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30/05 St Félix Ier, pape et martyr

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Messe après 1942  
  Messe avant 1942  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

D’après la Depositio Episcoporum de 354, Félix Ier fut inhumé le 30 décembre 274 dans la crypte des papes au cimetière de Callixte. Le Liber Pontificalis le confondra avec un homonyme de la via Aurélia et donne le 30 mai pour jour de sa mort.

A la suite de la Chronique Papale, les calendriers inscrivirent à ce jour la mémoire de St Félix, pape et martyr. La fête fut inscrite aux XIe et XIIe dans les calendriers des basiliques romaines.

Textes de la Messe

Missa post 1942

Messe après 1942

die 30 maii
le 30 mai
SANCTI FELICIS I
SAINT FÉLIX Ier
Papæ et Mart.
Pape et Martyr
Commemoratio (ante CR 1960 : simplex)
Commémoraison (avant 1960 : simple)
Missa Si díligis me, de Communi Summorum Pontificum.Messe Si díligis me, du Commun des Souverains Pontifes.
Missa ante 1942

Messe avant 1942

die 30 maii
le 30 mai
SANCTI FELICIS I
SAINT FÉLIX Ier
Papæ et Mart.
Pape et Martyr
simplex
simple
Tempore paschali, Missa Protexísti, de Communi Martyrum I loco, cum orationibus ut infra.Au Temps pascal, Messe Protexísti, du Commun des Martyrs I, avec les oraisons ci-dessous.
Extra Tempus paschale, Missa Státuit, de Communi unius Martyris 1 loco, cum orationibus ut infra :Hors du Temps pascal, Messe Státuit, du Commun d’un Martyr 1, avec les oraisons ci-dessous :
Oratio.Collecte
Infirmitátem nostram réspice, omnípotens Deus : et, quia pondus própriæ actiónis gravat, beáti Felícis Martyris tui atque Pontíficis intercéssio gloriósa nos prótegat. Per Dóminum.Dieu tout-puissant, regardez notre faiblesse ; et parce que le poids de nos péchés nous accable, fortifiez-nous par la glorieuse intercession du bienheureux Félix, votre Martyr et Pontife.
SecretaSecrète
Múnera tibi, Dómine, dicáta sanctífica : et, intercedénte beáto Felíce Mártyre tuo atque Pontífice, per éadem nos placátus inténde. Per Dóminum.Sanctifiez, Seigneur, ces dons qui vous sont consacrés, grâce à eux et le bienheureux Félix, votre Martyr et Pontife, jetez sur nous un regard de paix et de bonté.
PostcommunioPostcommunion
Hæc nos commúnio, Dómine, purget a crímine : et, intercedénte beáto Felíce Mártyre tuo atque Pontífice, cæléstis remédii fáciat esse consórtes. Per Dóminum nostrum.Que cette communion, Seigneur, nous purifie de nos fautes, et, par l’intercession du bienheureux Félix, votre Martyr et Pontife, nous rende participants du céleste salut.

Office

Leçon des Matines avant 1960

Troisième leçon. Félix, né à Rome, et fils de Constantius, gouverna l’Église sous le règne de l’empereur Aurélien. Ce Pape ordonna que la Messe fût célébrée sur les reliques ou sur les tombeaux des Martyrs. Il fit au mois de décembre deux ordinations, et y ordonna neuf Prêtres, cinq Diacres et sacra cinq Évêques pour divers pays. Ayant reçu la palme du martyre, il fut enseveli sur la voie Aurélia, dans une basilique élevée et consacrée par lui. Il avait passé dans le souverain pontificat deux ans, quatre mois et vingt-neuf jours.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Les saints papes de l’âge primitif apparaissent en groupe sur cette dernière partie du Cycle pascal. Aujourd’hui, c’est Félix Ier, un martyr de la persécution d’Aurélien au IIIe siècle. Le détail de ses actes ne s’est pas conservé ; nous savons seulement qu’il proclama le dogme de l’Incarnation avec une admirable précision dans une lettre à l’Église d’Alexandrie, dont un fragment fut lu avec éloge dans les deux conciles œcuméniques d’Éphèse et de Chalcédoine.

Un autre trait emprunté aux usages de l’Église de ces temps orageux nous montre le saint Pontife empressé à faire rendre aux saints martyrs l’honneur qui leur est dû. Il ordonna qu’on célébrerait le divin Sacrifice sur leurs tombeaux ; et l’Église pratique encore aujourd’hui un reste de cette prescription en exigeant que tous les autels, fixes ou portatifs, contiennent au moins quelques reliques des martyrs. Nous aurons occasion de revenir sur cet usage.

Vous avez imité dans sa mort votre Maître divin, ô saint Pontife ; car vous avez donné comme lui votre vie pour votre troupeau. Comme lui aussi vous sortirez vivant du tombeau, et votre âme bienheureuse viendra rejoindre ce corps qui a souffert la mort en témoignage de la vérité que vous annonciez dans Rome. Jésus est le premier-né entre les morts [1] ; après l’avoir suivi dans sa passion, vous le suivrez dans sa résurrection. Votre corps fut déposé dans ces souterrains glorieux que la piété de l’Église de votre temps décora du nom de Cimetières, qui signifie un lieu préparé pour le sommeil. Vous vous réveillerez, ô Félix, en ce grand jour où la Pâque recevra son dernier accomplissement ; priez afin que nous ayons part avec vous à la bienheureuse résurrection. Obtenez que les grâces de la solennité pascale se conservent en nous, et disposez nos cœurs à la visite de l’Esprit-Saint, qui confirme dans les âmes l’œuvre accomplie par le divin auteur du salut.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Bosio retrouva, dans le pavement de la basilique de Sainte-Cécile au Transtévère, une épigraphe provenant d’une basilica domni Felicis, que les Itinéraires nous indiquent tous sur la voie de Porto :

GAVDIOSA DE
POSITA IN BAS
ILICA DOMNI
FILICIS

Qui était ce Félix, identifié plus tard avec le premier Pape de ce nom ?

Au vrai, quand les Itinéraires le nomment, ils lui attribuent seulement le titre de martyr ; si bien que Bosio a pu supposer qu’il s’agissait d’un martyr d’Ostie, mentionné dans les Actes de saint Hippolyte. Quoi qu’il en soit, l’identification de ce domnus Felix avec saint Félix Ier, pape, est toujours exclue, puisque ce dernier, au témoignage du Liber Pontificalis, reposait dans la crypte papale du cimetière de Callixte.

Le martyr Félix de la voie de Porto était toutefois à Rome l’objet d’une grande vénération, si bien qu’il avait fini par donner son nom à la porte qui, du Transtévère, ouvrait la route aboutissant à Porto Romano après avoir longé la rive droite du Tibre. On célèbre sa fête le 29 juillet, et c’est seulement grâce à une équivoque que les Martyrologes du moyen âge l’ont anticipée au 29 mai, jour considéré comme le natalis de Félix Ier. C’est ainsi que la fête de ce dernier est entrée dans le Bréviaire, grâce à la célébrité de l’autre Félix. En réalité, Félix Ier mourut le 30 décembre 274.

Il est inutile d’ajouter que le Hiéronymien ne dit rien aujourd’hui ni du martyr de la voie de Porto ni du Pontife de la crypte de Callixte. Les Bollandistes citent cette gracieuse inscription de Cornélius Hazart à la louange de Félix Ier qui, nous dit le Liber Pontificalis, décréta que le saint Sacrifice ne devait être célébré que sur le tombeau des martyrs :

SANGVINE • ROMANVS • FELIX • PRIMAE • QVE • CATHEDRAE
SESSOR • ET • INSIGNIS • MORIBVS • HIC • TEGITVR
VT • REGERET • SACRAM • FELICI • SYDERE • NAVIM
NON • TIMVIT • STRICTAS • IN • SVA • FATA • MANVS

La messe [2], durant le temps pascal, est celle du Commun : Protexisti ; hors de ce temps, c’est la messe Státuit. La collecte, dans l’un et l’autre cas, sont empruntées à cette dernière messe, la secrète et la postcommunion, de la messe Sacerdótes Dei.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Honorer les saints, c’est honorer le Christ.

Saint Félix. Jour de mort : 30 décembre 274. Tombeau : à Rome, dans le cimetière de Saint-Callixte. Vie : Félix 1er était Romain de naissance. Son père s’appelait Constance. Il gouverna l’Église de Dieu sous l’empereur Aurélien (270-275). Il décida que le Saint-Sacrifice serait célébré sur les « mémoires » et les tombeaux des martyrs. Il fit deux ordinations au mois de décembre dans lesquelles il ordonna neuf prêtres, cinq diacres et cinq évêques pour différents sièges. Il souffrit le martyre.

Pratique : Le saint pape fit un acte important en décidant que le Saint-Sacrifice serait célébré sur les tombeaux des martyrs. Cet antique usage de l’Église s’est conservé jusqu’à nos jours. D’après les rubriques, il doit y avoir, dans tous les autels, des reliques de martyrs. Ainsi l’union intime entre les corps des saints et le corps du Christ a été établie pour tous les temps. Cet usage, aussi, nous explique le sens profond du culte des saints. Les saints sont les membres du Christ. — La messe est du commun des Souverains Pontifes (Si diligis).

[1] Apoc. I, 5.

[2] Avant 1942.