples, délivrés d’une foule de superstitions, s’attachèrent bientôt à Jésus-Christ. Lorsque la nouvelle communauté de chrétiens fut parfaitement constituée, Cyrille se hâta de revenir à Constantinople pour se retirer au monastère de Polychrone, où Méthode se trouvait déjà. Mais pendant ce temps, la renommée faisait connaître à Ratislas, prince de Moravie, les succès obtenus au delà de la Chersonèse, et ce prince demanda quelques ouvriers évangéliques à Michel III, empereur de Constantinople. Cyrille et Méthode furent destinés à cette mission, et ce fut avec une grande joie qu’on les accueillit à leur arrivée en Moravie. Ils entreprirent avec tant d’énergie et d’activité de faire pénétrer dans les esprits les enseignements chrétiens, que bientôt la nation entière se donna volontiers à Jésus-Christ. Pour arriver à ce résultat, la connaissance de la langue slave, que Cyrille avait acquise auparavant, lui fut d’un grand secours ; comme aussi les saintes lettres de l’Ancien et du Nouveau Testament, qu’il traduisit dans l’idiome propre à ce peuple. Cyrille et Méthode sont en effet les inventeurs des caractères de la langue slave, et c’est à juste titre qu’on regarde ces deux Saints comme les auteurs de cette langue.

Cinquième leçon. Le bruit de ces grandes actions se répandit promptement jusqu’à Rome, et le Pape saint Nicolas 1er ordonna aux deux illustres frères de se rendre en cette ville. Ils prirent le chemin de Rome, portant avec eux les reliques du Pape saint Clément 1er, que Cyrille avait découvertes en Chersonèse. A cette nouvelle, Adrien II, qui avait remplacé Nicolas récemment décédé, alla au-devant d’eux en grande pompe, accompagné du clergé et du peuple. Cyrille et Méthode rendirent compte au souverain Pontife, en présence du clergé, de la charge apostolique qu’ils avaient remplie si saintement et si laborieusement. Comme ils étaient accusés par des envieux de s’être servis de la langue slave dans l’accomplissement des saints Mystères, ils apportèrent pour se défendre des raisons si décisives et si lumineuses, qu’ils eurent l’approbation et les félicitations du Pape et de l’assistance. Tous deux s’étant alors engagés sous serment à persévérer dans la foi du bienheureux Pierre et des Pontifes romains, ils furent consacrés Évêques par Adrien. Mais la divine Providence avait décidé que Cyrille, plus mûr par la vertu que par l’âge, terminerait à Rome le cours de sa vie. Le corps du défunt, enlevé de sa demeure au milieu des témoignages d’un deuil public, fut déposé dans le tombeau qu’Adrien s’était fait construire à lui-même, puis transporté à la basilique de saint Clément et enseveli près des reliques de ce saint Pape. En portant ce corps à travers la Ville, au chant solennel des Psaumes, avec une pompe qui ressemblait plus à un triomphe qu’à des funérailles, le peuple romain sembla avoir décerné à cet homme très saint les prémices des honneurs célestes. Méthode, retourné en Moravie et s’y faisant de cœur le modèle du troupeau, s’appliqua de jour en jour avec plus de zèle à servir les intérêts catholiques. Bien plus, il affermit dans la foi chrétienne les Pannoniens, les Bulgares et les Dalmates, et travailla beaucoup à convertir les populations de Carinthie au culte du seul vrai Dieu.

Sixième leçon. Accusé, auprès de Jean VIII, successeur d’Adrien, d’avoir altéré la foi et changé les coutumes établies, il fut appelé à Rome pour se justifier devant le Pape, les Évêques et quelques membres du clergé romain. Méthode démontra facilement, et sa fidélité à conserver la foi catholique, et son zèle à l’enseigner aux autres ; quant à l’emploi de la langue slave dans les rites sacrés, il fit voir qu’il avait agi légitimement, pour de sérieux motifs et avec la permission du Pape Adrien, et que d’ailleurs rien dans les Écritures ne s’y opposait. C’est pourquoi le Pontife romain prit alors le parti de Méthode et ordonna de reconnaître son pouvoir archiépiscopal et sa délégation chez les Slaves ; il publia même une lettre à cet effet. De retour en Moravie, Méthode continua de remplir de plus en plus soigneusement la charge qui lui était confiée) et souffrit même l’exil de bon cœur à ce sujet. Il amena le prince des Bohèmes et son épouse à la foi, et répandit de tous côtés dans cette nation le nom chrétien. Ayant porté la lumière de l’Évangile en Pologne, et établi à Léopol un siège épiscopal, il pénétra, au rapport de quelques historiens, dans la Moscovie proprement dite, et fonda l’évêché de Kiev ; enfin il revint en Moravie parmi les siens, et là, sentant approcher la fin de sa carrière, il désigna lui-même son successeur. Ayant exhorté le clergé et le peuple à la vertu, par de suprêmes recommandations, il termina en grande paix cette vie qui avait été pour lui le chemin du ciel. La Moravie entoura ses funérailles des mêmes honneurs que Rome avait rendus à Cyrille. Le souverain Pontife Léon XIII a ordonné que leur Fête, depuis longtemps solennisée parmi les peuples slaves, serait célébrée annuellement dans l’Église universelle avec un Office et une Messe propres.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 10, 1-9.
En ce temps-là : le Seigneur désigna encore soixante-douze autres disciples, et les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et tous les lieux où lui-même devait venir. Et le reste.

Homélie de saint Grégoire, Pape. Hom. 17 in Evangelia

Septième leçon. Notre Seigneur et Sauveur nous instruit, mes bien-aimés frères, tantôt par ses paroles, et tantôt par ses œuvres. Ses œuvres elles-mêmes sont des préceptes, et quand il agit, même sans rien dire, il nous apprend ce que nous avons à faire. Voilà donc que le Seigneur envoie ses disciples prêcher ; il les envoie deux à deux, parce qu’il y a deux préceptes de la charité : l’amour de Dieu et l’amour du prochain, et qu’il faut être au moins deux pour qu’il y ait lieu de pratiquer la charité. Car, à proprement parler, on n’exerce pas la chanté envers soi-même ; mais l’amour, pour devenir charité, doit avoir pour objet une autre personne.

Huitième leçon. Voilà donc que le Seigneur envoie ses disciples deux à deux pour prêcher ; il nous fait ainsi tacitement comprendre que celui qui n’a point de charité envers le prochain ne doit en aucune manière se charger du ministère de la prédication. C’est avec raison que le Seigneur dit qu’il a envoyé ses disciples devant lui, dans toutes les villes et tous les lieux où il devait venir lui-même. Le Seigneur suit ceux qui l’annoncent. La prédication a lieu d’abord ; et le Seigneur vient établir sa demeure dans nos âmes, quand les paroles de ceux qui nous exhortent l’ont devancé, et qu’ainsi la vérité a été reçue par notre esprit.

Neuvième leçon. Voilà pourquoi Isaïe a dit aux mêmes prédicateurs : « Préparez la voie du Seigneur ; rendez droits les sentiers de notre Dieu ». A son tour le Psalmiste dit aux enfants de Dieu : « Faites un chemin à celui qui monte au-dessus du couchant ». Le Seigneur est en effet monté au-dessus du couchant ; car plus il s’est abaissé dans sa passion, plus il a manifesté sa gloire en sa résurrection. Il est vraiment monté au-dessus du couchant : car, en ressuscitant, il a foulé aux pieds la mort qu’il avait endurée. Nous préparons donc le chemin à Celui qui est monté au-dessus du couchant quand nous vous prêchons sa gloire, afin que lui-même, venant ensuite, éclaire vos âmes par sa présence et son amour.

A Laudes.

Hymnus Hymne
Lux o decóra pátriæ
Slavísque amíca géntibus,
Salvéte, fratres : ánnuo
Vos efferémus cántico.
O Lumière splendide de la patrie,
lumière bienfaisante envers les peuples slaves,
Salut, ô frères : chaque année
nos chants sacrés vous exalteront.
Quos Roma plaudens éxcipit,
Compléxa mater fílios,
Auget coróna præsulum
Novóque firmat róbore.
Rome vous reçoit et applaudit,
comme une mère embrasse ses fils ;
elle met à votre front la couronne des Pontifes,
et vous revêt d’une force nouvelle.
Terras ad usque bárbaras
Inférre Christum pérgitis ;
Quot vanus error lúserat,
Almo replétis lúmine.
Jusqu’en des contrées barbares
vous portez le Christ ;
ceux qu’une vaine erreur abusait
vous les remplissez d’une vivifiante lumière.
Noxis solúta péctora
Ardor supérnus ábripit ;
Mutátur horror véprium
In sanctitátis flósculos.
Les cœurs sont délivrés des liens du vice,
une ardeur céleste s’en empare ;
l’horreur des ronces se change
en fleurs de sainteté.
Et nunc seréna Cælitum
Locáti in aula, súpplici
Adéste voto : Slávicas
Serváte gentes Númini.
Et maintenant que vous êtes fixés
dans le palais serein de la cour céleste,
écoutez favorablement notre suppliante prière :
conservez à Dieu les populations slaves.
Erróre mersos únicum
Ovíle Christi cóngreget ;
Factis ávitis æmula
Fides viréscat púlchrior.
Que l’unique bercail du Christ
rassemble ceux qui sont plongés dans l’erreur ;
et que, rivalisant avec les temps passés,
la foi se montre de plus en plus florissante.
Tu nos, beáta Trínitas,
Cælésti amóre cóncita,
Patrúmque natos ínclyta
Da pérsequi vestígia.
Amen.
O Vous, Trinité bienheureuse,
animez-nous de votre amour céleste,
et faites que les enfants suivent
les nobles traces de leurs pères.
Amen.
V/. Sapiéntiam Sanctórum narrent pópuli. V/. Que les peuples racontent la sagesse des saints [5].
R/. Et laudem eórum núntiet Ecclésia. R/. Et que l’Église publie leur louange.
Ad Bened. Ant. In sanctitáte * et iustítia serviérunt Dómino ómnibus diébus suis : ídeo stolam glóriæ índuit illos Dóminus, Deus Israël. Ant. au Benedictus Dans la sainteté * et la justice ils ont servi le Seigneur tous les jours de leur vie [6] : aussi le Seigneur d’Israël les a-t-il revêtus de la robe de gloire [7].

Aux Vêpres.

Hymnus Hymne
Sédibus cæli nítidis recéptos
Dícite athlétas géminos, fidéles ;
Slávicæ duplex cólumen decúsque
Dícite gentis.
Chantez, fidèles, les deux athlètes
reçus au brillant séjour du ciel ;
chantez la double colonne
et cette gloire de la nation slave.
Hos amor fratres sociávit unus,
Unaque abdúxit píetas erémo,
Ferre quo multis célerent beátæ
Pígnora vitæ.
Un même amour a réuni ces frères,
une même piété les arrache au désert,
et les rend prompts à porter à beaucoup d’âmes
les gages de la vie bienheureuse.
Luce, quæ templis súperis renídet,
Búlgaros complent, Móravos, Bohémos ;
Mox feras turmas numerósa Petro
Agmina ducunt.
De la lumière qui brille au temple d’en haut
ils inondent Bulgares, Moraves, Bohèmes ;
par eux sont amenées à Pierre, en nombreuses recrues,
ces foules sauvages.
Débitam cincti méritis corónam,
Pérgite o flecti lácrimis precántum ;
Prisca vos Slavis opus est datóres
Dona tuéri.
Ceints de la couronne due à vos mérites,
continuez de vous laisser fléchir par les larmes de ceux qui vous prient :
les Slaves ont besoin que vous leur conserviez
les bienfaits que vous leur avez apportés autrefois.
Quæque vos clamat generósa tellus
Servet ætérnæ fídei nitórem :
Quæ dedit princeps, dabit ipsa semper
Roma salútem.
Que la terre généreuse qui vous invoque
garde fidèlement la pureté de la foi éternelle :
c’est Rome qui, la première, lui a procuré le salut,
c’est Rome qui le lui procurera toujours.
Gentis humánæ Sator et Redémptor,
Qui bonus nobis bona cuncta præbes,
Sint tibi grates, tibi sit per omne
Glória sæclum.
Amen.
Créateur et Rédempteur de la race humaine,
vous dont la bonté nous donne tous les biens,
à vous reconnaissance, à vous gloire
dans tous les siècles.
Amen.
V/. Sacerdótes tui induántur iustítiam. V/. Que vos prêtres soient revêtus de justice [8].
R/. Et Sancti tui exsúltent. R/. Et que vos saints exultent.
Ad Magnificat Ant. Isti sunt * viri sancti facti amíci Dei, divínæ veritátis præcónio gloriósi : linguæ eórum claves cæli factæ sunt. Ant. au Magnificat Ce sont là * de saints personnages, qui se sont faits les amis de Dieu, et se sont rendus glorieux en publiant la vérité divine : leurs langues sont devenues comme les clefs du ciel.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Il convenait que l’Octave des Princes des Apôtres ne s’éloignât point, sans qu’apparussent au Cycle sacré quelques-uns des satellites glorieux qui empruntent d’eux leur lumière à travers les siècles. Deux astres jumeaux se lèvent au ciel de la sainte Église, illuminant des feux de leur apostolat d’immenses contrées. Partis de Byzance, on croirait tout d’abord que leur évolution va s’accomplir indépendante des lois que l’ancienne Rome a puissance de dicter aux mouvements des cieux, dont il est dit qu’ils racontent la gloire de Dieu et les œuvres de ses mains [9]. Mais saint Clément Ier, dont les reliques sont tirées par eux d’une obscurité de huit siècles, incline leur marche vers la cité maîtresse ; et bientôt on les voit graviter avec un éclat incomparable dans l’orbite de Pierre, manifestant une fois de plus au monde que toute vraie lumière, dans l’ordre du salut, rayonne uniquement du Vicaire de l’Homme-Dieu. Alors aussi, une fois de plus, se réalise magnifiquement la parole du Psaume, que tout idiome et toute langue entendra la voix des messagers de la lumière [10].

Au subit et splendide épanouissement de la Bonne Nouvelle qui marqua le premier siècle de notre ère, avait succédé le labeur du second apostolat, chargé par l’Esprit-Saint d’amener au Fils de Dieu les races nouvelles appelées par la divine Sagesse à remplacer l’ancien monde. Déjà, sous l’influence mystérieuse de la Ville éternelle s’assimilant par un triomphe nouveau ceux qui l’avaient vaincue, une autre race latine s’était formée des barbares mêmes dont l’invasion, comme un déluge, semblait avoir pour jamais submergé l’Empire. L’accession des Francs au baptême, la conversion des Goths ariens et de leurs nombreux frères d’armes achevaient à peine cette transformation merveilleuse, que les Anglo-Saxons, puis les Germains, suivis bientôt des Scandinaves, venaient, sous la conduite des moines Augustin, Boniface et Anschaire, frapper eux-mêmes aux portes de l’Église. A la voix créatrice des apôtres nouveaux, l’Europe apparaissait, sortant des eaux de la fontaine sacrée.

Cependant, le mouvement continu de la grande émigration des peuples avait amené sur les rives du Danube une famille dont le nom commençait, au IXe siècle, à fixer l’attention du monde. Entre l’Orient et l’Occident, les Slaves, mettant à profit la faiblesse des descendants de Charlemagne et les révolutions de la cour de Byzance, tendaient à ériger leurs tribus en principautés indépendantes de l’un et l’autre empire. C’était l’heure que la Providence avait choisie, pour conquérir au christianisme et à la civilisation une race jusque-là sans histoire. L’Esprit de la Pentecôte se reposait sur les deux saints frères que nous fêtons en ce jour. Préparés par la vie monastique à tous les dévouements, à toutes les souffrances, ils apportaient à ces peuples qui cherchaient à sortir de leur obscurité passée, les premiers éléments des lettres et la connaissance des nobles destinées auxquelles le Dieu Sauveur conviait les hommes et les nations. Ainsi la race Slave devenait digne de compléter la grande famille européenne, et Dieu, dans cette Europe objet des éternelles prédilections, lui concédait l’espace plus largement qu’il ne l’avait fait pour ses devancières.

Heureuse, si toujours elle s’était tenue attachée à cette Rome qui, dans les rivalités dont ses origines eurent à subir l’assaut, l’avait si grandement aidée ! Rien, en effet, ne seconda plus ses aspirations à l’indépendance que la faveur d’une langue spéciale dans les rites sacrés, obtenue pour elle du Siège de Pierre par ses deux apôtres. Les réclamations de ceux qui prétendaient la garder sous leurs lois montrèrent assez, dès lors, la portée politique d’une concession aussi insolite qu’elle était décisive pour consacrer dans ces régions l’existence d’un peuple nouveau, distinct à la fois des Germains et des Grecs.

L’avenir le devait mieux prouver encore. Si aujourd’hui, des Balkans à l’Oural, des rivages grecs aux bords glacés de l’Océan du Nord, la race Slave s’étend, toujours forte, irréductible aux invasions, maintenant, au sein des empires qui ont pu la terrasser un jour, ce dualisme que le peuple vainqueur doit se résigner à porter en ses flancs comme une menace toujours vivante à travers les siècles : un tel phénomène, qui ne se retrouve point ailleurs en pareille mesure, est le produit de la démarcation puissante opérée il y a mille ans, entre cette race et le reste du monde, par l’introduction dans la Liturgie de sa langue nationale. Devenu sacré par cet usage, le Slavon primitif ne connut point les variations inhérentes aux idiomes des autres nations ; tout en donnant naissance aux dialectes variés de divers peuples issus de la souche commune, il resta le même, suivant les moindres tribus slaves dans les péripéties de leur histoire et continuant, pour le plus grand nombre, de les grouper à part de toutes autres au pied des autels. Belle unité, gloire de l’Église, si le désir, si l’espérance des deux Saints qui l’avaient établie sur le roc immuable, avaient pu l’y maintenir ! Arme terrible au service de la tyrannie, si jamais Satan la faisait tomber parle schisme entre les mains de quelqu’un des suppôts de l’enfer. Mais ces considérations nous entraîneraient trop loin.

En inscrivant la solennité des saints Cyrille et Méthodius au calendrier universel, le Souverain Pontife Léon XIII a voulu donner lui-même leur expression aux hommages et prières de l’Église, dans les deux Hymnes de la fête (voir plus haut à l’Office).

A cet auguste hommage nous joignons nos vœux, ô saints frères. Avec le Pontife suprême, nous osons chanter vos louanges, et vous recommander l’immense portion de l’héritage du Christ où vos sueurs firent germer, à la place des ronces, les fleurs de la sainteté. Préparés dans la solitude à toute œuvre bonne et utile au Seigneur [11], vous ne craignîtes point d’aborder les premiers ces régions inconnues, l’effroi du vieux monde, ces terres de l’aquilon où les Prophètes avaient signalé le trône de Satan [12], la source intarissable des maux ravageant l’univers [13]. L’appel de l’Esprit-Saint vous faisait apôtres, et les Apôtres ayant reçu ordre d’enseigner toutes les nations [14] vous alliez, dans la simplicité de votre obéissance, à celles qui n’étaient pas encore évangélisées. Cette obéissance, Rome, c’était son devoir, voulut l’éprouver, et reconnut qu’elle était sans alliage. Satan aussi le reconnut, à sa défaite ; car l’Écriture avait dit : « L’homme obéissant racontera ses victoires » [15]. Autre puissance qui fut la vôtre, et que nous révèle encore l’Écriture, disant : « Le frère aidé par le frère est comme une ville forte, et leurs conseils sont comme les barres des portes des villes » [16]. Chassé par plus fort que lui, le fort armé vit donc avec rage passer au Christ le domaine qu’il croyait posséder la paix [17], et ses dernières dépouilles, les peuples de l’aquilon, devenir comme ceux du midi l’ornement de l’Épouse [18]. Louez le Seigneur, toutes les nations ; louez-le, tous les peuples [19] : toute langue confesse le Seigneur Jésus-Christ [20] ! Comme monument de la victoire, le septénaire des langues sacrées se complète en ce jour [21]. Mais, ô Méthodius, ô Cyrille, au milieu même des Hymnes saintes que vous dédiait le Pontife souverain, un cri d’alarme a retenti : « Gardez à Dieu les peuples Slaves ! Il est urgent à vous de protéger vos dons. » Levez vos yeux, pourrions-nous en effet dire avec le prophète ; considérez, vous qui venez de l’aquilon : où est le troupeau qui vous fut donné, ce troupeau magnifique ? Quoi donc ! Est-ce contre vous que vous l’avez instruit ? L’avez-vous armé pour votre perte [22] ? Profondeurs de Satan [23] ! le prince de l’aquilon a trop su réparer sa défaite ; et vos bienfaits, et la condescendance de Pierre, sont devenus par ses soins une arme de mort pour ces peuples auxquels vous aviez donné la vie. Détournée de sa voie, l’unité sainte que vous aviez fondée s’est traduite de nos jours, en caractères de sang, dans la formule d’un hideux panslavisme. Entre Byzance déjà de vos temps travaillée par le schisme, et l’Occident latin que l’hérésie devait lui-même plus tard affaiblir et démembrer, elle pouvait être, à son heure, un appui pour l’Église, un espoir de salut pour le monde. Perspectives séduisantes, que votre cœur sans doute avait rêvées, et qui, hélas ! ont abouti à ces atroces persécutions, scandale de nos temps, opprobre de la terre.

Réconfortez les exilés, soutenez les martyrs, gardez les restes d’un peuple de héros ; écartez de quelques autres la fatale illusion qui les solliciterait à courir d’eux-mêmes au-devant de la tyrannie ; pour tous que luise enfin le jour des justices du Seigneur, mais bien plutôt s’il se peut, tout est possible à Dieu, celui de sa miséricorde, assez puissante pour changer les bourreaux sans frustrer leurs victimes. Serait-il donc arrêté que le poids des crimes d’un grand empire a trop fait pencher la balance du côté de la condamnation, pour que ses chefs ouvrent maintenant les yeux, et comprennent quel rôle pourrait être le leur en l’état présent du monde, si Pierre, qui leur tend les bras, voyait revenir à lui l’immense troupeau que paralyse le schisme ? Apôtres des Slaves, et en même temps citoyens de cette Rome où reposent près de celles de Clément vos reliques saintes, aidez les efforts du Pontife suprême cherchant à replacer sur la base où vous l’aviez établi l’édifice qui fut votre gloire.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Voici deux célèbres missionnaires orientaux, qui toutefois appartiennent aussi à plus d’un titre à l’histoire de la Rome papale. En effet, les peuples slaves sont redevables à Cyrille et à Méthode de leur civilisation, de leur foi et, plus encore, de leur primitive communion avec la Chaire de Pierre, communion qui a laissé dans l’histoire des traces nombreuses et indélébiles. Aujourd’hui encore, le pèlerin slave qui arrive à Rome et va se prosterner sur le tombeau du Prince des Apôtres y voit un tableau représentant le Sauveur entre les saints Pierre et Paul. Or cette icône vénérée sur laquelle est tracée une inscription slave fut, dit-on, déposée là par les saints Cyrille et Méthode, en hommage de leur dévotion au Siège apostolique.

On connaît la vie des deux frères. Au temps d’Hadrien II, Rome les vit entrer triomphalement dans ses murs, suivis d’une troupe choisie de disciples chargés d’un précieux fardeau : les reliques du martyr Clément trouvées par eux en Chersonèse.

Cyrille et Méthode justifièrent devant le concile romain leur mission, et reçurent la consécration épiscopale des mains du Pape. Cependant les difficultés soulevées contre eux par leurs adversaires furent loin d’être légères ; si bien que Cyrille (appelé d’abord Constantin), à bout de forces, préféra abandonner à son frère le soin de la mission slave et rester à Rome à l’ombre de Saint-Clément, où il prépara son propre tombeau. La mort ne tarda pas à l’atteindre, le 14 février 869, âgé seulement de quarante-deux ans. De son sépulcre primitif, dans le narthex du titulus clementis, il reste une peinture intéressante. L’âme de l’apôtre défunt est présentée au Juge suprême par ses saints protecteurs. Michel et Gabriel, l’apôtre André et Clément entourent le trône divin, tandis que Méthode élève, suppliant, le calice eucharistique pour le repos de l’âme de son frère Cyrille.

Une autre peinture évoque également Cyrille et Méthode dans le titulus clementis. Elle se trouve elle aussi dans le narthex, à gauche de la porte, et représente la translation du corps du martyr Clément dans la basilique qui porte son nom. Derrière le cercueil porté par des diacres, marche d’abord le pape Nicolas Ier avec les deux frères Cyrille et Méthode, à droite et à gauche. Le Pontife est revêtu de la chasuble et du pallium, et son front est couronné du regnum ; tandis que les apôtres des Slaves ont une simple chasuble sous laquelle descendent, sur la tunique, les bandes de l’étole. Deux clercs portent les férules épiscopales des deux frères, et le Pape n’en a pas. Il est remarquable que le nimbe rond orne seulement la tête de Nicolas et de saint Cyrille ; on s’explique d’ailleurs facilement l’absence de ce signe de vénération liturgique autour de la tête de Méthode. Le peintre romain du XIe siècle n’avait connaissance que de la vénération dont était l’objet dans la Ville la mémoire de Nicolas Ier et de Cyrille, et il ignorait entièrement le sort de l’autre apôtre des Slaves mort en 885 en Moravie.

Un troisième monument très important existait autrefois à Rome, et se rapportait à l’apostolat slave des deux saints Évêques et à l’œuvre zélée de missionnaire qu’avait aussi accomplie chez les Bulgares le pape Formose avant de monter sur la Chaire apostolique. Il s’agit de l’oratoire de Saint-Laurent supra sanctum clementem, aménagé dans les constructions du Cœlius qui jadis supportaient le grand temple de Claude. Là, en 1689, Ciampini découvrit pour la première fois une abside peinte où l’on voyait le Sauveur entre les deux Princes des Apôtres Pierre et Paul, Laurent et Hippolyte. Le Seigneur donnait à Pierre le volume de la Loi, et on lisait ces mots :

DÑUS (le)GEM (dat) [24]
L’on voyait aussi le pape Formose et le roi des Bulgares, Michel, prosternés devant lui, dans l’attitude de l’adoration.

Ce Michel est le même que Boris ou Bogoris, premier roi chrétien des Bulgares, qui, converti à la foi par saint Méthode, attira au Christ presque tout son peuple.

Pour ne pas communiquer avec l’intrus Photius de Constantinople, Boris envoya des messagers au pape Nicolas Ier dont, en 867, il reçut la célèbre lettre répondant à ses questions. Boris échangea par la suite le diadème royal pour le froc monastique et mourut saintement dans l’état religieux le 2 mai 907. Chez les Bulgares il est honoré du culte liturgique des saints.

Nous devons mentionner ici cinq autres personnages, tous disciples et coadjuteurs des saints Cyrille et Méthode dans l’évangélisation des Bulgares.

Saint Nahum, avant de s’associer à l’évêque Clément pour convertir la Bulgarie, aida dans leur mission les saints Cyrille et Méthode. Il travailla avec eux à la traduction des livres liturgiques en slave, et alla avec les deux saints à Rome voir le pape Hadrien II.

Saint Clément partagea à l’origine les travaux et les persécutions des deux frères apôtres de la Moravie ; chassé ensuite également de la Pannonie, il entra en Bulgarie et mourut en 916 évêque de Tibériopolis.

Saint Gorazd succéda en 885 à Méthode en qualité de métropolite de la Moravie et de la Pannonie. Chassé l’année suivante, l’exilé porta son activité missionnaire chez les Bulgares ; dans cette entreprise il eut pour imitateurs Sabba et Angelaire, dont on sait seulement qu’ils étaient l’objet d’un culte liturgique.

La fête des saints Cyrille et Méthode ne fut introduite dans le Missel romain que par Léon XIII. La messe Sacerdótes est la même que pour la translation de saint Léon le Grand le 28 juin (voir la fête de St Léon II), sauf les particularités suivantes.

Voici la première collecte : « Seigneur tout-puissant et éternel qui avez daigné appeler à la lumière de votre Nom les peuples slaves grâce à l’œuvre des saints Pontifes Cyrille et Méthode ; faites que, comme aujourd’hui nous célébrons leur fête, ainsi un jour nous soyons admis au ciel dans leur heureuse société ».

La lecture évangélique est la même que le 25 avril pour la fête de saint Marc. La vertu de l’apostolat est un des charismes qui distingue toujours la véritable Église de Jésus-Christ dont la mission est en effet de continuer le ministère évangélique du Verbe de Dieu fait chair.

Seule l’Église catholique a ce droit et cette charge, car c’est à elle qu’il fut dit en la personne des Apôtres : Euntes, docete omnes gentes [25].

L’antienne pour l’offrande des oblations par les fidèles est la même que le 22 janvier.

Suit la collecte sur les oblations : « Regardez, Seigneur, nos prières et les offrandes de vos fidèles ; afin qu’en ce jour de la fête de vos saints elles vous soient agréables et nous obtiennent le secours de votre propitiation ».

L’antienne pour la Communion du peuple est semblable à celle du 15 février. Les Apôtres accomplissent exactement tout ce que leur prescrivit le Divin Sauveur, et ils annoncent sans crainte à toutes les nations de la terre la doctrine évangélique qui leur a été enseignée dans les étroites limites des rives du lac de Tibériade, en Galilée et en Judée.

Voici la collecte d’action de grâces après la Communion : « Par l’intercession de vos saints Cyrille et Méthode, accordez-nous, Seigneur, que, élevés à la grâce du don céleste, nous apprenions à mépriser les choses caduques et terrestres ».

La divine Eucharistie n’est pas seulement l’antidote contre les péchés commis, elle est aussi un levier puissant attirant l’âme vers le ciel. On peut la comparer à ce jet d’eau dont parle l’Évangile qui s’élève impétueux. Ainsi parlait de lui-même saint Ignace d’Antioche : Je sens en moi quelque chose qui me soulève, tandis que résonne à mes oreilles comme une voix qui me dit : viens au Père.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Qu’ils sont beaux les pas de ceux qui annoncent la paix !

1. Les Saints. — Jour de leur mort : saint Cyrille : 14 février 869 ; saint Méthode : 6 avril 885. Tombeau : saint Cyrille : à Saint-Clément de Rome ; saint Méthode : à Velehrad (Tchécoslovaquie), dans l’église Notre-Dame, Vie : Les deux saints sont les apôtres des Slaves ; frères germains, ils étaient originaires de Thessalonique ; après avoir fait de solides études, ils furent envoyés par l’empereur d’Orient, Michel III (842-856), dans le royaume de Grande-Moravie et ils convertirent les peuples slaves au prix de nombreuses peines et de grandes difficultés dont ils triomphèrent ; ils traduisirent la Sainte Écriture en langue slave et inventèrent des caractères d’écriture (appelés glagolitiques) qui sont encore en usage aujourd’hui dans certaines liturgies orientales. En 867, les deux frères vinrent à Rome et le pape Adrien II (867-872) se porta à leur rencontre avec un imposant cortège. Ils rendirent compte de leur apostolat ; mais la jalousie leur suscita dans les rangs du clergé une opposition, motivée, soi-disant, par leurs innovations en matière liturgique. Ils justifièrent leur conduite et reçurent des mains du pape lui-même la consécration épiscopale (868). Peu de temps après. Cyrille mourait à Rome, âgé de 42 ans ; son corps fut déposé d’abord dans le tombeau d’Adrien II, puis plus tard dans l’église Saint-Clément où il repose encore aujourd’hui. Ses funérailles eurent l’éclat d’un cortège triomphal. Méthode retourna en Moravie et évangélisa les Hongrois, les Bulgares, les Dalmates et les Carinthiens. Victime de nouvelles suspicions, il se rendit à Rome où il justifia l’usage de la langue slave dans les offices liturgiques. Le Pape lui conféra la dignité d’archevêque. A son retour en Moravie, il convertit le duc de Bohême et son épouse, répandit la foi en Bohême et en Pologne ; puis, après avoir érigé le siège épiscopal du Lemberg, il serait allé à Moscou et aurait fondé l’évêché de Kiev. Il mourut à son retour en Moravie et fut solennellement enterré dans l’église Notre-Dame, à Velehrad.

2. La Messe (Sacerdotes) est empruntée en partie au commun des confesseurs pontifes ; le reste est propre. C’est avec intention que dans toutes ses parties la messe parle des saints au pluriel, étant donné qu’elle est célébrée en l’honneur de deux saints (la liturgie tient compte même de détails aussi minimes) : voir Introït, Épître, Graduel, Évangile, Offertoire. — L’avant-messe honore nos saints comme évêques qui tiennent leur dignité du Christ, souverain prêtre (Épître, Alléluia). Cette pensée donne à la messe actuelle un sens singulièrement profond : le Christ, souverain prêtre, offre son sacrifice et, en union avec lui, les deux saints évêques offrent le sacrifice de leur vie ; le prêtre tient à l’autel la place du Christ et des saints, et le corps sacerdotal s’unit à ce sacrifice.

L’Évangile qui raconte la mission des 72 disciples évoque l’apostolat missionnaire des deux saints. La même remarque s’applique aux antiennes de l’offertoire et de la communion. Nous admirons les succès des deux apôtres des Slaves et nous glorifions Dieu à cause des merveilles qu’il a opérées dans ses saints (Offert.) ; nous apprenons aussi où ces saints ont puisé leur force : c’est dans le silence et l’obscurité de la messe matinale que le Christ leur parle (Comm.).

La liturgie se plaît à célébrer ainsi les apôtres des différents peuples convertis au Christianisme ; aujourd’hui nous voyons sur l’arbre de l’Église la puissante branche de la chrétienté slave ; la messe d’aujourd’hui est un sacrifice d’action de grâces et de supplication : Action de grâces, parce que les Slaves sont par nature religieux et attachés au Christianisme ; Supplication, parce que beaucoup de Slaves — ils atteignent les cent millions — sont séparés de l’unité de l’Église. Puisse le peuple russe, si profondément croyant, qui supporte actuellement la plus dure des épreuves, retrouver le chemin de l’unique bercail ! Puisse le peuple tchèque lui aussi triompher de sa pénible crise religieuse !

Benoît XVI, catéchèses (17 juin 2009)

Chers frères et sœurs,

Je voudrais parler aujourd’hui des saints Cyrille et Méthode, frères de sang et dans la foi, appelés apôtres des slaves. Cyrille naquit à Thessalonique, du magistrat de l’empire Léon en 826/827 : il était le plus jeune de sept enfants. Dans son enfance, il apprit la langue slave. A l’âge de quatorze ans, il fut envoyé à Constantinople pour y être éduqué et fut le compagnon du jeune empereur Michel III. Au cours de ces années, il fut initié aux diverses matières universitaires, parmi lesquelles la dialectique, ayant comme maître Photios. Après avoir refusé un brillant mariage, il décida de recevoir les ordres sacrés et devint "bibliothécaire" auprès du Patriarcat. Peu après, désirant se retirer dans la solitude, il alla se cacher dans un monastère, mais il fut bientôt découvert et on lui confia l’enseignement des sciences sacrées et profanes, une fonction qu’il accomplit si bien qu’elle lui valut le surnom de "philosophe". Entre-temps, son frère Michel (né aux alentours de 815), après une carrière administrative en Macédoine, abandonna le monde vers 850 pour se retirer dans la vie monastique sur le mont Olympe en Bithynie, où il reçut le nom de Méthode (le nom monastique devait commencer par la même lettre que le nom de baptême) et devint higoumène du monastère de Polychron.

Attiré par l’exemple de son frère, Cyrille aussi décida de quitter l’enseignement et de se rendre sur le mont Olympe pour méditer et prier. Quelques années plus tard, cependant (vers 861), le gouvernement impérial le chargea d’une mission auprès des khazars de la Mer d’Azov, qui demandèrent que leur soit envoyé un homme de lettres qui sache dialoguer avec les juifs et les sarrasins. Cyrille, accompagné de son frère Méthode, s’arrêta longuement en Crimée, où il apprit l’hébreu. Là, il rechercha également le corps du Pape Clément I, qui y avait été exilé. Il trouva sa tombe, et lorsque son frère reprit le chemin du retour, il porta avec lui les précieuses reliques. Arrivés à Constantinople, les deux frères furent envoyés en Moravie par l’empereur Michel III, auquel le prince moldave Ratislav avait adressé une requête précise : « Notre peuple - lui avait-il dit - depuis qu’il a rejeté le paganisme, observe la loi chrétienne ; mais nous n’avons pas de maître qui soit en mesure de nous expliquer la véritable foi dans notre langue ». La mission connut très vite un succès insolite. En traduisant la liturgie dans la langue slave, les deux frères gagnèrent une grande sympathie auprès du peuple.

Toutefois, cela suscita à leur égard l’hostilité du clergé franc, qui était arrivé précédemment en Moravie et qui considérait le territoire comme appartenant à sa juridiction ecclésiale. Pour se justifier, en 867, les deux frères se rendirent à Rome. Au cours du voyage, ils s’arrêtèrent à Venise, où eut lieu une discussion animée avec les défenseurs de ce que l’on appelait l’« hérésie trilingue » : ceux-ci considéraient qu’il n’y avait que trois langues dans lesquelles on pouvait licitement louer Dieu : l’hébreu, le grec et le latin. Bien sûr, les deux frères s’opposèrent à cela avec force. A Rome, Cyrille et Méthode furent reçus par le Pape Adrien II, qui alla à leur rencontre en procession, pour accueillir dignement les reliques de saint Clément. Le Pape avait également compris la grande importance de leur mission exceptionnelle. A partir du milieu du premier millénaire, en effet, les slaves s’étaient installés en très grand nombre sur ces territoires placés entre les deux parties de l’Empire romain, orientale et occidentale, qui étaient déjà en tension entre elles. Le Pape comprit que les peuples slaves auraient pu jouer le rôle de pont, contribuant ainsi à maintenir l’union entre les chrétiens de l’une et l’autre partie de l’Empire. Il n’hésita donc pas à approuver la mission des deux Frères dans la Grande Moravie, en acceptant l’usage de la langue slave dans la liturgie. Les livres slaves furent déposés sur l’autel de Sainte-Marie de Phatmé (Sainte-Marie-Majeure) et la liturgie en langue slave fut célébrée dans les Basiliques Saint-Pierre, Saint-André, Saint-Paul.

Malheureusement, à Rome, Cyrille tomba gravement malade. Sentant la mort s’approcher, il voulut se consacrer entièrement à Dieu comme moine dans l’un des monastères grecs de la Ville (probablement près de Sainte-Praxède) et prit le nom monastique de Cyrille (son nom de baptême était Constantin). Il pria ensuite avec insistance son frère Méthode, qui entre-temps avait été consacré évêque, de ne pas abandonner la mission en Moravie et de retourner parmi ces populations. Il s’adressa à Dieu à travers cette invocation : « Seigneur, mon Dieu..., exauce ma prière et conserve dans la fidélité le troupeau auquel tu m’avais envoyé... Libère-les de l’hérésie des trois langues, rassemble-les tous dans l’unité, et rends le peuple que tu as choisi concorde dans la véritable foi et dans la droite confession ». Il mourut le 14 février 869.

Fidèle à l’engagement pris avec son frère, Méthode revint en 870 en Moravie et en Pannonie (aujourd’hui la Hongrie), où il retrouva à nouveau la violente aversion des missionnaires francs qui l’emprisonnèrent. Il ne perdit pas courage et lorsqu’il fut libéré en 873, il se prodigua activement dans l’organisation de l’Église, en suivant la formation d’un groupe de disciples. Ce fut grâce à eux si la crise qui se déchaîna à la mort de Méthode, qui eut lieu le 6 avril 885, put être surmontée : persécutés et mis en prison, certains de ces disciples furent vendus comme esclaves et conduits à Venise, où ils furent rachetés par un fonctionnaire constantinopolitain, qui leur permit de repartir dans les pays des slaves balkaniques. Accueillis en Bulgarie, ils purent poursuivre la mission commencée par Méthode, en diffusant l’Évangile dans la "terre de la Rus’". Dieu, dans sa mystérieuse providence, utilisait ainsi la persécution pour sauver l’œuvre des saints frères. De cette dernière, il reste également la documentation littéraire. Il suffit de penser à des œuvres telles que l’Évangéliaire (épisodes liturgiques du Nouveau Testament), le Psautier, différents textes liturgiques en langue slave, auxquels travaillèrent les deux frères. Après la mort de Cyrille, on doit à Méthode et à ses disciples, entre autres, la traduction de toute l’Écriture Sainte, le Nomocanon et le Livre des Pères.

Voulant à présent résumer brièvement le profil spirituel des deux frères, on doit tout d’abord remarquer la passion avec laquelle Cyrille aborda les écrits de saint Grégoire de Nazianze, apprenant à son école la valeur de la langue dans la transmission de la Révélation. Saint Grégoire avait exprimé le désir que le Christ parle à travers lui : « Je suis le serviteur du Verbe, c’est pourquoi je me mets au service de la Parole ». Voulant imiter Grégoire dans ce service, Cyrille demanda au Christ de vouloir parler en slave à travers lui. Il introduit son œuvre de traduction par l’invocation solennelle : « Écoutez, ô vous tous les peuples slaves, écoutez la Parole qui vint de Dieu, la Parole qui nourrit les âmes, la Parole qui conduit à la connaissance de Dieu ». En réalité, déjà quelques années avant que le prince de Moravie ne demande à l’empereur Michel iii l’envoi de missionnaires dans sa terre, il semble que Cyrille et son frère Méthode, entourés d’un groupe de disciples, travaillaient au projet de recueillir les dogmes chrétiens dans des livres écrits en langue slave. Apparut alors clairement l’exigence de nouveaux signes graphiques, plus proches de la langue parlée : c’est ainsi que naquit l’alphabet glagolitique qui, modifié par la suite, fut ensuite désigné sous le nom de "cyrillique" en l’honneur de son inspirateur. Ce fut un événement décisif pour le développement de la civilisation slave en général. Cyrille et Méthode étaient convaincus que chaque peuple ne pouvait pas considérer avoir pleinement reçu la Révélation tant qu’il ne l’avait pas entendue dans sa propre langue et lue dans les caractères propres à son alphabet.

C’est à Méthode que revient le mérite d’avoir fait en sorte que l’œuvre entreprise avec son frère ne soit pas brusquement interrompue. Alors que Cyrille, le "Philosophe", avait tendance à la contemplation, il était plutôt porté vers la vie active. C’est grâce à cela qu’il put établir les présupposés de l’affirmation successive de ce que nous pourrions appeler l’"idée cyrillo-méthodienne" : celle-ci accompagna les peuples slaves pendant les diverses périodes historiques, favorisant le développement culturel, national et religieux. C’est ce que reconnaissait déjà le Pape Pie xi dans la Lettre apostolique Quod Sanctum Cyrillum, dans laquelle il qualifiait les deux frères : "fils de l’Orient, byzantins de patrie, grecs d’origine, romains par leur mission, slaves par leurs fruits apostoliques" [26]. Le rôle historique qu’ils jouèrent a ensuite été officiellement proclamé par le Pape Jean-Paul II qui, dans la Lettre apostolique Egregiae virtutis viri, les a déclarés copatrons de l’Europe avec saint Benoît [27]. En effet, Cyrille et Méthode constituent un exemple classique de ce que l’on indique aujourd’hui par le terme d’"inculturation" : chaque peuple doit introduire dans sa propre culture le message révélé et en exprimer la vérité salvifique avec le langage qui lui est propre. Cela suppose un travail de "traduction" très exigeant, car il demande l’identification de termes adaptés pour reproposer, sans la trahir, la richesse de la Parole révélée. Les deux saints Frères ont laissé de cela un témoignage significatif au plus haut point, vers lequel l’Église se tourne aujourd’hui aussi, pour en tirer son inspiration et son orientation.

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[1] 5è lecture des Matines avant 1962

[2] Hymne des vêpres

[3] Is. 52, 6.

[4] Ps. 131, 9.

[5] Eccli. 44, 15.

[6] Luc. 1, 75.

[7] Eccli. 45, 9.

[8] Ps. 131, 9.

[9] Psalm. XVIII, 2.

[10] Ibid. 4.

[11] II Tim. II, 21.

[12] Isai. XIV, 13.

[13] Jerem. I, 14 ; XLVII, 2 ; etc.

[14] Matth. XXVIII, 19.

[15] Prov. XXI, 28.

[16] Ibid. XVIII, 19.

[17] Luc. XI, 21-22.

[18] Isai. XLIX, 12, 18.

[19] Psalm. CXVI, 1.

[20] Philipp. II, 11.

[21] Latine, Grecque, Syriaque, Copte, Ethiopienne, Arménienne et Slavonne.

[22] Jer. XIII, 20-21.

[23] Apoc. II, 24.

[24] Le Seigneur donne la loi.

[25] Matth. 28, 19 : Allez enseigner toutes les nations.

[26] AAS 19 [1927] 93-96.

[27] AAS 73 [1981] 258-262.